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Accueil du site > Tribune Libre > Revisiter le concept de « classe moyenne »

Revisiter le concept de « classe moyenne »

A partir de la fin du 19è siècle, le terme de classe moyenne a été introduit empiriquement comme intermédiaire entre d'une part les classes ouvrières et paysannes et d'autre part la grande bourgeoisie et l'aristocratie, cela recouvrait en quelque sorte la petite et moyenne bourgeoise (commerçants, enseignants, avocats, cadres moyens....)

 

Désormais, l'approche "métrologique" amène à fixer des "tranches" sur la base de pourcentage de population. En fait, la pyramide des revenus est évasée en bas et étirée en haut, avec naturellement davantage de gens dans les classes populaires que dans les catégories plus aisées.
Le CREDOC évalue la classe moyenne à 50% (ref 1) voire 59% (ref4) et les classes modestes à 30%, ce qui est contradictoire avec la forme de la pyramide des revenus plus évasée à la base (un célibataire smicard serait alors dans la classe moyenne (sic)). Pour Maurin et Goux, de manière plus rationnelle les classes populaires représentent 50% de la population, les classes moyennes 30%, et la classe supérieure 20% (ref 2) (ref3). En France le "revenu médian" est relativement proche du salaire minimum conventionnel, on ne peut donc guère utiliser ce concept comme critère significatif comme le font les statisticiens.

 

Sur le fond, il faut donc en revenir à des critères de mode de vie et pouvoir d'achat, plus proche de la notion de "middle class" anglo-saxonne, et intégrant le concept "trop riche pour bénéficier de l'aide sociale et pas assez pauvre pour éviter l'impôt" (et pas assez riche pour bénéficier significativement des avantages sur le revenu du capital)

 

Quelle est la limite supérieure des classes populaires ? en terme de pouvoir d'achat on peut l'estimer 1,3 fois le SMIC net prime incluse (c'est la limite pour toucher la prime d'activité) :
Smic mensuel net decembre 2018 1188€+155€ prime activité = 1343€ +100 €/mois en 2019 = 1443€ (on ne compte pas ici d'autres allocations éventuelles). Donc début de la classe moyenne : 1,3*1443 = 1875 € euros net disponible pour un célibataire -c'est supérieur à ce qu'indique des études des années précédentes, les augmentations de net et la redistribution ont un impact sensible-

 

Où commence la richesse ? En 2007 François Hollande avait indiqué 4000 euros mensuels au doigt mouillé, précisant par la suite que c'est en revenu net disponible par unité de consommation après impot (ref 5). Cette valeur est au milieu de la tranche d'imposition à 30%, ce qui parait donc intuitivement pas trop haut situé dans l'échelle des revenus. Si on en revient à une référence au SMIC, cela correspond à peu près à 3 fois le SMIC+prime soit env 4330€, on peut retenir cette limite (correspondant à peu près à l'évolution en 11 ans depuis la déclaration de Hollande). Notons qu'un sondage en 2011 avait situé la limite intuitive de la richesse à 5000€, nous sommes donc ici plus bas que ce chiffre.

 

En résumé, on pourrait appeler "classes moyennes" les populations dont le revenu net disponible tout compris est situé entre 1,3 et 3 fois le fois le SMIC + prime d'activité, soit environ entre 1875 et 4330 euros, les classes populaires sous cette limite, et classes supérieures (riches) au dessus.
J'ai mis ici au pluriel "classes moyennes", car on peut prendre en considération une sous-classe moyenne-supérieure approximativement au delà de deux fois le SMIC+prime (voir notamment ref 6). Une grande partie de la classe moyenne-supérieure paie la taxe d'habitation et le taux de CSG maximal sur la retraite. (Certaines analyses placent la classe moyenne-supérieure encore plus haut en revenus, mais nous ne les suivrons pas sur ce point).

Cette approche est située sensiblement plus haut que les valeurs données par l'INSEE ou le CREDOC, qui "compriment vers le bas" les tranches, et ne prennent pas suffisamment en compte la redistribution -qui divise par deux les écarts- ni la réalité du cout de la vie pour définir l'aisance relative.
Les classes supérieures (riches) représentent alors un peu moins de 10% de la population -on pourrait du reste faire une catégorie "super riche" pour les 1% tout en haut, car on change alors d'échelle de valeurs, les revenus du capital constituant alors l'essentiel, alors que pour la tranche des 5% à 10% le travail constitue encore 90% des revenus (cf Ref 7)-

 

Cette proposition s'efforce de correspondre au ressenti et aux modes de vie.
Le "déclassement" et la "précarisation" dont il est souvent fait mention concerne en fait les catégories situées vers le haut des classes populaires, à qui la panne de l'ascenseur social ne permet pas d'accéder à la classe moyenne à laquelle elles aspirent (probable raison de leur prise en compte dans les mesures annoncées par Macron et le gouvernement).

