• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Médias > Impostures, de Robert Faurisson et Élizabeth Teissier à BHL

Impostures, de Robert Faurisson et Élizabeth Teissier à BHL

Comment est-il possible que certaines personnes parviennent à garder une apparente crédibilité dans les médias, alors que leur imposture saute aux yeux de ceux qui s’y intéressent ?

Je propose quelques méditations sur Bernard-Henri Lévy, le mètre-étalon de ce problème, en examinant l’attitude des communautés universitaires sur deux autres « cas » : Robert Faurisson et Élizabeth Teissier.

Je voudrais parler ici de la différence assez étonnante qu’il peut y avoir entre la présence et la légitimité d’une personne dans les médias, et ce qu’en pensent "ceux qui s’y connaissent". Je m’explique : ayant eu le loisir d’étudier un peu la philosophie, on m’a plusieurs fois demandé ce qu’il "se disait" au sujet de Bernard-Henri Lévy. Je ne jouis absolument pas d’une quelconque autorité qui ferait de mon jugement sur l’oeuvre de BHL quelque chose d’intéressant en soi, il s’agissait juste de savoir, pour ceux qui me le demandaient, comment est considéré l’homme dont on dit tant de bien, et qui est partout, tout le temps à la télé et dans les journaux, et dont néanmoins on entend parfois tant de mal.

La réponse est rien. A l’université, et pour ce que j’en sais, on n’en dit rien.

J’ai évoqué une fois BHL auprès d’un de mes professeurs, d’une manière indirecte (en parlant d’un texte de Deleuze, reproduit entre autres sur Acrimed, texte qui a connu une seconde vie sur internet) lors d’une discussion un peu relâchée, et il a confirmé ce que je pensais : on n’en parle pas, parce que BHL n’a rien fait, rien produit qui mérite qu’on s’y attarde, même lorsque le prof "sort" du cours proprement dit, qu’il divague un peu, jamais il ne l’évoquera.

Et cela parait normal : des personnes occupées à étudier les auteurs et participer aux débats de leur discipline n’ont pas que cela à faire que de perdre du temps avec des auteurs sans oeuvre, fussent-ils omniprésents dans les médias.

Toute proportions gardées, mais sur un plan comparable, les hésitations de Pierre Vidal-Naquet à se saisir de la question du négationnisme de Faurisson sont intéressantes.


Robert Faurisson

Rappelons quelques faits :

La négation de la Shoah ne nait pas avec Faurisson, mais lorsque la tribune de ce dernier est publiée dans Le Monde, sa thèse obtient une publicité importante. Même si la tribune ("Le Problème des chambres à gaz, ou la rumeur d’Auschwitz", Le Monde, décembre 1978) est accompagnée de textes la réfutant, il reste que l’homme qui suit l’actualité mais qui ne s’intéresse que rapidement ou superficiellement à ce sujet peut se sentir un peu perdu, incertain sur la question, en particulier si on considère que Faurisson n’est pas totalement isolé et reçoit quelques soutiens (par exemple, mais pas uniquement, un papier de Pierre Guillaume dans Libération). Vidal-Naquet, donc, affirme avoir hésité à se saisir de ce sujet dans l’introduction à Un Eichmann de papier - Anatomie d’un mensonge (c’est moi qui met en gras et qui coupe ; voir le lien pour le texte intégral) :

J’ai longtemps hésité avant de répondre à l’amicale demande de Paul Thibaud [...] et d’écrire ces pages sur le prétendu révisionnisme, à propos d’un ouvrage dont les éditeurs nous disent sans rire : « Les arguments de Faurisson sont sérieux. Il faut y répondre. » Les raisons de ne pas parler étaient multiples, mais de valeur inégale. Historien de l’Antiquité, qu’avais-je à faire dans une période qui n’était pas « la mienne » ? Juif, n’étais-je pas trop directement intéressé, incapable d’une totale objectivité ? Ne fallait-il pas laisser le soin de répondre à des historiens moins concernés ? Enfin, répondre, n’était-ce pas accréditer l’idée qu’il y avait effectivement débat, et donner de la publicité à un homme qui en est passionément avide ?

