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Accueil du site > Actualités > Société > L’ère post-industrielle et la crise économique

L’ère post-industrielle et la crise économique

Dès le début des années 70, des écrivains comme Alvin Toffler prévoyaient l’avénement d’une ère « super-industrielle » qui serait très différente de l’ère industrielle. La lecture de leurs travaux est étonnante en ce sens qu’ils avaient déjà compris avec énormément de lucidité la structure de la société du XXIème siècle. Pourtant, aujourd’hui les politiques, les sociologues et la population refusent d’admettre que nous sommes en train de changer d’ère. Et ceci nous empêche d’aborder correctement les défis auxquels nos sociétés font face.

Ce qu'Alvin Toffler appellait la société "super-industrielle", nous l'appelons aujourd'hui la société "post-industrielle", mais au fond pas grand chose n'a changé. Déja de son temps, Marx avait prévu une crise de surproduction qui sonnerait la fin du capitalisme. Mais Marx n'avait pas prévu qu'une société autre que la société industrielle puisse se former au cours de cette crise. A son époque, la société industrielle était une nouveauté, elle était extrémement puissante et cette forme d'organisation semblait naturelle. En conséquence, Marx a créé un système politique et économique, le communisme dont il a calqué les rouages à la société industrielle.

Nos démocraties et économies capitalistes au contraire n'ont pas été conçues comme un gant pour la société industrielle, mais elles ont été façonnées par celle-ci pendant 200 ans. Et comme en témoignent les crises à répétitions depuis les années 70, elles souffrent énormément du passage à cette nouvelle société. Mais au contraire du communisme, leur non adaptation totale à la société industrielle leur a permis de survivre jusque-là. 

La sortie de la crise pour les économies occidentales va ainsi nécéssiter d'adapter notre système politique et économique à cette société post-industrielle qui se met graduellement en place depuis les années 70. Mais comment le faire alors que les politiques et la société civile sont restés bloqués dans le passé ? Facebook vient de dépasser la valorisation boursiére de Boeing, et on voit déja hurler par-ci par-là que Facebook est virtuel alors que Boeing est concret. On investit pour défendre l'industrie. On applique le terme industrie à des activités de service (industrie du disque, industrie du logiciel, ...). Tout dans nos discussions montre que nous n'avons pas encore accepté le changement de société en cours.

Mais au fait c'est quoi la société post-industrielle ? Commençons d'abord par ce que ce n'est pas : La société post-industrielle ne signifie pas que l'on ne fabrique plus rien. Cela signifie juste que l'acte de produire n'est plus l'acte essentiel de l'activité économique. De la même façon, nous avons très peu de paysans mais nous mangeons toujours des tomates même si cela représente une part très faible de notre budget.

En clair, la société post-industrielle apparait lorsque nous atteignons le stade de surproduction prévu par Marx. En même temps se développe une économie de la connaissance : Ce qui fait le commerce c'est la connaissance, la compétence des hommes, la technologie. C'est le droit, l'éducation, les divertissement, la publicité, la mise en relation de personnes. Tout ce qui ne peut que difficilement être surproduit.

Cette économie post-industrielle se met en place mécaniquement du fait de la surproduction. Comme vous surproduisez vous devez redoubler d'ingéniosité pour produire à moins cher. La concurrence s'intensifie. Le vendeur de solutions technologiques devient votre "dealer". Il vous fournit un coup de boost (de la technologie) pour votre productivité que vous payez très cher. Ce coup de boost ne fera effet qu'un temps (le temps que les autres consommateurs s'équipent) et vous y reviendrez de plus en plus souvent. Marx, lorsqu'il a prédit sa crise de surproduction n'avait pas prédit cette emballement technologique responsable de l'accélération exponentielle du progrès technique. Cette accélération du progrès technique va à son tour mettre "hors jeu" ceux qui ne sont pas formés et booster ceux qui ont les connaissances nécéssaires. Economie de la connaissance justement. La société post-industrielle est la fille de la société industrielle même si elle ne lui ressemble pas. Même la finance toute puissance n'est que la conséquence de besoins grandissants en capitaux d'une industrie en cours d'effondrement et des profits fabuleux générés par les entreprises high-tech. Tout cela converge. Tout cela commence dans les années 70 et prend de la vitesse au fur et à mesure que l'on avance.

