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Jacques Chirac en ’’bourreau’’ de la France

On pensait que la France ne pouvait pas tomber plus bas. Quelle erreur ! Après la crise sociale, la crise politique, la crise de régime, la crise économique, voici le scandale politique impliquant les hautes autorités de l’Etat ! En restant à la tête du pays, au lieu d’abréger les souffrances d’un pays dans un climat délétère et une fin de règne à l’agonie, Jacques Chirac les prolonge. Tous les éléments sont donc réunis pour un drame national !

Après le pathétique dialogue de sourds entre les jeunes et Jacques Chirac sur le plateau de télévision de TF1 lors de la campagne référendaire, le cinglant camouflet du référendum au Traité constitutionnel européen, l’échec retentissant des régionales, la flambée des banlieues, la débandade face au CPE, voici désormais le scandale de l’affaire Clearstream ! Bref, c’est la Bérézina !

Peut-on parler de coup de grâce porté à l’ère du président qui règne en maître sur la politique intérieure depuis plus de trente ans ? Ce scandale politique signe-t-il la fin du règne de ce système à bout de souffle ? Est-ce le chant du cygne ? Certainement, oui. Cependant, ce serait faire preuve d’une interprétation restrictive que de se borner aux effets portés à la chiraquie ! Il est évident que l’affaire Clearstream ébranle la politique globale et la France dans son corps tout entier. Personne ne s’en sortira indemne.

Cette affaire porte un coup terrible à la Ve République, aux institutions, à la politique, à la relation entre citoyens et élus. Et au-delà, bien sûr, à la France.

Déjà agonisante, la France n’avait vraiment pas besoin de ce nouveau coup qui risque de lui être fatal d’un point de vue démocratique et politique.

Cette affaire a trois effets dévastateurs, aux conséquences psychologiques sur l’inconscient collectif difficiles encore à mesurer, tant que tout n’aura pas été tiré au clair.

Elle révèle le pire visage de la politique au pire des moments, c’est-à-dire au moment où la confiance entre élus et citoyens est au plus bas. Ainsi, selon un sondage récent, 40% des Français reconnaissaient ne pas faire confiance à la droite ni à la gauche pour résoudre les problèmes économiques et sociaux. Le pire visage de la politique, autrement dit, ses manipulations, ses mensonges, ses falsifications, ses procédés les plus vils, l’art du machiavélisme à l’état pur, l’absence totale d’éthique, des mœurs et pratiques qui rappellent des temps anciens et que beaucoup, par naïveté probablement, pensaient ne plus exister.

Autre effet nocif : elle déchire le voile, une fois pour toutes, sur les ambitions personnelles à l’œuvre actuellement en vue de la présidentielle de 2007. Et surtout, démontre avec fracas que ces dernières priment sur l’intérêt national. En la matière, pas de pitié, tous les coups sont permis. Bref, la fin justifie les moyens érigé en mode de gouvernance ! Peu importent les dommages collatéraux portés à la France !

Enfin, troisième effet qui secoue : elle accroît la défiance des citoyens envers les politiques. Au plus mauvais moment. Et avec les plus mauvais effets car, comme l’a affirmé le député UMP, Dominique Paillé, cette affaire "bénéficiera inévitablement à l’ensemble des partis extrémistes". Une aubaine pour eux, qui récoltent les voix des mécontents en pleine progression. C’est du pain béni pour les contestataires du système en place depuis trente ans ! Elle nourrit incontestablement les extrêmes !

C’est toute la classe politique qui en sort donc perdante. Une exploitation politique de cette affaire serait donc intempestive, incomprise, et contribuerait certainement à alimenter grassement et gratuitement, car sans efforts de leur part, les extrêmes.

Un sale coup porté aux politiques ! Comment redorer leur image, rétablir la confiance, alors qu’ils montrent le contre-exemple, qu’ils ne sont pas respectables ? Comment peuvent-ils être écoutés, entendus, donner des leçons de morale, alors qu’eux-mêmes adoptent des comportements répréhensibles ? Une dissonance entre les actes et les discours, de plus en plus intenable.

