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Accueil du site > Actualités > Politique > Baby-boomers : les nouveaux boucs émissaires à la mode

Baby-boomers : les nouveaux boucs émissaires à la mode

Faites-vous partie des baby boomers, ces Français nés immédiatement après la guerre ? Si c’est la cas, sachez que vous venez d’être désignés par les médias comme les coupables publics numéro un dans un vaste règlement de compte qui englobe Mai 68, le socialisme et la déroute de la France.

Mort aux boomers !

Il y a quelques jours, alors que je consultais une étude démographique, j’ai appris une terrible vérité : je suis un baby-boomer ! Jusque-là, je me croyais à l’abri, tranquillement installé dans mon statut de victime générationnelle. Mais les chiffres sont formels, impossible d’y échapper : la vague du baby-boom s’est prolongée jusqu’en 1964, mon année de naissance ! Avec tout ce que je lis en ce moment sur « Le papy crack », «  Comment nous avons ruiné nos enfants », ou « Nos enfants nous haïront », j’ai soudain l’impression d’être un criminel qui s’ignore, une sorte d’infanticide institutionnel, seulement parce que je suis né un an trop tôt  !

Heureusement, Louis Chauvel (né en 1967) me rassure, en distinguant le premier baby-boom (1945-1955) du second (après 1955). Grâce à lui, je fais à nouveau partie de la génération sacrifiée, celle qui n’a pas fait les barricades en 68, faute de pouvoir franchir les barreaux de bois de son parc. Comme Louis Chauvel, je n’ai assisté à aucun concert des Beatles, participé à aucune manifestation contre la Guerre du Vietnam, ni bénéficié de la mode de l’amour libre, avant que le sida ne referme les ceintures de chasteté. En guise de consolation, j’ai connu le disco et les paillettes, le chômage de masse, le néo-libéralisme, les déceptions du mitterrandisme, la flambée immobilière et la réforme des retraites. Si mes jeunes compagnons d’infortune entament une class action contre la « génération 68 », je peux à nouveau me joindre à eux !


Une génération dorée

Il est vrai que les apparence ne prêchent pas en faveur des premiers baby-boomers. N’ont-ils pas profité des Trente Glorieuses, en ne laissant à la génération suivante que les miettes du festin ? N’ont-ils pas tenté à tout prix de préserver le système des retraites par répartition, dont l’avenir était depuis longtemps compromis ? N’ont-ils pas mobilisé la plupart des sièges de l’Assemblée nationale, mais aussi les premières places du hit parade, les meilleurs ventes de livres et tous les postes en vue dans les médias, à la tête des entreprises et dans la politique ? Les baby-boomers sont partout ; ils refusent de vieillir et de laisser la place aux jeunes. Johnny Halliday, Paul McCartney, les Rolling Stones et Michel Sardou tiennent toujours le haut du pavé. Ils essaient bien de placer leurs rejetons au sein de la grande famille des médias, mais ils ne songent toujours pas à la retraite pour eux-mêmes.

Impressionnante, quand même, cette unanimité : pas moins d’une demi-douzaine d’ouvrages parus à la rentrée martèlent, à peu de chose près, les mêmes accusations. Le Figaro est d’accord avec Télérama, la gauche avec la droite, les vieux (forcément baby-boomers) avec les jeunes (forcément victimes).


L’âge du révolutionnaire

Méfiant, j’ai décidé d’y regarder de plus près. J’ai commencé par me demander ce qu’était réellement un baby-boomer. Pour le comprendre, rien n’est plus parlant qu’une courbe démographique, par exemple celle publiée par l’INED. Le baby boom y apparaît comme une brusque augmentation des naissances à partir de 1945 (jusqu’à 867 000), qui marque le début d’une période de croissance dont le point culminant se situe au début des années 1960 et l’extrême fin au début des années 1970. L’analyse de ces chiffres varie, mais la plupart des démographes s’accordent pour désigner 1964 comme la dernière année du boom.

D’emblée, un premier problème apparaît : si les premiers boomers avaient effectivement vingt-trois ans en 1968, les derniers n’étaient âgés que de quatre ans. Ils pouvaient donc difficilement s’emparer des postes-clés après le grand mouvement de Mai ! En outre, ils ne font pas davantage partie des enfants des baby-boomers, ces enfants que l’on plaint aujourd’hui avec des larmes de crocodile. Louis Chauvel l’a bien compris : il distingue les « premières cohortes du baby-boom » des secondes, nées à partir de 1955, en se fondant seulement sur la « contrainte structurante » de Mai 68. Mais si cette année fatidique a bien marqué les consciences au fer rouge, pourquoi faut-il en limiter l’impact aux Français nés à partir de 1945 ? En d’autres termes, si l’on estime que l’expérience d’un tel événement suffit à engendrer une génération, ne pourrait-on y inclure des jeunes gens nés en 1940, 41, 42, 43 et 44 (respectivement âgés de 28, 27, 26, 25 et 24 ans en 1968) ? N’étaient-ils pas plus en âge d’être marqués par les pavés et les barricades que les baby-boomers des années 1950, dont le plus vieux venait à peine de passer son bac ?


Les dix Glorieuses

Aucune époque ne fait davantage rêver aujourd’hui que les Trente Glorieuses, ce paradis de la consommation insouciante et de la croissance au beau fixe. L’un des premiers crimes des boomers est, paraît-il, de s’en être gavés sans retenue et de n’avoir rien laissé aux autres. Étrange raisonnement, en réalité : en 1973, date de la fin des Glorieuses, les Français nés en 1945 n’avaient que vingt-huit ans ! Ils n’ont donc pu profiter de cet âge d’or que pendant les dix ans qui ont suivi leur majorité ! Si l’on voulait vraiment montrer du doigt des méchants profiteurs de Glorieuses, leurs parents feraient beaucoup mieux l’affaire !

Quant à l’affirmation que les boomers ont vécu une vie particulièrement douce et facile, elle néglige certains faits historiques dont chacun d’entre nous se souvient. Nés pendant la crise du logement, les enfants de 1945-1955 ont connu successivement l’exode rural, la désocialisation, le bétonnage des banlieues, les grèves de 1968, les deux chocs pétroliers, le chômage de masse, la désindustrialisation, les délocalisations et la préretraite à 55 ans (j’en oublie sans doute). Les soixante-et-un ans qui se sont écoulés depuis la fin de la guerre ont été riches en bouleversements, qui ont affecté toutes les classes d’âge, sans exception. Prétendre que les baby-boomers n’auraient vécu que le meilleur de ces six décennies relève de la mauvaise foi. Quant à l’affirmation qu’ils posséderaient un patrimoine de 320 000 euros par tête en moyenne (chiffre cité par Artus et Virard sans aucune référence), je n’y trouve qu’une seule explication : puisque nous connaissons tous des boomers beaucoup moins fortunés, certains doivent, pour compenser, avoir amassé des fortunes colossales !


Théorie du complot

Plus troublant encore : on ne voit pas comment les cohortes de 1945-1955 ont réussi à imposer à la France les décisions qui leur auraient été favorables, alors que la plupart des députés et tous les présidents et premiers ministres depuis trente-huit ans ne faisaient pas partie du club fermé des premiers boomers. Un tel pouvoir a de quoi étonner : voilà un groupe, représentant au plus dix pour cent de la population française, que l’on accuse d’avoir influencé la politique de la France pour qu’elle ne favorise qu’eux ! Patrick Artus et de Marie-Paule Virard affirment ainsi (p. 47) que tous les événements économiques depuis les années 1970 leur ont été bénéfiques : au cours des Trente Glorieuses, l’inflation leur a permis d’emprunter à des taux d’intérêt réels négatifs, puis la maîtrise de l’inflation sous la gauche les a convertis en épargnants consciencieux, sans parler de la flambée de l’immobilier depuis 1997 !

