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Souveraineté Alimentaire Française impossible à reconquérir par la trajectoire prise

 

La France est toujours la première puissance agricole de l'Union européenne, avec un chiffre d'affaires de 81,6 milliards d'euros en 2021. Sauf qu’avec les besoins d’une population croissante et la disparition constante d’exploitations agricoles, elle importe plus qu'elle n'exporte pour ses fruits, ses poissons et ses légumes. Dès lors, comment reconquérir sa totale souveraineté alimentaire ?

 

Une population qui augmente avec des exploitations et des surfaces agricoles qui ne cessent de diminuer

Pour rappel, en 1970 la France comptait 51,5 millions d’habitants et 53 ans plus loin, au 1er Janvier 2024 la France compait 68,4 millions d’habitants, soit une progression de 16,9 millions sur l’ensemble du territoire en une cinquantaine d’années. En 1970 il y avait 1.587.600 d’exploitations agricoles, quand en 2023 il en reste 389 000, soit une perte de 1 198 600 en 53 ans ou un peu plus de 22600 en moyenne par an. Or, il faut bien nourrir une population nouvelle qui augmente progressivement.

Autre exemple du déclin progressif et constant des exploitations agricoles : en 2020, le recensement agricole avait compté 416 054 exploitations agricoles actives sur le territoire, contre 514 964 en 2010. Par rapport aux chiffres de 2010, cela représentait une baisse de 21 %. Sur dix ans, 2,3 % des exploitations françaises ont disparu petit à petit du paysage et continuent à disparaître...

Il faut rappeler que si les surfaces agricoles recouvrent la moitié du territoire français, toutefois elles ne cessent d’être progressivement grignotées. 65 900 hectares de terres agricoles disparaissent tous les ans. Les besoins de la croissance démographique continue, même faible, en est la cause principale. Exemple, en 2023 elle est de 0,3 %, soit plus de 47 000 habitants qu’en 2022, ce qui correspond à la population de la ville de Brive-la-Gaillarde qu’il faut nourrir.Pour l'institut national de géographie (IGN) « l'étalement des villes et la transformation des sols agricoles en habitation, infrastructures ou zones commerciales en constituent la raison principale ». À cela s'ajoute, un taux d'urbanisation qui a grimpé de manière spectaculaire depuis le siècle dernier où la population française, majoritairement rurale au XIXe siècle, devient majoritairement urbaine au cours du XXe siècle avec une croissance démographique qui s’étend à la périphérie des villes, surtout à partir des années les années 1960, débuts de la périurbanisation.

Avec une urbanisation qui passe de 63 % de la population Française en 1962 à 82 % en ce début d’année 2024, l’IGN alerte : « Depuis 1981, les terres artificialisées sont passées de trois à cinq millions d'hectares (+70 %), une croissance supérieure à celle de la population (+19 %) » et poursuit » Cette urbanisation entraîne des effets sur la capacité des sols à absorber l'eau et des conséquences sur la biodiversité ».

Par ailleurs, selon les chiffres de la mutualité sociale agricole, depuis 1970, le pays a perdu l'équivalent de la région Grand Est en territoires agricoles, soit 57 441 km². Sachant que la population du grand Est est de 5 549 586 habitants  et que la perte de l’équivalent de ce territoire est un manque incontestable pour nourrir cette population ou son équivalent. Pour le compenser, soit on intensifie les productions agricoles existantes à coup d’intrants phytosanitaires, avec les effets désastreux à terme sur les sols et la santé des consommateurs, soit on importe les productions de pays peu regardants sur l’usage de l’utilisation de la chimie, avec les mêmes effets...

Bien qu’en « perte de vitesse », la France reste encore le premier pays producteur dans l’Union Européenne, mais pour combien de temps ?

Les principales productions sont les céréales (blé, 1er rang européen et 5e mondial ; maïs, 8e mondial) et le sucre ( 7e mondial), le vin ( 2e , derrière l'Italie), le lait ( 3e mondial) et les produits laitiers, les fruits et légumes, l'élevage (notamment en Bretagne) et les produits carnés ( 5e mondial ) pour la viande ...

