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Accueil du site > Tribune Libre > Une bougie pour Yvan Colonna

Une bougie pour Yvan Colonna

Dans sa Prison de Fresne, voilà maintenant 6 ans qu’Yvan Colonna est incarcéré.

J’ai volontairement laissé passer un peu de temps suite à l’annonce de sa condamnation en appel pour reparler de ce procès avec les idées claires.

Que reste-t-il aujourd’hui ?

D’abord, le silence de la majorité des politiciens après cette démonstration d’une justice qui n’a pas fait preuve du plus grand professionnalisme.

Un silence ponctué de quelques déclarations comme celle de François Hollande, qui s’insurge du rapprochement entre Yvan Colonna et Dreyfus, ou celle de Rachida Dati qui se refuse à tout commentaire face à une décision souveraine. La justice a tranché.

Quelques journalistes, tels Philippe Madelin et Jean-Michel Aphatie, continuent de relater les errements de ce procès et d’en rappeler le doute qu’il a laissé dans les esprits.

La décision d’ajouter les 22 ans de sûreté à la condamnation initiale est apparue comme la concrétisation d’un esprit de vengeance, un message de punition pour une attitude jugée trop agressive de la part de l’accusé et de ses avocats. Beaucoup ont fait remarquer qu’aucun élément à charge ne s’étant rajouté dans cette seconde instance, il n’y avait aucune raison de durcir la peine. Quant à l’attitude des avocats d’Yvan Colonna, le Bâtonnier de Paris, Christian Charrière-Bournazel, en a pris la défense en des termes très clairs : "Nous ne sommes pas avocats pour nous-mêmes, mais pour ceux qui nous appellent à l’aide. Qu’ils refusent d’être défendus est leur droit. Notre devoir nous impose de respecter leur décision. La Convention de sauvegarde des droits de l’homme dispose que toute personne traduite en justice a le droit de se défendre seule ou de recourir à l’assistance d’un avocat. Elle a le droit de garder le silence, de refuser de comparaître. Ses choix lui appartiennent. Je n’accepterai jamais que l’on impose un avocat à qui n’en veut pas, comme s’il était l’alibi d’une juridiction que l’accusé récuse". "La presse annonce des poursuites contre les avocats qui refusent d’être commis d’office. J’entends en ce cas être le premier poursuivi". Il encouragera en outre les juges à "s’interroger sur les raisons de la rupture".

L’annonce de l’écartement du Juge Wacogne des cours d’assises à partir de septembre a créé une petite polémique et si elle n’a pas été annoncée comme un désaveu par le Premier président de la cour d’appel, elle ajoute à ce sentiment d’échec de la justice dans ce procès Colonna.

Puis, une semaine après le verdict, une refonte du système des assises est à l’étude. C’est une commission dirigée par Philippe Léger et mandatée par Nicolas Sarkozy qui a la charge d’examiner et de réformer les assises. Me Gilles-Jean Portejoie, membre de la commission, remet déjà en question l’intime conviction, cette conviction qui permet au juge de prononcer son verdict sans avoir à le justifier (à en donner les raisons). Me Thierry Herzog, également membre de la commission, de renchérir : « L’absence de motivation est un problème pour tout le monde. Y compris pour la personne condamnée, en cas d’appel. »

Malheureusement un peu tard pour Yvan Colonna qui ne put que subir l’intime conviction de la cour spéciale, sans en connaître les motivations.

Il nous reste en mémoire les différentes "bavures" du procès, les mensonges prouvés des policiers, les témoins oculaires qui affirment qu’il n’est pas le tireur, les pistes éludées alors qu’on commençait à peine à comprendre la raison de la dénonciation initiale d’Yvan Colonna par les membres du commando, le discrédit jeté sur les témoins qui n’allaient pas dans le sens de l’accusation, le retournement passé presque inaperçu de la Juge Levert qui a finalement reconnu que pour elle il n’y avait que deux personnes et non trois sur le lieu même du crime, innocentant ainsi Yvan Colonna... à son corps défendant, etc.

La mobilisation en Corse a été très importante, pour réclamer une justice équitable. Les débordements d’une centaine ne doivent pas prendre le pas sur les milliers qui ont manifesté dans le calme pour dire leur indignation. Les casseurs sont pour moi le jeu d’une récupération politique honteuse, et sont ensuite récupérés par les ennemis des premiers récupérateurs pour faire oublier le fond du débat. Les violences, d’un coté comme de l’autre, sont inacceptables. Et c’est la responsabilité de chacun de faire en sorte qu’elles ne se produisent plus.

Le pourvoi en cassation a été déposé, et il n’y a aucune raison qu’il n’aboutisse pas, au vu des incohérences et errances du procès en appel. Aucune raison qu’il n’aboutisse pas... d’ici 8 à 12 mois. En attendant, Yvan est toujours en prison. Et en ce 7 avril 2009, il fêtera ses 49 ans, en prison. De nombreuses personnes en Corse et ailleurs allumeront dans la nuit une bougie pour témoigner leur affection à un homme qu’ils croient innocent et qui purge la peine maximale. Je n’aurais certainement pas le coeur à allumer une bougie pour un homme qui en aurait assassiné un autre de trois balles dans la nuque un soir de concert. Et ce soir, j’allumerai moi aussi une bougie que je placerai à ma fenêtre.


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76 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 7 avril 2009 10:23

    que l’on puisse dans "un état de droit" condamner quelquelqu’un avec un dossier vide et uniquement une intime conviction est un peu léger , je pense !
    si en France on doit prouver son innoncence et c’est parfois pas évident , le système yankee où c’est à l’accusation de prouver la culpabilité n’est pas exempt non plus de tout reproche , de nombreuses erreurs judiciaires en témoignent ! comment trouver un juste équilibre entre les deux systèmes , qui pratiquent de toute façon une justice de classe !!! smiley


    • Montagnais .. FRIDA Montagnais 7 avril 2009 10:45

      Merci pour votre article. Merci pour lui. Et ce soir, nous allumerons nous aussi une bougie.. 


      • andré 7 avril 2009 10:51

        Ce n’est pas la majorité mais la totalité des politiciens qui se sont tapis. Les politiciens sont effectivement des tapis. Toujours plus propres après avoir été battus. Et les intellectuels, véritables comme autoproclamés, il sont où ? Heureusement qu’il y a Bedos dans ce pays de carpes. Merci Roseau pour cette série d’articles sur l’affaire Colonna. J’ai aussi allumé ma bougie.


        • bluelight 7 avril 2009 10:55

          Grâce soit faite à la dignité de la veuve Erignac qui contraste avec la lâcheté de Colonna .

          (Je dis cela alors que je suis athée)

          Tout esprit scientifique, rationaliste, ne peut qu’être extrêmement critique envers le cinéma des défenseurs de Colonna qui font tout sauf expliquer aux Français pourquoi Colonna serait innocent, en instruisant un procès contre la justice sous prétexte d’abus judiciaires, comme si ces abus ne concernaient que les Corses et pas aussi les Français du continent lors de procédures judiciaires .

          Il n’y a aucune raison de faire le procès de la justice française spécifiquement lors de l’affaire Colonna, ce procès doit être instruit séparément car il concerne tous les citoyens et pas spécifiquement ceux directement concernés par le procès Colonna, les questions de droits de la défense n’ont pas été découvertes lors du procès Colonna mais existent depuis longtemps, l’opinion publique a été informée au moment de la commission parlementaire sur l’affaire d’Outreau qui n’est qu’une affaire parmi une longue série d’erreurs judiciaires .

          La seule réforme à faire est de résoudre le problème de l’irresponsabilité des fonctionnaires d’autorité, juges par exemple, qui est à la base de l’abus de pouvoir par l’administration, car la loi prévoit des droits de la défense, etc, le problème est l’application de la loi .

          Si Burgaud avait appliqué la loi, il aurait respecté les droits de la défense, et certains accusés ne seraient jamais allés en prison car ayant même des preuves matérielles de leur innocence, alors que Colonna n’a aucune preuve matérielle de son innocence .

          Le début de cette réforme, la responsabilité des juges, avait été promise, et n’arrive toujours pas .

          Les défenseurs de Colonna manifesteront-ils lorsque le juge Burgaud, pour une faute majeure, le fait de violer la loi républicaine en refusant d’accorder des droits à la défense comme prévu dans la loi, conduisant à l’enfermement d’innocents, à la destruction de leur vie et de leur famille, n’aura qu’une sanction mineure, alors qu’il mériterait la radiation, comme le président de la chambre de l’instruction ?

          Le débat sur l’opposition entre intime conviction et preuve ADN irréfutable est un leurre grossier : il est toujours possible de prélever l’ADN d’un individu pour le mettre sur une scène de crime, d’usurper jusqu’à l’identité ADN ... au final, c’est toujours sur une conviction qu’une décision de justice est basée .

          Après tout, les images du 11 septembre, que tout le monde a vues, n’empêchent pas les conspirationnistes de trouver tout un tas de raisons pour avoir des convictions différentes de ce qu’ils appellent ’thèse officielle’ .

          L’ADN n’est pas une arme atomique de conviction, l’ADN dit d’abord que tel ADN qui a été prélevé à tel endroit à tel moment dans telles conditions est à tel individu, pas autre chose .

          Le reste, c’est du raisonnement traditionnel (raisonnement dans le meilleur des cas) .

          Sur le fond, le dossier est accablant pour Colonna .

          Etre accusé en Corse d’avoir fait quelque chose, par des Corses, ce n’est pas rien (j’aurais envie de le dire avec l’accent corse, que j’imite parfaitement) .

          Pourquoi Colonna serait seul dans un commando à s’être enfui et à avoir été protégé si le tireur était un autre membre membre du commando ?

          Y aurait-il alors complot corse contre Colonna ?

          Colonna est coupable, il a insulté les victimes en ne s’expliquant pas, et la peine de sûreté il l’a cherchée .

          La moindre des ironies n’est pas que les nationalistes corses dénoncent l’arbitraire de l’Etat français par des méthodes qui sont encore plus arbitraires .

          Toujours d’actualité la citation : ’Je partirai quand vos amis cesseront le racket, quand vos amis cesseront d’assassiner dans les fêtes de village, quand vos amis cesseront de déposer des explosifs’




          • Philippe Antonetti 7 avril 2009 11:03

            Bluelight, esprit rationaliste et athée imite parfaitement l’accent corse et cite le sémillant préfet Bonnet. Povara Francia, disait mon grand-père !!


          • bluelight 7 avril 2009 13:02

            Sec en argumentation !
            Comme ces nationalistes qui assassinent dans les fêtes de village !


          • viking 7 avril 2009 13:59

            Il faudrait envisager une cure au magnésium pour améliorer les connexions entre les neurones. Il y en a un qui n’en fait qu’à sa tête si j’ose dire. Qu’est-ce que le neurone qui pense au bon Dieu vient faire ici puisque tu es athée ? Ça fait désordre parce que tu écris « Grâce soit faite à la dignité… » et bingo tu nous dis que tu es athée. A mon avis tu as trop souvent lu le catéchiste du curé pour vouloir imiter son style.


            Djanel, par Odin, je me fous  smiley  de ta gueule

             


          • bluelight 7 avril 2009 14:13

            Je suis athée mais j’utilise les expressions de la langue française .

            Je ne vois toujours aucune réponse aux questions que j’ai posées .

            Et pour cause, il n’y en a pas !

            Si Colonna était vraiment innocent, des dizaines de milliers de Corses défileraient tous les jours dans la rue et la Corse serait à feu et à sang .

            Les Corses savent que Colonna est coupable .

            Il se peut même que des Corses aient honte que Colonna, un lâche, soit transformé en héros, par la propagande de réseaux criminels .









          • Philippe Antonetti 7 avril 2009 14:39

            Désolé, c’est tout ce qu’il y avait d’intéressant dans votre bouillie !


          • bluelight 7 avril 2009 14:48

            Le préfet Bonnet n’a fait que faire incendier une paillote illégale, il n’y a pas mort d’homme, les nationalistes, ou prétendus tels, car la Corse il la ridiculisent, même pas foutus de savoir manipuler des explosifs sans ses blesser, smiley eux assassinent dans les fêtes de village .

            Alors je pardonne aux préfet Bonnet ses erreurs .

            A ceux qui se demandent pourquoi l’Amérique n’arrive pas à attraper Oussama, je dis la République française n’arrive pas à mettre hors d’état de nuire quelques centaines de voyous ... 

            Une dernière question, pour la route :

            Pourquoi la villa de l’oligarque show biz Dutronc n’est pas plastiquée ?
            Que ce ne sont que les villas de continentaux modestes qui sont plastiquées ?
            La justice sociale version nationalistes ?!

            Les riches paient, avec de l’argent, ou alors, pour le show bizz, avec des mots .

            Dutronc ’comprend’ les nationalistes, il l’affirme dans les media .
            Et pour ces affirmations, Dutronc aura seul le privilège d’être en Corse tranquille !

            Minable show biz .




          • gogia 7 avril 2009 14:57

            Bluelight, tu vis dans le monde des barbapapas ou tu le fais exprès ??!!


          • faxtronic faxtronic 7 avril 2009 17:07

            Je ne suis pas d accord bluelight. Pas du tout d accord avec toi. Etre corse, etre denonce par d autre et ne pas se soumettre a une justice qui vous a condamner d avance n est pas une preuve de culpabilite. Se declarer innocent n est pas une preuve de culpabilite, ne pas avouer n est pas une preuve d arrogance.

            Cela me fait trop penser aux proces politiques en Irlande du Nord. Une justice pour proteger l etat et non pas la Justice.