[Vidal-Naquet répond aux premiers arguments]

C’est la dernière objection qui est en réalité la plus grave. Il est vrai qu’il est absolument impossible de débattre avec Faurisson. Ce débat, qu’il ne cesse de réclamer, est exclu parce que son mode d’argumentation- ce que j’ai appelé son utilisation de la preuve non ontologique- rend la discussion inutile. Il est vrai que tenter de débattre serait admettre l’inadmissible argument des deux « écoles historiques », la « révisionniste » et l’« exterminationniste ». Il y aurait, comme ose l’écrire un tract d’octobre 1980 signé par différents groupes de l’« ultra-gauche », les « partisans de l’existence des ’"chambres à gaz" homicides » et les autres, comme il y a les partisans de la chronologie haute ou de la chronologie basse pour les tyrans de Corinthe, comme il y a à Princeton et à Berkeley deux écoles qui se disputent pour savoir ce que fut, vraiment, le calendrier attique. Quand on sait comment travaillent MM. les révisionnistes, cette idée a quelque chose d’obscène.

[...]

Du jour ou Robert Faurisson, universitaire dûment habilité, enseignant dans une grande université, a pu s’exprimer dans Le Monde, quitte à s’y voir immédiatement réfuté, la question cessait d’être marginale pour devenir centrale, et ceux qui n’avaient pas une connaissance directe des événements en question, les jeunes notamment, étaient en droit de se demander si on voulait leur cacher quelque chose.

[...] Répondre comment puisque la discussion est impossible ? En procédant comme on fait avec un sophiste, c’est-à-dire avec un homme qui ressemble à celui qui dit le vrai et dont il faut démonter pièce à pièce les arguments pour en démasquer le faux-semblant.

 

Vidal-Naquet, historien respecté, craint de donner encore plus de publicité à une thèse qui en a déjà eu trop, de la faire entrer dans le champs universitaire, académique (de faire exister le débat), malgré lui. La thèse négationniste n’est évidemment pas comparable en terme d’importance à la vie médiatique de M.Lévy, mais le mécanisme d’évitement du débat est le même.

Pierre Bourdieu fait d’ailleurs référence au même argument, justement au sujet de BHL (voir par exemple cette vidéo, extrait d’un film de Pierre Carles : "Discuter avec Bernard-Henri Lévy [...], je n’en ai aucune envie. D’ailleurs ça lui ferait tellement d’honneur, il en tomberait malade. [...] Il m’a supplié cent fois. [..] C’est très arrogant mais c’est vrai").

Si BHL n’existe pas, à l’université, ce n’est donc pas seulement parce qu’il n’a rien fait qui ait la moindre importance (cela serait donc seulement un peu de temps perdu), mais aussi parce qu’en parler, même pour en dire du mal, pourrait laisser à penser qu’il y a débat, qu’il s’agirait peut être d’un auteur controversé. Ca lui donnerait une existence, et c’est déjà trop.

La fin du texte de Vidal-Naquet évoque un autre problème : Faurisson ne respecte même pas la méthodologie de sa discipline, il n’est pas honnête et agit en véritable sophiste. Le combattre est donc long, fastidieux et franchement chiant. Et même en s’astreignant à un tel travail, il n’est pas certain que cela permette à l’homme qui suit l’actualité (qui est spectateur des médias) mais qui n’a pas énormément de temps à consacrer à une affaire particulière, ou les compétences pour en juger, de se forger à une opinion solide. C’est ce qui s’est passé à mon avis au sujet de la thèse en sociologie d’Élizabeth Teissier.

 

Élizabeth Teissier

Élizabeth Teissier est une astrologue qui est apparue souvent dans les médias (presse et télé). Les horoscopes et les livres de prédiction ont fait sa fortune, et l’indigence absolue de la presse féminine a été sa meilleure alliée. Ses "prédictions" ont à peu près la valeur qualitative et la certitude d’une partie de pile ou face. Ses méthodes relèvent du charlatanisme pur et simple, cela a été montré et démontré (par exemple ici), toute la beauté du jeu, et le gros du travail, consistant à faire croire que les prédictions de l’année précédente se sont révélées exactes.

