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Accueil du site > Tribune Libre > Restriction de la liberté d’installation : vers une médecine libérale (...)

Restriction de la liberté d’installation : vers une médecine libérale à deux vitesses ?

La volonté du président de la République et du gouvernement, en la personne de la ministre de la Santé, de restreindre la liberté d’installation des médecins libéraux dans les zones à forte densité médicale, a déclenché le courroux des principaux syndicats de médecins libéraux, d’internes mais aussi d’étudiants. Cette volonté, esquissée dans le PLFSS 2008 (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale) qui doit prochainement être soumis à l’Assemblée, a surtout été confirmée par les déclarations du président de la République et de Mme Bachelot. Ces derniers déclarent vouloir s’inspirer d’accords conclus en juin avec les syndicats d’infirmières libérales, qui stipulent notamment, en plus de mesures incitatives à l’installation maintenues en zones déficitaires, des mesures coercitives. C’est ainsi qu’internes et chefs de cliniques de la France entière font depuis jeudi la grève des gardes et des astreintes, avec un taux de participation élevé.

Ainsi M. Sarkozy le 18 septembre  : "le protocole d’accord de juin 2007 visant à limiter l’installation d’infirmières libérales dans les zones où elles sont en surnombre pourrait servir d’exemple pour améliorer la répartition des médecins sur le territoire. Il n’est pas normal, à la fois pour des raisons d’équité et d’efficacité, que la répartition des médecins sur le territoire soit aussi inégale". Les modalités précises ne sont bien sûr pas encore définies, ce qui rend toute réflexion quelque peu hasardeuse, mais suivant le principe de la réforme négociée avec les infirmières, il semblerait que les médecins s’installant en zone de surpopulation médicale seraient susceptibles d’être déconventionnés.

Sur la forme, le constat de M. Sarkozy sur l’anormalité de tels déséquilibres d’accès aux soins est tout à fait justifié et inattaquable, et aucun partenaire social ne nie la nécessité urgente d’influencer de façon significative sur la démographie médicale. C’est sur les modalités que les avis divergent.

Le problème est simple : il faut réduire les inégalités de répartition. Qu’à cela ne tienne, la réponse du président est claire : appliquons la politique du bâton et de la carotte. Puisque les mesures incitatives en place dans plusieurs départements depuis quelques années ne fonctionnent pas (la carotte), reste le bâton ! D’où les mesures coercitives envisagées, ou plutôt l’ « incitation négative », selon Mme Bachelot.

Cependant méfiance : la solution proposée risque fort d’avoir des effets pervers. En effet, les mesures coercitives peuvent peut-être limiter dans une certaine mesure les inégalités de répartition. Mais en accroissant le nombre de médecins déconventionnés, qui ne sont donc plus liés par contrat avec les organismes de Sécurité sociale, les tarifs des consultations risquent également de diverger fortement entre les praticiens, entraînant une inégalité d’accès aux soins et une médecine à deux vitesses, effet inverse de l’objectif officiellement recherché.

D’autre part, les mesures incitatives déjà en place ont été jugées inefficaces un peu trop prématurément : hétérogénéité et mauvaise lisibilité au niveau national, promotion très insuffisante auprès des futurs médecins, et mériteraient une organisation plus hierarchisée et plus rationnelle.

Enfin la désaffection des jeunes médecins pour la médecine générale, problème déjà d’actualité puisque cette spécialité est malheureusement trop souvent choisie par défaut, risque fort d’être accentuée puisqu’elle sera touchée en première ligne par une restriction de la liberté d’installation. De même, au lieu de s’installer, les praticiens débutants risqueraient de privilégier des remplacements pour contourner les contraintes à l’installation, évolution qui ne serait pas non plus dans l’intérêt du patient.

Ces éléments devront impérativement être pris en compte, sans quoi on peut d’emblée émettre de sérieux doutes sur les bénéfices réels d’une réforme simplificatrice, d’autant que des tentatives similaires menées dans des pays voisins (Allemagne et Suisse, en particulier) n’ont pas permis d’amélioration significative. Affaire à suivre...


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48 réactions à cet article    


  • Thomas Thomas 4 octobre 2007 14:05

    La régulation à l’installation n’est pas la règle en France en matière d’exercice libéral. Certes les notaires la subissent (mais ce sont en réalité des officiers publics) ainsi que les pharmaciens (mais ce sont presque des commerçants smiley ). L’état se mèle-t-il de réguler la démographie des avocats ou celle des artisans ? Que soudainement, il veuille réguler celle des médecins est une singularité que seuls les besoins de santé publique peuvent justifier.

    Mais en l’occurrence, ce gouvernement assume mal les erreurs de ses prédécesseurs qui ont décidé, il y a 30 ans, d’une régulation comptable du nombre de médecins formés (appelée numerus clausus), fondée sur le raisonnement que « l’offre crée la demande », ce qui revient à dire que les gens sont malades parce qu’il y a beaucoup de médecins autour d’eux ! Pas de médecins, pas de malades ! Avec un sophisme pareil, il vaudrait mieux éviter de remettre des médecins dans les zones où il n’y en a plus si on ne veut pas dégrader l’état de santé de leurs habitants !

    En outre, envisager d’emblée des mesures coercitives alors qu’aucune mesure incitative (j’entends digne de ce nom) n’a été mise en place relève plus d’une planification soviétique que du libéralisme (dont ce gouvernement est en principe le chantre). En outre, on a proposé que des mesures « one shot » d’aide à l’installation alors que les contraintes d’exercice en zone rurale nécessitent plutôt des mesures d’aide à l’exercice.

    Le principe d’une régulation de l’installation, au nom de la santé publique et de l’aménagement du territoire, peut se justifier, pas la méthode envisagée.


    • Nemo 4 octobre 2007 17:41

      @ l’auteur,

      Merci d’avoir lancé ce sujet fort intéressant. Voici quelques éléments de réflexions iconoclastes, mais qu’il me semble nécessaire de poser :

      - La « liberté d’installation » a donné lieu à une surreprésentation des médecins dans les zones suivantes : Paris, le sud-est de la France.
      - Le choix des fillières a conduit à un manque criant de ressources dans les spécialités telles que les anésthésistes et les gynécologues, et une abondance de radiologues.

      Pourquoi ?

      Parce que dans ces zones résident les patients les plus riches, que ces zones sont les plus agréables à vivre, que les spécialités telles que anésthésistes et gynécologues sont relativement moins bien rémunérées que la radiologie tout en ayant plus de gardes.

      Si je résume, les médecins libéraux veulent gagner plus de fric avec le moins de contraintes possibles.

      La réalité est là, mais personne ne l’affirme ouvertement. Un médecin libéral n’est pas mû par l’intérêt général, mais par ses intérêts particuliers.

      Dès lors, une intervention de l’Etat, de type législative et/ou réglementaire est devenue indispensable.

      On oublie trop souvent que l’essentiel des consultations sont remboursées par fonds issus des prélèvements obligatoires (cotisations sociales, CSG). 20 euros remboursés sur 21, ca fait un pourcentage au dessus de 95%.

      Les rémunérations des médecins conventionnés sont donc financées à 95% par les impôts prélevés sur les revenus des français.

      Un tel pourcentage de ressources issu de la solidarité nationale, on appelle cela une prérogative. Et les prérogatives, cela se compense par des sujétions.

      A titre de comparaison, le monopole de la SNCF est une prérogative, et il est compensé par des sujétions de service public (désserte minimum dans des zones reculées, etc.)

      Il serait quand même extraordinaire que les médecins soient tout d’un coup exemptés de contraintes au vu de leurs prérogatives. Il y a un moment où la tarte à la crème de la « vocation médicale » sur le fait de « sauver les vies humaines » doit trouver un minimum de réalisation.