            Tu m a tout l air d un reaciste anti corse.


          • bluelight 7 avril 2009 17:28

            Raciste anti-corse, non .
            Anti arbitraire des nationalistes, ça suffira .
            Tu ne serais pas raciste envers ceux qui ne pensent pas comme toi ?
            J’ai écris quelque part dans les commentaires à cet article que les nationalistes donnaient une mauvaise image de la Corse, je n’identifie pas les Corses à certains excès de violence .
            J’ai même dit que les Corses n’apportaient pas un soutien massif à certains voyous et préféraient certainement une République imparfaite que l’arbitraire de certains groupes .
            Je n’ai pas dit que le fait que Colonna ait été dénoncé prouve une quelconque culpabilité, je dis que la ficelle est un peu grosse, de la part de nationalistes corses qui cautionnent la violence, de dénoncer l’arbitraire, comme si la violence en Corse n’était pas plus arbitraire que ce qui dénoncé de la justice française, et aussi de présenter l’affaire Colonna comme le peuple Corse contre une inique République, comme si l’origine des charges contre Colonna n’était pas le fait qu’il ait eu un comportement à part dans un commando, qu’il se soit enfui, qu’il ait été protégé, et aussi dénoncé par d’autres membres du commando .


          • Traroth Traroth 7 avril 2009 21:51

            "des défenseurs de Colonna qui font tout sauf expliquer aux Français pourquoi Colonna serait innocent" : Ils n’en ont pas besoin. Un des fondement du droit français est qu’il incombe à l’accusation de prouver la culpabilité de l’accusé, pas à l’accusé de prouver son innocence !

            "
            en instruisant un procès contre la justice sous prétexte d’abus judiciaires, comme si ces abus ne concernaient que les Corses et pas aussi les Français du continent lors de procédures judiciaires" : En quoi est ce que ça concerne les avocats de Colonna ? Une critique générale du système judiciaire dépasse de loin leur mission.

            "
            Il n’y a aucune raison de faire le procès de la justice française spécifiquement lors de l’affaire Colonna" : Sauf si on est un avocat de Colonna. Dans ce cas, il y a plein de raisons.

            Je passe les considérations générales sur la justice franaçaise...

            "
            Sur le fond, le dossier est accablant pour Colonna" : Non. Le dossier ne repose que sur l’implication de Colonna par les membres du commando, qui sont depuis revenu sur leurs accusations. En dehors de ça, le dossier n’est pas vide, mais au contraire contient de nombreux éléments à décharge, comme l’expertise balistique ou les témoignages des gens présents au moment de l’assassinat.

            "
            Etre accusé en Corse d’avoir fait quelque chose, par des Corses, ce n’est pas rien" : Effectivement, ce n’est pas rien, c’est bizarre. Il n’est pas trop dans les moeurs corses, en particulier dans les milieux nationalistes, de s’entre-dénoncer à la police...

            Je passe les raisonnements oiseux qui sont tout sauf des preuves...


          • Traroth Traroth 7 avril 2009 21:53

            "Je suis athée mais j’utilise les expressions de la langue française" : C’est votre droit. Je ne vois rien de contradictoire là-dedans... smiley


          • Philippe Antonetti 7 avril 2009 10:57

            Franchement, devant de telles entorses au droit et pire, au sens commun, difficile de voir dans cette affaire un simple dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. Et le silence des gens chargés de veiller sur l’état de la démocratie, élus, journalistes, faiseurs d’opinion est d’une réelle gravité. Ou alors, les principes de justice, de démocratie, etc. des concepts creux ou des fonds de commerce. A méditer lors de notre prochain passage dans l’isoloir...


            • Zalka Zalka 7 avril 2009 11:25

              Si les mecs avaient parlé, la lumière auraient pu être faite. Mais non, les nationalistes corses, c’est des vrais hommes ! Bon ok, ils buttent les préfets d’une balle dans la nuque, mais au moins ils gardent le silence.

              Le sentiment de justice baclé m’attriste, mais pour la veuve d’Erignac, pas pour Colonna. La seule certitude, c’est qu’il faisait partie du groupe qui a assassiné Erignac. Si ce n’est pas lui, il pouvait dire qui c’était. Pareil pour ses complices du premier procès.

              Alors au lieu d’allumer des cierges, finissez en avec cette connerie de loi du silence.


              • LE CHAT LE CHAT 7 avril 2009 13:02

                @chuck Norris

                finissez en avec cette connerie de loi du silence

                Tu veux les faire avouer à coup de santiags dans la tronche comme tous les dimanche ?
                Méfie toi , j’ai ouie dire que t’avais eu un blème quand t’étais prof de math quand tu avais expliqué ton théorème qu’un poing est toujours à l’intersection de deux droites dans la gueule et que les parents d’élève ont pas apprécié ,surtout celui qui avait un cheveux sur la langue et qui a demandé si c’était bien toi Fuck Norris !  smiley


              • Zalka Zalka 7 avril 2009 13:06

                Tu baisses le chat. Arrête le chichon dans ton sheba.

                Si je comptais les faire avouer à coup de santiag, je n’appellerai pas à l’arrêt de la loi du silence.


              • civis1 civis1 7 avril 2009 15:45

                @Zalka,
                Dénoncer Qui ? Et qui l’aurait cru ? Si même les témoins visuels ne sont pas crus !

                Il nous reste en mémoire les différentes "bavures" du procès, les mensonges prouvés des policiers, les témoins oculaires qui affirment qu’il n’est pas le tireur, les pistes éludées alors qu’on commençait à peine à comprendre la raison de la dénonciation initiale d’Yvan Colonna par les membres du commando, le discrédit jeté sur les témoins qui n’allaient pas dans le sens de l’accusation, le retournement passé presque inaperçu de la Juge Levert qui a finalement reconnu que pour elle il n’y avait que deux personnes et non trois sur le lieu même du crime, innocentant ainsi Yvan Colonna... à son corps défendant, etc.


              • viking 7 avril 2009 13:00

                .
                .
                .

                Au pays de Descartes, il ne devrait pas y avoir de problème. Dans le doute, je m’abstiens de prendre une décision telle est la règle.

                Ne pouvant pas prouver la culpabilité d’un prévenu, le tribunal ne peut pas prendre de décision ni dans un sens de culpabilisation ni dans l’autre de déculpabilisation. Dans le doute, il ne peut dire à l’accusé : « contre vous je ne peux rien retenir qui soit une certitude. Vous êtes donc libre mais vous n’êtes pas quitte pour autant car vous allez devoir vous tenir à la disposition de la justice au cas où elle trouverait d’autres éléments prouvant que vous êtes soit innocent ou inversement soit coupable. » Ce n’est seulement qu’avec des nouveaux éléments qu’un nouveau procès pourra se tenir. Si vous êtes déclaré innocent, vous serez acquitté ; si vous êtes coupable, vous serez condamné. La justice et les juges devraient savoir se montrer patients mais ce n’est pas le cas avec nos magistrats qui n’ont pas l’air de savoir qu’une justice parfaite ne juge pas un individu mais des actes et en conséquence celui qui les a commis doit être condamné. Un point, c’est tout.

                Le fait que cette cour d’appel n’ait pas voulu reconstituer l’assassinat pour savoir comment il a été commis.

                Le fait qu’elle n’ait pas voulu examiner l’argument de la défense qui disait qu’Yvan Colonna n’avait pas la taille suffisante pour commettre ce crime.

                Ces deux faits additionnés constituent un véritable déni de justice volontaire.

                Cette cour s’est donc appuyée sur l’argument que cette reconstitution avait été effectuée par le tribunal précédent. Or cette cour qui juge en appel, annule nécessairement la décision du premier procès pour reformuler une nouvelle sentence définitive selon ses propres compétences et travaux.

                Comment donc un tribunal d’appel qui est sensé annuler un premier procès et tous ses éléments qu’il contient peut-il se servir des conclusions du premier procès pour condamner ? 

                En refusant la reconstitution de l’assassinat sous prétexte que cette reconstitution avait été effectuée au premier procès et se servant de ces conclusions pour écarter un argument de la défense pour ne pas examiner un fait, constituent non seulement un déni de justice mais un vice de forme suffisant pour que la deuxième sentence contre Colonna soit déclarée nulle et non conforme au droit devant la cour de cassation qui a pour devoir d’examiner si le procès a été conforme au droit.

                Pour achever ce trop long commentaire : si la cour de cassation juge qu’il y a un vice de forme et casse le 2eme jugement, Colonna devrait resortir de prison libre :

                __ parce que le premier jugement n’est plus valable, il a été cassé par la cour d’appel,

                __ parce que le second qui devrait être appliqué, étant lui aussi annulé, ils ne peuvent agir autrement que de le libérer.

                Mais vous connaissez les juges, ils diront que le premier jugement est redevenu valable puisque celui qui l’annule a été cassé. Il faudra donc s’attendre à troisième procès Colonna en cour d’appel selon sa forme un proès d’assise. Quelle absurdité, Jospin. C’est toi qui a réformé la justice dans cette direction sans comprendre ce qu’aurait dû être un procès en appel. Idiot macrobiotique !

                Cette réforme de la justice qui a consisté à supprimer la cour d’appel par un deuxième procès semblable au premier qui ne juge que les fait est une imbécillité incommensurable et vertigineuse du gouvernement Jospin. Avec Colonna ils vont se retrouver dans une impasse juridique.

                Le procès en appel devant la cour de cassation sera… si les avocats ont du talent, un grand moment dans l’idiotie de la justice en France.

                Faites monter la mayonnaise en vous intéressant au sort du prisonnier Colonna.  smiley

                 


                • fifilafiloche fifilafiloche 7 avril 2009 14:03

                  Il suffirait donc de faire 10 articles clamant l innocence de Colona pour en faire un innocent ? Je ne vois nulle part dans votre article l espace d un moment un doute sur son innocence...un exposé uniquement à décharge est un article par définition partisan, qui ne permet donc pas de synthèse.


                  • Philippe Antonetti 7 avril 2009 14:36

                    fifilafiloche, il y a eu des dizaines d’articles d’observateurs de ce procès, insistant sur toutes ses irrégularités et bizarreries. Il vous suffit d’aller les lire ! L’auteur et les commentateurs n’ont pas à vous en faire un résumé à chaque fois. Avant de s’ exprimer sur un sujet, peut-être faut-il un peu le posséder. A moins que vous ne voyez dans ce fil, comme d’autres, une occasion de déverser votre fiel sur les corses.


                  • bluelight 7 avril 2009 14:52

                    Mais ce sont bien des Corses qui ont écrit ce week end ’aux fours les français’ ?
                    Vous illustrez la méthode de ces prétendus nationalistes qui font honte à la Corse .
                    C’est à cause d’eux que la Corse est caricaturée .
                    Les ’nationalistes’ corses insultent et assassinent, et après ils voudraient que les républicains se taisent ?


                  • Philippe Antonetti 7 avril 2009 16:05

                    bluelight, comme vous avez la mémoire courte et un gout certain pour les explications de textes, qui a laissé un tract à côté de la paillote incendiée Route des sanguinaires par, je vous le rappelle, républicain modèle, le secrétaire général de la préfecture et le colonel de la légion de gendarmerie ? Sur ce tract était écrit "a droga basta". La vertueuse république avait juste accroché dans le dos de l’exploitant un panneau "dealer". Quant aux trois malheureuses planches incendiée par deux officiers de gendarmerie, ceux-ci n’avaient pas oublié, pour agrémenter leur feu de plage, de laisser sur place un tract disant tout simplement que le propriétaire était une balance des flics. Pas de quoi fouetter un chat, juste de quoi faire tuer quelques innocents ! Bluelight, quand votre république se comportera comme une démocratie normale, vous pourrez en louer l’exemplarité, mais nous nous en éloignons de plus en plus. La Chine est aussi une république !


                  • bluelight 7 avril 2009 16:52

                    Philippe, .Eva Joly vient de Norvège, ce n’est pas par hasard .Toutes les autres nations sont corrompues, y compris les nations de protestantisme anglo-saxon .Je ne cautionne rien des pratiques abusives qui existent dans la République française .Mais à choisir, je préfère encore une République critiquable à une société régie par des rapports de forces brutaux, tels que les rapports de force entre différents groupes ’nationalistes’ qui s’entre-tuent (ou aussi le banditisme corse) .D’un côté les Corses ne dénoncent pas assez certains actes inacceptables d’auto-proclamés nationalistes, ou du grand banditisme, d’un autre côté les mêmes Corses ne se sont toujours pas révoltés contre une République qui leur garantit plus d’état de droit que si la Corse était abandonnée à certains groupes .Vous soulignez que Yves Féraud risquait la mort, s’il risquait la mort c’est bien à cause d’une violence arbitraire qui règne sur cette île, d’ailleurs il a été très futé de se sortir de cette situation comme il a fait .Il n’est pas nécessaire d’user de violence, dans une République certes imparfaite mais dans laquelle existent un certain nombre de droits, pour améliorer les choses .Un exemple ?Il ne sera pas nécessaire de plastiquer des verrues bling bling défigurant le littoral de Bonifacio .Et pour cause .Des associations écologistes corses ont obtenu auprès de tribunaux du continent, à Bastia il y a eu déni de justice, que ces verrues ne soient jamais construites !Par application de la loi littoral, loi de la République française .C’est un Corse, Rocca Serra, qui propose de modifier cette loi pour bétonner la Corse au profit de quelques oligarques .Plus un mouvement est faible plus les dérives violentes sont probables .Les ’nationalistes’ sont incapables de convaincre la population corse de leur donner une majorité aux élections .Je ne crois pas que les Corses imaginent autre chose que d’être français, comme je ne crois pas qu’ils croient Colonna innocent .Enfin, géologiquement, la Corse a fait partie du même ensemble que la Provence et la Sardaigne .


