• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Les commentaires de Boogie_Five



  • Boogie_Five Boogie_Five 3 février 2016 20:39

    @Clofab

    Je n’accuse pas les électeurs du FN de quoi que ce soit, à part que les autres partis s’en servent comme caution pour se faire élire entre eux.

    Je fais la morale à la gauche, pas au FN. Les électeurs frontistes font ce qu’ils veulent, ce n’est pas vraiment ma « famille » politique. 

    Ceci dit, le FN remet en cause l’organisation autour de la France, mais ne propose pas vraiment de réformer l’intérieur de la France, si ce n’est reprendre les solutions du passé pour préparer le futur. A voir...


  • Boogie_Five Boogie_Five 3 février 2016 20:33

    @eric

    Salut 

    Oui, c’est vrai, mon article est un peu long, j’aurais pu couper au moins deux ou trois paragraphes. 

    Mais non, je ne trouve pas ça inutile, car vous, évidemment, vous êtes assez informé sur la question mais beaucoup sont persuadés que Hollande représente la gauche, notamment ceux qui votent plutôt à droite...

    En plus de cela, j’ai voulu montrer aussi que le régime présidentiel actuel favorise la droitisation. Mitterrand avait gagné parce qu’il se présentait comme le candidat anti-gaulliste, et ainsi les déçus de la politique gaullienne, tels que les français rapatriés d’Algérie, ont longtemps soutenu sa cause. Comme il n’a pas changé les institutions en ce sens, la gauche s’est retrouvé enfermée dans la question présidentielle. 

    Vous questionnez : « Dès lors, la question n’est pas de savoir si Holande est ou on un homme de droite comme les autres, mais effectivement d’interroger la lucidité des « gauches » au sens générique ». 

    Bien sûr, c’était bien le but. 



  • Boogie_Five Boogie_Five 22 septembre 2015 11:28

    @Ruut

    C’est marrant que tu dises cela, j’y pense de plus en plus à l’expatriation. Parce que si je ne trouve pas dans la logistique, ma vie n’a plus vraiment d’issue en France. Et puis il y a vraiment quelque chose d’inquiétant dans ce pays : 
    - L’augmentation forte du chômage depuis dix ans
    - La montée du Front National, accompagné d’un mouvement social anti-moderne important dans toutes les couches sociales, et xénophobe dans ses marges.
    - La conservation à tout prix d’un système social hérité des Trente Glorieuses

    Ces trois dynamiques s’alimentent les unes les autres et bloquent les acteurs économiques et politiques, qui n’osent plus agir en raison d’une imprévisibilité à moyen et long terme. 

    Pour l’expatriation, je veux bien, mais il y a quelques conditions à remplir. D’abord, l’apprentissage d’une langue, ce qui prendra un certain temps. Puis il me faut un peu d’argent avant de partir, et ensuite faire des contacts dans le pays d’accueil. 

    J’aimerais bien éviter les grosses boîtes, mais dans la logistique les boulots à la fois les plus nombreux et les plus intéressants se trouvent dans les grandes entreprises, ou les grosses PME. Pour travailler dans l’artisanat, il faudrait que je me forme à un métier, du style « luthier » ou « boulanger ». Or là-dessus je n’ai pas vraiment réfléchi et je n’ai pas d’idée précise. 

    En tout cas, si je me retrouve encore bloqué en fin d’année, je vais penser très sérieusement à l’expatriation, et peu importe le métier que je ferais, car même si je ne l’aime pas et je n’ai pas de perspectives d’évolution professionnelle, au moins je découvrirai une autre culture et une autre langue. J’avoue que la culture et société françaises, qui ont bien décliné dans un chauvinisme communautariste inégalitaire, me déçoivent de jour en jour. 




  • Boogie_Five Boogie_Five 21 septembre 2015 19:06

    @Christian Deschamps

    C’est sûr que le prochain qui me fait ça prendra pour les autres, j’hésiterai pas à le traiter d’imbécile. C’est des gens faut leur faire comprendre que tout n’est pas permis sous prétexte qu’on donne du travail. 


  • Boogie_Five Boogie_Five 21 septembre 2015 19:00

    @gogoRat

    Pas mal la phrase de Russel, ça correspond bien à notre époque : le recrutement des idiots permet de faire taire toutes les critiques. 