      En espérant avoir été suffisamment polémique, Cordialement,


      • Thomas Thomas 4 octobre 2007 20:50

        > La « liberté d’installation » a donné lieu à une surreprésentation des médecins dans les zones suivantes : Paris, le sud-est de la France.

        Cette surreprésentation ne concerne pas que les médecins. Les médecins sont loin d’être la seule profession à préférer les grands centres urbains aux régions rurales.

        > Le choix des fillières a conduit à un manque criant de ressources dans les spécialités telles que les anésthésistes et les gynécologues, et une abondance de radiologues.

        L’évolution démographique actuelle conduit à un manque de tout, les abondances de certaines spécialités sont très relatives. Et un médecin que l’on contraindrait à aller dans une spécialité pour laquelle il n’a ni inclinaison ni dispositions serait il un bon médecin ? L’exercice de la radiologie, de la chirurgie ou de la médecine générale n’exige pas les mêmes connaissances, la même dextérité, la même acuité visuelle, les mêmes qualités relationnelles, ...

        > Pourquoi ? > Parce que dans ces zones résident les patients les plus riches, que ces zones sont les plus agréables à vivre, que les spécialités telles que anésthésistes et gynécologues sont relativement moins bien rémunérées que la radiologie tout en ayant plus de gardes.

        > Si je résume, les médecins libéraux veulent gagner plus de fric avec le moins de contraintes possibles.

        N’est-ce pas le lot de chacun, médecin ou pas ? Le défaut tient surtout à un système de cotation qui indexe les revenus sur les investissements nécessaires (privilégie les spécialités techniques et qui utilisent de gros équipements onéreux) plutôt que sur la pénibilité (gardes, horaires de travail, risque contentieux).

        > La réalité est là, mais personne ne l’affirme ouvertement. Un médecin libéral n’est pas mû par l’intérêt général, mais par ses intérêts particuliers.

        Là encore, quelle différence avec les non médecins ? L’état intervient-il pour que vous puissiez trouver un avocat ou un artisan à côté de chez vous ?

        > Dès lors, une intervention de l’Etat, de type législative et/ou réglementaire est devenue indispensable. >On oublie trop souvent que l’essentiel des consultations sont remboursées par fonds issus des prélèvements obligatoires (cotisations sociales, CSG). 20 euros remboursés sur 21, ca fait un pourcentage au dessus de 95%. >Les rémunérations des médecins conventionnés sont donc financées à 95% par les impôts prélevés sur les revenus des français. > Un tel pourcentage de ressources issu de la solidarité nationale, on appelle cela une prérogative. Et les prérogatives, cela se compense par des sujétions.

        Si nous vivions dans un système de santé financé exclusivement par des assurances privées, trouveriez-vous plus normal que les médecins s’installent où ils veulent ? Ce serait pire encore car ils n’iraient que là où les gens sont solvables alors que notre système de solidarité nationale rend tous les habitants également « solvables » et incite donc les médecins à ne pas en faire un critère.

        > A titre de comparaison, le monopole de la SNCF est une prérogative, et il est compensé par des sujétions de service public (désserte minimum dans des zones reculées, etc.)

        Dans certains zones, on est sur des déssertes très très réduites, qui ne valent pas mieux que la densité médicale de ces zones. La SNCF privilégie ouvertement les axes TGV qui sont de véritables vaches à lait.

        >Il serait quand même extraordinaire que les médecins soient tout d’un coup exemptés de contraintes au vu de leurs prérogatives. Il y a un moment où la tarte à la crème de la « vocation médicale » sur le fait de « sauver les vies humaines » doit trouver un minimum de réalisation.

        Mettons effectivement de côté ces clichés qui survivent mal au delà de la période des études. Mais il n’y a aucune raison que, à moins d’avoir pour référence de valeur les planifications soviétiques, on applique des systèmes contraignants spécifiquement aux médecins. Si les revenus des spécialistes sont trop disparates, ré-équilibrons-les pour contrebalancer la pénibilité, si les médecins n’aiment pas l’exercice rural, améliorons la cotation des actes de ce type d’exercice.

        Moi, citoyen des villes, je ne serais pas choqué qu’au nom de la solidarité nationale, la Sécurité Sociale dépense plus pour soigner un citoyen des campagnes qu’un citoyen des villes.

        Moi, médecin des villes, je reconnais volontiers ne pas être attiré par l’exercice rural et je ne serai pas choqué que mon homologue des campagnes gagne plus pour faire le même travail.

        Dans un système libéral voire social-démocrate, on n’oblige pas les gens, on les incite.

        > En espérant avoir été suffisamment polémique,

        Pas polémique, provocateur. smiley


      • claude claude 4 octobre 2007 23:40

        @ thomas,

        mais ne vaut-il pas mieux qu’un jeune médecin s’installe à la campagne où il aura plus de chance de faire son trou et fidéliser ses patients, plutôt que d’être à la merci de consommateurs de santé dans une grande ville ?

        ne pourrait-on pas trouver de solution pour que des groupes de jeunes médecins puissent fonder des cabinets de groupe en milieu rural ?

        parce qu’aujourd’hui avec le développement des infrastructures, on est à moins d’une heure d’une grande ville dans la majeure partie du territoire.

        bien sûr le soleil ne luit pas autant en nord-pas-de -calais que sur la méditerranée, mais la chanson ne dit-elle pas que les gens du nord ont dans le coeur le soleil qu’ils n’ont pas ailleurs ???...

        je vis en alsace dans un village à 10 km de colmar, et il me faut moins de temps pour aller en ville que pour la traverser. de plus pour monter à strasbourg (70 km) c’est plus rapide que de traverser la capitale.


      • Thomas Thomas 5 octobre 2007 00:22

        Le plus beau pays, c’est le sien. Je connais bien des gens qui se plaisent dans des régions que je juge inhospitalières et qui ne voudraient surtout pas en partir.

        Ce qui fiche la trouille aux médecins candidats à l’exercice rural, c’est de se retrouver seul médecin à de nombreux km à la ronde, avec beaucoup de déplacements, des gens qui vous connaissent et viennent sans état d’âme frapper à votre domicile privé, la nuit ou le week-end, sans le moindre confrère avec qui se répartir la charge.


      • claude claude 5 octobre 2007 11:24

        bonjour thomas,

        détrompez-vous, à la campagne, les gens sont beaucoup plus respecteux de l’intimité desgens qu’en ville. c’est aussi au médecin à « dresser » gentiment ses patients. il restera toujours des sans-gêne en ville et à la campagne.

        le tour de garde existe aussi, chez nous, il regroupe les médecins de 5 villages, soit une petite quinzaine de praticiens. les médecins ont aussi 2 numéros de télépnone : celui du cabinet et le privé qu’ils gardent secrets. sinons, ils basculent les appels sur leur portable.

        mais c’est une affaire de goût, et je comprends qu’un citadin puisse avoir du mal à la campagne. smiley


      • Gaston_06 5 octobre 2007 12:58

        Tout à fait, Claude. Il ne faut pas perdre de vue que d’un point de vue purement financier, il est plus avantageux de s’installer là où la concurrence est moindre ! Le problème (malheureusement ? smiley ) c’est que, contrairement à ce que sous-entendent certains, les médecins ne sont pas uniquement mus par l’appât du gain !


      • Gaston_06 5 octobre 2007 14:43

        Il n’est pas exact de dire que « 95% du revenu des médecins est payé par nos impôts et nos cotisations ».

        Pour les médecins dits « conventionnés secteur 1 », qui ne peuvent pratiquer les dépassements d’honoraires (ou plus exactement de manière très limitée et très encadrée), le taux de remboursement sécu est je crois de 70%.

        Les médecins « conventionnés secteur 2 », autrement dit à honoraires libres, facturent des honoraires plus élevés que le secteur 1, mais le patient est remboursé sur la base du secteur 1. Si un généraliste en secteur 2 facture la consultation €50 (contre €22 en secteur 1), le remboursement est de 70% de €22, soit 31%.