Et pourtant, notre école, nos états nations sont restés à l'heure de l'industrie. Les formations sont inadaptées à une économie de la connaissance. Nombre de professionnels prennent de mauvaises décisions car ils n'ont pas les formations nécéssaires, que cela évolue trop vite et que rien n'a été prévu pour les reformer. 

Prenons l'éclatement de la bulle spéculative de 2008. Il est étonnant de constater que la plupart des personnes en poste dans les institutions financiéres n'avaient ni prévu et encore moins pris leurs assurances. Pourtant individuellement certains experts avaient correctement analysé le problème des subprimes et la chaîne de conséquences qui allaient s'ensuivre (faillite de Fannie Mae et Freddy Mac). Mais au niveau collectif, aucune institution n"a été capable d'utiliser ces alarmes.

Les politiques eux continuent d'investir de l'argent pour "soutenir l'emploi industriel" qui ne reviendra pas. Au lieu d'investir dans l'éducation et la formation, ils gaspillent l'argent public en investissant dans une aide sociale censée permettre aux chomeurs de retrouver un travail.

On cherche à retrouver notre identité nationale alors que la profusion d'information rendue possible par l'économie de la connaissance a plus que jamais attaqué la cohésion sociale.

Il est urgent d'accepter que notre monde a connu un changement majeur en 40 ans. Le rôle des politiques devrait être d'expliquer ce changement à la population et de réformer en conséquence, pas de tenter de le cacher à la population. L'avénement de la société industrielle a pris plus d'un siécle et causé de nombreux troubles (guerres, révolutions, ...). Il faut espérer que l'avénement de la société post-industrielle puisse être maitrisé. Car les grands pays émergents comme la Chine sont en train eux aussi de subir des transformations dans ce sens. Et sont encore moins préparés que nous.

Source citée :

Alvin Toffler, Le choc du futur


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22 réactions à cet article    


  • rastapopulo rastapopulo 6 janvier 2011 11:06

    Stupide, qui consomme moins de biens industrielles ? Personne puisque tout le monde en consomme DE PLUS EN PLUS ! 

    Sans délocalisation et sans interdiction du rôle dynamique de l’état (protectionisme actif par investissement dans les branches clés de l’industrie de demain avec plan incitatif), nous serions encore dans les 30 glorieuses alors le préchi-précha anti-nation qui fait abstraction de la domination artificielle de la finance anglosaxonne sur la nation merci je connais. 


    • Marc Bruxman 6 janvier 2011 18:56

      Lisez l’article avant de critiquer, personne ne dit qu’à l’ére post-industrielle on consommera moins de biens industriels.

      De même que vous ne consommez pas moins de biens agricoles aujourd’hui. Par contre, l’agriculture emploi une quantité quasi négligeable de gens dans nos sociétés. Elle n’en reste pas moins essentielle même si elle est devenue invisible.

      A l’ére post-industrielle il en est de même de l’industrie. Elle reste essentielle, elle produit de plus en plus. Mais elle est invisible dans la société et emploie un très faible pourcentage des actifs.

      Mais bon certaines des réactions épidermiques vues dans ce forum ne font qu’aller dans le sens de ce que je développe dans l’article.


    • S2ndreal 6 janvier 2011 11:25

      Votre article me fait penser à un personnage du « Candide » de Voltaire.

      Vous prenez le rôle de celui qui disait « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Ses déclarations étaient des dénis de tous les déboires que Voltaire fait subir à ses personnages.


      • jef88 jef88 6 janvier 2011 11:49

        Quand je lis « post industriel » je me fache !
        C’est une arnaque lancée par un ministre Rausch qui voulait excuser le chomage.

        On est toujours et de plus en plus dans une ère industrielle.
        On consomme de plus en plus de produits industriels.
        La communauté europénne et les états font du libéralisme économique dur.

        Notre industrie créve...
        Les vainqueurs sont ???


        • Kalki Kalki 6 janvier 2011 14:11

          Postindustriel ca veut dire plus de travail dans le secteur primaire et secondaire mon vieux.

