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Russie : l’annexion des régions islamisées d’Asie centrale

L'attentat survenu le vendredi 22 mars 2024 à Krasnogorsk (banlieue de Moscou) perpétré par des ressortissants de l'ex-République socialiste soviétique (RSS) du Tadjikistan est l'un des plus meurtriers qu’ait connu la Russie. On déplore 147 morts et 182 blessés parmi les spectateurs venus assister à un concert de rock patriotique dans la salle du Crocus City Hall. La tuerie a été revendiquée par l’organisation État islamique au Khorassan en référence à une région historique qui réunissait des parties de l’Afghanistan, de l’Iran et de l’Asie centrale. Les quatre assaillants ont été interpellés à Briansk au sud-ouest de Moscou et à bord d'un véhicule qui circulait sur une artère menant vers les postes frontières. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a déclaré que les assaillants avaient tenté de fuir vers la Biélorussie avant de se diriger vers l'Ukraine.

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Le « contentieux » (euphémisme) entre la Russie et l'Islam ne date pas d'aujourd'hui. L'établissement des premières relations entre Russes et Kazakhs islamisés remontent à la prise du khanat (juridiction) de Kazan et des rives de la Volga par Ivan le Terrible en 1552. En 1716 le gouvernement russe fait construire une forteresse à Omsk. Deux années plus tard la ville de Semipalatinsk est fortifiée. La rivière passant par ces deux villes et Tobolsk marque désormais la frontière Russe. En 1723 les Hordes kazakhes sont anéanties par les Kalmouks (peuple mongol). Les Kazakhs qui ont perdu troupeaux et pâturages sollicitent la protection de la Russie. Plus rien ne va stopper la progression russe. Le triangle dramatique : victime - sauveteur - persécuteur est complet. Les khans ne sont plus élus par les chefs de tribus, mais désignés par le gouvernement russe. En 1788 Catherine II promulgue un édit créant le Conseil ecclésiastique des Musulmans de Russie à Ufa. Sous le règne de Pierre le Grand, les Russes remontent la rivière Irtych et atteignent le Turkestan (dénomination historique) qui correspond au sud de Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, et le Turkménistan.

En 1813, des Afghans du Khorassan fomentent une révolte et les troubles atteignent la frontière turque. Le conflit s’achève en 1823 avec la prise de Hérat par les Russes et le traité d'Erzeroum. Le khanat de la « petite horde » est dissous l'année suivante et ses territoires sont rattachés à la Russie ; la « moyenne horde » est divisée en trois régions dirigées par un khan (« sultan »). En 1840 les frontières russes s'étendent jusqu'au Turkestan (stan signifie nation en perse). Les Russes contrôlent désormais la région qui s'étend de Semipalatinsk à la rivière Oural. Toutes les conditions sont réunies pour s'emparer des khanats de Boukhara, Samarcande, Khiva et de Koland. Trois routes commerciales relient la Russie à l'Asie centrale ; la Volga qui débouche sur la mer Caspienne permet d'atteindre Khiva et Boukhara, une deuxième assure la liaison avec Orenbourg via Tachkent et la rivière Iaxarte (Syr-Daria), une troisième traverse les steppes kazakhes reliant Tachkent à Kizilyard (Petropavlosk). En 1853 les Russes s'emparent de Ak-Mesjid construite par le khanat de Koland. La défaite russe en Crimée porte un coup d'arrêt momentané à leur progression vers le Turkestan.

En 1854, l'Angleterre conclut une alliance avec l'Empire ottoman et déclare la guerre à la Russie. Il s'agit de bloquer la route vers l'Inde et le Golfe persique à la Russie. La Perse (Iran) se tient en dehors du conflit (sa banque est passée en main russe). En 1858, la mission commerciale dirigée par le colonel Ignatiev destinée à relancer le commerce à Khiva et à Boukhara est un fiasco. Mais celle-ci a permis de reconnaître les routes et les places fortes... Au mois de novembre 1864 une note adressée aux ambassadeurs à Saint-Petersbourg les informe que le gouvernement russe a décidé d'apporter la sécurité et la civilisation aux populations d'Asie centrale placées sous son autorité. Tachkent tombe en 1865, Khojend en 1866. En 1867 la région annexée au Turkestan. Samarcande tombe le 1 mai 1868. Des troupes russes débarquent en 1869 à Krasnovodsk. Quatre années plus tard Boukhara n'a d'autre choix que d'accepter la protection russe. L'armée russe envahit le khanat de Khiva qui devient protectorat russe. La Russie déclare que la frontière est représentée par le fleuve Atrek.