 

Ref 1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Classe_moyenne#D%C3%A9finitions

Ref 2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Classe_moyenne#Typologie_et_d%C3%A9nombrement

Ref 3 http://www.seuil.com/ouvrage/les-nouvelles-classes-moyennes-eric-maurin/9782021071474

Ref 4 https://www.credoc.fr/publications/pas-de-classes-moyennes-sans-redistribution-sociale-et-fiscale-comparaison-internationale-is-the-social-and-tax-redistribution-the-keystone-of-middle-classes-an-internation

Ref 5 https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/riche-a-partir-d-un-revenu-net-de-203936

Ref 6 https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/le-revenu-des-classes-moyennes-superieures-est-affaibli-576545.html

Ref7 http://piketty.pse.ens.fr/files/Piketty2001Introduction.pdf

Documents joints à cet article

Revisiter le concept de « classe moyenne »

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25 réactions à cet article    


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 18 décembre 2018 13:06

    Personne n’arrivera jamais à vraiment définir le concept de classe. Une personne peut habiter un château, avoir peu de rentrée d’argent, beaucoup d’argent sur son compte, vivre chichement. Cela s’appelle un rentier. 


    • Eric F Eric F 18 décembre 2018 15:37

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      Il est exact qu’il existe des cas « hors catégories » tel que celui que vous mentionnez, qu’on ne positionne pas en fonction du « revenu » (on aurait dit jadis qu’il s’agit d’un hobereau), quoique s’il a « beaucoup d’argent sur son compte », cela doit lui rapporter des intérêts.
      J’ai connu quelqu’un qui avait revendu sa petite entreprise et passé deux ou trois ans au RMI avec un compte-dormant bien garni avant d’atteindre l’age de la retraite, avec une pension en l’occurrence modeste car il avait peu cotisé.
      Mais restons-en au cas majoritaire des gens vivant de leur revenus, incluant ceux de leur épargne (et qui devraient être tous être imposés avec les mêmes barèmes).


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 18 décembre 2018 17:00

      @Eric F

      Merci pour votre réponse. alors, il y a beaucoup de hobereaux. J’en connais un tas. Des inclassables. 


    • Anatine 18 décembre 2018 13:25

      Comment utiliser et detourner ce « grand debat », sans le rejeter mais pour accroitre la pression et avancer...Un apprentissage d’une nouvelle modalité d’action

      Il faut lier la concertation au RIC, pour renforcer le mouvement, sa dynamique décentralisée, developper les consensus, et bien sur, eviter le piége de la synthèse controlee des comites theodules.

      Pour qu’elle soit concrète et traduite en mesures... et prenne des le depart la forme d’un engagement a imposer à l’etat.

      En partant du principe que le RIC s’appliquerait au niveau de la commune, la région et de l’etat : les attentes seront formulées sous forme de questions pour un RIC.

      1. Par thème, jusqu’a 3 questions parmi celles qui auront été formulees seront choisies dans chaque commune.

      2. Par thème, chaque commune choisira par votation 3 questions parmi les questions posées par 10 communes tirées au hasard dans la région.

      Donner a chaque commune le pouvoir de participer au consensus. Les propositions des autres renforcent ses choix.

      3. Les questions retenues par les communes seront classees par nombre de citations dans les communes et les 5 premieres retenues au niveau de la région.

      4. Chaque région organisera un vote sur la région pour valider si oui ou non chaque question est bien une priorité. Au moins 2 questions devront etre validees avec un vote « oui » de 70% au minimum.

      Chercher la representativite dans l’expression des attentes.

      5. Ces 2 questions de chaque region sont remontees au niveau de l’etat. Les autres feront l’objet d’un debat regional et de propositions regionales.

      6. Le parlement choisira une question par region. Si une question a ete choisie par au moins 3 regions, elle est choisie d’office.

      Un Referendum national sera organise. Oui ou non pour chaque proposition. Les 3 premières seront portees au debat parlementaire pour une proposition de loi sous 2 mois.

