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Accueil du site > Tribune Libre > Zéro faute - L’orthographe, une passion française

Zéro faute - L’orthographe, une passion française

François de Closets a fait une enquête approfondie sur notre orthographe. Son dernier ouvrage « Zéro faute – L’orthographe, une passion française » cherche à expliquer pourquoi notre orthographe est si compliquée, pourquoi les tentatives de réforme ont échoué, les conséquences de ces blocages, et finalement pourquoi les technologies de l’information et de la communication auront le dernier mot. C’est passionnant. En voici une courte synthèse.

Un constat s’impose : nous avons une langue extraordinairement difficile.

Peut-être la plus difficile au monde. Bien sûr, on pourra objecter que l’écriture chinoise, par exemple, soit certainement plus ardue. Et bien ce n’est pas si sûr. Si apprendre des milliers de caractères n’est certes pas un jeu d’enfants, apprendre des milliers de mots à l’orthographe « illogique », des multiples règles et autant d’exceptions, n’en est pas vraiment un non plus. Comment expliquer que les meilleurs de nos spécialistes ne réussissent pas à faire une dictée sans faute.

Notre graphie n’est pas logique. La grammaire est venue sur le tard, uniquement pour « justifier » des règles que la pratique avait imposées. Quelques exemples :

-Retard donne retarder -mais cauchemarder vient de cauchemar, sans d.

-On écrit millionième avec un n et millionnaire avec deux.

-Relais et délai.

-Espace génère spatial avec un t.

-Faux-fuyant prend un tiret mais pas faux bond.

-Portemanteau tient en un mot mais pas porte-parapluies.

François de Closets explore aussi des langues jumelles à la nôtre. Il explique pourquoi les Espagnols ne font pas de faute (comparé aux français). Leur écriture a été très tôt phonétisée. De ce fait, chaque « son » correspond à une seule graphie. Ils ont -si j’ai bonne mémoire- 24 phonèmes (son) pour 29 graphèmes (manière d’écrire le son). Le français comporte pour un nombre à peu près égal de phonèmes quatre fois plus de graphème. Des exemples ?

L’espagnol écrira « como esta ? » (écriture quasiment phonétique) là où nous amuserons à écrire « comment » (avec un doublement de consonne, et un t muet) vas (avec un s muet) tu ?

Notre graphie n’a pas évolué car elle a été prisonnière d’objectifs politiques

L’auteur propose une passionnante analyse historique.

Notre écriture est le résultat (le produit) d’une évolution qui a commencée avec l’adoption du latin en Gaule. L’auteur rappelle les époques charnières dans l’évolution de la langue, comme par exemple au XIVème siècle quand des lettrés, savants pétris de culture latine et grecque, décident de truffer la graphie de h, y, ph, comme autant de rappels de ses origines. L’écriture était alors l’apanage des savants. Et ces rappels n’étaient pas dommageables dans la mesure où tous connaissaient « leurs classiques ». Le problème est que cette écriture savante est devenue celle du peuple sans pratiquement aucune simplification. Pourquoi ?

Dès le Grand Siècle, et surtout au sortir de la révolution française, à une époque où seulement 20 pourcent des habitants du pays parlaient le français, l’uniformisation des « parlers » s’est imposée comme un objectif prioritaire. « Le français doit être le ciment de la France nouvelle » (P 161).

« Le français est donc né de l’oral comme langue populaire et à l’écrit comme langue de scribe. Son destin est tracé : il lui faut évoluer pour que l’écriture savante devienne celle de tous. Mais, à mesure qu’elle s’affirmait comme la graphie d’un grand pays, notre orthographe se figeait inexorablement. L’histoire a mal synchronisé ces évolutions. La simplification aurait dû précéder la généralisation, or elle n’était pas terminée lorsque l’orthographe fut officialisée. Il fallait donc terminer le travail linguistique à contre-courant de l’évolution socioculturelle, changer un outil dans le temps même où tout le monde apprenait à s’en servir. Un exercice particulièrement difficile ». (P 183)

Cela a sacralisé la langue, et a empêché son évolution ultérieure. De la même manière que faire évoluer l’hymne national, le drapeau, est tabou … faire évoluer notre graphie l’est devenu aussi. « L’administration devient le clergé de ce nouveau culte et valorise l’art du « français sans fautes » qui la distingue » (P165). Les références au sacré sont constantes dans l’ouvrage :

« Seule la sacralisation permet à une écriture savante de s’imposer comme écriture populaire. Si la ferveur se relâche, si le savoir n’est plus valorisé et la déviance n’est plus stigmatisée, un tel apprentissage devient impossible » (P 271).

« Pour imposer cette écriture savante à un peuple illettré, il fallait lui conférer une valeur supérieure, la sacraliser. Ainsi la norme orthographique l’a-t-elle emporté sur toutes les autres, et d’abord sur le français ». (P 317)

« Nous sommes le seul pays qui a sanctifié sa langue. La faute y est considérée comme un sacrilège, comme se moucher dans le drapeau. Pourquoi toute défaillance en orthographe stigmatise celui qui la commet alors que s’avouer nul en maths, sans aucune oreille musicale, imperméable à la science ou incapable d’apprendre une langue étrangère passe comme une lettre à la Poste ? »

Mais les blocages ne viennent pas uniquement de l’administration. Ils ont été multiples, issus des hautes sphères de notre système mandarinal (l’Académie Française), des garants de son enseignement (les instituteurs), ou de nous-mêmes ! « Les Français qui ont hérité d’un monument historique étrange, craignent qu’à trop vouloir le rénover il ne finisse par leur tomber sur la tête ». (P 205)

Cette écriture complexe a pénalisé et pénalise toujours la France

Commençons par une vision géopolitique : Au XVIIIème siècle, notre langue était la langue des cours et des élites. Pourquoi notre « lingua franca » est maintenant reléguée à jouer les outsiders du monde diplomatique et économique. « Non, pas à cause de son orthographe ? » pourriez-vous dire. Et bien si, cela y a contribué. Déjà en 1782, suite à un concours sur « l’origine de l’universalité de la langue française », lancé par l’Université de Berlin, un des co-lauréats expliquait que de toute manière, son orthographe allait tôt ou tard la disqualifier : « la complexité de son orthographe (…) devait lui interdire toute vocation universelle » (P 160)

Les dégâts sociaux sont bien sûr les plus importants : Notre écriture si complexe, doit être maintenant enseignée à tout le monde. Si elle était appropriée pour des savants du XIVème, elle ne l’est plus aujourd’hui. Le temps passé à apprendre aux jeunes toutes les illogismes de notre orthographe est du temps en moins pour les autres matières (histoire, géographie, mathématique, …). Le corps enseignant confronté à la difficulté de l’apprentissage, après avoir été opposé aux réformes, l’encourage maintenant.

Sans parler du plaisir d’écrire : "Lorsque j’écris, je vis en état d’alerte permanente. Je vais éviter les mots qui pourraient être piégeux, les formulations qui pourraient m’amener sur des terrains incertains. Au lieu de jouer avec la langue pour me faire plaisir, je me restreins."

Mais les nouvelles technologies de l’information vont débloquer la situation

Initialement inventée pour transcrire la parole, notre écriture a fini par se séparer de notre « parler » et n’évolue plus en symbiose avec lui. Nous parlons de plus en plus différemment de notre manière d’écrire.

Paradoxalement, internet a replacé l’écrit au cœur de toutes nos communications (mails, blogs, texto, …), et a ré-unifié l’écrit de l’oral. On écrit un commentaire dans un blog, de manière spontanée, comme on répondrait oralement l’auteur. François de Closets conclut sur l’influence que ces nouveaux outils auront forcément sur notre manière d’écrire. Et sur cette réforme de l’orthographe, qui se fera inexorablement.

Passionnant, déculpabilisant (pour ceux qui font des fautes, comme moi), épanouissant, … un ouvrage à mettre en toutes les mains.