On pensait que la France pouvait difficilement tomber plus bas. Quelle erreur ! Après la crise sociale (flambée des banlieues), la crise de régime (un chef d’État à l’autorité contestée et au discours inaudible), la crise économique (qui sévit en France depuis trente ans), la crise de statut à l’échelle internationale (la France est de plus en plus absente des grands débats et enjeux internationaux et de moins en moins écoutée), il ne manquait plus que le scandale politique impliquant les hautes autorités de l’État !

Tous les éléments sont donc désormais réunis pour un drame national. Tout le monde le pressentait, le pressent, personne ne veut y croire. Pourtant, à chaque année qui passe, la France s’en rapproche, doucement mais sûrement.

Une France en pleine souffrance, qui baigne dans un climat délétère. A s’accrocher désespérément et à lutter obstinément contre colères montantes et exaspération croissante, comme il le fait, Jacques Chirac est le bourreau de la France. Au lieu de cautériser, il avive les plaies.

Une seule solution, pour abréger les souffrances de la France : la démission du président de la République. Hélas, toujours aucun signal fort de ce côté. Voilà longtemps que cet homme est perdu. Maintenant, il y a tout lieu de craindre qu’il entraîne dans sa disgrâce la France ! Une présidence historique, à n’en pas douter. Mais, certainement avec un sens différent de celui qu’il entend !


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30 réactions à cet article    


  • Franck (---.---.84.50) 3 mai 2006 12:40

    A-t-on connaissance d’une telle situation (combinaison de crises) dans l’histoire de notre pays ? Et si oui comment cela s’est-il terminé ?


    • Ludovic Charpentier (---.---.68.98) 3 mai 2006 13:30

      Ben, déjà, dans le lot des dirigeants français autistes, on peut mettre Louis XVI et ça s’est mal terminé...

      Sinon, le comportement de Chirac et sa manie de s’agripper au pouvoir est une aberrante rareté en Europe. Schröder a pris la décision courageuse d’anticiper les élections. Idem pour Berlusconi (que je n’estime guère, pourtant). Chichi aurait dû démissionner après les Régionales. Je dirais même que vu le plébicite qui a suivi son élection (sans débat politique entre les deux tours permettant de comprendre sa vision pour le France !) et son manque d’autorité pouvant lui permettre de satisfaire des électeurs de droite et de gauche, il aurait dû démissionner après le deuxième tour tant il était clairement incapable de satisfaire 82% d’électeurs. La démission peut parfois grandir les hommes. Par sa soif du pouvoir, Chirac s’est rapetissé...


    • Stephane73 (---.---.165.69) 3 mai 2006 15:41

      D’autres crises en France de ce type ? Au XXe siècle, on pourrait citer la fin des années 1930 et la fin de la 4e République (1956-58)... La grande différence, c’est qu’à l’époque, un facteur extérieur déstabilisant était présent, ce qui n’est pas le cas cette fois ci.

      Ce qui ne veut pas dire que la crise ne soit pas grave. Mais, en l’absence de déstabilisation de l’extérieur, il n’est pas sûr qu’elle mette fin à la 5e République, hélas !

      En revanche, on peut commencer à se poser la vraie question : qui sera opposé à J-M Le Pen au second tour en 2007 ?


    • Kafir 1er (---.---.73.20) 3 mai 2006 19:16

      @Ludovic Charpentier

      De Gaulle a démissionné au premier désaveu : après le NON au referendum de 1969.

      Tout vrai chef d’état aurait démissionné après la claque des législatives de 1997 : il ne l’a pas fait.

      Il ne l’a pas fait après la claque des Régionales.

      Il ne l’a pas fait après le NON à SON referendum de 2005.

      Inutile de préciser ce que j’en pense.