                  • civis1 civis1 7 avril 2009 17:14

                    Les témoins occulaires disent que ce n’est pas lui . Qu’est-ce qu’il faut de plus ?


                  • civis1 civis1 7 avril 2009 17:15

                    Les témoins occulaires disent que ce n’est pas lui . Qu’est-ce qu’il faut de plus ?


                  • civis1 civis1 7 avril 2009 17:17

                    Les témoins occulaires disent que ce n’est pas lui . Qu’est-ce qu’il faut de plus ?

                    Et puisqu’il vient d’être condamné soyons logiques ! Exigeons que ces témoins soient poursuivis pour faux témoignages alors !!!


                  • bluelight 7 avril 2009 17:32

                    En Corse personne n’a jamais rien vu !
                    Des témoins oculaires, quel gag  smiley

                    Mais pourquoi Colonna s’est enfui et a été protégé contrairement aux autres membres du commando, et dénoncé par des membres du commando ?


                  • civis1 civis1 7 avril 2009 19:24

                    @ blue

                    vous avez raté quelques épisodes à ce que je vois...


                  • Traroth Traroth 7 avril 2009 21:59

                    "Des témoins oculaires, quel gag" : Voila, en une phrase, un résumé du procès. Des témoins oculaires, quel gag ! Une expertise balistique, quelle blague ! Des accusations retirés par leurs auteurs, voila du solide !


                  • viking 7 avril 2009 15:30

                    « par bluelight (IP:xxx.x09.180.65) le 7 avril 2009 à 14H13
                    Je suis athée mais j’utilise les expressions de la langue française . »


                    Ton expression n’est pas du français mais du petit nègre en chinois jamaïcain

                    « Grâce soit faite à la dignité de la veuve… » Bon t’as pas l’air de comprendre le sens des mots et tu veux nous en mettre plein les oreilles en parlant de justice.

                    Voici tout ce que peut signifier le mot grâce :

                    > grâce
                    (nom féminin)
                     
                    Ce qui plaît dans les manières, les discours.
                    Faveur.
                    Pardon.
                    Remise entière ou partielle d’une peine.
                    Secours divin.

                    Prière.
                    De grâce : par faveur.
                    Grâce à : par la faveur de.

                    Il aurait été préférable d’écrire : Que la grâce soit rendue (non pas la dignité comme tu l’as écrit triple baliverne mais) à Madame Erignac. Mais comment peux-tu prendre le mot grâce dans sa signification mystique puisque tu es athée quadruple baliverne.

                    Et comme tu veux nous montrer jusqu’ou peut aller ta bêtise, tu ajoutes « qui contraste avec la lâcheté de Colonna. » Est-ce la grâce qui contraste avec la lâcheté ou madame erignac ? La lâcheté étant un comportement, il aurait fallu d’abord nous parler du comportement de madame Erignac pour achever la comparaison. En plus quintuple baliverne, dans ta phrase tu accorde la grâce la dignité. « Grâce soit faite à la dignité »

                    Va donc apprendre à écrire chez les Corses.

                     


                    • bluelight 7 avril 2009 16:54

                      Grâce soit faite à la veuve Erignac dont la dignité contraste avec la lâcheté de Colonna

                      What’s next ?


                    • xray 7 avril 2009 17:04

                       

                      Yvan Colonna : 
                      Il faut toujours un coupable. Colonna est le coupable idéal. 

                      De plus, il est défendu par des crétins d’intellectuels. Incapables de fausser le jeu des adversaires, ils ne savent que valoriser le système et les Institutions images. 

                      Colonna dérange moins en prison que s’il était en liberté. Il est donc logique qu’il reste en prison. 
                      (La dictature de l’image) 


                      L’euro « justice »  
                      http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/22/leuro-justice-un-immense-neant-dans-une-coquille-dillusion/ 

                      La Cour européenne de justice 
                      http://echofrance23.wordpress.com/2008/08/09/la-cour-europeenne-de-justice/ 

                      L’injustice est un métier. 
                      http://echomonde2.wordpress.com/ 

                      Une solution simple n’est pas obligatoirement mauvaise. 
                      http://une-solution-simple.over-blog.com/ 



                      • bluelight 7 avril 2009 17:35

                        AgoraVox devrait se réformer .

                        Trop d’articles de propagande et pas assez de journalisme citoyen .

                        Plein de théories conspirationnistes du 11 sept alors que la plupart des spécialistes des structures expliquent qu’il est normal que les tours se soient effondrées ainsi .

                        Plein d’articles pro Colonna qui n’expliquent en rien en quoi Colonna serait innocent .


                      • Philippe Antonetti 7 avril 2009 17:23

                        Bluelight, ne croyez pas une seconde que je vous en veuille, mais vous mélangez un peu tout ::

                        - comparaison n’est pas raison, si mon voisin vit dans une poubelle, ce n’est pas une excuse à ma saleté.

                        - Féraud habile ? En quoi ? Il a surtout été très chanceux que personne n’ait pu étouffer l’affaire.

                        - Vous parlez de quel état de droit : de celui qui produit de faux plans cadastraux au tribunal pour favoriser la construction d’un lotissement ? Ou de celui qui s’assied sur ses propres règles d’urbanisme quand le permis concerne certains people.

                        - Quelle est la pire violence faite au droit : qu’un CRS tire une grenade dans la tête d’un gamin ou que les responsables fassent tout pour étouffer l’affaire ?

                        - Pourquoi un procureur n’a jamais reçu le rapport sur le grand banditisme qu’il avait expressement demandé à son arrivée à Bastia ? Pourquoi et par qui certains grands noms du banditisme ont-ils disparu du fichier central ? Une rapide recherche vous renseignera.

                        - Ou mènent systématiquement les traces des leaders nationalistes principaux responsables de la guerre des années 90 : Place Beauvau et cellule élyséenne ?

                        - Qui a coulé le Rainbow warrior ?

                        - Comment ont été traitées beaucoup d’affaires de terrorisme, pas seulement corses : irlandais de Vincennes, réseau Chalabi, le MacDo breton, Tarnac actuellement, etc... ?
                        Et la liste est infinie de toutes les crapuleries de ce régime de courtisans.
                        Quand je pense que les espagnols ont rejeté Gonzales à cause des GAL et Aznar pour son mensonge aprés l’attentat de la gare d’Atocha, je me demande si les français sont réellement mûrs pour la démocratie !


                        • bluelight 7 avril 2009 17:54

                          - Rainbow Warrior : j’étais trop jeune pour voter à l’époque, sinon j’aurais toujours voté contre Mitterrand, les français ont élu des tocards arrivistes, prêts à tout, cyniques, sans compétence, depuis 1981, il ne faut pas s’étonner de l’état de la France après ...


                          - l’état de droit a progressé, le préfet Bonnet a même été condamné par la justice, c’est la preuve que la justice n’est pas forcément partiale contrairement à certaines affirmations et que certaines pratiques de l’Etat seront de plus en plus difficiles à perpétuer


                          - je ne critique pas Féraud, difficile d’imaginer ce qu’il aurait pu faire d’autre pour se sortir dignement de cette situation


                          - vous évoquez la construction d’un lotissement, partout ce sont les élus locaux, comme sur la Côte d’Azur, idem en Australie aussi, qui vendent des morceaux de côte pour faire du fric, le processus est connu
                          alors après que l’Etat n’ait pas été exemplaire, évidemment, pour l’heure la Corse n’a heureusement pas subi le sort de la Côte d’Azur, à part la région de Porto Vecchio, c’est l’Assemblée de Corse qui décide du PADUC, alors que les Corses votent pour des politiques qui sont contre le bétonnage


                          - au sujet du grand banditisme, où voulez-vous en venir ?
                          ce qui est sidérant, c’est qu’en Corse et sur le continent, il n’y a pas de différence sur ce point, la police connaît les têtes, mais ne les arrête pas même s’il existe un certain nombre de charges, peut être la police préfère que la pègre s’entretue ...


                          - que voulez-vous dire sur les nationalistes de la guerre des années 90 ?


                          - une question : qui a payé les avocats de Colonna, peut être la défense était gratuite par militantisme de ces avocats qui seront remerciés plus tard de diverses façons


                          - ne prenez pas en exemple l’Espagne, pays de violence contre l’environnement et les animaux, cf corridas, destruction de la côte méditerranéenne, la bulle immobilière espagnole a explosé, ça va faire très mal


                          - sur le gamin blessé, il est irresponsable de laisser des gamins aller dans des manifestations qui peuvent dégénérer, cherchent l’affrontement avec la police afin éventuellement après d’instrumentaliser des bavures
                          si les manifestations étaient pacifistes il n’y aurait pas de gamin blessé
                          il y a des policiers grièvement blessés aussi
                           


                        • chmoll chmoll 7 avril 2009 17:40

                          heureusement que la peine de mort n’existe plus, sinon un innocent aurait été executé

                          une question, la cour europeenne des droit de l’homme peut rien faire si elle est saisie,contre la basse cour ?


                          • Traroth Traroth 7 avril 2009 22:03

                            chmoll : il faut d’abord épuiser les recours nationaux. Il reste la cour de cassation. Si elle refuse de se prononcer ou si elle confirme le jugement, Colonna peut saisir la Cour européenne des droits de l’homme. Si la cour de cassation casse le jugement, il y aura un nouveau procès d’assise.


                          • Traroth Traroth 7 avril 2009 22:05

                            @alchimie : Exact. Il serait temps de trouver le coupable, d’ailleurs. C’est scandaleux, cette inaction.


                          • Traroth Traroth 7 avril 2009 23:51

                            Ce que je dis, c’est que la preuve de sa culpabilité n’a pas été apportée. Et c’est à l’accusation de prouver la culpabilité de l’accusé, ce n’est pas à l’accusé d’apporter la preuve de son innocence.


                          • Daniel Arnaud Daniel Arnaud 7 avril 2009 19:17

                            Merci pour cet article, qui résume bien la situation d’après "procès".

                            Cette affaire aura encore permis de révéler ce qu’il faut bien appeler le "racisme anti-Corse" de quelques uns qui, comme tous les racismes, fonctionne sur l’amalgame, le raccourci, la généralisation. Certains commentaires témoignent en outre d’une profonde méconnaissance de l’île... et du nationalisme, qui recouvre plusieurs réalités et ne saurait être réduit aux débordements du week-end dernier. Méconnaissance de l’histoire aussi, quand il s’agit d’associer définitivement la République à la France alors même que la Corse a connu sa première expérience républicaine lorsque sa puissante voisine n’était qu’une monarchie absolue. Méconnaissance du droit enfin, en suggérant régulièrement que l’accusé doit prouver son innocence, puisque la charge de la preuve incombe à l’accusation.

                            Rendez-vous pour un troisième procès.


                            • Roseau Roseau 7 avril 2009 23:44

                              De rien Daniel. Le troisième procès aura lieu, et j’espère dans d’autres conditions que celui-là. Un peu de vérité ne fera de mal à (presque) personne.


                            • Traroth Traroth 7 avril 2009 23:49

                              @alchimie : rendre tous les Corses collectivement responsable de l’assassinat du préfet Erignac, c’est une forme de racisme, assurément.


                            • maharadh maharadh 7 avril 2009 21:03

                              Je ne sait pas si Yvan est innoçent ou coupable, ce que je sait c’est qu’en droit le doute doit profiter à l’accusé car il n’y a rien de pire que de condamner un innoçent.

                              Que la justice soit une balance qui penche du côté ou souffle le plus fort n’est pas une nouveauté au pays de voltaire , la majorité des citoyens qui ont affaire à elle en tant que victime peuvent confirmer cette citation de Coluche " 				 Il y a deux sortes de justice : vous avez l’avocat qui connaît bien la loi, et l’avocat qui connaît bien le juge ! "

                              Pour Madame Erignac , ses enfants, sa famille et ses proches il faut que le meurtrier soit puni c’est une évidence , cette femme à déjà été amputée d’une partie d’elle même , je lui souhaîte tout le courage du monde.



                              • vienzy 7 avril 2009 21:17

                                De ce qu’il ressort :
                                l’oncle de Colonna a été exécuté lors d’une guerre des chefs mafieux
                                Colonna est un berger
                                les Corses sont ses moutons

                                Ce qui est rassurant, c’est qu’ils ont obligé les enfants à manifester.
                                Si j’en crois mon "expérience", cet hiver, les profs ont obligé les enfants de la classe à faire grève pour protéger leurs portefeuilles. Mes enfants et ceux des voisins sont en train de réviser fortement le jugement qu’ils portent sur leurs professeurs.

                                Les choses bougent


                                • moebius 7 avril 2009 22:05

                                  article trés émouvant, snif, snif


                                  • Ramila Parks ramila 8 avril 2009 02:42

                                    Le dossier Colonna est trop chargé d’incertitudes pour ne pas se poser de questions et dans le doute, j’allume la bougie
                                    bon courage


                                    • Claudepapi 8 avril 2009 18:34

                                      (AFP) - La Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH) a estimé que « la justice antiterroriste est dans l’impasse » dans un communiqué sur le procès d’Yvan Colonna lu lors d’une conférence de presse mercredi.

                                       "Le déroulement du procès est l’illustration de l’impasse où se trouve la justice lors de l’application de toute législation d’exception", affirme la FIDH dans le communiqué présenté à la presse par la Ligue des droits de l’Homme.