Mme Teissier, donc, a été présenté une thèse de sociologie intitulée Situation épistémologique de l’astrologie à travers l’ambivalence fascination-rejet dans les sociétés postmodernes, en 2001. Après quoi elle a reçu le titre de docteur en sociologie, malgré l’intervention de nombreux sociologues, scientifiques et philosophes qui dénonçaient la mascarade que fut cette soutenance.

Là encore, difficile de savoir qu’en penser, pour celui qui a suivi superficiellement l’affaire. D’un côté des "remous", des critiques parfois très dures venant de nombreux universitaires, de l’autre, la dénonciation d’un procès en sorcellerie, de la meute qui s’acharne sur une personne isolée, par exemple dans le Figaro :

Le petit monde de la sociologie se met en effervescence, les pétitions circulent et les signataires s’empressent d’exprimer leur indignation, sans se soucier un instant du contenu de la thèse. Certes, l’auteur n’est pas une inconnue du grand public, mais est-ce suffisant pour proclamer, avant de lire, ne serait-ce qu’une page de sa thèse, la supercherie ? Sans oublier que ce travail a subi toutes les étapes nécessaires de la procédure ; que le jury a été présidé par l’un des plus grand psycho-sociologues de notre époque, Serge Moscovici.

On entend tout et son contraire, et nous voilà bien avancés. Il suffirait pourtant de lire l’analyse de la thèse (signée par des noms respectés. Si l’argument d’autorité peut encourager à aller lire...) pour être absolument fixé : je défie quiconque, qui aurait au moins de vagues notions de ce en quoi consiste la sociologie, de lire ce commentaire détaillé et rigoureux et de persister à hésiter.

Au final, malgré cette analyse remarquable, Mme Teissier est toujours dans les médias comme chez elle, et (à ma connaissance) jamais les journaux qui ont publié les textes qui l’ont défendu n’ont eu à s’en excuser ; la scociologie et l’université n’en sortent pas grandies (il y aurait beaucoup à dire sur le circuit de validation, et les personnes responsables de cette catastrophe) et on reste sur le statu quo médiatique, aussi imbécile soit-il.


Bernard-Henri Lévy

BHL profite exactement du même mécanisme qui permet à Élizabeth Teissier de s’en tirer sans déshonneur.

(Je passe sur les Nouveaux philosophes, création médiatique dont est coupable BHL, parce que l’histoire est assez connue, par paresse et aussi parce que cet article est déjà beaucoup trop long. Voir les articles Nouvelle philosophie et Contre la nouvelle philosophie sur Wikipédia. Je signale seulement que le livre Contre la nouvelle philosophie se croise très souvent chez les bouquinistes et offre un descriptif détaillé et précis des actions qui ont permis à BHL d’obtenir dans les médias le statut dont il profite encore)

Les médias semblent avoir besoin de polémique, et pour cela n’ont qu’à opposer une opinion à une autre, et tant pis pour l’impression générale confuse du "spectateur" après tout ça. Sur un air faussement objectif et impartial, ils peuvent renvoyer dos à dos les hagiographes et les critiques (quand les critiques sont évoqués, ce qui est bien rare, et qui n’arrive presque jamais à la télé), sans se soucier une seconde de la vérité de ce qui est dit ni du relativisme évident de cette position. BHL est le symbole éclatant de la faillite intellectuelle des médias.

Dans le cas de Faurisson, sans doute à cause de la gravité du sujet, le débat a été mené "jusqu’au bout", et pour le dire vite il est assez aisé de savoir qui dans cette histoire sont les faussaires et les menteurs (à tel point que les thèses négationnistes ont été criminalisées, et que le terme négationniste soit même devenu l’insulte suprême, et qu’il suffise d’une insinuation pour rendre infâme un adversaire, mais c’est un autre problème). Mais pour ce qui est des autres cas, de presque tous les sujets dont se saisissent les médias, la vérité n’a pas d’importance, il y a seulement un agenda à tenir, une fois que le "potentiel polémique" d’un sujet est épuisé, on passe au suivant. Cela permet à quelqu’un comme BHL de s’en sortir, avec seulement comme supporteurs une (grosse) poignée de journaliste intéressés et haut placés, contre le reste du monde.

