Derrière les fanfaronnades habituelles du Président de la République, il y a l’alignement total et suicidaire de notre politique économique sur celle de Madame Merkel.

La dirigeante allemande, contrairement à ce qui est dit par les observateurs français bien naïfs, mène très bien sa barque puisqu’elle défend bec et ongle l’indépendance allemande, tout en amenant son voisin à se soumettre.

En voulant à tout prix imiter l’Allemagne, alors même que notre situation démographique et sociale est radicalement différente, notre pays se condamne à la léthargie, au déclin industriel.

Il suffit de regarder les chiffres pour comprendre. Après la politique tragique du franc fort et 10 ans d’euro trop cher, notre industrie a perdu plus d’un million d’emplois.

La vraie cause de la dette française est bien là. Comme du triste temps du gouvernement Laval de 1935, notre monnaie trop chère épuise notre économie, l’empêche d’investir, l’entraîne dans le cercle vicieux du malthusianisme.

Bien évidement, il faut gérer avec précaution nos comptes publics et supprimer les gaspillages. A ce titre, l’instauration des 35 heures par la gauche était criminelle.

Pour autant, vouloir comme aujourd’hui, instaurer la fausse bonne idée de la règle d’or, signifierait un coup de frein brutal totalement contreproductif, surtout si l’on reste avec une monnaie surévaluée qui bloque toute capacité de relance.

Mais le problème n’est pas seulement économique, il est aussi et surtout politique et social. En acceptant d’être sous les ordres de Madame Merkel, Nicolas Sarkozy, dépositaire sous la Vème République d’une part non négligeable de la souveraineté du peuple, trahit ses électeurs. C’est la 2ème fois, après le malheureux Traité de Lisbonne qui remettait en cause le vote du référendum de 2005.

Accepter de se voir imposer la rigueur (il s’agit d’ailleurs davantage de l’austérité) par une puissance extérieure n’est pas digne de la fonction présidentielle. Les Français doivent choisir eux-mêmes leur destin et c’est le rôle de l’homme d’Etat que de les placer devant leur responsabilité.

Une autre politique est bien évidemment possible comme je ne cesse de le répéter, ce qui n’interdirait en rien une coopération avec l’Allemagne et les autres pays d’Europe.

Retrouver notre liberté monétaire, rétablir la clarté de nos comptes, baisser les charges de ceux qui relocalisent leurs activités en France, établir un protectionnisme sélectif, contrôler les banques, associer les Français à l’effort collectif par la participation dans l’entreprise : voilà les orientations d’une véritable politique nationale de salut public.