En 1876 le khanat de Koland est supprimé et la ville incorporée à la Russie. Les Turcomans sont défaits et les tribus soumises en 1881. Trois années plus tard les Russes sont aux frontières de l'Afghanistan. En une vingtaine d'années (1865 et 1886) les Russes vont s'emparer d'une superficie de deux millions de kilomètres carrés et une population de huit millions d'habitants, la plupart de confession musulmane. L'installation de paysans russes, ukrainiens et cosaques en Asie centrale est la première étape colonisatrice russe. La charia et les langues locales sont maintenues et les hommes libérés des obligations militaires. Les Russes craignent surtout d'armer une rébellion qui pourrait entraver l'accaparement des terres fertiles par les immigrés russes.

A la fin du XIX° siècle les Kazakhs et les Kirghizes se sentent lésés et dépossédés. En 1910 Tachkent compte 210.000 habitants dont 55.000 Russes et pour lesquels on construit des immeubles. L'enseignement dispensé aux Ouzbeks et Kazakhs est en langue russe, des familles refusent d'y envoyer leurs enfants craignant leur conversion à la religion Orthodoxe (La Russie arrive en troisième rang de la population musulmane, et deuxième religion après l’Église orthodoxe).

En 1916, un décret impose l'enrôlement des jeunes hommes âgés entre 19 et 43 ans dans le Service de travail obligatoire. Les Kirghizes, les Kazakhs et Ouzbeks entrent en révolte. Les maisons de 9.000 colons sont incendiées, leurs troupeaux abattus, 4.725 Russes sont tués et 2.683 portés disparus ! La Russie dépêche au Turkhestan une armée en partance pour le front allemand. Des historiens estiment le nombre des victimes de la répression russe à 200.000 tués, et 300.000 se réfugièrent en Chine... Un nationalisme islamique est prêt à éclore au Turkestan et parmi les populations Ouzbekes, Kazakhes, Kirghizes et Turcomanes sont rejointes par celles de Boukhara et de Khiva. Au mois d'avril 1917 Tachkent accueille un Congrès pan-musulman. Moscou accueille du 1 au 11 mai, le Congrès musulman de toutes les Russies qui réunit 800 délégués. Le 22 juillet le Congrès à Kazan proclame l'autonomie nationale et culturelle. Le mouvement nationaliste tartare de Kazan est dissous le 28 mars 1918 et l'Ufa abrogée le 12 avril.

Le Commissariat aux nationalités va établir des partis communistes dans les régions à majorités musulmanes. La République soviétique autonome des Bachkirs (1920) est suivie de celles de Tartarie, puis d'autres. Près de 7.800 communautés musulmanes ouvertes aux Bachkirs, Kazakhes et à la population du Turkestan sont rattachées au ministère du mufti. Elles ne survivent que par les collectes auprès des Tartares de Kazan. En 1921 la famine s'abat sur la République tartare faisant plusieurs centaines de milliers de victimes, et c'est presque autant de ventres vides qui vont se réfugier au Turkestan.

Lénine et Staline, deux pragmatiques, vont accorder une importance particulière à l'Islam afin d'inciter les musulmans à soutenir et à exporter la Révolution bolchévique. La conférence à Ufa du 15 juin 1923 réunit 350 délégués : « Les Musulmans des Républiques de Tartarie, Bachkirie, Kazakhstan, d'Ukraine, et des territoires autonomes de Chuvash, Votyakh, Kalmuk et les villes de la Russie intérieure relèvent de l'administration religieuse d'Ufa ». Le 2 novembre 1923, le Comité central du PC autorise les adolescents à étudier l'Islam un jour par semaine, mais la religion se perpétue au sein des familles. Les enfants sont circoncis et le jeun est pratiqué par une vingtaine de millions de Musulmans. L'administration d'Ufa publie un premier numéro journal religieux (Islam Mejelli). La parution est éphémère, elle disparait en 1924 avec l'inscription de la lutte antireligieuse dans la constitution.

