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Accueil du site > Actualités > Santé > La stérilisation humaine à l’épreuve de la clause de conscience

La stérilisation humaine à l’épreuve de la clause de conscience

 

Connaissez-vous la méthode de contraception la plus largement utilisée dans le monde ? Non, ce n’est pas la pilule. Ni le stérilet. La réponse est donnée par l’Ined (Institut national d’études démographiques) : il s’agit de la stérilisation. Un sujet qui reste épineux du fait de son caractère irréversible. Autorisée par la loi française depuis 2001, elle est parfois difficile d’accès pour les patients qui en font la demande et qui font face aux réticences du corps médical. C’est là tout l’intérêt –et la difficulté– des débats liés à la bioéthique : ils touchent à des sujets sensibles de la vie, qui s’ancrent dans le réel. Les situations questionnées sont vécues par des individus de chair et d’os doués de pensée, qu’il s’agisse de patients ou de professionnels de santé. Saviez-vous que dans certains cas, justement, ces derniers peuvent recourir à une clause de conscience qui leur garantit le droit de ne pas accomplir un acte qui heurterait leur éthique ? Cette clause, qui s’applique notamment à ce qui touche au commencement et à la fin de la vie, peut en revanche poser problème du fait de l’opacité qui l’entoure. Voici quelques repères pour comprendre la question de la stérilisation et ses enjeux.

 

« Contraception définitive » : de quoi parle-t-on exactement ?

 

Officiellement, en France, on l’appelle « stérilisation à visée contraceptive » ou encore « stérilisation volontaire ». Il s’agit d’une opération visant à empêcher définitivement la fécondation, par ligature ou ablation des trompes de fallope pour les personnes dotées d’un utérus, ou par ligature ou section des canaux déférents pour celles dotées d’un pénis. Dans le premier cas, la fécondation est rendue impossible du fait que la liaison entre les ovaires et l’utérus n’existe plus : l’ovule meurt donc en amont et ne risque plus de rencontrer les spermatozoïdes. Dans le deuxième cas, ce sont les spermatozoïdes qui meurent sans pouvoir rejoindre, via les canaux déférents, la prostate qui sécrète le liquide dans lequel ils évoluent. Là encore, il ne peut donc plus y avoir de fécondation lors du rapport sexuel. Dans les deux cas, l’opération est considérée comme irréversible et la contraception est donc définitive. Il va sans dire qu’une telle décision doit donc être choisie en toute conscience.

 

 

Les avantages de la stérilisation volontaire :

 

  • La pérennité : on y a recours une seule fois et la contraception est assurée à vie ;
  • La fiabilité : pas de risque d’oubli, pas de risque de détérioration du dispositif ;
  • La santé : aucun effet secondaire, pas de modification hormonale ;
  • La sérénité : la charge mentale liée à la contraception s’envole.

 

La stérilisation affiche la meilleure efficacité théorique (appelée indice de Pearl) et la meilleure efficacité pratique. Sauf si le chirurgien pratique un dépassement d’honoraires, l’opération est entièrement remboursée.

 

La stérilisation à visée contraceptive pose-t-elle problème ?

En-dehors de son caractère définitif, qui est un avantage pour les personnes l’ayant choisie pour cette raison, la stérilisation peut poser quelques difficultés. Ce genre d’opérations étant relativement récent, on a pu voir éclater un scandale il y a quelques années concernant l’une des méthodes proposées. Dénommée « Essure », la pose de minuscules ressorts sans recourir à une coelioscopie avait été mise en avant du fait de sa simplicité et de son caractère non-invasif. Malheureusement, de nombreuses personnes en ont souffert par la suite et il s’est avéré que des particules de métal avaient pu migrer dans les tissus organiques : impossible de les retirer. Cette méthode a depuis été interdite en France jusqu’à nouvel ordre. Notons également que d’autres opérations conduisant à la stérilité existent : l’hystérectomie, qui est une ablation de l’utérus, et l’ovariectomie, qui consiste à retirer les ovaires et conduit donc à une ménopause prématurée. En plus d'entraîner l’infertilité, ces opérations plus lourdes ont pour conséquence de supprimer les règles. Elles ne sont en revanche pratiquées que dans des cas très précis et ne font pas partie, en soi, des méthodes de stérilisation sans risques. Malgré ce cadre bien établi, de nombreux professionnels de santé se refusent à pratiquer une telle opération. D’où vient ce droit et que dit-il ?