      L’etat et le mouvement font un pas tout en restant dans le rapport de forces necessaire.


      • Eric F Eric F 18 décembre 2018 15:48

        @Anatine
        Vous avez des idées très précises sur cette question du RIC,avec une procédure qui me parait bien complexe. Cela n’a pas de relation avec le thème du présent article, mais en tout cas le débat est lancé. Le paradoxe est que le RIC qui était totalement absent des revendications initiales sur les rond-points a été insufflé en cours de route aussi bien par la droite souverainiste que la gauche égalitariste. Je pense que le pouvoir va inévitablement récupérer et canaliser l’initiative, en tout cas concrètement on ne va pas convoquer à grands frais les électeurs à tout propos, il faut des thèmes majeurs concrets et d’intérêt général, pas la couleur des lampadaires (typique des « fausse » concertation de quartier) ni du soleil même la nuit.


      • gaijin gaijin 18 décembre 2018 14:41

        « Le »déclassement« et la »précarisation" dont il est souvent fait mention concerne en fait les catégories situées vers le haut des classes populaires

        « 

        non pas que, c’est toute la classe » moyenne inférieure « qui descend entrainée vers le bas par la hausse permanente des frais fixes, la tension crée par le fait que les retraités doivent continuer a aider leurs enfants adultes pour qu’ils ne finissent pas a la rue, la question du cout des ehpad, celle des gens obligés d’aider des parents en Alzheimer et qui finissent en burn out. 

        ajouter a ça la population des » indépendants d’après 2008 " qui sont en situation de survie , les commerçants qui ne se tirent pas de salaire , l’escroquerie manifeste et la gabegie que représente le RSI .....

        j’en oublie

        tout un tas de facteurs qui font que des gens qui auraient du faire partie de la classe moyenne inf en route vers la classe moyenne sup ....( il y a trente ans un artisan,un commerçant ça se faisait du gros pognon ....) se retrouvent en direction de la classe populaire voire hors classe ( il y a des chefs d’entreprise qui se retrouvent sdf .... )


        • Eric F Eric F 18 décembre 2018 16:09

          @gaijin
          Il y a effectivement dans le « bas » de la classe moyenne (même telle que je l’ai « réévaluée » par rapport aux tranches de l’« observatoire des inégalités » et consorts (lien)), une tendance au tassement notamment lié aux effets de seuil sur les prélèvements et plafonds sur les allocations, ainsi que l’effet de la précarisation générale de l’économie notamment pour les travailleurs indépendants (risque de faillite) et les salariés des secteurs fragilisés de l’industrie (risque de chômage).
          Les dépenses de solidarité familiale pour la prise en charge des descendants et ascendants que vous évoquez y contribuent, et cela est en lien avec cette précarisation générale de l’économie (notamment difficulté des jeunes à démarrer dans la vie active) à quoi s’ajoute le vieillissement démographique (baisse mathématique des pensions de retraite -moins de cotisants-, augmentation de la proportion de personnes âgées dépendantes...)


        • Eric F Eric F 18 décembre 2018 16:18

          En résumé, il y a me semble-t-il à ce niveau un tassement et un risque de précarisation, risque qui, s’il se matérialisait, pourrait faire descendre au niveau des classes populaires, dont la proportion est sans doute en train de croitre, puisque le « revenu médian » se rapproche du salaire minimum de référence (nombreux temps partiels et précaires en bas de la pyramide).
          Ceux qui n’ont droit à aucune allocation peuvent marginalement se trouver surclasser par certains qui en bénéficient (d’où le terme « effet d’opportunité » de certaines mesures macroniennes).


        • gaijin gaijin 18 décembre 2018 18:54

          @Eric F
          " risque qui, s’il se matérialisait,

          "
          mais il se matérialise, il se matérialise .....je l’ai vécu, je le vois tous les jours ....


        • Eric F Eric F 18 décembre 2018 19:31

          @gaijin
          en effet, je dois donc reformuler : « le risque, lorsqu’il se matérialise... »


        • Claude Courty Claudec 18 décembre 2018 16:57

          La “classe moyenne” est une variable d’ajustement social entre “pauvres” et “riches”, née de l’enrichissement collectif de la société et en voie de scission en deux parties, du fait de l’hypertrophie de la pyramide sociale (mondiale) et de sa propre démesure.