Le 8 mai 1927 est déclaré « Journée internationale de la femme ». Cent-mille femmes ôtent leur voile ! Beaucoup sont assassinées par leur mari ou un membre de la famille. L'écriture arabe est abolie l'année suivante. Les Russes perquisitionnent les maisons des villages, les livres religieux découverts sont brûlés. La jeunesse devient incapable de lire le Coran. Les Cours de justice islamiques ont presque toutes disparu, quelques-unes seulement subsistent au Daguestan. Les mollahs sont assimilés à des koulaks. En une décennie (1929-39), 14.000 mosquées sont fermées en Asie centrale, 6.000 dans la région de la Volga et Oural, 4.000 dans le Caucase, et 1.000 en Crimée. Des Musulmans de Tchétchénie, Géorgie, Ouzbékistan vont se soulever. La répression est impitoyable. Un grand nombre est fusillé ou envoyé dans des camps de travail en tant qu'ennemis du peuple. Les plus « chanceux » se résignent à emprunter le chemin de l'exil.

Après l'attaque allemande contre l'URSS (juin 1942), le gouvernement soviétique entend utiliser la parole des chefs religieux musulmans. La TSF diffuse un appel à la population « pour la défense de la patrie soviétique au nom de l'Islam », et invite les populations à prier pour la victoire de l'Armée rouge. Les appels du grand Mufti sont transmis sur les stations émettant dans tout le monde islamique. Les premières contre-mesures allemandes sont la réouverture des mosquées dans les territoires occupés. Les Tartares de Crimée accusés de collaborer avec les Nazis sont expulsés vers le Kirghizstan. La Seconde Guerre mondiale terminée, il existe quatre organisations islamiques en URSS et les territoires musulmans sont administrés par le Kremlin. Leurs frontières restent celles fixées en 1924 ; six Républiques de l'Union à majorité musulmane (Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Turkménistan, Tadjikistan, Azerbaïdjan) et dix Républiques socialistes soviétiques autonomes (RSSA). Les dirigeants soviétiques vont instrumentaliser les populations musulmanes contre l'« Occident » pour avancer leurs pions sur la scène internationale en direction des pays pauvres.

Les relations restent tendues entre les deux religions depuis la guerre d'Afghanistan. Plus de 1.500 Russes ont été tués depuis l'implosion de l’Union soviétique lors d'actes terroristes. Ce dernier attentat est venu raviver l'ostracisme russe à l’égard des ressortissants d’Asie centrale. Nombre de Russes se refusent à employer ces travailleurs qui occupent principalement des emplois de service peu qualifiés (neuf ex-Etats sont membres de l'Organisation de Coopération Economique) et la police demande aux directeurs des centres commerciaux de leur présenter la « liste de tous leurs employés originaires d’Asie centrale, non seulement les Tadjiks, mais aussi les Kirghiz, les Kazakhs et les Ouzbeks ». Le 15 octobre 2022 deux recrues tadjiks avaient tué 11 soldats russes lors d'un exercice de tir sur un camp d'entrainement situé dans la région de Belgorod proche de la frontière avec l'Ukraine. Le 7 mars 2024, deux Kazakhs appartenant à l'EI-K furent abattus lors d'une tentative d’attentat contre une synagogue de la région de Moscou.

Si le Communisme n'a pas connu une portée universelle durable, peut-on en dire autant d'un Islam belliqueux et revanchard ? Les Musulmans d'Asie centrale et du Caucase en ont fini avec un complexe de soumission à l'égard du « Grand Frère » russe. Une jeunesse musulmane instruite redécouvre son histoire et en perpétue l'héritage à travers la religion, la filiation ethnique, le mode vie et la solidarité islamique. La France, ancienne puissance colonisatrice et qui vient d'activer le plan « Urgence attentat » n'est pas mieux lotie. De quelle durée sera l'intermède ? Une correction, une erreur de translittération, une précision, une remarque ?