Selon le indications de « ModelesdeBusinessplan.com » la France reste toutefois le premier pays producteur en Europe, devançant l’Allemagne et l’Italie en enregistrant 17 % de la production totale. En 2021, elle aurait exporté plus de 70 milliards d’euros dans le secteur agricole et agro-alimentaire. Sur la même année, la production agricole était évaluée à près de 81,6 milliards d’euros.

Si les chiffres paraissent positifs, le rapport sénatorial sur la compétitivité de la Ferme France affirme cependant qu’en 20 ans, la France est passée de la 2e place à la 5e place des exportateurs de produits agricoles au niveau mondial. Elle aurait en effet importé près de 63 milliards d’euros de denrées alimentaires en 2021, ce qui représente 2,2 fois plus qu’en 2000. Cela représente 56 % de la viande ovine, 71 % des fruits, 28 % des légumes et un poulet sur deux consommés sur le territoire. Pour la première fois depuis juillet 2021 principalement du fait de la baisse des exportations de céréales, c’est 143 millions d’euros en moins.

Consommation alimentaire individuelle en baisse, alors que que pour les viandes, les fruits et légumes son volume global augmente, ce qui est dû à la croissance démographique

Depuis 2020, tous les indicateurs indiquent que la consommation alimentaire individuelle a baissé. L’explication de cette baisse est certes due à une hausse marquée des prix alimentaires en sortie de la crise sanitaire, mais aussi par la guerre avec l’intervention militaire de la Russie en l’Ukraine en 2022. Ce conflit qui alimente incontestablement certaines spéculations sur les prix à la consommation. Mais malgré cela les français ont toutefois profondément modifié leur panier alimentaire depuis les années 1970 : la part des trois principaux postes (viande, fruits et légumes, pains et céréales) recule régulièrement. La part de la viande diminue depuis les années 1980, bien qu’aujourd’hui, les aliments les plus consommés en France sont toujours la viande : 24%, les fruits et légumes : 24%, le pain et les céréales : 18%, le lait, fromage et œufs : 14%, pour le poisson 6 % et et les fruits de mer : 6%.

Bien que de plus en plus de Français(e)s réduisent leur consommation de viande, globalement celle-ci ne fait ne fait qu'augmenter. Elle est passée de 3,8 à 5,8 millions de tonnes équivalent carcasse entre 1970 et 2021 (+ 50 %). En 2022, la consommation a toutefois baissé essentiellement à cause de la hausse marquée des prix alimentaires en sortie de crise sanitaire. Cette hausse des prix étant entretenue aussi par la spéculation de certaines multinationales de l’agrobusiness alimentaire qui profitent de la guerre en l’Ukraine depuis 2022. D’après le dernier bilan de l’Agreste, en charge du suivi des données statistiques au ministère de l'Agriculture elle est en hausse pour la deuxième année consécutive (0,8%), dont un tiers s’explique par « une croissance naturelle de la population », les deux tiers restants sont dus à l’augmentation de la consommation moyenne par habitant (0,5%), qui passe de 84,9 kg, (équivalent-carcasse), en 2021 à 85,2 kg par habitant en 2022. A lire : https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Chd2215/cd2022-15_SAA_2021D%C3%A9finiifV2.pdf

la France importe déjà 20% de son alimentation et ce n'est pas terminé avec la croissance démographique 

Aujourd’hui, selon un rapport du Sénat la France importe 20% de son alimentation. Entre la disparition d’exploitations agricoles et l’augmentation de la population avec ses besoins alimentaires, il est plus que probable que l’on soit contraint d'importer plus de produits qu'on en exporte, car notre excédent commercial agricole chute dangereusement. Désormais, les exportations françaises ne progressent pas aussi vite que dans d'autres pays. La France était le 3e exportateur mondial en 2005. Elle a chuté à la 6e place. En 2023, selon Agreste, l’excédent des échanges agroalimentaires français s’affichait à 464 millions d’euros en janvier. c’est 236 millions de moins qu’en janvier 2022 car nos importations ont beaucoup plus progressé (+790 millions d’euros) que nos exportations (+554 millions d’euros).