    Heureusement, il reste plein de gens intelligents ! 


  • Boogie_Five Boogie_Five 21 septembre 2015 18:57

    @leypanou

    Je savais pas pour l’informatique, c’est désolant de voir que ces pratiques s’étendent dans tous les secteurs. 

    Bon courage l’ami ! 


  • Boogie_Five Boogie_Five 21 septembre 2015 18:56

    @Rascar-Capac


    « plutôt mettre autre chose à la place. »

    réponse : oui, mais carrément, si c’est possible...

    deuxième réponse : ben, non, banane, faudrait trois guerres mondiales pour changer tout ça...


  • Boogie_Five Boogie_Five 17 septembre 2015 15:40

    @Jason


    Je ne comprends pas vraiment ta position. Je n’ai pas cherché à être exhaustif, dans le titre y’a marqué « confusion idéologique française » et à la fin je préviens bien qu’il s’agit de l’histoire de l’Occident. Mais étant donné la mondialisation, qui a suivi effectivement la colonisation, la modernité au sens historique concerne beaucoup de pays. On peut nier et décréter la fin de l’histoire occidentale, et à vrai dire, je m’en fous. Mais me fait pas passer pour un réac occidentaliste, ce n’est pas moi qui suis à l’origine de tout cela. Ce n’est pas moi qui ait créer ce monde. J’essaye de le décrire et de voir justement comment pourrait-on en sortir socialement et collectivement, pas en fuyant en disant : ouais, mais la modernité ça n’existe pas et c’est un truc de facho. C’est un peu facile. 


  • Boogie_Five Boogie_Five 17 septembre 2015 15:07

    @Jason

    Non, mais je propose juste un modèle d’interprétation, qui peut être largement modifié ou adapté y’a pas de problèmes. Et de plus j’ai parlé en deuxième partie des problèmes de « décalages » selon le degré de modernité. Et j’y applique un critère géographique, ou géo-historique. 

    1789 est juste un commencement, tout n’est pas parfait dès le début, et dans ma périodisation, l’histoire révolutionnaire (qui commence plutôt en 1783) s’étend jusqu’en 1789. Il faut lire jusqu’au bout de l’article pour voir les conclusions que j’apporte par rapport à la problématique. 

    Après, plus précisément, la loi Le Chapelier, si elle est évidemment critiquable, elle reste révolutionnaire dans le sens où elle modifie complètement les rapports sociaux dans le monde du travail. D’un côté, elle paraît rétrograde par rapport à la suite : c’est parce qu’il y a les autorisations du droit de grève et des syndicats dans les années 1880 qu’il est possible de juger a posteriori que c’est un recul, et là on sort de l’histoire et on entre dans la politique. D’un point de vue politique je suis d’accord avec toi, mais pas d’un point de vue historique. Pourquoi ? 

    Parce que les guildes et les corporations étaient sur le même plan que les privilèges seigneuriaux, c’étaient des institutions d’Ancien Régime et le nouveau régime politique avait pour but d’imposer une citoyenneté égale pour tous et en même temps directement en lien avec l’Etat-nation, sans corps intermédiaires qui bloquent l’application des lois. Alors là, où le reproche peut leur être fait, c’est qu’ils auraient dû chercher à créer de nouvelles institutions pour créer de nouvelles associations pour les travailleurs, compatibles avec le nouveau régime. Cela a finalement été à la fin du 19ème siècle, parce que les républicains n’ont pas eu le temps de tout réformer : ils sont resté à peine 10 ans au pouvoir et les monarchies sont revenues jusqu’en 1870, voilà pourquoi la loi Le Chapelier est si scandaleuse. Pour réformer la société il ne suffit de commencer et de se débarrasser d’un problème en se disant que les choses vont s’organiser d’elles-mêmes. Et les révolutionnaires de 1789 ont été balayés du pouvoir à partir du moment où les autres ont bien vu qu’ils avaient d’énormes difficultés à réformer la société. 