          Voir à ce sujet :

          https://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com/

          https://pyramidologiesociale.blogspot.com/

          et/lire

          Surpopulation humaine – La cause de tous nos maux” https://www.amazon.fr/dp/B07HQ1CQ8M

          Précis de pyramidologie socialehttps://www.amazon.fr/dp/B07J3G3VMH

          Version en lecture gratuite pour les fauchés et les radins.


          • MagicBuster 18 décembre 2018 17:02

            @Claudec

            C’est Exactement ça !!!!!!

            Les pauvres sont trop pauvres pour payer et les riches sont trop riches.
            Du coup, il reste les plus riches des pauvres pour être solidaires.

            On devrait mettre la honte aux riches qui ne sont pas solidaires de leur pays.

            Au contraire, nos politiques corrompus passent leur journée à leur sucer les boules et à leur faire des cadeaux qui coutent un pognon de dingue. . .
            c’est une honte.


          • Eric F Eric F 18 décembre 2018 17:58

            @Claudec
            vous abordez un autre aspect que la structure sociale française, en vous plaçant au niveau de la démographie mondiale. Il y a effectivement une conjonction du boom démographique dans les continents en développement avec la généralisation de l’aspiration à un mode de consommation « à l’américaine » dans le cadre de la mondialisation, ce qui conduit à la surexploitation des ressources de la planète et le rejet croissant de polluants.
            La COP 2x ne parle jamais de ça, et prétend traiter les effets sans traiter la cause, ce qui nécessiterait 1° la maitrise de la démographie 2° le retour à un mode de consommation plus frugal et de proximité


          • Eric F Eric F 18 décembre 2018 18:06

            @MagicBuster
            En effet, il faut financer la « redistribution par le budget » que Macron a accentué au rebours des principes libéraux qu’il défendait (moins d’état), principes qu’il ne conserve désormais que pour les très riches grâce à la Flat Tax qui plafonne leur contribution. Il faut donc présenter l’addition aux strates intermédiaires
            Les très riches sont présentés comme des bienfaiteurs (merci not’maître) qui créerait de l’emploi par l’investissement, alors que l’argent va surtout dans le circuit boursier ou des « rachats » plutôt que créations. La richesse globale du pays est « aspirée » au lieu de ruisseler.


          • William William 18 décembre 2018 17:02

            En fait, il existe désormais une certaine standardisation du style et mode de vie. Par exemple l’apparence vestimentaire permettait à l’époque du Front Populaire de distinguer l’ouvrier (en casquette) du petit bourgeois (en chapeau), alors que cela n’est plus visible dans la vie quotidienne (dans un restaurant, il n’y a guère que les serveurs de qui soient en costume impeccable : -). Dans les années 50, les ouvriers avaient rarement une voiture, ou alors un modèle très simple, un belle voiture était un signe extérieur de richesse. Désormais, à part la jet set, il y a moins d’ostentation de la part gens plutôt aisés (qui retirent plutôt le sigle « V8 » à l’arrière de la berline de luxe).

            En bref, une grande partie de la population prend plus ou moins l’apparence de « classe moyenne », ce qui « surclasse » les gens modestes et rend discret les opulents. J’ai lu un article où il était question de classe moyenne-supérieure à 10 000 euros par mois, le terme « moyen » n’a plus guère de sens ! A l’inverse, comme mentionne l’article, on voit parfois parler de classe moyenne à partir de 1245 euros par mois (il est vrai que ça date de 3 ans) ce qui est en dessous du SMIC avec la prime d’activité.

            Enfin, pour conclure, parfois le terme « classe moyenne » prend un côté péjoratif, style « beauf », alors là plus personne ne se précipite pour s’y inscrire smiley


            • Eric F Eric F 18 décembre 2018 19:35

              @William
              oui, cette « standardisation » des apparences et modes de vie est une caractéristique de notre époque, néanmoins il y a des différences profondes dans le logement, la capacité à aider ses proches (cout des études et début de vie active), le fait de boucler ses fins de mois sans trop compter...


            • eddofr eddofr 18 décembre 2018 17:57

              Je crois personnellement qu’un individu n’est pas « riche » tant que la rémunération de son travail représente l’essentiel de son revenu, quelle que soit cette rémunération.

              Car, si d’aventure il venait à perdre sa capacité de travail (accident, maladie, licenciement, ...), il se retrouverait bel et bien dans la mouise, comme n’importe quel « pôvre ».