                                       Ce document présente les premières observations des trois observateurs mandatés par la FIDH pour assister au procès d’Yvan Colonna qui a été jugé en appel devant la cour d’assises spéciale de Paris du 9 février au 27 mars, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. 

                                       "Ces premières conclusions confirment que le procès d’Yvan Colonna est l’illustration supplémentaire des dangers que représentent la justice antiterroriste de par son caractère exceptionnel", a déclaré André Paccou, représentant de la Ligue des droits de l’Homme.

                                       Des éléments de la procédure judiciaire sont remis en cause, de l’instruction marquée par « la compétition » entre les services d’enquête ou l’absence de reconstitution, à l’audience pendant laquelle "plusieurs incidents ont permis de mettre en doute le caractère équitable du procès", selon la FIDH.

                                       Le rapport de la FIDH fait notamment référence à la lettre de Didier Vinolas et au certificat médical de Georges Lebbos qui n’ont pas été communiqués aux avocats de la défense.

                                       Sans porter de jugement sur la stratégie des conseils d’Yvan Colonna de quitter les débats, la FIDH note que cette absence "a eu pour conséquence de déséquilibrer le déroulement de l’audience de manière radicale" et qu’il revenait par conséquent au président de la cour d’assises "de mener les débats avec la plus grande impartialité« .

                                        »Force est de constater que tel n’a pas été le cas« , estime la FIDH, ce qui »ne peut que susciter un sentiment de malaise sur la condamnation intervenue".

                                       La FIDH se prononce par ailleurs en faveur d’« une réforme rapide » de la disposition qui permet aux magistrats professionnels de ne pas motiver leur décision, s’appuyant sur une récente décision de la Cour Européenne des droits de l’Homme.

                                       Le rapport définitif de la mission d’observation diligentée par la FIDH devrait être rendu public courant mai.


                                      • Claudepapi 8 avril 2009 19:05

                                        Paris, le 6 avril 2009
                                        La Fédération internationale des ligues des droits de l´Homme (FIDH) a mandaté trois observateurs pour suivre l´audience du procès en appel d´ Yvan Colonna : Alya Chammari, avocate tunisienne, Roland Kessous, magistrat honoraire français et Eric Gillet, avocat belge. Ce procès s´est déroulé en application des lois de fond et de forme en vigueur en matière de terrorisme.
                                        Depuis 1999, la FIDH dénonce cette législation qui autorise des poursuites pour participation à une association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme.
                                        Cette loi permet d´incriminer des intentions et non des actes. La garde-à-vue peut atteindre 96 heures, l´avocat n´intervenant qu´à la 72ème heure. L´expérience démontre que les juges d´instruction spécialisés instruisent plus à charge qu´à décharge. Aucun des membres de la Cour d´assises spécialement composée par des magistrats choisis par le 1er Président de la Cour d´appel ne peut être récusé.
                                        La Cour d´assises statue à la majorité simple par un arrêt non motivé en se fondant exclusivement sur l´intime conviction.
                                        Les poursuites diligentées contre Yvan Colonna ont illustré les dérives que permet cette législation. Plusieurs services de police sont intervenus, gendarmerie, police judiciaire, DNAT, sans grande coordination entre eux, euphémisme pour ne pas dire qu´ils étaient en compétition. Un Préfet a même diligenté une enquête personnelle en dehors de tout cadre légal.
                                        La mise en cause d´Yvan Colonna par les membres du commando qui ont participé à l´assassinat du Préfet, a été obtenue au cours de garde-à-vues dans des conditions contestées par la défense et a fait l´objet de rétractations ultérieures. Au cours de l´instruction menée par les trois magistrats instructeurs spécialisés, les nombreuses demandes d´actes présentées par la défense ont été rejetées. Aucune reconstitution des faits n´a été effectuée sur le lieu du crime.
                                        En outre, le choix procédural des juges d´instruction d´ouvrir deux dossiers distincts relatifs à l´assassinat du Préfet Érignac, en mettant en examen Yvan Colonna uniquement dans l´un d´entre eux, ne pouvait que porter gravement atteinte aux droits de la défense.
                                        Le procès équitable est caractérisé par le respect des formes de procédure qui permettent de fonder la légitimité de la décision finale. Ces formes doivent également permettre d´éviter que l´accusé puisse avoir l´impression d´une justice arbitraire et peu transparente. Tels sont les termes utilisés par la Cour européenne des droits de l´Homme.
                                        Or, à l´audience d´appel, plusieurs incidents ont permis de mettre en doute le caractère équitable du procès.
                                        Le Président n´a pas communiqué aux parties une lettre importante d´un témoin indiquant que des membres du commando ayant participé à l´attaque de la gendarmerie de Pietrosella et à l´assassinat du Préfet Érignac n´avaient jamais été entendus, ainsi qu´un certificat médical d´un policier ayant eu un rôle déterminant dans la mise en cause d´Yvan Colonna. Dans la conduite de l´audience, le Président ne s´est pas appesanti sur les témoignages favorables à l´accusé.
                                        La Cour d´assises a enfin refusé d´ordonner la reconstitution des faits à nouveau demandée par l´accusé. Celui-ci a déduit de ces éléments que la Cour n´était pas impartiale et a finalement décidé de quitter l´audience et de récuser ses avocats.
                                        L´absence de l´accusé et de ses défenseurs a eu pour conséquence de déséquilibrer le déroulement de l´audience de manière radicale. Un procès sans contradiction fait peser sur le Président de la Cour d´assises une obligation particulière de mener les débats avec la plus grande impartialité et ce d´autant plus qu´Yvan Colonna avait été désigné dès son arrestation en qualité de coupable par le ministre de l´Intérieur, devenu président de la République.
                                        En matière pénale, la discussion publique des éléments à charge recueillis contre l´accusé est une condition indispensable pour qu´intervienne une décision juste et équitable. Force est de constater que tel n´a pas été le cas.
                                        Le choix délibéré d´Yvan Colonna de quitter l´audience, motivé par le sentiment exprimé dès le premier jour qu´il se trouvait en présence d´une juridiction déterminée à le condamner, ne peut que susciter un sentiment de malaise sur la condamnation intervenue.
                                        En raison des polémiques suscitées par le déroulement de l´audience, le défaut de motivation de l´arrêt rendu, certes conforme au droit actuel, confirme la nécessité d´une réforme rapide pour que les magistrats professionnels exposent les raisons de leur décision.
                                        Dans un arrêt prononcé le 13 janvier 2009, la Cour européenne des droits de l´Homme a jugé que, sans un résumé des principales raisons pour lesquelles la Cour d´assises s´est déclarée convaincue de la culpabilité de l´accusé, celui-ci n´est pas à même de comprendre – et donc d´accepter – la décision de la juridiction.
                                        Il en va de même vis-à-vis de l´opinion publique.
                                        Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur le système de défense choisi par l´accusé, ni sur sa culpabilité. Mais on se doit de constater que le déroulement du procès est l´illustration de l´impasse où se trouve la justice lors de l´application de toute législation d´exception, spécialement eu égard aux exigences de l´article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l´Homme, qui mentionne que toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement par un tribunal indépendant et impartial dans le respect de l´égalité entre l´accusation et la défense.
                                        Ce procès soulève une fois de plus la question du maintien de cette justice d´exception.


                                        • epicure de samos 9 avril 2009 01:32

                                          Entendons nous bien.
                                          Je n’ai pas de sympathie particulière pour les préfets (surtout par les temps qui courent) pas plus que je n’en ai pour les flics ou les magistrats.
                                          Et je ne suis pas de ceux qui disent, la bouche en cœur, qu’ils font confiance à la justice de leur pays.
                                          Mais je n’ai pas non plus beaucoup d’attirance pour les nationalistes corses en particulier et pour les nationalismes en général.

                                          Contrairement à vous, Roseau, et à beaucoup des commentateurs qui vous tressent des couronnes de laurier, je ne joue pas non plus l’intime conviction des supporters de Colonna contre l’intime conviction des jurés professionnels qui ont lourdement condamné Colonna.

                                          J’essaie de faire preuve de logique et d’indépendance d’esprit. Point barre.

                                          Le soir de l’assassinat, Maranelli chassait la bécasse, Ferrandi regardait France 3 et Colonna livrait du brocciu, alibis confirmés, au moins pour les deux premiers, par leurs épouses…
                                          Jusque là, rien d’anormal. Il est rarissime que des personnes mises en cause dans une affaire criminelle passent aux aveux dès les premières heures de leur garde à vue.

                                          Manque de bol pour Maranelli et Ferrandi, les bornes relais couvrant la zone située entre la préfecture d’Ajaccio et le théâtre Kallisté révèlent que huit coups de fil ont été échangés entre eux dans les 40 minutes qui précèdent l’assassinat du préfet Erignac.

                                          La compagne de Maranelli craque la première.
                                          Puis c’est Maranelli qui avoue son implication.
                                          Et qui explique le rôle de ses complices.
                                          Selon ses aveux :
                                          1) Il est le guetteur chargé de donner le top départ de l’opération.
                                          2) Ferrandi est le chef du commando.
                                          3) Colonna est le tireur.
                                          4) Alessandri est chargé de protéger Colonna. C’est le même Alessandri qui, affirmant que Colonna a abattu le préfet Erignac, donne des détails : « Yvan Colonna se trouvait derrière moi. Presque immédiatement après avoir croisé le préfet, j’ai entendu des coups de feu […]. J’ai retourné la tête, et j’ai vu le préfet à terre. »
                                          5) Ottaviani est le chauffeur qui après avoir transporté Ferrandi, Colonna et Alessandri sur les lieux, les récupère après l’assassinat pour les conduire au domicile de Ferrandi.

                                          L’épouse de Ferrandi avoue aux flics que son mari, Colonna et Alessandri ont effectivement passé la nuit chez elle.
                                          Et Ferrandi, le chef du commando, confirme les dires d’Alessandri concernant la participation de Colonna.

                                          On peut gloser tant qu’on veut sur les mensonges, les approximations ou les tripatouillages des flics.
                                          Mais ces aveux initiaux sont si peu remis en question qu’au cours de l’instruction, Maranelli , Alessandri et Ferrandi les réitèrent devant les juges et en présence de leurs avocats.

                                          Ils ne se rétractent qu’un an et demi plus tard.

                                          Chargé de déterminer les causes de la mort du préfet par une autopsie et non par une expertise balistique, Paul Marcaggi, médecin légiste d’Ajaccio mais pas balisticien, émet l’hypothèse d’un tireur ayant une taille proche de celle du préfet : « …en tant qu’expert, je constate que le préfet Erignac mesurant 1m83, a été tué d’une première balle, entrée derrière l’oreille gauche, et tirée dans une trajectoire proche de l’horizontale. Peut-on en déduire la taille de l’assassin ? Je ne peux pas être formel. Le préfet pouvait, par exemple, avoir la tête légèrement penchée. De plus, je n’ai pas été invité à la reconstitution qui aurait permis de valider, ou d’infirmer, de nombreuses hypothèses et d’éviter cette controverse. »
                                          Au dire de Marcaggi, cette hypothèse n’est donc ni validée ni infirmée…
                                          Mais faisant grand cas des déclarations de Marcaggi, les supporters de Colonna y voient la preuve qu’il ne peut pas avoir été le tireur puisqu’il ne mesure qu’1m72…
                                          Mais ils se gardent bien de noter que Joseph Colombani, haut fonctionnaire territorial qui attend devant le Kallisté, à une vingtaine de mètres du lieu où est abattu Erignac, a formellement déclaré que lors de l’agression, le préfet s’est : « courbé presque à angle droit ».

                                          Ami de Colonna, Alessandri, retire le nom de Colonna de ses déclarations en janvier 2000 après l’avoir précisément mis en cause quelques mois plus tôt.
                                          En juillet 2003, devant la cour d’assises spéciale, Alessandri exclut définitivement Colonna du commando et remet en cause son propre rôle de protecteur du tireur.
                                          En octobre 2003, après avoir été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité comme coauteur de l’assassinat du préfet, Alessandri change encore de thèse et s’accuse cette fois d’avoir lui-même exécuté Erignac.

                                          Les supporters de Colonna font mine de voir dans les déclarations d’Alessandri une preuve supplémentaire de son innocence.
                                          Mais alors qu’ils faisaient grand cas des déclarations du médecin légiste quand il parlait d’un tireur dont la taille aurait pu avoisiner celle du préfet, ils ignorent superbement qu’Alessandri est à peine plus grand que Colonna (1m72 pour Colonna et 1m75 pour Alessandri).