    Après on peut qualifier la période d’après 1795 de réaction (thermidorienne), puis de véritable recul avec les monarchies napoléonienne et bourbonne, cependant certains acquis de la Révolution ne sont pas remis en cause. La modernisation sociale n’est pas comme la modernisation technique, la liberté pour créer un nouveau modèle est beaucoup plus restreinte, parce qu’elle exige une prise en compte des intérêts immédiats. Les révolutionnaires, très inspirés par des idéaux des Lumières, ont fait la douloureuse expérience (ce qui fait qu’elle doit être absolument prise en compte dans les analyses historiques) que l’application d’un nouveau modèle qui change toute la société est impossible sans éradiquer toutes les anciennes institutions. Ce que dit à propos de l’interdiction des corporations peut être dit sur l’Eglise, dont les biens ont été nationalisés et les prêtres astreints à une assermentation. Pourquoi ceux-là auraient-ils moins le droit d’être défendus que les autres, même si en majorité ils n’étaient pas favorables au nouveau régime ? 

    La Révolution a justement coupé la modernité en deux, entre ceux qui veulent une modernisation sociale plus poussée et ceux qui eux veulent le moins possible, voir revenir à l’Ancien régime. Les révolutionnaires sont des êtres humains comme tout le monde, ils ont droit à l’erreur, et il serait d’enterrer le bébé avec l’eau du bain, en se disant que ce n’était qu’au fond tous des bourgeois réacs qui ne pensaient qu’à se maintenir au pouvoir et à instrumentaliser le mouvement révolutionnaire pour parvenir à ses fins. 


  • Boogie_Five Boogie_Five 17 septembre 2015 13:45

    @C BARRATIER

    Merci de me transmettre ton énergie, ça réconforte toujours de voir que nous sommes pas isolés, que d’autres croient à la progression des idées, pour la paix civique et un développement plus harmonieux. Quand j’entends ce que disent certains responsables politiques à propos des réfugiés syriens, je n’arrive même pas à croire que tels propos peuvent encore sortir sur la place publique. Des propos ouvertement racistes, comme si de rien n’était, comme si la Constitution n’existait pour ces gens qui se disent « assermentés » à la République. J’ai ressenti de la honte, et même plus que cela, de la peur. 

    La réaction l’emporte pour le moment, mais elle est beaucoup nourrie par l’angoisse, qui se répand comme du sang dans les mentalités. La réaction est devenue irrationnelle et donc imprévisible, c’est ça le plus grand danger. 

    Dans ces moments troubles, Il faut se blinder de certitudes et rester droit, rester ferme dans ses convictions tout en restant dans une certaine prudence, afin d’organiser la résistance. Nous ne sommes pas perdus au milieu de la crise, nous sommes ce que les autres devraient être, des libres-penseurs qui réfléchissent un peu plus que des animaux. 


  • Boogie_Five Boogie_Five 16 septembre 2015 20:44

    @Jason

    Bien joué, tu as pris les deux phrases qui expriment à la fois mes doutes et mes convictions, mes questions sur ce découpage fait par l’historiographie. Ma question est : pourquoi, après 1789, on sort de l’époque moderne ? Et étant entendu que la modernité, c’est l’innovation, au sens commun, et d’autre part que la modernité continue, en fait, où se trouve la différence ? 

    Dans le régime politique établi par la Révolution, c’est à dire une autre organisation sociale qui abolit les anciennes institutions, ce qui est plutôt social. De là, j’en ai déduit que la modernité historique (de l’époque moderne en tant que tel), renvoie à un sens particulier de la modernité, de l’ordre de la découverte, de l’exploration, ou de la technique. Voilà pourquoi je postule que la modernité est plutôt technique avant 1789, plutôt sociale ensuite, même si la modernisation technique continue. 

    Alors, après, tu critiques le concept de modernité, et surtout sur son versant social en disant que « pour la politique ? Ce ne sont plus souvent que des opportunismes et des hasards. » Je viendrais ensuite sur le chaos. 