              A ce titre, un jeune footballeur, artiste, Cadre dirigeant, même payé des sommes indécentes, ne sera vraiment riches que quand les salaires non dépensés se seront accumulés et commenceront à lui rapporter plus que son salaire de Nabab.

              Pour les footballeur et artistes, il faut aussi prendre en compte l’image, qui se monnaie et qui finit par constituer un revenu sans réel travail.

              Ainsi, un salarié, ingénieur de haut niveau par exemple, qui touche 4000 euros net avant impôts, s’il vit confortablement tant qu’il touche son salaire, n’est pas à l’abri des aléas de la vie.

              On n’est vraiment « riche » que quand son capital/revenu ne dépend que de lui-même et s’entretient tout seul (« MEDEF : Même En Dormant Enrichis ta Famille »).

              Effectivement, le salarié à 4000€ net peut sacrifier une partie de son salaire pour constituer un capital et devenir, à la longue (mais alors, très très longue) devenir un « petit riche », un petit rentier quoi ...


              • Eric F Eric F 18 décembre 2018 18:14

                @eddofr
                Les très hauts revenus comme les vedettes ou cadres dirigeants accumulent rapidement un matelas pour assurer l’avenir. Par contre les « relativement haut revenus » ont une phase plus longue de constitution de patrimoine, mais généralement ils ont des professions porteuses moins soumises aux aléas du chômage ou permettant un replacement -pas toujours certes (faillite totale par exemple)-.


              • Cyril22 18 décembre 2018 21:26

                En classe, je n’avais pas la moyenne...

                Bon, plus sérieusement, le problème est de savoir ce qu’on va faire de ce concept. Mon feeling est que la limite est celle où on ne reçoit plus d’allocations et primes de l’état en complément des revenus (hormis retraite ou indemnités chômage, qui sont de type « assurance »). Dans cette optique, il est faux de dire que les mesures Macron profitent aussi aux classes moyennes, sauf les moyens retraités avec la baisse de leur CSG.
                Ces classes ne bénéficient pas non plus des cadeaux aux plus riches https://www.latribune.fr/vos-finances/impots/fiscalite/flat-tax-ifi-jackpot-pour-les-1-les-plus-riches-755922.html

                Il a toujours fallu des vaches à lait, et il s’agit là d’une « clientèle captive » qui ne peut délocaliser ni ses revenus ni son épargne, elle ne casse pas les vitrine ni ne brûle les péages, mais financera leur réparation.


                • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 décembre 2018 13:10

                  «  »Revisiter le concept de « classe moyenne »

                  Allons mes amis d’Agoravox !!! Comprenez bien que tout ce langage est périmé, l’utiliser encore ne fait que conforter ce qui s’en servent pour dominer le monde !

                  « La classe moyenne », laquelle ? La « française », la « congolaise » ou la « mondiale »... Ou sont les critères pour la définir aujourd’hui ?


                  La solution, l’unique solution pour la France, pour le Niger, pour les Indiens d’Amazonie et le tout le monde... Est de réhabiliter les NATIONS et leurs indispensables frontières ou bien d’ouvrir le Monde entier et le laisser à l’initiative de chaque individu !

                  Les choses étant ce qu’elles sont aujourd’hui, personnellement je ne suis ni pour l’une ni pour l’autre initiative pour des raisons claires qui suggèrent d’abord un préalable : 


                  01) Le nation doit être redefinie pour qu’elle soit conforme à la véritable démocratie qui empêche les dictatures des minables politiciens qui se donnent aux folies des grandeurs et provoquent des guerres...


                  02) La mondialisation ne doit pas être celle de l’argent mais de la science et du savoir dans une totale liberté de coopération et même de relations jusqu’à l’échelle individuelle, la nation n’étant plus effective...


                  Mais je défends qu’il n y a pas un autre choix ; l’ancien Monde est fini, il faut commencer un autre !



                  • Eric F Eric F 19 décembre 2018 14:34

                    @Mohammed MADJOUR
                    Effectivement le présent article concerne spécifiquement la situation française, même si certains aspects sont plus généraux. Si l’on se place au niveau mondial, on ne peut pas fixer de critères « chiffrés », qui dépendent du pouvoir d’achat local, des parités monétaires réelles, etc. Néanmoins on considère généralement que l’avènement d’une « classe moyenne » est un des critères d’une phase de développement (emplois spécialisés, classes éduquées, secteur des services, etc.)
                    https://www.20minutes.fr/monde/1117789-20130313-20130313-developpement-classe-moyenne-pays-sud-plus-double-20-ans

                    La question du rétablissement des nations ne relève pas du sujet du présent article, mais cela permet effectivement une démocratie de proximité (par rapport à des grands blocs économiques), et devrait conduire à supprimer les ingérences et interventions souvent déstabilisatrices.