Jérôme Bondu

http://www.inter-ligere.net/

 

NB : par avance, je vous demande une certaine indulgence pour les fotes que j’ai dû laisser trainer.



Tous les extraits en italique sont issus de livre.

On trouve quelques articles sur le sujet publiés sur Agoravox

- Compte rendu d’un forum qui s’est tenue en mars 2009 à Paris.

- Présentation historique de l’évolution de l’orthographe

- Deux articles contre la réforme de l’orthographe :

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/la-fin-de-l-orthographe-chronique-62723

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-l-orthographe-comme-instrument-60930

 

 


Moyenne des avis sur cet article :  3.07/5   (29 votes)




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56 réactions à cet article    


  • Massaliote 7 décembre 2009 12:20

    Joli coup de pub pour le livre de de Closets qu’on a connu mieux inspiré.


    • DIMEZELL 7 décembre 2009 18:52

      Le passé comme référence....
      Les choses changent effectivement, dans les années soixante,les résultats en orthographe, malgré une orientation très dirigée sur la copie, l’écriture et l’orthographe, n’étaient pas si brillants. Aujourd’hui, la création de textes, la production d’ écrits sont des domaines où les résultats sont assez bons ( dernières évaluations de sixième ) et c’est bien là l’essentiel, un essentiel qui n’existait pas ou peu dans les années soixante. Il est plus facile de fabriquer des copistes que des rédacteurs
      Pour ceux qui connaissent bien l’enseignement de l’orthographe, je fais référence aux enseignants qui travaillent depuis de nombreuses années dans une classe et ont eu l’occasion de faire évoluer leur pédagogie, il est vrai que chaque année permet de redécouvrir la grande difficulté de l’orthographe de la langue française. 
       Rien de logique en langue écrite car les quelques exemples cités dans l’article ne sont qu’une petite partie de l’iceberg ! Les élèves de milieu défavorisé dont le langage est parfois très rudimentaire sont confrontés à de rudes épreuves alors que l’exigence familiale a chuté.Je n’évoque pas ici les accords des participés passés des verbes pronominaux mais les légions d’irrégularités, de mots d’origine étrangère, les étrangetés diverses et variées, tout ce qui plait aux retraités qui jouent au scrabble ( tiens, en voilà un ! ) ou à ceux qui ont tout le loisir de passer leur temps à écrire.
      Ceci dit, l’orthographe peut être enseignée avec raison et avec efficacité sans oublier l’essentiel : savoir écrire, c’est à dire ne pas privilégier la forme au détriment du fond.


    • henri_jac 7 décembre 2009 19:21

      Chantecler,

      Je crains que la logique ne soit pas suffisamment fiable pour assurer une orthographe correcte. Le poids des usages face aux règles ...

      Pourquoi dit-on des cheveux marron sans « s » et des cheveux châtains avec un « s » ?
      Et pourquoi n’y a-t-il plus de « s » pour des cheveux châtain clair ? Pourquoi trois mille sans « s », trois cents avec un « s » puis trois cent un sans « s » ?
      A chaque fois que j’ai l’opportunité de poser la question à un linguiste, j’ai une réponse : marron signifie la couleur du fruit marron, alors que châtain est une couleur par elle même. Un peu tiré par ... les cheveux, non ? Et pourquoi alors changer la règle quand on précise « clair » ?

      Récemment, en consultant des avis sur un forum avant de choisir un équipement, j’ai eu du mal à déchiffrer une intervention car « déçu » était orthographié « dessus ». Effectivement, je n’avais jamais réalisé que la prononciation de dessus était une anomalie. La simple phrase « j’ai pris une feuille pour dessiner dessus » comporte un piège !

      Sans vouloir mettre la langue française sens déçu des sous, pardon, dessus dessous, on gagnerait à la simplifier.
      Peut-être a-t-elle été figée trop tôt à une époque où le classicisme et l’« honnête homme » exigeaient de tout codifier, art architecture orthographe ?

      Cordialement

      Henri Jac


    • Nometon Nometon 13 décembre 2009 14:19

      @ Henri-Jacques
      « A chaque fois que j’ai l’opportunité de poser la question à un linguiste... »

      J’espère que le linguiste en question vous rétorquerait que « avoir l’opportunité de » est un anglicisme déplorable (« to have the opportunity ») qui a été popularisé par la télévision et ses présentateurs incultes dans les années 80-90.
      Le français a une expression bien plus simple et plus belle : « avoir l’occasion ».
      Et « l’opportunité », dans notre langue, est « le caractère de ce qui est opportun ».

      Ainsi, votre phrase gagnerait beaucoup à choisir cette forme :
      « A chaque fois que j’ai l’occasion de poser la question à un linguiste... »

      Comme quoi, simplifier la langue, cela commence par respecter les formes qu’elle a prises au cours des siècles. Connaître sa langue, c’est le meilleur moyen de la réinventer, de la stimuler et de la garder libre.


    • stephanemot stephanemot 7 décembre 2009 12:32

      « Lorsque j’écris, je vis en état d’alerte permanente. Je vais éviter les mots qui pourraient être piégeux, les formulations qui pourraient m’amener sur des terrains incertains. Au lieu de jouer avec la langue pour me faire plaisir, je me restreins »

      J’ai connu ca a un moment (quand on s’appelle mot, chaque faute d’orthographe est un coup de poignard) avant de tout balancer pour retrouver le caractere ludique a la source de mon amour de l’ecriture


      • Lorenzo extremeño 7 décembre 2009 13:27

        @l’auteur,

        la différence entre le langage parlé et écrit que l’on voit utilisé souvent spontanémment
        dans les commentaires doit il être pour autant truffé de fautes d’orthographe ?
        Je me demande parfois á la lecture de certains, si les mots employés sont bien ceux qui
        reflétent leur pensée...
        Des fautes j’en fais aussi,je fais tout de même l’éffort de me relire et de corriger avant de poster,et certaines passent malgré tout, personne n’est parfait.
        Je constate autour de moi que les gens parlent et écrivent de plus en plus mal,et je
        suis attéré de d’entendre de quelle maniére le Président de la République donne l’exemple d’un langage vulgaire,simpliste et appauvri.
        Ses discours sont pourtant écrits par d’autres non ?
        L’exemple vient d’en haut...

        Ne vous méprennez pas, j’aime le parler et l’écrit populaire,Cavanna, Frédéric Dard,
        Bobby Lapointe, Desproges, Albert Simonin et les dialogues d’Audiard pour n’en
        citer que quelques uns.
        Le langage de ceux qui á défaut de faire fleurir une pensée profonde,savent avec talent
        faire fleurir l’humour avec finesse ou grossierté... mais ce n’est pas vulgaire...
        et c’est bien écrit !

        Tout ce temps perdu qu’on pourrait consacrer á l’étude de l’Histoire et la Géographie
        dites vous...c’est mal parti pour les classes de terminale « S » non ?

        Merci des liens joints á votre article vous auriez du ajouter,pour faire bonne mesure
        celui de François Morel en vidéo sur France Inter :

        « Le livre á François de Closets » lá on s’marre ! ! !

        Cordialement.


        • grosminique 8 décembre 2009 17:46

          Cher ami,


          Vous parlez « d’éffort » pour vous relire, je crois pouvoir dire alors qu’il s’agit d’un tout petit effort. Je ne ferai pas la liste des fautes d’orthographe présentes dans votre message de peur de vous décourager, mais je vous engage à persévérer. Vous trouverez sans peine, pour vous soutenir dans la tâche ardue qui consiste à rédiger un texte sans fautes, de nombreuses aides sur l’internet.

          Cordialement.

        • DIMEZELL 7 décembre 2009 19:05

          L’auteur n’a pas laissé de fôte, semble-t-il, mais n’ignore pas que certaines erreurs nous échappent parfois malgré toute la vigilance que l’on a apporté à l’écriture. L’important c’est le sens de ses mots, de sa pensée ; son texte suggère une certaine modestie ; Il n’en est pas de même pour tout le monde !


        • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 10:16

          >>Donc les centaines de millions de Français qui depuis des siècles, de Rabelais à Sartre et de Marot à Brassens ont écrit sans faute majeure étaient et sont des imbéciles qui ont perdu leur temps ?

          Trop drôle monsieur Renève. Cela doit faire longtemps que vous n’avez pas lu Rabelais (très très dur) ou Marot (quasi impossible) dans le texte. Essayez donc l’original de Montaigne (faut ds’accrocher). Vous verrez alors l’absurdité de maintenir des règles d’un autre âge et qui n’en sont pas. Vous faites preuve d’un pur réflexe de classe.

          La plus grande des règles apprise par mon fils : "Les mots qui finissent en oe prennent un tréma sur le e. Exemple canoë. Cherchez en un autre à part Delanoë.


        • Nometon Nometon 13 décembre 2009 14:26

          Il n’y a guère besoin d’enseigner de règles aux enfants lorsqu’il s’agit de leur langue maternelle. A condition que les adultes (enseignants, parents et « parleurs professionnels » -film, tv, présentateurs...) parlent correctement cette langue. Dans ce cas, ils « enseignent » ces règles par l’usage et l’exemple du quotidien.

          La langue s’apprend par l’écoute et la lecture.


        • Krokodilo Krokodilo 7 décembre 2009 14:30

          Tout en appelant de mes voeux une réforme de l’orthographe grammaticale, principalement sur les accords des participes passés, inutilement alambiqués, plusieurs choses me gênent dans votre article.
          Tout d’abord, l’aspect inutilement masochiste : « Peut-être la plus difficile au monde. » Je doute que vous ayez des sources pour appuyer cette affirmation, car il faudrait comparer les langues entre elles, sujet très difficile, d’autant que peu de gens en connaissent plusieurs suffisamment bien pour réaliser une telle étude, moi inclus, mais je me permets quand même de renvoyer à mon article sur le sujet, paru sur AV (ici, sur mon blog).

          Ensuite, cette façon de mettre en avant l’immense difficulté de la langue française fait le lit du cliché parallèle, la soi-disant facilité de l’anglais, cliché absent de votre article, mais à mon avis présent en filigrane. Or, français et anglais sont aussi difficiles l’un que l’autre, mais pour des raisons différentes. Celles du français, vous en avez parlé, quant à l’anglais, il a une phonétique totalement irrationnelle, qui rend indispensable une immersion régulière et intense, sans parler des verbes irréguliers, des prépositions qui changent le sens des verbes, et des tournures idiomatiques très nombreuses.
          J’apprécie le chapitre sur la régularité phonétique de l’espagnol, mais il eût été pertinent de rappeler que l’anglais est de ce point de vue la pire des langues, je crois, ce qui explique son fort taux de dyslexie (très faible en italien et espagnol), et l’espéranto celle qui a la plus grande correspondance phonétique écrit-oral, 100%.

          Je trouve que François de Closets a été mieux inspiré dans son classique « Toujours plus ».
          Le correcteur orthographique rend de grands services, mais il ne remplacera pas de sitôt l’apprentissage régulier de la langue, ils sont déficients sur le sens, la polysémie, les niveaux de langue,etc.

          Ce qui ne veut pas dire plaider pour une langue rigide, figée et stérile : rien ne nous empêche d’adopter les jolis et logiques septante, octante et nonante de nos voisins, mieux adaptés au calcul mental (régularité). Idem pour essencerie, « l’africanisme » de station-service, de même que « votation », le « suissisme » pour une consultation citoyenne régulière. De nombreuses tournures acceptent des variantes, comme l’un et l’autre se dit ou se disent. Il y a davantage de souplesse qu’on ne le croit généralement.
          Pourquoi ne pas généraliser la réforme de 1990, pas encore systématique, ni dans les écoles ni ailleurs. les instits n’osent pas l’enseigner, de peur de nuire à l’enfant ? A nous, adultes, de l’appliquer au quotidien ! Pourquoi ne pas déjà travailler chacun le sujet, sans attendre une simplification massive d’en haut, des autorités, une réforme hautement improbable.


          • Eusèbe 13 décembre 2009 17:44

            Votre message vient en écho de l’étonnement ressenti quand j’ai lu le paragraphe sur la « linga franca ». Pas de filigrane, on parle bien de l’anglais. Hors l’anglais est effectivement totalement irrationnel dans les deux sens (écriture, phonétique), à la prononciation chaotique là où on trouve des « exceptions » en français. Ce côté « phonétique chaotique » est bien pire, car il empêche de communiquer sans avoir été en immersion (entendons nous bien : hors « globish »).
            En ce sens, le français oral n’est pas si difficile et je suis toujours surpris de la qualité du français d’étrangers n’ayant pas séjourné en France longuement.

            En bref, l’auteur trouve une « conséquence » (le soit disant déclin du français à l’international) et cherche à tout prix à y coller sa seule grille de lecture, oubliant « l’anti-exemple » flagrant de l’anglais.
            A noter aussi que l’auteur confond langue et orthographe.

            La réforme de l’orthographe va dans le bon sens, car elle corrige des exceptions illogiques. Par contre faire le parallèle avec la destruction de la langue qu’est le « langage » SMS, c’est du grand n’importequoi !


          • Lapa Lapa 7 décembre 2009 14:34

            La difficulté de la langue française et les incohérences orthographiques sont un véritable marronnier. On ne compte plus les ouvrages et sujets là dessus. F.de Closets en rajoute une couche et s’imagine avoir inventé l’eau tiède, espère-t-il faire adapter la langue à ses desiderata ou juste obtenir de quoi payer ses impôts ?

            @Renève : excellente comparaison.


            • LE CHAT LE CHAT 7 décembre 2009 16:23

              le nivellement par le bas , tel est le but de la manoeuvre ,et avec la disparition programmée de l’histoire , un peuple d’ignare facilement manipulable par les élites autoproclamées !


              • Massaliote 7 décembre 2009 17:03

                Bien dit le chat ! C’est le but recherché avec l’aide d’inconscients comme l’auteur.


              • Abû Lahab 8 décembre 2009 18:01

                Mais c’est la tendance moderne, on ne veut plus d’émulation, pour ne pas frustrer nos chères petites têtes blondes on nivelle par le bas, comme cela tout le monde est content.


              • Eusèbe 13 décembre 2009 17:47

                Ahaha, ça aurait pu passer, mais retirez l’anglais de votre message, ça fera plus sérieux...
                spice de troll !!


              • Kathy 7 décembre 2009 18:47

                C’est un débat, ancien, qui est toujours d’actualité, n’est-ce pas Monsieur Du Bellay ?

                « Adresse au lecteur » en postface de la Deffence et Illustration de la
                langue francoyse (1549).

                « Quant aux fautes qui se pourraient trouver en l’impression, comme de lettres
                transposées, omises, ou superflues, la première édition les excusera, et la
                discrétion du lecteur savant qui ne s’arrêtera à si petites choses. »
                Joachim DU BELLAY,


                • Jerome Bondu Jerome Bondu 7 décembre 2009 21:20

                  Bonjour à tous,
                  Et merci pour vos commentaires, … même les plus critiques.
                  Au moins, cela me donne une chance de vous convaincre smiley

                  Je vous propose cette série de réponses, qui permet de répondre sur le fond, et d’écarter les critiques personnelles.

                  J’ai d’abord fait un copier-coller des critiques (NB : je me suis fait un malin plaisir de laisser les fautes d’orthographe dans les critiques).
                  Puis j’ai répondu en commençant à chaque fois par « Réponse JB ».

