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Accueil du site > Tribune Libre > Révolution socialiste ou barbarie capitaliste

Révolution socialiste ou barbarie capitaliste

Le capitalisme mondialisé et financiarisé menace aujourd'hui plus que jamais la survie de l'humanité. Il ne s'agit pas seulement d'une nouvelle crise grave du système, mais aussi d'une menace réelle pour l'avenir des hommes sur cette terre. La population assiste impuissante à sa lente destruction ainsi que celle de son environnement. Elle constate effarée les ravages du capitalisme : saccage systématique de la planète, réchauffement climatique, exploitation de la force de travail de plus en plus violente, misère sociale exacerbée, menace constante d'une guerre nucléaire, épidémies à répétition, marchandisation et déshumanisation des rapports sociaux etc.etc. Mais les hommes qui ont produit ce système sont également capables de se dresser contre lui et le dépasser, mettant ainsi un terme à la "préhistoire" de l'humanité.

La classe dirigeante, la bourgeoisie est non seulement dans l'incapacité de faire face à cette situation sans précédent, mais elle amplifie cet état de fait. Son système, le capitalisme avec sa logique d'accumulation, transforme ces ravages et ces catastrophes en autant d'opportunités de profit, lui permettant ainsi de poursuivre son oeuvre de destruction. De par sa nature, le capitalisme tend à envahir et à conquérir toutes les sphères pour en faire un marché.

Le capital non seulement produit du profit, mais le profit à son tour engendre le capital qui croît et se multiplie d'une manière irrationnelle et sans fin. Le processus peut donc se répéter à l'infini. Or les ressources naturelles, ou tout du moins une partie d'entre elles, sont finies. Le capitalisme est une machine qui est en train de dévorer l'homme et la planète qui ne sont pour lui que des moyens pour son extension et son développement. Il va sans dire que le système qui méprise l'homme ne peut respecter la nature.

Engels, cité par Rosa Luxemburg, disait "La société bourgeoise est placée devant un dilemme : ou bien passage au socialisme ou rechute dans la barbarie" (1). Si le socialisme n'est toujours pas là, la barbarie capitaliste et sa violence sur l'homme et la nature, par contre, se poursuivent toujours. Mais ce triomphe pourrait tout simplement mener à l'anéantissement de la vie sur terre. Les classes dirigeantes ne font que préserver et renforcer par leurs mesures dérisoires le système en donnant l'illusion qu'il est "réformable". Toutes les demi-mesures et toutes les réformes, si elles ont contribué à améliorer provisoirement la situation des esclaves modernes ne font, en dernière analyse, que perpétuer l'asservissement général engendré par le système.

Que faire alors contre cette marche suicidaire vers l'abîme ? Continuer sur cette voie tracée par une minorité d'exploiteurs qui mène au chaos, à la barbarie et à la destruction de l'homme et de la nature ou, au contraire, renverser l'ordre établi. Contrairement aux affirmations de l'idéologie dominante qui nie toute possibilité de transformation qualitative de la société, la révolution sociale et socialiste reste une alternative qui pourrait changer radicalement les relations entre l'homme et l'homme, entre l'homme et la nature.

Mais la marche en avant vers le socialisme ne peut résulter de la perfection de la démocratie bourgeoise, de la conciliation des classes etc. L'entente des classes est une chimère, une rêverie produite et entretenue par les classes exploiteuses. Elle est contredite chaque jour par les faits. La bourgeoisie qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs n'est absolument pas prête à la "concertation" au " dialogue" etc. Elle ne reculera devant rien pour perpétuer son système de production et d'exploitation sur lequel elle repose. Et si la lutte des classes s'intensifie, s'aiguise et dure dans le temps, elle n'hésitera pas à recourir à la violence sous toutes ses formes y compris la plus abjecte, la guerre.Toute l'histoire des classes dominantes n'est que cruauté et férocité exercées sur les dominés pour se maintenir au pouvoir. Seule la révolution socialiste est en mesure d'enfanter une nouvelle société en mettant un terme à la résistance de la minorité d'exploiteurs.