        @Cites :

        Si ton propos revient à dire « comme c’est nous, les patients, qui vous payons, vous les médecins, nous sommes en droit de vous dire où vous devez vous installer », cela signifie que tu penses qu’on est en droit d’imposer le lieu d’installation de toutes les professions libérales, y compris les commerçants. Eh oui, 100% du revenu de ton coiffeur provient de la poche de ses clients. Va lui dire qu’il faut l’obliger à s’installer là où on manque de coiffeurs, dans la Lozère profonde.

        Il faut par ailleurs attirer l’attention de la population sur ce qui ressemble à un premier coup au conventionnement automatique des médecins. Si le loi passe, le gouvernement pourrait bien être tenté de multiplier les raisons de non-conventionnement des médecins. Car plus il y aura de médecins non conventionnés, moins la Sécu aura à rembourser, puisque dans ce cas c’est 100% à la charge du patient... Quel moyen commode d’éponger une partie du « trou de la Sécu » ! Ceux qui le peuvent n’auront qu’à se tourner vers les assurances privées...

        Il faut savoir que dans certains pays comme l’Espagne, il existe des assurances maladie privées qui ont leur propre réseau de médecins, de pharmacies, de cliniques...


      • Vincent 7 octobre 2007 19:06

        Je voudrais juste apporter une nuance qui a toute son importance à ceux qui pensent que les médecins libéraux sont payés par la Sécu. La sécurité sociale ne paie pas le salaire des médecins, elle rembourse les patients. A vous de voir à qui elle rend le plus de services ...


      • fabrice 4 octobre 2007 22:33

        il est grand temps de corriger cette aberration les médecins sont payés par les impôts et cotisations des français pas les avocats et les artisans que je sache

        tous les fonctionnaires (flics douaniers enseignants magistrats......) sont nommés là où les besoins sont constatés ET C EST NORMAL.............

        les médecins ont la sécurité de l’emploi des revenus tres confortables ils peuvent bien en début de carriere faire quelques années dans des régions déficitaires ne serait ce que pour rembourser symboliquement les années de formation pris en charge par l’Etat


        • Thomas Thomas 5 octobre 2007 00:15

          @fabrice

          Avec votre raisonnement, si un jour nous venions par malheur à nous trouver avec un système d’assurance santé privée, quel argument développeriez-vous encore pour affecter les médecins là où ils sont nécessaires ?

          Les médecins sont souvent de gros contribuables et du coup, ils remboursent plusieurs fois leurs études à la communauté au cours de leur carrière. Là encore, si demain l’université était privée, quel argument développeriez-vous pour doter les régions déficitaires en médecins ?

          Dans ces deux cas d’infortune (mais pas si théoriques), vous perdez vos principaux arguments sans résoudre le problème démographique.

          La réponse, la seule dans un régime démocratique : l’incitation, pas la contrainte.


        • Vilain petit canard Vilain petit canard 5 octobre 2007 09:43

          Alors voilà en gros le problème soulevé : les jeunes médecins sont attirés par les spécialités (cardio, très chic), qui ramassent plus, et par les grandes villes, où on s’amuse plus, et où on peut scolariser les enfants sans problème. Résultat, il y en a vingt par rue à Nice, Paris, Lyon, etc. et zéro à St Hilaire le Vouhis (chez moi, 850 habitants), où même le bistrot est à temps partiel.

          L’auteur nous dit : c’est honteux, on veut nous décourager de s’installer où on veut et de faire comme on veut, quelle horreur, etc. Mais, avec une incitation positive (= du pognon), on veut peut-être bien aller chez les bouseux. Où est l’intérêt du bien public dans ce baratin fétide ? Il s’agit tout simplement de se faire payer plus pour faire le boulot dont on ne veut pas... ça s’appelle « profiter d’une occasion pour demander une augmentation au détriment des autres », ou alors : « exploiter avec cynisme les ressources de l’Etat en prenant en otage les malades (ruraux) ». Assumez, allez-y carrément, dites-le franchement : je ne veux pas m’emm...er à la campagne, et les malades ruraux, je m’en fiche, mais si on me paye plus, alors, faut voir, mais les gardes, pas question.

          Comme si c’était une punition de vivre dans des petites villes... Mais bon, on n’a pas encore trouvé le moyen de mettre tous les malades à l’endroit qui arrangerait les médecins, il existe encore du monde à la campagne, ben assurez, mon vieux. Si vous étiez vétérinaire à vaches, vous ne vous poseriez pas la question.

          Arrêtons de pleurer sur des faux malheurs de quelque privilégiés (ou aspirants privilégiés) et occupons-nous des vrais problèmes : qu’est-ce qui fait que en dehors des métropoles, rien n’est fait pour garder les gens ? Plus de cinéma, plus de magasins, d’ailleurs, plus de Poste, plus de boulangerie, plus de poste de Police, plus d’école, et bientôt plus de Mairies avec les regroupements de communes.

          Et bientôt plus de vaches...


          • ZEN ZEN 5 octobre 2007 09:59

            "...plus de vaches...et bientôt plus de (vilains) canards.. smiley

            Par chez moi,(presque) plus d’ophtalmo : un an pour un rendez-vous !...des zônes rurales reculées où les maires doivent mouiller leur chemise pour conserver ou attirer des médecins (parfois étrangers)


          • Gaston_06 5 octobre 2007 12:34

            " qu’est-ce qui fait que en dehors des métropoles, rien n’est fait pour garder les gens ? Plus de cinéma, plus de magasins, d’ailleurs, plus de Poste, plus de boulangerie, plus de poste de Police, plus d’école, et bientôt plus de Mairies avec les regroupements de communes.

            Et bientôt plus de vaches..."

            Donc, la solution, c’est de faire revenir tout ce monde-là à la campagne manu militari, comme les médecins ?

            A quand une loi obligeant les petits commerçants, boulangers, fleuristes, etc, à s’installer à la campagne ?

            Et contre la baisse du nombre de paysans, pourquoi ne pas obliger une partie des étudiants à devenir agriculteurs et à reprendre les fermes qui ne trouvent pas preneur ?

            Et tant qu’on y est, pour lutter contre le vieillissement de la population des campagnes, obliger les campagnards âgés de plus de 65 ans à s’installer en ville ?

             smiley


          • claude claude 5 octobre 2007 14:13

            bonjour zen,

            il sort de la faculté, moins d’un ophtalmo par an et par département !

            http://www.snof.org/accueil/communique020404.html
            http://perso.orange.fr/cochise-secteur2/DOSSIER_DOC2/DOC_03_12_18_QdM_OPHTALMO_NORD.htm

            ce sont les divers gouvernements qui sont responsables de la situation actuelle... ce n’est pas parce qu’il y aura moins de médecins que les gens tomberont moins malades ! ce serait même le contraire, puisque le travail de prévention, en amont, ne peut se faire !

            http://www.conseil-national.medecin.fr/?url=demographie/index.php&open=3#3

            http://www.web.ordre.medecin.fr/demographie/etude39.pdf
            http://www.web.ordre.medecin.fr/demographie/atlas2007.pdf


          • Krokodilo Krokodilo 5 octobre 2007 15:32

            Sans oublier une loi pour obliger les trains en début de carrière (les TGV flambants neufs) à desservir pendant quatre ans les zones reculées où les tortillards ne veulent plus aller !


          • Malsi 5 octobre 2007 09:58

            Bonjour,

            Ah le bon vieux temps :)... Le temps où le médecin de famille faisait quasiment partie de la famille. Je me souviens, on était bien reçu, le sourire, « ca va la famille », « alors, la 5ème, ca se passe bien »... Le médecin vous connaissait et connaissait votre famille. Aujourd’hui, il vous regarde à peine dans les yeux et c’est une réalité, en tout cas, la où j’habite et où j’ai habité. 5 à 10 minutes la consultation, pas plus... Et je ne vous parle pas des erreurs de diagnostic !