                  Ainsi vous trouverez :
                  -Critique :
                  - Réponse JB :

                  -----------------------

                  —Critique : Donc les centaines de millions de Français qui depuis des siècles, de Rabelais à Sartre et de Marot à Brassens ont écrit sans faute majeure étaient et sont des imbéciles qui ont perdu leur temps ?
                  —RÉPONSE JB : faux. Pendant bien longtemps, l’orthographe était fluctuante. Et écrire par exemple « connoitre » ou « connaitre » revenait au même.

                  -Critique : Allons-y gaiement, déplorons, critiquons, abolissons cette langue aussi piégeuse
                  -RÉPONSE JB : il n’a jamais été question de cela.

                  -Critique : Ainsi le français aura disparu dans quelques décennies, les Européens parleront un anglais bâtard sans même savoir l’écrire
                  A force de chercher des excuses un jour notre langue sera langue morte.
                  -RÉPONSE JB : Faux. Est-ce la peur de l’anglais qui vous pousse à « figer » la langue français. Pensez-vous que plus l’anglais s’impose, plus il faut conserver et vénérer notre écriture comme une relique ?
                  Plus notre langue sera confinée dans des formes obsolètes, plus vite elle s’éteindra.

                  -Critique : Ronsard, Molière et Flaubert devront être traduits.
                  -RÉPONSE JB : Faux ! Vous ne savez sans doute pas que les écrits de ces auteurs sont déjà « adaptés ». Je pense que vous ne prendriez aucun plaisir à les lire Ronsard ou Molière dans le texte, tant la langue a évolué.

                  -Critique : si cette orthographe est d’une difficulté insurmontable pourquoi dans les années soixante nous trouvions des zéros fautes , pardon très peu d’erreurs, au certificat d’études ?
                  -RÉPONSE JB : parce que l’enseignement de l’orthographe prenait une place considérable dans le cursus de formation, au détriment des autres matières. Chose qui n’est plus possible aujourd’hui, sauf à vivre dans une « bulle » coupée du monde.

                  -Critique : En attendant il ne faut pas confondre manque de logique avec manque de connaissance . Il y a bien peu de particularités qui ne trouvent pas d’explication.
                  -RÉPONSE JB : le problème est que non seulement il y a beaucoup de règles, mais qu’il y a autant d’exceptions (j’ai été élevé avec cette phrase magique qui justifiait tout « c’est l’exception qui confirme la règle »).

                  -Critique : La difficulté de la langue française et les incohérences orthographiques sont un véritable marronnier. On ne compte plus les ouvrages et sujets là dessus.
                  -RÉPONSE JB : pourquoi rien ne bouge alors ???

                  -Critique : la différence entre le langage parlé et écrit que l’on voit utilisé souvent spontanémment
                  dans les commentaires doit il être pour autant truffé de fautes d’orthographe ?
                  -RÉPONSE JB : bien sur que non. C’est justement en simplifiant l’orthographe que l’on réduira le nombre d’erreurs.

                  -Critique : cette façon de mettre en avant l’immense difficulté de la langue française fait le lit du cliché parallèle, la soi-disant facilité de l’anglais, cliché absent de votre article, mais à mon avis présent en filigrane.
                  -RÉPONSE JB : Faux. Je ne prétends pas que l’anglais soit facile. F de Closets en parle assez bien dans son livre. Il montre l’exemple d’une graphie qui a (si je me rappelle bien) près de 20 prononciations différentes !

                  -Critique : le nivellement par le bas , tel est le but de la manoeuvre ,et avec la disparition programmée de l’histoire , un peuple d’ignare facilement manipulable par les élites autoproclamées !
                  -RÉPONSE JB : humm, je me demande si l’on parle encore d’orthographe ?

                  --------------

                  Enfin, pour finir, un ami expert en orthographe m’a fait remarquer près de 10 fautes dans mon texte. Malgré une perfide allusion d’un des colistiers, j’ai relu mon texte avec attention, … mais elles m’ont glissé entre les yeux.

                  Par contre, ces fautes me donnent une idée !
                  Je mets au défi les critiques de me les trouver en une première lecture.
                  Messieurs, j’espère que vous jouerez le jeu. Il ne s’agit pas de faire 36 lectures pour débusquer les fautes. Il s’agit de savoir si ces 8 fautes entachent le texte et vous gênent dans l’acquisition du sens du message.

                  Merci pour votre collaboration,

                  Avec mes meilleurs sentiments,
                  Jérôme Bondu


                  • Jordi Grau J. GRAU 7 décembre 2009 22:27

                    A Philippe Renève :

                    C’est pas beau d’accuser les gens de mensonge ! Ce serait plus courtois de dire que l’auteur a dû se tromper. Plus courtois, mais pas très exact, parce qu’en l’occurrence l’auteur ne se trompe guère. Pour Flaubert, il y a sans doute quelque exagération : l’orthographe n’a pas changé énormément depuis le XIXème siècle. Mais on ne peut nier que l’orthographe de Molière et de Racine a été modernisée. Voici par exemple ce qu’on peut trouver sur le site www.toutmoliere.net :

                    « Comme c’est aujourd’hui l’usage dans l’édition des textes du XVIIe siècle, nous avons modernisé l’orthographe, sauf dans les cas où la rime nous obligeait à conserver une graphie ancienne (par exemple : je voi/ma foi ; treuve/émeuve). »

                    Donc, M. Renève, je treuve que vous exagérer un peu.


                  • Jordi Grau J. GRAU 7 décembre 2009 22:17

                    Article intéressant, même si l’orthographe n’est qu’un problème parmi d’autres dans l’apprentissage de la langue française. J’ai un ami qui, pendant longtemps, a écrit en faisant une foule de fautes d’orthographe mais très peu de fautes de grammaire. Si on lisait ses textes à haute voix, ils étaient parfaits. Malheureusement, il s’agit là d’une exception rare. La plupart du temps, les gens qui ont de grosses difficultés avec l’orthographe ont aussi (et surtout) de grosses difficultés de grammaire, et en particulier de syntaxe. Or, ce problème ne pourra pas être résolu avec une simple réforme de l’orthographe.

                    Cela dit, je ne suis pas contre une simplification de l’orthographe, et je ne vois pas en quoi cela ferait disparaître le français. Comme l’indique l’auteur, l’espagnol et l’italien ont une orthographe très simple, cela ne les empêche pas d’être de grandes langues littéraires. Et puis, comme l’indique l’auteur encore une fois, le français a déjà été simplifié. J’ai lu Rabelais dans le texte. Non seulement la langue a considérablement changé, mais cet écrivain prenait un malin plaisir à compliquer l’orthographe (qui à l’époque n’était pas encore codifiée), en se basant souvent sur des étymologies. Résultat : cela donne un texte qui a beaucoup de charme, mais qui est difficile à lire.

                    A propos d’orthographe compliquée à l’époque de Rabelais, il faut savoir que beaucoup de mots qui s’écrivaient simplement au Moyen Age ont vu leur orthographe changer à cause d’imprimeurs ou d’humanistes qui voulaient retrouver le mot latin originel dans le mot français. C’est ainsi que « conte » est devenu « compte » (du latin : « computare » : compter). « Tens » est devenu « Temps » (de « tempus »), « doit » est devenu « doigt » (de digitus). Parfois, ces ajouts de consonnes non prononcées étaient basés sur de fausses étymologies. C’est ainsi que « lais » (du verbe « laisser », et qui désignait ce qu’on laisse à ses héritiers) est devenu « legs » parce qu’on a cru qu’il venait de « legare » (léguer).

                    Je crois doncques que les adorateurs de l’orthographe actuelle devroient estudier un peu plus l’histoire de nostre bonne langue françoise. Leur idole en prendroit un sacré coulp.


                    • Jerome Bondu Jerome Bondu 7 décembre 2009 23:11

                      A Philippe Renève :

                      Cher Monsieur,
                      La colère vous égare ! Mais passons …
                      Voici un extrait de Molière, dans son orthographe originelle.