    Si la politique est faite de hasards, il n’y aurait pas besoin de lois et d’institutions, notamment pour exercer les contraintes afin de les faire respecter. On peut réfuter le caractère légal du dispositif gouvernemental, mais en tout cas il plus difficile de nier le caractère organisé des systèmes politiques, basés sur l’Etat de droit. Ensuite, si tu parles de la décision politique, le hasard y a plus une plus grande part. Mais la décision n’est pas le seul domaine de la politique : il y aussi la délibération, le vote, les campagnes politiques, les pouvoirs d’influence, etc. Sur la décision, tout dépend si tu considères qu’elle est individuelle ou collective. Généralement, elle est plutôt collective, même pour certains dictateurs. 

    Pour le chaos, c’est un peu pareil. Autant le chaos est aléatoire, autant il apparaît organisé. J’irai encore plus loin : le vrai chaos est celui qui n’a pas l’air d’être chaotique, c’est-à-dire qu’il est harmonieux, très lent dans son évolution, et les phases d’explosion, comme pendant les guerres entre les hommes, sont celles les phases chaotiques qui sont les plus organisées, les plus rapides. 

    Les scientifiques (du domaine physique principalement) ne sont pas au-dessus de tout soupçon, ils construisent aussi une idéologie qui leur bien particulière et ne sont pas en dehors de la subjectivité humaine - « l’homme est la mesure de toute chose », disait Eratosthène. Leurs calculs sont parfaits tant qu’un nouvel instrument ou qu’une autre manière d’aborder le problème ne les remettent pas en cause. Et dans ces moments, il peut avoir beaucoup de hasards et d’opportunismes : quel scientifique n’a pas copié le travail du grand maître ? 

    C’est bien d’être sceptique, c’est même une attitude essentielle pour le philosophe, et même pour le scientifique. Mais du doute à la négation de tout, la frontière est parfois très mince. Tu ne crois pas à l’évolution historique, alors tu amènes le chaos, mais si c’était vraiment le cas, personne ne se souviendrait de rien, nous ne pourrions même écrire ni parler, l’action humaine serait inutile à tout égard, nous serions des planctons qui attendent d’être transportés par la marée. 

    Encore plus nazes que des krills, c’est comme ça que tu nous vois ?




  • Boogie_Five Boogie_Five 16 septembre 2015 15:55

    @Sarah

    Bon, ok : 1-1 

    Oui, ils ont amené toute leur science et ont largement contribué à l’éveil intellectuel européen. Que serait l’Europe sans Venise, Gênes et Naples ? 

    Ce serait un tout autre monde....


  • Boogie_Five Boogie_Five 16 septembre 2015 15:23

    @Sarah

    Oui, c’est vrai, j’ai hésite avec 1945, date souvent retenue pour marquer le passage au monde actuel. Mais il y a certaines continuités qui font que j’ai préféré repousser ce passage jusqu’en 1989 (j’ai hésité avec les années 60-70 pour les décolonisations et les mouvements contestataires avant et après 1968) 

    Mais en en fait je trouvais que ce qui rassemblait le plus les différents moments de cette période était le processus contradictoire révolution/contre-révolution, commencé en 1789. Comme le régime soviétique a toujours été révolutionnaire (même si la révision de Brejnev parlait de « socialisme avancé » dans les années 1970), l’URSS restait leader de la révolution, de la pensée révolutionnaire et en cela était vraiment l"héritière de la France dans cette représentation. J’ai donc préféré retenir la date de 1989, chute du mur de Berlin, pour le passage au monde actuel. 

    Quant à l’islam, nous verrons bien si ils vont changer le cours du monde. En ce qui me concerne j’ai des gros doutes, parce que je pense que les sociétés arabo-musulmanes vont connaître aussi un large mouvement de sécularisation, même si la politique exploite encore l’histoire islamique pour renforcer leur légitimité populaire. 


  • Boogie_Five Boogie_Five 16 septembre 2015 15:11

    @Sarah

    C’est sûr ! pour défendre Napoléon, compte pas sur moi ! 


  • Boogie_Five Boogie_Five 16 septembre 2015 15:08

    @Sarah
    Merci Sarah 


    J’ai choisi 1492 parce que Cristophe Colomb est une figure historique exceptionnelle qui a marqué son temps, et ce n’est pas exact de dire que son action n« a pas eu beaucoup de retentissement, chez les navigateurs et tout personne avide de nouvelle richesse, notamment.