En 1983, comme le souligne Louis Chauvel, 29,5 % des députés avaient moins de quarante-cinq ans. Rappelons que les baby-boomers les plus vieux n’atteignaient, à l’époque, que trente-huit ans. L’écrasante majorité des parlementaires appartenaient donc à la génération antérieure, née avant ou pendant la guerre. La première législature miterrandienne, au cours de laquelle tant de décisions importantes ont été prises, n’était donc pas marquée par la domination des cohortes nées en 1945-1955, contrairement à ce que Louis Chauvel tente de nous faire croire.


Un réquisitoire sans preuve

Armé de ces questions, je me suis penché sur le livre de Patrick Artus et de Marie-Paule Virard, Comment nous avons ruiné nos enfants. Je m’attendais à y trouver une charge terrible contre les boomers, mais l’ouvrage constitue davantage une critique des politiques gouvernementales de 1975 à nos jours. La génération 68 est bien épinglée çà et là, mais on sent que le propos se situe ailleurs. Le déclin de la France, obsession des auteurs, ne se distingue guère du déclin de l’Europe, où les mêmes politiques ont abouti aux mêmes résultats. Certes, les boomers ont joui du système comme aucune génération avant eux (à en croire les auteurs, ils devaient tous être devenus de riches rentiers), mais on leur reproche surtout de n’avoir laissé que des restes aux générations suivantes. Leur plus grand crime est l’imprévoyance, dont on pourrait également accuser tous les politiciens depuis la guerre.

Même ton dans l’ouvrage de Denis Jeambar et Jacqueline Remy, Nos enfants nous haïront, à cette différence près que les auteurs font partie de la génération du boom et prétendent parler à la première personne. Dès le début du livre, cependant, on comprend que le nous cache en réalité un vous qu’on ne veut pas nommer. Vers qui pointe cet impitoyable réquisitoire ? Qui sont les naufrageurs de la France ? On a beau chercher, tout le monde en prend pour son grade. La rhétorique crépusculaire du déclin ne prend pas la peine de désigner clairement les coupables.


Deux amalgames

Finalement, c’est Le Figaro magazine du 23 septembre qui me fournit la réponse, sous la forme d’un collage photographique illustrant son dossier consacré aux baby-boomers. Les images qui composent ce collage font référence aux années 1960, surtout à Mai 68 : une hippy embrassant un homme dont le dos est orné d’un symbole «  Peace and Love », un étudiant lançant un pavé à des CRS, des affiches de pièces théâtrales, dont la plus visible est celle de La Chine est proche, de Marco Bellochio, les Stones à leurs débuts et, en bas à gauche, une affiche syndicale représentant un poing levé à l’extrémité d’une cheminée d’usine, et titrée « La lutte continue ».

La tonalité générale de cette illustration est dépourvue d’ambiguïté : la génération dont on parle, cette « génération accusée  », se réclame de valeurs de gauche. La légende, par contre, ne véhicule aucune connotation politique : «  Dans les années 60, ils rêvaient d’inventer le bonheur. Quarante ans après, ils laissent à leurs enfants une société usée, figée et endettée. » Autrement dit : le grand courant politique de gauche issu de Mai 68, qui a porté au pouvoir les socialistes dans les années 1980, a géré la France de façon irresponsable et a provoqué une faillite dont souffrent déjà les générations suivantes.

Sans chercher à défendre les valeurs naïves et prétentieuses des années 1960 (on peut faire confiance au Figaro pour instruire leur procès), il est nécessaire aujourd’hui de s’opposer à l’amalgame entre les baby-boomers et les soixante-huitards, d’une part, et entre ces derniers et le mitterrandisme d’autre part. Clouer au pilori une génération entière, juste parce que ses années de naissance permettent de l’identifier plus facilement que les autres, revient à l’ériger en bouc émissaire de tout ce que l’on réprouve dans la France d’aujourd’hui.

Je peux enfin rassurer mes amis boomers : contrairement au nouveau cliché de cette rentrée, ils n’ont pas provoqué involontairement la banqueroute de la France. Ils font seulement partie de la énième tentative de dénigrement du socialisme, de Mai 68, du yéyé et de la naïveté politique, par des auteurs qui, pour être parfois de brillants démographes, des sociologues réputés ou des directeurs de magazines, n’en manient pas moins les chiffres avec une certaine imprécision...


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47 réactions à cet article    


  • chantecler (---.---.146.112) 6 novembre 2006 12:09

    Oui,je sais,je suis particulièrement privilégié:en fin de carrière,je gagne à peine ce que gagne un policier débutant,je n’ai jamais pu acheter un logement qui tient debout,mon salaire est bloqué depuis une dizaine d’années,et j’ai l’immense joie de cotiser pour la retraite des générations 1930,qui ont connu les trente glorieuses,les logements abordables,réduits par l’inflation,et qui coûtent actuellement une fortune.Alors quand je vois à la télé la fille de génération libérale qui refuse de cotiser pour nos retraites,parcequ’elle donne la priorité à l’achat de son logement,et qu’elle rejette la sécurité sociale,pour des assurances privées,je me marre et à la fois j’ai les boules.Je me marre car quand à 45 ou 50 ans elle connaîtra les inévitables problèmes de santé,je serai curieux de voir les taux de recouvrement que lui proposeront ses assurances privées,ou plus exactement les cotisations qu’elle versera pour être à l’abri,elle et ses enfants.


    • chantecler (---.---.146.112) 6 novembre 2006 14:11

      Ce que j’ai écrit ce midi ne reflète qu’une partie de ma pensée:il est vrai qu’une immense violence est faite aux jeunes et je comprends qu’ils recherchent des solutions.Salaires minimaux,chomage de masse,logements à prix prohibitifs,etc.J’ai même entendu sur la 5 ,hier des quinquas qui leur conseillaient d’émigrer....Quel égoïsme !... Mais je ne pense pas que la solution soit dans le chacun pour soi et les fausses promesses des libéraux,renards dans les poulaillers.A bac -5 ou bac +8,les problèmes sont là. Mes enfants qui ont la trentaine et qui ont travaillé sur des formations pointues gagnent à eux deux 2000 Euros.... Et je ne peux les aider correctement.D’ailleurs est-ce normal ?.... J’ai connu les chocs pétroliers,les petits boulots payés des misères....Mais ce n’est pas parcequ’on a fait une école de commerce ou sciences-po que l’on doit dire n’importe quoi.Quelle société voulez-vous ? Une société complètement multifracturée,avec des inégalités impensables,la violence et la barbarie qui l’accompagnera,ou une société solidaire ? Quand je pense à ces sommes considérables dans les banques et les paradis fiscaux,qui permetttent de s’offrir n’importe quelle proie,mais sans aucune considération pour les jeunes générations,en dehors des héritiers,je suis écoeuré.Dimanche par hasard,j’ai discuté avec un type dont l’usine a fermé:délocalisée en Chine,avec démontage des machines. Beaucoup se retrouvent au chomage,certains ont retrouvé un petit boulot,d’autres ont pris leur retraite,et quelques uns,les techniciens chevronnés,je suppose, sont partis avec les machines en Chine et à Hong Kong ! Tous ont été éparpillés....Merci qui ?


    • Rébus (---.---.158.23) 6 novembre 2006 14:37

      @ Chantecler

      Je suppose que tu fais allusion à Ripostes hier et aux opinions si merveilleusement éclairées, ouvertes et altruistes de Sabine Hérold. Effectivement, ces intervention avaient tendance à me hérisser également mais, elles permettent un éclairage intéressant sur la pensée école de commerce. De même que lorsque l’on parle des baby boomers, on généralise abusivement (non, tous ne sont pas riches ou dotés de postes importants), cette personne étendait ces valeurs à l’ensemble de sa génération. Désolé, elle ne me représente pas. Par contre, on peut s’inquiéter de cette désolidarisation des générations qui s’annonce (que l’on trompette plutôt) car elle mettrait à bas tout le système social existant (le but de ce groupuscule ultra libéral d’ailleurs).


