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Les jeux dangereux de la BCE. L’argent et le temps valent zéro à ses yeux

La majorité fait-elle la vérité ? Mr Draghi, président de la Banque Centrale Européenne, aligne en cette rentrée économique 2014 toute une série de nouvelles mesures pour contribuer au redressement de l’économie poussive de la zone euro, avec une nouvelle fois des marchés euphoriques qui ont approuvé et applaudi. On verra dans cet article que la vision court terme des marchés financiers qui bénissent la BCE à chaque intervention, masque la dure réalité qui pourrait se présenter à nos yeux et à nos porte-monnaie dans quelques années, en réaction à une politique toujours plus accommodante, toujours plus orientée vers des assouplissements monétaires censés faciliter le crédit, la croissance, la remontée de l’inflation, l’assainissement des bilans bancaires, la fluidité des liquidités, tout cela accompagné du principal taux directeur à zéro (0,05% pour être précis) qui définitivement donne acte à la gratuité de la monnaie banque centrale.

Je vais essayer dans cet article de voir quelles (in)cohérences se dégagent de toutes ces mesures, bien évidemment non évaluées par les marchés, car je n’imagine pas un instant que ces mêmes marchés réagissant au quart de seconde à ces annonces, aient pu faire une analyse fouillée en prenant un peu de recul.

 

La force de frappe

Elle a frappé fort, très fort selon certains, pour en autres contrarier les anticipations déflationnistes des agents économiques, éviter toute panique, et démontrer que l’institution assoie sa suprématie à travers un homme capable de maintenir la barre d’un navire en détresse nommé « Europe  ». Un navire qui prend l’eau de toute part, où tout se fissure, où il faut tout faire, tout entreprendre pour l’empêcher de couler.

Fallait-il frapper si fort ? Oui répondront une majorité d’analystes. Il fallait surprendre positivement en montrant une audace toujours plus forte, une ambition réelle pour relancer une croissance européenne en berne. Rares sont ceux qui développent une critique appuyée à l’égard de cette politique. La majorité ne fait pas la vérité, et pas davantage la minorité. La vérité bien souvent est ailleurs. Les marchés applaudissent aujourd’hui, mais applaudiront-ils demain ?

Pour éviter tout délire lexical, je m’abstiendrai de citer les acronymes chers à nos argentiers, et utiliserai des mots simples comme « actif, dette, prêt, crédit ».

 

Pousser la corde ne sert à rien

Certaines théories économiques nous enseignent qu’une politique monétaire ne peut avoir une grande influence sur la croissance, car c’est comme « pousser sur une corde ». La BCE, avec la fixation des taux directeurs à zéro peut difficilement « pousser » l’activité économique, par contre elle peut la freiner en relevant les taux d’intérêts, restreignant ainsi le crédit, donc la consommation. On peut prendre aussi l’image de la fenêtre : on ouvre la fenêtre pour faire entrer un peu d’air chaud s’il fait meilleur dehors, mais la refermer ne refroidira pas la pièce. Dans le monde de la physique les phénomènes sont souvent asymétriques (exemple des phénomènes entropiques), et il en est de même en économie (si on augmente la pression fiscale on obtiendra certains effets ; la baisser de la même valeur n’annulera pas tous les effets produits. Exemple : augmentation du travail au noir).

Aujourd’hui, la BCE participe à faire émerger les conditions de retour de la confiance, rassure les acteurs économiques, lubrifie les mécanismes économiques et financiers avec ses injections massives de liquidités, mais ne peut aller plus loin (la BCE fait tout ce qu’elle peut mais ne peut pas tout). Pour qu’un ensemble de mesures soient efficaces, il faut bien souvent les associer, les entreprendre en même temps. Ainsi Mr Draghi ne cesse d’interpeller les états récalcitrants, les enjoignant à faire leurs réformes structurelles, à mener la politique budgétaire adéquate qui parallèlement à la politique monétaire produirait les effets attendus.

La politique budgétaire appartient aux états, et c’est à eux, eux seuls, de mener les réformes, l’Europe ne disposant pas d’un budget communautaire digne d’une zone monétaire commune. De ce point de vue il a certainement raison. Mr Draghi a donné du temps, un temps limité, une ressource qui se raréfie quand les phénomènes s’accélèrent ; aux états, et surtout à la France, de mettre à profit ce temps.