                                          En mars 2009, durant le procès en appel, Alessandri peine à expliquer ses successifs et tardifs revirements.
                                          Répondant à une question de Maître Simeoni, Alessandri explique que ce sont la peur d’assumer son geste et l’envie de gagner du temps qui l’auraient conduit à dénoncer, à tort, son ami.
                                          Mettant cette dénonciation sur le compte d’une vengeance, il ajoute :
                                          « J’ai des reproches à faire à Yvan. Quand j’ai décidé de franchir le pas de la violence clandestine, j’ai espéré qu’il ferait partie de notre groupe. J’en ai voulu à Yvan Colonna de ne pas y être allé avec nous pour être cohérent avec son discours, plutôt que d’avoir laissé des jeunes comme Didier Maranelli et Martin Ottaviani monter au charbon. ».
                                          La phrase — qui, soit dit en passant, fait de Colonna le portrait d’un ultra — a semé le doute mais n’a été suivie d’aucune question des avocats de la défense.
                                          Il faut cependant rappeler que ce n’est pas Alessandri mais Maranelli qui fut premier à mettre Colonna en cause et que, chronologiquement, les aveux d’Alessandri et de Ferrandi sont ultérieurs à ceux de Maranelli.
                                          Maranelli — un des « jeunes » — avait-il lui aussi une dent contre Colonna ?
                                          Et si oui, laquelle ?
                                          Mystère…

                                          En 2009, Vinolas, ex-secrétaire général adjoint d’Erignac, indique à la barre que deux autres hommes ont peut-être participé à l’assassinat du préfet.
                                          Fidèles à leur défense de rupture, les avocats de Colonna sautent sur l’occasion, font monter la mayonnaise et exigent un supplément d’information…
                                          Mais une fois les deux supposés complices identifiés, les avocats de Colonna ne réclament pas leur audition parce qu’ils savent parfaitement que ces deux militants nationalistes ont déjà été interrogés… et disculpés.

                                          Toujours en 2009, témoignant à la barre, des membres du commando déjà condamnés, prétendent — pour la première fois depuis 1999 — que d’autres personnes ont participé au meurtre.
                                          Ils parlent maintenant de deux (et non plus trois) complices présents sur la scène de crime.
                                          Manière assez maladroite de mettre, une fois de plus, Colonna hors de cause…
                                          Mais malgré ces « révélations » de dernière minute, la thèse selon laquelle Colonna aurait été dénoncé à tort par ses amis pour en protéger d’autres, non identifiés, ne tient toujours pas.
                                          Même en admettant qu’Alessandri en voulait à Colonna, on comprend mal l’intérêt que Maranelli et Ferrandi auraient eu à dénoncer un innocent pour protéger les véritables coupables ?

                                          A aucun moment, les membres condamnés du commando ne sont capables d’apporter une réponse crédible à cette question pourtant essentielle.
                                          Et la défense peine ( ou ne cherche sciemment pas ) à s’appesantir sur ce point crucial.

                                          En voiture avec sa mère le soir du 6 février 1998, dans un endroit mal éclairé de la rue Colonna-d’Ornano, Marie-Ange Contart, 32 ans, croit entendre des pétards puis voit un homme blond qui tire à terre et un homme brun qui se tient à ses côtés. La scène, extrêmement brève, se joue à 1m50 de sa voiture.
                                          Dans ses premières déclarations, elle fait la description suivante du tireur : « blond, cheveux mi-longs, bien coiffé, d’1m70, au visage mince et creusé, lèvres fines, menton pointu, âgé de 35 à 40 ans, avec des traits marqués ».
                                          Excepté les cheveux blonds mi-longs, la description correspond assez précisément au profil de Colonna. Mais il sera établi, d’après les aveux des membres du commando, que le tireur portait, ce soir-là, une perruque blonde.
                                          Au cours du procès, en première instance puis en appel, Marie-Ange Contart change pourtant d’avis : « Je suis sûre et certaine. Ce n’est pas M. Colonna que j’ai vu ce soir-là. Ce n’est pas son regard, ce ne sont pas ses traits, ce n’est pas son visage. »
                                          Etrange revirement…
                                          Mais la Corse n’est pas à un faux témoignage et à une subornation de témoin près.

                                          Contrairement à vous, cher Roseau, je n’ai pas allumé de bougie en l’honneur de Colonna.
                                          Car j’ai moi aussi des doutes.
                                          Des doutes qui portent beaucoup plus sur l’attitude, les revirements successifs et les propos sibyllins des membres du commando déjà condamnés que sur l’innocence de Colonna.

                                          Mais après tout ces hommes déshonorés par la stupidité de leur crime ont-ils encore assez de dignité, de ressentiment et d’intelligence pour ne pas disculper totalement un coupable qui se dérobe à ses responsabilités ?


                                          • Roseau Roseau 9 avril 2009 11:41

                                            Epicure de Samos, vous mentez : vous n’avez pas de doutes. Je dirais même plus que vous êtes bien appliqué à démontrer que la justice a bien agi dans ce procès. Il y a beaucoup d’inexactitudes dans votre texte, comme parler de revirement pour madame Contart, comme ce que vous dites sur le fait que les avocats de Colonna ne réclament pas de supplément d’information suite aux révelations de Vinolas alors que la cour les a refusées, etc. Il y a aussi beaucoup d’omisions volontaires. Vous êtes totalement partial.

                                            Je ne saurais vous le reprocher, moi aussi.

                                            Mais évitez la mauvaise foi, et les petites phrases du style « Mais la Corse n’est pas à un faux témoignage et à une subornation de témoin près », j’en viendrais à croire que vous avez vous-même trempé là-dedans.


                                          • epicure de samos 9 avril 2009 16:10

                                            Cher Roseau,

                                            Que d’amabilités en si peu de lignes ! Vous vous surpassez !

                                            Libre à vous de déceler dans mon texte plus de mensonges et d’inexactitudes que dans les propos et retournements successifs des assassins d’Erignac.

                                            Ecrivez ce que vous voulez mais permettez-moi de vous répondre que je ne m’applique nullement « à démontrer que la justice a bien agi dans ce procès. »
                                            Je crois au contraire que la justice s’est montrée, comme souvent dans ce pays, très au-dessous de ce que les citoyens pouvaient en attendre. Et que c’est son incapacité à assumer son rôle face au système de défense de Colonna plus que les éléments objectifs de son « innocence » qui ont a semé le doute dans les esprits.

                                            Je parle en effet des revirements de Marie-Ange Contart parce que ces revirements existent et qu’ils ont été consignés.
                                            Et c’est vous qui mentez lorsque vous écrivez que la cour a refusé le supplément d’information que demandaient les avocats de Colonna suite à la divine surprise que furent, l’espace de quelques jours, les pseudo révélations de Vinolas.
                                            Ce complément d’information a bien été accordé et les deux militants nationalistes ont bien été identifiés… Et ce sont les avocats de Colonna qui ont jugé plus prudent pour leur client que ces deux-là ne viennent pas déposer au procès.

                                            Vous parlez, au sujet de mon texte, de « beaucoup d’omissions volontaires » mais, évidemment, sans dire lesquelles.

                                            Vous m’accusez de mauvaise foi et me reprochez d’écrire que : « la Corse n’est pas à un faux témoignage et à une subornation de témoin près »… De ce point de vue, je vous répondrais que vous n’avez pas le monopole de la vérité historique et que, de tous temps, ces choses-là ont existé en Corse. Et pour être tout à fait juste, dans une bonne partie du bassin méditerranéen.
                                            Tout Corse un peu au fait des choses le sait et l’admet.
                                            Que vous vous en offusquiez ne change rien à cette réalité d’ordre sociologique et met seulement en évidence votre propre partialité ou votre ignorance.

                                            Mettant définitivement bas les masques, vous l’expert « en amalgames à deux balles », vous finissez par l’insulte gratuite en écrivant : « j’en viendrais à croire que vous avez vous-même trempé là-dedans. ».
                                            Je suis désolé de vous décevoir, cher Roseau, mais je me garde bien de tremper dans quoi que ce soit. Je suis simplement un citoyen qui s’informe et cherche à comprendre au-delà des appartenances claniques.

                                            Pour finir, car je vous sens venir de loin, cher Roseau, j’ai quelques quartiers de « corsitude » qui remontent loin et vous feraient sans doute pâlir d’envie.
                                            Ne m’attaquez donc pas sur ce terrain : vous seriez certainement perdant.


                                          • Roseau Roseau 10 avril 2009 00:55

                                            Epicure, vous êtes dérangé par le fait que je prenne la défense d’un homme que je crois innocent. Soit. Les omissions que je vous « reproche » (si peu) sont décelables dans l’ensemble des chroniques qui ont relaté le procès tout au long de son déroulement. Je ne vais pas m’amuser à réécrire un « article dans l’article » pour revenir dessus.

                                            Les revirements de Madame Contart n’existent pas, puisqu’elle n’a jamais reconnu Yvan Colonna comme étant le tireur, et a toujours soutenu que ce n’était pas lui. Comme l’ami du Préfet Monsieur Colombani d’ailleurs.
                                             
                                            Lorsque vous écrivez « la Corse n’est pas à un faux témoignage et à une subornation de témoin près », peu importe que vous soyez un merveilleux historien du bassin méditérannéen, les faux témoignages ne sont pas l’apanage des corses, loin s’en faut, et utiliser cette généralité pour sous-entendre que les témoins auraient été subornés est un procédé que je trouve très malhonnête.

                                            Quant à vos quartiers de corsitude, inutile de me menacer, je m’en fiche éperdument.

                                            Claude Papi a écrit une très bonne réponse à vos commentaires que je vous recommande.


                                          • Roseau Roseau 10 avril 2009 02:28

                                            Ceci étant dit, je vous concède volontiers qu’il reste encore de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire, et qu’elles peuvent être interprétées de diverses manières, à charge ou à décharge pour qui on veut. Mais cela reste des interprétations et le vide se remplit bien souvent de faussetés quand la connaissance des faits est absente. C’est bien le problème avec cette enquête et ce procès.


                                          • azerty1710 9 avril 2009 08:50

                                            Le durcissement de la peine en appel est normal et courant. Il vise à dissuader les recours abusifs.

                                            Lorsqu’on fait appel avec la stratégie de Colonna : essayer de décrédibiliser la justice et se reporter vers les médias, la sanction est inévitable. Ce n’est pas un « esprit de vengeance ».

                                            Ses avocats s’en foutent. C’est pas eux qui purgent les années. Eux ils récoltent la gloire médiatique.


                                            • vivi vivi 10 avril 2009 13:30

                                              Vous vous trompez. Le durcissement de la peine en appel est moins fréquent que l’allègement ou la confirmation.
                                              Vous devriez vous renseigner sur les statistiques.
                                              Les recours abusifs ???? C’est à dire ? Pour dissuader un citoyen d’user de son droit ???? Ou alors vous considérez que faire appel d’un jugement c’est outrepasser son droit ?

                                              Et ce n’est pas Colonna qui utilise la stratégie de décrédibilisation de la justice, mais bien celle que vous appelez « justice » qui a tenté ce stratagème, en refusant chaque demande de l’accusé, en lui cachant des informations capitales pour sa défense, en s’acharnant sur les témoins à décharge (Mr Vinolas en sait quelque chose sur la façon dont il a été traité) etc etc.......

                                              Quant au fait de se reporter vers les médias,pour dénoncer une injustice vous trouvez ça mal ? Les médias ont largement contribué à transformer un présumé innocent en coupable, et à ce moment là vous ne vous êtes pas offusqué ? D’ailleurs vous le croyez coupable, mais vos infos pour vous faire une idée vous les avez péchées où ?


                                            • Philippe Antonetti 9 avril 2009 09:01

                                              Désolé, epicure, mais votre prétendue démonstration ne tient pas : elle ne tient absolument pas compte des doutes énormes sur la cohérence des aveux, alimentés par des éléments objectifs apparus lors des audiences :
                                              -Colonna est simultanément en deux endroits distants de 50 km
                                              -Les enquêteurs ont tous été pris en flagrant délit de mensonge au sujet des gardes à vue
                                              -La juge LeVert remet en cause la version officielle des 3 tueurs
                                              -Les témoignages des gendarmes de Pietrosella démontrent la présence de conjurés supplémentaires
                                              Dans ces conditions, prendre pour argent comptant la version de l’accusation n’est pas très objectif.
                                               Par contre, dès qu’il s’agit de témoins à décharge, vous les dénigrez
                                              -Vous êtes le seul à parler de revirement à propos de Marie Ange Contard. Pourtant, ses dépositions n’ont jamais changé.
                                              -Si le témoignage de Pierre Alessandri n’a pas été approfondi, vous en rejetez la responsabilité sur la défense. Pourquoi, la recherche de la vérité ne concerne pas la cour ?
                                              Vous parlez de doutes, mais éludez soigneusement l’ersatz de complément d’information après le témoignage de Vinolas, les interrogatoires sommaires des témoins à décharge, le refus d’une reconstitution.
                                               Vous avez une drôle de conception de la justice, appuyant de tout votre poids sur un plateau de la balance, l’air de ne pas y toucher !


                                              • epicure de samos 9 avril 2009 14:53

                                                Cher Philippe Antonetti,

                                                Ma « prétendue démonstration » comme vous dites ne cherche pas à démontrer quoi que ce soit et mon commentaire est simplement l’expression de l’idée que je me fais de cette affaire.

                                                Vous affirmez que le jour de l’assassinat du préfet, « Colonna est simultanément en deux endroits distants de 50 km » ce qui est faux.
                                                Trois hommes (Maranelli, Ferrandi et Alessandri) et une femme (l’épouse de Ferrandi) affirment que Colonna était bien avec eux le soir de l’assassinat, affirmations qui ne leur ont pas été extorquées sous la torture et qu’ils ont maintenues pendant 18 longs mois avant de changer — miraculeusement ? — de version…
                                                Sans doute le délai de réflexion nécessaire à la manifestation d’une vérité… fluctuante.