Mais la révolution ne se décrète pas comme disait Engels une fois encore "(...) les révolutions ne se font pas arbitrairement et par décret, mais qu'elles furent partout et toujours la conséquence nécessaire de circonstances absolument indépendantes de la volonté et de la direction de partis déterminés et de classes entières" (2).

Mais si la révolution ne se décrète pas, elle se prépare. Et qui sont les mieux disposés à la préparer que celles et ceux qui subissent au quotidien l'exploitation et le despotisme du capital ? Les travailleurs, et d'une manière générale les salariés, non seulement sont le produit le plus authentique de la bourgeoisie, mais possèdent aussi les moyens de paralyser le pouvoir économique et partant politique de la minorité dominante. Les prolétaires d'aujourd'hui comme ceux d'hier n'ont aucun intérêt, aucun privilège dans la société bourgeoise. Ils y sont ravalés et traités en bêtes de somme. Il ont donc tout intérêt à renverser le régime bourgeois. Mais il ne suffit pas que les oppimés prennent conscience de leur situation d'exploités pour que la révolution se produise ; il faut aussi et surtout que " "ceux d’en bas” ne veulent plus et que “ceux d’en haut”ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière " (3).

Malheureusement "ceux d'en bas" sont affaiblis et se livrent de surcroît une concurrence fratricide sur le marché du travail qui brise leur unité et les empêche de construire des organisations et des directions capables d'affronter efficacement la minorité exploiteuse. Ajoutons à cela l'omniprésence de l'idéologie dominante qui, à travers les grands médias, les programmes scolaires et universitaires, les institutions religieuses, les industries culturelles etc., trompe, démoralise et prive la classe des travailleurs des instruments idéologiques nécessaires au renversement de l'ordre établi. Sans solidarité fraternelle des travailleurs et sans théorie révolutionnaire, "ceux d'en haut" continueront à vivre à " l'ancienne manière" et poursuivront leur œuvre de destruction.

 

Mohamed Belaali

Blog de Mohamed Belaali

 

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(1)https://www.marxists.org/francais/luxembur/junius/rljaf.html

(2) F. Engels "Principes du communisme", 1847.

(3) Lénine, "La maladie infantile du communisme (le "gauchisme") :
https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1920/04/g9.htm


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10 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 1er septembre 2022 10:44

    Hahaha 

    La révolution socialiste on l’a vue avec Hollande, mon ennemi c’est la finance disait t’il en se goinfrant ..... 


    • OJBA 2 septembre 2022 19:35

      @zygzornifle Hollande, socialiste ? Mouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarf ! Soyez sérieux, j’ai failli faire une crise cardiaque, à 2 doigts d’appeler le 15 (normal, avec 2 doigts !). Sérieusement, je pense qu’il faut faire une distinction entre l’appartenance à un parti et la politique menée. Depuis 40 ans maintenant, nous avons eu une politique libérale, où les mesures sociétales et non pas sociales ont été progressivement financées par la dette de l’état, cependant que les mesures libérales allaient bon train, portées en cela par le « fonctionnaire-bashing » en cours depuis les années 60. Non qu’il n’eût pas fallu réformer la fonction publique, mais pas dans le sens où cela a été fait, changement des procédures, réactivité, possibilité de discernement motivée et non pas juste réduction des personnels. Mais c’eût été trop compliqué pour nous énarques, biberonnés à la sauce néolibérale. Bien à vous.


    • Mozart Mozart 1er septembre 2022 12:47

      Disparition de la mer d’Aral, une catastrophe capitaliste ? Tchernobyl, ... Il faudrait arrêter avec les raccourcis d’un autre âge, cher ami. Le socialisme n’a apporté que malheurs, désillusions, guerres... Et c’est grâce au capitalisme qu’aujourd’hui vous répandez vos idées nauséabondes sur la toile.