    • chantecler (---.---.146.112) 6 novembre 2006 17:52

      oui,il s’agit de Sabine Herold qui, comme je l’avais signalé, par pure coïncidence la veille ou le jour même, s’est fait connaître comme porte-parole de « liberté chérie » pour casser une grève de cheminots ou d’enseignants ,je ne me souviens plus....Pas si innocente en tous cas !


    • SilenT BoB SilenT BoB 6 novembre 2006 20:26

      Cher Chantecler,

      Quand vous dites que la sécurité socialé privée vous fera faux bond, je crois que vous oubliez la notion de contrat, le contrat a valeur de loi pour les deux parties. Les libéraux pensent à des contrats à vie uniquement annulables par le client avec une période de 6 mois de préavis. Dans ces cas là allez trouver la différence avec la sécu, si ce n’est le prix, qui sera certainement moins cher, on aura enfin le choix !

      A la différence des personnes des années 30, ils ne vous laissent pas un dette de 2000 milliards à payer. Vous avez élu des incapables, voulu des choses très chères qui coutent les emplois des jeunes (en partie). Nous les jeunes allons payer vos dettes contractées sur les 30 dernières années, pourquoi serait-ce à nous de faire cet effort dans sa totalité, assumez !


    • chantecler (---.---.146.112) 6 novembre 2006 21:07

      @ Silent Bob,as-tu entendu parlé d’Enron ? Même en France,je peux te dire que tous ceux qui ont souscrit à des complémentaires retraites,dans les années 70 se sont fait avoir et ont reçu des clopinettes,et encore ces boites ne s’étaient pas mis en faillite.Je pense que le libéralisme est une utopie et une question de croyance aussi le débat entre nous me semble vain.Je ne peux même pas te donner RDV dans 40 ans pour vérifier nos thèses.Bonne chance quand même.


    • SilenT BoB SilenT BoB 7 novembre 2006 10:55

      Mon cher chantecler, je parle de sécurité sociale, pas de cotisation retraite. On pourrait très bien faire sa retraite soi-même, par exemple savez-vous que le smicard donne pour sa retraite environs 225 euros par mois si mes souvenirs sont bons. Il est possible de placer cet argent sans risque à capital protégé à 4%. Faites le calcul, placer chaque mois 225 euros (je ne tiens pas compte de l inflation, car le simc est indexé dessus) une personne gagnant 1000 euros par mois, peut continuer à les percevoir 53 ans durant grace à ce système, ce système n’est pas mauvais, ni spéculatif, il est simple et compréhensible de tous. Faire sa retraite ne veut pas dire forcément en appeler à un fond de pension, je suis libéral et je ne donnerai jamais mon argent à un fond de pension par exemple.

      La retraite par réparition s’est imposée à la France il est vrai, mais la démographie la met en péril, nous seront trop peu à cotiser pour payer la retraite de nos parents et ceci est un peu inquiétant pour nous.

      De plus quand je dis que depuis 30 les dettes se sont accumulées, c’est vrai on ne peu le nier depuis Barre nous sommes en defecit chronique pour arriver à cette situation de 2000 milliards de dettes. Vous êtes nos parents et vous avez élus des incompétents à répétitions, toujours exigé davantage d’Etat. J’aspire à être libre et plus autonome et je suis parti à cause de cela, parce qu’en France crée un entreprise revient à se planter à cause d’impôts délirants, j’ai une sensation de liberté incroyable là ou je vis, et la liberté, de créer, de faire, c’est vraiment incroyablement bon. Ici je gère tout, ma retraite, mes employés, ma compagnie, etc.. Je suis libre de mes choix, mais le pendant est que je dois les assumer, liberté rime avec responsabilité, peut-être cela fait-il peur ?


    • xav (---.---.16.25) 7 novembre 2006 15:36

      @Silent Bob

      Vous etes un fervent partisan de la retraite purement capitalisée...

      Pour la compréhension de tous, reprenons vos calculs sans inflation.

      225 euros / mois sur 40 ans à 4% / an sans impôts... C’était votre hypothèse. Bilan au bout de 40 ans : 265k€ (soit 22 ans de retrait à raison de 1000 euros/mois).

      Avec la poursuite des intérêts, on porte la durée de rente à 650 mensualité de 1000 euros, soit 54 ans.

      On reprend le calcul, en changeant les hypothèses. Inflation moyenne de 1,5% par an. pour un smic net de 1000 euros, on cotise 225 euros, donc je retiens 22,5% de « cotisations » mensuelles.

      Dans 40 ans le smic serait alors de 1790 euros, le capital engrangé de 335k€.

      Toujours en maintenant l’inflation à 1,5% et les intérêts à 4% sans impôts, en retirant un smic net par mois de ce capital, on tombe à 239 mensualités .... 20 ans avant que le capital ne soit nul.

      On passe l’inflation à 2.2%. On a plus que 186 mois de visibilité... soit 15 ans et demi. Au passage avec cette inflation le smic passe à 2340 euros en 2046, et à la fin des 15 ans de rente, il vaut 3250 euros...

      Un tel système ne pourrait se passer d’un ajustement en faveur des plus pauvres (qu’une partie de la capitalisation des riches servent à améliorer la durabilité de l’épargne des plus pauvres du système), sinon il ne peut garantir une retraite décente à ceux ci.

      Ensuite, à supposer que nous ayons mis en place ce système, les capitaux ainsi placés serviraient à ???? Il ne faudrait tout de même pas oublier que les intérêts ne descendent pas du ciel... Le Livret A sert à financer des infrastructures, et se sont les intérêts de l’emprunt de construction qui alimentent les 2% et quelques d’intérêts de ce livret. Les livrets bancaires servent de produits d’appels pour la plupart des banques, et à alimenter les fonds d’investissements des banques (elles se rémunèrent sur les frais de services vendus et sur la différence entre les intérêts qu’elles obtiennent de placements risqués et les intérêts qu’elles doivent rembourser).

      Si les banques disposent de trop d’argent à placer, que font elles ? Elles baissent le niveau de rémunération, limitent sa durée, limitent les montants utilisables pour revoir à la baisse leur prise de risque (on pourrait citer un grand livret qui fait beaucoup de pub, mais dans les petites lignes vous verrez que le taux annoncé n’est valable que sur une fraction du capital, ou d’autres produits annonçant 5% net garanti, mais en petits caractères vous aurez « moins les frais de fonctionnement, garanti en 2007 uniquement ») ou, plus courant comme démarche, elles poussent le client vers des produits dits garantis, alors qu’ils ne le sont pas (produits financiers garantissant la moyenne du CAC si il dépasse un certain niveau dans 8 ans par exemple)....

      Les américains, sur ce plan, ne sont pas plus bête que les autres. S’ils ne proposent pas de système de placements retraites en intérêts fixes, c’est parce qu’ils ne peuvent pas proposer ce genre de produits : cela drainerait trop d’argent dans des comptes à revenus garantis, reportant toute la prise de risque sur les établissements financiers, qui réduiraient les taux offerts, ce qui rendraient le produit inintéressant et inefficace. Les fonds de pensions américains garantissent un certain capital à terme et partagent les risques entre la structure du fonds et l’assuré lui même qui peut voir une bonne partie de son capital réduite à peau de chagrin.

      Vous me répondrez, comme vous l’aviez signalé dans un autre article, que l’immobilier propose ce genre de taux, blablabla. Sauf que si tous les futurs retraités étaient propriétaires-bailleurs qui seraient locataires ???

      Conclusion, le système de capitalisation généralisée implique nécessairement une prise de risque sur la valeur de sa retraite. Et si prise de risque il y a, vous ne pouvez plus garantir « 53 ans de smic pour la retraite d’un smicard » pour tous.