 

La loi, l’individu et la liberté de conscience

 

Un principe fondateur de la République

La liberté de conscience apparaît dans les grands textes fondateurs, que ce soit dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme, dans la Convention européenne des droits de l’homme élaborée par le Conseil de l’Europe, ou dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. La République française l’inscrit comme « principe fondamental reconnu par les lois de la République » dans sa Constitution, lui donnant une importance supérieure aux lois ordinaires qui ne peuvent donc pas y porter atteinte. Concrètement, cette valeur constitutionnelle permet donc à certains professionnels tels que les avocats ou les journalistes de pouvoir se soustraire à des obligations légales du fait de valeurs personnelles ou religieuses qu’ils choisissent librement. Du côté de la santé, cette liberté figurait dès 1947 dans le Code de déontologie médicale sans être pour autant nommée ainsi.

 

Une liberté reconnue par la loi Veil et reconduite dans la loi de 2001

C’est à la faveur des débats houleux autour de la dépénalisation de l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) que cette liberté a finalement été inscrite dans la loi en 1975. Face à la résistance de différentes instances, l’ajout d’une clause de conscience spécifique a permis un compromis législatif. La loi est donc passée, tout en stipulant qu’aucun « médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse », et les modalités de ce droit. Même procédé pour la loi de 2001 relative à la stérilisation à visée contraceptive : la loi permet à toute personne majeure d’y avoir recours sans autre condition que son consentement éclairé, et garantit au médecin cette même liberté de s’y refuser.

 

Et l’éthique dans tout ça ?

 

 

Toucher à la vie

Pourquoi refuser de stériliser une personne qui en fait la demande explicite ? Diverses raisons peuvent être évoquées. En termes purement bioéthiques, il s’agit d’une opération qui modifie définitivement ce qui est au cœur de la vie : la reproduction. Peut-on modifier à ce point la nature d’un individu ? Comment être certain que la personne qui est sûre d’elle aujourd’hui ne regrettera pas demain ? C’est la question qui revient inlassablement dans les débats à ce sujet. C’est d’ailleurs pour cela qu’on parle de consentement éclairé.

 

Le cas de la transidentité

Ces considérations éthiques peuvent-elles être à géométrie variable ? On peut se poser la question lorsqu’on sait que les personnes trans ont beaucoup plus facilement accès à la stérilisation lorsqu’elles en font la demande. D’ailleurs, elles y sont encore invitées par le corps médical bien que cela ne soit plus une obligation. Jusqu’en 2016 il était nécessaire, en vue d’obtenir un changement d’état civil, de prouver qu’on avait eu recours à la stérilisation. Si cette obligation n’est plus d’actualité, une certaine pression médicale règne encore. Il n’est pas rare que les médecins fassent « choisir » la stérilisation à ces personnes pour éviter tout risque (hypothétique) d’encourir des problèmes de santé liés à la prise d’hormones et à la conservation de l’appareil reproducteur. Peut-on alors parler de choix délibéré ?

 

Et si le consentement est invérifiable ?

Le cas des personnes souffrant d’un handicap mental et placées sous tutelle ou curatelle est différent. Considérant qu’il est impossible de recueillir un consentement éclairé, la loi ne prévoit le recours à la stérilisation que si preuve est faite qu’aucun autre moyen de contraception n’est envisageable. C’est le juge des tutelles qui est amené à prendre la décision suite à une enquête.

 

Quels sont les contours légaux de la clause de conscience ?