 

Les rachats d’actifs et la tuyauterie bancaire

Depuis quelque temps nous avions tous oublié un mot à la mode en 2008 « le mot titrisation » pas très facile à prononcer, dont on devine facilement la racine : « le titre ». Je titrise, tu titrises, nous titrisons, … Essayez de conjuguer, vous verrez, c’est un bon exercice. Redevons sérieux, la BCE a annoncé un programme de rachats de dettes privées pour soutenir le marché du crédit et à cette occasion on pourrait voir resurgir les processus de titrisation qui furent au cœur des polémiques lors de la crise de 2008-2009. Cela vous rappelle forcément quelque chose … les Subprimes …

Les banques vont donc construire autour d’elles une tuyauterie sophistiquée, ponctuée de nombreux points d’expertise pour faire sortir de leur bilan les crédits embarrassants, en confectionnant des paquets cadeaux attrayants, bien colorés, bien ficelés, qui après un transit vers une BCE généreuse devront attirer un marché qui n’aura vu que l’emballage sans se soucier des contenus. Les agences de notation qui ont failli dans leur jugement en notant « AAA » des produits toxiques, s’amuseront à noter ces paquets, séduites par les couleurs et les brillances, davantage que par les produits.

 

Malgré des incohérences manifestes, la planche à billet continue de tourner

Difficile de comprendre cette politique aux accents schizophréniques : d’un côté les banques ont dû renforcer leurs fonds propres, grâce à une restriction du crédit contribuant à l’allégement de leur bilan ; d’un autre côté la BCE sollicite les banques pour accorder davantage de crédits aux entreprises, à travers les opérations ciblées nommées T-LTRO et de rachats d’actifs (mince, j’avais dit que je n’utiliserai pas d’acronyme !). Les techniques différent mais en final la BCE fait tourner à plein régime la planche à billets, tout comme les Etats-Unis avec les opérations successives de « Quantitative Easing », car en rachetant des dettes privées elle permet aux banques de prêter à nouveau en créant de la monnaie.

Les banques ont bien évidemment intérêt à vendre du crédit. Plus elles en vendent, plus elles font de profits. Qui pourrait critiquer le boulanger de vouloir vendre toujours plus de baguettes ? Si la farine ne lui coûte rien, il pourra diminuer ses prix et en vendre davantage. Les banques vont donc avoir la possibilité de prêter à des entreprises avec en contrepartie l’accès à une matière première gratuite (liquidités banque centrale). N’est-on pas en train de marcher sur la tête ? La gratuité de l’argent banque centrale, une aberration économique que peu de gens réprouvent, entraîne le gaspillage et la gabegie d’une ressource certes illimitée en théorie, mais dont on doit entretenir une certaine rareté pour éviter tout effet indésirable tels que l’inflation, les bulles spéculatives, la déformation de la courbe des taux, l’emprunt d’état quasi-gratuit voire rémunéré sur le court terme (le prêteur accepte de perdre de l’argent en le confiant à des états impécunieux en quasi-faillite !), etc.

On a bien affaire à un système déviant dont on ignore le sens de la marche, la vitesse, privé de boussoles devenues inopérantes ou incapables de nous indiquer le Nord.

 

Les hommes oublient vite …

Aurait-elle oublié que la crise actuelle est née aux Etats-Unis avec les Subprimes, les excès de distribution de crédits aux particuliers, aux opérations massives de titrisation qui ont permis aux banques de se soustraire aux risques inhérents à leurs activités en arrosant le marché mondial de produits toxiques ? Certes, comparaison n’est pas raison, mais on sait très bien que de nombreux pays en Europe sont handicapés par la lourdeur des dettes aussi bien privées que publiques. On ne résout pas un problème de dette par de la dette supplémentaire, par une politique de fuite en avant.

 

Un jeu dangereux

Quel niveau de qualité pourra-t-on accorder à tous ces actifs inscrits au bilan de la Banque Centrale dans quelques années au moment venu de les revendre ?

Les états impécunieux et la BCE avancent en zone inconnue en transférant vers le sommet d’une pyramide (structures de contrôle et de régulation) toute une série de problématiques et vers la base (le peuple) un ensemble de risques financiers, vu qu’a à la fin des fins ce sera bien le contribuable qui paiera

1ère phase (lente) : Transfert des problèmes et des risques : entreprises ou particuliers è banques è état è BCE

2ème phase possible (rapide) : Transfert inversé des risques et des réparations : BCE è état è ménages.

