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Le système démocratique

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La Birmanie le montre, où une caste militaire confisque à son seul profit les ressources minières du pays, en intimidant « le savoir » ici traditionnel de la religion bouddhiste. N’avez-vous pas noté combien régime démocratique, économie de marché et méthode expérimentale en sciences font - tous trois - système ?

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L’ensemble ne fonctionne comme un tout que lorsque ces trois pôles sont activés. Qu’un seul vienne à faiblir et c’est l’entier qui se grippe. Un système est une combinaison de parties qui se coordonnent pour fournir un résultat d’ensemble. L’analogie avec la cybernétique s’arrête là : nous parlons de relations humaines, pas de mouvements de pièces mécaniques. Le « système démocratique » est né de l’histoire, par tâtonnement successifs, il a évolué dans le temps sous la poussée de forces internes, et il s’est établi par son succès à faire coexister les groupes humains. Son histoire se poursuivra car nul système humain n’est jamais stable. Mais ce tripode fait la force de la démocratie non pas comme seul blabla, mais comme système pratique.

En Birmanie, malgré sa puissance, la junte militaire ne gardera pas le pouvoir : cela prendra le temps qu’il faudra mais est inscrit dans le mouvement des choses. Aucune incantation en disant cela, mais l’analyse du système des trois fonctions : le savoir, le politique, l’économique. Aujourd’hui, le savoir birman est figé (parce que traditionnel) mais souple et ferme (le bouddhisme est adapté à la modernité) ; le politique est rigidifié, fort en apparence, mais avec le seul soutien de l’emprise économique ; or cette emprise est sapée par... la Chine, autoritaire elle aussi mais qui a besoin de l’ouverture birmane pour assurer son débouché sur l’océan Indien, son hégémonie politique sur l’ASEAN et plus globalement sa respectabilité internationale.


Analysons la genèse de la démocratie. Elle est très ancienne, née en Grèce plusieurs centaines d’années avant notre ère ; elle a été pratiquée ailleurs que dans le monde méditerranéen, notamment par les Vikings, inventeurs du parlement. Mais la démocratie n’est pas le seul régime qui ait existé, pas même en Occident. L’aspiration démocratique a ressurgi de la Renaissance, de la redécouverte des textes antiques et du dégoût pour les guerres de religions. Cela au moment où l’essor du commerce encourageait « les » franchises et libertés et que les Grandes Découvertes ouvraient le monde et les esprits. Il a fallu deux siècles pour que cette aspiration sorte des cénacles intellectuels pour faire pénétrer ses "Lumières" parmi le peuple - et aboutir aux révolutions qu’on connaît.

Mais ce régime de libertés, plus égalitaire, qui a rendu les citoyens plus responsables, aurait-il pu naître sans la hausse du niveau de vie ? Hausse qui a permis l’accumulation et la diffusion des connaissances, la circulation des marchandises et des hommes. Ce niveau de vie meilleur a rendu ainsi possible de penser à autre chose qu’à sa propre subsistance journalière. A pu surgir alors la conscience des contradictions sociales de plus en plus criantes entre les castes aristocratique et cléricale et tout le reste du Tiers-Etat. C’est bien le commerce qui a poussé les Anglais à négocier la Grande Charte et les bourgeois de Paris à brûler les listes de privilèges. C’est probablement le commerce qui fera changer le régime chinois - peut-être en douceur, mais inéluctablement.

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Le négoce est né du goût d’entreprendre et de mesurer son succès par les bénéfices, mais aussi de la demande de produits « exotiques » et de l’intérêt mutuel des échanges. Demande issue du désir sans fin de goûter ce qui se fait ailleurs, hors de l’étroit horizon. La recherche des « épices » a poussé aux Grandes Découvertes, tandis que la technique était sollicitée afin d’aider le travail. La science moderne est née de cette double exigence. Son essor a été encouragé alors que les idées faisaient reculer les croyances toutes faites, en général religieuses.

Tout apparaît lié : la méthode expérimentale dans les sciences est le pendant de la revendication démocratique dans les gouvernements, comme du goût de risquer et d’entreprendre en production et commerce.

