Des services financiers pour les habitants des cités
N’imaginez pas que les services financiers, tels ceux fournis par les banques ou les assurances, ne sont utiles qu’aux nantis. Ainsi, au Bangladesh, un des pays les plus pauvres du monde, le microcrédit, correspondant à quelques centaines d’euros prêtés par des banques spécialisées à un groupe de villageois pour financer leur projet, permet de créer de petites entreprises dont le taux de réussite est surprenant. La question de l’accès aux services bancaires se pose-t-elle de façon tellement différente pour les émigrés vivant en France ?
Prenez le transfert des milliards expédiés par les émigrés à leurs familles restées au pays. Aux sans papiers ou aux illettrés, les passeurs rafleraient plus de 30% des transferts. Comment éviter cela, ou encore comment sauvegarder ses économies lorsqu’on ne peut ouvrir un compte en banque ? Les marginaux ont besoin de crédits pour consommer, équiper leur foyer ou pour acheter et assurer une voiture qui leur permettrait de trouver un travail et de s’y rendre plus facilement. Quand, au cœur de Paris, je vois une épicerie tenue par des Kabyles ou un restaurant par des Chinois, je me demande si leurs exploitants ont dû recourir à l’économie parallèle pour emprunter à des taux usuraires. Par leur nombre, les émigrés forment un marché énorme pour les services financiers. Encore faut-il qu’ils soient éduqués pour les utiliser, et que les banques aient la volonté de les servir et de leur faire une offre adaptée. A moins que la nouvelle banque La Poste n’en fasse une spécialité ? C’est sans doute l’orientation que son actionnaire, l’État, lui donne...
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