• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Réforme de la retraite ! et si on en parlait ?

Réforme de la retraite ! et si on en parlait ?

La question du financement des retraites ; un vrai casse tête technique pour les politiques successives depuis 1991 si on en juge par la mise en place du COR : (Conseil d’orientation des retraites)

Ces dernières années, ce sujet est devenu la troisième préoccupation des travailleurs français après l’emploi et le logement ; encore plus prioritairement chez les 50 ans et plus. Les multiples débats sur les orientations à prendre, animent les passions sans toutefois semble-t-il présager d’une sortie honorable qui permettrait de satisfaire toutes les catégories professionnelles. C’est vrai ! Qu’on se le dise, nous ne sommes pas tous égaux devant la vieillesse et il faudra bien que les décideurs chargés de ce dossier épineux prennent en considération ce paramètre indissociable à la longévité afin d’éviter de déclencher de vives protestations parmi les catégories les moins favorisées sur la question de la pénibilité au travail.
 
En effet, on le sait désormais, il a été observé d’après les études statistiques de l’INED (Institut national d’étude démographique), qu’entre un ouvrier et un cadre, une durée de vie de 4 à 6 ans les sépare. C’est-à-dire, et cette fois un peu plus vulgairement, que l’ouvrier du bâtiment qui aurait par un "curieux hasard" croisé le plein emploi durant sa carrière ne vivrait pas aussi longtemps qu’un cadre sur la même durée d’exercice. Bien qu’ayant beaucoup de respect pour les cadres du tertiaire de la Fonction publique, je doute qu’il soit équitable de comparer les efforts physiques exercés régulièrement par cette catégorie professionnelle à ceux d’ouvriers du bâtiment qui, non compté de supporter quotidiennement des postures physiques inconfortables et dangereuses, doivent très souvent affronter des climats, à peine supportables des heures durant avec des répercutions sur la santé incomparables. Je serais dans ce cas prêt à parier avec n’importe qui que la proportion de ceux qui souhaiteraient prolonger leur carrière au-delà de 60 ans dans ces deux exemples serait sans erreur celle qui aurait eu la chance de pouvoir exercer sa profession dans des bureaux climatisés, le distributeur de boissons fraîches ou chaudes à portée de main, des salaires confortables liés à l’évolution de leur carrière et autre avantage nature non négligeable et c’est normal ! J’exagère peut-être un peu mais c’est volontaire je dois dire. J’espère en cela démontrer que ceux qui disposent de certains privilèges ont tout intérêt à les conserver le plus longtemps possible.
 
Evidemment, il serait logique d’admettre que certains ont de très bonnes raisons de vouloir prolonger leur vie professionnelle, mais à condition d’accepter le fait que cette tendance n’est pas une aspiration populaire. Bien qu’il faille de toute façon trouver une solution pour alimenter les caisses vides de l’Assurance vieillesse, nous sommes d’ailleurs nombreux à intégrer ce fait, seulement à condition bien entendu que ce ne soit pas au mépris d’une réflexion approfondie sur la question de la pénibilité au travail. Nous ne pouvons pas négliger le fait : qu’avec des revenus plus confortables, une carrière ascendante, une reconnaissance des compétences et pour couronner le tout, une vie privée ou familiale sous haute sécurité grâce à une situation financière souvent de paire avec l’épanouissement professionnel, que cela permette aux bénéficiaires un accès plus abordable aux services de santé de qualité.
 
Même si ça à l’air de peu de chose pour ceux et celles qui en profite, on ne doit pas sous-estimer le fait que se soit un élément supplémentaire qui favorise certainement une amélioration de la longévité du même coup. Il ne suffit pas en effet d’agiter allègrement le spectre de la déconfiture pour croire qu’il faille soudain trancher dans l’urgence un plan de sauvegarde injuste. Une bonne réforme de la retraite serait à mon avis celle qui permettrait d’offrir le choix à chacun de continuer à travailler ou pas au-delà de 60 ans à condition que l’on veuille bien vous garder, pas en pénalisant une fois de plus les retraités menacés de supporter les maigres pensions, mais aussi la pénibilité des parcours ! Dans le cas d’un recul de l’âge du départ à la retraite de façon globalisée, ce sont encore les mêmes qui seraient une nouvelle fois sacrifiés.
 
C’est incontestable ! Imaginez ces travailleurs exsangues par l’usure à la tâche, souvent sous la sanction de leurs modestes salaires mensuels durant toute une vie de labeur ne leur auraient pas permis de cotiser suffisamment pour bénéficier d’une retraite satisfaisante. Ils seraient une nouvelle fois pénalisés n’ayant droit comme seul repos sans doute la mort à moins de dix années de l’arrêt de l’activité professionnelle pour être généreux. Admettez que ce serait une injustice insupportable !
 