            La médecine n’est pas un métier comme les autres et à titre personnel, je pense qu’il faut réguler en fonction des besoins : c’est le cas pour l’enseignement, la police, les pharmacies... Comme le disait une personne juste au dessus, pour beaucoup, médecine est synonime de gros gains ! L’individualisme prend le dessus !

            J’espère que la loi va passer !

            Malsi


            • claude claude 5 octobre 2007 11:46

              @ malsi,

              je ne sais pas si les jeunes médecins qui s’installent en région sur-dotée sont si riches que cela... ils ont souvent du mal à joindre les 2 bouts, et sont sans cesse confrontés à des patients plus que délicats à soigner.

              certains villages ont bien mis à disposition d’artisans boulangers, réstaurateurs, bistrot, épicerie... un local libre de loyer pendant 5 à 10 ans pour faire renaître le commerce rural.

              il serait peut-être intéressant de s’inspirer de cette politique et de subventionner l’installation de praticiens en milieu rural, par des exonérations d’impôts et des crédits à 0% pour racheter la clientèle d’un vieux médecin.

              pourquoi un spécialiste devrait-il s’installer forcément en ville ? s’il se place stratégiquement au milieu d’un groupe de villages, il aurait suffisamment de clientèle potentielle pour vivre. à la campagne, les gens sont habitués à faire des kilomètres : dans l’un des villages à 7 km de chez moi, où se trouve le cabinet de mon généraliste, on y trouve un dentiste, un groupe de kinés avec piscine pour la rééducation, et 2 autres médecins.

              mais je suis d’accord avec vous, ce n’est pas à coup de loi contraignante et liberticide que l’on va résoudre le problème !


            • docdory docdory 5 octobre 2007 10:29

              @ Yann

              Merci pour cette intéressante analyse . Un pays européen ( La Grèce, je crois ) avait , à une époque , résolu ce problème : les étudiants en médecine faisaient des études gratuites , mais , à la fin de leurs études , devaient je crois environ quatre années à l’Etat , pendant lesquelles ils étaient salariés dans des sortes de cabinets médicaux correctement équipés bien répartis dans les campagnes . Certains de ces médecins , ayant pris goût à la vie campagnarde , ouvraient ensuite des cabinets privés à la campagne .

              Lorsque un service public , tel que la médecine générale , ne fonctionne pas correctement s’il est confié uniquement au privé , il est temps de créer un service public étatique concurrent , qui palliera les insuffisances du secteur privé ! Par ailleurs , il me paraît juste d’apporter dans certaines régions surmédicalisées une limite maximum du nombre de médecins conventionnés . Il y aurait autant de dermatologues dans les Alpes Maritimes que dans toute l’Angleterre !


              • Gaston_06 5 octobre 2007 12:08

                « Lorsque un service public , tel que la médecine générale , ne fonctionne pas correctement s’il est confié uniquement au privé , il est temps de créer un service public étatique concurrent , qui palliera les insuffisances du secteur privé ! »

                Euh, ça existe déjà, ça s’appelle l’hôpital, même s’il n’est pas normalement prévu pour faire de la médecine générale...


              • docdory docdory 5 octobre 2007 13:45

                @ gaston 06

                Je parle d’un service public adapté aux soins courants , ce qui n’est évidemment pas le cas de l’hopital . A noter que là où ont été organisées des maisons médicales de garde , les urgences hospitalières sont moins encombrées le week end .


              • Gaston_06 5 octobre 2007 11:20

                Je suis directement concerné par ce projet de restriction de la liberté d’installation, puisque je suis un jeune médecin, pour l’instant hospitalier, mais qui envisage de m’installer en libéral. En plus, je suis sur la Côte d’Azur, donc dans une zone dite « surdotée » en médecins.

                Cette mesure, c’est une mauvaise réponse à un vrai problème.

                Le problème, c’est le manque de médecins en zone rurale, ET PAS L’EXCES DE MEDECINS EN ZONES « SURDOTEES ». La nuance est importante.

                Ceux qui ont pondu cette loi, et une partie des contributeurs, semblent penser qu’il va de soi que les médecins qui se heurteront à l’impossibilité de s’installer où ils le veulent iront s’installer par défaut « à la campagne », dans la Creuse ou dans la Meuse.

                Rien n’est moins sûr.

                Car le choix n’est pas binaire entre s’installer en zone surdotée et en zone sous dotée. Par exemple, en ce qui me concerne, les choix sont, en vrac, les suivants :

                1-rester à l’hôpital où je suis, sur la Côte

                2-changer d’hôpital en restant à proximité

                3-changer d’hôpital en changeant de région

                4-m’installer en libéral à proximité (ce qui serait impossible avec la nouvelle loi)

                5-m’installer en libéral à proximité en étant non conventionné (c’est-à-dire que mes patients ne seraient pas remboursés de leurs consultations)

                6-m’installer en libéral en zone normalement dotée

                7-m’installer en libéral en zone sous-dotée, loin d’ici

                8-m’installer comme médecin remplaçant à temps plein

                9-rechercher du côté de la médecine salariée : dans l’industrie pharmaceutique, ou comme « consultant » d’entreprises

                10-m’installer dans un autre pays de l’Union Européenne, voire ailleurs

                11-trouver du boulot dans une autre branche

                12-devenir « homme au foyer »

                Et j’en oublie peut-être. Pour que cette loi atteigne le but recherché, il faudrait que, dans la hiérarchie de leurs choix, la plupart des médecins placent en n°1 « s’installer en libéral en zone surdotée » et en n°2 « s’installer en libéral en zone sous-dotée », ce qui, croyez-moi, n’est pas le cas.

                Ce n’est pas à coups de bâton qu’on incitera les médecins à aller dans les déserts médicaux.

                En ce qui me concerne, si on veut m’empêcher de m’installer en libéral là où je vis actuellement, soit je resterai à l’hôpital, soit je prospecterai du côté du « consulting » en entreprise, à moins que je tente l’aventure de l’installation non conventionné.


                • Thomas Thomas 5 octobre 2007 12:23

                  @Vilain Petit Canard

                  >Arrêtons de pleurer sur des faux malheurs de quelque privilégiés (ou aspirants privilégiés) et occupons-nous des vrais problèmes : qu’est-ce qui fait que en dehors des métropoles, rien n’est fait pour garder les gens ? Plus de cinéma, plus de magasins, d’ailleurs, plus de Poste, plus de boulangerie, plus de poste de Police, plus d’école, et bientôt plus de Mairies avec les regroupements de communes.

                  Après avoir reproché aux médecins d’avoir des travers communs à toute la population (considération pour ses intérêts financiers et ses goûts personnels) mais qui apparemment seraient plus répréhensibles pour un médecin que pour un autre citoyen, vous avez finalement mis le doigt sur le vrai problème.

                  La désertification des campagnes, l’attraction des villes sont loin de ne toucher que les médecins. Vous semblez exiger le placement contraint des médecins dans des zones sous-peuplées mais pourquoi n’exigez-vous pas avec la même virulence le placement de boulangers, bouchers, coiffeurs, maisons de la presse, d’écoles, ... Si vous faites tout ça, il y a de fortes chances que les médecins viennent spontanément, même sans leur donner de subvention.


                  • Vilain petit canard Vilain petit canard 5 octobre 2007 16:29

                    @ Thomas

                    Vous interprétez ma pensée, je ne propose rien, je pose juste la question. Et je sais que les médecins ne sont pas différents des autres humains, et en particulier, ils cherchent une certaine qualité de vie, je ne leur reproche pas. Dans l’ensemble, ce ne sont pas des privilégiés. Et en zone rurale, ils sont surchargés. Et je crois que l’Etat, qui est si prompt à s’occuper des frais de la santé, a également le devoir de s’occuper de cette carence d’accès aux soins. Je m’étonne d’ailleurs que cette politique de numérus clausus qu’il a si volontiers soutenu au nom des économies, ne soit même pas remise en cause à cette occasion.