          ET a l’auteur , j’ajoute que votre putain, de travail de service va disparaitre , vous continuez a sucer gratuitement si vous voulez , si c’est dans votre nature

          mais le travail de service n’est pas dans la nature de l’homme

          CHIEN


        • Marc Bruxman 6 janvier 2011 19:13

          « Quand je lis »post industriel« je me fache !
          C’est une arnaque lancée par un ministre Rausch qui voulait excuser le chomage. »

          « On est toujours et de plus en plus dans une ère industrielle.
          On consomme de plus en plus de produits industriels. »

          Déja dit plus haut ce n’est pas parce que vous consommez de plus en plus que vous restez dans l’ére industrielle. A ce stade, on serait encore dans l’ére agricole. On n’a jamais cessé de manger ! L’ére industriel signifie juste que l’industrie dirigeait à cette époque le monde. Ceux qui avaient les moyens de production avaient le pouvoir. Aujourd’hui, cela a changé. C’est une économie de la connaissance. Ceux qui ont la connaissance (a prendre au sens large, peut inclure la propriété intellectuelle) ont le pouvoir et la production suit.

          Exemple pour bien faire comprendre les choses :

          Apple est une entreprise sans usine. Apple conçoit ses iphones et en posséde la propriété intellectuelle. Apple est une entreprise puissante. Apple fait fabriquer le tout par plusieurs sous traitants comme Foxconn et Flextronics. Le fabriquant est tellement puissant qu’Apple les a en double. En clair, deux usines à capitaux différents fabriquent le même produit avec le même cahier des charges. Et la majorité du bénéfice va chez Apple pas chez le fabriquant.

          De l’autre coté, concevez un nouveau produit vous n’aurez aucun mal à le faire produire. Apple, Nvidia, Sur les 32 usines qui produisent le matériel Cisco seules 2 appartiennent encore à Cisco (c’est historique), le bénéfice va chez Cisco pas chez le fabriquant. 

          Pourquoi ? Parce que fabriquer un routeur, il y a des centaines d’entreprises qui en sont capables si on leur donne les spécifications. Par contre, concevoir un routeur, il n’y a qu’une poignée qui ont l’expertise technologique pour le faire. Le pouvoir va donc à ces derniéres.

          « Notre industrie créve... Les vainqueurs sont ??? »

          Un vaste secteur s’est ouvert dans l’innovation et la R&D dont les budgets n’ont jamais été aussi importants. L’informatique a crée et continue de créer énormément d’emplois qualifiés. (recyclant d’ailleurs un paquet d’ingénieurs qui travaillaient dans des domaines industriels comme la chimie).

          Que ce soit, Google, Facebook, Twitter, Amazon, Apple, la nouvelle société tisse sa toile et apporte son lot de bienfaits à l’humanité.


        • rastapopulo rastapopulo 6 janvier 2011 20:28


          Ce que tu appelles post-industriel est de l’industrie de base !!!!

          Il y a toujours eu un génie concepteur et un génie producteur. Tout ce gloubi-glouba pour parler d’externalisation...

          Certains produits sont plus facile a externaliser que d’autre (voir même externaliser depuis le départ comme le vraiment « révolutionnaire » concept de production d’Apple) et alors ?

          Faut arrêter de penser rupture quand économiquement et industriellement ce ne sont que des améliorations (la fameuse productivité en hausse qui justifierait soi-disant le chômage, les délocalisations n’étant pas du tout la cause évidement !) et des ajouts de technologies.


        • Le chien qui danse 6 janvier 2011 15:05

          Bon je n’ai pas souvent été d’accord avec l’esprit de vos écrit Mr Bruxman, mais là je vous rejoint dans votre analyse.
          L’être humain est un être de connaissance, de dialogue et de création, l’ère industrieuse n’est qu’un passage pour le mener à son achèvement, (qui si elle perdure finira par l’achever, au sens physique).
          Le seul hic c’est que la maîtrise des technologies doit s’accompagner d’une maîtrise de l’être et de la personne, sinon les dérives du vingtième siècle recommenceront.
          L’homme pense que ses créations sont pour sa gloire et sa puissance, mais il ne fait que passer, nos découvertes, créations, réalisations, sont pour le développement de notre humanité qui n’a de raison d’être que si on la partage.