                       * * * * * * * *
                      Julie : Qui diroit que Madame eût un si grand enfant ?
                      La comtesse : Helas ! quand je le fis, j’étois si jeune que je me jouois encore avec une poupée
                      (...)
                      Monsieur Bobinet : Madame, je n’oublirai aucune chose pour cultiver cette jeune plante, dont vos bontez m’ont fait l’honneur de me confier la conduite, & je tâcherai de luy inculquer les semences de la vertu.
                       * * * * * * * *
                      Ce texte s’il était imprimé aujourd’hui ne serait-il pas adapté ? Je pense que oui. C’est tout ce que je voulais dire.

                      Je vous donne le lien où j’ai trouvé ce texte, pour bien prouver la source de mes dires :
                      http://books.google.fr/books?pg=PA26&dq=%22extrait+original+de+moli%C3%A8re%22&lr=&ei=E3UdS7rSJqXsNbPByckL&id=qVUUAAAAQAAJ#v=onepage&q=&f=false

                      Les personnes à l’orthographe très sure ont souvent beaucoup peiné pour l’acquérir. Voir cet élément qui les distingue disparaitre est évidemment douloureux.
                      Mais bon, ... les jeunes français, qui ont entre 6 et 12 ans, et qui apprennent à écrire dans un monde nouveau doivent-ils en passer par là ? Le monde change, il faut s’adapter !
                      Evitons de les handicaper avec ces veilles querelles et ces boulets orthographiques.

                      Cordialement,
                      Jerome Bondu


                      • Krokodilo Krokodilo 8 décembre 2009 00:34

                        La difficulté n’est pas tant de faire une réforme de l’orthographe, mais de décider de qui va la faire, et de son étendue, sachant bien que tout un chacun a son idée de la chose, on l’a vu avant la précédente... Par ailleurs, de nombreuses personnes, célèbres ou anonymes, ont légitimement le droit d’apprécier leur langue telle qu’elle est, de se sentir lésés ou agressés par une réforme d’envergure. Personnellement, je me contenterais d’une application de la précédente, et d’une réforme des participes passés. Mais voilà, chacun aura son idée...


                      • ZEN ZEN 8 décembre 2009 09:41

                        "Or, français et anglais sont aussi difficiles l’un que l’autre, mais pour des raisons différentes. Celles du français, vous en avez parlé, quant à l’anglais, il a une phonétique totalement irrationnelle, qui rend indispensable une immersion régulière et intense, sans parler des verbes irréguliers, des prépositions qui changent le sens des verbes, et des tournures idiomatiques très nombreuses.
                        J’apprécie le chapitre sur la régularité phonétique de l’espagnol, mais il eût été pertinent de rappeler que l’anglais est de ce point de vue la pire des langues, je crois, ce qui explique son fort taux de dyslexie (très faible en italien et espagnol), et l’espéranto celle qui a la plus grande correspondance phonétique écrit-oral, 100%."

                        Bien d’accord avec Kroko
                        Qui va faire une réforme, où s’arréter ?...
                        C’est là que les difficultés commencent
                        Les Allemands ont essayé . Pas vraiment convainquant...

                        Le monde change, il faut s’adapter, dit l’auteur
                        Bon , alors, adoptons l’écriture SMS !...
                        Mais là encore règne l’arbitraire smiley


                      • Eusèbe 13 décembre 2009 19:06

                        @krokodilo, vous envisagez quel sort pour les participes passés ? Où est le problème ?


                      • Tetsuko Yorimasa Tetsuko Yorimasa 8 décembre 2009 01:03

                        c’est marrant, en France on ne veux pas réformer la langue mais par contre on accueille à bras ouvert des mots Anglais sans même les franciser un peu, histoire de faire couleur locale


                        • saint_sebastien saint_sebastien 8 décembre 2009 10:27

                          le problème , je suis informaticien à mes heures perdues , c’est qu’il y a tellement de nouveaux termes et concepts intraduisibles qu’il est difficile de suivre. Chapeau aux québécois sur ce plan , d’ailleurs beaucoup de nos traductions viennent de chez eux.

                          Mais la langue française semble difficilement extensible dans des secteurs comme l’informatique , la finance , etc ( bien que pour la finance , beaucoup de termes anglo saxons viennent du français )

                        • Krokodilo Krokodilo 8 décembre 2009 11:28

                          Moins on traduit de termes, plus cette idée fausse que certains concepts seraient intraduisibles en français se renforce !


                        • Abû Lahab 8 décembre 2009 18:06

                          Tien comme on parle de finances quelqu’un sait-il d’où vient le nom « bourse », pour désigner l’endroit où s’échange les actions ?
                          Et pour rester dans le ton, énormément de mots anglais viennent du Normand, patois parlé par Guillaume le Conquérant.


                        • Eusèbe 13 décembre 2009 17:59

                          Je vous conseille le dictionnaire de l’office québécois. Bien sûr, ça ne vient pas de notre âcâdémie, mais il est très complet.
                          http://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/gdt.html

                          N’oubliez pas que la plupart des mots anglais importés, notamment en commerce/finance, le sont à cause de l’association d’idée anglais=langue du capitalisme, du commerce et qu’il n’est même pas rare d’avoir déjà le mot français sous la main !
                          Jamais compris pourquoi on parle de « management » plutôt que de « gestion ».


                        • Serpico Serpico 8 décembre 2009 02:05

                          Et ne parlons pas du subjonctif et du participe passé !

                          Certains ont des douleurs à l’estomac rien qu’à l’évocation des ces cauchemars.


                          • Rough 8 décembre 2009 10:20

                            @l’auteur..éternel et stérile débat sur l’orthographe et la grammaire française si compliquée selon vous....N’importe quel élève un tant soit peu cortiqué et travailleur apprend 90% de la grammaire française avant l’entrée en 6ème....Je ne sais pas s’il est possible, et si c’est vraiment scientifique, de classer les langues selon une supposée difficulté d’apprentissage mais je suis sur que le hongrois et toutes les langues du groupe finno-ougrien ou le yoruba sont autrement plus difficile même sans nénuphar et autre participe passé....
                            Le bouquin de Closets que l’on a connu plus inspiré ne propose ni plus ni moins que le nivellement pas le bas...Ce n’est pas parce quelques sauvageons des lointaines banlieues ont du mal à comprendre le subjonctif qu’il faut que la majorité renonce à s’exprimer dans une langue riche et subtile....
                            Votre paragraphe sur les dégats sociaux ça fait un peu boboïsant....A vous lire l’on croirait que nos enfants passent 90% de leur scolarité primaire à faire des dictées...Il en est de l’orthographe comme des mathématiques, certains ne pénétreront jamais les subtilités de Pythagore ni celle du participe passé...tant pis.
                            Quant à écrire que notre graphie n’a pas évolué pour des raisons politiques c’est une absurdité totale....vous en donnez d’ailleurs un contre-exemple avec votre citation de
                            Molière !....Au passage vous oubliez de dire que pour quelqu’un maîtrisant l’orthographe il n’y a aucune difficulté à lire Molière dans le texte...bontes au lieu de bonté ne pose aucune difficulté....Si l’on est un peu érudit Rabelais se lit avec un peu d’effort....ensuite ça se corse avec Chrétien de Troyes....
                            Vos affirmations péremptoires sont aussi peui étayées qu"elles sont générales...En quoi la supposée complexité de notre grammaire a pénalisé et pénalise toujours la France ?...Le langage SMS ouvrirait-il la voie à une moisson de Prix Nobel de physique ?...Pasteur aurait-il découvert le vaccin contre la grippe, H1N1 bien sur, s’il n’avait été limité par cettte grammaire inféconde ?....
                            La langue des savants est devenue celle du peuple, et bien le peuple n’a qu’à faire un peu d’effort et se comporter en Peuple et non en populace !
                            Le fameux système mandarinal de l’Académie, forcément castratrice, est une fable idéologique....même si les Académies ne sont pas toujours un modèle d’ouverture...mais pour être factuel l’Académie a procédé à de très nombreuses simplification de l’orthographe entre 1740 (3ème édiition du dico) et la 8ème édition de 1935....Des changements de grandes envergure ont eu lieu en 1762 et 1835 avec des modifications de graphie touchant plusieurs milliers de mots....alors que 1500/2000 mots suffisent à lire Gala ou Voici....Juste une question en forme de test..Possédez-vous un Grevisse ?...
                            Une autre affirmation me semble ridiculement outrancière, c’est lorsque vous affirmez qu’avouer son ignorance des mathématiques ou d’une langue étrangère passe comme une lettre à la Poste...Peut-être dans les mêmes milieux qui trouvent normal de faire une faute à chaque mot..mais certainement pas chez tout le monde....Par ailleurs l’on remarque aisément que ceux qui connaissent un peu de science, une langue étrangère, ou beaucoup de géographie n’ont pas de difficulté avec l’orthographe....
                            Il me semble évident que culture générale et maîtrise de la langue sont intimement liés....comment prétendre comprendre ou connaitre quoi que ce soit à l’histoire, à la chimie ou à la mécanique si l’on ne maîtrise pas la langue.....prenez simplement l’exemple de l’anglais que beaucoup d’étrangers, souvent français, croient parler..et qui accumulent les non-sens et les approximations à cause d’une piètre connaissance du vocabulaire....à commencer par notre leader minimo qui a donné l’exemple en se ridiculisantr devant la reine...


