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Accueil du site > Tribune Libre > Social-fascisme, social-démocratie, obscurantisme religieux, Trois (...)

Social-fascisme, social-démocratie, obscurantisme religieux, Trois alternatives guerrières de l’impérialisme en crise

Irak, Syrie, Palestine, Ukraine, … et demain ?

La violence guerrière se répand littéralement comme une trainée de poudre…

Y a-t-il un dénominateur commun à tous ces conflits ?

Sur les médias « officiels », de « grands spécialistes » s’efforcent de nous démontrer que non… !

Alors que ces mêmes médias nous rebattent les oreilles en nous expliquant que partout les « occidentaux », USA plus Europe, et en faits, USA plus France, interviennent au nom de la « démocratie »…

Mais tout le monde peut constater que le résultat de ces interventions est un accroissement du chaos, de la violence la plus barbare et de l’obscurantisme…

Et nos médias d’en remettre une couche pour justifier la prolongation, et bientôt l’intensification, des hostilités….

Mais d’où sont sorties toutes ces hordes infernales qui permettent aux va-t-en-guerre « occidentaux » de se faire hypocritement passer pour des anges ?

Rappelons-nous que les premières flammèches de ce « nouvel » islamisme radical ont été allumées en Afghanistan par les USA, contre l’Union Soviétique…

Constatons que le dernier incendie « islamiste » en date fait prétexte pour les USA de revenir en Irak, d’où ils étaient supposés se « désengager », après y avoir semé, là comme ailleurs, le chaos.

Constatons qu’il leur fait enfin prétexte à intervenir en Syrie, où leur tentative de « révolution », manipulée et meurtrière, était en passe d’échouer complètement.

En Ukraine, constatons que le coup de l’ « Euromaïdan » n’aurait pas abouti sans ses troupes de choc néo-nazies, et que le gouvernement « démocratique » de Kiev dépend entièrement de ces fanatiques barbares pour écraser la République Populaire du Donbass.

Constatons que c’est dans cette fange boueuse et sanguinaire que se complaisent nos « hérauts » médiatiques de l’ « occident » !

Irak, Syrie, Palestine, Ukraine,… et demain ?

Après la Lybie, la Côte d’Ivoire, le Mali, la République Centrafricaine, pour ne citer que les plus récents, l’Afrique, et notamment l’Afrique Noire, est aussi une proie de choix pour ces vautours, et leurs « parrains », US et français au premier plan.

Sur les médias « officiels » une horreur semble chasser l’autre, mais sur le terrain elles sont malheureusement un des rares phénomènes en « développement durable », selon le beau langage de ces menteurs stipendiés.

C’est pourquoi nous avons republié sur Tribune Marxiste-Léniniste, en traduction française (*), un article africain sur le Nigéria, où les horreurs de la secte islamique Boko Haram révèlent exactement les mêmes symptômes, et annoncent la suite macabre des agressions impérialistes. Cet article est une leçon de lucidité pour nos esprits européens, même pour les plus « progressistes », en bonnes paroles !

C’est à ce propos que nous avons donc commencé à ébaucher une recherche sur l’évolution des formes de réaction de l’impérialisme en crise. En quoi ces formes sont-elles la continuation des réactions du passé, en quoi sont-elles adaptées à l’évolution de sa crise actuelle ? Et dans ce cas, en quoi se distinguent-elles des formes anciennes ?

Cet effort d’analyse est nécessaire si on ne veut pas se contenter de rabâcher des slogans qui ont sans doute une connotation historique utile, mais risquent de manquer la cible réelle des forces réactionnaires actuelles de l’impérialisme « mondialisé ».

A propos du conflit ukrainien, une polémique intense s’est déchainée autour de la possibilité d’une initiative locale, en région lyonnaise, de solidarité entre différents groupes militants de l’agglomération urbaine et la lutte des partisans du Donbass.

Cette polémique interne, dont les éléments essentiels constituent néanmoins un débat de fpnd, traduit le désarroi et la difficulté de mobiliser de manière unitaire sur des objectifs clairement identifiés.

Mais, malgré toutes les difficultés, sur les terrains où opèrent les nouveaux barbares de la réaction impérialiste, la résistance des peuples fraye sa voie dans ce bourbier et réapparait, y compris avec de nouvelles formes d’expressions pour le mouvement ouvrier, jusqu’au cœur de l’Europe.