    Il n’y a pas un bon découpage qui serait supérieure aux autres, tout dépend de la ligne d’interprétation que tu prends : 

    Oui, il y aussi 1453, événement de première importance, mais cela reste de l’histoire »bataille" qui s’inscrit dans l’esprit des Croisades, il n’y a pas de nouvelle figure ou de nouvelle perception du monde qui émerge en même temps : si tu compares Mehmet II et Cristophe Colomb, tu vois bien que nous parlons de deux manières de faire l’histoire. La première avec 1453 reste classique et la deuxième avec 1492 est plus basée sur le commerce ou l’aventure. Ce ne sont pas les mêmes thèmes. 

    De plus, dans l’histoire de l’Empire byzantin, la bataille de 1453 n’a pas été décisive. La chute était inéluctable depuis au moins la conquête par les Croisés en 1204 et l’établissement de l’empire latin. La bataille de Manzikert (1071) a été bien plus importante, que ce soit du côté musulman ou chrétien. 


     




  • Boogie_Five Boogie_Five 16 septembre 2015 14:29

    @Rascar-Capac

    Dis moi Rascar, à quoi te sert ta boule de cristal ? Tu es prête à la jeter, comme ton petit avatar ? 

    C’est vrai, la guéguerre entre ethnologues et historiens est toujours là, mais les historiens continuent à avoir votre peau, les anarcho-tribalistes ! 

    Trêve de plaisanteries. Il y a un certain nombre d’individus, et même parmi des gens très cultivés, qui ne connaissent pas les ressorts intimes de ce que tu appelles « propagande » multiséculaire. Ils se doutent des choses et peuvent même l’exprimer, mais ils ne disposent pas des moyens ni pratiques ni intellectuels de s’en sortir, ballotés entre les ficelles du marionettiste. 

    Autre choses, quand tu te bases sur la sociologie, justement c’est ce que j’essaye de faire en intégrant le « postmodernisme » dans la périodisation historique. Le postmodernisme est l’éclatement des grands récits et des grandes idéologies, et le fait qu’il n’y ait pas de centralité n’empêche pas les êtres humains (la majeure partie en tout cas) d’être entraînés et captés par l’organisation plurielle du système économique « moderne », et de ce progrès dont tu accuses Hegel d’en être responsable dans les sciences historiques. Le problème est qu’il n’y a pas eu que Hegel, mais aussi largement Darwin, Marx, le monothéisme en général, et ce n’est qu’un début ! 




  • Boogie_Five Boogie_Five 16 septembre 2015 11:59

    Merci d’avoir pris la peine de lire mon article, au moins un lecteur ! 


    La définition de la modernité est alambiquée parce qu’elle est beaucoup débattue, et finalement je ne fais que reprendre le sens commun, en le confrontant à ce qu’on appelle l’époque moderne en histoire. 

    Par exemple tu dis que le moderne est la suprématie de la raison dans la société, c’est-à-dire la suprématie des sciences sur la religion et les croyances ? C’est possible, mais les sciences historiques le considèrent autrement puisque l’histoire « moderne » débute en 1492, bien avant la sécularisation de la société. Ce qui est admis en philosophie ne l’est pas forcément en histoire. 

    Et sur la modernité qui correspond au niveau de développement, est-ce à dire qu’Adam Smith, ou alors les économistes physiocrates seraient les premiers à théoriser la modernité ? Grosso modo, modernité et libéralisme (ou capitalisme) seraient pratiquement synonymes ? Peut-être, mais pourquoi existe t-il deux termes différents ? Nous dirions, au lieu de dire que nous sommes dans la modernité, que nous sommes dans le libéralisme. La modernité est différente du libéralisme puisque tu conclus en disant que la modernité n’existe pas, que seul le libéralisme existe. Mais du coup, que faire de la modernité ? 

    Et c’est assez drôle en fait, parce que j’avais pensé à dire la même chose, en donnant à mon article le titre : « Nous n’avons jamais été modernes ». Sauf que, la modernité est quand une notion épaisse, qui a rempli des bouquins entiers. Et je dis au passage que la modernité est affaire de perception avant tout. Mais effectivement, je pense, contrairement à toi, que le concept de modernité offre une grille de lecture intéressante pour comprendre les sociétés actuelles. 