Du côté des médecins, il faut noter que les droits impliquent des obligations. La loi rappelle que le médecin qui invoque la clause de conscience se doit d’en informer clairement son patient dès la première consultation. Le code de la santé publique stipule qu’il doit fournir une « information claire, loyale et appropriée ». S’il refuse d’intervenir, il doit donc donner au patient les informations, les conseils et les moyens lui permettant d’obtenir une prise en charge adaptée, ceci afin de garantir l’accès aux soins.

 

Entre conscience et errance, difficile d’ajuster la balance

 

Un parcours semé d’embûches

Le fait que chacun puisse agir selon sa propre éthique n’est pas à remettre en cause. Cependant, l’application de cette clause de conscience spécifique pose problème aujourd’hui pour plusieurs raisons. D’innombrables personnes errent en quête du médecin qui acceptera de pratiquer une opération que la loi leur concède et que les praticiens refusent. La clause de conscience leur étant acquise, nombreux sont les médecins qui refusent ne serait-ce que de réorienter les patients vers un confrère susceptible de les aider, puisqu’ils n’en ont pas l’obligation. C’est alors au patient de rechercher le gynécologue ou l’urologue qui acceptera de l’opérer. Commence alors un parcours long et difficile, quand les praticiens ne stipulent pas dès le départ, comme le leur demande la loi, qu’ils refusent de pratiquer cet acte. Plus grave encore, des médecins ne semblent toujours pas informés de la loi de 2001 et affirment aux patients venus les voir que leur demande est illégale et que personne n’acceptera de les opérer.

 

Des patients en manque d’écoute

Le rôle des professionnels de santé est bien d’accompagner les patients et de les conseiller. C’est pour cela que chaque rendez-vous concernant une demande de stérilisation doit commencer par un tour d’horizon de toutes les autres méthodes de contraception envisageables, et une explication des risques de l’opération. On peut malgré tout, parfois, se demander où s’arrête l’éthique et où commence la prise de position. Prenons le cas de cet urologue qui refuse la stérilisation et brandit le spectre des regrets à un homme qu’il imagine refaire sa vie avec une autre femme ou perdre l’un de ses enfants. Prend-il réellement en compte les aspirations de son patient, sa psychologie, en un mot son individualité, ou reproduit-il un schéma applicable d’après lui à tous et pour toujours ? Et cette gynécologue, qui refuse de pratiquer la stérilisation sur une jeune femme sans enfants et exige qu’elle prenne le temps la réflexion jusqu’à ses trente-cinq ans. Dans le même temps, elle l’invite à arrêter le préservatif et à passer au stérilet pour « s’assumer » et ne pas risquer de revenir quelques mois plus tard pour une IVG. Cette professionnelle prend-elle en compte le parcours, les angoisses et les certitudes de sa patiente, ou projette-t-elle ses propres convictions sur elle ?

 

Les conséquences dramatiques du manque d’accès aux soins

Les patients qui font la demande d’une stérilisation ont généralement déjà testé plusieurs moyens de contraception. Ils s’orientent vers cette opération en connaissance de cause. Leur errance conduit justement à des situations dramatiques comme une grossesse non désirée voire un déni de grossesse. À ce moment-là, retour à la case départ des questions d’éthique, parfois au prix d’un traumatisme profond. Garder et élever un enfant non-désiré ? Avoir recours à l’IVG s’il est encore temps ? Et s’il est trop tard, que faire ? Accoucher sous X ? On voit alors que les sujets de bioéthique sont intimement liés entre eux et doivent être traités avec la plus grande présence d’esprit.


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28 réactions à cet article    


  • Lynwec 5 février 2022 13:08

    En Afrique, les problèmes de conscience et d’éthique furent escamotés par l’intermédiaire de généreuses campagnes de vaccination de la fondation « Portes » dont les waxxins, déjà, contenaient autre chose en supplément, et causèrent de nombreuses stérilisations non demandées.

    En Europe, on faisait encore mine de... jusqu’à l’apparition des waxxins covid qui font le job.. ;


    • amiaplacidus amiaplacidus 5 février 2022 13:41

      Je peux parler de mon expérience personnelle.

      En fin des années 1970, deux enfants, une fille un garçon, un couple stable depuis une dizaine d’années*, nous ne voulions plus d’enfant. Se pose la question de la stérilisation, soit de madame, soit de monsieur.