    • Frédéric Mahé Frédéric Mahé 9 mai 2006 19:04

      Dans un autre forum, je faisais le parallèle entre notre crise (ou plutôt notre succession de crises depuis 20 ans) et la fin du XVIIIe siècle en France :

      - Louis XVI, dépressif, incacpable de prendre des décisions, empêché par une aristocratie et un clergé inamovibles ; à la place de ces deux institutions passés de mode depuis, on mettrait bien les partis politiques et leurs caciques, leurs clientèles... N’oublions pas que les Parlements de l’époque représentaient surtout la noblesse de robe, et pas du tout le peuple
      - une crise économique forte et surtout un Etat endetté et incapable de rembourser sa dette
      - entre autres un Premier Ministre coupé du peuple (Necker), distant et suffisant (balladuroïde, quoi), recourant systématiquement à l’emprunt et donc aggravant la dette. A comparer aux politiques dites libérales (Balaldur, Raffrarin, et mettons-y Jospin et ses privatisations plus nombreuses que les deux autres, etc.), avec les quelles le déficit n’a cessé de se creuser
      - un bon scandale : le Collier de la Reine, qui a décrédibilisé d’un coup et l’aristocratie et le clergé, ainsi que toute la Cour. Clearstream à côté, c’est du pipi de chat
      - Marie-Antoinette, futile et finalement assez bonne fille, mais perçue comme le « parti de l’étranger », à mettre en parallèle avec nos tentations de fermeture de frontières et « l’américanisation » supposée de leaders politiques bien dcheu nous. En tout cas, même crispation nationaliste et patriotique
      - un peuple bien énervé, commençant à manquer du nécessaire pour vivre (bon, au XVIIIe c’était le pain qui manquait, à notre époque, la crise immobilière rend les loyers prohibitifs)
      - la superpuissance de l’époque, l’Angleterre, se prend une raclée ... dans ses colonies américaines, avec le concours souterrain de la France... Ambiance internationale tendue, avec les « pour » et les « contre » (l’Irak de l’époque)
      - plus généralement, une élite qui se maintient au nom de principes dépassés par l’époque : au temps de Voltaire, de Direrot et de Rousseau, le Roi prétend toujours détenir son pouvoir de Dieu lui-même !

      L’explosion de la révolution s’est déclenchée après une crise alimentaire sévère et l’ouverture des Etats Généraux, ou Louis XVI, pour une fois, a décidé de consulter tout le monde sur ce qui n’allait pas. Je fais le parallèle avec les élections où Chirac et sa bande se sont pris des déculottées historiques et où... rien n’a changé.

      On n’y est pas encore, mais il ne faudrait pas accumuler trop de bourdes, quand même.


    • Hakim I. (---.---.29.75) 3 mai 2006 14:44

      Cucul la praline cet article ... Et après ?


      • Gio (---.---.64.100) 3 mai 2006 15:01

        Je déteste Jacques Chirac totalement, mais :

        Dans les splendides catastrophes politiques françaises, n’oubliez pas de donner une bonne place, un podium, au superbe François Mitterrand.

        Roi du faucuïsme florentin, anti démocrate notoire (Charléty), manipulateur masqué, souverain royaliste de la soit disant gauche (caviar), maître sauteur de l’Observatoire, menteur de profession (famille, santé, pétainisme), grand prêtre des morts naturelles (Grosouvre et Béregovoy), père des 35 heures de calamités .....

        Impossible de terminer cette litanie sans lasser.


        • Jojo (---.---.138.189) 3 mai 2006 21:49

          « Je déteste Chiraq MAIS... »

          Traduire : je suis un sous-marin ChiChi...


        • Ludovic Charpentier (---.---.68.100) 4 mai 2006 10:58

          Vous détestez Mitterrand, gio, mais lui avait réussi à faire passer le traité de Maastricht en défiant ses contradicteurs et notamment Philippe Seguin, alors que Chirac s’est fait mettre en boîte par des jeunes sur le TCE, et n’a plus fait aucun débat contradictoire depuis 1995 face à Jospin... Mitterrand a eu ses défauts, mais il arrivait à se faire respecter par son parti, à se faire craindre par ses opposants, et plus important pour la France, à se faire entendre sur la scène internationale (notamment pour la construction européenne aux côtés d’Helmut Kohl). A part lui et De Gaulle, très peu de dirigeants ont eu ces trois qualités... et surtout pas Chirac.