      Faut il amender notre système, évidement (en particulier tous nous traiter sur un pied d’égalité). Faut il introduire la capitalisation dans la retraite « d’Etat », pourquoi pas. L’Etat pourrait, par exemple, avoir obligation de « réserver » une part des cotisations pour les années futures, et puiser dans ce capital contre intérêts, et de se démerder pour équilibrer ses comptes quand même. Au lieu de vendre ses participations lucratives pour boucler les fins de mois, il pourrait les loger dans un tel système. Faut il encourager la capitalisation individuelle, évidemment, mais il faut surtout trouver un système pour ceux qui n’ont pas les marges financières de le faire « naturellement » (les bas revenus donc, parce que les riches ont une tendance naturelle à gérer leur capital).

      Et ne pas oublier dans les calculs de prendre en compte la revalorisation permanente des salaires et coût de la vie. Parce qu’annoncer aujourd’hui que 1000 euros suffiront en 2040, cela me semble osé. C’est comme si vous aviez dit aux personnes touchant 3000 Frf en 80 (soit moins de 450 euros) que cela suffirait en 2020 pour vivre...


    • diablotin (---.---.79.93) 12 novembre 2006 20:52

      Bonjour, En réaction à votre commentaire, « certainement moins chère », pouvez vous expliquer pourquoi la sécu à un coût de fonctionnement l’un des moins chère du monde et bien moins couteuse que les fameuses assurances privés (entre autre américaines) ?

      La logique d’une d’une entreprise est de dégager un maximum de bénéfice aujourd’hui uniquement pour ses actionnaires mais bon, la fonction publique à pour but d’être utile aux usagers et dans le cas de la santé à toute la société. tout l’argent collecté peut donc être réinjecté pour le bien de tous.

      Fondamentalement un système privé en secteur concurrentiel sera toujours plus chère pour cette raison.


    • diablotin (---.---.79.93) 12 novembre 2006 21:01

      Bonjour, Encore une réaction à votre commentaire sur les entreprises en France.

      Mon amie a créé son entreprise en France il y a maintenant 12 ans, et bien je vous rassure nous payons de l’impôt, j’espère en payer toujours plus (petit égoïsme car plus on en paye plus on en touche...), moins je suis dans une entreprise de produits manufacturés, implantée en France, payant ses impôts en France et bien croyais moi ou non, nous gagnons de l’argent, les actionnaires sont heureux, les salariés sont aux 35 heures (d’ailleurs le résultat net est supérieur aujourd’hui à celui de l’époque des 39h00 enfin bon).

      Donc l’argument d’impossibilité de créer ou de faire vivre les entreprises en France est peut être plus un problème d’incompétence de direction ??

      A+


    • paul (---.---.114.210) 6 novembre 2006 12:43

      la détérioration de la société a commencé avec le contrôle de l’inflation. les banques ne supportaient plus que les salaires augmentent plus vite que leurs intérets. ensuite Giscard a inventé le chomage mieux payé que le travail, pour faire passer la pillule de la suite. Mitterrand a tout nationalisé avec le fric du contribuable pour mieux privilégier les copains à la revente. ensuite est venu la rigueur. les salaires ont cessés d’être indexés sur les prix, donc les salariés ont perdus du pouvoir d’achat depuis. de plus l’état se décharge complètement de ses obligations sur le citoyen tout en prenant plus d’impôts.la société libérale ne supporte pas le social qui nuit aux profits. et puis c’est plus simple de taxer les pauvres ils sont plus nombreux. la seule solution pour tout changer, la révolution dans les têtes. ne plus voter pour tous les politiques qui sont déjà en place et qui font carrière.


      • Bill (---.---.76.11) 6 novembre 2006 12:46

        Cher Chantecler

        C’est peut-être cela qui est terrible, c’est que ce n’est plus une seule génération qui souffre, mais nous souffrons tous ensemble ! Cette génération qui voulait jouir sans entrave (pas toute la génération, mais certains) avait la possibilité de travailler et de s’affranchir de ses parents, nous sommes quant à nous lié, nous n’avons que peu de moyens d’actions.

        Ce qui m’amuse dans ces débats, c’est que la génération soixante-huitarde, (je veux dire ceux qui s’en revendiquent) reproche à la génération actuelle de ne pas avoir de rêve... Réver est un luxe de bourgeois, cette génération avait la possibilité de travailler, d’arrêter de travailler pour retrouver un boulot très vite. Ils pouvaient élever leurs enfants sans la crainte de se retrouver un jour ou l’autre à la rue faute de travail. Et comble du comble, ils nous ont apporté l’état providence, l’état qui se mèle de tout pour un oui ou un non !

        Oui, la vie n’est plus facile pour personne aujourd’hui et l’on sent bien que c’est lié à la construction de la société et aux dérives de nos politiciens ! Est ce la faute de cette génération ? Je ne sais pas bien... On peut peut-être leur reprocher de ne pas avoir fait assez d’enfants ? Les générations précédentes se sacrifiaient peut-être plus, ils ont quant à eux mis leurs parents dans des maisons de retraite ? Je coirs surtout qu’il y a un fossé entre cette génération et la mienne (les trentenaires) et que nous avons du mal à nous comprendre.


        • Regis (---.---.124.129) 6 novembre 2006 13:03

          J’ai un peu plus de 30 ans, je suis célibataire et gagne à peu près 1600 euros par mois, j’ai commencé à travailler il y a 8 ans (salaire bloqué depuis 5 ans). Je paye plein pot mes impôts, je vis dans une région où les papys boomers ont fait explosé le marché de l’immobilier, du coup c’est très difficile et très cher de se loger (de toutes façons tous les programmes immobiliers qui se montent sont clairement orientés vers cette catégorie de personne).On m’a fortement conseillé ces jours-ci de commencer à me créer une épargne privée pour ma retraite, parce que moi je cotise, mais personne ne cotisera pour moi, alors que j’ai déjà du mal entre mon loyer, mes impôts, la bouffe... Alors oui, oui ça ma fait mal quand certains p’tits vieux crachent à la gueule de la jeunesse parce qu’on est feignants, qu’on refuse le changement etc... Oui ça me fait mal à la gueule quand je vois ces mêmes vieux donner des leçons alors qu’eux n’ont pas de problèmes de logements (souvent 1 maison principale et 1 maison secondaire), une nouvelle voiture tout neuve etc...

          Oui par moment j’ai mal...

          Mais je sais aussi que tout ceci n’est pas valable pour toute cette génération, certains galèrent quand même beaucoup avec leur maigre retraite. Mais quand je vois tous ces vieux riches en bas de chez moi, je comprends très bien certains auteurs qui veulent en faire des boucs emissaires...


          • Marie Pierre (---.---.99.177) 6 novembre 2006 14:34

            Votre réaction fait preuve de légèreté : allez voir un peu le nombre de retraités qui ne touchent que 5 ou 600 euros par mois, car toute leur vie ils ont été payés au SMIC. Ceux qu’on nous présente sur les magazines ne sont pas la majorité des retraités.

            Par ailleurs, la majorité de ceux qui, aujourd’hui, vivent très à l’aise, sont nés avant guerre : le terme de papyboomer ne les concerne pas.

            Nous savons que nous ne toucherons pas les mêmes retraites qu’eux (je suis de la première cohorte), mais je vous rassure : nous vivrons moins longtemps qu’eux ! Ben oui, pour la simple raison que nos parents avaient une activité physique (pas celle des salles de muscu) tout au long de la journée, qu’ils allaient au charbon (au sens propre), que la guerre les a « endurci », qu’ils avaient une autre nourriture etc...

            Enfin, casser du boomer soixante-huitard, c’est aussi oublier de nombreuses luttes, même si tous les espoirs n’ont pas été réalisés.