Il s’agit toujours de « libertés » revendiquées et exercées :

1. pour découvrir des choses nouvelles et les tester ;
2. pour donner son avis personnel et solliciter celui des autres en ce qui concerne le bien commun ;
3. pour fabriquer ou aller chercher des produits demandés, alimenter le désir pour en proposer de neufs, jouir des échanges mutuellement avantageux entre pays.

democratie-coup-de-force.1190969816.JPGSi le régime politique n’est pas défenseur de la liberté personnelle, qui osera découvrir des terres nouvelles ou aller contre les dogmes reconnus ? Ce fut le drame de l’Eglise de s’accrocher à ses croyances, tout comme celui du régime soviétique, ou encore le statu quo jusqu’à ces derniers jours entre bouddhisme birman et la junte ; c’est encore aujourd’hui le cas de pays comme le Japon, trop consensuel et socialement contraignant pour susciter chez ses citoyens l’innovation - ou la France, dont le régime quasi monarchique et la société très hiérarchique encouragent peu l’initiative. Pourquoi penser contre le consensus ? Pourquoi entreprendre quand on va « tout vous prendre » ? Pourquoi ne pas plutôt « servir l’Etat » ou le keiretsu avec pour contrepartie salaire régulier, statut établi, chômage évacué et retraite assurée ?

A l’inverse, c’est bien la diffusion des sciences, de leur méthode, des informations libres, qui encourage la démocratisation une fois un certain niveau économique atteint : voyez la Chine rouge et internet, le parti communiste chinois et les technologies étrangères, le peuple chinois et les échanges avec l’extérieur. Tous les régimes autoritaires réfrènent la liberté des informations - qui est la base même de la science -, ou la liberté des échanges - qui est la base même de la fortune, donc du pouvoir. Voyez aujourd’hui la Birmanie de la junte et l’Iran d’Ahmadinejad ou hier l’Irak de Saddam Hussein.gosse-ou-technique.1190969826.jpg

Offrir des biens sur un libre marché, c’est encourager l’émulation par la concurrence, susciter des désirs nouveaux. Il apparaît comme le seul engrenage qui engage à chercher encore et à inventer toujours. Certes, la mise en spectacle est un moyen d’offrir du neuf aux désirs, sans innovation de produit, incitant les Guy Debord à évoquer une société devenue folle. Mais, chacun a pu s’en apercevoir : les gens ne sont pas idiots - ils apprennent. Nulle publicité ne pourra leur faire élire telle lessive ou tel personnage politique, ni leur faire croire longtemps que la terre est plate ! Ce n’est pas M. Murdoch, propriétaire de grandes chaînes de presse et de TV, qui est président des Etats-Unis, ni M. Berlusconi qui est encore président du Conseil - malgré le battage médiatique qu’ils orchestrent.

De même, ne croyons pas, dans notre narcissisme d’époque, que « la mode » ait été créée par ladite « société du spectacle » ! Regardez plus loin, vers la « société de Cour » qui sévissait sous l’Ancien Régime et dont Norbert Elias a étudié le processus de « civilisation des mœurs ». Le capitalisme moderne s’est adapté à la masse - il n’a pas créé la mode. C’est bel et bien la démocratie comme régime politique qui a créé la masse égalitaire des acheteurs. Tocqueville l’a fort bien montré pour l’Amérique il y a un siècle et demi.

Car le marché est une chose mais l’économie n’est pas tout, surtout dans les pays dont le niveau de vie est au-dessus du seuil de subsistance. Nulle liberté ne va sans règles car tout système construit sa propre organisation, par petites touches. Ni dans les sciences, ni sur les marchés, ni dans les régimes démocratiques, la liberté n’est jamais absolue. Car alors prévaudraient soit le relativisme impuissant du savoir, soit le droit du plus fort en politique, soit l’anarchie économique (qui est la fin du faire-société).

Mais édictez trop de règles et vous rendrez le système inerte, bouffi et impotent :
1. la recherche somnolera, confite en mandarinat d’un côté - et bon vouloir pour distribuer les crédits de l’autre ;

2. la production s’enlisera, malthusienne pour l’emploi et pour l’investissement, soucieuse de minimiser tout bénéfice, préférant innover ailleurs ;
3. la démocratie s’effacera devant la technocratie, la ploutocratie ou la partitocratie.

N’est-ce pas l’immobilisme institutionnalisé qu’a connu la France ces 20 dernières années, qui se trouve ainsi malheureusement décrit ?