C’est pourquoi, avec le blog Tribune Marxiste-Léniniste, nous avons continué d’être solidaire des initiatives prises pour soutenir les Républiques Populaires du Donbass, et c’est aussi pourquoi il était juste de soutenir la pétition pour faire aboutir le convoi humanitaire russe, qui est finalement passé, heureusement, en se passant fort bien de l’opinion publique occidentale, ce qui est également heureux, vu l’absence de mobilisation réelle en France…

Le succès de cette intervention russe a en outre heureusement sorti, pour quelques temps, cette cause du silence médiatique où nos « hérauts » de l’occident s’apprêtaient à l’enterrer.

Il faut bien reconnaitre que localement, à l’issue de cette polémique, l’initiative Lyon/Donetsk Solidarité Info s’est finalement plutôt heurtée à l’apathie des milieux officiellement très "progressistes" qui avaient semblé motivés pour la soutenir au départ. Toujours présents pour un peu de récupération politicienne, probablement, mais tout à faits absents pour une action réelle, fut-elle une simple pétition de principe, aussi urgente et nécessaire que modeste, en faveur du convoi humanitaire russe…

Mais c’était et cela reste, pour la suite de ce combat, et d’autant plus que l’action humanitaire russe est appelée à se renouveler, une question de principe, non pas abstraite, mais une question de respect et de dignité humaine, une question de résistance réelle à l’impérialisme, fut-elle malheureusement dérisoire, de notre part, en la circonstance…

Nous n’avions guère d’illusions, mais toujours un peu d’espoir, et il continue de venir de l’Est de l’Ukraine et du Donbass, grâce au courage immense de ce peuple ! Il reste debout et continue le combat, bastion de la résistance européenne au néofascisme et au social-fascisme, qui se développent comme avatars prochains des valets de l’impérialisme US en crise.

Le fascisme, dans ses formes primitives, tant italienne qu’allemande, ne nait pas essentiellement d’un nationalisme indépendantiste, mais de la frustration d’une volonté d’expansion forcenée. Cette frustration prend sa source dans l’évolution d’un rapport de forces qui voit ces nations privées des champs d’expansion qui leurs avaient parus accessibles dans les conflits précédents, et essentiellement celui de 1914-18.

Ces ambitions inabouties correspondent à une première phase de l’impérialisme, où expansion économique va encore de pair avec expansion territoriale. C’est aussi la marque de l’arrivée tardive de ces pays, comme états nationaux unifiés, sur la scène des grandes nations européennes.

La volonté d’ « indépendance économique » de ces nations, présentée parfois comme un concept d’ « autarcie », mais étendue, en faits, au « Lebensraum », ou « espace vital », par leurs idéologues, ne s’entend que dans le cadre d’une zone d’extension présupposée, et au détriment des nations qui y sont, en pratique, violemment colonisées.

Au-delà des discours de propagande contre le « capitalisme international », ce sont rapidement les puissances financières de ces nations qui prennent le contrôle de cette nouvelle forme de capitalisme monopoliste d’état, et de ses intérêts sur les zones conquises.

A la même époque, le jeune impérialisme US, combinant encore localement son développement économique et financier, a déjà franchi l’étape de la suprématie financière pour son expansion internationale, appuyée par son interventionnisme militaire, combinaison plus efficace, et déjà vouée à un « avenir » qui dure encore, à l’évidence…

La formule des vieilles nations européennes, combinant les trois types de développements : économique, financier et expansion territoriale, ne brillait plus que de ses derniers feux macabres…

Leur coalition « antifasciste » avec la puissance US montante était un pacte de dupes dans lequel les aiguillons tragiquement velléitaires de l’Axe ne faisaient qu’ouvrir la voie aux plus « modernistes » des financiers US, ceux qui avaient déjà des ambitions hégémoniques et des intérêts « mondialisés » avant que le terme ne soit à la mode, comme substitut hypocrite d’impérialisme.