      • Lancelot 2 septembre 2022 08:27

        @Mozart
        Quand ont confond capitalisme et technologie ont ferme sa gueule !
        Quand ont voit le pillage des ressources et les guerres dut a ton capitalisme sauvage ton capitalisme de prédateur ne vaut pas mieux que le communisme ou socialisme ! Le capitalisme fait 50 millions de morts chaque année environ ! 


      • Lancelot 2 septembre 2022 08:38

        @Mozart
        Les romains ont inventer le chauffage parle sol hypocauste la technologie et les inventions existez bien avant le capitalisme ! 
        Va soigner tes névroses ! 


      • Hervé Hum Hervé Hum 2 septembre 2022 09:35

        @Lancelot

        les romains étaient déjà des capitalistes, mais ce n’est pas le capitalisme qui fait l’innovation technique et surtout ce qui la permet, à savoir, les découvertes scientifiques, ce sont les défis que les humains se proposent de relever et pour y parvenir, ce n’est pas la compétition qui est le meilleur outil, c’est la coopération tournée vers l’objectif visé.

        Cela dit, l’URSS n’était pas fondamentalement communiste ni socialiste, car par définition, le pouvoir personnel ou oligarchique y est interdit, ceci étant l’apanage du capitalisme. Les dirigeants de l’URSS avaient le cul assis entre deux chaises, ce qui explique son effondrement. Après, le souci de l’écologie ne dépend pas d’un système politique, mais de la volonté de ceux qui en ont le contrôle.


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 2 septembre 2022 10:29

        @Mozart
        Bonjour,
        Vous êtes toujours dans la même erreur. Toutes les abominations du stalinisme sont à mettre sur le compte du capitalisme et non pas du socialisme. Après la révolution russe de 1917, la révolution socialiste ne s’est pas étendue aux autres pays malgré une énorme vague révolutionnaire qui a déferlé sur toute l’Europe. C’est pour cela que la Russie est devenue stalinienne et non pas socialiste. C’est d’ailleurs en exterminant pratiquement tous les bolcheviks (J’ai compté neuf exceptions) que Staline a pu mettre en place sa dictature.


      • OJBA 2 septembre 2022 19:39

        @Hervé Hum «  Les dirigeants de l’URSS avaient le cul assis entre deux chaises, ce qui explique son »effondement" ? En tout cas ils auraient pu faire des économies, en effet, le cul assis entre deux chaises , on n’a plus besoin de de toilettes ! 


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 2 septembre 2022 10:40

        Bonjour et merci pour cet article.

        Je suis d’accord avec tout ce que vous avez écrit. La seule chose qui me gène c’est que vous vous arrêtez en chemin. Vous citez Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxembourg... C’est très bien mais vous ne reprenez pas à votre compte ce qui fut leur conclusion. Vous avez raison de dire :

        "Mais si la révolution ne se décrète pas, elle se prépare. Et qui sont les mieux disposés à la préparer que celles et ceux qui subissent au quotidien l’exploitation et le despotisme du capital ? Les travailleurs, et d’une manière générale les salariés... "

        Mais vous n’allez pas jusqu’au bout. Pour préparer la révolution, il faut construire un parti mondial, une internationale... Ce fut le combat de ceux que vous citez. Il faut poursuivre aujourd’hui ce combat. La dernière internationale dont il est implicitement question dans vos écrits est celle de Lénine : la troisième.

        Elle est à son tour passée définitivement du côté de l’ordre bourgeois. Il faut maintenant tirer le bilan du combat de ceux qui ont essayé d’en construire une IVème.

        Il faut en discuter sans sectarisme. C’est ce que propose l’AGIMO.
        Je vous invite à nous rejoindre sous la forme qui vous conviendra.
        Je vous propose notamment de participer à nos discussions en visioconférence.


        • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 2 septembre 2022 14:42

          En fait Napoléon l’emporte aux présidentielles de 1848 mais les royalistes l’emportent aux législatives de 1849.

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Mohamed Belaali


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