Car régime démocratique, économie de marché et méthode expérimentale en sciences font système... Touchez à l’un et vous touchez à l’autre. C’est pourquoi la recherche est si peu financée en France, pays peu démocratique au fond et hostile « par principe » à l’économie de marché.


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24 réactions à cet article    


  • Moi aussi, je « CROIX », comme dit le Vatican, la première Secte Mondiale Autorisée (plus pour longtemps, ouf...)


  • ddacoudre ddacoudre 30 septembre 2007 23:06

    bonjour thierry

    je le crois aussi, mais ça ne veut pas dire grand chose sauf d’exprimer notre espérance dans ce que Théodore Monod appelé le développement de l’hominisation.

    Théodore Monod en disait : « La terre est un jardin bordé de nuit. Tels des aveugles nous avançons, mais sûrs de nous, fiers, cruels, consommateurs, assoiffés de profit. Moderne ? Que restera-t-il à nos enfants de cette oasis si humaine ? Seront-ils seulement là pour contempler nos méfaits ? » alors que l’homme s’hommonimise avec une lenteur désespérante.

    cordialement


  • « La Dictature, c’est : ferme ta gueule ! »

    « La Démocratie, c’est : cause toujours ! »

    Coluche.

    Alors, ne passons pas à côté des choses simples, comme disent les saucisses :

    La vraie démocratie, ou, plutôt, la Démocratie Vraie, c’est...NOUS.

    D’ailleurs, on prend (toujours...) les mêmes et on recommence (encore...) :

    du Dalaï-Lama à Martin Luther King Jr, de Jésus à Nelson Mandela, de Bouddha à Mère Thérésa, combien de grandes âmes, connues ou non, « médiatisées » ou pas, nous faudra-t-il pour que nous comprenions enfin, pour que nous intégrions une fois pour toutes leurs enseignements et leurs paroles (toujours les mêmes, au-delà des mots, de leur races, et des époques...) ?

    Pour qu’une leçon (individuelle ET collective) soit enfin intégrée, il faut, comme disent les chinois (désolé...), « l’apprendre sept fois, et l’oublier sept fois » :

    http://www.wmaker.net/fximageswebzine/Grandes-ames_r8.html


    • oui, bien sûr, pour l’instant, la démocratie (du grec qui signifie « partage de la décision », c’est dire le chemin que le peuple et nos gouvernants ont à faire...), c’est encore « cause toujours »...

      « Le monde est aveugle, rares sont ceux qui voient », disait Bouddha :

      alors, ouvrez vos yeux et vous vous rendrez compte qu’aux USA, comme en France (si, si...), en Chine, en Birmanie, au Japon, et de plus en plus dans le monde, la pensée Unique, Big Brother et la Dictature s’instaure et se développe, avec des formes différentes propres à chaque pays...

      Alors, avant de revenir (mais y reviendra-t-on un jour ?) à la « Démocratie », il y a encore beaucoup de chemin à faire...

      Beaucoup, beaucoup...

      PS : « Bouddha », ça veut dire « l’Eveillé » : commençons donc par nous réveiller d’abord...

      (nous pourrons alors peut-être continuer, et nous éveiller un peu pour devenir, chacun de nous et à sa façon, une « Démocratie vivante » , une « Démocratie incarnée »...


    • Emile Red Emile Red 1er octobre 2007 13:37

      Il est bien plus facile et rapide de construire potence et gibet que d’infléchir nantis et politiques... à bon entendeur !!!


    • Petruknik 28 septembre 2007 21:19

      « c’est encore aujourd’hui le cas de pays comme le Japon, trop consensuel et socialement contraignant pour susciter chez ses citoyens l’innovation »

      Un peu énorme non ? Les entreprises japonaises sont pionnières dans de nombreux domaines. Regardez un peu qui innove le plus dans les domaines comme la téléphonie, l’automobile, la robotique....

      Arcelor-Mittal est le mammouth de l’acier mais qui dépose des brevets dans le domaine de la sidérurgie ? Nippon Steel, NKKK, Mitsubishi...

      Peut-être que cela ne rentre pas dans la bonne case de votre raisonnement mais les citoyens japonnais ne sont pas du tout manchots en matière d’innovation.