Dans un premier temps les risques liés aux rachats d’actifs sont bien portés par la banque Centrale, mais comme toute entreprise elle peut faire face à des difficultés de gestion, à la dévalorisation de ses actifs, à un désintéressement envers ses produits installés en boutique et donc être en difficulté comptable quand bien même elle ait le pouvoir suprême de la création monétaire (je ne parle pas de faillite car une banque centrale ne fait pas faillite et ne disparaît pas). Ces dernières années nous ont enseigné que tout ce qui ne doit jamais arriver finit souvent par se produire : défaut d’un état, faillites bancaires, crise systémique. A la différence d’une entreprise qui peut disparaître, la pseudo-faillite ne serait vue que sous des aspects techniques et comptables, scellant une insolvabilité due à l’érosion de la valeur de ses actifs supérieure au montant de ses capitaux propres, et c’est là que le second temps arrive, avec l’intervention des états pompiers-actionnaires qui prendront soin de la recapitaliser. Mais avec quel argent, l’argent de qui ? Devinez …

 

Retour sur les taux à zéro

Je me suis déjà longuement exprimé sur la politique des taux bas, proches de zéro. Je vous renvoie à un article intitulé « L’étau des marchés et les taux à zéro des banques centrales ». Je dirai simplement que les taux à zéro constituent un vrai piège d’où il est difficile de sortir. Mme Yellen présidente de la FED déploie activement ses subtilités langagières pour préparer les marchés à cette éventualité.

 

Conclusion

La BCE a donné du temps aux états pour entreprendre leurs réformes, la France restant à la traîne alors que l’horloge tourne de plus en plus vite. Les montants en jeu dans cette nouvelle phase monétaire seront très importants et toutes les opérations en cours et à venir vont une nouvelle fois doper le bilan de la BCE qui avait dégonflé ces derniers mois. Preuve que rien n’a été résolu.

Rappelons que la BCE a deux missions principales : la stabilité des prix (contrôle de l’inflation autour de 2%) et la stabilité de la monnaie. La création monétaire au-delà des exigences purement économiques donc techniques, dictées par l’inflation et la croissance, peut mettre en péril la stabilité monétaire par des facteurs de divergence ou d’impulsion, en initiant des boucles de rétroactions positives (effets d’emballement) toujours difficiles à contrôler et à freiner. La BCE comme d’autres banques centrales joue les apprentis-sorciers en faisant tourner les planches à billets, en alimentant les mauvais circuits, ceux d’une finance jamais rassasiée, anesthésiée par tous ces euros qui crépitent en tombant du ciel, et nous réserve ainsi des lendemains bien incertains.

Rien de très grave aux yeux des marchés financiers toujours confiants dans cette fuite en avant, regardant l’écume sans analyser la vague, rassurés par toutes ces facilités monétaires et cet endettement sans limite censé faire croître des organismes gavés durant des décennies. Notre économie a vécu pendant 40 ans à crédit en ayant accumulé un amas de dettes qui le jour où les taux d’intérêts retrouveront le niveau d’avant crise fera le cauchemar des plus téméraires (4% environ, taux normal lorsqu’on fait 3 à 4% de croissance en nominal, ce que souhaite la BCE : 2% d’inflation + 1.5 à 2% de croissance)

A ce prix, la charge de la dette française, figée à ce jour, autrement dit les intérêts à payer, atteindrait 80 milliards d’euros annuel, plus de 4000 euros par foyer imposable ! A comparer avec les 8 euros mensuels promis pour le minimum vieillesse …

Dormez bien, tout est sous contrôle !

Alain Desert


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11 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 23 septembre 2014 15:42

    La science économique est affaire de spécialistes et nécessite a minima des statistiques fiables, du travail de compilation de données, des connaissances solides sur l’histoire et les théories, une grande intelligence.

    L’économie est aussi compliquée que la météo tant les paramètres qui sous tendent ses dynamiques sont nombreux et d’importance variable selon l’époque, certains même encore peu étudiés.