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51 réactions à cet article    


  • Samy Levrai Samy Levrai 4 avril 15:45

    L’enquête n’est pas terminée, pas besoin d’un nouvel article raciste anti arabe et russophobe, elle ira jusqu’au bout et les coupables seront châtiés d’après les autorités compétentes ( pas celles des américains infoutus de résoudre leurs propres enquêtes ( Nordstreams, MH70,JFK, 3 tours avec deux tirs, etc... ) .


    • Fergus Fergus 5 avril 11:16

      Bonjour, Samy Levrai

      Rien de « russophobe » mais des évidences que vous refusez de regarder en face.
      Entre la résurgence des désirs d’émancipation de ces républiques asiatiques relativement au suzerain russe, et la montée en puissance de l’EI-K, sans oublier
      les velléités de renforcement de l’influence économique et stratégique chinoise dans ces régions, Poutine ne fait que commencer à manger son pain noir !


    • Samy Levrai Samy Levrai 5 avril 12:45

      @Fergus
      Je pense que comme d’habitude, tu regardes trop la télévision... le pain noir, il est pour toi, pas pour la Russie qui a tout ce dont elle pourrait rêver, des ressources naturelles , de l’industrie, une absence de dettes, sa souveraineté,...
      Al-Qaeda et IS sont créations occidentales, ceux qui bouffent du bougnoules tous les jours sont aussi les occidentaux, ceux qui sont isolés du reste du monde sont les occidentaux ( Afrique, Asie, Amérique du Sud, Moyen Orient ).


    • V_Parlier V_Parlier 5 avril 20:19

      @Samy Levrai
      Je lis d’ailleurs dans l’article : "Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a déclaré que les assaillants avaient tenté de fuir vers la Biélorussie avant de se diriger vers l’Ukraine"
      Et bien c’est faux. Loukachecnko a déclaré que s’ils avaient tenté de fuir en Biélorussie ils se seraient occupé d’eux. Encore des sous-entendus tirés de déformations volontaires de la presse pourrie.


    • SilentArrow 7 avril 08:30

      @Fergus
       

      Poutine ne fait que commencer à manger son pain noir !

      Pas de problème, le pain noir russe est le meilleur pain du monde.


    • njama njama 4 avril 16:04

      Du temps des Tsars les Juifs étaient assignés dans les zones de résidence... faut dire qu’ils sont peu assimilables culturellement.

      « l’assimilation » tant réclamée aujourd’hui pour les immigrés par certains, n’a jamais été le fort des Juifs au long de leur histoire, dans quelque pays où ils se trouvaient... Certes ils avaient été fortement ostracisés sous les latitudes et longitudes chrétiennes durant des siècles, ça n’aide pas...le Vatican s’en est amendé récemment.
      La Russie « les » descendants des Khazars convertis au judaïsme, dits Ashkénazes,  avait d’ailleurs plus ou moins confinés dans les « zones de résidence » en raison de leur culture de l’entre-soi, de leur forte endogamie.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_de_r%C3%A9sidence

      C’était un principe politique assez général pour des raisons militaires, et ainsi éviter des trahisons. Les armées musulmanes n’intégraient ni juifs, ni chrétiens...

      Quand les US sont rentrés en guerre après Pearl Harbour, tous les japonais ont été mis dans des camps pour les mêmes raisons...

      L’internement des Nippo-Américains

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Internement_des_Nippo-Am%C3%A9ricains


      • gnozd gnozd 5 avril 19:56

        @njama

        Parce que les musulmans ils sont assimilables peut-être ?

        Pfff...


      • L'apostilleur L’apostilleur 6 avril 08:42

        @gnozd
        Il fallait deviner la fin de la phrase « ..non plus » 


      • njama njama 4 avril 16:40

        La Russie étant immense, elle n’a pas eu d’autre choix historiquement que d’être par essence multiethnique et multiculturelle... comme tous les empires du reste.

        Il en va ainsi de certains pays dans le monde, qui font de la religion une affaire personnelle par nécessité politique, où coexistent plusieurs langues.La nation se résume à un socle qui unit dans la diversité pour des intérêts communs.

        Pour le communisme seul lui importait la lutte des classes, la question religieuse était complétement accessoire, presque sans intérêt. Ce qui a permis à cette idéologie politique socialiste de se propager très vite partout dans le monde...