      Après renseignements, il s’avère que pour madame c’est une véritable opération, avec hospitalisation (c’était en 1978) alors que pour moi, c’est une intervention d’une vingtaine de minutes, en cabinet médical, puis 2-3 jours à marcher en cow-boy jambes écartées, encore 2-3 mois de précaution jusqu’à avoir un spermogramme négatif.

      L’intervention a dû se faire en Suisse, à l’époque, en France, c’était illégal.

      Ensuite, libido fortement augmentée de part et d’autre, je pense simplement par la suppression d’un souci toujours sous-jacent. Nous n’avons jamais regretté ce choix.

      C’est une méthode que je recommande sans réserve, dès que le couple est stable et ne souhaite pas/plus d’enfant.

      .

      * Et qui l’est toujours après plus de 52 ans de vie commune, toujours heureux d’être ensemble.


      • sylvain sylvain 5 février 2022 14:02

        @amiaplacidus
        dans tous les cas de stérilisation que je connais, c’est l’homme qui s’y est collé .


      • amiaplacidus amiaplacidus 5 février 2022 15:01

        @sylvain

        Sans doute parce que pour un homme c’est une intervention totalement bénigne, bien moins que l’extraction d’une dent, alors que pour une femme, c’est plus compliqué, à moins que les techniques aient évolué depuis quarante ans.


      • sylvain sylvain 5 février 2022 16:58

        @amiaplacidus
        je suppose oui, je ne m’y suis jamais beaucoup intéréssé


      • Samson Samson 5 février 2022 15:38

        Je sais que nous vivons une époque formidable et m’en voudrait d’intolérablement heurter les sensibilités « post-modernes » par de telles « vulgarités », mais biologiquement parlant et en français dans le texte, les « personnes dotées d’un utérus » sont tout simplement des femmes, et celles « dotées d’un pénis » des hommes.


        • sylvain sylvain 5 février 2022 17:00

          @Samson
          arrêtez avec vos binarités, vous voyez bien que vous êtes d’un autre temps.


        • Lynwec 5 février 2022 17:18

          @Samson
          Un état d’esprit rétrograde fermé à tout « progressisme » de gogôooche démoncrate....
          Que c’est réconfortant de voir que ça existe toujours ! ^^


        • Samson Samson 5 février 2022 23:07

          @sylvain
          « arrêtez avec vos binarités, vous voyez bien que vous êtes d’un autre temps. »

          Que je sois binaire ou non ne changera strictement rien à la binarité sexuelle de notre biologie qui qu’on le déplore ou s’en accommode nous détermine en cette incarnation.
          Ce qui ne préjuge en rien ni des inclinations et préférences sexuelles, ni de la correspondance entre déterminisme biologique et inclination genrée propre à chaque individu !

          Bien à vous, en vous présentant mes respectueuses salutations ! smiley


        • Doume65 6 février 2022 12:38

          @Samson
          « arrêtez avec vos binarités, vous voyez bien que vous êtes d’un autre temps »
          Ceux qui n’ont pas compris le second degré de ce trait d’humour me peinent un peu.


        • Clocel Clocel 5 février 2022 15:54

          Ce bon docteur Zaïus était quand même furieusement en avance sur son temps ! smiley

          En plus de l’opération « valseuse », une bonne lobotomie et hop, t’étais bon pour donner la réplique à Castex !


          • sirocco sirocco 5 février 2022 18:36

            Les méthodes de stérilisation ont évolué. Maintenant elles avancent masquées :

            https://francais.rt.com/international/95467-belgique-21-enfants-recoivent-vaccin-anti-covid-19-non-homologue-pour-age


            • Doume65 6 février 2022 12:40

              @sirocco
              Mais non, c’est au ouïgour qu’on stérilise ! Avec des stérilets, en fait...


            • Ruut Ruut 7 février 2022 09:46

              @sirocco
              Indirectement, aller faire piquer ses gosses avec une injection expérimentale sans bénéfices pour ces derniers, c’est sacrément les détester ces gosses.