      • Argoul Argoul 30 septembre 2007 13:16

        Je crains que vous n’ayez zappé le lien qui figurait à l’appui de ma remarque concernant le Japon... Ce sont les Japonais eux-mêmes qui pointent cette « exception » japonaise que l’inventivité de leurs ressortissants est très faible. Malgré les sommes en R&D depuis 40 ans, combien de prix Nobel ? Combien de publications scientifiques ?

        Cela dit, vous avez raison sur le terme « innovation », qui est ambigu. Les Japonais excellent à pousser les techniques EXISTANTES à un point de perfection inégalé. Voir Sony, Toyoya, Nikon, etc. (que vient faire Mittal-Arcelor là-dedans ? L’acheteur est INDIEN...) Mais les Japonais ont beaucoup de mal à INVENTER des domaines nouveaux, à explorer des voies originales. Ce sont eux qui le disent et de très sérieuses commissions japonaises se sont penchées sur le problème pour tenter de réformer l’école...

        Ne croyez pas en outre que je sois ignorant du Japon : j’y ai passé de nombreux mois et mon blog (en lien) a publié plus de 35 notes sur ce pays.


      • Petruknik 30 septembre 2007 14:30

        Mittal n’est pas une société japonaise bien sur. Mon propos était de dire que ce n’est pas le plus gros (Mittal) qui innove le plus dans ce domaine mais d’autres sociétés dont beaucoup de japonaises.

        Je comprend maintenant que votre propos était de dire que le japon avait peu de résultats en recherche fondamentale. J’ai trouvé ce lien et ai consulté quelque wiki et je m’inscrit en faux.

        On trouve quand même 3 Nobel de Chimie japonais depuis 2000, 1 japonnais Nobel de Physique en 2002 et si le bilan en médecine est moins bon, on trouve également un japonais Nobel de médecine en 87.

        Les résultats japonais en recherche fondamentale ces dernières années sont donc tout à fait honorables et leurs résultats au niveau des applications sont assez fantastiques. Il est inexact de dire qu’il n’y a pas d’innovation au japon.

        Quand Mazda vend des voitures avec un moteur rotatif et Honda crée ASIMO, un robot capable de danser, de courir, de tenir un journal ou un téléphone portable, de reconnaitre et de serrer la main d’une personne, peut on dire que ce n’est pas de l’innovation ?


      • Emile Red Emile Red 1er octobre 2007 13:43

        Moteur rotatif d’origine Wankel, rien de Japonais là dedans.

        Seuls les Allemands et les Français en ont tenté le développement et ont abandonné pour des causes qui sont toujours inhérentes aux copies Mazda : consommation de carburant et d’huile, rendement peu contrôlable.


      • Argoul Argoul 1er octobre 2007 22:26

        Je parle d’une société japonaise qui ne « suscite » pas l’innovation (l’invention) ; je ne dis pas qu’elle n’existe pas. D’autant que la société tout entière a fait des efforts et que ça vient (très) doucement. Mais quelles dépenses pour si peu de résultats ! Voyez la Finlande, voyez la Suède, ou Israël : moins de dépenses que les Japonais et plus de résultats. Il y a bien, semble-t-il, une « propension sociale » à inventer du nouveau, ou au contraire à se contenter de rester dans les clous balisés.


      • Daniel Roux Daniel R 29 septembre 2007 10:04

        Et l’Ethique ?

        L’auteur veut élaborer une théorie globale systémique très intellectuelle et un peu longuette. Pour arriver à ses fins, il tord la réalité comme Einstein en son temps, tordait l’espace-temps mais avec moins de réussite.

        La démocratie est un idéal qui comme le communisme - qui n’en est pas aussi éloigné qu’on veut nous le faire croire - ne sera hélas jamais atteint.

        Cet idéal ne s’adresse qu’à l’homme éthique pas à l’homme réel, avide, cupide, jouisseur, angoissé, jaloux, héroïque parfois, égoïste toujours.

        Sans éthique point de salut mais des aventures individuelles, du chacun pour soi.

        La structure des états actuels n’existe que pour favoriser le commerce et la propriété, pas pour construire une humanité apaisée menant une vie harmonieuse. La compétition et la performance élevées au rang de religions nous mène droit au chaos.