          • chantecler (---.---.146.112) 6 novembre 2006 18:15

            oui tout à fait Marie Pierre,je suis d’accord avec ce que tu dis:les rêves de notre génération étaient collectifs :« changer la vie » pourrait-on dire:lutte pour l’ivg, contre les apartheid, les guerres iniques, les traditions moralisatrices véhiculées par l’église concernant les femmes, la sexualité, libération des médias verrouillés par l’état, etc. Si mai 68 a existé, c’est que la société était un chaudron,qu’on n’en pouvait plus,et que se profilait la société de consommation comme unique valeur.On sait comme l’individualisme,le consumérisme ont gagné.Les « jeunes » ne rêvent plus ? Si de choses trés concrétes, en caricaturant:on se marie dès qu’on a la maison toutes options,tévé plasma,etc, cf la chanson de B. Vian. Le problème avec 68 est qu’on est passé d’un excés à un autre,mais aussi le souci de récupération par le pouvoir:bonne aubaine de ne plus avoir de surveillants à payer et pour commencer à casser les services publics. Faut voir aussi en Province le retour du mandarinat,c’est à dire d’une société hiérarchisée jusqu’à l’absurde,de type patriarcal.....


          • bulu (---.---.1.39) 6 novembre 2006 13:21

            La generation 68 doit juste assumer le fait de n’avoir pas assez fait d’enfants. Cela va lui couter cher, ainsi qu’a ses enfants.

            Le reste n’est que combat d’arriere garde.

            Quand a la jeune generation, oui, elle a des reves et les realise parfois, mais hors du champs mediatique.


            • chantecler (---.---.146.112) 6 novembre 2006 18:23

              Des enfants,il y en a plein dans les écoles :le problème,c’est que pour beaucoup d’entre vous,ils ne vous conviennent pas,couleur de peau,et pourtant je peux te dire que beaucoup sont trés performants et ne demanderaient qu’à s’intégrer si au lieu de racisme on y mettait de la générosité,et quelques moyens.Maintenant,rien ne t’empèche d’en faire une dizaine si ta femme est d’accord et si tu as des revenus !


            • Tom Tom (---.---.253.163) 7 novembre 2006 09:36

              Mais oui ; plus d’enfants, on est deja une espece en surpopulation mais ca c’est les generations d’apres qui trinqueront. Eh oui ! bien sur ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de boulot que les français issues de l’immigration sont au chomage, c’est parce qu’on est raciste ! suffisait d’y penser.


            • (---.---.68.205) 6 novembre 2006 13:22

              La notion de libre arbitre m’a toujours fait sourire.

              On considère chaque personne de chaque époque comme un être pensant et cela indépendamment de son environnement. Dans la réalité rien n’est plus faux.

              La génération à laquelle il est fait référence a connu d’autres mouvements de mode intellectuelle, politique, musicale que celle d’aujourd’hui.

              Elle a majoritairement été tarte dans ses engagements d’hier comme le montre les études historiques d’aujourd’hui.

              Le culte du libéralisme a remplacé celui du socialisme.

              La star academy a remplacé l’hystérie des groupies devant les beatles.

              La mode des cafés philo n’a guère duré davantage que celle du structuralisme.

              Un esprit un tant soi peu lucide voit la permanence dans l’imbécillité d’aujourd’hui la continuation de celle d’hier.

              Seules les apparences changent, la nature humaine reste.

              On rencontre simplement des problèmes aujourd’hui qui n’existait pas hier en oubliant dans le même temps les nouveaux avantages d’aujourd’hui. Alors, on cherche le bouc émissaire. Et on le trouve.

              Si je considère que les problèmes ont commencé avec la société de consommation, point de vue que l’on peut contester, je me demande si l’on ne reproche pas à une génération d’avoir tout simplement bénéficié d’une phase ascendante alors qu’aujourd’hui on dégringole.

              En langage clair et à tort ou à raison : jalousie.


              • zer0 (---.---.206.32) 7 novembre 2006 05:01

                Etant de la génération suivante (j’ai 29 ans et je morfle sévèrement à chaque appel de charges sociales), il me semble injuste de vouloir rechercher la culpabilité passée des baby-boomers pour la simple raison qu’il me parait impossible d’anticiper collectivement le futur. Les baby-boomers ont fait comme ils ont pu et ont géré jusqu’ici au mieux de leur savoir et de leurs convictions leurs retraites, leurs choix électoraux, la constitution de leur patrimoine. Ils ont agit humainement et on ne peut le leur reprocher.

                Ce qui serait coupable en revanche, ce serait, maintenant qu’on est au courant de la fracture sociale entre les baby-boomers et les générations suivantes :

                - Connaissant l’état actuel des caisses de retraite et conaissant le fait que la réforme actuelle ne couvre qu’un tiers du trou, de continuer à militer pour les régimes spéciaux avec départs à la retraite à 55 ans comme le font REGULIEREMENT aujourd’hui de nombreuses corporations sous l’égide de grands syndicats.

                - De refuser d’assumer leur part dans la correction du déficit des retraites en refusant de travailler jusqu’a 63 ans, sachant que notre génération va largement trinquer derrière quoi qu’il arrive. Combien d’interviewés vus à la télé disant « Moi, pas question de partir à 63 ans ! » ?

                - De continuer à voter en masse pour les partis PS et UMP qui ont fait depuis 20 ans la démonstration de leur incompétence à assumer leurs responsabilités et regarder la réalité en face (car ces gouvernements successifs, eux, ont toujours disposé des chiffres, des rapports, des analyses des tendances). Il faut maintenant accepter le fait qu’une réforme profonde des institutions est indispensable et voter en conséquence le 22 avril 2007. Suivez mon regard.

                - De continuer de spéculer sur l’immobilier de manière indécente comme cela s’est fait depuis six ans, en demandant aux jeunes de payer des loyers toujours plus élevés, en éxigeant des garanties impossibles à fournir. A Marseille, ou je vis, il n’est plus possible (à moins d’aller vivre dans des cages à poule façon cité années 60 (un autre bel héritage !)) de trouver un studio à moins de 450 euros / mois en justifiant de 3x cette somme en salaire, ce que beaucoup de jeunes actifs ne gagnent pas, les étudiants encore moins. Etant donné le niveau du smic actuel, imaginez la difficulté d’un smicard payé 35 heures = 950€ net/mois à trouver un logement par ici ! Et l’UMP de refuser de relever le SMIC. Qui veut voter Sarko en 2007 ?

                Nombre de mes amis et autres connaissance de mon age vivent dans la précarité, c’est un fait. Avec mes 1800 Euros nets par moi de salaire et ayant emprunté cette année sur 20 ans pour un appartement de 66m², j’estime m’en sortir beaucoup mieux que la plupart de ces connaissances de mon age , sauf que tout mon électro-ménager, mon canapé, mes fenêtres PVC, ma vieille twingo, mes dernières vacances, la caution et l’apport pour mon prêt immobilier, c’est à mes parents et beaux-parents que je les dois, car mon salaire me permet juste d’assumer le quotidien, au cout de la vie d’une grande métropole.

                Sans eux, je ne serais pas propriétaire, je roulerais dans une voiture poubelle, ma machine à laver aurait 20 ans et je ne partirais en congés que 7 jours par an. Pourtant j’ai un diplôme et un poste de technicien supérieur, je travaille dur, et mon travail ne vaut pas moins que celui d’un baby-boomer. C’est ça notre réalité aujourd’hui : avec un niveau d’études de classe moyenne vous avez un salaire d’ouvrier. Mais ou passe donc l’argent ?


              • Gargamel (---.---.80.230) 6 novembre 2006 13:40

                Ce que l’on peut reprocher aux soixante-huitards c’est de reproduire aujourd’hui les schémas qui ont mené à mai 68 :

                - blocage de la société
                - hypertrophie politique
                - perspectives inexistantes

                Là où ils auraient du agir pour faire évoluer la société, la mettre à l’écoute de ses citoyens, lui permettre d’assurer un lendemain meilleur pour tous ils se sont contentés de perpétuer le statu quo sans aucune imagination.

                Aujourd’hui nous nous retrouvons tous à payer la facture car ils n’ont pas su/pu/voulu mettre en oeuvre leurs idéaux .