Avec les besoins croissants d’importations, « la mise en pause » du plan Ecophyto ne serait- elle pas faite aussi pour mieux s’adapter aux contraintes de normes avec le Mercosur ?

Pendant la révolte des agriculteurs, le gouvernement avait annoncé « la mise en pause » du plan Ecophyto, qui doit fixer des objectifs de baisse d’usage des pesticides et qui cristallisait la colère des producteurs de grandes cultures, notamment céréaliers et betteraviers.

Lors des nouvelles annonces du gouvernement, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau avait confirmé « Nous allons donc remettre sur l’ouvrage le plan Ecophyto, le mettre donc en pause, le temps d’en retravailler un certain nombre d’aspects, de le simplifier »… la déclaration du ministre de l’agriculture intervenait après que le Premier ministre Gabriel Attal ait dit un peu plus tôt qu’Ecophyto « serait mis à l’arrêt le temps de mettre en place un nouvel indicateur ». L’indicateur central du plan, le Nodu, qui mesure l’usage des molécules par les exploitants, est en effet contesté par une partie des organisations agricoles.

La FNSEA et les Jeunes agriculteurs, qui forment le syndicat agricole majoritaire, et qui ont été les premiers à appeler à suspendre les blocages, étaient parmi les plus virulents contre ce plan, exigeant un « moratoire sur les interdictions de pesticides et un rejet d’Ecophyto  ». Mais une partie du monde agricole s’opposait également de son côté à ce retour en arrière sur les restrictions aux produits phytosanitaires. C’est notamment le cas de la Confédération paysanne, troisième syndicat du secteur qui a dénoncé un « scandale « sur X (ex-Twitter). Cette organisation paysanne à fort justement rappeler : « On va poursuivre dans la dégradation de la santé des paysans, de nos sols et de notre environnement. Et on va continuer à engraisser les multinationales des fabricants de pesticides », qualifiant cette mesure d’un « détournement de ce qui est demandé sur le terrain ».

Si face à l’opposition légitime de la suspension du plan Ecophysto par la confédération paysanne, des agriculteurs Bio, des apiculteurs, dont les abeilles en sont les premières victimes en plus du frelon asiatique, des écologistes et des associations, il est tout de même surprenant que le gouvernement ait pris une décision qui est loin de faire l’unanimité dans le monde agricole.

Dès lors, on peut s’interroger : n’y a-t-il pas également une certaine recherche de concordance avec la volonté des dirigeants de l’UE d’assouplir les normes en vue de la signature par l’UE d’un accord avec les pays du Mercosur, ainsi que pour tout autre accord international à venir avec d’autres pays aux normes moins sévères que celles de l’UE ?

Ne nous voilons pas la face, même si momentanément la France refuse de signer l’accord Mercosur ( elle avait déjà opposé son veto en 2020 par le premier ministre de l’époque Jean Castex), ce qui n’a pas empêcher l’UE de poursuivre les négociations du Mercosur, il pourra toujours être détourné, grâce à la complicité de certains Etats Européens peu regardants et enclins à en découdre politiquement avec la France… Pour offrir une « meilleure » mal bouffe aux citoyens les plus modestes, y compris au détriment de leur santé.

Plutôt que de céder aux exigences de la FNSEA qui exprimait le désir de quelques producteurs de grandes cultures, le gouvernement n’aurait-il pas mieux fait d’entraîner ces voisins Européens, dont le monde agricole, à l’instar de la France, exprimait sa colère, d’annuler purement et simplement l’accord Mercosur ?.