                                                Si vous lisez bien mon commentaire précédent, je ne passe pas sous silence les mensonges des enquêteurs et je vous concède volontiers que le sémillant Marion n’est pas ce que l’on pourrait appeler un homme de confiance et que les flics de la DNAT ne sont pas des enfants de chœur…
                                                Cependant, et pardon de me répéter, les aveux circonstanciés de Maranelli, Ferrandi et Alessandri sont là et bien là.
                                                Et ils accusent tous Colonna d’être le tueur du préfet…
                                                 
                                                Je ne sais pas où vous avez déniché que la juge Le Vert remet « en cause la version officielle des 3 tueurs » mais elle le fait si bien que les avocats de Colonna — sans doute pour s’en faire une alliée — portent plainte contre elle ( et contre Bruguière et Thiel) au motif que ces trois juges chargés de l’instruction de l’affaire Erignac, auraient fait obstacle à la manifestation de la vérité en ne versant pas au dossier des écoutes favorables à leur client… Les avocats de Colonna leur reprochent d’avoir « détruit, soustrait, recelé ou altéré des documents publics de nature à permettre la manifestation de la vérité ».
                                                Versées aux débats après la désertion de Colonna et de ses cinq avocats, ces écoutes, réalisées entre décembre 1998 et mai 1999, démontreraient que contrairement à la version que donne le très antipathique Marion ( « Colonna n’était pas une priorité pour moi »), les enquêteurs avaient connaissance de contacts fréquents entre Colonna et plusieurs membres du commando avant leur interpellation…
                                                Etranges comportements pour des hommes qui s’en veulent à mort au point qu’ils accuseront bientôt Colonna de faits dont il serait innocent.

                                                Vous écrivez que « les témoignages des gendarmes de Pietrosella démontrent la présence de conjurés supplémentaires » ce qui est peut-être vrai dans l’affaire de l’attaque de cette gendarmerie et dans le vol de l’arme qui servira à tuer le préfet mais ne prouve rien quant à l’innocence de Colonna concernant l’assassinat proprement dit.

                                                Contrairement à ce que vous écrivez, je ne prends pas pour argent comptant la version de l’accusation mais je me contente de fonder mes réflexions sur l’existence (et, jusqu’à preuve du contraire, la véracité) des aveux de Maranelli, Ferrandi et Alessandri.

                                                Vous estimez que je « dénigre » Marie Ange Contard mais je renvoie seulement aux propos qu’elle a tenus dans ses premières dépositions et qui ont bien changées comme démontré dans le commentaire que j’ai posté précédemment.
                                                J’ajoute que l’histoire judiciaire de la Corse (et pas seulement celle du nationalisme) est pleine d’exemples de faux témoignages, de subornations de témoins et de rétractations inexpliquées.

                                                Concernant le témoignage à la barre d’Alessandri, je ne rejette pas la responsabilité de sa non exploitation sur les défenseurs de Colonna mais je renvoie une fois de plus aux multiples variations des déclarations d’Alessandri…
                                                Pour rappel : en 1999, placé en garde à vue, Alessandri accuse Colonna… Il l’accuse pendant 18 mois y compris devant les juges d’instruction… En 2000, il le dédouane… En juillet 2003, pendant le premier procès des assassins d’Erignac, ce n’est plus seulement Alessandri qui jure ses grands dieux que Colonna n’était pas là le soir de l’assassinat mais tous les membres du commando… En octobre, désormais condamné, Alessandri s’accuse d’être le tueur… En 2009, il explique qu’il a accusé Colonna par esprit de vengeance, chose qu’il n’avait jamais dite auparavant…
                                                Ça fait beaucoup de variations pour un seul homme ne trouvez-vous pas ?
                                                Et la question se pose de savoir quel sens Alessandri donne au mot « vérité ».

                                                Je n’élude pas soigneusement « l’ersatz de complément d’information » ordonné suite au témoignage de Vinolas mais j’en donne la seule explication qui vaille à savoir que les avocats de Colonna n’ont pas voulu entendre les deux militants nationalistes mis en cause par Vinolas parce qu’ils savaient pertinemment que rien de favorable ne sortirait de leur audition.

                                                Quant au refus d’une reconstitution que vous mettez au débit de la cour, dois-je vous rappeler que jusqu’à son procès en appel, Colonna a toujours refusé de se prêter au jeu de la reconstitution car, comme il l’expliquait noir sur blanc dans sa fameuse lettre envoyée au RIBOMBU, il ne reconnaissait aucune légitimité à une justice dite « coloniale ».
                                                Sachant parfaitement que Colonna ne s’y soumettrait pas et que de toutes façons, ils ne l’obtiendraient pas, la gesticulation des défenseurs autour de cette demande de reconstitution était donc purement tactique.
                                                 
                                                Pour finir et pour répondre très directement à la critique que vous me faites de mettre mon poids dans le mauvais plateau de la balance, je pense que depuis 30 ans qu’il se manifeste au nom d’un peuple qui ne le suit pas, le nationalisme corse a donné, bien plus que mes modestes et inoffensives réflexions, une singulière image de la justice en n’hésitant jamais à utiliser pour faire valoir ses « idées » , le chantage, la terreur et souvent, très souvent, le meurtre sans jugement préalable.

                                                Cher Philippe Antonetti, comme beaucoup des soutiens de Colonna, vous avez des indignations sélectives.


                                              • Philippe Antonetti 9 avril 2009 18:09

                                                Car j’estime de mon devoir et de citoyen et de père de famille de m’indigner contre cette parodie de justice. Et ça n’a rien à voir avec une quelconque opinion politique !
                                                Quant à l’épisode LeVert, étonnant qu’il vous ait échappé, vous qui prétendez si bien connaitre ce dossier.


                                                • Claudepapi 9 avril 2009 19:59
                                                  Cher Epicure,
                                                  Vous dites que Mme Contard a changé de version et qu’elle n’est pas crédible. En tout cas elle était crédible quand elle a disculpé certaines personnes qui avaient été arrêtées par la Police en disant que ce n’était pas eux. Chevènement déclarait que les suspects avaient été arrêtés, qu’il ne restait plus qu’ à trouver les commanditaires. Heureusement qu’elle était là pour disculper ces parfaits innocents. Dès le début de l’enquête. Et lorsqu’on lui a montré Yvan Colonna, elle a également indiqué que ce n’était pas lui. Mais alors ils ont cessé de l’écouter. Un autre témoin oculaire (ami du Préfet) disculpe également Colonna et ne l’a jamais reconnu.
                                                  Suite à la déposition de Maranelli qui accuse Colonna, les policiers ont fait des photocopies du ce 1er procès-verbal pour le présenter à Alessandri. Mot pour mot il est écrit la même chose, vous appelez ça une déposition ? Parmi les versions des épouses, en effet Yvan Colonna est à deux endroits différents au même moment, peut-être a-t-il un frère jumeau ?
                                                  Ensuite vous ne parlez évidemment pas de tous les autres qui ne l’ont jamais accusé. Et parmi toutes ces personnes arrêtées, figurent notamment Marcel Istria et Joseph Versini. Les deux ont toujours nié leur participation à l’assassinat. Concernant Istria, sans preuve il a été condamné à 20 ans de prison. A quoi correspond cette peine ? Istria préfère ne pas faire appel car il ne croit pas en cette justice et pense prendre plus s’il fait appel, c’est à dire perpétuité comme les autres. Soit il a participé à l’assassinat et il doit prendre perpétuité, soit il n’y a pas participé alors 20 ans pourquoi ? dans le doute ? Concernant Istria, il est avéré qu’il a été frappé par un policier et il n’a jamais incriminé Yvan Colonna. Pour Versini, il est avéré qu’il n’a pas participé à l’assassinat, il a pris 15 ans quand même pour avoir été au courant de l’assassinat sans l’avoir dénoncé. Il a fait finalement 9 ans et quelques mois et a comparu au procès Colonna, libre mais avec un bracelet électronique. Je ne vous parle même pas d’Andriuzzi et Castela présentés comme les théoriciens du meurtre et qui avaient pris 30 ans de prison avant d’être acquitté en appel à cause du vide sidéral de l’accusation et du dossier. Or il convient tout de même de faire une petite différence entre ceux qui ont participé à l’assassinat et ceux qui n’y ont pas participé quelles qu’en soient les raisons, manque de cran ou volonté de ne pas avoir du sang sur les mains, peu importe. C’est l’esprit de vérité qui compte.
                                                  Et il existe des écoutes téléphoniques où apparait Yvan Colonna. Ce n’était pas lui qui était sur écoute mais Alessandri. Et ces écoutes n’ont pas donné la preuve de sa culpabilité, pire elles l’innocenteraient presque puisque lors de ces écoutes qui vont jusque bien après l’assassinat, Colonna affirme à son ami au téléphone (sans savoir qu’il est sur écoute) ne pas comprendre ce qu’on lui reproche, que c’est un coup monté, etc...Ces écoutes n’avaient d’ailleurs pas été portées au dossier, on comprend mieux pourquoi.
                                                  Que vous n’aimez pas les nationalistes corses, soit. Etant personnellement contre l’Indépendance de la Corse, je ne les porte pas non plus spécialement dans mon coeur. Mais ne les mettons pas tous dans le même sac car il y en a toujours eu certains et c’est toujours le cas qui refusent la violence. Qu’il y ait en Corse une partie de la population qui soit pour l’indépendance ne devrait choquer personne. Dans toutes les île au monde relativement peuplées et non indépendantes, il existe un désir d’indépendance d’une partie d’insulaires  : C’est LOGIQUE ! Il n’y a pour moi aucune raison de diaboliser les indépendantistes sauf ceux qui choisissent des actions violentes et vont jusqu’à l’assassinat. Aucun combat, aucune lutte ne peut justifier à mes yeux l’assassinat d’un homme. Mais arrêtons les injustices avec cette justice d’exception, spéciale pour les nationalistes corses. Plus il y aura d’injustice, plus les décisions seront disproportionnées eu égard aux faits, plus la jeunesse corse se radicalisera et ce n’est bon ni pour la Corse, ni pour la France. 

                                                  • vivi vivi 10 avril 2009 12:55

                                                    Encore un très bon article, Roseau. (j’étais moi aussi absente et je ne le vois qu’aujourd’hui).
                                                    J’ai également survolé les commentaires, et je constate que les bluelight, azerty, ou autres chuck norris et samos persistent (sans y croire eux-même) à vouloir prouver la culpabilité du « Corse ».
                                                    Ces gens-là en ont après les Corses, et aujourd’hui, l’opinion concernant le procès Colonna est ainsi partagée par ceux qui ont constaté que c’était une mascarade (sans parler de culpabilité ou d’innocence), et ceux qui ont constaté qu c’était une mascarade... mais bienvenue car on a bafoué les droits d’un Corse.
                                                    Autrement dit, des gens dont le leitmotiv pourrait être, vous savez ce proverbe barbare : frappe ta femme tous les soirs en rentrant, si toi tu sais pas pourquoi, elle elle sait... voilà, on l’adapte aux Corses et tiens bon la rampe...


                                                    • epicure de samos 10 avril 2009 15:00

                                                      Chère Vivi,

                                                      Certes, je n’ai pas la même opinion que vous quant à l’innocence de Colonna même si je vous rejoins sur les très mauvaises manières que font les juridictions d’exception à l’idée même de Justice.

                                                      Je ne vois cependant pas ce qui vous autorise à écrire que j’en aurais « après les Corses » et que je me réjouirais que soient « bafoués les droits d’un Corse ».

                                                      Comme je l’ai déjà écrit à Roseau — mais vous n’avez sûrement pas relevé puisque vous avouez ne faire que « survoler » les commentaires qui ne vont pas dans le sens de vos convictions — je suis Corse, né en Corse, d’une mère Corse née en Corse, d’un père Corse né en Corse et je peux remonter comme ça assez loin dans le temps.
                                                      Votre commentaire, désobligeant mais qui, en l’occurence, tombe piteusement à côté de la plaque, ne fait que souligner un trait de votre psychologie : vous êtes convaincue que les Corses sont les victimes de je ne sais quel complot ourdi par je ne sais qui.
                                                      C’est une forme de paranoïa assez courante dans les milieux nationalistes et elle ne débouche généralement pas sur de bonnes choses…

                                                      Pour ma part, tout Corse que je sois, je ne me sens absolument pas victime et j’essaie au moins d’argumenter ce que j’avance sans avoir recours à des explications fumeuses.
                                                      J’ai mes opinions et vous n’y souscrivez pas.
                                                      Vous avez les vôtres et je ne les partage pas.
                                                      Ça ne vous donne pas pour autant le droit de manier — comme Roseau d’ailleurs — les sous-entendus fielleux et les généralisations hâtives.
                                                      Ce faisant, vous discréditez votre cause plus que vous ne la servez.


                                                    • vivi vivi 10 avril 2009 18:22

                                                      @Samos..

                                                      Je vous cite :

                                                      Je ne vois cependant pas ce qui vous autorise à écrire que j’en aurais « après les Corses » et que je me réjouirais que soient « bafoués les droits d’un Corse ».

                                                      Je vais vous expliquer. Que vous soyez « très très Corse » ne fait qu’enlaidir davantage vos propos et ne vous donne pour autant pas plus le droit de les (nous) salir. Vous ecrivez que les faux témoignages et les subornations de témoins sont monnaie courante chez nous, donc soit, vous êtes vous même coutumier de ces pratiques, soit vous avez une étude sur le sujet à nous proposer, mais ce genre de déclarations à trois sous sont balancées la plupart du temps par des gens qui ont envie de salir notre image sans rien avancer de concret.
                                                      Le principal trait de ma psychologie, puisque vous avez la prétention de le déceler chez moi , est très loin de votre diagnostic. Je suis libre jusque dans mon âme, et je défends ce que je crois juste, et je vous défends de dire de mon Ile qu’elle est le repaire des tricheurs. Et si mon Ile est aussi peuplée de gens comme vous, qui vous dénigrez tout seul comme ça peut arriver lorsqu’on est mal dans sa peau pour aller caresser les oreilles qui vous entourent (peut-être faites vous du business avec des gens ayant ce même courant de pensée ... ), et si mon Ile est aussi peuplée de gens comme vous, et bien pour autant je sais que le Corse est bon, il est juste et courageux, il a le sens des valeurs, celui de l’honneur, et pour cette raison je n’admettrais pas qu’un des miens puisse être mis en prison juste parce qu’il correspond au profil.