Deleuze l’affirmait déjà avec un grande force il y a plus de 30 ans (voir le texte, déjà mis en lien plus haut) et depuis rien n’a changé. Le seul espoir vient d’internet, qui donne au "reste du monde" bien plus de force, relativement à la main-mise des amis de BHL sur les médias traditionnels ; et dans lequel la notion d’agenda du débat imposé par les médias est anéantie.

Le destin de BHL est donc lié à celui des médias traditionnels (dans ce que cette expression peut signifier de pire) et il est probable que ceux qui ne sont informés à son sujet que par ces médias continueront longtemps à n’y rien comprendre.



Voir aussi : l’énorme dossier récapitulatif L’imposture Bernard-Henri Lévy du Monde Diplomatique.

Moyenne des avis sur cet article :  4.2/5   (25 votes)




Réagissez à l'article

32 réactions à cet article    


  • Massaliote 10 juillet 2009 10:59

    BHL est le porte-parole officiel de la gauche-caviar-cosmopolito-merdiatique. Celui qu’on met en avant quand on veut expliquer aux gogos que nous sommes CE QU’IL CONVIENT DE PENSER. En fait il est le porte-voix du « Ministère de la Pensée » (UNIQUE ET INIQUE).


    • Le Hobbit Reporter Le Hobbit Reporter 10 juillet 2009 13:47

      et de la droite cassoulet ! smiley
       smiley


    • Gollum Gollum 10 juillet 2009 11:58

      C’est une règle générale de nos sociétés de mettre en lumière les incompétents et de laisser dans l’ombre les autres. Du moins dans les disciplines qui remettraient en cause le paradigme dominant. 

      Pour ce qui est de l’économie et des sciences classiques, ça se discute... il y aurait beaucoup à dire..
      En ce qui concerne l’astrologie, tous les astrologues compétents savent pertinemment que Teissier n’est même pas capable de publier un bouquin avec des thèmes montés correctement. Quant à ses interprétations..
      Par contre on ne parlera JAMAIS du bilan prévisionnel considérable d’André Barbault prévoyant plusieurs décennies à l’avance un tournant pour le monde bolchévique en 1989, ni de sa prévision, là aussi plusieurs années avant les subprimes, d’une crise économique de grande ampleur pour les années 2010.. Sans compter le reste. Ni des statistiques de Gauquelin qui ont provoqué de véritables cauchemars chez les Rationalistes, accréditant une tendance forte de Mars à être prééminents dans les thèmes de sportifs, etc...
      Il y a aussi les statistiques récentes de Didier Castille montrant que l’on a tendance à naître autour des anniversaires de ses parents..

      Mais le monde moderne refuse l’astrologie parce qu’elle remet en cause la thèse absolument fondamentale pour sa survie, du mythe du progrès. Nos ancêtres ne pouvant être que d’ignorants primitifs...

      Seule une catastrophe planétaire nous débarrassant de nos pseudo-élites permettra à d’autres savoirs d’émerger..

      Quant à BHL et son regard arrogant de petit prétentieux, il m’indiffère...

      • Gollum Gollum 10 juillet 2009 13:51

        Merci de la réaction débile à laquelle je m’attendais. Il y en aura d’autres...


      • appoline appoline 10 juillet 2009 19:37

        @ Miragne,

        Laissez donc votre boule de cristal de côté, elle vous induit en erreur. Nous allons effectivement vivre un grand déséquilibre dans les mois qui viennent. Le savoir que les Esséniens ont transmis n’est apparemment pas arrivé jusqu’à vous quant à Obama, il se tient encore debout car telle est la volonté des élites dans le cas contraire, il prendra une balle perdue.


      • Gabriel Gabriel 10 juillet 2009 14:17

        @ Miragne

        Car bien entendu, l’homme n’est pas maître de son destin.