A propos de l’agriculture biologique Française délaissée par l’Etat pendant la colère du monde agricole

Selon Statista En 2020, le Danemark et la Suisse ont enregistré la plus forte consommation d'aliments biologiques par habitant au monde. Cette année-là, les consommateurs suisses et danois ont acheté l'équivalent de 418 et 384 euros d'aliments biologiques, respectivement. La France est en sixième position avec une consommation moyenne par habitant d'une valeur de près de 200 euros.

Selon Eurostat, en 2021, 15,9 millions d’hectares étaient cultivés biologiquement ou étaient en cours de conversion dans l’Union européenne, soit 9,9 % des terres agricoles. Un chiffre en augmentation de 6,5 millions par rapport à 2012 (9,5 millions d’hectares). Entre 2020 et 2021, la progression a été de plus de 1,2 million d’hectares.

Un aliment est considéré comme bio lorsqu'il a été cultivé sans engrais artificiels, pesticides, produits chimiques ou OGM. Au cours des dernières années, la surface des terres utilisées pour l’agriculture biologique a considérablement augmenté, s'élevant à près de 72 millions d'hectares dans le monde en 2019, en expansion d'environ 21 millions d'hectares depuis 2015.

En volume, c’est la France qui avait le plus de terres cultivées biologiquement en 2021 : 2,8 millions d’hectares. Elle est suivie de près par l’Espagne 2,6 millions, de l’Italie 2,2 millions puis de l’Allemagne 1,6 million. Ensemble, celles-ci représentent 58 % des surfaces biologiques du continent.

En pourcentage, c’est l’Autriche avec 25,7 % qui possédait la plus forte part de terres cultivées biologiquement. Elle est suivie par l’Estonie avec 23 % et par la Suède avec 20,2 %.

A l’opposé, Malte fait figure de mauvais élève : la part de culture biologique n’y atteint que 0,6 %. La Bulgarie 1,7 %, et l’Irlande 2 % suivent l’archipel maltais.

La France, où contrairement aux autres Etats membres, les données sont des estimations d’Eurostat est quant à elle légèrement en-dessous de la moyenne européenne avec environ 9,7 % de surfaces agricoles biologiques. Un écart que Paris est en train de combler puisque la surface dédiée à l’agriculture biologique en France a augmenté de 169 % entre 2012 et 2021.

Il convient aussi de noter qu’en 2022, le cap des 60 000 fermes engagées en bio (certifiées ou en conversion) a été franchi, soit 14,2% des fermes françaises. Avec plus 3,5%, le nombre de producteurs engagés en agriculture biologique continue de progresser en 2022, mais à un rythme inférieur à 2021. Une progression toutefois sensible quand on sait que le bio concernait 11 401 exploitations en 2005. La filière bio génère 200 000 équivalents temps plein (ETP), en grande partie non délocalisables. Avec 2,4 ETP en moyenne, une ferme bio emploie 30% de main-d’œuvre de plus qu’une ferme conventionnelle.

Avec 20% du vignoble total en 2021, la France était le premier cultivateur mondial de vignes bio en surfaces et en première place en Europe devant l’Espagne en terme de production biologique. En valeur, le marché bio français était à titre d’exemple, avec 11,93 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, deuxième derrière l’Allemagne.

En France, il faut savoir que près de 33% des produits bio sont toujours importés. En 2021 Le solde commercial de la France présente un déficit de près de 1,7 milliard d’euros. Certaines filières sont autosuffisantes (production de lait, de vin ou de viande), tandis que d’autres (fruits et légumes, produits de la mer…) rencontrent les mêmes difficultés que dans l’agriculture conventionnelle.