Il est remarquable, en « opposition » à cette vision réaliste de l’ « avenir » du capitalisme au premier quart du 20e siècle, que les idéologies totalitaires des nations « en crises d’identité » se développaient déjà autour du thème d’un capitalisme « national » qui serait exempt des vices de la spéculation « internationale »…

Ces conceptions, qui prétendent séparer le capitalisme « productif » du capitalisme « spéculatif », on les retrouve encore aujourd’hui dans tous les courants de l’idéalisme petit-bourgeois, de l’ « extrême-gauche », trotskisante ou néo-thorézienne, à l’extrême-droite nationale-gaulliste et populiste-lepéniste, sous diverses formes et avec différentes applications programmatiques, mais toutes étrangement ressemblantes à ces quelques lignes inspirées à un « philosophe » de la politique par un économiste allemand très en vogue à cette époque :

« Précédemment, je n’étais pas à même de reconnaître avec la clarté désirable, la distinction entre ce capital proprement dit, dernier aboutissement du travail productif, et le capital dont l’existence et la nature reposent uniquement sur la spéculation.

J’en étais désormais capable grâce à un des professeurs du cours dont j’ai parlé, Gottfried Feder.

Pour la première fois de ma vie, je conçus la distinction entre le capitalisme international de bourse et celui de prêt.

Après avoir écouté le premier cours de Gottfried Feder, l’idée me vint aussitôt que j’avais trouvé le chemin d’une condition essentielle pour la fondation d’un nouveau parti.

A mes yeux, le mérite de Feder consistait en ceci, qu’avec une tranchante brutalité, il précisait le double caractère du capital : spéculatif, et lié à l’économie populaire ; et qu’il mettait à nu sa condition éternelle : l’intérêt.

Ses déductions dans toutes les questions fondamentales, étaient tellement justes que ceux qui, a priori, voulaient le critiquer, en contestaient moins l’exactitude théorique qu’ils ne mettaient en doute la possibilité pratique de leur mise à exécution. Ainsi, ce qui, aux yeux des autres, était un point faible dans l’enseignement de Feder, représentait à mes yeux sa force. »

« Lorsque j’entendis le premier cours de Feder sur « la répudiation de la servitude de l’intérêt du capital », je compris immédiatement qu’il devait s’agir ici d’une vérité théorique d’une importance immense pour l’avenir du peuple allemand.

La séparation tranchée du capital boursier d’avec l’économie nationale présentait la possibilité d’entrer en lutte contre l’internationalisation de l’économie allemande, sans toutefois menacer en même temps par le combat contre le capital les fondements d’une économie nationale indépendante. Je voyais beaucoup trop clairement dans le développement de l’Allemagne pour ne point savoir que la lutte la plus difficile devrait être menée non contre les peuples ennemis, mais contre le capital international. Dans le cours de Feder, je pressentais un puissant mot d’ordre pour cette lutte à venir. […]

La lutte contre la finance internationale et le capital de prêt est devenu le point le plus important de la lutte de la nation allemande pour son indépendance et sa liberté économique. »

Bien évidemment, tous les partisans de ce genre de thèses, qui visent à considérer que l’on peut opposer le « capital productif » au « capital spéculatif », ne sont pas essentiellement, de nos jours, des fanatiques de la nation allemande, et c’est même peut-être un des endroits où il s’en trouve le moins…

Ce sont plutôt ces « théoriciens » qui prétendent faire aboutir les revendications sociales en « taxant les mouvements de capitaux », et autres sources de superprofits …

Ou bien qui prétendent par-là aboutir à « une meilleure répartition des richesses » entre capitalistes et travailleurs.

Ou bien « faire payer aux capitalistes les frais de la crise », ce qui revient sensiblement au même, si on ne met pas au premier plan, comme perspective politique, la nécessité d’une alternative réellement socialiste.

Dans toutes ces formules langagières, il y a cette idée que le capitalisme financier spéculatif serait une sorte de maladie honteuse d’un capitalisme « normal », qui, guéri, redeviendrait ainsi maitrisable pour certains, voire carrément une étape vers le socialisme, pour d’autres… !