            • Doume65 7 février 2022 19:45

              @Doume65
              Le second degré passe mal sur AV.


            • Clocel Clocel 5 février 2022 18:46

              Bon, en même temps, si programme il y a, faut admettre qu’il n’est pas au point.

              https://www.worldometers.info/


              • PascalDemoriane 5 février 2022 18:54

                Quand on prononce le mot éthique, ou pire, bio-éthique, on sait qu’une saloperie ne va pas tarder à se faire jour, que le culte de la pulsion de mort va être glorifié et rendu.

                Dans cet article comme dans bien d’autre, sous prétexte euphémisant de cas de conscience bidon, on sent tellement que la cause prétendument sous-pesée est déjà entendue, préjugée, emballée :
                en gros « Mon corps m’appartient, ma subjectivité égoïque est donc opposable à la communauté dont je suis le créancier a priori ! Si je suis ce que je suis, sexué et fécond, la société m’en doit réparation ! A gogo, si je veux quand je veux ». Voilà le postulat caché mais induit.

                Mais Madame, vous êtes non seulement complètement dingue mais en plus sournoisement virulente et contagieuse ! Bien dans l’air du temps ! Et vous le savez parfaitement !

                Désolé Madame de vous savoir vivante à regret ou en état de doute sur cet état contagieux, mais le principe même du vivant est d’être par essence reproducteur du processus qui l’anime. Bon. Vous voulez en faire une maladie pour alimenter je ne sais quel commerce lucratif. Ou plutôt si, on le sait trop bien ! Celui de ceux qui vous missionne pour semer le doute, ramener des clients. Pour faire payer à leur profit, sans consentement, à ceux qui lutte pour juste survivre (même pas vivre) en cotisant pour la santé, le luxe de stériliser gratuitement les oisifs qui voudraient jouir sans entrave pour eux-mêmes.

                Ben non, moi j’ai pas les moyens de payer pour eux. La dignité humaine, masculine d’abord, s’est de savoir s’empêcher quand c’est pas le moment. On sait faire sans médecine !
                Bioéthique ? mon cul !


                • I.A. 5 février 2022 19:28

                  L’article est parfait.

                  « La clause de conscience leur étant acquise, nombreux sont les médecins qui refusent ne serait-ce que de réorienter les patients vers un confrère susceptible de les aider, puisqu’ils n’en ont pas l’obligation. C’est alors au patient de rechercher le gynécologue ou l’urologue qui acceptera de l’opérer. Commence alors un parcours long et difficile, quand les praticiens ne stipulent pas dès le départ, comme le leur demande la loi, qu’ils refusent de pratiquer cet acte. »

                  Il eut toutefois été judicieux de se demander si cette clause de conscience
                  • ne serait pas totalement incompatible avec l’exercice de son art dans les hôpitaux publics
                  • ne serait pas susceptible de pousser les intéressés à faire, dans d’autres circonstances, de l’acharnement thérapeutique, ce qui est loin d’être éthique.


                  D’autre part, à l’heure où tout le monde s’accorde à dire que nous sommes trop nombreux, et que c’est précisément ce qui tuera la biodiversité avant de tous nous tuer à petit feu, que vaut une bioéthique qui considère que la reproduction doit rester au cœur de la vie ?


                  Que je sache, le barème des compétences morales requises, pour faire un enfant, est resté au même niveau que celui des lapins. Heureux les simples qui évoquent l’amour parental, l’œil humide, sans comprendre qu’il est juste question d’un instinct tutélaire qu’on appelle aussi népotisme : partialité maladive, engrenage héréditaire affirmant la famille aux dépens de la collectivité, et la patrie plutôt que l’humanité…

                  Quant aux croyants, pourquoi n’ont-ils pas choisi un autre métier ? Que vient faire la religion en médecine ?

                  Éthique, morale, déontologie… ils sont très peu nombreux à savoir ce que c’est, et encore moins nombreux à être capable de la pratiquer.

