Volet N° 2 - Géopolitique des Cryptomonnaies « Le bitcoin est la première pierre de la révolution monétaire du 21e siècle »
Panorama général des cryptomonnaies : quelques exemples.
Revenons sur ce que sont les cryptomonnaies, classifiées par fonction : monnaie structurante, monnaie sociale, monnaie d'e-commerce, monnaie anonyme, monnaie expérimentale, monnaie locale...
Si la technologie et la « gouvernance » sont ouvertes, fermées ou semi-ouvertes, les objectifs sont différents. Car « il ne suffit pas d'ajouter le mot « Coin » pour en faire une vraie « monnaie alternative » (AltCoin). L'idée est de garder aussi à l'esprit qui sont les « propriétaires » de la gouvernance pour ne pas se tromper d'utopie et adhérer en connaissance de cause au projet affiché.
En effet, monnaie publique ou monnaie privée, la notion s’additionne à la nature de la fonction, par exemple : « Le bitcoin est une monnaie ouverte par sa technologie et publique par sa gouvernance ».
Le « ripple »
C'est une monnaie semi-fermée par sa technologie et privée par sa gouvernance.
L'Amazon-Coin
C'est une monnaie fermée par sa technologie et privée par sa gouvernance.
Il existe entre 1300 et 1500, voire plus de cryptomonnaies émises à ce jour, en circulation.
(voir le site : Coinmarketcap. Com qui en classe 1526, les 1160 premières sont significatives).
Plus nous irons dans le temps, plus le processus de création augmentera. Parmis les plus connues des cryptomonnaies, l'ether, le ripple, le litecoin, le moreno, en dehors du bitcoin, de loin la plus connue des cryptomonnaies.
Codes de désignation :
BTC (bitcoin),
ETH (ether),
XRP (ripple),
LTC (litecoin).
Bitcoin cash – bitcoin gold, portent le nom de bitcoin, mais ne sont pas du bitcoin. Ce sont des monnaies récentes, issues d'un schisme ou « hard fork » au fonctionnement différent décidé par « L'association des mineurs et d'entreprises souhaitant faire évoluer autrement le projet initial de la Blockchain bitcoin ».
En 2014, le darkcoin est renommé « dash ». C'est la contraction de deux mots : digital et cash. Dash part du code de base du bitcoin. Mais l'idée serait de développer une monnaie valant « argent liquide numérique », aussi rapide que le cash. Transaction anonyme, temps de confirmation en dessous de 2,5 minutes.
Son créateur, Evan Duffiels communique à propos de cette monnaie : « Nous construisons un réseau financier mondial capable de mettre l'argent de chaque individu sous son contrôle direct, sans intermédiaire. Nous bâtissons Dash Evolution, parce que nous croyons qu'il répond à un besoins et qu'il sera une richesse pour la société. Nous ne le construisons pas pour devenir riches. N'ayant pas des motivations de profit à court terme, nous ne devons pas mettre de manière précipitée un produit inachevé sur le marché »1
Cette cryptomonnaie intègre des fonctions d'anonymat qui ne sont pas disponibles sur le bitcoin, et permet « l'envoi instantané de fonds ».
En 2014 est lancé le dashcoin, mais lui, est une cryptomonnaie totalement différente du dash. Il n'atteint pas même une capitalisation totale de 700 000 dollars.
Nancy Gomez et Patrick Pasin, les auteurs de cet ouvrage nous mettent toutefois en garde, au vu des grandes variations des cryptomonnaies, où il vaut mieux être attentif lorsqu'on décide d'investir (ou de miner) dans ce domaine.
Le dogecoin (DOGE)
Créé par Billy Markus (Ingénieur IBM aux USA) et Jackson Palmer (Marketing Adobe, Australie), le dogecoin a l'une des plus larges communautés de développeurs motivés et impliqués dans des projets au-delà des objectifs d'une cryptomonnaie, avec le « fundraisin » - collecte de l'équipe de bobsleigh de la Jamaïque – Jo d'hiver 2014). Ainsi que des projets au Kenya, entre autres.
La priorité du dogecoin est le micro-paiement.
Le Moreno.
Moreno signifie « pièce « en Esperanto. Public et anonyme, à la différence du réseau bitcoin qui fonctionne avec des pseudonymes.
Adresse de départ, d'arrivée et montant des transactions sont masqués. Fonctionne avec des « clés furtives » publiques pour protéger l'envoi, et d'une « public view key » pour visualiser la transaction. Pour assurer l'anonymat total de l'envoi, l'expéditeur utilise une « Ring Signature » signature cryptée en cercle, dont le montant est masqué par la fonction « king Confidentiel Transactions (Ring CT).