        • Ludovic Charpentier (---.---.68.100) 4 mai 2006 10:59

          En plus, ce que vous reprochez à Mitterrand, c’est de la politique intérieure, alors que M. Rossard (qui est résident Sudafricain, il est bon de le souligner), reproche à Chirac sa politique internationale. Et à ce niveau-là, son bilan est une vraie cata...


        • nO (---.---.128.14) 3 mai 2006 15:19

          Il est sur que la France n’a pas briller par ses president depuis bien longtemps et rien n’annonce un progres de ce cote la.

          Le pire est meme a craindre pour les prochaines elections. On reve tous d’un homme politique honete mais cela existe t il encore.La est toute la question dans un systeme qui pousse a contourner les lois plutot qu’a les respecter, ou l’on fait des lois contre les citoyens et non plus pour eux.


          • SilenT BoB SilenT BoB 3 mai 2006 15:34

            remercions pour cela l’ENA !


            • Bertrand Damien Bertrand C. de L. 3 mai 2006 17:28

              C’est le triple effet Kiss Cool. Le Président pue de la gueule, et toute la France a la nausée.

              Un Président honnête, vous auriez pu en avoir un (Jospin). Mais voilà, ça ne paye pas d’être honnête en politique. Ca a un côté rigido-rigoriste protestant très énervant. C’est pas sexy. Un Président, faut qu’il soit sexy, qu’il ait un sourire charmeur, des histoires de cul ou de stagiaire, des casseroles aux fesses pour faire des bruits rigolos, etc.

              A moins que... Une Présidente ?


              • Victor (---.---.110.230) 3 mai 2006 18:28

                Chirac, c’est déjà onze ans de perdus pour la France et les français. Nous faut-il vraiment en perdre un douzième ? Irresponsable, incompétent, tricheur, profiteur, collectionneur de casseroles... l’exemple vient d’en haut ! Les médias du monde entier s’interrogent avec raison : comment notre pays peut-il encore supporter un tel individu ? A t-il vraiment mérité ça ?

                Ne soyons pas complices des petites manips des partis politiques qui continuent d’accepter l’inacceptable pour préserver leurs pauvres calculs. Pourquoi défiler pour sauvegarder des lois obsolètes ou contrer des réformettes quand l’urgence est de nous lever en masse pour obtenir d’abord et avant tout la démission de l’abracadabrantesque escroc ?

                Chirac, démission !


                • (---.---.75.221) 3 mai 2006 18:54

                  Ce qui change par rapport à d’autres époques, c’est qu’il n’y a plus de structure apte à agir dans l’ombre d’un peuple manipulé, pour servir d’écran de fumée.

                  Les sociétés de pensée, si actives en 1789, n’existent plus, les francs-Maçons n’étant plus que des folfloriques à tabliers en peau de porc et les moscoutaires ont sombré dans les tinettes de l’histoire.


                  • Karl (---.---.229.7) 3 mai 2006 18:57

                    Bonjour,

                    Chirac n’est pas parfait mais qui peut dire connaitre la personne idéale pour la fonction présidentielle ? Je pense que Chirac n’a rien du bourreau, et représente plutôt bien les intérêts français à l’étranger. Je pense que l’on critique trés vite les choix de Chirac mais si c’est si facile pourquoi ne pas proposer des idées au lieu de vouloir toujours nier celles des autres ? Chirac n’est pas parfait, rappelons nous des essais nucléaires dans le pacifique... Néanmoins, Chirac n’a pas envoyé les soldats français se faire tuer sous les balles américano-irakiennes et Irak. Tandis qu’un certain Lionel Jospin, alors chef du gouvernement en 1999, ne s’est pas privé pour faire débarquer des troupes françaises dans la déjà oubliée guerre du Kosovo.

                    Cordialement. François. N’hésitez pas à répondre pour continuer le débat.


                    • Ludovic Charpentier (---.---.68.100) 4 mai 2006 11:02

                      Mais la guerre au Kosovo était juste !!!! C’était une guerre destinée à pacifier une zone. Il n’y a pas de pétrole au Kosovo, pas de richesse, rien, la France et les Etats-Unis sontt intervenus là-bas principalement pour des raisons humanitaires !