        A l’inverse, la France en persécutant les hérésies cathares, vaudoise, le protestantisme, au bénéfice de la pensée unique catholique, puis en écrasant les langues régionales, n’a pas en elle cette culture de la diversité multiethnique, multiculturelle, le jacobinisme a tout nivelé, le rouleau compresseur de la république n’a cherché qu’à uniformiser...

        Souvent les français appliquent leur grille de lecture à des événements politiques de l’étranger pour les interpréter... ainsi vu de leur lorgnette en ont-ils que des compréhensions déformées, par exemple, ils prennent le concept de laïcité pour universel sans considération que cette distanciation de la religion au politique peut être vécue de trente-six manières différentes, et qu’elle n’a aucun équivalent en Europe par exemple...


        • JulietFox 5 avril 10:22

          @njama
          Mè quand y aï na a l’écolo, qu’éro interdit dè parlè l’ occitan limousi.
          Oré y dubren dè lè classé par torné l’apprénè.


        • Seth 5 avril 12:38

          @JulietFox

          Et puis faut voir ce qu’on leur enseigne et avec quel accent ! smiley


        • Seth 5 avril 12:42

          @JulietFox

          En plus le limousin n’est pas le plus facile à comprendre et à parler bcoz l’accent très spécial.


        • Seth 5 avril 12:45

          @JulietFox

          C’est pas plutôt « quant anaï o l’escola » ? Perso sais pas l’écrire du tout alors je suis mal placé pour donner des leçons. smiley


        • Tolzan Tolzan 5 avril 14:23

          @njama

          Bonjour njama,

          Un bémol concernant votre remarque "puis en écrasant les langues régionales".

          Certes, en instaurant l’école primaire obligatoire et gratuite (loi Jules Ferry de 1882), la IIIe République a écrasé les langues régionales (souvent tout de même, langues assez limitées et sans grammaire codifiée) mais elle a aussi sorti de l’illettrisme des millions de paysan(ne)s qui ne savaient ni lire ni écrire. On le constate immédiatement quand on fait des études généalogiques parce que, dans un grand nombre d’actes d’état civil, jusqu’au XIXe siècle, les parties et les témoins ne savent pas signer et font leur marque, c’est-à-dire une simple croix sur les documents. Pour faire simple : seul le curé du village savait lire et écrire en français, langue obligatoire pour la rédaction des actes de baptême, mariage et décès depuis François Ier.

          De plus, à partir du début de XXè siècle, l’on observe la possibilité pour la paysannerie d’échapper à son aliénation de laboureur justement grâce à l’instruction gratuite qui lui a été dispensée. Il ne faut donc pas retenir que l’écrasement des langues régionales dans le bilan la république dont le bilan n’est pas uniquement fait de mesures négatives.

          Bonne journée


        • gnozd gnozd 5 avril 20:02

          @njama

          "pensée unique catholique

          "

          Certes. Mais pas que : on peut lui opposer la pensée unique marxiste, la pensée unique maoïste, la pensée unique islamiste, y’en a d’autres...


        • L'apostilleur L’apostilleur 6 avril 08:56

          @njama
          « La nation se résume à un socle qui unit dans la diversité pour des intérêts communs. »
          Non.
          La nation a reçu plusieurs définitions (*) au fil de son évolution. La diversité rend caduque l’idée de nation. 
          (*) https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-effritement-de-la-laicite-187133


        • zoreol zoreol 4 avril 17:18

          Merci à l’auteur pour ce petit exposé de géographie historique. Je relève pourtant ce passage : « En 1854, l’Angleterre conclut une alliance avec l’Empire ottoman et déclare la guerre à la Russie. »  Il ne faut pas oublier que la France de Napoléon a participé à cette « guerre de Crimée » avec l’Armée d’Orient. (assaut de la forteresse de Malakoff à Sébastopol par les troupes de Mac Mahon (« j’y suis, j’y reste »)




          • Gégène Gégène 4 avril 17:41

            L’article est bien documenté, mais des gens tels que Jacques Baud n’acceptent pas la « revendication » faite par l’Etat Islamique :

            voir ici à partir de 6 minutes


            • sylvain sylvain 4 avril 18:52

              @Gégène
              be en meme temps il y en a pour qui toute forme de mal ne peut venir que de l’occident. Ou qui reprennent tous les elements de com russes, ce qui revient au meme en ce moment


            • Eric F Eric F 5 avril 10:40

              @Gégène
              Jacques Baud a désormais complètement viré sa cuti, il ne peut plus passer pour un experts indépendant. Il prétend que l’attentat de Moscou n’a aucun marqueur de l’Etat Islamique, or cet attentat ressemble à ce qu’on a connu en France.


            • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 5 avril 10:53

              @Eric F
               
               ’’cet attentat ressemble à ce qu’on a connu en France’’
              >
              Comparaison n’est pas raison.


            • Eric F Eric F 5 avril 11:16

              @Francis, agnotologue
              C’est exact que la ressemblance avec d’autres attentats n’est pas une preuve suffisante, par contre il y a en plus la revendication par un canal habituel de l’EI-K.


            • Fergus Fergus 5 avril 11:19

              Bonjour, Eric F

              Cela fait un moment que, sous couvert d’analyses prétendument distanciées, Jacques Baud sert en réalité la soupe à Poutine !


            • charlyposte charlyposte 5 avril 11:23

              @Fergus
              Sources ???


            • Gégène Gégène 5 avril 12:04

              @Fergus

              Horreur-malheur, il sert aussi la soupe au Hamas smiley
              (le Hamas, mouvement prétendument de résistance)
              le mec, on le brûle ou on l’écartèle ?


            • charlyposte charlyposte 5 avril 12:15

              @Fergus
              Que dire de la FRANCE servant la soupe à DAESH !!!???


            • Seth 5 avril 12:48

              @sylvain

              Et en plus la feue « l’historienne » académicienne (c’est dire sa compétence)Carrère d’Encausse a quitté ce monde alors comment savoir ? smiley


            • V_Parlier V_Parlier 5 avril 20:31

              @Eric F
              Cet attentat, bien qu’aussi barbare, ne ressemble pas du tout à ce qu’on a eu en France. Au Bataclan, pendant que Hollande décidait de laisser faire parce-qu’on « n’était pas en guerre » (tiens donc !), les terroristes à bout de munitions continuaient leur basse besogne en mutilant les blessés à l’arme blanche. Inhumains, mais sans aucune peur de la mort ni volonté de s’enfuir au plus vite.
              Dans ce dernier attentat on a affaire à des trouillards qui ne croient pas à la récompense du lupanard céleste mais s’enfuient (alors qu’ils avaient la possibilité de tuer beaucoup plus de monde, l’incendie étant la principale cause des décès). Une fois rattrappés, ils ne se font pas exploser mais essayent de s’enfuir à tout prix. Le fait qu’il ait été annoncé qu’ils faisaient ça pour le fric est donc tout à fait crédible.


            • SilentArrow 7 avril 08:53

              @Eric F
               

              or cet attentat ressemble à ce qu’on a connu en France.

              Mais êtes-vous bien certain de connaître les commanditaires de ces attentats islamiques en France ?


            • charlyposte charlyposte 7 avril 09:51

              @Eric F
              Selon mes sources DAESH continue à faire du bon boulot ! hum et no comment smiley


            • Com une outre 4 avril 17:44

              L’attentat en Russie n’est pas un problème d’entente entre le pouvoir russe et les musulmans je crains, mais plutôt une action de services secrets occidentaux cherchant à déstabiliser Poutine et les russes. Un chant du cygne devant l’otanesque erreur stratégique et géopolitique monumentale de la guerre en Ukraine, dont nous savons quelle sera l’issue à peu de choses.


              • njama njama 4 avril 18:46

                @Com une outre
                pareillement qu’ils avaient cherché à déstabiliser la Syrie avec l’aide de proxys islamistes, ceux qui faisaient du bon boulot !


              • JulietFox 5 avril 10:23

                @Com une outre

                Et bien sur la terre est plate.....


              • Fergus Fergus 5 avril 11:20

                Bonjour, JulietFox

                 smiley C’est en effet du même niveau de croyance !