L'engagement de cette communauté est de ne pas faire de compromis en ce qui concerne la vie privée et de redonner aux individus le contrôle de leurs informations personnelles.
Enfin, parmi ces quelques exemple d'une panorama rapide, pour ne pas lasser les lecteurs par une énumération fastidieuse, dans cet article, mais les auteurs de l'ouvrage cité, font un tour d'horizon complet des différentes cryptomonnaies, qu'il présentent en détail. Je terminerais par le « solarcoin »
Solarcoin-SLR.
Cette cryptomonnaie se veut engagée au niveau environnemental pour stimuler la production d'énergie solaire par les entreprises et les citoyens.
La distribution de solarcoins est programmée pour durer 40 ans et atteindra la production de 97 500 twh d'électricité solaire. A ce jour, 97,5 milliards de solarcoins prévus, 4 177 668,6 distribués dans 58 pays sur les cinq continents.
Le déploiement est prévu pour 2018, faisant du solarcoin la première monnaie solaire orbitale !
Le principe du solarcoin pourrait être utilisée pour de nombreux projets environnementaux. Elle est reconnue par l'Irena – Agence Internationale de l'Energie Renouvelable - 155 États-membres.
Cryptomonnaies, changement de paradigme ?
Avec les cryptomonnaies nous assistons bien à un changement de paradigme et le questionnement qui accompagne tout changement sociétal important, changement de société, impact sur les États, et la finalité du rôle des banques commerciales. Sont-elles si nécessaires à l'économie que cela ? Ce changement de paradigme est aussi le moyen de casser « la centralité et l'unicité » de l'argent et de la monnaie en général. Car aujourd'hui, où nous constatons, la prédominance d'une seule monnaie déclarée incontournable au niveau des échanges commerciaux dans un contexte mondial global, avec le dollar, et tout ce que cela implique de remises en cause de la paix mondiale, les cryptomonnaies et leur diversités ont bien un rôle à jouer dorénavant pour remettre à sa juste place, le rôle de l'argent en général et des monnaies.
Cela en redonnant une « nouvelle jeunesse aux utopistes du XIXe siècle, tels Proudhon, Owen ou Solvay, pour qui la monnaie était un « outil de transformation sociale ».
Bien sûr, il n'est pas question ici, de passer sous silence les limites et les dangers de la cyrptomonnaie, à cause des zones d'ombre qui demeurent. Mais nous ne sommes pas avec les « cryptomonnaies » dans une inflation galopante émise sur les marchés, tel le dollar, produit en quantité phénoménale, grâce à la planche à billets qui fonctionne jour et nuit, et grâce aux consortiums bancaires États-uniens et de la City.
Mais peut-être que la cryptomonnaie signe le glas d'une époque révolue. C'est la raison pour laquelle, tant de méfiance s'installent dans les esprits sur cette nouvelle façon d'envisager le monde de l'argent, chez les financiers et les économistes, tout comme nous l'étions au début d'Internet.
La quantité maximum de bitcoins pouvant être émise grimpe à seulement... 21 millions d'unités, chiffre qui bien qu'important ne devrait pas êtres atteint avant, 2140 !
Les cryptomonnaies, une chaîne de Ponzi ?
La grande question que se posent aussi les sceptiques et que nous nous posons tous, devant cette nouveauté monétaire, c'est : est-ce que les cryptomonnaies ne risquent pas d'être une chaîne de Ponzi, et notamment la plus connu d'entre elles, le bitcoin ?
En 1920 aux USA, à Boston, un dénommé Charles Ponzi avait mis en place tout un système frauduleux qui consiste à rémunérer les investisseurs des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Nous avons l'exemple également, plus récemment de B. Madoff qui s'en est inspiré et a monté une fraude gigantesque de 65 milliards de dollars. Arrêté en 2008, il écope de 150 ans de prison en 2009, après un procès retentissant.
Or, les critères du bitcoin ne sont pas les critères du système de Ponzi.
1/ il n'y a pas de dividende ou de rémunération payé à des investisseurs.
2/ il n'y a pas d'organisation centralisée qui détourne l'argent au sommet d'une éventuelle pyramide
3/ le bitcoin peut continuer de fonctionner même si aucun nouveau participant ne rejoint le système. Il garde de la valeur tant qu'il est accepté comme moyen de paiement.
Cela évidemment ne signifie pas pour autant qu’il n'existe pas un risque de fraude dans le monde des cryptomonnaies. Et même quelques tentatives de « chaîne de Ponzi » comme certaines plate formes – citées page 44 dans l'ouvrage.
A suivre...
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