                      Alors que le conflit Irakien a pour principal enjeu des enjeux pétroliers, et est basé sur un mensonge (la présence d’ADM). Les deux conflits n’ont absolument rien à voir !!!!


                    • Karl (---.---.253.188) 4 mai 2006 13:42

                      Certes les conflits sont différents en ampleur et dans les modalités. Il n’en demeure pas moins qu’une guerre est une guerre et je ne vois pas comment on peut pacifier une zone en y allant faire la guerre ! Si vous préférez je peux vous parler de la première guerre du Golfe (1991) dans laquelle la France est intervenue notamment dans des missions de reconnaissances et de renseignements en faveur des USA. Or, là encore, la gauche était au pouvoir... Enfin, pour conclure, j’affirme que si la gauche avait été au pouvoir lors de la seconde guerre d’Irak, elle serait intervenue auprès de son allié Américain. Je sais que cette affirmation n’engage que moi et n’a pas de poids contre les gens qui sont prêts à la nier. Je sais aussi que c’est dans l’idéologie de la gauche française contemporaine d’intervenir lorsque les moyens dont elle dispose lui assure ses arrières et protège ses intérêts. Par contre, pour intervenir lorsque ça se gate là il n’y a plus personne (génocide du Rwanda en 1994).

                      Cordialement.


                    • Karl (---.---.253.188) 4 mai 2006 13:43

                      Quels sont vos critères pour affirmer qu’une guerre est légitime ?


                    • (---.---.38.140) 4 mai 2006 16:48

                      Elle était juste pour qui cette guerre au Kosovo ?


                    • (---.---.38.140) 4 mai 2006 16:59

                      Jacques Chirac est le premier president de la republique elu sans le soutien des reseaux de la resistance. La generation qui a connu la guerre, ses souffrances et ses privations nous quitte peu a peu... No Comment. Aujourd’hui notre génération n’a pas vécu d’evenements qui necessite la solidarité et le courage comme la Resistance pour garder notre honneur et notre dignité. L’expérience ne s’achete pas... malheureusement.


                    • Ludovic Charpentier (---.---.68.98) 5 mai 2006 13:46

                      La guerre au Kosovo n’a pas eu lieu pour des intérêts financiers, mais pour mettre fin à une guerre civile aux portes de l’Europe. On aurait pu intervenir au Rwanda pour la même raison, effectivement. Mais je dis juste que les mobiles des deux guerres étaient radicalement différents, donc que comparer la décision d’intervenir au Kosovo et la décision de non intervenir en Irak est une erreur !

                      La première guerre du Golfe a eu des opposants à gauche (Chevènement), la guerre actuelle en Irak a des opposants à gauche (Zapatero, Prodi) et des soutiens à gauche (Blair), mais ne me faites pas croire que la gauche est plus pro-américaine que la droite, c’est nettement l’inverse. Seul Madelin et Lellouche aurait soutenu une intervention en Irak... Si Chirac avait été au pouvoir en 1991, il aurait décidé comme Mitterrand l’intervention dans un conflit auquel seul Chevènement était hostile (et qui n’avait pas pour prétexte des ADM bidons mais l’invasion du Koweït).


                    • Karl (---.---.166.53) 5 mai 2006 14:51

                      Bonjour,

                      Comment peut-on croire qu’une guerre ayant coûtée 30 milliards de dollars, au bas mot, a été mené sous prétexte de « libérer un peuple opprimé », sans ojectif d’en tirer profit ?