                    La vie en milieu rural (l’habitat dispersé, comme on dit) pose de nombreux problèmes, qui ne sont jamais traités. On laisse les campagnes crever, les campagnards passent leur temps en voiture (alors qu’on s’y installe en se disant qu’on va vivre à l’air frais), et avec des gosses, c’est la croix et la bannière. L’accès aux bureaux de poste ? Vous pouvez faire une croix dessus. L’hôpital ? Prenez votre bagnole, il n’est qu’à cinquante kilomètres et on fermé la maternité, elle n’était pas « justifiable ».

                    Il va bien falloir s’en occuper un jour. Mais actuellement, tout se restreint, au nom d’une non-rentabilité que personne n’ose évoquer franchement.

                    Pour cet article, ce qui m’énerve, c’est que l’auteur nous brandisse la Liberté et la Morale pour finalement... exiger du fric pour se bouger. La solution évoquée plus haut par docdory me parait plus pertinente. On pourrait également imaginer que de Mairies (ou des regroupements de communes) se saisissent du problème et aident au financement d’installations « ciblées » en fonction des populations concernées.


                  • Thomas Thomas 5 octobre 2007 19:42

                    Il semble effectivement judicieux d’élever le niveau de la réflexion de la démographie médicale à celui plus global de la désertification des campagnes.

                    J’ai passé ma jeunesse dans un petit village de Haute-Savoie où il est effectivement impossible de mener la moindre activité sans disposer d’une voiture. J’ai vu 2 des 3 généralistes en partir (1 en retraite sans successeur, 1 burn out vers la médecine du travail) et le dernier refuse désormais systématiquement tout nouveau patient. Il faut donc faire 25 km pour pouvoir consulter. Pourtant cette région est, à mon sens (un peu chauvin) une des plus belles de France, riche, assez bien desservie par les transports, ... Moi-même, j’ai quitté ce pays que j’aime toujours et contribué à mon échelle à sa désertification (très relative tout de même).

                    Alors focaliser une mesure contraignante sur les seuls médecins pour masquer l’absence de véritable politique d’aménagement du territoire m’agace. Et effectivement, s’il faut que cette seule profession fasse les frais de cette vision tunnellaire de l’état, je comprends qu’elle réclame une forme de dédommagement, dont je ne suis même pas sûr qu’il suffira à motiver les troupes. Tant qu’il n’y aura pas d’école, pas de commerces, pas de... les médecins vivront toute installation dans ces zones comme une punition. A l’inverse, si l’aménagement du territoire suit, il ne sera peut-être même pas nécessaire de les pousser pour qu’ils veuillent s’installer à la campagne.


                  • Cites 5 octobre 2007 13:16

                    Personnellement je vois plusieurs choses.

                    Le couple « Carotte ET baton au même titre que celui »Prévention ET Représsion" sont indispensable Et indissociable.

                    Constat :
                    - 95% du revenu des médecins sont payés par nos impots et nos cotisations.
                    - La répartition des médecins ne reflète pas les besoins
                    - Admettons qu’il y a « assez » (et non pas trop) de toubib en ville

                    Solution :

                    Le baton : Etant payés à 95% par nos impôts, il me parrait normal que l’Etat fasse en sorte d’harmoniser leur répartition. En fonction des spécialités, à la sortie de leur scolarité on leur « propose » une « localisation administrative » en fonction de leur classement. Libre à eux de refuser...mais dans ce cas là, ils ne seront pas conventionnés.

                    Tous les ans/6 mois, une liste des localisations administratives vacantes parait : priorité dans l’ordre aux medecins conventionnés, puis rapprochement familiale, puis à l’ancienneté, puis ceux qui ont choisi de ne pas être conventionné

                    Augmentation du Numérus clausus dans chaque spécialité en fonction des besoins et des localisations administratives vacantes.

                    Carottes :

                    Incitation financière :

                    - Maison médicale fournie (sans loyeer à payer) par les communautés de communes en zone rurale rassemblant éventuellement plusieurs medecins.

                    - Gardes mieux rémunéreés en zone rurale

                    autres(il doit bien y avoir d’autres carottes à offrir :)


                    • Krokodilo Krokodilo 5 octobre 2007 15:42

                      Votre proposition s’inspire de la mobilité forcée des enseignants, mais si vous voulez rapprocher le statut des généralistes et spécialistes de celui des fonctionnaires, en privé ou dans des maisons rurales, pourquoi pas, mais il faut aussi songer à deux jours de repos après une garde de week-end, un jour de repos après une garde de nuit, 35 heures et congés payés, etc. Ce n’est pas si simple d’imaginer des modifications dans un système avec autant d’acteurs différents qui n’ont pas les mêmes souhaits et aux conditions de travail très diverses.


                    • Thomas Thomas 5 octobre 2007 19:57

                      Vous avez une vision très administrative de la médecine. Votre raisonnement ne vaut que si vous transformez tous les médecins en fonctionnaires. L’Angleterre l’a fait... avec le succès que l’on connaît à son système de santé. Notre système de soin tient en bonne partie sur la charge de travail considérable qu’acceptent la plupart des médecins, faute de quoi la crise démographique serait bien plus grave. Pour accepter ces horaires, le système libéral vaut toutes les incitations.

                      >Etant payés à 95% par nos impôts...

                      Arrêtez donc de voir cela comme créant une obligation morale pour les médecins. C’est avant tout une chance pour la population. Si les médecins étaient payés par des assurances privées, ils ne s’installeraient que dans les régions où les patients sont solvables.

                      Le déconventionnement aurait rigoureusement le même effet puisqu’il contribuerait à l’apparition d’assurances privées finançant l’accès aux médecins non conventionnés. Le conventionnement est également une chance pour la population et l’accès aux soins.

                      > localisation administrative" en fonction de leur classement

                      Ipso facto, vous risquez de créer une médecine à deux vitesses puisque les meilleurs choisiront les villes et les autres se retrouveront à la campagne.

                      Toutes les solutions que vous évoquez contribueraient à ancrer une médecine à deux vitesses. Il faut au contraire créer un élément de motivation qui s’adresse également aux bons et aux moins bons médecins si vous voulez préserver l’homogénéité de l’offre de soins.


                    • Cites 5 octobre 2007 22:49

                      Bon je concède que j’ai bien noircit le trait smiley

                      L’incitation c’est bien gentil mais avec le trou abyssal de la sécu, il va bien falloir que tout le monde fasse un effort.

                      Je pense que la société à déjà fait un effort avec les revalorisations du prix de la consultation (avec aggravation du déficit de la secu). 26 E les 15 minutes pour un bébé, le taux horaire est quand même pas mauvais non... ??. Je touche 35 E en plus sur ma feuille de paie pour chaque dimanche travaillé, je mérite pas moi aussi une petite augmentation ???.

                      La société a fait des efforts pour les medecins, il serait bien que eux aussi en fassent... et là pour le moment je ne vois pas de propositions à part « donnez plus de pognon et on reflechira peut être »... on a vu l’efficacité tonitruante que ça a eu sur la prescription de générique... et là on ne peut pas dire que c’était méchant comme contrepartie...

                      On pourrait toujours rester dans l’incitatif en divisant par deux le coût des consultations en ville et en doublant celle en zone rurale ??? smiley. Ils seraient « libres » de choisir de rester ou de partir en zone rurale non ? (je sens que cette proposition ne va pas avoir un succès fou...)

                      Plus sérieusement, on pourrait arrêter pendant par exemple 10 ans les augmentations du coût de la consultation dans les zones ou les medecins sont en nombre suffisant et l’augmenter chaque année dans les zones sinistrées. (Savant dosage de carottes et de batons).