        Les faits sont têtus, les preuves s’accumulent : la planète ne nous supporte plus et nous le fait savoir. Nous connaissons dans les grandes lignes les remèdes à la dégradation de notre « maison commune » mais l’homme réel étant ce qu’il est, nous ne changerons pas notre mode de vie.

        Parce que la jet set, vaine et futile, domine le monde, des millions d’êtres humains vont être sacrifiés.


        • Argoul Argoul 30 septembre 2007 13:20

          AgoraVox ne m’accordant pas les 300 pages que le sujet mériterait, je suis obligé de résumer. Il y a des liens pour aller plus loin, justement.

          Mais votre attitude se situe sur un plan qui n’est pas le mien. Je cherche les conditions historiques qui ont imposé « la démocratie ». Vous n’en faites qu’une espèce « d’idéal » dont « yaka » penser qu’il est le meilleur. Point barre.

          Quand à changer la nature humaine... Allez donc voir sur « fugues & fougue », tapez « changer les hommes » dans la recherche gougeule dédiée au blog, et vous trouverez une réponse.


        • Dégueuloir Dégueuloir 29 septembre 2007 17:57

          il n’y a pas de système démocratique.....pas encore....quelques embryons dans les pays nordiques.....voilà la réalité !

          REVEILLONS-NOUS !!!


          • Argoul Argoul 30 septembre 2007 13:23

            La démocratie est toujours à recréer, à chaque génération, vous avez raison. C’est ce que dit Rosanvallon, après Tocqueville et bien d’autres.

            Mais pour recréer, il faut être lucide sur ses conditions d’émergence... et de maintien.

            Il me semble que les Français, une fois faite « la Révolution », se sont endormis sur leurs lauriers. L’incarnation du pouvoir en un seul homme (Napoléon, le Président de la Vème République), est-ce le signe d’une démocratie adulte ?


          • ddacoudre ddacoudre 30 septembre 2007 23:11

            bonjour dégueuloir, tu aurais pu développer. cordialement.


          • Gazi BORAT 1er octobre 2007 07:42

            « D l’opposition en démocratie ».

            Le problème qui se pose éternellement en toute société est l’accès du discours d’opposition au pouvoir en place auprès de l’opinion publique.

            Dans une dictature s’exerce des moyens de blocage de ce discours par des moyens de coercition physique.

            Dans une démocratie « libérale », la coercition s’exercera par des moyens financiers.

            L’opposant, dans certains cas, pourra toujours monter sur une caisse, comme les « speakers » de Hyde Park, mais son discours sera inaudible et ne pourra jamais concurrencer une campagne publicitaire menées avec d’importants moyens financiers.

            De plus, nos démocraties sont « représentatives » et l’on a vu que dans certains cas, les puissances au pouvoir peuvent invalider un vote lorsque celui-ci leur semble « dangereux » pour la démocratie..

            Ce que l’on sait aujourd’hui des « années de plomb » en Italie, où les services de l’OTAN intervinrent avec des moyens peu démocratiques (l’attentat de la Piazza Fontana, entre autres) pour empêcher le « compromis historique », c’est à dire l’accession au pouvoir des Communistes dans une coalition avec la Démocratie Chrétienne, en un exmple parmi d’autres..

            Il en est certains qui se pensent aujourd’hui démocrates mais qui pensent que le peuple (en principe souverain) doit cependant être tenu en surveillance car il pourrait faire mauvais usage de la liberté qui lui est accordée..

            Dans ces cas-là, ces bons « démocrates » n’hésiteront pas à mettre en place :

            - pressions policières
            - états de siège
            - surveillance politique et censure
            - intervention de juntes militaires
            - etc..

            jusqu’à ce que la situation de crise soit rétablie et que puisse s’exercer LEUR « démocratie », c’est à dire une situation ne mettant pas en péril les intérêts de l’élite économique.

            gAZi bORAt


            • NPM 1er octobre 2007 08:03

              « Dans une démocratie »libérale« , la coercition s’exercera par des moyens financiers. »

               ??? Je ne vois pas du tout de quoi tu parles.

              « L’opposant, dans certains cas, pourra toujours monter sur une caisse, comme les »speakers« de Hyde Park, mais son discours sera inaudible et ne pourra jamais concurrencer une campagne publicitaire menées avec d’importants moyens financiers. »

              C’est donc que son discours n’interresse que lui.