                • chantecler (---.---.146.112) 6 novembre 2006 19:09

                  C’est absurde ce n’est pas 68 qui a poussé certains à cumuler les fonctions et le pognon:c’est l’égoïsme humain.Encore une fois il y a amalgame:crois-tu que tous les jeunes de 68 ont fait « les barricades ? » Demande à Madelin et à d’autres,ce qu’ils faisaient en 68.Des têtes à claques et des faschos, il y en avait florés.A que n’a t’on pas entendu sur les « cocos » à cette époque,bien cadrés que l’on était dans la guerre froide !


                • Panama (---.---.198.59) 6 novembre 2006 14:12

                  Les français ont le coeur à gauche et le porte-monaie à droite dit-on : comment ne pas appliquer cette belle maxime aux baby-boomers ?

                  Mais à leur place que ferions-nous maintenant ? La France giscardienne n’existe plus. Certains profitent d’avoir eu 40 ans à cette période, eh bien tant mieux pour eux.

                  Mais il faudra bien un jour qu’ils acceptent de partager un peu.


                  • Rocla (---.---.254.132) 6 novembre 2006 14:41

                    Déjà trouvé un remplaçant à Demian , chemise bleue, voilà les baby-boomers , demain les chinois , après demain les mongols .

                    Rocla ¨, non non cachez ce texte .


                  • (---.---.159.247) 6 novembre 2006 15:01

                    L’article de l’auteur parle, pêle mêle, du problème des retraites en France et des personnalités du show biz et politiques qui ne veulent pas partir : ce sont des problèmes locaux et de moindre importance par rapport aux problèmes d’environnement, de ressources et donc de survie qu’on aura bientôt.

                    Sur le plan écologique, je pense qu’on peut affirmer que les générations précédentes (pas seulement les babyboomers) ont été pour le moins irresponsables pour les générations présentes et futures.

                    On prévoit, j’espère à tord, pas mal de catastrophes dans quelques décennies (réchauffement, épuisement des ressources, etc) qui ne toucheront pas les anciennes générations qui ont bien profité (globalement) pendant toutes leurs vies des richesses créées par un système qu’ils ont mis en places MAIS dont ils ne subiront pas les conséquences néfastes parce qu’ils ne seront plus là.

                    Là où on peut critiquer les générations précédentes (et pas seulement les babyboomer, j’insiste), c’est qu’une majorité a vécu en se disant : « après moi, le déluge ».

                    Cela, on l’entend encore de nos jours : « il fera 10°c de plus dans 100 ans ? Ce n’est pas grâve, on ne sera plus là ! »


                    • chantecler (---.---.146.112) 6 novembre 2006 18:29

                      Et tu ne penses pas que ceux qui détiennent les pouvoirs actuellement ne font pas comme si « aprés-moi le déluge ».Et puis arrétons de généraliser,il y a une caricature de la génération 68 révoltante:j’ai plein d’amis qui n’ont pas à rougir de ce qu’ils ont fait dans le vie et qui n’ont jamais eu la mentalité d’arrivistes de certains d’aujourd’hui ! La Star Ac n’existait pas et le travail avait encore un sens dans la réussite.


                    • (---.---.168.198) 6 novembre 2006 23:51

                      @chantecler

                      Vous avez mal lu ou mal compris le commentaire.

                      Relisez la dernière ligne en ce qui concerne ceux qui sont au pouvoir aujoud’hui.

                      Et le commentaire ne parlait pas de la « génération de 68 ».


                    • Né en dec 44 (---.---.241.152) 6 novembre 2006 15:21

                      « en 1973, date de la fin des Glorieuses, les Français nés en 1945 n’avaient que vingt-huit ans ! Ils n’ont donc pu profiter de cet âge d’or que pendant les dix ans qui ont suivi leur majorité ! »

                      ERREUR : La majorité était à 21 ans.

                      Par contre avant 1973 la semaine de 60 heures était monaie courrante : de 40 à 48h : taux horaire x 1,25, au dessus de 48h : taux horaire x 1,50 donc 20h supplémentaires = salaire de 28h de base

                      « La détérioration de la société a commencé avec le contrôle de l’inflation. les banques ne supportaient plus que les salaires augmentent plus vite que leurs intérets. ensuite Giscard a inventé le chomage mieux payé que le travail, pour faire passer la pillule de la suite. »

                      Il a aussi inventé la délocalisation des industries textiles pour faire baisser l’inflation.

                      « Mitterrand a tout nationalisé avec le fric du contribuable pour mieux privilégier les copains à la revente. ensuite est venu la rigueur. les salaires ont cessés d’être indexés sur les prix, donc les salariés ont perdus du pouvoir d’achat depuis. »

                      Le salaire le plus faible de la convention collective de l’ameublement était en 1981 le coef 1.08 : manoeuvre-balai sans aucune qualification. l’ouvrier de base était entre 1.15 et 1.25. Ces coefs étaient appliqués sur le SMIC. Cette convention a été dénoncée en 1981, la suivante est née en 1986.
                      - la base de calcul a été un point de valeur complétement arbitraire.
                      - Le salaire de « l’agent de production » qui gagnait entre SMIC x 1,15 ou 1,25 est donc devenu SMIC sec.
                      - Comme il aurait été impopulaire de baisser les salaires ils ont été bloqués parfois sur plusieurs années. Merci la gauche !!!!


                      • Guy Morant 6 novembre 2006 17:20

                        Autant pour moi ! Effectivement, j’avais oublié ce détail : la majorité à 21 ans ! Cela fait sept ans de Glorieuses après la majorité, et non dix. Merci pour ce rappel.


                      • schroen (---.---.202.60) 6 novembre 2006 17:25

                        A l’auteur vous remrennez cette phrase sans l’acquieser, « à en croire les auteurs, ils devaient tous être devenus de riches rentiers » Cependant cadre commercial à 27 ans, je ne suis pas propriétaire et pas près de le devenir. Il me semble clair et net que la hausse des prix de l’immobilier est du à une envie absolu d’énorme plu-value afin de s’assurer une retraite digne ( mes parents ont le meme discours ) c’est vrai ils ont du trimer des années pour avoir leur bien mais ils n’ont pas du s’endetter aussi longtemps que nous dans une société bien plus concurentielle maintenant que dans les années 70.

                        Il est donc normal de voir la jeune génération vénéré les 27 heures de cours d’un prof, la retraite à 55 ans de certains fonctionnaires alors que eux n’auront leur retraite qu’a un age certainement avancé.

                        Schroen

                        Ps : Moi meme à 27 ans il me reste 39.5 annuités à cotiser et pourtant j’ai déjà bosser 3 ans donc ma retraite à 76 ans avec un catétère....

                        Schroen


                        • schroen (---.---.202.60) 6 novembre 2006 17:27

                          Je compte les années que l’on va nous rajouter d’ici peu bien sur et les années de chomage bien sur pour arriver à ce résultat de 76 ans smiley

                          Schroen


                        • Guy Morant 6 novembre 2006 18:04

                          La flambée de l’immobilier est un scandale, que j’ai évoqué dans mon article précédent :

                          http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=14920

                          Cela dit, je ne crois pas que les générations qui en ont bénéficié en soient responsables. Il s’agirait plutôt d’une stratégie gouvernementale, destinée à créer artificiellement de la richesse sans augmenter les salaires, dans un contexte de croissance faible.


                        • (---.---.159.247) 6 novembre 2006 18:15

                          « je ne crois pas que les générations qui en ont bénéficié en soient responsables. »

                          Ceux qui spéculent et profitent de l’immobilier ne sont pas responsables de la flambée des prix ? Ah bon ? On a contraint ces gens à la spéculation ? Les pauvres !


                        • (---.---.74.206) 6 novembre 2006 22:17

                          par contre la fnaim a cree le marche et jusqu’a maintenant elle le controle dit ’elle .

                          c’est faux et en plus cette dette cours sur longtemps .

                          GENERATION SACRIFIEE .