Pourtant l’histoire nous enseigne simplement vers quoi mène ce genre de « programme de transition » :

Cette citation est un extrait du « Mein Kampf », d’Adolf Hitler ! Elle se trouve couramment dans la notice Wikipédia de cet économiste allemand, Gottfried Feder, qui fut le principal inspirateur de ces thèses utopistes et idéalistes. Il continua jusqu’au bout à soutenir de sa plume le parti nazi, bien qu’il ait été rapidement réduit au rôle de « potiche » pseudo-culturelle, dès que ce parti fut arrivé aux affaires réelles et sinistrement « sérieuses » !

De sorte que même s’il se présentait comme une sorte de « révolutionnaire » nationaliste, son credo « économique » n’était pas fondamentalement différent de celui des réformistes sociaux-démocrates « de gauche ».

Cette observation historique est à nouveau malheureusement tout à fait d’actualité dans la crise présente, et de manière « gouvernementale » particulièrement aiguë en France, où la social-démocratie au pouvoir est à la croisée des chemins, face à un avenir plus que compromis…

Le bruit médiatique assourdissant fait autour d’une prétendue « rébellion » de son « aile gauche » est tout à fait disproportionné par rapport à sa représentativité réelle, tant électorale que militante, et cela doit nous alerter sur la nature de l’ « alternative » ainsi étrangement promue par les médias au service du capital et de l’impérialisme.

Cette approche « critique » du capitalisme, telle que définie par Feder, le mentor primitif d’Hitler, et qui prétend s’en prendre à ses tares les plus flagrantes, soit pour l’ « assainir », soit pour le réduire et le faire disparaitre dans un second temps, dans ses versions prétendument les plus « à gauche », est encore à l’œuvre dans la plupart des couleurs de l’arc-en-ciel politique français, même chez les ennemis déclarés du fascisme, et sans doute sincères pour la plupart…

A ce propos, il est essentiel de rappeler encore que c’est exactement contre ce genre de dérive réformiste que Lénine nous mettait en garde dès 1916, dans son approche fondamentale du processus impérialiste, bien avant que ce faux "anticapitalisme" ne devienne le credo idéologique du fascisme primitif.

C’est toujours, depuis son origine « italienne » au tournant des années 20, sur la base de cette approche « critique » du capitalisme que le social-fascisme arrive à se parer d’un aspect « populaire » redoutablement efficace.

De sorte qu’on ne saurait encore trop souligner à quel point ces conceptions opportunistes, « de gauche » en apparence, sont toujours, un siècle plus tard, une roue de secours essentielle de l’impérialisme en crise. C’est pourquoi, non seulement il ne faut pas s’étonner du bruit médiatique fait autour de la « sortie » de l’aile « gauche » de la social-démocratie française, mais il faut bien comprendre qu’il s’agit précisément, pour les besoins du système, de fabriquer à cette faction dérisoire un tremplin promotionnel comme « alternative » utile en fonction des circonstances.

Le réformisme social-démocrate, même dans ses variantes « de gauche », « anticapitalistes » trotskisantes et néo-thoréziennes, en escamotant par ce biais « critique » la perspective claire du passage au socialisme réel, fait carrément le lit du social-fascisme, alors qu’il prétend le combattre en premier lieu. Il lui fournit toute l’argumentation nécessaire à sa propagande, sur laquelle il n’a plus qu’à greffer son propre projet politique, là où ces opportunistes ont réussi retirer tout espoir d’alternative prolétarienne réellement autonome.

Non seulement ces courants réformistes sociaux-démocrates ou faussement « anticapitalistes » ne font en rien reculer l’avancée spectaculaire des idéologies les plus rétrogrades et obscurantistes qui ressurgissent partout, également avec de nouveaux masques d’ « anticapitalisme » , d’« anti-impérialisme », et surtout avec toutes les panoplies grotesques des « intégrismes » religieux, mais ils lui ouvrent carrément la voie !

Mais dans la collection de panoplies pour les marionnettes du capital, habiller de quelques « bonnets rouges » les chefs de file de l’opportunisme « de gauche » reste une carte « jouable » de plus pour la survie du système en crise.

Cette réflexion est on ne peut plus actuelle, en ces temps de « crise gouvernementale », où la vieille social-démocratie est tellement usée par sa collaboration outrancière avec les forces du capital et de l’impérialisme US-UE que sa « division » officielle entre son aile « droite » et « gauche » annonce déjà une recombinaison de secours possible avec la « gauche de la gauche », suivant exactement, pour le coup, ce vieux schéma utopique du « productif français » contre la crise…

Et dans cette alternative « de gauche » la limite est, on le voit bien, extrêmement extensible en fonction des circonstances.