          • Kalki Kalki 6 janvier 2011 16:06

            Qu’on soit clair mon vieu : l’être humain n’a pas la nature de petit pute , qui doit sucer pour avoir de quoi vivre

            Demandez a un type d’il y a 100 ans ou 50 ans de faire nos travail de service, il te boufferai tout crus

            non c’est meme contraire a la nature de tout être vivant, vous savez

            Cela s’appelle la domestication,

            seul un animal domestiqué, sans aucune estime, irait lécher son maitre, FAIRE DU SERVICE pour vivre

            un animal domestiqué, est incapable d’autonomie : pire ils rejettent ceux qui en ont de l’autonomie ( on voit l’administration francaise par exemple )

            C’est de la petit merde, en faite qui ne mérite tant de vivre tant elle est merdique

            C’est de la petite robotique

            le pire c’est qu’on fait mieux comme robotique,

            une machine peut vous remplacer, oui meme pour lécher, meme pour inventer, meem pour faire du service, meme pour faire de la « gestion de projet » , de la relation client, du docteur de merde ( pas si intelligent que ca ), meme pour penser a votre place

            Etre des chiens ne vous sauvera PAS


          • Le chien qui danse 6 janvier 2011 16:28

            Heu, mon garçon, tu te remballes ta pensée de mes c....les et tu te l’avales, au moins tu te seras léché pour de vrai.
            On est plus dans la jungle mon pote, va falloir ouvrir les yeux. Je sais ton shaman t’as dit que t’avais raison, donc ça te suffit.

            Je t’ai connu moins vulgaire, moins grossier et donc plus fin, voire intéressant de point de vue.

            A+, homme qui se dit libre mais que j’espère pas seul...


          • ddacoudre ddacoudre 6 janvier 2011 17:15

            bonjour kalki
            tu as une approche tés excessive de la domestication alors que tu en vis, le dominant dont tu te revendiques n’existe plus, c’était ce qu’on appelait le dominant Alpha, aujourd’hui il n’y a que des dominants de deuxième zone, les Bêtas auxquels tu appartient toi aussi qui sont interdépendants et qui passent leur temps en des luttes de domination sélective sans solution.
            dans ce processus souvent celui qui en émerge fini par être mangé par les plus faibles qui se ligue contre lui. c’est ce que l’on observe dans des populations qui vivent sur des espaces concentrationnaires, pour trouver encore le dominant Alpha il faudrait retourner vivre dans la jungle équatoriale, alors la sélection s’opèrerait naturellement, et peu seraient élus.

            cordialement.


          • Marc Bruxman 6 janvier 2011 19:19
            « Bon je n’ai pas souvent été d’accord avec l’esprit de vos écrit Mr Bruxman, mais là je vous rejoint dans votre analyse. »

            Si cela peut vous rassurer vous n’êtes pas le seul à ne pas aimer mon style ici. Mais si on était tous d’accord sur tout AV n’aurait plus aucun intérêt ;)

            "Le seul hic c’est que la maîtrise des technologies doit s’accompagner d’une maîtrise de l’être et de la personne, sinon les dérives du vingtième siècle recommenceront."

            Bien sur ce qui est bien entendu le plus difficile. Surtout quand ceux qui nous gouvernent ne comprennent rien à la technologie. Fut un temps ou il y avait des ingénieurs au gouvernement. Cela manque je crois. Car pour bien comprendre les conséquences sociales tant positives que néfastes d’une technologie il faut déja comprendre ce qui se passe. Et ce ne sont pas les communiqués marketing des fabriquants qui aident. Souvent les politiques comprennent après la guerre ce qui vient de se passer.

            C’est cette inadaptation de la gouvernance à l’état des connaissances qui pose souci.


          • Kalki Kalki 6 janvier 2011 19:44

            SI vous arrivez très bien a fermer les yeux sur la merde qui vous entoure, sur la soufrance de plus d’1 quart de la population

            souffrance pas psychologique : qui est pas de se dire « oula je vais gagner avec placement » oh lalal comment je vais vivre avec un millions en moins, je ferai moins de dépense pendant les vacances d’hivers : ah mince COMMENT JE VAIS PARAITRE AVEC LES AMIS

            EUH non c’est pas de cette soufrance là , je parle d’une extermination

            « ne fais jamais aux autres ce que tu veux pas qu’on te fasse »

            Si on ferme les yeux sur le souffrance, c’est entrer dans une spirale qui ne s’arrettera en claquant des doigts, que vos doigts soit en or ou pas