A lire : https://www.vie-publique.fr/eclairage/287442-agriculture-biologique-le-defi-de-la-transition

En lieu et place de la suspension du plan Ecophyto, l’urgence c’était plutôt de prendre les dispositions permettant de recouvrir une souveraineté totale alimentaire en France. Outre une maîtrise de la démographie et des espaces constructibles hors terres agricoles ou renforcer le soutien à l’agriculture Biologique, il faut aussi impérativement passer par une revalorisation du métier d'agriculteur ainsi que repenser en profondeur l’agriculture conventionnelle en déclenchant un « plan Marshall » pour permettre de nombreuses créations d’exploitations agricoles en privilégiant la polyculture

Pour conclure

Entre une croissance démographique continue, l’espace d’urbanisation pour ses besoins normal de logements qui conduit à une artificialisation des terres agricoles et surtout la disparition progressive et constante des exploitations agricoles, comme le faisait observer un agriculteur pendant les manifestations, il y a un risque évident d’ici quelques années, c'est d'avoir deux catégories de consommateurs Français. Le premier aura les moyens de s'acheter des produits français haut de gamme, le second sera condamné à ne consommer que des produits importés puisque la France n'en produira plus suffisamment et cela au détriment de sa santé, car ces produits seront à bas prix surchargés de chimie.

 


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12 réactions à cet article    


  • berry 9 février 13:53

    Quelle croissance démographique ?

    Les françaises de souche doivent faire 1,4 enfant en moyenne, voire moins.

    Si la population augmente, c’est en partie dû à l’augmentation de l’espérance de vie, mais surtout à l’invasion africaine.

    C’est pas une croissance démographique, c’est le symptôme d’un pays à la dérive, en plein effondrement.


    • berry 9 février 14:01

      Faut quand même en tenir une couche pour aller reprocher aux français de faire trop d’enfants dans ces conditions.


    • rogal 9 février 14:35

      Souveraineté ? Indépendance plutôt.


      • Com une outre 9 février 15:08

        La faute n’est pas à la démographie mais à une volonté de diminuer la place de la production agricole dans le PIB. Toute une école de pensée néolibérale estime que les pays développés n’ont pas besoin d’agriculture chez eux, qu’acheter à d’autres pays est bien plus rentable (Mercosur, Ukraine,...). Je crains que l’UE ne soit sur cette trajectoire. Cela libérerait d’énormes espaces, utilisé différemment (des champs de panneaux solaires par exemple, c’est vertueux pour la planète d’après les experts propagandistes), et de manière bien plus fructueuse pour certains industriels. De plus, cela créera une dépendance des peuples aux pouvoirs en place, qui gèreront l’approvisionnement, ce qui n’est pas pour déplaire aux tordus qui dirigent, bien au contraire. Pouvoir et argent, comme toujours.


        • titi titi 9 février 16:12

          @L’auteur

          Si l’agriculture francaise ne s’en sort pas, c’est parce qu’elle ne trouve pas sa clientèle.

          C’est super de parler « bio », d’éco-machin-truc-bidule, mais les francais n’achètent pas une salade à 3 euros.

          Point barre.


          • berry 9 février 18:14

            @titi
            L’agriculture française ne risque pas de retrouver sa compétitivité de sitôt, avec des paysans ukrainiens payés 200 € par mois et des trafiquants d’esclaves qui vont chercher les ramasseurs de tomates espagnoles en Afrique.

            Un plat chaud avec 1/4 de poulet ukrainien et des frites en accompagnement pour 3,50 € chez Carrefour.


          • titi titi 9 février 19:11

            @berry

            Il ne risque surtout pas de la retrouver s’il continue à penser que c’est en faisant de l’artisanat qu’il s’en sortira.

            Les agriculteurs ont été aveuglés par les discours sur les prix du bio, des circuits courts, etc...
            C’est super de vendre 10 poulets bio hors de prix, en direct à des touristes de passage : ca marge bien, et on engraisse pas les intermédiaires.

            Mais c’est pas ça qui paie le John Deere à 300 000.


          • Ffgismo 9 février 19:41

            Désolé mais en même temps, ils sont tellement cons, qu’ils crèvent…

            Car, l’énergie illimitée à bas coût c’est fini et pour produire autant de viande il en faut énormément de l’énergie à bas coût…


            • Ffgismo 9 février 19:45

              Comme presque toujours, très bon article, pas apprécié par tous ces demeurés biberonnés à la croissance infinie…Plus il y a de demeurés plus ils rient !