        Certes mais il possède le libre arbitre et une conscience. A lui de s’en servie à bonne escient


        • Senatus populusque (Courouve) Courouve 10 juillet 2009 15:10

          « Comment est-il possible que certaines personnes parviennent à garder une apparente crédibilité dans les médias, alors que leur imposture saute aux yeux de ceux qui s’y intéressent ? »

          Excellente question à poser aux représentants et dignitaires des religions monothéistes.

          http://laconnaissanceouverteetsesdetracteurs.blogspot.com


          • bob 11 juillet 2009 11:10

            @ courouve,

            AH oui, les affreux cathos, par contre, vive les sectes et les pseudos associations secretes qui pretendent reglementer la vie des citoyens.


          • Senatus populusque (Courouve) Courouve 11 juillet 2009 11:19

            « Vivent les sectes »

            Pas pour moi ; mais reconnaissez que les religions établies sont de plus grande envergure.

            « Ce n’est plus ni aux genoux d’un être imaginaire, ni à ceux d’un vil imposteur, qu’un républicain doit fléchir ; ses uniques dieux doivent être maintenant le courage et la liberté. Rome disparut dès que le christianisme s’y prêcha ; et la France est perdue s’il s’y révère encore. »
            Marquis de Sade, « La philosophie dans le boudoir », V, Français, encore un effort si vous voulez être républicain, La religion, Paris : Gallimard, 1998, édition Jean Deprun.


          • bob 12 juillet 2009 21:46

            @ Courouve

            Pouvez vous me rappeler ou a fini le marquis de Sade s’il vous plait ?

            Par ailleurs, il est plus interessant de juger une societe dans l’etat actuel que de chercher une histoire que l’on ne connait que partiellement. L’envergure des sectes est relativement importante : sachez que certaines ont d’ailleurs investi des villes sans que des anti-cathos ne s’en formalisent. Il est par ailleurs surprenant que vous demandiez le respect des lois concernant les religions traditionnelles mais que vous vous trouviez assez latitudinaire en ce qui concerne des organisations dont le secret masque mal des activites trop souvent illegales.

            Enfin, merci pour l’orthographe, je me rappelerai a vos bons souvenirs lorsque vous en ferez une.


          • paul muadhib 15 juillet 2009 10:38

            Salut et merci du lien..


          • Senatus populusque (Courouve) Courouve 10 juillet 2009 15:18

            Il n’est pas exact qu’il soit impossible de discuter avec Faurisson ; René Rémond et Vidal-Naquet l’ont fait, le second en prétendant le contraire.


            • Senatus populusque (Courouve) Courouve 10 juillet 2009 15:22

              Vidal-Naquet n’était pas un modèle de méthode, et sa thèse selon laquelle ne pas croire aux chambres à gaz serait équivalent à affirmer que la Lune est en fromage de Roquefort est absurde.

              Un exemple d’esprit de faux a été donné par cet historien quand il expliquait, à propos d’un point que les écrits de Faurisson lui avaient permis d’éclaircir : « C’est ce que j’ai écrit, et cru, en 1981, mais, renseignement pris, j’avais tort » (Les Assassins de la mémoire. 1987, p. 202, note 2). Par ailleurs P. V.-N. employait dans cet ouvrage des expressions curieuses, bien propres à autoriser un débat, comme « chambres à gaz imaginaires ou n’ayant pas fonctionné » (p. 203, note 12), ou encore « il y a eu des chambres à gaz imaginaires » (p. 219, note 44).


              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 10 juillet 2009 15:26

                En décembre 2001, puis en octobre 2002, des associations juives et anti-racistes ont demandé le retrait des Quid 2002 et Quid 2003, sous prétexte qu’ils signalaient sur une demie colonne l’existence de révisionnistes, en France et à l’étranger, et donnaient, parmi vingt autres chiffres, l’estimation du nombre des victimes par Robert Faurisson pour Auschwitz-Birkenau : « 150 000 en tout (dont environ 100 000 Juifs, la plupart morts du typhus) ».