                                                      L’unique cause que je défends, c’est celle-ci. Pas de nationalisme engagé, pas de politique en général. L’amour des miens tout simplement.


                                                    • epicure de samos 10 avril 2009 13:45

                                                      Cher Claude Papi,

                                                      Comme vous ne l’ignorez pas, le tueur du préfet porte une perruque blonde.
                                                      Et l’assassinat a lieu à une heure tardive et dans une rue mal éclairée.

                                                      Marie Ange Contart, dont on met souvent en avant la profession de croupier, sous entendant par là qu’elle est forcément physionomiste, n’a vu l’assassin, selon ses propres dires, que l’espace d’une « demie seconde ». Mais elle fait une description assez précise de l’assassin.
                                                      Sa mère, assise à ses côtés, sans doute moins physionomiste qu’elle, ne voit pas la même chose…
                                                      L’autre témoin dont vous parlez, Colombani, ami du préfet, ne reconnaît pas Colonna mais, pour nuancer son témoignage, il est à une vingtaine de mètres de la scène de crime, il fait nuit et je vous le rappelle, l’assassin est grimé.

                                                      Vous jugez scandaleux et considérez comme une preuve de manipulation que, suite à la déposition de Maranelli accusant Colonna, les policiers aient « fait des photocopies de ce 1er procès-verbal pour le présenter à Alessandri. »
                                                      Or, la pratique policière qui consiste à bidonner des aveux et à produire un faux PV d’audition pour faire craquer un gardé à vue n’est pas exceptionnelle, loin s’en faut. Une audition criminelle n’est pas une conversation entre gens de bonne compagnie.
                                                      C’est une partie de poker où chacun des joueurs triche.
                                                      On peut déplorer la méthode mais elle se pratique chaque jour dans les commissariats de France et de Navarre. Et, au regard du code de procédure, elle n’est pas illégale.

                                                      Il est vrai que je ne parle pas de ceux qui n’ont pas nommé Colonna.
                                                      Mais que dire d’Istria qui, dénoncé par tous les membres du groupe comme étant le chauffeur d’une des voitures utilisées pour « l’opération », a toujours nié sa participation ?
                                                      Et que dire de Versini qui a refusé de participer à l’assassinat parce qu’il lui était impossible de concourir à la mise à mort d’un homme ?
                                                      Cependant, concédez que ceux qui ont accusé Colonna l’ont fait clairement, à maintes reprises et qu’avant de se rétracter, ils ont longtemps maintenu et réitéré leurs accusations.

                                                      Vous avancez comme preuves qui « innocenteraient presque » Colonna (et je note l’utilisation du mot « presque ») des écoutes téléphoniques où il converse avec Alessandri, « bien après l’assassinat », écrivez-vous.
                                                      Or, pour expliquer qu’il a accusé Colonna à tort, Alessandri met en avant un ressentiment né, selon lui, quand son ami a refusé de s’associer à l’assassinat du préfet.
                                                      Permettez-moi de trouver étrange que deux amis désormais fâchés continuent à deviser tranquillement de tout et de rien.
                                                      Par ailleurs, je saisis mal comment vous pouvez écrire que Colonna affirme à son ami « ne pas comprendre ce qu’on lui reproche, que c’est un coup monté, etc » alors que le nom de Colonna n’apparaît dans la procédure qu’à partir du moment où Maranelli le dénonce.
                                                      Questionnée au sujet de ces écoutes, la juge Le Vert ne dit pas la même chose et explique qu’elles n’ont pas été versées au dossier car elles n’abordaient jamais l’affaire Erignac et n’avaient donc aucune valeur.

                                                      La question n’est pas non plus de savoir ce que je pense personnellement des nationalistes mais plutôt d’évaluer ce que les nationalistes ont fait d’une cause qui, au départ, n’était pas plus mauvaise ou illégitime qu’une autre.
                                                      Dois-je vous rappeler que fondé à ses débuts sur l’idée d’une propagande armée — c’est à dire d’une lutte strictement politique s’appuyant sur des actions militaires limitées et purement symboliques — le FLNC a basculé, dès les premières répressions et sous couvert d’une Lutte de Libération Nationale, dans une action violente imposée par les éléments les plus « droitiers », pour ne pas dire fascisants, du mouvement ?
                                                      Cette dérive fascisante et claniste a produit les dérives que vous savez.
                                                      Colonna était répertorié de longue date comme un activiste de ce FLNC fascisant et claniste… Faut-il rappeler qu’en 1994, les flics avaient déjà eu l’occasion d’entendre conjointement, sans retenir de charges contre eux, Colonna, Ferrandi et Alessandri, dans le cadre de l’enquête sur la tentative d’assassinat de Pierrot Poggioli, chef suprême du FLNC tombé en disgrâce et devenu entre-temps conseiller régional à l’Assemblée territoriale ?

                                                      Pour finir, je ne défends absolument pas la validité et l’impartialité de la cour d’assises spéciale qui a jugé Colonna.
                                                      Je suis même tout à fait disposer à admettre qu’une juridiction d’exception n’a pas de place dans une démocratie digne de ce nom (mais sommes nous encore en démocratie ?) et qu’elle n’est pas le meilleur garant pour rendre sereinement et équitablement la justice.

                                                      Mais Colonna se serait contenté d’élever paisiblement ses chèvres et de militer pour ses idées sans verser dans les dérives sanglantes et affairistes d’un mouvement qui s’est totalement discrédité, il n’aurait pas aujourd’hui à subir personnellement ce discrédit et les conséquences d’un énorme gâchis.


                                                      • epicure de samos 11 avril 2009 00:51

                                                        Chère Vivi,

                                                        Une fois de plus vous n’expliquez rien mais vous assénez vos « vérités » dont je pourrais moi aussi juger qu’elles ne valent même pas les « trois sous » que vous m’accordez généreusement.
                                                        J’écris effectivement que les faux témoignages et les subornations de témoins sont monnaie courante et je le maintiens parce que c’est une réalité.
                                                        Que vous ne le voyiez pas ou que vous fassiez semblant de ne pas le voir revient à peu près au même.
                                                        J’écris que les faux témoignages et les subornations de témoins sont monnaie courante mais je pourrais aussi bien écrire que la Corse crève de la violence et qu’elle est une des régions européennes où les meurtres et les assassinats ( près de 400 restés impunis depuis le début des années 90 ) sont les plus fréquents…
                                                        23 en 1991.
                                                        42 en 1992.
                                                        37 en 1993.
                                                        40 en 1994.
                                                        61 en 1995…
                                                        Voulez-vous, pour votre gouverne, que je continue cette liste jusqu’en 2009 ?

                                                        Je pourrais tout aussi bien écrire que « l’Etat colonial » a bien moins tué que les guerres intestines entre nationalistes.
                                                        Pour étayer mon propos, je pourrais citer la guerre de 1990, pendant la période d’éclatement du FLNC.
                                                        Ou celle de 1993, lorsque l’assassinat de Sozzi déclencha des meurtres en série.
                                                        Ou encore celle de 1995-1996, lorsque les affrontements nationalo-nationalistes précipitèrent dans la mort un bonne vingtaine d’anciens « fratelli di lotta ».
                                                        Pareil en 1999, lors de nouvelles divisions internes…
                                                        Voulez-vous que je vous donne des noms, des faits, des dates, des lieux ou me croyez-vous sur parole ?

                                                        Je pourrais écrire aussi que depuis 1985, sans discontinuer, les deux départements corses sont parmi ceux qui détiennent le record du nombre de morts par accidents de la route. Refus du port de la ceinture de sécurité. Vitesse excessive. Non respect du code de la route. Incivilités en tous genre. Sentiment d’impunité.
                                                        Et je pourrais ajouter que 60 % des victimes de ces accidents ont entre 18 et 30 ans… Vous avez certainement vu ces stèles et ces petits bouquets le long de nos routes…

                                                        Je pourrais citer le drame de Furiani qui demeure sans doute, à vos yeux énamourés, un signe de vitalité de la société corse.

                                                        Je pourrais vous parler de cette majorité silencieuse (rassurez-vous, vous n’en faites apparemment pas partie) qui vit dans la peur et qui condamne officieusement parce qu’elle a compris que la violence n’est plus circonscrite à des cercles restreints mais qu’elle peut atteindre n’importe qui de plein fouet.
                                                        Je pourrais vous citer tel maire bien corse d’un village bien corse qui déclare : « Il ne faut plus parler de code d’honneur ou de loi du silence. Ce qui domine aujourd’hui, c’est la trouille. »
                                                        Et je pourrais ajouter que lorsqu’une société aussi fragile que la société corse crève de peur, c’est qu’elle ne va pas tarder à crever tout court.

                                                        Je pourrais vous raconter ces gosses complètement paumés qui n’imaginent pas sortir sans arme parce qu’ils ont grandi dans ce climat de violence où le plastiqueur, le racketteur, l’assassin sont tenus pour des héros.
                                                        Je pourrais vous entretenir de tel dirigeant « clandestin » qui fit grassement son beurre en vendant le stock d’armes de guerre de son mouvement aux adolescents de Lupino et de Montesoro à la seule condition qu’ils se tiennent prêts à agir le jour où « on » le leur demanderait.

                                                        Bien droite dans vos « scarpi grossi », chère Vivi, vous préférez penser que je suis mal dans ma peau, que je m’adonne à je ne sais quel business inavouable et que, Corse mais renégat, je dénigre quand je ne fais que décrire une réalité que vous ne voyez même plus parce que vous aimez mieux votre aveuglement qu’un début de prise de conscience.
                                                        C’est cette cécité qui vous fais écrire « que le Corse est bon, il est juste et courageux, il a le sens des valeurs, celui de l’honneur… » ce qui est à peu près aussi vain et creux que de dire que le Chinois est fourbe et cruel, l’Arabe sale et voleur et le Juif avare et malhonnête.

                                                        « Je suis libre jusque dans mon âme, » écrivez-vous de manière un peu grandiloquente.
                                                        Pour ma part j’ignore si l’âme existe et puisque vous vous sentez libre, je vous laisse donc libre de soutenir Colonna ou un autre.
                                                        On a les héros que l’on peut et je vous abandonne très volontiers ceux que vous vous êtes choisis.

                                                        Quoi que vous en pensiez, j’aime la Corse.
                                                        Par dessus tout mais d’un amour qui, fort heureusement, ne ressemble pas au vôtre.
                                                        Et c’est parce que je l’aime par dessus tout que je souffre de la voir aux mains de gens qui, comme vous, l’étouffent en prétendant l’étreindre.


                                                        • vivi vivi 11 avril 2009 13:16

                                                          Monsieur,
                                                          Quelque chose me dit que vous n’y vivez pas, en Corse.
                                                          Pour le reste, je ne vais pas vous dire que vos chiffres sont faux, qu’il n’y a que des gens honnetes chez nous, qu’il n’y a pas de magouilles.. mais moi, la seule fois ou j’ai été « malmenée » par des inconnus en voulant à mon portefeuille (ou mon blouson), ce n’était pas en Corse, alors voyez-vous, je ne vois pas du tout les choses de la m^me façon que vous, et moi non plus, je n’ai pas du tout envie de vous faire changer d’avis. Ca vous regarde, et tant pis si vous vous trouvez mal en Corse. Moi je ne suis pas Candide, et je sais que que le mal se trouve partout, et je m’efforce de ne pas généraliser.
                                                          J’ai l’habitude de peser mes mots, et c’est la raison pour laquelle vos excès me dérangent. D’ailleurs, ne m’appelez plus « Chère », car vous n’en pensez pas un mot. D’ailleurs.. ne m’appelez plus du tout...


                                                        • Claudepapi 11 avril 2009 10:17

                                                          Epicure,
                                                          si vous écrivez des choses qui ne sont pas fausses, vous présentez un tableau si noir que c’en est exagéré. La plupart des gens qui vivent en Corse n’ont pas la trouille. A partir du moment où ils n’ont jamais trempé dans la violence clandestine, ils ne risquent pas grand-chose. Ayant habité moi-même pendant deux ans en région parisienne et bien davantage sur Lyon, je peux vous assurer que j’ai moins la trouille en Corse que lors de mes expérience continentales. Si vous aviez continué à recenser le nombre de morts par assassinat, peut-être le nombre de morts baisse-t-il depuis l’année 2002 ? Idem avec le nombre de tués sur les routes avec un nombre accru de gendarmes sur nos routes depuis quelques années. Le port de la ceinture est davantage répandu qu’il y a une quinzaine d’années.
                                                          La catastrophe de Furiani correspond à une période où le football français donnait des dérogations pour installer des tribunes provisoires supplémentaires (et les recettes qui vont avec), il n’y a pas qu’en Corse que ça se faisait, malheureusement c’est chez nous qu’une tribune s’est effondrée.
                                                          A l’état que vous présentez de la Corse on pourrait rajouter que la petite délinquance est très faible sur notre île, que le nombre de morts par overdose est quasi-inexistant.
                                                          Enfin si le racket était si généralisé, pensez-vous qu’il y aurait autant de continentaux et d’étrangers vivant sur notre île ? Je ne pense pas. Quoique vous en disiez, il y a une qualité de vie en Corse, une vie paisible et tranquille pour tous ceux qui n’ont rien a se reprocher.   