                  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 décembre 2018 15:55

                    @Eric F

                    « La question du rétablissement des nations ne relève pas du sujet du présent article, mais cela permet effectivement une démocratie de proximité (par rapport à des grands blocs économiques), et devrait conduire à supprimer les ingérences et interventions souvent déstabilisatrices. »

                    Pas tout-à-fait ce que je dis. Je dis que la bâtardisation et la bordélisation du monde ne peut pas continuer sans provoquer prochainement le chaos ! 

                    Vous parlez encore de « classe moyenne » et de « phase de développement » ... Mais les moyens du développement ne sont plus les mêmes aujourd’hui. L’intelligence n’est plus celle des Etats et des élites, celle d’une catégorie, celle confinée dans les « cercles savants »... L’intelligence est dans l’air, elle conditionne déjà tout ce qui permet (mais surtout ce qui permet à l’individu pour exiger...) le développement individuel sans se conformer aux lois, aux codes et aux normes préétablies. 

                    Voilà pourquoi le monde, s’il ne se reteint pas en choisissant la meilleure solution, sera totalement ingouvernable, l’Ère des génocide étant révolue, je n’ai pas besoin de vous le rappeler !


                  • William William 20 décembre 2018 14:39

                    Le « tassement vers le bas » évoqué dans le débat provient de plusieurs phénomènes, notamment le coup de pouce au SMIC non répercuté sur le reste des salaires pendant des années, ce qui conduit à « rattraper par le bas » ceux qui avaient un peu décollé.
                    Pire encore, désormais la plupart des mesures sont « plafonnées », même si parfois le plafond est relevé (cas de la CSG sur les retraites, le taux réduit est remonté à ceux qui gagnent 2000 euros)
                    Or la « progressivité » ce n’est pas un mécanisme en tout ou rien, mais appliquer une mesure à tout le monde pour la tranche de leurs revenus jusqu’à un plafond (symétriquement à ce qui est fait pour les tranches d’imposition)

                    Pour les policiers, la hausse a été répercutée sur l’ensemble des salaires (échelle mobile) et même accentuée pour les gradés. C’est ce mécanisme qui devrait a minima être réintroduit pour tous les revenu.


                    • Eric F Eric F 20 décembre 2018 18:35

                      @William
                      cette question « seuils et plafonds » versus « progressivité » comporte deux aspects :
                      -Financièrement, en concentrant sur moins de gens, ça revient moins cher (que ce soit à l’état ou aux entreprises).
                      -En terme de communication cela donne une image sociale (« on s’occupe spécifiquement des plus modestes »), sachant que les étages intermédiaires n’osent pas, comparativement, faire valoir une requête pour leur situation.

                      On peut relever qu’électoralement, les gouvernements sacrifient souvent leur propre électorat sans pour autant conquérir celui qui leur était réticent. Par contre, le présent gouvernement ne sacrifie pas ses commanditaires du milieu financier.


                    • Eric F Eric F 5 janvier 2019 10:09

                      [complément]

                      Concernant le concept proprement-dit de « classes moyennes » (au pluriel, car c’est en effet un ensemble composite), j’ai trouvé cette très intéressante analyse historique, quoique s’arrêtant à l’époque du Front Populaire

                      https://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1993_num_37_1_2639

                      il apparait qu’à l’origine, il s’agissait de la petite et moyenne bourgeoisie (commerçants, artisans, petits entrepreneurs, agriculteurs aisés...) auquel se sont ajoutés à partir de la fin du 19è siècles les salariés des étages intermédiaires, notamment employés, contremaitres, fonctionnaires. Au début du 20è siècle, contrairement aux prévisions de Marx prévoyant une prolétarisation de cette classe, il est apparu qu’elle s’est accrue du fait de l’augmentation du salariat intermédiaire.
                      Ajoutons que désormais il apparait un sentiment de reprolétarisation d’une partie de la classe moyenne-infértieure, d’une part du fait de la forte précarisation des emplois, et d’autre part du décrochage de certains revenus (dont les retraites) et de l’épargne populaire par rapport à l’inflation.

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