                Cette estimation fermait une fourchette qui s’ouvrait avec l’estimation haute de 9 000 000 (Nuit et brouillard, 1955), le Quid proposant pour sa part le chiffre de 1 200 000. (29). Les éditions Robert Laffont avaient pris l’engagement de supprimer la mention contestée, engagement tenu sur www.quid.fr mais non dans le Quid 2003 imprimé, d’où la publication, le 7 novembre 2002, d’un communiqué d’excuses auprès de la Licra, de J’accuse-AIPJ, du Consistoire Central, de l’UEJF et de Mémoires 2000. Il ne s’agissait pas pour ces associations de faire parler d’elles, mais bien d’empêcher, de verrouiller, l’accès du public aux éléments apportés par les révisionnistes.

                Mais la dispersion des estimations subsistantes, de la plus haute, précitée (9 000 000, Nuit et Brouillard, 1955), à la plus basse, 630 000 à 710 000 (Pressac/CNRS, 1993-1994), ne facilitera pas la clôture du débat.


                • franck2009 10 juillet 2009 17:51

                  J’ajoute que le procédé qui consiste à attaquer les révisionnistes sous le prétexte plus général de dénoncer les impostures en amalgamant Faurisson, Tessier et BHL est malhonnête intellectuellement. Voilà à quoi en sont réduits les falsificateurs de l’histoire que sont les néo-libéraux et leurs affidés sionistes.


                • Hieronymus Hieronymus 10 juillet 2009 15:41

                  Bonjour
                  le sujet de votre expose est l’imposture
                  alors pour cela vous extirpez 3 exemples que vous pensez que tout le monde approuvera, ce faisant vous procedez a un amalgame un peu trop facile et surtout casse-cou..
                  - passons rapidement sur le cas BHL, narcissique de la capitale, raseur de premiere, finira aux oubliettes de l’histoire, rideau !
                  - mais prenons Elisabeth Tessier, que visez vous sa personne ou l’astrologie en general ? d’aucuns vous retorquerons que l’astrologie c’est tres serieux, cela dit Mme Tessier n’est sans doute pas la meilleure personne a meme de la representer..
                  - maintenant Faurisson, tout de suite vous tombez ds le travers habituel, il ne nie pas la Shoah mais l’existence des chambres a gaz, ce n’est pas du tout pareil..
                  personnellement puisque le sujet de votre article est l’imposture, je rangerais plus volontiers sous cette rubrique la loi Gayssot qui pretend nous dicter ce que nous avons le droit de penser ou non, et effectivement interdit a Faurisson d’exposer son point de vue..
                  cordialement


                  • Mkd Markadet 10 juillet 2009 19:38

                    Je ne crois pas que vous ayez bien compris ma démarche, et le cheminement de mon texte. Je parle avant tout de BHL, et pour tenter d’expliquer les mécanismes qui mènent un homme (dont je sais, par ma formation en philosophie, qu’il est un imposteur) à avoir une telle place dans les médias, je prends deux exemples.

                    - Faurisson pour citer les arguments de Vidal-Naquet pour ne pas se « compromettre » à discuter les thèses de Faurisson, qu’il estime être malhonnête et à la marge de sa discipline (par ses méthodes). Cela pourrait expliquer pourquoi les philosophes ne prennent pas la peine de parler de BHL, sauf exceptions comme Deleuze, dans un texte que je mets en lien.

                    - Teissier pour montrer que malgré un travail de démystification important (voir le lien que je donne vers « l’analyse de la thèse ») et les protestations d’un nombre très important de sociologue, celui qui ne fait que suivre d’un oeil distrait l’actualité dans les médias aura l’impression que l’ « affaire Teissier » est embrouillée, compliquée, et qu’elle a ses pro et ses anti. Autant dire qu’il suspendra son jugement, ou qu’il restera sur ses préjugés. En cela, parce qu’ils n’ont pas été capable de rendre compte de ce que sait toute personne qui a pris le temps de lire l’analyse de la thèse, les médias manquent à mon avis lourdement à leur devoir.

                    Une remarque pour terminer, qui ne vous est pas directement adressée : je regrette vivement que les citations dans mon texte (Vidal-Naquet, puis une citation plus courte du Figaro) n’apparaissent pas telles que dans l’éditeur de texte d’Agoravox. Dans l’éditeur, les citations étaient déportées sur le côté et leur caractère de citation était évident, si bien que je n’ai pas mis de guillemets. Dans le texte publié, tout parait mélangé et j’imagine que ça doit rendre la lecture un peu pénible. J’ai cherché à faire cette correction, mais il semble qu’il soit impossible de modifier un texte publié...