    Quant au Grecs, oui d’accord, ils ont tout crée dans la civilisation occidentale. Mais attention, les sources de la pensée occidentale relèvent autant des penseurs à la fin de l’empire romain, du christianisme antique , et des théologiens du moyen-âge. Les penseurs grecs de l’antiquité ne théorisaient pas la religion, ils débattaient sur les formes, l’être, l’Un, le beau, le vrai, la justice etc. La modernité mêle autant des aspects scientifiques et théologiques, c’est peut-être cela son originalité. 

    Et pour la raison, elle a toujours existé et existera toujours, mais là encore, c’est une notion qui a été largement débattu. Lévi-Strauss considérait déjà que la raison varie selon les sociétés, qu’il n’y a pas une seule raison. C’est un peu la modernité, la raison ne serait que le produit de l’esprit créateur des êtres humains. 


  • Boogie_Five Boogie_Five 7 septembre 2015 09:59

    @Rascar-Capac

    Surtout quand c’est la même pâtisserie qui nous est servie depuis des années, ce n’est plus pour des raisons de santé que je m’inquiète, mais parce que j’en suis écoeuré et ça commence à me gaver. 


  • Boogie_Five Boogie_Five 3 septembre 2015 18:42

    Dans cet article est décrit le fonctionnement d’un empire totalitaire qui n’existe pas en réalité, et en observant une seule chose nous pouvons voir que c’est faux : y’a t-il un chef charismatique à la tête de ce merveilleux empire ? Et ben non. 


    Empire provient du mot « imperator », c’est-à-dire un chef militaire à qui donne le droit de célébrer le triomphe suite à la victoire. L’impérialisme est un terme qui a ensuite été utilisé par les anglais aux XIXème siècle pour désigner le Commonwealth. Mais là aussi, même si il n’y a pas de chef militaire, il s’agit d’une nation souveraine avec une tête couronnée. Et dans le cas de la France, la politique coloniale prolongeait la politique d’expansion des monarchies du 19ème siècle. 

    En ce qui concerne le fascisme, avec lequel est fait un parallèle, n’est pas synonyme d’Empire. Un régime fasciste est bien différent d’un empire en raison de sa relation avec le monde : les deux se prétendent universels mais le premier est une forme exacerbée de nationalisme qui s’oppose au monde tandis que le deuxième souhaite juste le diriger à ses marges, sans forcément imposer une idéologie particulière. 

    Après, il y a le totalitarisme, qui, d’après les recherches de Hanneh Arendt, qui fait table rase de toutes les valeurs anciennes et créer un nouvel homme, et employer tous les moyens politiques nécessaires pour réaliser cette utopie (eugéniste dans le cas du nazisme ou socialiste dans le cas de l’URSS stalinienne).

    Pour ce qui est des nations ayant adopté le capitalisme libéral, il est difficile de parler d’empire à moins de désigner directement les USA et leur politique extérieure. Mais l’OTAN ne forme pas un empire ni un état avec un dictateur à sa tête, ce n’est qu’un accord militaire qui peut être dénoncé à tout moment. L’occident capitaliste et libéral n’est donc pas non plus un régime fasciste, qui organise une répression systématique et implacable de tous les dissidents. Et évidemment c’est encore moins un régime totalitaire, même si en fait c’est avec le totalitarisme que le capitalisme libéral partage le plus d’affinités, en raison de sa capacité immanente et universelle à agir dans la transformation de la vie individuelle et des sociétés. 

    En fait, cela rassure de donner une identité « autre » à la figure d’un ennemi résolu à nous nuire, mais cette analyse qui valait encore pendant la guerre froide, n’est pas aussi pertinente dans un monde multipolaire où se font face plusieurs grandes puissances régionales industrialisées. Ce qui fait justement la force irrésistible du capitalisme libéral, dans lequel la Chine et la Russie se sont en grande partie converties, est qu’il est dépourvu d’autorité et d’identité. En ce sens, le capitalisme contemporain est bien plus effroyable encore que n’importe quelle oppression politique particulière, attachée à une culture qualifiée d’occidentale. C’est l’empire de l’argent qu’il faut combattre, où qu’il se trouve et peu importe l’identité et le niveau social de ceux qui en abusent.