                            • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 11:54

                              Ayant remarqué que dans votre message vous écrivîtes dégats et connaitre sans circonflexe, je me suis rendu à la rubrique accent circonflexe de Wikipédia et bien figurez-vous que j’en suis ressorti gros Jean comme devant. Impossible de connaître l’ampleur des dégâts !

                              Je me suis quand même bien amusé avec les amuïssements et l’exception du verbe qui refuse de prendre un circonflexe au passé simple de l’indicatif et au subjonctif imparfait. vous haïtes et pas vous haîtes. Très drole et même très drôle.


                            • Rough 8 décembre 2009 14:12

                              Désolé j’ai effectivement écrit vite......

                              Je suis heureux que vous ayez pris plaisir aux charme du circonflexe....Toutefois l’article de wikipedia dépasse largement ce qu’il est nécessaire de connaître au quotidien....


                              • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 17:55

                                Vexé monsieur Renève ? Et pourtant, je persiste et signe en mémoire de mes années de primaire et de ma sixième laborieuse, où je me suis frotté à des camarades fils de médecins, de profs ou d’entrepreneurs qui avaient trois fois plus de vocabulaire que moi. Il me semble que défendre à ce point toutes les bizarreries de cette langue ne peut que cacher quelque dessein pas très clair.


                              • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 19:12

                                Désolé mais je ne mets pas la culture française dans ces curiosités graphologiques que l’on appelle ortho. Je la met dans la lecture des auteurs, dans la bonne utilisation des mots etc... Je fais des fautes certes, mais il y a sans doute pas mal de domaines de la langue où je pourrais vous apprendre des choses. Je suis quand même content que les mathématiques soient venues à mon secours, sans elle je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui je pourrai dialoguer avec votre hauteur orthographique.
                                Je ne me relis pas pour vous laisser tout à votre plaisir de vous trouvez supérieur.


                              • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 20:08

                                J’en fait effectivement une affaire personnelle d’où cette agressivité inutile. Veuillez men excuser.


                              • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 21:37

                                Non. La complexité d’une équation ne peut pas être réduite, sauf si le mathématicien qui l’a posé est mauvais ou pervers tandis que la régle de grammaire ou l’orthographe peuvent-être simplifiées (OK c’est pas facile). Supposez que l’on dise : Le participe passé s’accorde toujours avec le sujet du verbe. être, avoir, pronominaux transitifs directs ou non... Simple et de bon goût non ? et cela ne change rien au sens !
                                D’accord, on dira toujours la blessure que je me suis faite... ce sera juste une réminiscence de l’époque où l’orthographe était exagérément compliquée.


                              • ZEN ZEN 8 décembre 2009 18:09

                                Pour en rester sur point qui pourrait passer pour un détail, la confusion entre le futur et le conditionnel, de plus en plus fréquent, me semble un symptôme inquiétant de la déperdition d’un aspect important de la langue : le sens de l’hypothèse, de l’incertitude est oblitéré...
                                Ce que constatent nombre de profs de maths et de sciences, qui déplorent que la notion d’hypohèse échappent à un nombre croissant d’élèves, interdisant le raisonnement hypothético-déductif


                                • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 19:29

                                  Je pourrais être d’accord avec cette observation si les gens qui sont à cheval sur l’orthographe ne savaient pas corriger ces fautes de futur/conditionnel or, d’expérience (puisque j’en oublie pas mal), je sais que les cas où mes relecteurs ont un doute sur la faute est très rare. Ce qui prouve que la graphie, même dans un cas aussi important n’est pas si cruciale quand le lecteur est de bonne fois.
                                   


                                • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 20:15

                                  Zut, encore un mauvais coup au foie. Que répondez-vous sur ma logique du futur et du conditionnel ? La faute est-elle si grave si tous le monde comprend ce que l’écrivain voulait écrire.


                                • Abû Lahab 8 décembre 2009 18:14

                                  Je suppose que plus personne n’écrit ou ne s’exprime ainsi.
                                  http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/da/Chanson_de_roland.png

                                  Derniers vers du texte en ancien français de La Chanson de Roland, XIIe siècle (édition de Léon Gautier)


                                  • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 19:19

                                    Les exemples ne manquent pas. Un de mes auteurs favoris :
                                    http://www.memodata.com/2004/fr/pantagruel_rabelais/index.shtml

                                    mais je préfère le lire dans mon édition bilingue.


                                  • ZEN ZEN 8 décembre 2009 19:36

                                    Un admirateur de G. Pérec ne peut être qu’un amoureux de la langue française...


                                    • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 20:11

                                      Mais je le suis, croyez le bien ! Pas au point de comprendre qu’on veuille imposer àtous de respecter de telles bizarreries sous peine de passer pour un inculte.


                                    • Rough 8 décembre 2009 20:17

                                      JoëlP vous ne semblez pas avoir vraiment de problème avec l’orthographe..et je doute fort qu’il existe ne serait-ce qu’une seule personne connaissant un tant soit peu de mathématiques qui ait des difficultés avec l’orthographe.....Y’a des enfants qui apprennent mieux et plus vite Pythagore que les participes passés...mais les forts en thème finissent toujours par acquérir l’orthographe alors que l’inverse n’est pas vrai....
                                      Quelle qu’ait été votre expérience en primaire il est ridicule de prétendre que systématiquement le fils d’ouvrier a moins de vocabulaire que le fils du médecin...la langue française n’appartient à ,personne et se donne à qui veut bien prendre la peine d’ouvrir un livre, prétendre que l’orthographe est une valeur « bourgeoise » destinée à maintenir le prolétaire dans l’ignorance c’est une fable idéologique...les prolos connaissent encore moins de mathématique ou de chimie que d’orthographe et personne n’a jamais prétendu que ces deux sciences étaient des instruments bourgeois d’oppresion des classes laborieuses...
                                      Vous dîtes vous interesser aux mathématiques....admettez que les élèves qui sont fâchés avec maths et qui ont du mal avec la proportionnalité ou qui sont incapables de retenir les identités remarquables sont tout même plus nombreux que ceux qui ceux qui confondent « sur » et « sûr »....


                                      • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 21:17

                                        Ce n’est pas moi qui ai dit que j’avais des problèmes avec l’orthographe, je n’ai fait qu’approuver car j’en ai eu beaucoup dans le passé, des problèmes.