                  • Hieronymus Hieronymus 11 juillet 2009 03:34

                    @ l’auteur
                    effectivement a lire votre expose, la distinction
                    entre passages cites et ecrits propres semble etre gommee
                    ce qui peut nuire a la bonne comprehension de votre pensee

                    sur Faurisson et ses travaux, je pense qu’on peut utilement relire ceci :
                    http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/non-le-discours-de-jean-marie-le-53935?debut_forums=100#pagination_forums
                    les commentaires d’un certain Zoumzoum sont eloquents ainsi :
                    http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/non-le-discours-de-jean-marie-le-53935?debut_forums=100#forum2062796
                    laisse bcp a reflechir et a mediter
                    les faussaires (et imposteurs) ne sont pas forcement ceux que l’on pense a priori
                    cordialement


                  • Krokodilo Krokodilo 10 juillet 2009 16:28

                    Les médias participent à ce phénomène, par exemple en persistant à mettre des horoscopes !


                    • appoline appoline 10 juillet 2009 19:51

                      @ Krokodilo,

                      Le plus affligeant est que la masse se jette dessus pour voir à quelle sauce elle va être mangée.


                    • Jack Nico 10 juillet 2009 17:12

                      A l’auteur, votre amalgame entre le clown BHL, une sous merde médiatique , et un historien a mes yeux plus que crédible, rend votre prose inepte !

                      osez affronter Faurisson en débat , osez dire qu’il a tort en apportant des preuves, mais non vous en êtes incapable , car vous savez trop bien que Faurisson dit vrai !


                      • Dzan 10 juillet 2009 18:35

                        Faurisson le Revisioniste qui crache sur la résistance, je me garderai bien de citer où on peut lire son vomi.

                        Quand à Teyssier, quand on tape à sa porte elle demande « qui est là, » Bonjour la voyance ;

                        Mais a tout prendre, je préfère Teyssier que le suppot de la Solution Finale.



                        • King Bounty 10 juillet 2009 18:56

                          pour ce qui est de faurisson et tessier c est limpide : empecher le premlier de s exprimer crédibilise son discours !
                          pour tessier c est encore plus simple , ca participe du meme principe que la religion : l univers gravite autour du singe humain !
                          et a la reflexion bernard henry ce n est pas plus compliqué !
                          Le sionisme est la doctrine officielle de l occident rapport a ce qu il a fait aux juifs en 40
                          En core une question docteur ???


                          • Le péripate Le péripate 10 juillet 2009 19:54

                            C’est une attaque en gros sabots. Le « crime » des Nouveaux philosophes est d’avoir démonté fascisme et communisme, avec plus de vingt ans de retard sur bien d’autres qui avaient compris bien avant.
                            Ils sont la chance de la gauche en France, mais bien sûr néocommunistes et néofascistes ne leur pardonnent pas.
                            Alors un petit amalgame prétendument à caractère universitaire, BHL= Faurisson+ Elisabeth Tessier.
                            Petit.


                            • BMKOVAC BMKOVAC 10 juillet 2009 21:02

                              Vous oubliez Minc, Attali, Ferry, Julliard, Filquencrote, etc... Ils y en a un wagon. Plus tout ces économistes, sociologues, politiologues, qui se prennent eux aussi pour des philosophes et des prophètes , qui se sont trompés toute leur vie avec leurs prédictions leurs analyses. Ils avaient tout prévu sauf ce qui se passe aujourd’hui Tous des voyants


                              • paul 11 juillet 2009 08:01

                                L’article montre bien l’imposture médiatique dont profitent les 3 auteurs en question ,sur le plan
                                intellectuel -encore que ce mot soit inadapté pour Teyssier .
                                Mais il n’aborde pas la question de leurs réseaux qui leur permet d’avoir cette surface médiatique .C’est particulièrement vrai pour bhl que personne ne prend au sérieux mais dont
                                le moindre propos, le moindre écrit, bénéficie d’une large publicité : notamment dans la presse
                                dite de gauche . Question trop délicate ? 