    Etant un citoyen lambda, j’ai lu avec intérêt l’article de l’auteur qui est principalement un article de constat teintée d’une critique de bon goût.

    Cependant le citoyen lambda digère mal le silence sur le discours dominant dans les médias dominants sur la déflation supposée pratiquement tous sur le mode : la déflation, c’est mal. Pourquoi ? Parce que cela ne correspond pas au prescription du FMI et des banques centrales. Re pourquoi ? Parce qu’à l’inverse de la déflation, l’inflation permet de contrôler l’évolution du pouvoir d’achat des citoyens, de diminuer la valeur de la dette en € constants, de gonfler la valeur brute du PIB, d’escroquer le citoyen sur ses économies en liquidités.

    En dehors du fait qu’une inflation à 0,5% n’est toujours pas une déflation, que ces 0,5% sont issus de données tordues et d’un panier de biens sévèrement sélectionnés pour lui faire dire ce qu’on le veut qu’il dise, que 80% des ménages subissent une inflation réelle bien supérieure de près de 5% d’après certains économistes, je ne vois pas en quoi maintenir la valeur d’une monnaie fondée sur la confiance serait MAL, bien au contraire, l’inflation organisée ou non est une escroquerie sur la monnaie.

    Les 0,5% de l’inflation officielles ne servent en définitives qu’à justifier les taux très bas des intérêts définis par les banques centrales et servant de base de calcul aux intérêts des obligations souveraines, c’est à dire des emprunts d’état.

    Tout l’équilibre économique des états développés reposent sur cette arnaque et c’est bien là qu’est le danger. Il suffit que les US remonte les taux d’intérêts pour que l’UE (mais pas seulement) explose.

    Est-ce cela qui est à l’origine de l’absurde alignement de Hollande et de l’UE sur la politique criminelle US ? Je ne le sais pas mais cela aurait au moins l’avantage d’être une explication compréhensible.


    • Daniel Roux Daniel Roux 23 septembre 2014 15:47

      Re-

      Je n’ai pas mentionné un autre intérêt de l’inflation, c’est l’imposition des plus-values.

      Une inflation de 3% par an sur 20 ans, si elle ne crée pas de plus-value réelle sur un bien immobilier par exemple, crée une plus-value imposable et donc un impôt prélevé sur... une illusion de plus-value.

      Encore une belle arnaque de l’état contre les citoyens.


    • alain-desert alain-desert 24 septembre 2014 08:13

      Bonjour,
      Merci pour votre réaction. Vous avez raison sur le rôle de l’inflation qui entame le pouvoir d’achat mais fait le bonheur des dirigeants.


    • Ruut Ruut 24 septembre 2014 06:52

      L’euro c’est du PQ en fait.
      Un peut comme le dollar.

      Par contre manquer de PQ c’est embettant, surtout lorsque nous avons la colique.
      Quoi qu’une bonne douche c’est aussi efficace.
      En fait le problème c’est surtout le manque d’eau.


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 septembre 2014 08:46

        Bonjour,
        Le rôle de la BCE n’est pas de s’occuper de l’économie réelle, c’est d’assurer la rente aux rentiers.
        La seule obligation statutaire de la BCE c’est de s’assurer que l’inflation ne dépasse pas les 2%.

        « L’inflation est l’euthanasie des rentiers » disait Keynes

        Ils ont donc inventé un machin, un indice, qui s’appelle NAIRU, c’est « le taux de chômage acceptable non accélérateur d’inflation ». On ne pas être plus clair ! Il y a un lien entre l’inflation et le chômage.


        Quand le chômage diminue, l’inflation augmente et cela ne convient pas aux financiers, qui perdent des sous. L’économie réelle ne doit donc pas s’agiter inconsidérément et créer des emplois.

        « Le NAIRU où pourquoi le chômage ne baissera jamais »

        Nous ne pourons sortir de ce cauchemar qu’en sortant de l’ UE, en revenant à la souveraineté et en rendant à la Banque de France son rôle de prêteur à taux 0% à l’ Etat et aux Collectivités locales.


        C’est l’article 123 du TFUE qui impose aux Etats les emprunts aux banques privées.

        « Les fonds vautours » cet article démontre que seuls les pays qui ont pris des mesures souveraines se sont sortis de la dette.