                      Et puis pour les medecins qui ont voté Sarko (j’espère pour l’auteur que ce n’est pas son cas...), qu’ils ne viennent pas se plaindre, à leur place je ferai plutôt profil bas car ils l’ont quand même bien cherché :). Désolé pour cette fin un peu troll mais j’ai pas pu me retenir smiley


                    • Thomas Thomas 6 octobre 2007 01:16

                      @Cites

                      > et là pour le moment je ne vois pas de propositions à part « donnez plus de pognon et on reflechira peut être »...

                      Le message actuel des internes n’est pas « donnez-nous du pognon », il est « pas de remise en question de la liberté d’installation, juste des incitations ».

                      > on a vu l’efficacité tonitruante que ça a eu sur la prescription de générique... et là on ne peut pas dire que c’était méchant comme contrepartie...

                      Il faudrait analyser le rôle majeur des pharmaciens dans la [non]substitution. Je vois aussi souvent dans les pharmacies des clients qui refusent catégoriquement le générique.

                      > On pourrait toujours rester dans l’incitatif en divisant par deux le coût des consultations en ville et en doublant celle en zone rurale ? ? ?

                      Sans doute pas dans cette proportion mais c’est une excellente piste. Déjà ×1 ou Û2 ferait une différence de ç5% à +108-10%à la fin du mois.

                      > Plus sérieusement, on pourrait arrêter pendant par exemple 10 ans les augmentations du coût de la consultation dans les zones ou les medecins sont en nombre suffisant et l’augmenter chaque année dans les zones sinistrées. (Savant dosage de carottes et de batons).

                      C’est un peu pareil, en plus indolore.

                      > Et puis pour les medecins qui ont voté Sarko (j’espère pour l’auteur que ce n’est pas son cas...), qu’ils ne viennent pas se plaindre, à leur place je ferai plutôt profil bas car ils l’ont quand même bien cherché :). Désolé pour cette fin un peu troll mais j’ai pas pu me retenir.

                      J’avoue que je m’en amuse bien aussi. Mais sur la liberté d’installation, il y a authentique tromperie de Sarkozy parce qu’il avait promis de la respecter.


                    • poiuytreza 7 octobre 2007 18:46

                      en fait c’est amusant la premiere personne à avoir parlé d’une redevabilité des medecins pour remplir les zones desertes c’est Ségo, et Elisabeth guigou lors de l’annonce de ces mesures à aussitôt salué le « courage de prendre le problème à bras le corp »...mais pour le coup Sarko vient effectivement de faire la fouinne, surtout qu’il avait parlé de mesures incitatives avant les éléctions...


                    • yann 6 octobre 2007 17:48

                      A Thomas : merci beaucoup pour vos commentaires auxquels j’adhère tout à fait.

                      Je regrette à titre personnel que mon discours soit mal interprété par certains, qui y voient un désir d’augmentation des honoraires. Réduire le centre d’intérêt des médecins au seul revenu est aussi injustifié qu’inexact. Je désire a priori moi même exercer en milieu rural par la suite, et ne m’insurge donc pas contre la suppression d’un « privilège » qui risque fort de ne pas me concerner directement, mais bel et bien contre une mesure (ce mot est excessif puisqu’aucune modalité n’est à ce jour précisée) qui ne me parait pas à la hauteur de la situation. Comme plusieurs l’ont souligné dans les commentaires ci dessus, le véritable problème réside dans la désagrégation progressive du service public, qui n’est pas le fait des médecins à ce que je sache. Autant un déconventionnement me paraît absurde,inefficace et générateur d’un accroissement de l’inégalité d’accès aux soins, autant une modulation des honoraires (vers le haut ou vers le bas, si si ! )en fonction de la densité médicale, proposée par certains, me paraît être une piste très intéressante à étudier. Quant à mon vote aux présidentielles, étant membre du Modem, je suis désolé de faire mentir votre pronostic ! smiley


                      • dolido 7 octobre 2007 11:48

                        j’aimerais ajouté quelques précisions sur certaines erreurs :

                        - les étudiants en médecine « remboursent » en quelques sortes leurs études. De la 4e à la 6e année, nous travaillons tous les matins à l’hopital, un travail de secrétariat majoritairement pour peu de temps d’apprentissage, tout ca pour 100 à 200 euros par mois. Et surtout, en tant qu’interne, pendant 3 à 5 ans, nous travaillons 70h minimum par mois, en enchainant les gardes pour 1500 euros par mois. Les CHU seraient perdus sans les internes. Estimez les sommes énormes économisées par les hopitaux si ils devaient remplacer cette main d’oeuvre peu chère par des secrétaires et médecins thésés... Nous sommes les seuls étudiants d’université à rembourser, au moins partiellement leurs études, allez donc faire ce reproche à tous les autres étudiants à qui on ne réclame rien.

                        - Si les médecins étaient à ce point attirés par l’argent, il ne manquerait pas de médecins en campagne. En effet, c’est en campagne qu’un médecin gagne le plus avec une clientèle bien plus importante et des frais plus réduits qu’en ville. Ce dont une majorité de médecins ne veut pas, comme beaucoup de personnes, c’est vivre à la campagne dans les conditions actuelles. Ils préfèrent gagner moins mais vivre où ils le souhaitent. Le vrai problème, c’est le manque d’attractivité de la campagne. Je rappelerais que nous finissons nos études vers les 30 ans, la plupart d’entre nous sont en couple, 2/3 de nos conjoints sont cadres sup ou équivalent, avec des enfants. Ces conjoints ne trouveront pas de travail en campagne, doit-on quitter nos maris, enfants, famille pour s’installer à la campagne ??!! Ca ne relève plus de la vocation, c’est faire voeux de pénitence. Par ailleurs, les promos sont composées de 60 à 70% de filles, qui veulent avoir une vie en dehors de la médecine, élever leurs enfants et non travailler toute leur vie 70h par semaine comme les anciens médecins. Ca ne me semble pas etre d’un égoïsme démesuré. Comme une majorité de mes collègues, je ferai passer ma famille en premier et je me résignerai à faire des remplacements voire me déconventionner, mais jamais tout abandonner pour obéir aux besoins de la répartition. Nous ne sommes pas des pions qu’on déplace à volonté. On nous compare souvent aux profs qu’on assigne les premières années, mais nous ne sommes pas des fonctionnaires. Si nous sommes considérés comme tels, alors nous ne devons travailler que 35h avec 5 semaines de congés payés. Je vous laisse imaginer la pénurie après ca.

                        - Nous payons les erreurs politiques commises depuis 20 ans. L’absurdité du raisonnement du numerus clausus a déjà été exposée, il est certes nécessaire de limiter un minimum mais la restriction drastique est responsable de la pénurie actuelle. En ville aussi, il faut 6 mois pour un rendez vous chez un ophtalmo et les délais pour un scanner ou une IRM sont aussi effarants. Ce n’est pas un problème de répartition, c’est un problème de nombre. Auparavant, les médecins pouvaient choisir leurs spécialités, contourner le concours de l’internat par les CES, mais maintenant ce n’est plus le cas. Il n’est pas exact de dire qu’on ne forme que des radiologues.

                        - Quant au revenu considéré comme très important des médecins, ramenez le aux nombres d’années d’études et aux nombres d’heures effectuées et vous verrez que nous sommes bien en dessous qu’un ingénieur avec bac+5 ou qu’un dentiste avec bac+6 (qui gagne plus qu’un généraliste). Nous ne sommes certainement pas pauvre, mais si l’appat du gain était notre seule motivation, nous n’aurions pas fait médecine.

                        Le mouvement de greve actuel n’est pas très bien vu de la population, mais surtout à causes des nombreux clichés et contre vérités qu’on retrouve dans les médias (cf les reportages mensongés des jt, jp Pernault qui finit le reportage en annonçant que les jeunes médecins choisissent l’exercice en ville où l’on gagne plus d’argent !!! absolument faux, c’est le contraire). Faire connaitre le déroulement de nos études et les vrais dangers de la réforme prévue feront peut etre changer d’avis la population...