                                        Les forts en math (et un prolo peut être fort en math autant qu’un bourgeois, croyez-moi) qui sont mauvais en orthographe, ce n’est pas un mythe. Ceci dit, vous avez raison de dire qu’il est plus facile de rattraper l’orthographe que l’abstraction mathématique.

                                        Je ne crois pas qu’il soit ridicule de prétendre que... J’en ai encore des souvenirs cuisants et extrêmement précis. Je pourrais citer les noms de mes petits camarades de sixième qui avaient toujours le doigt levé pour expliquer le sens d’un mot. Bien sûr, on peut combler ce handicap avec un peu de chance (et en étant fort en math !) mais j’avoue que depuis que j’observe le système scolaire à la loupe de mon expérience, je suis toujours aussi convaincu du fait qu’il creuse les inégalités de départ. D’ailleurs, les chiffres le disent. Et entre parenthèses, les années de pouvoir socialistes n’ont pas changé la chose d’un iota. De toute façon, les parents FCPE, s’occupaient de leurs enfants à eux, les prolos ne sont pas à la FCPE ni à la PEEP, ils ne savent pas comment on s’occupe de ça. Je le sais, j’y étais à la FCPE, j’avais quitté le rang des prolos... grâce aux maths. CQFD ! 


                                      • JoëlP JoëlP 8 décembre 2009 21:19

                                        Qui peut penser qu’il s’agit d’un conditionnel ? au fait, c’est bien prierai le futur ? smiley


                                      • Jerome Bondu Jerome Bondu 8 décembre 2009 21:37

                                        Merci pour ces débats intéressants.

                                        Le livre de François de Closets m’a convaincu, et j’ai voulu (en toute naïveté) partager cette conviction. D’où cet article, qui est un pâle résumé du livre. Je ne peux que vous recommander d’aller à la source, et de frotter vos arguments à l’auteur de l’ouvrage.

                                        J’ai pris le temps de lire toutes vos critiques. J’ai bien compris que les opposants irréductibles, portent sur l’orthographe actuelle le même regard que d’autres portent sur « un livre ». Toute interprétation est un blasphème. Toute évolution est nuisible.

                                        Il me semblait au contraire que le propre de l’Homme était de savoir s’adapter. Comme l’a dit Darwin, les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes, … mais les plus adaptables.

                                        Cordialement,
                                        Jérôme Bondu


                                        • Rough 8 décembre 2009 23:30

                                          @l’auteur votre comparaison avec les gens du livre est un peu gonflée...Moi je n’ai jamais été convaincu par un livre fut-il de Closets...

                                          Le bouquin tout comme votre article est une accumulation de généralités et d’arguments d’autorité sans aucune preuve scientifique....Je ne crois pas que le prétendue difficulté de notre orthographe soit responsable de tous les maux de notre société, mais je suis certain que lorsque l’absence de sens critique et la crédulité qui se complait dans un prêt à penser idéologique remplacent le bon sens et l’analyse c’est autrement plus dangereux pour une société....

                                          Je vous cite...Un constat s’impose : nous avons une langue extraordinairement difficile
                                          Comment évaluez-vous la difficulté d’apprentissage d’une langue je serais curieux de connaitre votre méthode scientifique...S’agit-il de l’apprentissage d’un enfant qui va à l’école ou de celui d’un Boshiman qui apprend le français....
                                          Vous pointez du doigt la difficulté de notre orthographe....Celle de l’anglais est tout aussi difficile...Savez-vous comment on écrit « poisson » en anglais ?....

                                          De Closets dit et vous le reprenez comme parole d’évangile....Mais les blocages ne viennent pas uniquement de l’administration. Ils ont été multiples, issus des hautes sphères de notre système mandarinal (l’Académie Française), des garants de son enseignement (les instituteurs), ou de nous-mêmes ! « Les Français qui ont hérité d’un monument historique étrange, craignent qu’à trop vouloir le rénover il ne finisse par leur tomber sur la tête ».
                                          Faux je vous ai cité avec des références les profondes réformes entreprises par l’Académie depuis 1762....Vous pouvez trouvez ce réformes insuffisantes mais dire que l’Académie ou les grammairiens n’ont rien fait est tout simplement faux.....Un raisonnement spécieux, bancal c’est autrement plus grave qu’une faute de pluriel...

                                          Vous avec de Closets dites encore...« Notre écriture si complexe, doit être maintenant enseignée à tout le monde. Si elle était appropriée pour des savants du XIVème, elle ne l’est plus aujourd’hui.... »
                                          Encore une fois argument fallacieux s’il en est...la langue d’aujourd’hui ou même déjà celle de Molière n’a plus rien à voir avec celle du 14ème siècle qui est celle du moyen-âge....Déjà que Rabelais cité par JoelP est incompréhensible sans une solide érudition, là on parle de 200 ans plus tôt...

                                          Votre affirmation selon laquelle les outils informatiques vont débloquer la situation est un peu optimiste....D’abord même sur AV le langage SMS est bani car illisible...il y a bien quelques tentatives mais en règle générale même abdelkader et momo écrivent en français.....

                                          Ensuite avant que qu’un logiciel puisse analyser ne serait-ce que la première phrase de la fameuse dictée ça va prendre un peu de temps.....essayez de faire corriger à word la phrase suivante : quelque soie, quelle qu’exiguë, qu’ait pu par être à côté d’oeufs la somme du, lézard qu’été sensé avoir versé.....

                                          DE plus si l’orthographe et la syntaxe sont un tel obstacle comment expliquez-vous que lorsqu’il s’agit de langages de programmation ces obstacles ne semblent pas poser de problème...Ces langages, C++, RPG, Pascal, ont aussi une othographe et une syntaxe autrement moins intuitives que celles du français et pourtant les informaticiens ne semblent pas s’en soucier....

                                          Un dernier point la graphie du français a lonftemps été hésitante et le langage SMS existait déjà au XVIIème y compris chez les personnages de très haut rang...Alain Decaux donne quelques exemple savoureux dont celui-ci : J’ai cru que Votre Altesses serèt bien èse de savoir sete istoire....
                                          Pourtant l’orthographe a évolué vers ce que vous considéré comme une inutile complication...Pourquoi ?..

                                          Simplifier l’orthographe ? Autant vouloir soigner la grippe, H1N1 bien sur, en cassant le thermomètre....plus de fièvre donc !





                                          • pigripi pigripi 9 décembre 2009 03:32

                                            @auteur

                                            Merci de nous aviter d’avoir a lire cet ouvrage smiley))

                                            Lire et ecrire le plus parfaitement possible sont pour moi de grands plaisirs et, comme l’a souligneun commentateur, malgreses difficultes objectives, il y a quelques decades, la majorite des francais maitrisait parfaitement la langue ecrite, independamment de ses origines sociales.

                                            Pour avoir enseigne le francais a des etrangers dans le cadre d’une activite d’alphabetisation benevole, je sais combien c’est une langue compliquee et difficile mais nous avons des outils comme les Bescherelle ou le « dictionnaire de l’orthographe » d’AndreJouette. Il suffit de prendre le temps de les ouvrir.
                                            Souvenons-nous que lorsque Merimee dicta sa fameuse dictee a Napoleon III et sa cour, l’empereur fit une trentaine de fautes alors que le duc de Metternich, germanophone n’en fit aucune ...

                                            Je pense que le principal probleme du francais ecrit est aujourd’hui le refus du respect de ses regles (comme bien d’autres usages d’ailleurs).Ecrire correctement n’est plus considere comme une obligation, une qualite incontournable. L’exemple vient de haut puisque meme Valerie Pecresse, ministre des Universites ne maitrise pas l’usage du participe passe ...et je ne parle pas des journalistes...ni de notre bien aime president ...

