S’interrogent-ils sur la baisse des effectifs dans les Commissariats qui décourage totalement nos policiers ? Entendent-ils rétablir les contrôles aux frontières nationales comme le permet Schengen ou modifier les règles d’attribution de la CMU qui sert de pompe aspirante à l’immigration clandestine ?

S’intéressent-ils à la grogne des parents d’élèves dans l’Education Nationale au regard du nombre de classes qui n’ont plus d’enseignants en face des élèves ?

Non, bien sûr que non !

Car M. le président de la République est entré en campagne et - sans doute sous le conseil de « grands communicants » (fatigués) - rappelle dans une église avec un air inspiré l’histoire chrétienne de la France. La veille, il était devant le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) pour dire que les racines de la France étaient juives. Le troisième jour, il se rend en Seine Saint Denis pour nous expliquer que l’apprentissage est important, sans avoir la sensation d'enfoncer une porte ouverte ni se poser la question de son bilan en la matière après plus de 3 ans d'exercice du pouvoir.

Ces scénettes de pure communication n’ont aucun sens car elles ne se raccrochent à aucune politique publique cohérente. Elles ne visent qu’à « draguer » les clientèles électorales qui votent encore, alors que de plus en plus de Français ne s'inscrivent plus sur les listes électorales et s'abstiennent aux élections.

Plutôt que de rassembler les Français autour d’un projet structuré, concret, précis, qui réponde par des actes aux problèmes de nos concitoyens, il cherche au contraire maintenant à les diviser. Car derrière cette pseudo-réflexion inspirée sur la chrétienté - alors qu'il n'enfonce que des portes ouvertes puisque les racines de la France sont bien évidemment chrétiennes - il y a surtout une volonté manipulatrice de suggérer que certains en France s'opposeraient à cette évidence.

En fait, Nicolas Sarkozy chercher à se positionner comme un rempart contre un Islam fantasmé, alors qu'il ferait mieux d'exiger tout simplement que les prêches soient en français (ce qu'il ne fait pas), d'interdire les prières dans la rue (ce qu'il ne fait pas) et tout simplement - en fait - de faire respecter les règles de la laïcité (ce qu'il ne fait pas).

Tout cela est indigne d’un Président de la République qui, de surcroît, ne fait absolument rien de concret pour traiter les causes du problème identitaire français. Car son rôle n’est pas de souffler sur les braises, mais au contraire de rassembler les Français quelle que soit leur religion, et d’éviter dans le même temps que de nouvelles populations ne puissent entrer sur notre sol en déstabilisant un peu plus notre fragile équilibre.

Dans ce débat, il est clair que si la gauche n’a rien à proposer et fait preuve d’un angélisme coupable, l’UMP, en gesticulant plutôt qu’en agissant, se trompe radicalement. En ce domaine, il faut d’une part appuyer sur l’accélérateur de l’assimilation (méritocratie à l’école publique, sécurité dans les quartiers, relance de l’emploi par la sortie de l’euro) et appuyer sur le frein (contrôle très strict de l’immigration, démantèlement des filières, lutte contre les communautarismes religieux).

Mais je sais que les Français ne sont pas des imbéciles. Ils ont bien compris que ce cirque ne servait pas leur pays. Ils attendent une autre voie. C’est à nous de leur proposer.