              « Ce que l’on sait aujourd’hui des »années de plomb« en Italie, où les services de l’OTAN intervinrent avec des moyens peu démocratiques (l’attentat de la Piazza Fontana, entre autres) pour empêcher le »compromis historique« , c’est à dire l’accession au pouvoir des Communistes dans une coalition avec la Démocratie Chrétienne, en un exmple parmi d’autres.. »

              Communisme=Nazisme.

              « mais qui pensent que le peuple (en principe souverain) »

              Le peuple n’est PAS et n’a JAMAIS été souverain. Je ne comprend pas d’ou vient cette rumeur, mais il y a encore du boulot en éducation civique..

              « jusqu’à ce que la situation de crise soit rétablie et que puisse s’exercer LEUR »démocratie« , c’est à dire une situation ne mettant pas en péril les intérêts de l’élite économique. »

              Les interets de l’élites se confondent avec ceux de la populace. S’imaginer que parce que Mitte à fait chier l’élite, le prolos s’en est trouvé mieux (CHOMAGE DE MASSE JAMAIS VU !), c’est ridicule.


            • NPM 1er octobre 2007 08:14

              « L’aspiration démocratique a ressurgi de la Renaissance, de la redécouverte des textes antiques et du dégoût pour les guerres de religions. Cela au moment où l’essor du commerce encourageait « les » franchises et libertés et que les Grandes Découvertes ouvraient le monde et les esprits. Il a fallu deux siècles pour que cette aspiration sorte des cénacles intellectuels pour faire pénétrer ses »Lumières« parmi le peuple - et aboutir aux révolutions qu’on connaît. »

              Bon. On n’a pas attendu le XVIéme siécle pour avoir des République ! Venise ? Florence ? Génes ?

              Sinon, les « Lumiéres » n’ont eu aucune influence sur le peuple..

              « A pu surgir alors la conscience des contradictions sociales de plus en plus criantes entre les castes aristocratique et cléricale et tout le reste du Tiers-Etat. »

              Aucune rapport. Vous êtes dans la mythologie marxiste..

              « les bourgeois de Paris à brûler les listes de privilèges »

               ??? En tous cas, les priviléges ont été aboli par la Noblesse, pas par les bourgeois.

              « La recherche des « épices » a poussé aux Grandes Découvertes, tandis que la technique était sollicitée afin d’aider le travail. »

              Finalement, il semble que cela soi faux.

              « Si le régime politique n’est pas défenseur de la liberté personnelle, qui osera découvrir des terres nouvelles ou aller contre les dogmes reconnus ? Ce fut le drame de l’Eglise de s’accrocher à ses croyances »

              Vous délirez totalement..

              « ou la France, dont le régime quasi monarchique et la société très hiérarchique encouragent peu l’initiative. »

              C’est exactement l’inverse : c’est l’égalité qui, pour se maintenir, bloque toute initiative.

              « A l’inverse, c’est bien la diffusion des sciences, de leur méthode, des informations libres, qui encourage la démocratisation une fois un certain niveau économique atteint »

              Sans doute pour ca que l’allemagne Nazi était si en avance en science, et si l’URSS avaient de si nombreux scientifique...

              Surtout, on ne voit pas le rapport entre science et démocratie.. Qu’est ce que vous voulez qu’on fasse de Newton pour gouverner ? Rien..


            • Gazi BORAT 1er octobre 2007 09:54

              @ NPM

              « Le peuple n’est PAS et n’a JAMAIS été souverain.. »

              C’est votre admiration des régimes autoritaires et/ou fascistes qui transparait là...

              « Nazisme = communisme » : nous connaissions déjà votre adhésion aux théories racistes mais pas à celles basées sur la dictature du prolétarial..

              Demandez à un communiste de vous les expliquer mais vous serz déçu : ce n’est pas parce que vous êtes ouvrier que vous serez un jour dictateur..

              La souveraineté du peuple est en principe une conséquence du suffrage universel ou alors, merci de vos explications..

              gAZi bORAt


            • Emile Red Emile Red 1er octobre 2007 13:52

              @ Gazi BORAT

              Ne discutez pas avec NPM, c’est un mur, une trou noir, un oeil de cyclone, un gouffre sans fond, les abysses.

