A MORT CHARLIE !!!

@moderatus
il ne s’agit pas de banaliser, mais de ne pas isoler cette question des imprécations et menaces d’un contexte plus général de haine. La question demeure d’actions concrètes pour désamorcer cette haine, qui déborde contre toute la société (confère la manifestation des pompiers de Lyon qui se font agresser). Ecrire « ce n’est pas bien de proférer ces menaces, nous protestons contre cette attitude » ne changera pas la situation d’un iota. On pourra arrêter trois ou quatre gamins qui ont dégueulé leurs menaces sur les réseaux sociaux, voire fermer des sites, cela ne changera pas la situation d’un iota. On pourrait même interdire cette religion, arrêter des milliers de fondamentalistes, cela fera juste empirer l’impression de mise au ban.
Alors je suis sans doute le seul ici à ne pas avoir de solution, mais mon intuition est que le tout coercitif ne marcherait pas.

@moderatus
j’écris que je n’ai pas de solutions contre la haine et qu’il ne me semble pas que la coercition seule suffise, et vous déduisez qu’il s’agit de soumission, curieuse interprétation. Quelle est votre solutions, si vous pensez en avoir ? Mettez un demi-million de personnes en prison, expulsez un autre demi-million, interdisez toute expression publique des religions, aurez-vous alors assuré pour autant la sécurité des journalistes de Charlie ? Si on était dans une situation normale, TR ferait procès et le perdrait, ses supporters écriraient que le magazine est un torchon, et on passerait à la chose suivante.
Bon, si vous voulez que je signe un manifeste pour déclarer que les menaces de mort sont des abominations, je signe dans la seconde, et je retourne à mes occupations dans la satisfaction du devoir moral accompli, mon boss trouve déjà que je perds trop de temps sur internet.

@moderatus
mon boss se repose, à cette heure 
je ne dis pas qu’il n’y a pas de solution, mais que personnellement je ne vois pas ce qui pourra extirper la haine. Lutter contre le fondamentalisme, je suis pour, rétablir le droit dans les quartiers sous la coupe de gangs, je suis également pour, mais cela ne résoudra pas la question des rancoeurs à ce point exacerbées pour souhaiter la mort.

@moderatus

Pas besoin d’aller dans des quartiers sensibles. Rien que le fait d’en parler ou que le débat sur religion (je vous laisse deviner laquelle) vs. république montre à quel point ils ont réussi à s’inviter dans le débat public pour qu’on ait plus que ce mot (religion) à la bouche.

Nullement besoin de chercher dans les lieux de cultes ou endroits où le communautarisme prévaut, ils se sont hissés jusqu’en politique avec des élus (on en a parlé récemment qui plus est) qui justifient implicitement le meurtre au nom d’idéaux prétendument religieux.

@moderatus
Même s’il est nécessaire, on ne peut pas se limiter au seul axe répressif pour résoudre le problème, il manque me semble-t-il un grand dessein commun, des perspectives qui catalysent l’unité, permettant de surmonter les rancœurs. Après la Libération, il y a eu la « reconstruction », ensuite une période d’« ascenseur social », le futur paraissait prometteur au yeux de cette génération, il nous parait aujourd’hui sous l’aspect de menaces de fin du monde. Le libéralisme mondialisé ne constitue pas un « projet » qui puisse enthousiasmer et mobiliser la jeunesse, et unir l’ensemble des citoyens.

@moderatus
je suis d’accord que le dénigrement national est une erreur, mais il faut aussi ouvrir des nouveaux chapitres au « récit national » qui ouvre vers l’avenir en fonction du présent, et non pas seulement en fonction du passé.
Rappelons-nous que de Gaule était culturellement attaché à la notion d’« empire » colonial, il l’était encore en 45, puis il a évolué en fonction de modification des valeurs (autodétermination, droit des peuples...) et des réalités (le sens de l’histoire était celui de la décolonisation). Il a trouvé d’autres desseins : indépendance par rapport aux blocs, puissance économique, progrès social). Désormais, la diversité de la population est un fait, qu’on le regrette ou qu’on l’approuve, et il faut en tenir compte, personne ne semble avoir encore trouvé LA recette (c’est pourquoi j’avouais ne pas non plus la connaitre).

@moderatus
L’écart culturel était moindre à l’époque de l’immigration de voisinage. Désormais, les écarts sont plus importants, on ne peut plus imaginer un mimétisme total. Cela n’empêche pas qu’il faut effectivement aboutir à une conscience nationale collective, et ça commence effectivement par le fait que la langue française doit être la langue usuelle au sein de la famille et du groupe, on ne peut pas « se penser Français » si on ne pense pas en français.

Lorsque j’ai écrit la formule « qu’on le regrette ou l’approuve », je voulais dire qu’on ne refait pas le passé, la diversité est un état de fait, et c’est à partir de cette réalité qu’il faut agir. Si on veut en finir avec le communautarisme, il faut décloisonner les quartiers (qui se sont constitués sans que cela n’ait été planifié et organisé, mais par phénomène grégaire).

Il faut voir ce qui *concrètement* est une atteinte aux lois de la république, certains pointent du doigt le fait qu’il y ait dans les magasins des rayons de nourriture traditionnelle, ou telle coutume vestimentaire, mais il faut se focaliser sur les véritables actes illégaux, comme par exemple d’occuper la voie publique pour des cérémonies, sans autorisation explicite. Ou plus grave tout ce qui propage un discours de haine (ce qui est non seulement illégal mais même anticonstitutionnel).
Je ne crois guère aux intentions électoralistes ni aux complots de remplacement, les flux migratoires résultent avant tout de pression démographique et d’aspirations économiques, certes favorisés par des idéologies humanitaristes ...et néolibérales.

@moderatus
Il s’agit donc de l’immigration en cours et future, puisqu’on ne peut revenir sur le passé. Je suis également d’accord qu’elle doit être maîtrisée. Regardons par exemple l’injonction qui a été faite concernant les réfugiés d’Irak : la situation permet maintenant la reconstruction de ce pays, c’est cela à quoi nos pays doivent contribuer, pour permettre aux habitants déplacés de pouvoir s’y réinstalller. Mais la majorité du flux est constitué de migration de travail, or notre pays n’est pas -contrairement à d’autres- en déficit démographique, mais au contraire en déficit d’emplois disponibles, nous n’avons donc pas les capacités pour répondre aux aspirations à la fois des nouveaux arrivants et des personnes déjà sur place, ce qui attise les griefs et tensions.
Le« dessein mobilisateur » pour l’ensemble de la population pourrait être un modèle de développement où chacun trouve sa place, sans acception d’origine ou de culture, estompant griefs et provocations. Mais c’’est une utopie aujourd’hui dans le système du mondialisme financier, retour à la case départ, je n’entrevois pas de solution concrète, immédiatement opérationnelle.