            La technologie peut tout  : si vous ne comprenez , ce n’est pas a moi de faire votre éducation PERSONNE NE LE PEUT : peut etre les événements, et une crise personnel peut être

            vous voulez de la folie : il y en aura pour tout le monde

            pour tout travail, pour tout imbéciles qui se croit supérieur ou dans sa niche


          • Kalki Kalki 6 janvier 2011 19:50

            Ces gens qui nous dirigent ces gens du spectacle, comme d’ailleurs des chefs d’entreprise

            veulent des petits comédiens, des personnes pour leur expliquer, et surtout pour obéir

            sauf que le petit comédiens suceur, n’est pas forcément le plus calée dans la technlogie

            D’aillleurs je dirais le contraire : l’information et la technologie c’est le pouvoir

            et elle ne sera jamais PLUS du coté du coté de petit comédiens, politique, ou économiste : quelque soit la forme de l’organisation

            alors soit on fait le passage de pouvoir gentilllement soit on le fait autrement


          • Kalki Kalki 6 janvier 2011 19:54

            le spectacle c’est finit

            la dialectique c’est finit

            Le monde va avoir un gout de réel prononcé, de la raison partout

            c’est le réveil ou la folie comme nous l’avons déjà connu

            le centralisation , le totalitarisme, ou une autre forme de société

            une TOUT AUTRE FORME DE SOCIETE


          • Kalki Kalki 6 janvier 2011 19:58

            je répéte : on meur tous, corps et ame

            c’est ce qui pend au nez

            Rien d’humain, avec sa bétise, son insouciance, sa connerie ne survivra a la singularité technologique !

            Va falloir GRANDIR , sous bien des aspects


          • ddacoudre ddacoudre 6 janvier 2011 16:04

            bonjour marc

            "Ce qui fait le commerce c’est la connaissance, la compétence des hommes, la technologie. C’est le droit, l’éducation, les divertissement, la publicité, la mise en relation de personnes. Tout ce qui ne peut que difficilement être surproduit.« 
            sincèrement je n’ai plus de souvenir du livre de Toffer, je l’ai lu car c’était un passage obligé.
            parfois je recommence à devenir chercher, tant que ce n’est pas mes pantoufle le matin cela me rassure.
            nous somme entré dans cette ère avec le consumérisme fin 70 dans lequel la production n’est qu’un prix d’appel, d’où la crise financière d’aujourd’hui et l’absence d’un marché de l’intelligence pour absorber les masses financières disponibles pour un investissement.
            personnellement depuis 1982 je réclame la mise en place d’un enseignement universitaires rémunéré pour les adultes, mais la lutte contre les pollutions est également un nouveau post capitalisme industriel qui exigera lui de revoir les notions de »profitabilités" car celles d’aujourd’hui deviennent un carcan dangereux.
            ddacoudre.over-blog.com .
            cordialement


            • Marc Bruxman 6 janvier 2011 19:35

              Bonjour Ddacoudre,

              "nous somme entré dans cette ère avec le consumérisme fin 70 dans lequel la production n’est qu’un prix d’appel, d’où la crise financière d’aujourd’hui et l’absence d’un marché de l’intelligence pour absorber les masses financières disponibles pour un investissement.« 

              La dessus, je pense plutôt que la crise financière est proche d’une crise informationelle. Un système d’information complexe a été crée via le jeu de produits dérivés et de la titrisation. Le fait que ce système utilise l’humain n’en laisse pas moins qu’il reste un système d’information. Les gens n’ont pas apréhendés sa complexité, l’ont utilisé n’importe comment (subprime) et le système s’est effondré.

              On recommence aujourd’hui avec une bulle de la dette publique qui va avoir des conséquences encore plus désastreuses. Notre économie est un système d’information géant, la monnaie n’est qu’un vecteur d’information qui circule. Avec les évolutions techniques, ce SI est de plus en plus rapide. Trop pour des décideurs aux capacités limitées. Tant que nous n’aurons pas apprivoisé cette complexité, il y aura des crises.

               »personnellement depuis 1982 je réclame la mise en place d’un enseignement universitaires rémunéré pour les adultes,« 

              Plus que cela, il faut surtout que les formations initiales apprennent à apprendre plutôt qu’elles se content de favoriser le par-coeur. J’ai été dans une école d’ingé qui formait très bien ses étudiants de ce coté la mais d’autres écoles d’ingé (niveau censé être élevé) sont lamentables en la matière (y compris certaines réputées). Pour les formations de niveau plus bas je n’en parle même pas.