              • jjwaDal jjwaDal 9 février 20:33

                Vous défendez une thèse qui me semble invalidée par les chiffres disponibles. Par ex les produits alimentaires importés ont nécessité 10 millions d’ha pour les produire mais ce que nous exportons a poussé sur 12,7 millions d’ha. En moyenne (du bébé au vieillard donc) un français nécessite 3700m2 (environ le triple de ce que demanderai un végétarien toujours en moyenne), donc on pourrait nourrir en mode autarcie (aucun import) la population même avec un apport supplémentaire de 7 millions de personne (alimentation actuelle).
                Avec 29 millions d’ha cultivés , la France nourrirait en fait plus de 200 millions de végétariens, juste pour illustrer que nous gaspillons nos surface agricoles par plaisir et non par nécessité.
                Par ailleurs utiliser comme source majeure de protéines, de gros animaux à sang chaud est une pure imbécilité qui transforme en chaleur et mouvement l’essentiel des calories ingérés par ces transformateurs. Des animaux à sang froid, des végétaux supérieurs (légumineuses par ex, algues) et surtout les micro-organismes ont des rendements très supérieurs. Là aussi notre modèle est un des pires envisageables donc se lamenter sur ses limites n’a pas de sens, il faut en changer peu ou prou.
                Si nous devons un jour être importateurs massifs de produits agricoles ce ne sera pas en raison du volume de notre population mais de nos habitudes alimentaires qui sont condamnées à évoluer de toute façon.
                Bien sûr, si nous exportions massivement des produits bon marché (céréales) en important des produits transformés (bien plus coûteux) notre balance commerciale agricole pourrait se retrouver dans le rouge, sans que ce soit un indice que nous ne pouvons viser l’autarcie alimentaire.
                Le diable est dans les détails.


                •  C BARRATIER C BARRATIER 10 février 16:55

                  Les ruraux français se suffisent souvent en légumes, et parfois fruits. Les conseves en bocaux prolongent leur autonomie relative. Nos vignerons sont tous autonomes pou leurs vins et alcools. En ville là où on a une terrasse, on cultive un peu. Cela n’entre pas dans les statistiques, c’est trop peu sans doute.

                  Je pense qu’il faut surtout se préoccuper des terrains arrosables, à développer avec nos systèmes de bassines et autres réservoirs par exemple. 


                  • OJBA 10 février 20:42

                    Les stats ne veulent rien dire. On entre dans le calcul les industriels de la culture (blé, maïs, betterave en majorité mais pas que) et des paysans qui font de la polyculture, sans parler des élevages industriels de poulets, vaches ou cochons. Alors c’est vrai, la france peut être dans le top 5 des exportations agricoles sans pour cela être autosuffisante d’un point de vue alimentaire. Ce que l’UE mettra dans la tronche des syndicats paysans français en termes de subventions. On passe aussi sous silence les importations de produits « lointains » pour ne pas dire exotiques (viande légumes et fruits), l’origine de ce que vous mangez dans votre sandwich Da.na, (origine de la farine du pain, des 7 g de poulet, de la part d’oeuf de la mayo et du demi quart de moitié de feuille de salade qui l’agrémente. La rondelle de tomate vient de Chine. Pour les pizzas, c’est la même chose. Les industriels alimentaires sont du même tonneau. On ne peut plus avoir confiance sur le moindre produit un tant soit peu transformé. La moindre opération, hors produit carné, autorise le marquage « fabriqué en france » avec un beau drapeau tricolore. Après la langue française, dans sa richesse, hélas, permet toutes les arnaques. Exemple : huile d’olive : origine UE moui, bon d’accord, et non UE ! cad le monde entier. Et au-delà de la qualité organoleptique de l’huile, quid du prix des composants ? Peut-on se fier aux producteurs dont les normes environnementales sont sûrement différentes. Nos économies, tous secteurs marchands confondus, sont nos impôts.

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