                      Laisser moi vous dire que l’humanisme militaire n’est pas vertueux, bien au contraire. Ce qui va suivre permettra d’écclairer le débat :

                      Voici comment se partage les 30 milliards de dollars du coût de la guerre (sachant qu’il s’agit d’une estimation sérieuse mais sachant aussi qu’il est impossible de savoir précisément le vrai coût d’une guerre). 78 jours d’attaques aériennes contre les installations serbes et kosovardes ont couté 3 milliards de dollars. Auxquels il faut ajouter 4 milliards de frais d’entretiens des armées de l’OTAN. Il faut ajouter à cela 10 milliards de dollars pour la reconstruction du Kosovo (bizarrement ce sont surtout les installations civiles qui ont trinqué : les ponts, les bâtiments d’usines, immeubles en tout genre, les gares). A ces chiffres s’ajoutent 15 milliards de dollars liés à l’acceuil des réfugiés (bien évidemment ils ne retrouvent pas un logement en quelques semaines ! La plupart des réfugiés de 1999 le sont encore en 2006 !). En additionnant ces chiffres de source « otanienne » on dépasse déjà les 30 milliards de dollars sans compter le coût de l’entretien d’une armée de stationnement (la K-for) au kosovo depuis 1999. (Je vous fais grâce des 350 millions de franc qu’aurait pu couté le crah d’un mirage 2000 au dessus du Kosovo).

                      On oublie aussi le coût humain : environ 10 000 morts, auxquels ne sont pas ajoutés les victimes serbes des vengeances kosovardes (environ 400 + 200 tsiganes).

                      Bref, cette guerre TV-Réalité n’a rien de juste (même si il est vrai qu’elle a fait moins de morts que les précédentes guerres dans la région : le conflit bosniaque a fait 200 000 morts).

                      Dans tous les cas, il est irresponsable de ne pas voir les enjeux financiers cacher dérrière cette guerre. A ce propos, le 6 avril dernier, Jessen-Petersen, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, était aux côtés du Premier ministre du Kosovo, Agim Ceku lors d’une réunion des premier ministres de l’Europe du Sud-Est, qui se tenait à Bucarest, capitale de la Roumanie.

                      Cette réunion a marqué le lancement politique des négociations sur l’expansion de l’Accord de libre-échange de l’Europe centrale (CEFTA) vers l’Europe du Sud-Est.

                      « Le Kosovo se trouve à la croisée des chemins », a déclaré Søren Jessen-Petersen, en référence à sa situation géographique comme au processus en cours pour régler la question de son statut futur.

                      « Le Kosovo, comme tout autre dans la région, doit pour prospérer faire partie intégrante de la coopération régionale en général et commerciale en particulier », a-t-il affirmé, estimant que la participation du Kosovo à cette réunion était un symbole de son statut en tant que partenaire régional ».

                      « La coopération régionale devra suivre nécessairement » la libéralisation des échanges économiques, a-t-il ajouté.

                      Voilà pour l’apperçu, la guerre du Kosovo est selon moi un désastre humanitaire, de là a dire que c’est un mal nécéssaire... Je sais tellement de dégueulasserie à propos de cette guerre que je préfère stoper là.

                      Cordialement. François.


                    • neuromancer (---.---.140.52) 3 mai 2006 21:17

                      Dans l’affaire Clearstream, on découvre que le Premier Ministre a utilisé les services secrets pour son profit personnel ; en cela, il bafoue sa « mission » qu’il répète à longueur de journée, et qui est soi-disant celle de servir l’intérêt général. On sait bien que les politiciens ne servent pas prioritairement l’intérêt général, mais qu’il le servent uniquement lorsqu’ils peuvent en tirer du pouvoir.

                      Ce qui est lamentable, c’est qu’après plusieurs graves crises successives (banlieues, cpe), notre ministre, qui n’a jamais été élu, refuse de lâcher le pouvoir, et ce alors que 80% des Français ne lui font plus confiance. Villepin a toujours dit qu’il admirait Napoléon Bonaparte, ce dictateur sanguinaire qui a mis l’Europe a feu et à sang. Il révèle donc son vrai visage : ce n’est pas une double crise sociale, ni une affaire qui salit l’état qui le fera démissionner. Sa volonté de pouvoir se fiche bien de la volonté populaire. La seule personne qui pourrait le virer, c’est son supérieur, Chichi qui a démontré au cours de onze ans de pouvoir l’étendue de son incompétence. Il continuera, hélas ! probablement encore dans cette voie...


                      • Jojo (---.---.138.189) 3 mai 2006 21:48

                        C’est une histoire arrangée entre les deux clowns, Sarkozy et Villepin. Ils jouent la victime à tour de rôle pour la galerie.