                      • idyllique 7 octobre 2007 15:33

                        Balivernes ! Vous représentez cette France corporatiste égoïste à qui l’on doit tout donner (études gratuites, internat rémunéré) et qui refusez les contraintes et inconvénients d’un métier que vous avez librement choisi. Des millions de Français n’ont pas eu cette chance (faire des études et exercer un aussi beau et aussi valorisant métier) et doivent néanmoins exercer leur profession sans défiler dans les rues et faire grève ! Quand je vois comment l’on est reçu dans les cabinets de vos confrères : 1 heure d’attente parfois pour 10mn à peine pour 21 euros voir 4x plus pour les spécialistes...


                      • Vincent 7 octobre 2007 12:19

                        Bonjour,

                        Je suis moi-même étudiant en médecine et je dois bien dire que ça me fait franchement mal au coeur de voir que beaucoup de monde réduise les incitations à de l’argent. En ce qui me concerne (et je suis convaincu que je suis loin d’être le seul) si on doublait le salaire d’un médecin rural ça ne me convaincrait pas plus d’aller excercer en campagne loin de ma femme qui n’a pas fini ses études et qui ne pourrait donc pas me suivre (sans parler du fait qu’elle préfèrerait peut-être rester en ville).

                        Le problème de l’inégalité d’accès aux soins réside plutôt dans :

                        1. Les carences d’un gouvernement qui, dans les années 70, au mépris des mises en gardes des médecins de l’époque, a décidé de restreindre le nombre d’étudiants formés en prétextant que moins de médecins entrainerait moins de consultations et donc moins de remboursements.

                        2. Un système de soins mal organisé et un gouvernement qui n’essaie pas de mettre en pratique les recommandations faites dans les rapports annuels des commissions de démographie médicale (on se demande d’ailleurs pourquoi le gouvernement paie des gens dans des commissions s’il ne les écoute pas). Les médecins seraient certainement beaucoup plus enclins à venir prendre une garde par semaine dans une maison médicale rurale et conserver son activité en ville le reste de la semaine, plutôt qu’être obligé d’excercer plusieurs années loin de l’endroit où il souhaiterait vivre. Ceci n’est bien évidemment qu’un petit exemple des recommandations que le gouvernement n’essaie pas pas d’expérimenter ...

                        3. Une politique d’aménagement du territoire catastrophique. Le service publique dans son ensemble déserte la campagne sous l’impulsion de l’Etat : bureaux de postes, écoles, hôpitaux, transports, etc ... Sans parler du reste du secteur libéral : commerces, loisirs, etc ... Personne ne reproche aux habitants des campagnes de ne pas venir vivre en ville (et c’est fort hgeureusement d’ailleurs !!!) alors j’ai beaucoup de mal à comprendre qu’on reproche le contraire aux médecins. Tout le monde n’est pas né à la campagne et on ne peut pas reprocher à un citadin d’être attaché à son mode de vie.

                        Pour terminer, je voudrais également rebondir sur ce que certains intervenants ont dit sur le système de paiement des médecins libéraux. Selon le raisonnement de certains, puisque nous sommes payés (indirectement) par l’argent du contribuable, nous sommes redevants de l’Etat et donc corvéables à souhait. Il faut cependant comprendre que ce mode de paiement ne va pas dans notre intérêt mais dans celui des patients. Si la mesure passe et que les médecins s’entêtent à ne pas vouloir exercer à la campagne, ce sont les patients qui en pâtiront car ce ne sera plus la sécu qui nous paiera mais les patients eux-même ... (je précise, pour éviter toute réponse polémique, que le principe de solidarité nationale représenté par la sécurité sociale me semble bien entendu tout à fait louable ! Je ne critique pas du tout ce système dans mon propos, bien au contraire).

                        Cordialement.


                        • idyllique 7 octobre 2007 15:21

                          La médecine n’est pas un commerce ! L’exercice de la médecine, c’est respecter le serment d’Hippocrate. Apparemment, nos jeunes médecins (ex enfant-roi-fénéant d’une éducation défaillante) ne l’ont jamais lu ! Il est incroyable d’entendre des internes s’étonner de devoir travailler la nuit et le week-end, et donc préférer s’agglutiner dans les centres villes avec des horaires d’un employé de bureau plutôt que d’aller soigner nos concitoyens souvent âgés des campagnes et montagnes reculés. Bref, voilà des internes qui font médecine pour exercer de la médecine mondaine et choisir des spécialités qui leur saliront pas trop les mains ! Ces jeunes médecins n’ont rien à faire en médecine ! Nous ne pouvons que leur conseiller de devenir commerçant en fringues...


                          • Vincent 7 octobre 2007 17:30

                            C’est marrant comme dans ce genre de débat il finit toujours par y avoir un intervenant agressif qui sort la grosse artillerie pour défoncer des portes ouvertes ... Vous parlez de quelque chose que vous ne connaissez visiblement pas et les idioties que vous écrivez sont plus grosses que vous !

                            Visiblement, vous n’avez pas lu le serment d’Hipocrate auquel vous nous renvoyez (ou alors vous n’y avez rien compris !). Il y est inscrit que les praticiens doivent soigner tout le monde sans discriminition, mais il n’est nullement mentionné que nous devons abandonner tout espoir de vie citadine si nous ne le souhaitons pas. Nous (médecins et futurs médecins) sommes tout à fait conscients qu’il faut trouver une solution à l’inégale répartition d’accès aux soins. Nous sommes près à y travailler et à faire certains sacrifices. Mais nous n’approuvons pas les solutions proposées par le gouvernement. Il y a beaucoup d’autres mesures à expérimenter, encore faut-il vouloir les essayer ...

                            Ensuite, je n’ai lu nulle part, je cite, que les « internes s’étonne[nt] de devoir travailler la nuit et le week-end, et donc préférer s’agglutiner dans les centres villes avec des horaires d’un employé de bureau ». Les internes sont actuellement tous au delà de 50 à 60 heures de travail par semaine dont des gardes de nuit ou de week-end et je n’en connais pas un qui remette ce principe en cause. Sinon, effectivement ils se seraient mal renseignés sur leur travail. Mais là, je crois surtout que c’est vous qui avez lu ou entendu ce que personne n’a écrit ou dit...

                            Je répète donc que le problème de l’inégalité d’accès aux soins n’est pas principalement un problème de nombre mais bien un problème d’organisation du système de soins. Relisez ce que certains ont écrit plus haut. Et pour compléter vos connaissances, relisez les rapports des commissions de démographie médicale et vous verrez que la fin de la liberté d’installation est loin d’être la seule mesure envisageable. Par contre, je suis d’accord : quand on est au gouvernement, c’est cette solution là qui permet de se creuser la tête le moins possible. Et en plus, c’est celle qui coûte le moins cher puisque les médecins vont se déconventionner en masse : ils seront toujours payés, mais les patients eux ne seront plus remboursés.

                            Au passage, merci pour vos conseils éducatifs. Mes parents apprécieront de savoir qu’ils ont élevé un fénéant. J’espère que vous et votre progéniture etes plus courageux que nous, futurs médecins nantis.

                            Au plaisir de vous croiser, avec le sourire, dans mon futur cabinet.


                          • Nain Terne 7 octobre 2007 18:46

                            « La médecine n’est pas un commerce » vous avez parfaitement raison... c’est d’ailleurs pourquoi nous répétons qu’il ne s’agit pas d’un problème d’argent... les mesures incitatives que nous suggérons ( http://www.isnar-img.com/modules.php?name=News&file=article&sid=350&mode=thread&order=0&thold=0 ) traitent surtout d’organisation de l’enseignement et des soins.