              En quelques mots NPM est un gros CON.


            • NPM 1er octobre 2007 13:59

              «  »Le peuple n’est PAS et n’a JAMAIS été souverain.."

              C’est votre admiration des régimes autoritaires et/ou fascistes qui transparait là..."

              Non, plutôt ma culture (mais bon, vous êtes un immigrés, je ne peux pas vous ne vouloir).

              « Demandez à un communiste de vous les expliquer mais vous serz déçu : ce n’est pas parce que vous êtes ouvrier que vous serez un jour dictateur.. »

              Les nazi inventent des races, les coco des classes, c’est tout aussi scientifique et on connait le résultat.

              « La souveraineté du peuple est en principe une conséquence du suffrage universel ou alors, merci de vos explications.. »

              Nan. Car le peuple ne s’exprime pas pour lui, ni pour défendre ses interet personnel et égoiste, mais pour la Nation, et par ce vote, il abandonne d’ailleur toute prétention à s’exprimer en son nom. Seul les représentants s’exprime alors au nom de la Nation (qui elle, est souveraine), et seul ils définissent l’interet général. C’est zoliment écrit dans un texte qui s’appel la Déclaration du ciytoyen, du 26 juin 1789, et c’est un principe constant en France depuis cette date.

              Brf, le Peuple controle, mais n’a pas de pouvoir, car tout pouvoir corromp, etc...


            • Argoul Argoul 1er octobre 2007 22:37

              J’hésite entre ignorance crasse ou plaisir de dire n’importe quoi...

              Les « républiques » italiennes naissent vers le 14ème siècle (1er Doge élu à Gênes en 1339), mais ce sont des oligarchies, pas des « démocraties ». Et c’est bien le commerce avec le Levant qui a permis l’essor des « villes-libres », des franchises de droits pour les artsians, donc la prospérité. La nouvelle constitution de Gênes, un peu moins oligarchique, date de 1528...

              C’est la Nuit du 4-Août qui a aboli les « privilèges », en 1789 ; L’Assemblée Nationale ne votait plus par « ordres » (clergé, noblesse, tiers-état) mais nominalement, comme aujourd’hui. Le tiers-état + le clergé (qui comprenait aussi le bas-clergé) étaient majoritaires. Ce n’est donc pas « la noblesse » qui a aboli les privilèges...

              Révisez donc votre histoire avant d’asséner de fausses informations avec autant d’aplomb !


            • Argoul Argoul 1er octobre 2007 22:40

              Rapport entre science et démocratie ? Pensez à Galilée, qui a dû abjurer parce dire que la terre tournait autour du soleil allait contre les dogmes de la Bible. Regardez aussi plus près : les islamistes. Vous me direz si la « liberté d’expression » n’est pas la première forme de la liberté politique... autrement dit de « la démocratie ».

              Je vous trouve bien léger dans vos affirmations assénées comme si vous déteniez la Vérité révélée. Est-ce le cas ? faites-en donc une note, on sera très content de la découvrir...


            • Argoul Argoul 2 octobre 2007 19:46

              C’est là où le 3ème pilier - le savoir scientifique, la méthode expériemntale - est indispensable à la démocratie. On ne peut pas décréter, comme Staline, que la génétique est « bourgeoise », donc s’asseoir dessus, sans conséquences pour les semences et sur l’agriculture soviétique...

              Quant à ceux qui veulent « imposer » une façon de penser selon leurs voeux, ils sont souvent peu « démocrates ». pourquoi ? Non pas parce qu’ils auraient « raison » contre tous, mais parce qu’il n’acceptent AUCUN débat contradictoire - ce qui est l’essence même de la démocratie.

              A trop vouloir « règlementer » ou « interdire », on tue les libertés... donc la démocratie. La France en sait quelque chose, elle dont la viscosité n’est pas que sociale (les castes et privilèges) mais aussi économique (interdire, imposer, règlementer) et culturelle (tout ce qui vient « d’ailleurs » est sujet à caution, que ce soient le marché - américain - le boeuf - britannique -, les textiles pas chers - chinois - ou la remise en cause de la Moraline mondiale - par les pays du tiers-monde). Védrine n’arrête pas de le dire.

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