                                • chmoll chmoll 11 juillet 2009 09:25

                                  barbie domsbale, a dit un jour chez MOF, je ne veut pas me reproduire

                                  ouf !!!!


                                  • bob 11 juillet 2009 11:07

                                    Monsieur,

                                    Si BHL a etudie la philosophie, cela ne le force pas a ecrire un ouvrage ayant trait a cette matiere. Meme si le personnage est detestable dans ses prises de positions extremistes, la democratie dans laquelle nous nous trouvons l’autorise a publier les ouvrages qu’il souhaite et ce meme s’ils ne sont pas particulierement pertinent avec les enseignements dont il se reclame.
                                    Faurisson n’a jamais ete negationniste mais revisionniste. S’il semble que vous confondiez les deux, ces deux termes regroupes des pensees bien distinctes. Par ailleurs, appeler sophiste un homme qui demande un debat ou un supplement d’informations est tout simplement inapproprie.
                                    En ce qui concerne, Elisabeth Tessier, vous soulignez avec raison la corruption dans le milieu universitaire, sujet tabou et violemment rejette par les professeurs.
                                    Par simple polemique, je rappelerai la grande proximite entre Mitterand et ses reseaux avec cette personnes, y-a-t-il une relation de cause a effet ?


                                    • Pie 3,14 11 juillet 2009 11:29

                                      Dès que le nom de Faurisson est cité la petite troupe des négationnistes d’Agoravox accoure en rangs serrés Courouve en tête.

                                      Ils nous jouent toujours la même partition, celle du pauvre historien lucide injustement persécuté par l’Etat et les sionnistes ( pour ne pas dire plus) qui empèchent le nécessaire débat sur une question peu étudiée.

                                      En réalité Faurisson n’est pas historien, ses écrits ont été réfutés par les historiens de métier dès leur parution, le sujet est bien connu des universitaires et a fait l’objet de milliers de parutions.

                                      Tout cela a déjà été dit et démontré sur des dizaines de fils sur Agoravox.

                                      Le problème est que les forum n’ont pas de mémoire ( qui va lire les vieux fils ?), ce sont de merveilleux vecteurs de rumeurs et propagande. Il suffit d’être là, tout les jours et de râbacher le même discours , il y a une prime à la persévérance, vos détracteurs se lassent et vous restez seul en lice.
                                      Cela explique pourquoi la culture d’extrème-droite est si présente sur Agoravox.Les retraités frontistes vissés devant leur écran finissent par lasser les autres intervenants qui désertent le site et leur laissent un boulevard.

                                      Plus que jamais le journalisme « citoyen » n’existe pas.




                                      • franck2009 11 juillet 2009 13:01

                                        Pas l’ombre d’un argument....De la Shoah par balles ( blog d’Edouard Husson ), aux chambres à gaz en passant par les multiples contradictions du camp des affirmationistes...il y aurait pourtant matière à reflexion : Sur l’Histoire, sa nature, sur l’historiographie, la récupération & naissance des idéologies. Ici, l’idéologie néo-libérale des vainqueurs. Se concentrer sur Faurisson est la réussite du camp d’en face, nous vous faisons crédit de cet hold-up commis sur le dos des victimes de la seconde guerre mondiale...


                                      • franck2009 11 juillet 2009 13:11

                                        Sur le journalisme<< citoyen >>, maintenant...

                                        Vous confondez les genres. Il ne s’agit pas sur internet de singer ’ les journalistes ’, de faire du ’ journalisme ’....quel vilain mot synonime de manipulation, propagande.

                                        Non, sur internet les gens communiquent entre-eux et font confiance à l’intelligence de leurs interlocuteurs. Vous voyez que vous êtes trés éloigné de cet univers là.

                                        L’esprit critique n’étant pas votre fort, nous comprenons que vous retourniez à la lecture de vos quotidiens et à l’écoute de vos médias préférés : TF1, LCI, France Inter....

                                        *

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Mkd

Mkd
Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès