Cet article effleure un sujet qui sera au coeur du débat public de plus en plus.
Est-ce que le meilleur moyen de partager une ressource rare et indispensable est
de confier sa gestion à des intérêts privés ?...
Comment peut-on préserver la qualité de la ressource quand il y a tant d’argent
à se faire sur la "dépollution" et qu’elle est techniquement faisable ?
On peut imaginer sans trop se faire mal une entreprise externalisant ses coûts en
polluant la ressource et une autre (appartenant au même groupe) demandant au consommateur
d’eau de la dépolluer.
Qui va dépiauter les factures après coup ?
A qui appartient l’eau d’une région ou d’un sous-sol quand on peut faire en amont
des prélèvements massifs pour irriguer des cultures bien trop gourmandes ou du remplissage
de bouteilles plastiques vendues loin du lieu d’origine de l’eau ?
Récemment le départ d’un tanker d’eau de la région de Marseille pour alimenter Barcelone
en proie à une sécheresse dramatique a suscité des discussions.
Je rappelle aussi que de l’ordre de 20% de notre consommation d’eau est destiné à transformer
en déchets "urine et caca" quand leur destination normale est de fournir de l’énergie (biogaz)
et des engrais (compost de haute qualité) pour boucler le cycle des éléments.
Quand chacun se sert (on continue le maïs à fond la caisse par ex) et que le principe
"pollué-payeur" est la règle on peut s’attendre au pire.
Chez nous il faudra payer, ailleurs souffrir voire mourir.
Merci pour le coup de projecteur sur un sujet souvent oublié...
à TTO
Cela ressemble à une illustration de ce que je disais dans mon commentaire du
14 Juin. Je suis passé jeter un coup d’oeil sur le blog de Robert Reich (1)
Un article du 20 mai 2008 (donc très récent) donne de indications sur le
personnage et sa vision économique.
Pour sortir les USA de la récession il y suggère une forte dépense publique
pour remettre en état les infrastructures vieillissantes du pays.
Et de citer : pont, égouts, système de distribution d’eau, digues et barrages.
Une bonne vieille politique de relance qui fait travailler des américains et
donc réinjecte du pouvoir d’achat pour stimuler l’économie par la consommation.
Aucune mention de la nécessité de bâtir un réseau électrique moderne à l’échelle
du continent, non seulement pour éviter des coupures électriques mais aussi tenir
compte de la nécessité de changer complètement les sources d’énergies qui feront
tourner demain l’économie américaine.
En moins de 20 ans les USA pourraient être autonomes sur le plan énergétique en
faisant travailler massivement les américains dans un projet digne d’Apollo et
cette option n’est pas même évoquée. Quelle magnifique opportunité pourtant de
dépenser en interne de l’argent qui ne sortirais plus du pays pour alimenter le
flot d’argent cherchant une occupation qui déferle sur la planète et vide les
comptes bancaires des USA et de ses citoyens directement et indirectement.
Cela me conforte dans l’idée que j’exposais dans mon intervention du 14...
(1)http://robertreich.blogspot.com/2008/05/cure-for-americas-chronic-recession.html
Les décideurs lisant plutôt les rapports de l’Agence Internationale de l’Energie
que la newsletter de Greenpeace...
Un récent communiqué de l’IEA indique comme souhaitable de construire
32 centrales nucléaires/an pendant 4 décennies et de l’ordre de 17500 éoliennes/an (elles
sont dans la gamme 2/3MW mais vont évoluer vers 5/7MW avec l’offshore) (1).
Quand on connaît le passé de cette agence c’est une évolution majeure (à noter que le solaire semble
inexistant dans leur communiqué même si des projets approchant le GW sont déjà lancés (2)
et que l’agence méconnaît les potentialités de la biomasse (sous tous les aspects).
En suivant l’IEA il faudrait 13 ans pour seulement remplacer les réacteurs
existants (440).
L’idée que le nucléaire peut aider à lutter contre le réchauffement climatique relève de la
religion. Ses émissions de CO2 sont positives même avec des estimations basses . Autant planter des arbres...
Si le GIEC a raison (hypothèse) les chinois ont construit suffisamment de centrales à charbon
en 20 ans (et vont en construire encore) pour réduire à néant nos efforts nucléaires (la même
remarque vaut pour la plupart des renouvelables).
On sait d’ores et déjà que le seul joker potentiellement utilisable pour contrer la majoration
du taux de CO2 et le diminuer aux niveaux pré-industriels (en 50 ans) passe par des agrocombustibles
pour centrales avec CCS (3) (4) (5).
Personne ne connaît les coûts réels du nucléaire (même en oubliant les dépenses faîtes depuis 50
ans pour en arriver là). Mais quand on sait que le Royaume-Uni estime à 200 milliards d’euros
(19 réacteurs) le coût du "démantèlement/stockage des déchets" de l’expérience nucléaire chez
eux (6), on pourrait réfléchir avant de remettre ça et de déclarer la filière "économique".
Dans 3 ans l’éolien mondial produira plus de kwh que le nucléaire français et dans 13 ans dix
fois plus selon les taux de croissance probable.
Nos centrales nucléaires vont certainement sauver l’Afrique du pétrole cher...
On pourrait continuer le jeu de massacre...
(1)http://www.iea.org/Textbase/press/pressdetail.asp?PRESS_REL_ID=263
(2)http://www.metaefficient.com/news/3-billion-solar-power-deal-signed-by-california-utility.html
(3)http://biopact.com/2006/12/abrupt-climate-change-and-geo.html
(4)http://biopact.com/2008/02/closer-look-at-direct-carbon-fuel-cells.html
(5)http://biopact.com/2008/02/why-lester-brown-strongly-supports.html
(6)http://www.independent.co.uk/news/business/news/true-price-of-uks-nuclear-legacy-163160bn-472368.html
Quand l’auteur aura une minute il nous expliquera pourquoi le Danemark se fixe un
objectif de 50% d’électricité d’origine éolienne à l’horizon 2030 (1)
Le froid nordique attaque le cerveau ?
Pourquoi le DoE considère faisable un objectif de 20% d’éolien aux USA (300GW) à
l’horizon 2030 ? (4)
Des excès avec l’éthanol de maïs ?...
On vient de faire la démonstration à échelle réduite de la faisabilité d’une
production d’électricité 100% d’origine renouvelable en associant éolien, solaire
et biogaz avec un système de gestion de réseau sophistiqué (2)
Des réflexions ?...
Récemment une étude montrait que l’allemagne à elle-seule pourrait en 2020 produire
autant de biogaz que les importations européennes venant de Russie (35%). Que dire
alors des possibilités à l’échelle de la communauté européenne entière ? (3)
Vous pensez que c’est négligeable ?...
On ne sait pas stocker l’électricité ? Et le pompage/turbinage en pic de production,
et le stockage pneumatique souterrain et les batteries à venir de nos véhicules ?
En 2007 (une année) l’allemagne a installé un GW d’énergie solaire. En dix/douze ans
quelle capacité vont-ils installer pendant que nous installerons deux EPR ?...
J’arrête là. C’est peu dire que le sujet n’est ni connu ni maîtrisé.
Personne n’empêchera les gouvernements actuel et à venir de nucléariser un peu plus la
France.
Nous n’avons cependant pas la possibilité d’empêcher les alternatives ailleurs...
(1)http://www.windpower.org/fr/faqs.htm
(2)http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/51447.htm
(3)http://biopact.com/2008/01/report-biogas-can-replace-all-eu.html
(4)http://www.gwec.net/index.php?id=30&no_cache=1&tx_ttnews[tt_news]=150&tx_ttnews[backPid]=4&cHash=685ee00c8a
Je pense que ceux qui ont été au coeur du système ne sont pas les mieux
placés car manquant du recul pour avoir la largeur de vue indispensable
pour entrevoir les portes de sortie.
Les idées qui circulent au sein de l’"International Forum on Globalization" (1)
ou au travers du dernier ouvrage de Lester Brown "Plan B 3.0" (2) donnent des
pistes qui sont (pour moi) prometteuses car elles reposent sur une expertise
pluri-disciplinaire.
Je n’imagine pas une seconde qu’un économiste si brillant soit-il puisse voir
l’éventail des réponses que nous devons apporter à nos problèmes.
Par ex le problème de la séquestration d’une portion significative des richesses
planétaires par une minorité d’états et au sein de ceux-ci par une minorité de la
population pourrait se résoudre de multiples façons.
Dans le domaine de l’énergie nous nous sommes progressivement fait piéger dans une
impasse dramatique en bâtissant notre économie sur des ressources énergétiques fossiles
concentrées dans un faible nombre de pays aux besoins financiers faibles et aux ressources
finies en sachant dès le départ les risques immenses liés à cette situation dont
au final une infrastructure énergétique obsolète et des coûts imprévisibles d’approvisionnement.
Intuitivement on comprend qu’il vaut mieux dépenser 10000 milliards de $ sur
20 ans pour réduire notre (europe et USA par ex) consommation énergétique (économies d’énergie durables)
et changer d’infrastructure énergétique par développement des renouvelables que
verser cette somme à des pays qui vont accumuler un pactole financier qui cherchera
une contrepartie dans le monde "concret". Non seulement en construisant éoliennes,
centrales solaires et autres unités de biogaz nous créons de nombreux emplois, mais nous
découvrons un eldorado énergétique accessible à tous et inépuisable.Les riches vont faire
la R&D et tous les pays à terme pourront bénéficier de ces centrales leur permettant de
profiter de leur immense ressource solaire. Aucune spéculation concevable sur une ressource
possédée par tous et infinie à notre échelle. Un changement de civilisation.
Je l’ai dit ailleurs l’énergie est la clef de voute du système et ce changement de
paradigme énergétique pourrait changer la nature même des relations internationales.
On voit se profiler à l’horizon des relations de partenariat inconcevables dans le schéma
classique avec par ex l’Algérie considérant l’exportation d’énergie solaire vers l’europe (3).
Avec des réseaux interconnectés à l’échelle d’un continent, des déserts ensoleillés ou ventés
pourraient devenir des atouts précieux nous évitant par ex la tentation des agrocarburants
totalement inutiles pour des véhicules électriques imminents.
Par ailleurs, tout accès à une énergie inépuisable, omniprésente, à coût prévisible (maximum au départ)
nous donne accès à un recyclage poussé éloignant la perspective d’un manque de matières premières,
voire passant outre.
Dans ce domaine comme dans de nombreux autres, nous devons et pouvons substituer au concept
de rareté (nous l’a créons) celui d’abondance en faisant un pas de côté parfois très simple.
Il serait trop long de développer. Dommage...
(1) http://www.ifg.org/
(2)http://www.earth-policy.org/Books/PB3/Contents.htm
(3)http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=80567
@ Arthur Mage
Ayant un léger doute sur les estimations de l’espérance de vie en Inde par une
source (la CIA) qui voyait en Irak des armes de destruction massives avant l’invasion
du pays, j’ai consulté d’autres sources d’informations.
Tragiquement pour vous, les 3 premières consultées ne corrobore nullement un point
(semble-t’il important pour vous), à savoir une soudaine et significative élévation
de cette espérance de vie.
Elle serait passée de 62 (2000) à 69 ans (2007) dîtes-vous ?
Pour l’insee elle est de 63 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes en Inde en 2007.
http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?tab_id=36
Sur un autre site (ci-dessous) elle est passée de quasi 63 en 2000 à 63,5 en 2005.
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=IND&codeStat=SP.DYN.LE00.IN&codeTheme=3
Sur un autre site (ci-dessous) qui corrobore les 2 premiers une longue série (visualisable
en interrogeant la base de données) montre une évolution quasi-linéaire depuis les années
50, excluant la probabilité d’un pic soudain.
http://earthtrends.wri.org/index.php
Au mieux, sachant que ces estimations se font dans un pays gigantesque qui est loin
de pouvoir prétendre à des études démographiques aussi fiables que les nôtres (le
dernier recensement m’a oublié...) on peut considérer que ce chiffre est sujet à caution.
@ Arthur Mage
Imaginer que la globalisation des échanges économiques se passe comme la gravité
agit sur les corps relève d’un manque de culture significatif.
Des dizaines d’auteurs de nombreux horizons bien plus brillants que vous et moi
ont montré au-delà de toute controverse que ce n’est pas la réalité.
La théorie de l’accompagnement "à la marge" d’une évolution économique qui se
déroulerait en nous condamnant à l’observation (comme une explosion de supernova)
sert des intérêts qui ne sont pas ceux de l’espèce humaine en général et des
peuples en particulier (actuels et futurs).
Songez que des transnationales ont un budget pub supérieur à celui de l’OMS.
Manifestement leur opinion sur les ressorts de la mondialisation des échanges
économiques n’est pas la vôtre.
Une "législation mondiale" peut se faire au travers de traité internationaux par ex
sur les quelques points nécessitant consensus mondial (limitation des gaz à effet de
serre par ex) en respectant le choix des peuples de vivre différemment.
Que le futur président US signe le protocole de Kyoto et nous avons un début de loi
mondiale sur les émissions de gaz à effet de serre. L’ONU n’est devenu coquille vide
que par la volonté passée des USA de la marginaliser.
Appréhender une implosion catastrophique de notre espèce dans le contexte actuel
est grandiose pour ne pas dire plus.
Votre argumentation sur la présence des USA en Irak (mais pas en Corée du Nord) vous
situe bien. Le comptage des cadavres est un jeu cruel qu’on peut poursuivre en calculant
combien de vie ils auraient pu sauver en "plaçant" le coût de la guerre ailleurs.
L.Brown (Plan B) indique que pour satisfaire les besoins sociaux basiques dans le monde
(permettant de sauver des millions de vies) il faudrait 62 milliards de $/an de plus.
Quelle sera le coût final de leur invasion ? 2000, 3000 milliards de $ ?...
C’est le "non-droit" mondial de l’OMC (et les transnationales derrière) qui a décidé
qu’aucun pays démocratique ne pouvait interdire sur son territoire l’importation et/ou
la culture d’ogms agricoles sous peine de subir des sanctions financières massives.
Informez-vous.
@ TTO
Le livre dont vous parlez dans votre article a été publié fin 2007
en langue anglaise.
Or son originalité ne me semble évidente.
Trois livres de ma bibliothèque parus en 2001 me semblent globalement
reprendre les mêmes arguments et développer les mêmes thèses (sauf l’idée
un peu curieuse de conserver la démocratie et le capitalisme en l’état en
bâtissant une cloison étanche entre les deux (si j’ai compris)).
Ces livres sont "The silent takeover/Noreena Hertz", "When corporations rule
the World/David Korten" et "The Case against the global economy"/Goldsmith,Mander".
Est-ce que les thèses de Reich sont si inédites que vous le dites ?...
L’idée que le capitalisme planétaire actuel menace la démocratie court selon
moi dans les ouvrages de Martin Khor, Walden Bello, Susan Georges et tellement
d’auteurs brillants venus d’horizon très différents ont abordés cette thèse
que je ne saurais les citer tous.
En quoi le livre de Reich vous paraît-il vraiment novateur ?...
@ arthur Mage
Tout d’abord le fait de se référer à une donnée sur l’augmentation récente de l’espérance de vie en Inde
tiré du CIA world factbook est un indice de naïveté. On sait tous qu’il suffit d’une avancée majeure
sur la mortalité infantile ou d’une prolongation de malades auparavant condamnés (SIDA par ex)
pour faire bondir le chiffre qui ne dit rien du tout sur la qualité de vie entre les deux.
Quand je parle de colonialisme, je persiste, même si aujourd’hui les colons ne représentent que
quelques % de la population mondiale et se trouvent aussi en Chine et Inde.
Le "trickling down" (la théorie des retombées de richesse) est démentis par
l’observation de la répartition des richesses aux USA et l’évolution de celle-ci depuis les années 50 par ex.
Ignorez-vous qu’en france, entre 1983 et 2006 la part des salaires dans le PIB a baissé de 9,3% ?
Pour le bénéfice du peuple et de ceux qui gagnent leur vie en travaillant ?...
L’explosion du commerce international serait un bienfait pour l’humanité ? Dites cela aux membres du GIEC
qui nous informent que nous sommes probablement face à une menace climatique majeure.
En quoi porter des godasses qui ont fait plus de 10000km avant de chausser nos pieds (nos ouvriers
de la chaussure sont heureusement tous devenus ingénieurs depuis...) est-il un progrès et pour qui ?
"Volonté politique forte" est largement un oxymore et ne pas reconnaître les raisons de la présence durable
de l’armée américaine en Irak une démission de la raison. Si ce pays doit envahir tout état ne constituant pas
une menace mais où des atrocités ont été commises le contribuable US va y laisser sa chemise
et pas mal de plumes si (paramètre additionnel) cet état doit avoir un sous-sol encore riche en pétrole.
Une soi-disant "législation mondiale" (bâtie dans les conditions actuelles) ne changerait rien à l’affaire.
Voyez les USA où la même loi s’applique pourtant pour tous.
"Externaliser les coûts" existe depuis le début du capitalisme (voyez les dégâts environnementaux
et la multitude de décharges sauvages accumulées depuis le début de l’ère industrielle).
Qu’on puisse continuer 107 ans est en effet douteux.
"Les pouvoirs publics ne peuvent qu’accompagner le mouvement" est le credo des "masters of mankind"
de Susan Georges ou des "Cloud minders" de David Korten, des chantres de la résignation.
Pascal Lamy ne dirait pas autre chose.
Qui décide alors si ce ne sont pas les volontés des peuples ni celles de leurs représentants
démocratiquement élus ?
Qui a décidé de faire bouffer (will it or not) des ogms aux français sinon le lobbying intense
de quelques semenciers où il fallait et quand il fallait ?
L’absence (toute apparente) de pilote dans l’avion ne vous choque pas ? Si un troupeau aveugle
doit choisir notre avenir tiraillés entre la pub omniprésente et des instincts de primates mal dégrossit,
nous sommes mal barrés...
Il y a quelques semaines (voir le site de l’IFG) Susan Moore Lappe, nous rappelait les mises en garde
de F.D.Roosevelt sur le danger extrême de la concentration des pouvoirs économiques dans les mains
de quelques-uns pour la démocratie : "And that in essence is fachism...".
Quand plus de la moitié des plus grandes "économies" de la planète sont des entreprises,
nous sommes dans cette situation.
La morale d’une entreprise, son soucis de l’environnement et de la justice sociale, ses réflexions
sur le sort des générations futures ne peuvent être ceux d’états démocratiques. C’est impossible.
Les transnationales sont des menaces et je ne suis pas le 1er à le dire, pour tout le monde (moins epsilon).
Lisez "Whose Trade Organization" (l’ouvrage disséquant le mieux (selon moi) l’OMC) et vous verrez
que vous prenez vos désirs pour des réalités.
"L’humanité n’a jamais...de nos jours".
Mon Dieu... Jamais dans toute l’histoire nous n’avons eu autant de richesses per capita,
de capacités technologiques et de traitement de l’information. Accepter qu’au 21ème siècle
des centaines de millions de personnes souffrent (voire meurent) de la faim, que des inégalités criantes
perdurent dans les nations les plus riches, que le pillage à grande vitesse du patrimoine
de l’humanité continue et s’amplifie, que la règle devienne le report sur les générations futures
de toutes nos "boulettes" parce "qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs" est désolant.
Vous êtes naïve ou mal informée selon moi.
En fait l’hyperlien pour réagir à votre commentaire ne marche pas avec mon navigateur (J’ai la Beta5
de Firefox3) et donc le texte daté du 8 juin à 15h et des bananes est pour Arthur Mage...
Oups !... Ma réaction a votre commentaire est un peu plus bas suite à une mauvais manip.
Désolé...
Je vois beaucoup de naïveté dans vos propos.
Tout d’abord nous sommes au temps des colonies et l’essentiel des terres agricoles de nombreux pays nous
appartiennent de facto de par notre pouvoir d’achat qui fait que la priorité pour les marchés est de rassasier
notre bétail et nos réservoirs de bagnole avant de nourrir une masse d’affamés miséreux...
Vous n’avez pas entendu parler des "émeutes de la faim" récemment ?
Il en est de même des matières premières pour la possession desquelles nous dévastons des régions entières en
envoyant les populations indigènes dans des bidonvilles ad hoc pour constituer une masse apte à travailler
pour nous à n’importe quel prix (cas de le dire).
Nous sommes en situation de guerre entre une coalition d’intérêts privés incarnés par des entités économiques
plus puissantes que la plupart des nations qui brandissent d’une main le catéchisme du capitalisme sans entraves
en externalisant le maximum de coûts, en jouant les chasseuses de primes à tout échelle, en couinant pour leur
survie auprès des finances publiques quand elles ont commis une boulette (voir les banques aux USA récemment).
Les bénéfices pour une minorité, les pertes pour la collectivité semblent être leur premier commandement.
Où diable avez-vous vu trace d’une politique forte quand nous changeons continuellement de gouvernement pour constater que les mêmes politiques délétères sont pratiquées sur toute la planète ? Dans l’arsenal répressif anti-démocratique qui frappe ceux qui défendent l’intérêt commun (écologistes par ex) et fait assaut de gentillesse envers ceux qui jouent à la roulette russe avec notre avenir (les semenciers avec les ogms par ex) ?
Dans l’aggression gratuite d’une nation (Irak) qui était bien moins menaçante que la Corée du Nord et bien plus dotée en brut ?
Je soutiens comme beaucoup (lire "W.T.O." par ex) que l’OMC est un cheval de troie remarquable forgé par le monde des affaires pour créer dans le dos des peuples un "non-droit mondial" qui prévaut sur les lois nationales et
que la commission européenne est fort docile à transformer en directives s’imposants à tous les état membres.
La possibilité-même d’un retour en arrière démocratique est empêchée (sinon interdite) par ces superstructures apatrides (les transnationales comme le tryptique OMC/FMI/Banque Mondiale) dont le 1er objectif est la satisfaction de l’élite planétaire dont ils sont les serviteurs.
L’influence d’un consommateur condamné en France à s’éclairer au nucléaire, d’un citoyen adhérant de force à un traité rejeté lors d’un référendum, mangeant à terme des ogms contre sa volonté, me paraît mince.
Qui va élaborer ce joli socle minimal de règles dont vous parlez ? Les maîtres du monde ne sont pas masos...
@ charly holeg
Si le pessimisme est l’aiguillon nécessaire pour se dépasser...
Mais j’observe que la ressource solaire exploitable via l’éolien et le solaire dépasse de très loin nos besoins globaux en énergie.
Un plan (1) décrit par ex les USA en 2050 tirant 70% de leur électricité du solaire (35% de leur consommation totale d’énergie) et le DoE (2)vient récemment de supporter implicitement un objectif de 20% électricité éolienne en 2030 (environ 300GW).
Quand au biogaz il est une source intéressante car il permet à la fois de gérer nos déchets organiques (le 1/3 de nos poubelles par ex) et de fournir une source capable de lisser l’intermittence des autres.
Les allemands étudient le tryptique éolien-solaire-biogaz dans l’optique d’une électricité 100% renouvelable.
Sinon, on sait que la conversion directe du soleil fournit environ 150 fois plus d’énergie à l’ha que la meilleure transformation de biomasse (le biogaz).
Le problème de la satisfaction de nos besoins futurs ne s’articule pas seulement autour de la production mais aussi autour des économies d’énergies (20% en europe pour la commission européenne) et les USA par ex ont un gisement d’économies d’énergie plus important que le nôtre (40/50% ?...).
Il tourne aussi autour du rendement des appareils consommant effectivement l’énergie pour la transformer en un travail utile. Pour mémoire un moteur de voiture transforme entre 70 et 75% de l’énergie du carburant en chaleur dissipée dans l’atmosphère et le quart au moins de notre énergie y passe...
Les allemands testent une pile à combustible (biogaz) ayant un rendement de 70% (43% d’électricité, le reste en chaleur pour le chauffage urbain) et le moteur électrique affiche un rendement de 80% environ.
Dans "Plan B 3.0" Lester Brown indique que 84% de l’énergie nécessaire à une électrification massive du parc de véhicules américains seraient fournis par les centrales actuelles. Cela entrainerait une réduction de la consommation de carburants automobiles (20% de l’énergie totale à la louche).
Si nos véhicules sont électriques notre consommation de pétrole chute d’un quart.Avec les 20% d’éco aisément réalisables on est à 45%. Un petit effort...
(1) http://www.sciam.com/article.cfm?id=a-solar-grand-plan
(2) http://www.gwec.net/
@ Gary Gaignon
Ce que vous dites est exact mais si le canada est et va rester le 1er fournisseur des USA en pétrole, le défaut majeur des "tar sands" est leur consommation effrenée d’eau et de gaz pour l’extraction (deux ressources
en passe de devenir rares et chères elles-mêmes) et bien sûr le désastre environnemental.
J’observe que les USA viennent récemment de reconnaitre la possibilité d’atteindre 20% de leur consommation électrique en 2030 à partir de l’éolien, la dégringolade des ventes de SUVs et Pickups pour des voitures moyennes et petites (à l’européenne) et l’attente des véhicules électriques. Les USAs sont de loin le 1er consommateur et tout ce que nous voyons là-bas ne peut que diminuer sensiblement leur demande en pétrole.
Avec un pétrole à ce niveau les économies d’énergie vont devenir très rentables là-bas et contrairement à nous qui pourrions économiser 20% sans trop de mal, eux sont de vrais gaspilleurs.
Voir http://www.gwec.net/
Que nous soyons près du pic de pétrole (facile à extraire) semble être l’opinion de nombreux spécialistes. Objectivement les découvertes ne suivent plus la consommation depuis longtemps et personne ne croît que des réserves significatives pourront être et découvertes et mises en production assez rapidement pour compenser le déclin des vieux gisements et la hausse de consommation des pays émergents.
Une grande partie de la hausse des prix récentes est dûe à cette prise de conscience collective et dès lors que la demande est en passe de dépasser l’offre (on le croît) le pétrole est mis aux enchères...
Ces prix élevés ne sont pas une catastrophe per se.
La catastrophe potentielle est dans notre impréparation et le cafouillage qui risque de résulter d’une précipitation vers des solutions mises en avant par des intérêts privés se foutant autant de l’avenir de notre espèce que du taux de CO2 au-dessus de nos têtes.
En France on sait qu’il y a un consensus pour la relance du nucléaire...
En allemagne il est remarquable de voir l’expansion de l’éolien, du biogaz (une étude récente indique que dans dix ans ils pourraient couvrir le 1/3 des importations européennes actuelles) ainsi que du solaire thermique et photovoltaïque.
Le seul gisement des économies d’énergie est chiffré par la commission européenne à 20%.
L’électrification du parc de véhicules réduirait d’un quart nos besoins pétroliers en offrant de surcroit aux énergies intermittentes un espace de stockage. Israel et le Danemark se sont lancés récemment dans ce projet avec d’un côté l’énergie solaire et de l’autre l’éolien comme sources.
Voir : http://www.projectbetterplace.com/
L’avenir pourrait être un cauchemard ici et plutôt sympathique là.
Je vais peut-être apprendre l’allemand...
Voir aussi :biopact.com/2008/01/report-biogas-can-replace-all-eu.html
Je pense que la réserve sur les ogms doit d’abord être fondée sur son caractère de bricolage manifeste avec des connaissances en génétique pleines de trous.
Un postulat fondateur est qu’un gène "code" pour une protéine sans rétroaction. Or nous savons avoir plusieurs fois plus de protéines que de gènes.
Si un transgène code pour des protéines inconnues en plus de celle recherchée quels sont les effets de ces protéines ?
Un autre postulat est qu’un gène est un "légo" qu’on peut mettre indifféremment ici ou là ou ailleurs. On a de bonnes raisons de penser que c’est faux.
Les deux techniques majeures de transgenèse (canon à gènes et "agrobacterium") sont connues pour occasionner lors de l’insertion de multiples dommages collatéraux que l’on peut assimiler à la création de maladies génétiques (par endommagement, inactivation, surexpression, etc...). Il en est de même de la technique de multiplication (clônage) cellulaire pour obtenir un organisme transgénique complet.
Je rappelle que le viol génétique brutal suivi de clônage n’a jamais fait partie des techniques de reproduction dans la nature. La reproduction sexuée est bien différente et est quasi-omniprésente dans tous les règnes depuis deux milliards d’années.
Un organisme fait appel à ses gènes en cas de besoin et cette sollicitation est régulée par de multiples mécanismes. Un transgène est inconnu de l’organisme receveur, raison pour laquelle il est doté d’un "promoteur" qui oblige l’organisme à produire la protéine en permanence.
Ce promoteur s’est avéré capable d’obliger d’autres gènes naturels à produire eux aussi hors contrôle de l’organisme. Sans conséquences ?
Il a été montré que ces constructions génétiques peuvent être instables dans la durée et que le transgène n’est pas détruit par la digestion mais peut intégrer le génome de bactéries intestinales.
Une étude a trouvé des bactéries "RoundUpReady" dans l’intestin de quelques cobayes humains.
Quand le transgène codera pour un insecticide ou un herbicide que se passera-t’il ?
Tout les scientifiques savent que pour identifier des maladies humaines liées aux ogms il faudrait comparer deux populations (avec et sans) en connaissant les doses ingérées et sur une durée longue incompatible avec les cycles industriels.
Qu’un ogm majeure les cas d’obésité, de maladies mentales, de cancer, de diabète (une pathologie connue) au bout de 15/20 ans aux USA, comment pourrons-nous découvrir la cause de cette évolution du nombre de cas face aux autres causes possibles ?
La lecture de "genetic roulette" est édifiante sur l’expérimentation en cours sur l’espèce humaine. D’autre il y a 50 ans nous ont rassurés sur l’inocuité des innombrables substances chimiques déversées dans l’environnement.Aucun lien sans doute avec l’épidémie de cancers après
laquelle nous courrons depuis plus de 50 ans avec des moyens massifs.