Dans la mesure où il s’agit de rallier au système en crise un soutien populaire défaillant, il lui est nécessaire de flatter en premier lieu les espoirs frustrés des classes moyennes et de la petite bourgeoisie. C’est clairement l’essentiel du « programme » de cette « aile gauche » social-démocrate. Notamment avec des promesses de « baisses d’impôts », de « relance de la consommation », etc…

Mais la promotion du « productif français » contre le « spéculatif international » est aussi un moyen de rallier, plus loin « sur sa gauche », diverses fractions de l’aristocratie ouvrière et des bureaucraties syndicales qui prétendent encore résister aux sirènes « marinistes » du social-fascisme. Il y a, dans cette catégorie, une pléthore d’organisations et de tendances groupusculaires trotskisantes et néo-thoréziennes, qui végètent en attendant leur opportunité pour sortir de l’ombre où les a relégué l’histoire…

Compte tenu des expériences précédentes de la « gauche unie », on sait déjà ce qu’il en adviendrait, au cas improbable où ce genre de tentative survivrait à sa confrontation avec le social-fascisme. Si pour l’instant cette « alternative de gauche » n’est qu’une ébauche, c’est parce que le social-fascisme est celle qui bénéficie encore de la prime de la « nouveauté », pour tous ceux qui n’ont pas l’occasion d’analyser l’histoire…

Analyser l’histoire, d’un point de vue marxiste-léniniste, c’est comprendre, derrière ces jeux de recombinaisons politiques, les enjeux de rapports de classes.

La vieille social-démocratie, à bout de souffle, représente actuellement la soumission la plus éhontée de la bourgeoisie française aux forces du capital financier US et à ses plans de gestion de l’espace « union européenne », via Bruxelles et Berlin…

Dans cette servilité, elle est suivie de près par la vieille droite « centriste » libérale et gaulliste, potentiellement minée, comme alternative, par les scandales innombrables de sa corruption interne.

Toutes les autres factions représentent diverses tentatives de réaménagement relatif de cette inféodation fondamentale de l’impérialisme français vis-à-vis de l’impérialisme US, nouée à l’issue de la seconde guerre mondiale.

Les diverses tentatives de recombinaisons politiques correspondent à des recherches d’alliances de classes entre bourgeoisie, petite bourgeoisie et classes moyennes qui pourraient bénéficier d’un type de réaménagement particulier de cette inféodation.

Elles se jouent, idéologiquement, autour de différentes interprétations pseudo-« historiques » de cette inféodation et des rapports de collaboration de classe qui ont été noués autour des accords du CNR, dès 1943.

Inclure dans un projet de recombinaison l’élite des bureaucraties syndicales et en prime une fraction de l’aristocratie ouvrière reste un « plus » appréciable pour la recette d’une « alternative durable »… C’est pourquoi, dans le contexte de crise actuel, le projet « gauche de la gauche » reprends des couleurs sur le plan médiatique, en concurrence avec le national-populisme « mariniste ».

Même s’il peut encore aller racler très loin dans les vieux fonds de tiroir de l’ « extrême-gauche » trotskisante et néo-thorézienne, ce n’en reste pas moins un projet de réaménagement des rapports de collaboration de classes et d’inféodation à l’impérialisme, dont toute expression politique autonome du prolétariat est par avance exclue.

Dans l’élaboration d’une argumentation idéologique au service de ces différentes alternatives, les éléments traditionnels du « productif national » social-fasciste et les éléments hétérogènes de l’obscurantisme religieux sont censés être violemment contradictoires, mais ce n’est là encore qu’une apparence trompeuse, et la mouvance trouble Dieudonné-Soral, avec son influence grandissante, est là pour nous prouver que toutes les recombinaisons permettant au système de retrouver une base populaire sont potentiellement « dans les tuyaux » !

Pour que le front uni que nous voulons construire constitue une véritable alternative, il doit reposer sur la perspective d’une entière maitrise, par le prolétariat et les classes populaires, des secteurs essentiels de l’industrie et des services publics, et de la totalité du secteur financier et bancaire. Cela suppose la reconstruction d’un parti prolétarien, qui ne peut s’effectuer que dans l’action à la base, où s’élaborera le projet politique.