                        • makhno (---.---.177.14) 6 novembre 2006 17:55

                          SOYONS REALISTE, DEMANDONS L’IMPOSSIBLE.

                          Voila un slogan soixanhuitard qui mériterait à être réactualisé. J’ai 55 ans et je crois que ce pays manque réellement d’utopie. L’utopie d’aujourd’hui sera peut être la réalité de demain.

                          Je voudrais quand même rappeler à certains que la jeunesse des boomers n’a pas été toujours très joyeuse.

                          Des faits : la consommation se résumait à l’alimentation de base. Pas de desserts lactés, pas de jouets, pas de hifi, pas de voitures...

                          D’autres faits sociétals : misère sexuelle, pas de mixité,pas de contraception, la femme soumise à l’homme, racisme avec sa traduction les ratonnades,la censure régnait sur les ondes et les publications, la majotité à 21 ans...

                          Quel bond en avant !

                          Si la société française a évolué vers plus de liberté, c’est grâce à des boomers qui se sont battus pour ces avancées.

                          Comme tout héritage, il y a la colonne avantage et la partie passif.

                          Au passif, le chômage de masse accentué par une immigration non maitrisée.Des valeurs de la droite ringarde qui reviennent au galop : travail et utilitarisme. Tu n’es quelqu’un que par ta position sociale.« Si tu es friqué, c’est que tu l’a mérité » C’est sûr que ces non valeurs perturbent l’avenir de notre société.

                          L’action collective est un moteur important de l’évolution sociale. Mais qui croit encore en ces lunes ?

                          L’individualisme, comme but politique, est voué à l’echec.

                          L’IMAGINATION AU POUVOIR ! Un slogan à réactualiser.


                          • Marie Pierre (---.---.1.94) 6 novembre 2006 23:12

                            Et les nanas n’avaient pas le droit d’aller bosser en pantalons, pas le droit d’ouvrir un compte en banque sans l’accord de leur mari. Contraception zéro, (autorisation des parents ou du mari quand elle a existé... ).

                            Ben oui, faut aussi rappeler l’origine de ces luttes avant de nous casser.


                          • Tom Tom (---.---.253.163) 7 novembre 2006 09:44

                            Oui mais sont les reveurs et les aventuriers comme vous qui ont instauré un modèle sociale archaique et surprotegeant (qui a fonctionné un peu quand il y avait plein de pognon).


                          • Bill (---.---.76.11) 7 novembre 2006 10:03

                            Chère Marie-Pierre

                            Que vous reproche t’on au juste ? Pas tant ce genre d’avancée sociale, très positive. Mais peut-être la société totalement bloquée dans laquelle nous sommes aujourd’hui.

                            Le chomage n’est pas le seul souci de notre époque. Je m’amusai à lire plus haut que votre génération n’avait pas de dessert lactée. Chantecler disait aussi que notre génération ne rêve de rien d’autre que de choses très bateau. C’est aussi un peu vrai ! Pour ma part cependant, j’ai un peu voyagé, en Turquie, en Inde et en Europe, j’aime la musique et en particuliers celle des années 70, mais aussi le jazz, la musique classique, indienne, la littérature, j’ai visité la chapelle sixtine, les ruines d’Ephes, de Pompéi, j’ai vu les villageois en Inde dans des villages tout à fait reculées. Je ne crois donc pas être si planplan que Chantecler le dit pour ma génération.

                            Pour en arriver un peu plus loin, on nous parle plus haut du communisme... Moui, moui... Aujourd’hui nous avons l’islamisme.Pour tous ce qui est en isme j’espère que ma génération se préservera des plaies dans ce genre là ! et de toutes les niaiseries dans le genre ! Tous ceux que je connais de ma génération rêvent de faire un tas de choses et je peux vous dire qu’ils sont capable d’y mettre une fameuse énergie ! Parfois ils l’ont fait. Ou bien ils ont eu des enfants avec toutes les difficultés pour trouver du travail, par exemple, pas de crèche ! Et puis ils ont étudié pour rien des années et des années pour se retrouver sans rien à la sortie !

                            Mais sans doute, ce qui est reproché à votre génération, c’est de s’être interdit d’interdire ! Nous retrouvons une société en bordel qui se délite complêtement.


                          • Marie Pierre (---.---.102.89) 7 novembre 2006 10:18

                            Bill,

                            Ce qui est reproché aux babyboomers, si je lis bien nombre de posts, c’est d’avoir « pillé » les ressources, laissant ainsi une génération (celle de nos enfants) sans retraite, sans Sécu etc... et de gagner plein de pognon pendant qu’ils galèrent. (voir les posts sur l’immobilier)

                            Tout cela, parce qu’ils ont un jour, voulu se révolter.

                            Il est donc nécessaire de rappeler certains faits et surtout de ne pas mélanger les actions des citoyens et celles des différents gouvernements : il semble plus facile de taper sur une génération que de s’en prendre aux dirigeants (politiques et économiques).

                            Je n’ai jamais dit que vous n’aviez pas de rêves. Je trouverai même que vous êtes un peu trop sages !

                            Quant au « interdit d’interdire », cela n’a été qu’une phrase reprise mais pas vraiment un slogan.

                            Allez faire un tour sur le fil de la musique hippie...


                          • Bill (---.---.76.11) 7 novembre 2006 11:44

                            Marie-Pierre

                            Merci de m’avoir orienté vers cet article qui égaye une journée de travail que je trouvais un peu morne !

                            Oui, nous sommes un peu trop réalistes, je crois que vous avez raison, mais l’époque s’y prête un peu ! Et je pense que d’une certaine façon nous sommes bridés !

                            Mais enfin, tout cela pour vous dire aussi que je trouve vos interventions souvent pleine de finesse et de bon sens.

                            Bien à vous.


                          • JC BENARD (---.---.92.11) 6 novembre 2006 18:39

                            Belle analyse.


                            • Ch’ti (---.---.85.181) 6 novembre 2006 19:27

                              Génération 68, ça veut dire quoi ? Il y avait avant 68 pour ceux qui comme moi sont nés immédiatement après la guerre et après 68. Dans le Nord, dans la région des mines plus précisément avant 68 : Habitations vétustes, pas d’eau courante aux début des années 50, à l’école à l’âge de 8-9 ans, chaque matin on faisait le point des dernières nouvelles de la guerre d’Algérie entendu à la radio, car chacun de nous avait un frère, un cousin qui avait été appelé là-bas (sous-peine d’être déserteur), pour défendre on ne savait quoi dans un pays que l’on avaient vu sur la carte à l’école. De temps en temps l’un revenait mort, certains sans ses « couilles » (c’était la grande mode en ce temps par là). Bref une bonne ambiance de fête pour des gamins de cet âge. Le Lycée, 44 heures de cours par semaine, nous n’avions que le dimanche et le jeudi après-midi (si on n’était pas collé) Un peu plus tard, l’amour : la pilule n’existait pas, alors comme dirait Annie Cordy « j’voudrai bien, mais j’peux point » ceci pour répondre à certains qui parlait d’amour libre sans sida. Sinon, le préservatif ? A peine connu, en pharmacie et en rasant les murs. Si la copine « tombait » enceinte, point d’avortement, c’était la mairie directement et quitter l’école pour travailler et nourrir sa famille. Certes le boulot ne manquait pas, mais il ne fallait pas compter sur une paye qui permette d’acheter une voiture, tout juste de se loger, s’habiller et manger et en faisant 45 H par semaine. La chose de bien qu’il y avait c’était l’espoir que plus tard avec les progrès technologiques, tout serait plus facile et iraient de mieux en mieux. Lorsque la guerre d’Algérie a fini, on y a crû, après tout, c’était normal que ces gens veuillent leur indépendance que l’on nous disait, on a rien à foutre chez eux (nous étions dans le Nord avec beaucoup de municipalités communistes qui soutenaient le FLN). Puis Mai 68 a eu lieu, les salaires ont doublés sur un mois, mais les prix ont triplés 2 mois plus tard. Il y a eu la pilule , la révolution sexuelle et tout le machin (j’abrège). Ceux qui nous gouvernent ont préféré faire venir de la main d’oeuvre étrangère, plutôt que investir dans des machines. Plus tard, un économiste a eu une idée « géniale » : « si les travailleurs immigrés faisaient venir leurs familles ici, ils dépenseraient l’argent chez nous au lieu de l’envoyer là-bas ». On avait ouvert la boîte de pandore, on connaît la suite. Georges Marchais lui-même en visitant l’usine Renault de Douai a reconnu qu’il aurait fallu mettre des robots au lieu de faire venir de la main- d’oeuvre étrangère. Puis, la main d’oeuvre immigré jusque là exploitée, s’est rapidement syndiqué et a exigé des salaires identiques (ce qui est normal) on a dû mettre des robots quand même pour être compétitif, mais en retard sur les japonais. A partir de là, le chômage a commencer et c’était après 68. Depuis, ça a continué... Comme disait la chanson.