        • Laulau Laulau 24 septembre 2014 09:34

          Un article compliqué, à trop vouloir expliquer, on s’embrouille. L’auteur a raison de comparer l’économie avec la thermodynamique mais il n’en tire rien. Que constaterait un thermodynamicien de l’économie ?
          - Les banques centrales créent de la monnaie à l’infini et donc des dettes à l’infini.
          - Les états sont eux aussi endettés.
          - Il n’y a pas d’augmentation des prix qui éroderait ces dettes.
          On a donc une augmentation continue d’une masse monétaire inutile (elle ne joue pas son rôle d’échange dans le commerce).
          Mais qui détient cette gigantesque bulle de monnaie qui permettrait d’acheter plusieurs fois la production mondiale ?
          Je vous laisse deviner !


          • Dany romantique 24 septembre 2014 10:25

            Petit complément au lexique : l’argent qui vaut zéro -si l’on parle des taux d’intérêt- cela doit se comprendre avant tout par l’effet d’aubaine pour le système bancaire, qui refacture cet argent -qu’ils achètent sans intérêts- qui sont remis en jeu,avec des taux de crédit efficients ceux là, aux ménages et aux particuliers. Le système marche bien avec rente monétaire.Sauf que les acteurs sont des privés (BCE) et non plus des acteurs de l’intérêt général.

            C’est bien le système éternel (de la planche à billets tant décriée) par une nouvelle création monétaire, par tous les emprunteurs qui de fait crées la monnaie du jeu économique en souscrivant des crédits.
            La différence avec l’émission monétaire des banques centrales nationales d’autrefois réside dans le fait que le système est devenu intégralement privatisé au profit des banques mondialisées, au détriment du pilotage des investissements de l’Etat, d’une politique économique indépendante, du social, de l’outil de dévaluation qui est soustrait aux ministères des finances, etc... 
            L’arnaque en état de grâce.

            • howahkan Hotah 24 septembre 2014 12:19

              Il y a eu une guerre nucléaire, quelques hommes ont survécus...ils se sont dit on a du pognon, génial on va relancer l’économie...mais il n’y avait plus rien, alors ils sont morts de froid et de faim très rapidement...

              l’illusion de l’argent est un des conditionnement les plus subtils jamais perçue..l’argent n’a aucune valeur, aucune existence......il est juste le symbole de ce que certains humains sont devenus psychologiquement....des voleurs du collectif....si les atomes de carbone inventaient l’argent, le monde disparaît instantanément car ce qui est, l’est, parce que il y a avant toute chose, quelque soit le TOUT, unité....

              l’humain petit et grand pour des raisons que je vois pour moi même donc en moi même , on t tous concerné bien sur.. a choisi de nier cette unité....

              il est inutile de venir râler, les valeurs de ce monde sont les notres..avoir plus est notre seule pensée.. enfin celle des dominants qui promettent or et richesse aux dominés et les cons il y croient smiley

              l’argent n’existant pas en fabriquer comme on veut n’a aucune importance,ce qui a de l’importance c’est qui a le plus...comme au jeu du monopoly....

               ce jeu décrit parfaitement les humains..

              chouette on va jouer et JE vais gagner....petit à petit on achète, on revends on perd ,on gagne , il y a de la tension, des tricheries ,de la violence, des jalousies, puis une personne commence à accumuler de plus en plus ,petit à petit tous les joueurs sont ruinés , sauf un. qui maintenant à la fin du jeu possède même la banque....il est le maître absolu.........

              Tout le monde sauf un fait la gueule...les bagarres éclatent , les amis sont maintenant ennemis ....de jeu il n’y a plus..c’est fini.....

              c’est ça notre monde ,le bal des mauvais perdants qui ont joué et perdu..mais ducon faut pas jouer c’est tout...........

              et là je me dis : mais qu’est ce que je ferais si j’étais moins con


              • ecolittoral ecolittoral 24 septembre 2014 14:08

                1000 marks (allemands) valent 500 euros.

                3300 francs (français) valent 500 euros.

                17 000 drachmes (grecs) valent 500 euros.

                Vous faites comment pour produire et acheter dans cette monnaie hors de prix qu’est l’euro ?

                « Les jeux dangereux de la BCE. L’argent et le temps valent zéro à ses yeux. »

                Quels yeux ? Ce machin est aveugle.