                            « 1 heure d’attente parfois pour 10mn à peine pour 21 euros » : la médecine n’est pas un self service non plus... j’imagine que vous croyez que cette heure d’attente est due à notre pratique intensive du golf... et non à la visite en urgence chez le petit vieux d’en face. Et il y a malheureusement tant d’autres endroit où l’on attend une heure (merci la poste !)

                            « Des millions de Français n’ont pas eu cette chance... » : mais les études de médecine sont ouvertes à tous les bacheliers, et comme vous l’avez si bien dit, sont (presque) gratuites.

                            « égoïste à qui l’on doit tout donner (études gratuites, internat rémunéré) » : encore heureux qu’il soit si grassement rémunéré l’internat... parce que si jusqu’à la 6e année, j’avais encore le temps de bosser pour payer une partie de mon loyer et ma bouffe, je ne vois pas quand je pourrais le faire pendant l’internat

                            « Il est incroyable d’entendre des internes s’étonner de devoir travailler la nuit et le week-end » : encore une fois, vous avez raison... c’est tellement incroyable que d’ailleurs personne ne s’en plaint. Mais ça pourrait mériter autre chose que le mépris.

                            « avec des horaires d’un employé de bureau » : rares (et heureux) sont les médecins avec de tels horaires... souvenez vous l’heure d’attente si insupportable... elle se reporte jusqu’au soir, très tard. Permettez juste à l’« ex-enfant-roi-fénéant d’une éducation défaillante » de vous demander ce que vous faites dans la vie.

                            « choisir des spécialités qui leur saliront pas trop les mains » : l’une des spécialité les plus courrue est la dermatologie... c’est souvent très, très gore.

                            Alors je sais, ce post est tout sauf constructif... mais ça soulage.


                          • Pete 7 octobre 2007 18:20

                            A tous ceux qui se réjouissent de ce projet de loi, je voudrais vous expliquer quelque chose : les medecins qui refusent la déportation (c’est à dire la majorité) seront déconventionnés. Déconventionnés ça signifie que les patients qui iront les voir ne seront pas remboursés par la secu. Pas remboursés ! Pas un euro ! J’aimerai bien voir vos têtes quand vous irez chez votre ophtalmo et que vous devrez sortir la carte bleue au lieu de la carte vitale. Et en plus de ça vous continuerez de payer des cotisations. C’est sûr que si les patients sont plus remboursés on va bien finir par reduire le déficit de la secu...


                            • poiuytreza 7 octobre 2007 18:34

                              déjà sachez que sur les 21 euros il en donnera 11 pour les cotisations

                              ensuites sachez que pour que vous allier le voir il a donné 10 ans de sa vie, deux concourts de selections, et qu’il gagne moin que le smic en tarif/horaire

                              si vous avez été le voir le premier ce matin il sortira de son cabinet bien 9 ou 10 heures parfois après vous

                              si vous êtes si nombreux à aller le voir, c’est bien que y a pas tant de medecin que ça même à paris, (quels sont ceux qui ne font jamais la queue pour aller voir un medecin à Paris ?) zone première où les medecins seront deconventionnés, donc vous ne pourrez plus être remboursé quand vous irez le voir, ou alors il faudra faire une queue double ou triple pour aller voir un medecin conventionné. si vous aimez pas faire la queue et que vous preferez taxer c’est la sécu qui resorbe son trou par contre, d’ailleurs vous ne semblez pas comprendre que le but de ces manoeuvre n’est pas de regler le 0,6% de zone deserte mais bien de regler le trou de la Sécu..


                              • Thomas Thomas 7 octobre 2007 19:07

                                Je commence à entrevoir le plan cynique que le gouvernement nous prépare, à nous médecins et à toute la population :

                                - temps 1 : sous prétexte de mettre des médecins dans les campagnes (alors que l’état s’en moque depuis des années et n’a pas l’intention de leur apporter autre chose que des médecins), on met le couteau sous la gorge à un grand nombre de médecins, leur laissant le choix entre l’exil ou le déconventionnement.

                                - temps 2 : face à ce chantage, un nombre significatif de médecins préfère le déconventionnement. Crise démographique oblige, ce choix se révèle viable pour eux car le besoin de soins augmente et la population médicale diminue. Donc bon gré malgré la population accepte de payer des médecins non conventionnés.

                                - temps 3 : des assurance privées fleurissent pour faciliter l’accès aux médecins non conventionnés

                                - temps 4 : la sécu perd sa raison d’être ou ne s’adresse plus qu’à la population qui ne peut payer les assurances privées... et on fait porter aux médecins le chapeau de la fin de la solidarité nationale.


                                • Nain Terne 7 octobre 2007 19:14

                                  et oui... il est fort... très fort


                                • Pete 7 octobre 2007 19:22

                                  C’est à peu près ce que je pense.

                                  Aujourd’hui on veut deconventionner ceux qui veulent rester en ville. Demain ce sera au tour de ceux qui depassent un quota d’actes, ceux qui delivrent trop d’arrets de travail. On va déconventionner pour un oui ou pour un non. On va peut etre meme deconventionner les medecins qui refusent de travailler gratuitement !

                                  Au final la secu n’aura plus personne à rembourser et on sera dans le système américain où seuls les riches ont accès aux soins.


                                • poiuytreza 7 octobre 2007 23:10

                                  sans aller jusqu’à la machination infernale je suis tout de même d’accord sur le gout de la manoeuvre : faire d’une pierre deux coups, « pseudo resoudre » les problemes de demographie, et resoudre ce probleme qui s’enfonce chaque année= le trou de la sécu...et si ça peux faire croire en plus à la population que c’est ces « nanti medecins qui gagne tellement bien leur vie à 5 euros de l’heure » qui en perdrons le plus, et bien ça évite trop d’agitation...mais au bilan ça vga surtout sur de la responsabilisation forcée des patients (tu taxes ou tu attend)


                                • Vilain petit canard Vilain petit canard 8 octobre 2007 10:34

                                  Eh oui Thomas, je crois que vous avez vu juste : l’objectif est de pousser les médecins au déconventionnement, le reste suit naturellement. C’est vrai, pourquoi tout d’un coup se jeter sur la démographie médicale, alors que sur place, on ferme les écoles et qu’on délègue les fonctions des bureaux de poste aux bistrots (y compris les CCP) ?

                                  Vivre à la campagne, la dernière aventure des temps modernes... Bientôt, une aventure coûteuse.


                                • Thomas Thomas 22 octobre 2007 11:14

                                  Merci VPC. J’ai essayé de développer ce point de vue dans un article

                                  http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30277


                                • andromede 7 octobre 2007 22:40

                                  L’Etat a le devoir d’organiser un accès aux soins sur son territoire selon les principes de la République. Il a aussi ;le devoir de respecter ses engagements 1) la convention avec la SS est renégociable périodiquement, aux partenaires de négocierà terme. 2) les règles de l’exercice médical sont de la compétence de l’Etat : néanmoins il est toujours fâcheux, y compris pour les régimes spéciaux, de changer la règle en cours de route. 1 régime pour les anciens, 1 régime pour les nouveaux, le choix pour ceux qui sont engagés : ceci éviterait bien des conflits !


                                  • sylviane 29 octobre 2007 07:21

                                    Cessons de prendre les infirmières pour exemple dans les discussions à propos de la démographie médicale. Les syndicats d’infirmière libérale n’ont pas signé d’accord interdisant aux infirmières libérales de s’installer ou pas selon les zones de densité paramédicale . Ils ont juste signé un projet d’accord, entièrement rédigé au conditionnel, qui n’est rien d’autre qu’une piste de réflexion, et qui est inapplicable en l’état. Ce qui n’empêche pas que la deuxième partie des augmentations de tarif accordées en juin dernier soit suspendue à la bonne application de cette réflexion, je le répète en l’état inapplicable.

                                    Sylviane S., infirmière libérale.

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