                              • gem (---.---.117.250) 6 novembre 2006 20:34

                                Vous êtes de mauvaise foi, M. Morant. Le plus comique c’est que votre plaidoyé pro-domo contient sa propre réfutation.

                                * vous nous dites que vous en faites partie, des BB, et que vous entendez vous lavez de l’accusation

                                * vous admettez vous même que les BB ont eut de la chance sans avoir rien fait pour ça (même pas le moindre complot...),

                                * vous liez cette génération à des politiques économiques « de relance » qui n’ont conduit qu’à un déclin de plus en plus rapide.

                                Ite , missa est. Au trou.

                                Vous oubliez juste un point ou deux. Par exemple que la dette n’existait quasiment pas en 1980, et qu’elle a cru au rythme de 50 milliards d’euro par an depuis cette date. Et que cet argent dont a profité la génération BB, c’est bien la génération post-BB qui le paiera.

                                Le seul point où je vous approuve, c’est que les générations avant 1945 sont tout aussi « coupables » (terme toutefois bien inapproprié) ; mais voilà : dans la population vivante, elles ne pèsent pas bien lourd. Et puis on accuse plus facilement papa/maman que papy/mamie, même si c’est relativement injuste.


                                • chantecler (---.---.146.112) 6 novembre 2006 21:27

                                  Oui,Gem,mais il serait plus intéressant d’analyser la dynamique de la dette:on n’a pas arrété de réduire les rentrées fiscales de l’état:cadeaux fiscaux,baisse des impots pour les plus fortunés,privatisations avec sièges sociaux extranationaux,délocalisations,chomage et lutte pour réduire la casse sociale.Cette dette qui coûte tant aux contribuables,représente des rentes pour des groupes financiers ,banques et quelques particuliers qui ont pu faire de juteux placements en vendant leur habitation principale et en s’achetant à moitié prix le logement de leur retraite, à l’endroit de leurs rêves.C’est effectivement un immense gachis intergénérationnel,mais les « profiteurs »ne le réalisent même pas !


                                • Job (---.---.131.18) 9 novembre 2006 16:13

                                  @ Guy Morant :

                                  Avec cet article, vous avez mis les pieds dans le plat !

                                  Je crois que ce qui ne fait dire que nos générations sont sacrifiées, c’est qu’in fine, on remarque :

                                  1/ que bon nombre de membres des classes dirigeantes sont des anciens de « 68 ». Qu’ils ont bien réussi et que pour eux tout ira bien. Ils sont fort nombreux dans les médias.

                                  2/ Le PS a donné l’exemple avec sa gauche dite « caviar ». Elle existe, elle contrôle le parti et est convertie depuis la période 1984-1986 au social-libéralisme. Ce parti est devenu un parti de centre-droit. Ce qu’a parfaitement compris F. Bayrou. L’attitude de Ségolène R. qui relève de la droite conservatrice est un révélateur. Et ses revirements « gauchistes » ne trompent personne.

                                  3/ On pourrait dire la même chose des radicaux de gauche et des chevènementistes.

                                  4/ L’attitude de syndicats puissants et corporatistes qui imposent que nos générations cotisent pour ceux qui sont à la retraite alors que tous le monde à maintenant conscience que la répartition donc la solidarité joue à sens unique : nous n’aurons rien sinon le droit de travailler jusqu’à 70 ou 75 ans. Ce qui pose aussi le problème de nos capacités physiques et psychiques. Faits auxquels, il faut ajouter que les marchés du travail sont eugénistes : pas d’étrangers, pas d’handicapés, pas de gros, pas de laids, pas de vieux, pas de chômeurs de longues durée, etc. (je n’ai pas besoin de démontrer ces points. Des études ont été publiées (en librairie) sur ces questions. Il suffit de prendre le temps de lire et de réfléchir.

                                  5/ Les délocalisations quasi-quotidiennes.

                                  6/ Les profits records et la mauvaise gestion des entreprises.

                                  7/ L’habitude trop humaine de désigner des coupables à la vindicte populaire quand çà va mal et qu’on ne veut rien faire pour changer l’état les choses.

                                  8/ L’évidence de la nécessité d’émigrer pour se faire un avenir ailleurs. Même si çà dérange, c’est la stricte vérité. La France va devenir un pays d’émigration et non d’immigration. Phénomène qui pose d’ailleurs un problème important à long terme : qui cotise pour le maintien des avantages acquis des retraités ? Et que fait-on des « pauvres » qui n’ont pas les moyens de partir ?

                                  9/ Le blocage des pouvoirs d’achat, les licenciements massifs, la précarité des situations de travail et le tout-va-bien de la « bien pensance » non solidaire des élites du pays.

                                  10/ L’Europe rose bonbon d’Alice au Pays des Merveilles toujours pour après demain. Le mirage de la réussite collective européenne qui se résume à : une belle affaire financière pour quelques uns.

                                  11/ L’habitude des générations en cause de vous faire la morale tout azimut. Alors qu’une majorité d’individus de ces générations n’ont pas acquis vos niveaux de compétences et ont eu des chances (ou opportunités) que vous-mêmes n’avez pas eu parce que la société n’est pas dynamique. A ce propos, « chantecler », le premier commentateur fait plaisir à lire. çà nous change un peu des « conneries » habituelles des cinquantenaires et autres.

                                  Voilà, je pourrais continuer mon inventaire à la Prévert.

                                  Bravo encore pour le joli bazar qu’un tel article peut mettre. Et vous avez raison, il faut toujours examiner les données de près. Mais « cotiser à vide », demande des encouragements. Donc pendant qu’on tape sur les « salauds de 68 », on continue à cotiser. Quant au PS, c’est un parti de droite qui cherche à définir une position de droite à gauche.

                                  Vous savez, je vois la ligne politique comme une ligne brisée faites de pliures. Si vous repliez les lignes vous avez Sarko et Ségo ensemble leur partis se recouvrent partiellement. Pasqua/De Villiers et Chevènement. Villepin et Fabius. Bayrou et DSK. Le Pen et les gauches anti-libérales. Ainsi vu, on comprend mieux comment on pouvait voter communiste hier et frontiste aujourd’hui. Certains se cherchent, comme Fabius. smiley

                                  Il faut avoir de la Géométrie aurait dit Platon. smiley


                                  • Guy Morant 9 novembre 2006 22:44

                                    Merci pour ce commentaire, qui restera sans doute le dernier. J’ajouterai seulement que la génération 68 n’a pas le monopole du cynisme, et que nous payons toujours, en dernière analyse, notre propre aveuglement. Autrement, je me joins à la plupart de vos remarques.


                                  • serriere (---.---.191.132) 10 novembre 2006 19:02

                                    Bonjour Monsieur Guy Morant Je suis l’éditeur du site www.agetimeseconomie.com et j’aimerais reprendre votre texte sur les Baby boomers pour le diffuser à nos lecteurs. Est-ce possible ? Frédéric Serrière www.agetimeseconomie.com [email protected]

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