                Les Grecs ont été les premiers à passer à la trappe.

                Les derniers seront les Allemands.

                Le T- LTRO alias QE, alias Abenomix ne sert qu’à faire durer l’agonie.

                Mais la dette...les dettes ?

                Quand tout le monde doit de l’argent à tout le monde et que plus personne ne peut rembourser, on annule totalement ou partiellement ces dettes.

                Accessoirement, on remplace cette monnaie inutilisable, l’euro, par des monnaies...d’échanges.

                Il ne s’agit pas de jeux dangereux de la BCE. Il s’agit de faire disparaitre ce danger qu’on appelle la BCE.


                • BA 25 septembre 2014 07:57

                  Mercredi 24 septembre 2014 :

                  L’économiste Bernard Maris est professeur des universités à l’Institut d’études européennes de l’université Paris-VIII. Il est membre du conseil général de la Banque de France.

                  Alors qu’il était pour la monnaie unique depuis 25 ans, il a changé d’avis : maintenant, il est pour la sortie de l’euro.

                  Bernard Maris écrit cet article fondamental :

                  « L’autre politique économique, ou comment échapper aux Chinois.

                  Sortir de l’euro permettrait de retarder la conquête de notre marché du travail par la Chine.

                  Existe-t-il un autre modèle que le modèle Valls – Fillon – Juppé – Sarkozy ? Oui, il y en a un, et un seul. C’est le modèle macroéconomique fondé sur une sortie totale ou partielle de la zone euro. Autrement dit, et je pèse mes mots, si on ne sort pas partiellement ou totalement de la zone euro, la seule politique macroéconomique possible est celle de Valls-et-les-autres.

                  – Si l’on garde l’euro, le seul moyen de ne pas crever face à la politique menée par l’Allemagne est de mener une politique de contre-offensive en vendant nos produits faits par nos petites mains, travaillant plus dur et plus longtemps pour des salaires plus faibles. A cette seule condition, on peut espérer tenir sur le radeau. Combien de temps ? Un demi-siècle environ. Après, toute la technologie sera passée aux Indiens et aux Chinois, qui deviendront nos employeurs.

                  – Une sortie totale ou partielle de la zone euro permettrait à l’économie française de se redresser plus rapidement, avec un coût inférieur en termes de pouvoir d’achat et de souffrance sociale. On gagnerait 25 ans environ par rapport au plan Juppé-Valls. Une génération de gagnée. Une cohésion sociale plus forte, pour envisager l’avenir (les conditions de travail offertes par nos futurs employeurs, les Chinois et les Indiens ; les conditions de rivalité de nos anciens amis – les Espagnols, les Allemands, etc, à qui nous aurions damé le pion).

                  Je ne vais pas exposer à nouveau les conditions d’une sortie intelligente et raisonnée de l’euro, négociée avec nos partenaires de la zone.

                  On aura beau dire que, français ou étranger, un patron est d’abord un patron, et que son capital comme son âme, par définition, sont mondialistes ou apatrides ou internationaux, un gouvernement français dominé par des patrons étrangers serait totalement soumis, muselé, sans aucun pouvoir.

                  Un gouvernement français dominé par des patrons français aurait plus d’autonomie parce qu’il pourrait négocier ses prébendes, fiefs, affermages contre quelques avantages sociaux relevant du modèle dit « français ». Or, pour pouvoir négocier ces fiefs, affermages (ainsi les concessions des autoroutes honteusement refilées par Villepin), il faut au moins être propriétaire du bien public fondamental qu’est l’argent.

                  Donc il faut sortir partiellement ou totalement de l’euro. Pourquoi l’euro ? Pour l’Europe fédérale. Qui veut de l’Europe fédérale ? Hollande et Bayrou. C’est peu. L’Allemagne ne veut pas d’Europe fédérale, ni l’Espagne, ni l’Italie, ni personne. Peut-être la Belgique et le Luxembourg, mais certainement pas le Royaume-Uni, la Pologne ou l’Irlande. Ou l’Italie. Ciao l’euro, et vraiment pas de regret !

                  (Charlie Hebdo, mercredi 24 septembre 2014, page 6)


                  • fmAA52 29 septembre 2014 03:57

                    l’économie politique, c’est , en définitive l’art de faire circuler de l’argent tout en le gardant pour le dépenser !

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