              Le pire en entretien d’embauche ce n’est pas le mec qui ne sait pas répondre à une question technique, mais les gens qui provuent qu’ils n’ont pas de capacité d’analyse.

              Après il est toujours possible de se former. Mon métier d’informaticien m’impose de me remettre en question réguliérement et d’apprendre du neuf pour rester dans la course. Je ne retourne pas pour autant à l’université. Ma formation initiale m’a permis d’apprendre.

              Il faut changer la formation dès le collége et apprendre aux élèves à être créatifs, logiques, et autonomes. On leur apprend aujourd’hui l’inverse et cela ne peut pas marcher.

              Cela dit, il y aurait un grand coup de balai à donner dans la formation professionelle ou la qualité des formations est souvent médiocre (tout le monde doit avoir son diplome). Ces formations devraient être rendues exigentes (elles seraient alors un vrai plus pour l’emploi de ceux qui les valident), indépendentes de l’employeur. L’argent de la formation continue devrait être versé au salarié directement libre à celui-ci de le dépenser en formation. Et lorsque les gens auront l’impression de payer de leur poche ils seront bcp plus exigeants.

               »mais la lutte contre les pollutions est également un nouveau post capitalisme industriel qui exigera lui de revoir les notions de « profitabilités » car celles d’aujourd’hui deviennent un carcan dangereux."

              Il suffit d’appliquer le principe pollueur / payeur pour réconcillier les deux. Si celui qui pollue doit payer le coût de la dépollution, il aura toute motivation de polluer moins. Car cela nuiera à ses profits. Lorsque le montant des dommages ne peut pas être chiffré, il suffit souvent d’une petite pénalité pour inciter les pollueurs à rentrer dans le droit chemin.

              Mais je pense que le problème de la pollution a déja énormément progressé en 30 ans du moins en occident. Les émissions de gaz à effet de serre ne sont rien par rapport aux saloperies que relachaient certaines usines dans l’atmosphére (dioxine, ...).


            • ddacoudre ddacoudre 6 janvier 2011 20:07

              re marc

              intéressante réponse, l’humain ne serait-il qu’un humanoïde. tu soulèves ce problème, tu poses le problème des modèles déterministes dans un monde aléatoire, tu poses le problème de la maitrise de l’information à l’aide de machine. tout n’est pas faux dans ce que tu avances, mais le pollueur payeur ne pourra pas fonctionner car les masses de monnaies nécessaires pour dépolluer son gigantesque et ne pourraient pas se fondre dans l’économie traditionnelle il nous faudra développer un autre système de comptabilisation.
              il est difficile de soutenir comme tu le fais que nos difficultés ne viennent que d’une mauvaise formation ou capacité à utiliser une technologie, rappelle toi que le crack de 87 à été jugulé grâce à elle.
              si les état n’ont pas une réactivité semblable aux marchés ce n’en est pas pour autant la source des difficultés.
              notre mode de consommation et sur la voie du déclin car il n’y aura pas de matières première pour 9 milliards d’individus a venir, en cela le produit virtuel est intéressant mais nous devront toujours disposer de matières tangibles et ne pas la gaspiller dans des productions superfétatoires comme nous le faisons pou maintenir une croissance créatrice d’emploi.
              nous devons beaucoup a la technologie et si nous ne nous faisons pas péter la gueule nous lui devront encore, mais elle ne pourra jamais rendre le monde déterministe, car cela serait suicidaire.
              je suis d’accord absolument sur u point tout est information même nous je te mets un lien où j’explique celahttp://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=86795.

              cordialement.


            • ddacoudre ddacoudre 7 janvier 2011 00:04

              bonjour siegfried

              l’éducation tourne autour de deux axe un donner les moyen de se fondre dans la vie sociétale pour devenir d’honnêtes citoyen accomplis et de se réaliser dans la vie économique en fonction des besoins de la dite société. dans le même temps l’ouverture au monde et sa complexité exige d’apprendre plus que ce qu’offre l’enseignement généraliste, toutes les stats démontrent qu’un individus se consacre à sa citoyenneté plus il est diplômé, et plus il est diplômé plus il lit, et moins il écoute la télé. il y a un lien innévitable entre les deux et il developpe entre autre le raisonnement, or c’est ce lien que le système éducatif est entrain de casser pour ne construire que des outils dont le marché à besoin, or le marché a besoin de moins en moins de personnes.
              ddacoudre.over-blog.com .
              cordialement.


