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Un avenir sans hommes

Et si nous n’étions que l’une de ces branches de l’arbre darwinien qui ne donnera jamais de fleur, vouée à s’assécher, à rompre l’écorce et à s’effondrer, inerte, au sol. Et si la destruction de la planète par l’homme n’était pas destruction mais construction, construction d’un avenir sans l’homme.

Et si la destruction de la planète par l’homme n’était pas destruction, mais construction, construction d’un avenir sans l’homme. Notre estime de nous-mêmes, ce besoin de voir en l’être humain bien plus qu’un « animal » , un être doué de pensée , de conscience, de réflexion sur son entourage, nous apparaît comme une délivrance, comme une clef qui dénouerait des chaînes naturelles, enserrant chaque être vivant. Mais si, justement, elle n’était que l’outil que cette nature nous a donné pour mieux se lifter, se rajeunir, s’offrir une nouvelle peau.

Aujourd’hui, le malaise est partout, beaucoup voient en l’activité humaine un anéantissement, un dépérissement de la vie sur notre planète. On parle de destruction progressive de la planète, mais si on y pense bien ce qui est abîmé, ce n’est pas la planète, c’est la planète telle que nous la percevons. Plus explicitement, ce qui nous alarme, ce n’est pas l’état de la planète, mais l’état de notre mode de vie, et la façon dont il est voué à disparaître. Au risque de paraître ignoble et dépourvu de considération pour la nature humaine, on se doit de reconnaître que l’homme ne détruit pas la planète, celle-ci est et sera, pour un long temps encore, avant de voler en éclats.

L’être humain, par la pollution, la déforestation, la pêche intensive, la ponction aveugle des ressources premières, ne fait que remodeler la planète, tout comme les premiers végétaux l’ont fait, en augmentant le taux d’oxygène de l’atmosphère jusqu’au 20% actuel. Ils ont permis l’avènement d’une vie continentale basée sur l’usage et le recyclage de l’oxygène par certain êtres vivants. Mais, en contrepartie, une branche de l’évolution disparaît avec les anaérobies, laissant place à l’ère des consommateurs d’air oxygéné. Cette révolution biologique qu’est la photosynthèse a façonné depuis 3,8 milliards d’années non seulement la population, mais aussi la configuration physique de la planète, avec tous les phénomènes d‘oxydation et autres réactions chimiques mettant en jeu la molécule de la vie respiratoire. Ceci met au jour le fait que la planète n’est pas ce bout de roc sur lequel gambadent ou poussent les êtres vivants, elle est ces êtres vivants, et ils sont la planète.

L’homme ne détruit pas la Terre, il participe de son avancée. L’avènement de la conscience ou l’expérience de l’être humain n’est pour moi qu’une excroissance de l’évolution, à mettre au même rang que les autres branches, et si elle doit aboutir à la mort de l’humain, elle n’aura en aucun cas détruit la planète, et peut-être même aura-t-elle permis la création d’un autre écosystème capable d’accepter un mode de vie différent, et conséquence de celui emprunté par les hommes.

Florent Madiot


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6 réactions à cet article    


  • (---.---.34.76) 28 octobre 2005 12:59

    Et si notre rôle en tant qu’humanité était de faire un enfant différent, meilleur que nous, mieux adapté à l’évolution. Toutes les avancées technologiques semblent nous diriger vers cette avenir.

    Merci pour cet article.


    • Thierry Meyer (---.---.89.50) 28 octobre 2005 13:01

      Bonjour Florent.

      Bien que votre texte soit très bien écrit, il repose sur une erreur de jugement. En effet, vous raisonnez comme si les dégradations de l’Homme n’avait d’importance qu’à ses yeux, et que la vie suivait un cours « normal ». Or, si vous pouviez discuter avec Darwin, il vous expliquerait que l’évolution se compte en millions d’années, et pas en centaines !

      Si vous prenez le temps d’aller lire mon article « Le monde change, mais pas nous. », vous comprendrez peut-être que le réchauffement est en voie d’emballement, et que nous avons donc de « bonnes » chances d’atteindre la fourchette haute des prévisions avant la fin du siècle.

      Or, quand on sait qu’une glaciation (soit une différence de température mondiale de 4°) met entre 10 à 20000 ans à s’installer, que penser de 6° en 200 ans (et nous ne savons pas ce qu’il va se passer après !) ? Savez-vous qu’une augmentation d’1° sur un pays comme la France (et nous l’avons déjà dépassé), correspond à une remonté de 150 km de la végétation. À votre avis, combien faut-il de temps à une forêt pour se déplacer ?

      Le réchauffement climatique ne concerne pas que l’Homme, loin s’en faut, et il ne faut pas croire que la Vie est éternelle sur Terre. Demandez à un géologue de vous parlez du Permien, et il vous montrera des strates où quasiment toute vie avait disparu (cette époque à vue disparaître 95% des espèces vivantes, qu’elles soient animales ou végétales, terrestres ou maritimes).

      Je ne partage donc pas votre optimisme, même en faisant abstraction de la vie de mes enfants, et quand je me tourne vers l’univers, j’y vois plus de planètes mortes que de planètes en vies.


      • HKac HKac 28 octobre 2005 16:20

        Votre article est pertinent à plusieurs égards. Toutefois, même si je partage l’idée que l’homme n’est pas assez puissant pour détruire toute vie sur terre, et que même si l’homme disparaît à cause de l’inconséquence de son activité de modelage, que des espèces plus souples et adaptables lui survivront, je pose la question ouvertement :

        - en quoi une espèce, en l’occurrence homo sapiens, est elle légitime pour transformer son milieu a tel point qu’elle risque sa propre extinction tout en entrainant celle d’une bonne partie du reste de la biosphère ?

        Une telle attitude ne serait pas responsable et témoignerait que dans tout le système vivant l’apparition du phénomène « intelligence » aura été un échec.

        Comment en est t-on arrivé à ce « momentum » à partir duquel homo sapiens s’est mis à se détacher à ce point de son milieu d’origine ?

        C’est à tel point que de grandes puissances techno-industrielles envisagent d’explorer l’univers pour trouver une autre planète vivable. Quel sens tout cela a-t-il ? Bien à vous.


        • nico (---.---.247.5) 29 octobre 2005 19:20

          Il y a des freemen qui s’ignorent parmis vous :)


          • Luc (---.---.34.248) 30 octobre 2005 07:16

            Ce que nous sommes en train de vivre, grâce aux ravages effectués par l’homme sur l’écosystème de notre planète, c’est la huitième exctinction de masse de l’histoire : l’exctinction Holocène.

            Pour en savoir plus : Les huit extinctions de masse de l’histoire de la Terre.


            • Aedan Aedan 11 février 2006 17:08

              C’est un article intéressant. Vous semblez croire( Florent) que l’Homme et les technologies qu’il a engendré sont le résultat d’une évolution donc d’une logique presque naturelle. Le fait est que l’Homme à partir de l’ère industrielle s’est radicalement coupé du monde extérieur pour vivre dans le sien, et donc coupé de son environnement même si il y est présent.

              Ce n’est parce que la nature nous a permis de construire des technlogies polluantes et destructrices que celles ci sont légitimes. Et comme dit précédemment vous ommetez peut être d’évoquer la conquète spatiale.

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