                                            Pour avoir un peu etudie le latin et la linguistique, j’apprecie de pouvoir faire de l’etymologie a partir de la composition des mots dans toute leur singularite qui raconte leur histoire et celle de la societe. Je concois que cela ne puisse pas amuser tout le monde. Pourtant, la langue est l’outil de la pensee . Les Allemands ou les Chinois ne pensent pas comme les Francais du fait de la structure specifique de leur langue, tres rationnelle pour les premiers, en spirale et redondante pour les seconds.

                                            Souvenons nous des sourds-muets consideres comme debiles et effectivement souvent attardes avant l’invention du langage des signes. Aujourd’hui, avec cet outil de la pensee, ils sont comme tout le monde.

                                            Personnellement, je pense qu’on peut s’amuser avec le langage, creer des neologismes (bravitude, abracadabradantesque...), parler franglais ou SMS avec d’autant plus d’habilete et de plaisir qu’on maitrise parfaitement l’orthographe, la grammaire et la syntaxe.

                                            La maitrise d’une langue est un plaisir et les psychanalystes disent meme que la fellation et le cunnilingus sont en rapport smiley)))

                                            PS mon message est victime de la technologie : les accents se transforment en signes bizarres que j’ai du supprimer un par un ;-((((


                                            • rocla (haddock) rocla (haddock) 13 décembre 2009 09:48

                                              Exercices de style est l’un des ouvrages les plus célèbres de l’écrivain français Raymond Queneau. Paru en 1947, ce livre singulier raconte 99 fois la même histoire, de 99 façons différentes.

                                              L’histoire elle-même tient en quelques mots. Le narrateur rencontre dans un bus un jeune homme au long cou, coiffé d’un chapeau orné d’une tresse tenant au lieu de ruban. Ce jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s’asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur revoit ce jeune homme qui est alors en train de discuter avec un ami. Celui-ci lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus .

                                              L’ orthographe c ’est sympa . Ciseler et sculpter de belles descriptions relève de l’ invention et de la création . Trouver un mot qui fait fortune , mème quelques jours flatte qui le pond .

                                              Après , vas-y la discute-pute , pardon smiley


                                              • J2M69 13 décembre 2009 10:50

                                                Pour ce qui est du futur de l’indicatif et du conditionnel présent, il faut savoir que ce dernier temps a émergé en Moyen Français, du fait d’une anomalie : l’indicatif est le mode du « certain », du « factuel ». Or le futur n’est ni « certain », ni « factuel ». De là la création du conditionnel présente : « factuel » sous condition (voir son usage dans les formulations hypothétiques : si ..., et conditionnel présent : « si je gagnais au loto, j’achèterais une maison »).
                                                L’indicatif futur a de ce fait acquis une nuance : il s’agit d’annoncer non un fait, mais la certitude qu’il se réalisera (d’où une valeur prophétique, mais aussi une valeur impérative).
                                                Désolé si c’est un peu technique... -)


                                                • Pie 3,14 13 décembre 2009 11:38

                                                  Le meilleur spécialiste sur la question est andré Chervel.
                                                  Lire son ouvrage : L’Orthographe en crise.Et si l’Histoire montrait le chemin ? ed Retz 2008 79p 4,5 euros.
                                                  Et aussi : Histoire de l’enseignement du français du XVII au XX, ed Retz, 2006,831p, 46 euros.
                                                  Cet agrégé de grammaire, docteur ès lettres a prouvé que l’orthographe s’est fossilisée au XIXème quand elle est devenue l’instrument de la promotion de l’instituteur. Jusqu’à la fin du XVIIIème, les auteurs usaient d’une très grande liberté avec l’orthographe, on pouvait trouver un mot écrit de 3 ou 4 manières différentes dans un même texte sans que cela choque les lecteurs.

                                                  Il propose la suppression des consonnes inutiles pour la prononciation comme c’est déjà le cas dans les langues romanes voisines ( espagnol, portugais, italien, roumain), la suppression des lettres grecques quand la prononciation le permet ( y, h après les t ou les r , le ph ), enfin que tous les noms et adjectifs prennent un s au pluriel à l’exception des mots qui se terminent déjà par un s un x ou z.


                                                  • DIMEZELL 13 décembre 2009 12:08

                                                    Bonjour monsieur Bondu,

                                                    Vous êtes trop gentil, je le crains. Certains parmi ceux qui vous répondent ne se servent du débat sur l’orthographe que pour ressasser leur haine des professeurs, de l’éducation de la pédagogie et même de l’évolution des choses. Ils sont agressifs et parfois amusants tellement transparaissent leurs rancoeurs, leurs frustrations et leur colère rentrée. Amusants car on perçoit souvent la même chose chez nombres d’ élèves en souffrance et au comportement difficile.... pour les autres (et qui détestent les leçons d’orthographe).
                                                    Ce qui est plus gênant, c’est que certains ministres, eux-mêmes peu ignorants dans le domaine de l’Education, font plus que tendre une oreille bienveillante à ces personnes dont certaines semblent avoir tout le temps de marteler leur idéologie. ’On’ est très sensible à un certain électorat que l’on continue de taquiner par d’autres débats par les temps qui courent.

                                                    Concernant l’orthographe, son enseignement, comme je le disais plus haut ; est tout à fait possible dès les premières classes du primaire. Il s’agit cependant de relativiser.
                                                    La période n’est plus celle pendant laquelle il fallait alphabétiser à tous crins et les apprentissages en langue française servent d’abord à savoir utiliser une langue pour communiquer, et donc lire, dialoguer, convaincre, expliquer, comprendre ses interlocuteurs..... L’orthographe y a donc sa place mais celle- ci est relative.
                                                    De plus l’école doit encore permettre de créer, d’avoir accès à l’histoire, aux sciences, au sport.... Certains nostalgiques de la blouse et de l’estrade refusent l’accès à la culture et au débat, d’autres pensent avec naïveté que l’accumulation des connaissances que les professeurs auront placée dans l’entonnoir au-dessus des cervelles de leur élèves réveillera leurs compétences ultérieurement ! C’est vraisemblablement la pensée des auteurs des programmes actuels de l’école . Une belle idiotie mais celle-ci peut servir à justifier que l’on veuille supprimer la formation des professeurs.
                                                    Cependant,un débat de fond plus politique ne devrait pas être ignoré et son absence explique aussi que les textes officiels de l’enseignement primaire jouent au yoyo dans certains domaines : veut -on fabriquer des copistes capables de gérer la forme des textes ou des rédacteurs qui sauront exprimer leur pensée ? Futur prolétariat ou citoyens en devenir ?
                                                    Autre chose encore, les professeurs qui se penchent plus finement sur l’enseignement de l’orthographe le savent, certains apprentissages ne peuvent être utilisés par les élèves avant la seconde partie des années du collège. Là encore, on entend trop souvent le choeur des grognons accuser les professeurs des écoles de ne pas faire leur travail !
                                                    Dans ce domaine, il manque de la cohérence.

                                                    En espérant bientôt vous lire à nouveau, bon courage à vous !


                                                    • Le Clem 14 décembre 2009 04:09

                                                      Je me demande quand même si tout ces illogismes dans l’orthographe du Francais ne facilite pas sa lecture.

                                                      Lisez ca par exemple, c’est célébre :

                                                      « Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dnas un mto n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soeint à la bnnoe pclae. »

                                                      Je pense qui si le Francais est plus dur a écrire correctement ( Et je sais de quoi je parle ) peut etre que se taper 600 pages sera beaucoup plus dur, sans qu’on s’en rend vraiment compte, avec une écriture phonétique, puisque les mots aurons plus tendance a se ressembler. 

                                                      M’enfin, est-ce que tout ca est vraiment important ? Les branleurs, les ploucs ou les crétins dans mon genre ferons toujours un tas de fautes, les gens rigoureux et soigneux en ferons moins, et voila quoi. Au moins on sait a qui on a affaire.

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