            • Internaute Internaute 7 janvier 2011 09:18

              On pourrait aussi citer Jean-Jacques Servan Schreiber (fondateur du magazine l’Express à 29 ans) qui à publié en 1967 son livre « Le défi américain ». Il explique que la Californie a déjà 20 ans d’avance sur la France et se propulse vers la société post-industrielle et la civilisation des loisirs. Ce qu’il appelle dans son langage le « technological gap » ne cesse de croître inéluctablement entre la Californie et la vieille France, complètement dépassée et à jamais laissée sur le bord du chemin.

              Avec le recul du temps on peut apprécier le niveau d’élucubration intellectuelle auquel est arrivé ce monsieur, par ailleurs fort intelligent.

              Ces penseurs ont le travers de conceptualiser des notions quotidiennes bien comprises par tout le monde même si la plupart n’arrivent pas à les formuler et de bâtir un édifice théorique sensé prévoir la société future. La plupart se sont plantés.

              Le langage tout d’abord, ou comment faire accepter le retour à la société de l’Ancien-Régime. Notre futur serait dans les services, aux particuliers et aux entreprises. Qu’on ne se trompe pas. Le « service aux particulier » est déjà dans le dictionnaire sous le mot « domestique ». On nous propose un avenir de cuisinière, nourrice, bonne, garçon de courses, valet, chauffeur, jardinier, garde-malade. Tout cela c’est du réchauffé pour nous masquer que les vrais boulots nous passent sous le nez.

              On mélange l’évolution technique et l’évolution économique. C’est vrai que le machinisme diminue les emplois industriels et encore cela reste à démontrer. Il y a moins d’ouvriers par type de produit (télé, autos etc) mais il y a mille fois plus de produits différents sur le marché. Dans nos société le problème est qu’ils sont partis ailleurs pour augmenter la marge des multinationales et les fins de mois des députés. Ce mouvement n’a rien, mais rien à voir, avec l’accroissement des services par rapport à la production industrielle. D’ailleurs, la plupart des « services industriels » peuvent eux-aussi être délocalisés, comme l’informatique en Inde (MicrSoft développe Windows à Bengalore) et les nouveaux micro-processeurs en Chine (Intel - 4,7 milliards de $ d’investisement pour une usine plus moderne qu’au US qui vient d’être ouverte)

              La seule chose qu’on nous fait miroiter est donc bien de nous réserver les emplois de domestiques et celà est INACCEPTABLE.

              Ceux qui parlent d’une société de services qui remplacerait la société industrielle nous proposent en fait une société vidée de sa substance, les services et les emplois étant réalisés ailleurs. Il n’y a pas de problème à passer à une entreprise ou 3 clampins produisent avec des machines pour 10.000 personnes. Tant que c’est dans un Etat, le gouvernement peut toujours leur prendre une maxi-taxe sur leur maxi-marge afin de la répartir sur les laissés pour comptes de l’évolution technique. Seulement, ceux qui nous parlent de l’inéluctabilité de la société de service alors qu’ils poussent en fait le commerce international sans limites, oublient toujours de préciser qu’il n’y aura pas de répartition car les députés français sont bien incapables de taxer les ouvriers et les patrons chinois auxquels ils ont donnés nos emplois et nos services. L’argent perdu ne sera jamais retrouvé.

              Quand à la formation, cela encore c’est du pipeau aussi vieux qu’Arlette Laguiller qui disait que nous aurions les chômeurs les mieux formés du monde. Les emplois qualifiés sont dans l’industrie. C’est là que se trouve la masse des emplois à haute valeur ajoutée. C’est la seule raison pour laquelle le fordisme a si bien marché aux Etats-Unis et pourquoi les employés des industries mécaniques ont obtenu des avantages sociaux (congés, assurances maladies, retraite) impensables ailleurs et im-payables aujourd’hui aprés la faillite de la GM.