              • charlyposte charlyposte 5 avril 11:36

                @JulietFox
                Avec la MACRONIE tout est plat du matin au soir avec ou sans clair de lune smiley


              • V_Parlier V_Parlier 5 avril 20:37

                @Com une outre
                C’est leur dernière carte à jouer pour tenter de créer le chaos de l’intérieur chez l’adversaire. Les européens veulent transformer la Russie en une gigantesque banlieue parisienne en période d’émeute, parce-qu’ils imaginent qu’un pays multiconfessionnel de longue date ne peut être qu’un endroit craignos comme ils ont su en créer chez eux par le laxisme et l’immigration de masse récente.


              • njama njama 4 avril 18:44

                "En 1854, l’Angleterre conclut une alliance avec l’Empire ottoman et déclare la guerre à la Russie. Il s’agit de bloquer la route vers l’Inde et le Golfe persique à la Russie."

                Les véritables raisons des guerres sont la plupart du temps celles-là ! le contrôle des routes commerciales, de l’accès aux matières premières...

                Schlomo Sand dans son livre « Comment la terre d’Israël fut inventée : De la Terre sainte à la mère patrie » ajoute dans la suite de la citation sur Disraeli :

                « En 1875, alors qu’il était Premier ministre, il sollicita l’aide de son proche ami le baron Lionel de Rothschild pour l’aider à acquérir, au nom de la Grande Bretagne, 44 % des actions du canal de Suez. Et la grande affaire fut menée avec succès : le premier pas de la pénétration effective de l’Empire au Moyen-Orient venait d’être accompli. La route de la lointaine Asie s’ouvrait, et toutes les régions situées autour du portail marin que constituait le canal, qu’il s’agisse de l’Égypte ou de la Palestine, deviendraient désormais des objectifs stratégiques de tout premier ordre. En 1878, en échange d’une promesse de soutien aux Ottomans et au prix de la dure répression subie par les Bulgares, Disraeli parvint à faire de Chypre une colonie britannique. Il fût en même temps à l’origine de l’occupation de l’Afghanistan, avec pour objectif d’en écarter la Russie et de mieux assurer la liaison entre le Moyen-Orient et l’Extrême-Orient. Aucun autre dirigeant britannique n’aura autant contribué à l’ « orientalisation » de l’empire et, bien évidemment, à l’élargissement de ses frontières. »


                • Et hop ! Et hop ! 5 avril 16:52

                  @njama : «   »En 1854, l’Angleterre conclut une alliance avec l’Empire ottoman et déclare la guerre à la Russie. Il s’agit de bloquer la route vers l’Inde et le Golfe persique à la Russie."

                  L’opium, que l’Angleterre imposait à la Chine en paiement de ses marchandises et qui a été la cause des deux Guerres de l’Opium (1839-1942 et 1856-1960), venait de pavot cultivé en masse en Afghanistan (envahi par la GB en 1839) pour le compte de la couronne d’Angleterre ainsi que du Bengale ; la Chine ayant bloqué ses frontières avec ses pays, les Anglais faisaient transiter l’opium par l’Empire ottoman. Les Chinois n’ont pas oublié la scélératesse des Anglo-américains.

                  Les plantations d’opium ont été rétablies en Afghanistan par la CIA qui en avait le monopole et qui l’exportait par le Khosovo vers les trafiquants d’héroïne, puis vers les laboratoires fabricants d’opiacés (comme Perdue Pharma). Ce trafic était la première source de financement secret de la CIA pour corrompre des hommes politiques et payer des terroristes. Les USA faisaient la guerre aux Talibans parce qu’ils interdisaient la culture de l’opium et brûlaient les plantations.



                • Desmaretz Gérard Desmaretz Gérard 5 avril 18:06

                  @Desmaretz Gérard

                  un couac ! J’ai un article sous le coude sur cette épisode


                • Desmaretz Gérard Desmaretz Gérard 5 avril 18:07

                  @Desmaretz Gérard

                  Cet épisode


                • Mizaru Mizaru 5 avril 06:50

                  « Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a déclaré que les assaillants avaient tenté de fuir vers la Biélorussie avant de se diriger vers l’Ukraine. »

                  Si l’auteur pouvait me donner un lien vers cette déclaration, je suis preneur. J’ai fait le site officiel de Loukashenko, le site officiel du gouvernement du Bélarus, et les sites des principales TV biélorusses et je n’ai rien trouvé. Le seul endroit où l’on trouve cette affirmation, c’est dans les médias français.