                        Le but est de booster les sondages. Les Français aiment les victimes (le syndrome Poulidor...)


                      • Karl (---.---.166.53) 5 mai 2006 13:39

                        Bonjour,

                        Pour avoir fait quelques études en histoire je peux confirmer que Napoléon n’a pas fait dans la dentelle et que les guerres qu’il a mené représente une immense hécatombe. (je pense notamment à la guerre d’Espagne et à la guerre contre la Russie starine. Napoléon était un mégalomane !)

                        Néanmoins, il a moderniser et rationaliser le fonctionnement de la France (Création du code civil, de la Banque de France, des départements etc...). Attention, je n’ai jamais dit que Napoléon était un enfant de coeur ! Cependant il faut relativiser son héritage.

                        Quant à l’affaire dont on reproche à De Villepin voilà mon opinion : j’accuse les milieux politico-médiatiques de vouloir mener une gigantesque expérience d’opinions sur les citoyens français.

                        Dans cette fausse-affaire il y aurait une histoire de corbeau... la belle affaire...

                        Je rappelle qu’en français « clear » signifie transparent et que « stream » signifie « torrent, flot, jet... ». En outre, « to be off stream » signifie « être hors service ». Cette affaire consiste à nous aveugler, nous mettre « hors service » et nous dévier de notre liberté de conscience citoyenne.

                        Cordialement. François.


                      • zoï (---.---.58.60) 4 mai 2006 08:45

                        Tant que nous resterons dans le cadre d’un régime purement représentatif, il ne faut pas espérer que cela changera. Pourquoi cela devrait-il changer, puisque les citoyens n’ont aucun moyen effectif de controler leurs « représentants » ? Les Chirac et Mitterrand ont encore de beaux jours, à moins que les français ne déboulonnent enfin la 5em république...


                        • Karl (---.---.166.53) 5 mai 2006 16:23

                          Bonjour,

                          Je pense aussi qu’il faut transformer les institutions en profondeur. Il faut que la démocratie participative devienne une réalité. Le régime représentatif n’offre pas que des désavantages ; je pense qu’il faut combiner démocratie directe représentative et contre-pouvoir citoyen. Un autre problème que soulève votre commentaire est que l’on est dans un faux système représentatif. Les 6 millions de Français ayant voté Le Pen en 2002, n’ont aucun représentant à l’Assemblée nationale alors qu’un député représente une circonscription d’environ 100 000 habitants en moyenne. Autrement dit où sont passés les 60 députés FN dont les citoyens de la République ont droit ? La crise réside en partie dans ce paradoxe de la « représentativité ».

                          Cordialement. François.


                        • (---.---.6.20) 4 mai 2006 09:16

                          Pour en savoir plus, allez sur www.jean-brice.fr


                          • armand (---.---.158.71) 6 mai 2006 01:21

                            Un problème lancinant dans l’histoire des deux derniers siècles en France est l’incapacité à définir ce que fait la « légitimité » d’un gouvernement, dès lors qu’il a affaire à une contestation radicale ou qu’il montre des faiblesses. Se surajoute à cela une crise majeure, celle de l’autorité. En France aucune instance investie d’autorité n’arrive à se faire obéir ou respecter... sauf les pouvoirs du fric-roi. Et la société n’adore que les sportifs et les amuseurs. Un Premier Ministre désigné légalement doit pouvoir gouverner, quitte à ce qu’on s’oppose à sa politique et qu’on s’afforce de la changer au moyen d’élections. Quant à Clearstream, ne soyons pas angélistes : il est normal que tout ministre, tout politique, fasse l’objet d’enquêtes, tant est répandue la corruption transitant par des comptes offshore, etc. Mais la faiblesse devant la rue ou la déstabilisation ne date pas d’hier - j’en vois le départ symbolique le 10 août 1792 quand Louis XVI a ordonné aux Suisses de ne plus défendre les Tuileries. Depuis, aucun régime n’a pu se prévaloir d’une légitimité absolue et nombre sont ceux qui ont succombé dans la violence et le désordre.

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