La prévalence de cette pathologie a augmenté (l’examen de tranches d’âge standardisées le montre) et l’évolution des cancers chez l’enfant ne peut être facilement expliqué par la vieillesse et le tabagisme.
Ceux qui en sont morts ont pourtant vécu dans un monde parfaitement aux normes.
Celles du corps humain ou celles d’une poignée d’apprenti-sorciers ?
@Zen
Je connais un peu le travail de Mickael Klare et je pense qu’il est trop enfermé dans son
domaine de compétence pour avoir la largeur de vue nécessaire.
Deux ex :
1/Nous sommes nombreux à nous chauffer au fioul ou au gaz (sources fossiles).
Une étude récente vient de montrer que l’allemagne (seule) pourrait fournir d’ici 12 ans
assez de biogaz à l’europe pour couvrir ses importations de gaz russe. Nos déchets organiques
sont une ressource de grande taille (certes finie mais renouvelable) très mal valorisée jusqu’ici.
Et si au lieu de balancer urine et caca dans des niagaras d’eau potable on les envoyaient
avec un peu d’eau grise vers une unité locale de biogaz ; mélangés à des déchets verts on aurait
une ressource encore plus importante et inépuisable...
2/Nous sommes une civilisation de la viande avec pour conséquence d’utiliser entre 5 et 10 fois
plus de terres que nécessaire pour une civilisation végétarienne.
Cette habitude est extrêmement gourmande en énergie pour cultiver l’excédent de terre, opérer
des migrations intercontinentales de céréales, coûts de réfrigération, etc...
Une réduction importante de notre consommation de viande réduirait très fortement les besoins
énergétiques liées à cette filière en augmentant notre pouvoir d’achat (j’ai économisé 20000€ sur
20 ans...).
Si nous restons dans les mêmes ornières intellectuelles, il y a matière à broyer du noir.
Mais qui ou quoi nous y oblige ?
Le pire est toujours possible mais l’article me semble excessif sur plusieurs points :
S’il semble évident que nos réserves de pétrole au rythme actuel de consommation seront
épuisées assez vite, le niveau de prix actuel ne peut que favoriser fortement les alternatives
à sa consommation. En premier lieu les économies d’énergie (les fameux "négawatts") sont une
source importante de réduction de sa consommation chez les pays développés, USA en tête.
En second un poste important de consommation est le transport automobile et l’apparition
massive des voitures hybrides et électriques d’ici quelques années pourrait faire plonger notre
consommation d’or noir.
Des études aux USA ont montré la possibilité de couvrir l’essentiel des besoins énergétiques du
pays via le solaire et l’éolien à des coûts acceptables (de plus en plus faibles en augmentant
l’échelle et la R&D) si l’urgence l’exigeait. Il y a quelques semaines un ancien pétrolier texan
a annoncé un projet (déjà lancé) de 4GW d’énergie éolienne au Texas, par ex et une entreprise la
possibilité de fabriquer de l’énergie solaire à 5 cents le kwh à court terme.
S’il le fallait (dans le style du programme "Apollo") ce serait bouclé en 15 ans et la crise
énergétique va se déployer sur plusieurs décennies...
Certes la chine et l’inde pourraient gommer notre diminution, mais les prix des énergies alternatives
valent aussi pour eux et donc, la ressource solaire étant infinie (à notre échelle) aucune crise des
approvisionnement énergétiques mais crise d’une source majoritairement utilisée.
L’absence de plan "B" est sympathique pour le travail de Lester Brown et d’autres...
Si la question est de savoir si le style de vie occidental actuel est soutenable indéfiniment
la réponse est probablement non. Ce n’est d’ailleurs pas sûr, le nerf de la guerre étant l’énergie
et dès qu’on tape dans la ressource solaire à un coût raisonnable on peut tout imaginer.
Pénurie de matières premières ? Avec de l’énergie on peut atteindre un haut degré de recyclage
et on peut même substituer à celles-ci des matériaux de synthèse. On pourrait remplacer les métaux
par des composés organiques à base d’éléments inépuisables.
Théoriquement je ne vois pas de problème insoluble sans ennuis collectifs graves.
Mais le fait que nous puissions résoudre les problèmes devant nous
n’implique nullement que nous allons nous en sortir élégamment et sans égratignures...
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