                  (N’écoutez pas ce PascalDemoriane, mieux vaut continuer à se poser des questions que d’y répondre avec une assurance toute bestiale).

                  Merci.


                  • Lynwec 6 février 2022 07:01

                    @I.A.
                    Cette clause de conscience est en revanche parfaitement compatible avec la notion de « avant tout ne pas nuire » car de toute évidence, donner le nom du confrère qui opérerait causera un dommage définitif au corps du patient . En règle générale, il n’est pas conseillé de casser ce qu’on est incapable de réparer.
                    Du point de vue éthique (oui, un gros mot en ces temps de corruption généralisée),c’est encore plus vrai.


                  • Lynwec 6 février 2022 07:12

                    @I.A.
                    "D’autre part, à l’heure où tout le monde s’accorde à dire que nous sommes trop nombreux, et que c’est précisément ce qui tuera la biodiversité « 

                    Cette affirmation est très discutable. Je remplacerais »tout le monde« par »les médias quasi unanimes et les perroquets de salon« pour donner à la phrase plus de réalisme. Ce n’est pas la surpopulation qui tue la biodiversité, c’est le mode de vie démesuré d’une partie de la population mondiale. Ce n’est pas l’apanage de tous les terriens de disséminer partout des résidus de plastique qui étoufferont la vie animale marine.

                     »Que je sache, le barème des compétences morales requises, pour faire un enfant, est resté au même niveau que celui des lapins.« 

                    Oui si vous considérez de façon primaire que »faire un enfant« consiste juste à le mettre au monde. Or »faire un enfant" peut au contraire quand on passe le stade d’évolution du lapin, devenir l’action de l’amener à l’âge adulte dans les meilleures conditions possibles (mais cette vision des choses ne correspondant pas à votre discours, vous seriez-vous volontairement limité à la version de base ?)


                  • I.A. 6 février 2022 10:33

                    @Lynwec

                    « […] causera un dommage définitif au corps du patient . En règle générale, il n’est pas conseillé de casser ce qu’on est incapable de réparer ».
                    Votre définition est correcte. Toutefois dans l’absolu, vous êtes censé prendre en charge le patient dans sa globalité : un patient, ce n’est pas qu’une mécanique physique, il mène une vie impliquant d’autres personnes, il pense, il ressent aussi – et c’est bien de ça qu’il s’agit, puisque les moyens contraceptifs existent et que nul ne les ignore. La question à se poser est donc : « où seraient les dommages, et quels seraient-ils ? »

                    « Ce n’est pas la surpopulation qui tue la biodiversité, c’est le mode de vie démesuré d’une partie de la population mondiale. Ce n’est pas l’apanage de tous les terriens de disséminer partout des résidus de plastique qui étoufferont la vie animale marine ».

                    Vous avez ici tout à fait raison. Or non seulement nous avons démontré être incapables de modifier le mode de vie de cette population-là, mais il est désormais clair qu’ils n’ont, quant à eux, aucunement l’intention de faire le moindre effort… Il nous faut également méditer sur nos « petites indigences » à nous :

                    • un à deux grands voyages par an, donc avion, voire croisière
                    • deux véhicules par foyer pour certains, voire trois avec le scooter de l’ado
                    • une habitation de plus de 100 m² pour certains foyers, avec au minimum 5 ares de jardin
                    • une maison secondaire pour certain foyers
                    • chauffage pour toute la maison, au gaz, au fuel, au bois, à l’électricité
                    • etc.
                    Si cette simple liste devait devenir l’apanage de tous les terriens, qu’est-ce que ça donnerait ?

                    Vous savez, ça me fait penser aux gens qui nous disent qu’il n’y aura plus assez de viande pour tous dans quelques années, et qu’il nous faut donc nous habituer à manger des insectes à la place… J’ai vécu une dizaine d’années en Afrique, et je peux vous dire que vous continuerez à consommer ce que bon vous semble, en France, sans même vous rendre compte que ces produits n’existent plus dans certaines régions du monde, sauf à casser la tirelire… Parce que c’est déjà le cas, Lynwec.