                  Merci.


                  • Eric F Eric F 5 avril 10:52

                    @Mizaru
                    En effet, il est utile de vérifier, j’ai trouvé le lien en question sur l’agence ’’Belarusian Telegraph Agency (BelTA)’’

                    qui donne en entier la déclaration de Lukachenko : https://eng.belta.by/president/view/lukashenko-sheds-light-on-belarus-role-in-detaining-crocus-city-hall-terrorists-157028-2024/

                    ’’Checkpoints were set up on roads, including on roads connecting Belarus with Russia ; the forces of the KGB, the State Border Committee, and some military units were deployed. “That’s why there was no chance they could enter Belarus. They realized it. So they took a turn and headed to the Ukraine-Russia border,”



                  • Mizaru Mizaru 5 avril 15:31

                    @Eric F
                    C’est bien la version que j’avais, dans laquelle il ne dit pas que les terroristes voulaient fuir vers le Bélarus, mais que les terroristes savaient qu’ils n’avaient aucune chance de fuir vers le Belarus. 
                    De toutes les façons, l’Ukraine était leur seule porte de sortie réaliste.


                  • Eric F Eric F 5 avril 11:03

                    Il existe une forme de déni chez certains musulmans modérés ou certains multiculturalistes qu’il puisse y avoir des attentats commis par des ultra-radicaux se réclament de l’islam. Or l’attentat de Moscou a des caractéristiques similaires avec ceux commis en France, mais aussi récemment en Iran, par des commandos islamistes de filiales de Daesh ou consorts.

                    Le gouvernement russe pratique également ce déni pour raison de politique intérieure pour ménager les minorités locales, et surtout pour raison de politique extérieure liée au conflit ukrainien pour faire porter au camp adverse la responsabilité -mais qu’auraient-ils à gagner à renforcer la haine et la détermination russe ?-


                    • charlyposte charlyposte 5 avril 11:26

                      @Eric F
                      Le musulman modéré n’existe pas.


                    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 5 avril 11:54

                      C’est « bizarre », j’ai un article en modération du 2 avril, toujours pas publié, qui traite des relations entre « soviet » et « jihad » d’un point de vue historique.

                      Bizarre vous avez dit bizarre .. comme c’est étrange ^^


                      • charlyposte charlyposte 5 avril 12:25

                        @bouffon(s) du roi
                        Sources ?


                      • Clocel Clocel 6 avril 09:32

                        @bouffon(s) du roi

                        Publie autre part et communique-nous le lien ne nous laisse pas languir ! smiley


                      • L'apostilleur L’apostilleur 6 avril 09:22

                        @ l’auteur 

                        « ..Une jeunesse musulmane instruite redécouvre son histoire  » ...islamique. 

                        L’apport Perse n’est pas mentionné pas plus que les origines d’Avicenne le grande figure Ouzbek. 

                        A Tachkent (Ouzbékistan) une mère prof de français racontait devant son fils d’une trentaine d’années ses démarches pour lui trouver une femme correspondant à son milieu social et les refus rencontrés lorsque ses prétentions l’en éloignaient.

                        Je lui demandais si elle accepterait une bru catholique ou juive (en voie de disparition totale là-bas), réponse oui si elle se convertissait à l’islam. 

                        L’inverse étant inadmissible.

                        Traverser ses contrées apprend à mesurer cet archaïsme régional incompatible avec nos sociétés occidentales, aussi l’importance de les respecter et de ne pas croire qu’ils sauront s’assimiler ailleurs que dans un autre monde islamique. 


                        • L'apostilleur L’apostilleur 6 avril 09:41

                          @ l’auteur 

                          « ..La tuerie a été revendiquée par l’organisation État islamique au Khorassan en référence à une région historique.. »

                          Les grands hommes qui dominent l’histoire là-bas sont Gengis Khan et Tamerlan (*) au panthéon des conquérants les plus cruels. 

                          (*) à Ispahan il édifiait des minarets avec les crânes de ses 70000 victimes 

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