              Les emplois dans le secteur des services, à part quelques diamants qu’on montre à la télé (neuro-chirurgien, trader, inventeur de Google...) sont pour la plupart des emplois de trés basse qualité, ne necessitant aucune formation, aucun savoir-faire particulier. Pour torcher le cul d’un malade à l’hôpital, servir chez MacDo, tenir une caisse à Auchan, faire avancer un Saxby dans un hangar de logistique, conduire un camion ou arroser les fleurs de la Mairie il n’est pas nécessaire d’avoir la moindre qualification. C’est dans ce type de travaux qu’on trouve le gros des services.

              Excusez-moi d’avoir été long mais il me semble important de ne pas confondre l’évolution vers plus de services (tout à fait gérable au sein d’une même entité économique) avec la fausse excuse de se rabattre sur les services pour produire moins cher à l’étranger afin d’augmenter les marges.


              • Marc Bruxman 7 janvier 2011 18:53

                Merci pour votre réponse.

                Il y a en effet une confusion fréquente qui est faite entre délocalisation et désindustrialisation. Or, si nous n’avions pas délocalisés, le nombre d’emplois industriels se serait tout de même effondré. Automatisation, méchanisation, informatisation, on sait faire tout cela. La délocalisation a permis de rendre un temps l’homme moins cher que la machine. Cela ne durera pas, mais cela a permis d’offrir du temps aux pays émergents.

                En Chine, autour de Shenzen, les salaires montent. Foxconn est en train de partir de Shenzen progressivement et parle même de créer une chaine entiérement automatisée. Celle-ci ne générera alors que très peu d’emploi sur place.

                Concernant les emplois de services, vous avez un apriori négatif, je trouve. La plupart des emplois industriels étaient également peu qualifiés (travail à la chaîne, ...). De même il existait des emplois industriels biens (on est d’accord qu’un bon tourneur ou un bon fraiseur ca n’a rien à voir avec un employé sur une chaîne). Mais la vaste majorité de ces boulots ne nécéssitait aucune compétence. C’est d’ailleurs l’apport de Taylor et de Ford et de l’industrie en général. Le secteur des services a bien entendu retenu ce pragmatisme industriel et fait en sorte qu’une vaste majorité des services puissent être accomplis par des gens y compris très bêtes (ca coute moins cher à recruter).

                De l’autre coté pour faire moins caricatural que le torchage de vieux, vous pouvez trouver des emplois de services intéressants : Google, Microsoft et l’intégralité du secteur Internet, les opérateurs télécoms (plein de boulots intéressants à l’exploitation réseau), Microsoft, Business Objects, et l’intégralité du secteur des logiciels, La logistique (les problématiques d’organisations de transport sont sympa, il n’y en a pas que pour les gros bras), le spectacle, le droit, et puis même dans un supermarché, il y a une tonne de boulots intéressants, notamment pour l’agencement scientifique des rayons. Perso, je bosse dans le logiciel (avec des applications sur internet) et il y a plein de choses intéressantes à faire. Quand aux délocs en Inde de développement logiciel cela existe, mais cela reste limité pour des tas de raisons, la premiére étant qu’une fois tous les coûts pris en compte c’est relativement cher. Mais effectivement certains boulots bas de gamme (genre les tests) sont outsourcés et vu que l’on ne parvient pas à recruter des informaticiens en occident cela n’est pas une mauvaise chose.

                Enfin vous abordez le problème de la répartition des richesses. Il est vrai que la dessus, la société industrielle fonctionnait bien avec une répartition généreuse et que c’est bcp moins le cas de la nouvelle société. Mais c’est aussi et surtout parce qu’avec des formations de plus en plus inadaptés, vous payez très cher les profils qui ont la bonne formation Un ingé informaticien commence à 2000 Net mais son salaire sera à plus de 3000 € nets en moins de 5 ans de carrière Et ce ne sont que des moyennes. Les très bons profils peuvent se négocier à bcp plus. De même un spécialiste de l’import export qui connaît très bien l’ensemble des rouages des douanes cela vaut une fortune.

                L’école de la république n’a pas préparé les gens aux bons métiers et au bon état d’esprit. Ceux qui l’ont malgrès tout sont les grands gagnants, tous les autres les grands perdants. Une société plus égalitaire ne pourra arriver que lorsque le savoir sera mieux partagé.

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