                                                          • epicure de samos 11 avril 2009 11:05

                                                            Chère Vivi,

                                                            Juste une brève tout fraîche pour vous mettre, très pacifiquement, un peu de plomb dans la cervelle et pour nuancer, si c’est possible, vos enthousiasmes.

                                                            "Deux hommes ont été tués par balles vendredi en fin d’après-midi à Baleone, à la sortie d’Ajaccio, ont indiqué les services de sécurité intérieure.
                                                            Selon les pompiers, les deux victimes seraient tombés dans un guet-apens tendu par plusieurs tireurs encagoulés.
                                                            "Deux individus à bord d’une Peugeot 206 ont été pris sous un feu nourri par plusieurs individus qui se trouvaient à bord d’un véhicule utilitaire blanc qui a pris la fuite", a indiqué la substitut du procureur Geneviève Durand-Siabrini, sur le lieu du crime.
                                                            "Il s’agit probablement d’un nouvel épisode des règlements de compte que connaît le grand Ajaccio depuis plusieurs mois", a déclaré à l’AFP le procureur de la République d’Ajaccio José Thorel.
                                                            "Les deux victimes sont des jeunes déjà connus des services de police", a indiqué un porte-parole des services de sécurité qui s’est refusé à divulguer leur identité.
                                                            Ils n’appartiennent pas au milieu du grand banditisme, selon une autre source policière qui a évoqué des faits antérieurs de braquages.

                                                            Sur place, près du rond-point d’un centre commercial, les enquêteurs de la police scientifique ont marqué l’emplacement d’une vingtaine de douilles qui entourent la voiture où se trouvaient les deux hommes tués, a constaté un journaliste de l’AFP.

                                                            Une enquête de flagrance pour assassinat a été ouverte et confiée à la Direction régionale de la police judiciaire."

                                                            « Le Corse est bon, il est juste et courageux, il a le sens des valeurs, celui de l’honneur… » mais certains Corses ne sont ni bons, ni courageux.

                                                            Certains même sont de parfaits salauds dont le sens des valeurs et de l’honneur est assez dévoyé, il me semble…


                                                            • vivi vivi 11 avril 2009 13:02

                                                              Et au fait qu’est ce que vous voulez dire en me faisant un copié-collé des informations régionales ? Faut-il que je vous dise que l’Homme n’est pas parfait et que cela est valable dans le monde entier ?Je ne vais pas vous l’apprendre tout de même ? ou vous voulez vous entêter à croire que cela ne se passe que chez nous ?
                                                              Moi je ne cautionne aucun crime, qu’il vienne d’ici ou d’ailleurs.

                                                              N’ayez surtout pas la prétention de vouloir me « mettre du plomb dans la cervelle » car vous n’avez pas la faculté intellectuelle requise pour cela.
                                                              Et puis je n’aime apprendre que de ceux qui ont de la mentalité. Et lorsque je dis que le Corse est bon, juste et courageux, je fais une moyenne, Comme vous lorsque vous dites qu’il triche.


                                                            • epicure de samos 11 avril 2009 11:31

                                                              Cher Claude Papi,

                                                              Je reconnais volontiers que le portrait que je dessine de la Corse est particulièrement noir.
                                                              Mais il s’agissait avant tout de démontrer que la Corse présente aussi quelques défauts et qu’elle n’est pas la patrie des bisounours que nous décrit Vivi.
                                                              J’admets volontiers que la Corse est peuplées d’hommes et de femmes aimables, affectueux, respectueux, généreux auprès de qui il est agréable de vivre.
                                                              Mais elle abrite aussi quelques personnages sans foi ni loi si ce n’est celle du plus fort.
                                                              Je reconnais sans problème que je ne suis pas mort de trouille lorsque je me promène en Corse, lorsque je bois une petit café en terrasse, lorsque je taquine la truite dans le Liamone ou le Taravo ou lorsque je séjourne dans les deux villages dont je suis originaire.

                                                              Mais je pense qu’il en irait tout autrement si je décidais, par exemple, d’y créer une entreprise. Et à ce sujet, je peux citer quelques exemples de gens qui ont connu de gros ennuis en refusant de céder aux pressions de « protecteurs » en tout genre.

                                                              Et je suis en colère lorsque je constate qu’une partie des Corses refusent de voir que notre île est en danger.


                                                              • Philippe Antonetti 11 avril 2009 13:54

                                                                Cher epicure, il y a deux parties bien distinctes dans vos interventions : un constat sur l’état de la société corse que je partage en grande partie, malheureusement pour nous, et une analyse de l’affaire Colonna que la force de vos préoccupations légitimes rend quasiment surréaliste. Donnez-moi un petit délai pour développer ce point. Rendez-vous donc ici même dans quelques heures !


                                                                • epicure de samos 11 avril 2009 23:56

                                                                  Vivi,

                                                                  Vous ne m’aimez pas, ok.
                                                                  Mais vous avez tort de me mettre dans le même sac que Chuk Norris, Bluelight, etc… Car je crois que mes idées, certes opposées aux vôtres, sont quand même un peu plus étayées que les leurs.
                                                                  Contrairement à eux, j’essaie de parler sans haine mais avec pugnacité et lucidité de ce que je connais et de la manière dont je ressens les choses.
                                                                  Je peux aisément comprendre que mon ressenti ne vous convienne pas, ne vous intéresse pas ou vous énerve parce qu’il est décalé au regard de ce que l’on dit généralement en Corse.

                                                                  Je vous pose néanmoins deux questions…
                                                                  Estimez-vous que n’ont le droit de s’exprimer dans cet espace que ceux qui sont convaincus des mêmes choses que vous ?
                                                                  Ou bien considérez-vous que cet espace est un espace de liberté où chacun, tant qu’il reste dans le cadre de la ligne éditoriale générale, peut apporter sa petite pierre à l’édification d’une réflexion même quand il n’a pas la « mentalité » et la « faculté intellectuelle » requises ?

                                                                  Mon « copié-collé » n’avait d’autre but que d’appuyer mon intervention précédente.
                                                                  Je suis bien content pour vous qu’il ne vous soit jamais rien arrivé de fâcheux en Corse…
                                                                  D’autres ont eu moins de chance que vous.
                                                                  Erignac par exemple.
                                                                  Ou ces deux jeunes assassinés hier.
                                                                  Avant-hier encore, les pères, mères, frères et sœurs de ces deux jeunes auraient peut-être tenu des propos lénifiants similaires aux vôtres.
                                                                  Mais aujourd’hui, je parie que leur vision de la réalité corse s’est sans doute un peu rapprochée de la mienne.

                                                                  Le mal est partout. Je ne suis pas assez con pour l’ignorer. Et la violence fait partie de l’Homme.
                                                                  Mais il est des lieux — et la Corse en est un — où la permanence et la répétition de la violence, et la complaisance que l’on y entretient avec elle, deviennent pathologiques.

                                                                  C’est de cela et pas d’autre chose dont je parle depuis le début de mes interventions.


                                                                  • vivi vivi 12 avril 2009 19:27

                                                                    Alors.. Samos.
                                                                    Vous ne pouvez pas dire que je ne vous aime pas.. je n’éprouve aucun sentiment particulier pour vous, puisque je ne vous connais pas. ¨Pour répondre à vos questions, bien sûr que vous avez le droit de vous exprimer même si vous n’avez pas les mêmes idées que moi !!! Je vous rappelle que cet article a été publié par Roseau, non par moi ! Simplement, ce que je déplore, et je l’ai déjà constaté à plusieurs reprises, c’est que les commentaires n’ont rien à voir avec l’article. Roseau fait une analyse du procès Colonna, dix jours après le verdict, et souligne le silence des politiciens, s’interroge sur l’impartialité des juges qui ont condamné Colonna, etc.
                                                                    Réagir à un article. Non pas s’arrêter sur le fait que Colonna soit Corse, et de là broder sur le fait qu’en Corse il y a des mafieux, des homicides non élucidés, du racket, des plastiquages, des faux témoignages, etc.
                                                                    Vous savez, moi aussi je peux vous faire la réplique : je cherche 2 minutes les actualités par région, et je peux vous en trouver des tas rien que pour cette journée..

                                                                    - Midi libre : Coups de feu contre une discothèque à Beziers, et plus tard dans la nuit, meurtre d’un homme d’une quarantaine d’années (3 balles : 1 dans le dos, 2 dans le torse) le frère aurait avoué.. il lui devait de l’argent...question d’honneur, dit-il.

                                                                    - le JDD : Un septuagénaire a été mis en examen et écroué samedi, à Créteil (Val-de-Marne), pour le meurtre, avoué, de son épouse. Après une banale scène de ménage, cet ancien agent d’assurance a expliqué avoir, « sous le coup d’une impulsion », poignardé sa compagne, avant de découper son corps en sept parties et de disperser les morceaux en plusieurs endroits de la région...

                                                                    Voilà.. je vais m’arréter là, mais vous pensez bien que le week end ne compte pas que 2 homicides en France.

                                                                    Alors oui, je m’insurge, car je crois profondément qu’Yvan Colonna a été condamné à tort, et les commentaires qui viennent se greffer sur les articles traitant des incohérences de ce procès sont des bombardements sur les mauvaises habitudes des Corses. Alors.. vous, vous avez votre avis sur la question, je sais, vous croyez à la culpabilité de Colonna (et je comprends bien que chacun, avec les mêmes éléments, a le droit d’avoir une opinion personnelle) ; mais aux éléments que vous estimez « à charge », ne rajoutez pas, en guise de preuve, la mauvaise réputation des Corses.

                                                                    Vous dites qu’en Corse, plus qu’ailleurs, la violence est une permanente. Je crois que vous vous trompez. Mais il est vrai que pour les médias, le moindre fait divers qui se produit en Corse est bon à mettre en première page, car les Français en sont très friands. 

                                                                    Voilà...donc encore une fois, pour répondre à votre question.. je vais vous faire un copié - collé :
                                                                    « Attention  : ce forum est un espace de débat civique et civilisé qui a pour but d’enrichir cet article. »


                                                                    • epicure de samos 14 avril 2009 14:25

                                                                      Soit, Vivi.
                                                                      Vous n’éprouvez aucun sentiment particulier contre moi et je suis heureux de savoir que j’ai le droit de m’exprimer.

                                                                      Je sais parfaitement que l’article à l’origine de notre discussion a été publié par Roseau et j’ai tenté de lui répondre, y compris sur l’impartialité des juges qui ont condamné Colonna…
                                                                      Quant à vous, je ne vous ai répondu que parce que vous me citiez au milieu d’une liste d’intervenants dans lesquels je ne me reconnais vraiment pas.

                                                                      J’ai toujours écrit, en gros, que même si Colonna et ses avocats ne m’ont pas convaincu de son innocence, je n’ai jamais pensé que les juges d’une cour d’assises spéciale pouvaient être vraiment impartiaux.
                                                                      Une cour d’assises spéciale est pour moi une juridiction politique qui refuse de dire son nom.
                                                                      Et c’est un vrai problème dans un pays qui prétend être une démocratie.

                                                                      J’ai réagi à l’article de Roseau sans jamais m’arrêter sur le fait que Colonna est Corse mais plutôt sur le fait qu’il est un militant nationaliste corse qui, se revendiquant comme tel, n’a jamais fait la moindre déclaration condamnant une violence à laquelle il a lui-même participé.
                                                                      « Broder » sur le fait il y ait en Corse, des mafieux, des homicides non élucidés, du racket, des plastiquages, des faux témoignages, etc, je crois que ce n’est pas du tout hors sujet.
                                                                      Et les exemples que vous me donnez viennent plutôt confirmer qu’infirmer mon analyse…
                                                                      Qu’un quidam avoue avoir trucidé son frangin pour des questions d’argent ou qu’un papy avoue avoir dézingué bobonne après des années de vie commune n’est pas exactement du même acabit que des exécutions en règle menées par des groupes armés, que ces groupes armés soient politiques ou mafieux.
                                                                      Et je ne pense pas que, même en y passant des heures, vous trouviez une région française où une bande de gugusses aient eu l’idée saugrenue de révolvériser un préfet dans la fumeuse optique d’unir des mouvements politiques concurrents pour ne pas dire ennemis.

                                                                      D’ailleurs, le simple fait que, justement, vous ne voyiez pas ou refusiez de voir la nuance entre de simples homicides qui relèvent du banal fait divers et une violence institutionnalisée qui dénote une dérive suicidaire, illustre bien mes propos sur le rapport de complaisance que les gens les mieux intentionnés (et vous en faites certainement partie) entretiennent en Corse, avec la violence.

                                                                      Il n’a jamais été dans mon intention d’en rajouter sur la mauvaise réputation des Corses, mauvaise réputation dont je renifle moi aussi les relents.
                                                                      Je fais juste un constat et plutôt qu’une accusation, il me semble que je donne dans le registre de la déploration. Car je déplore, en effet, que la Corse soit victime de ceux, quels qu’ils soient, qui utilisent la violence et le meurtre pour asseoir des positions de pouvoir.

                                                                      Quant à l’affirmation que les médias seraient friands du moindre fait divers se produisant en Corse, je crois que vous vous trompez grandement et que cela fait partie d’une myopie propre à l’opinion corse.
                                                                      Les longues séries de meurtres qui affectent la Corse ne font généralement pas plus d’un entrefilet dans la presse nationale et c’est plutôt en Une de la presse régionale que s’étalent la relation détaillée de ce genre de méfaits.

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