                    « Or « faire un enfant » peut au contraire quand on passe le stade d’évolution du lapin, devenir l’action de l’amener à l’âge adulte dans les meilleures conditions possibles (mais cette vision des choses ne correspondant pas à votre discours, vous seriez-vous volontairement limité à la version de base ?) »

                    Un peu gratuit.
                    Faire un enfant n’est pas l’apanage des Lynwec et des I.A., et vous n’avez qu’à aller faire un tour dans les services sociaux et sociaux éducatifs (Aide Sociale à l’Enfance) pour vous en rendre compte. Ces enfants qui n’ont pas été « amenés à l’âge adulte dans les meilleures conditions possibles », comme vous dites, deviennent ensuite des adultes : faire deux-trois maraudes avec le Samu Social permettrait de vous rendre compte qu’ils sont bien trop nombreux, les géniteurs ayant eu les mêmes compétences morales qu’un lapin.

                    Par ailleurs, jusqu’« à l’âge adulte » et puis c’est tout ? C’est-à-dire démerde-toi ensuite ? Je dis ça, parce que ça arrive, oui, que le gosse soit sommé d’être indépendant dès sa majorité. L’âge adulte peut non seulement se prolonger jusqu’à la fin de longues études, mais encore n’apparaître que bien tardivement chez certains enfants.
                    Ce que vous ou moi sommes capables de faire et considérons comme la moindre des choses, ne le sera pas pour tout le monde, et vous le savez parfaitement.


                  • Abolab 6 février 2022 10:33

                    @I.A.

                    Il y a une grande différence entre la stérilisation et la chasteté.


                  • Lynwec 6 février 2022 10:56

                    @I.A.
                    Votre long argumentaire ne manque pas de pertinence sur certains points. Le principal défaut que j’y trouve est qu’il rejoint assez bien la culpabilisation utilisée par les milliardaires eugénistes œuvrant à la dépopulation.

                    Ces derniers ne parleront pas, et pour cause, des points suivants :
                    -qui maîtrise en dernier ressort les décisions quant aux modes de production polluants ou non ?
                    -qui maîtrise en dernier ressort les décisions quant aux moyens de transport mis à la disposition (ou non) du grand public ?
                    -qui a mis en place la mondialisation nécessitant des transports à longue distance nombreux au détriment des productions locales ?

                    La liste pourrait être plus longue, il suffit d’y réfléchir un peu plus.

                    A toutes ces questions,il me parait difficile de prétendre que c’est le terrien lambda, fut-il localisé dans un pays au niveau de vie plus évolué.


                  • Abolab 5 février 2022 23:18

                    Vouloir du sexe sans vouloir d’enfants, voilà le problème insoluble que l’être humain s’est créé au point de vouloir se mortifier dans la chair smiley


                    • Abolab 5 février 2022 23:20

                      @Abolab

                      Tandis que d’autres veulent des enfants sans vouloir de sexe (PMA)...

                      Nous vivons dans une société des extrêmes...


                    • Areole Areole 6 février 2022 07:56

                      Pourquoi avoir écrit un texte aussi long et argumenté alors que tout est dans votre conclusion ?

                      Votre logique est au service de vos opinions. A quoi bon tordre vos arguments.

                      Vous voulez vous faire stériliser ou stériliser votre conjoint ?

                      Bon, il me reste bien une vielle paire de ciseaux et un sécateur au fond de mon atelier...

                      PS : En fait, votre regard sur votre photo fuit aussi vite que votre logique, cela me met mal à l’aise... Finalement oubliez le sécateur ; je vais invoquer ma clause de conscience pour éviter de vous lire. Cela va stériliser le débat de façon définitive.


                      • Sergio Sergio 6 février 2022 21:05

                        Un couple fait des enfants, c’est comme ça que la nature fonctionne, on les met au monde, on les adopte, on les élèves comme on peut, ensuite on s’engueule et on se déchire parce que le reste est un malentendu, sauf chez les oiseaux.


                        • zygzornifle zygzornifle 7 février 2022 08:32

                          On a les vaccins pour cela ....

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Julie Varoqueaux

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