C’est à une conception très voisine, dans le contexte du Nigéria, qu’abouti l’article sur Boko Haram.

Bien évidemment, le contexte structurel de l’impérialisme mondial, sous la férule de la domination US, a bien changé depuis l’apparition du fascisme primitif comme courant réactionnaire à dimension planétaire, et ce ne sont plus désormais que des places dans la hiérarchie des valets que se disputent ses vassaux.

Même dans le stade de crise à la fois aiguë et chronique qu’a atteint le système, les nombreux et violents troubles locaux suscités par ces idéologies obscurantistes « nouvelles » ne se développent que pour l’aider à survivre à cette crise, et pour tenter de sélectionner, parmi tous ces imbéciles fanatiques, les serviteurs les plus efficaces de sa puissance.

C’est le trait commun de tous les conflits récents, de la Lybie à l’Ukraine, en passant par la Syrie, et en repassant, encore, par l’Irak.

Mais il en est, hélas, encore bien d’autres, qui ont, tour à tour, l’« honneur » des médias par les horreurs qu’ils suscitent, et le cas du Nigeria n’est pas le moindre, donnant une occasion de plus aux thuriféraires de l’impérialisme de s’apitoyer tout à fait hypocritement et inefficacement, et pour cause, sur les victimes de leur cynisme fondamental.

C’est pourquoi nous avons republié, sur Tribune Marxiste-Léniniste, comme document essentiel d’étude et d’analyse (*), cet article écrit au sujet de Boko Haram et du Nigeria par un journaliste africain qui semble tout à fait inconnu, mais qui a pourtant le mérite d’une grande lucidité.

Cet article a été publié précédemment sur le blog anglais « Socialist Fight », se réclamant du trotskysme, mais qui a précisément une démarche très critique vis-à-vis du faux « anti-impérialisme » des autres courants de cette mouvance, et notamment des principaux courants trotskystes français !

Luniterre

(* à la suite de :  http://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/08/22/1511_fascisme_et_obscurantisme_/

La traduction de l’anglais a été assurée par le camarade Viriato, intervenant depuis peu sur Tribune Marxiste-Léniniste.)


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8 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 30 août 2014 17:58

    Je ne lirai pas un article dont le titre consiste à amalgamer trois concepts n’ayant rien en commun, au détriment de la social démocratie qui, contrairement aux deux autres ’choses’ , ne me parait avoir aucun rapport avec une solution guerrière.


    • caillou40 caillou40 31 août 2014 09:46

      Au fond...votre titre dénonce la connerie humaine.. ?


      • Luniterre Luniterre 31 août 2014 17:20

        Difficile de résumer le sujet dans un titre. Une bonne illustration de mon article dans l’actu : Marine Le Pen souhaitant « cohabiter » avec François Hollande… Mais ne devrait-on pas dire, plus justement, « collaborer » ? A lire, sur Tribune Marxiste-Léniniste , un petit billet sobrement titré : _KOLLABOS_


      • marauder 1er septembre 2014 07:06

        Mouais, lenine, un des grands escroc du communisme.

        Et puis je ne vois pas ce que viens faire le mot « social » dans tes titres, a part insister sur le novlang actuel.

        Décidément, le léniniste patriacal de base a toujours du mal a regarder plus loin.


        • Luniterre Luniterre 1er septembre 2014 10:25

          Mouais… En lisant, assez attentivement, l’article, tu aurais (peut-être…) compris. Heureusement, il y a plus de gens qui lisent que de critiques de titres !


        • marauder 1er septembre 2014 17:34

          Il a fallut que j’aille au moins jusqu’a la 35 eme ligne pour voir les mots qui m’ont fait réagir ;)


        • Aldous Aldous 1er septembre 2014 10:33

          Un article streampunk ! Amusant... smiley



          • Luniterre Luniterre 2 septembre 2014 20:38

            Tant qu’à faire, voici un autre très court billet sur Tribune Marxiste-Léniniste : « Nous devons leur dire... »  Mais je ne sais trop si vous le trouverez ...« amusant » !

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