Parce que nous ne sommes effectivement pas égaux devant la fatigue au travail au-delà des pathologies malheureusement imprévisibles, je veux bien comprendre sans peine que certaines personnes mieux loties que d’autres aient fait ce choix courageux de s’épanouir au travail jusqu’à la fin de leur vie et pourquoi pas, quand d’autres voudraient bien accorder enfin un peu plus de temps à leur entourage. Peut-on juger ces choix distincts ? Je ne pense pas vraiment, parce que bien souvent ces gens ont sacrifié jusqu’à leur vie privée pour une carrière brillante et certainement plaisante !
 
Alex LONY
 

Moyenne des avis sur cet article :  3.67/5   (21 votes)




Réagissez à l'article

17 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 23 avril 2010 11:16


    Les solutions généralement envisagées aujourd’hui pour résoudre le problème des retraites, des 35 heures et du chômage sont d’ores et déjà totalement obsolètes et archaïques.



      • Pierre HENRY 23 avril 2010 12:40

        créons de l’emploi et la question des retraites , de la sécu...trouvera réponse.
        arrêtons l’immigration à fond perdu qui grève les comptes sociaux en multipliant les aides.
        Il y a du travail, il y a de l’argent en France.
        recontruisons notre nation autour d’un pacte républicain.
        le patronat n’est pas exempt de tout reproche, loin s’en faut.
        la finance non plus
        et bien souvent les deux font la paire.


        • curieux curieux 23 avril 2010 12:58

          Parlons D’ABORD de la retraite de nos politicards, sujet soigneusement évité par les journaleux et politicards. Ensuite, on pourra négocier


          • jymb 23 avril 2010 13:07

            L’élément le plus important est de sortir d’une situation hyper-anxiogène car fluctuante. Sur la tête de chaque actif, l’épée de Damoclés d’un changement des règles, à tout instant, faisant reporter les projets de vie Rappellons nous la ruée lorsqu’il y a eu la possibilité (légitime) de prendre sa retraite en cas d’atictivité débutée très jeune. Courons vers la sortie de secours tant qu’elle est ouverte avant que l’incendie ne nous rejoigne. Un senior venant me faire ses adieux dans mon milieu professionel me disait : « on m’a proposé une préretraite. J’ai réfléchi et donné ma réponse....vingt minutes plus tard, j’avais trop peur qu’ils changent d’avis. »
             Bref, fuyons le panier de crabe, le navire en perdition tant qu’il est encore temps.
            Aucun système ne peut se batir dans cette ambiance de fuite éperdue.

            La liberté de prendre sa retraite doit exister dès le premier jour de cotisation payée. Plus d’âge légal mais la possibilité à tout instant de connaître le niveau de sa pension si on décide de partir. Les Informaticiens, statisticiens, économistes sont capables de batir un programme intégrant les données pour que chacun soit libre, à tout instant, en connaissance de cause. Libérés des dates couperets de l’échéance, de la crainte d’un poteau d’arrivée décalé au moment où l’on touchait au but, il y a fort à parier que beaucoup chercheront a conserver une activité beaucoup plus longtemps, et beaucoup plus tranquillement.


            • FRIDA FRIDA 23 avril 2010 16:08

              Le manque de solution pour les retraites, la sécurité sociale et l’ambiance de terreur de perdre son travail est une stratégie bien calculée, pour amener les gens tranquillement vers ce que le système espère, une retraite minimaliste voire pas de tout, un salariat corvéable à merci et tous consommateurs et endettés pour faire de la croissance.


            • bo bo 23 avril 2010 14:25

              La retraite par répartition est une bonne chose qu’il faut compléter personnellement par d’autres économies placées dans des produits financiers ou immobiliers procurant des revenus complémentaires.
              Dans ce cadre, maintenir l’ISF est absurde pour ceux qui souhaitent compléter leur retraite par répartition par des investissements dans des produits financiers ou dans la pierre.
              Quand à la retraite par répartition, la justice sociale exige qu’elle soit identique en année de cotisation et en montant pour chacun. Les dérives actuelles ne font qu’accentuer la fracture sociale et d’ancrer un profond sentiment d’injustice : entre le privé et le public, les privilégies du publics (élus et assimilés).
              Et de toute façon, chacun doit être libre de déterminer son choix d’âge de la retraite en fonction d’une grille simple d’années de cotisations (pour la répartition), et pour les retraites complémentaires.
              De la même manière, ceux qui souhaiteraient, après avoir « liquidé » leur retraite, retravailler, il faut que ce soit possible dans un cadre adapté à cette situation.
              Il n’y a rien de scandaleux à cela, et que des avantages.


              • Traroth Traroth 23 avril 2010 14:29

                Pourquoi est-ce la population active qui est déterminante pour savoir s’il faut réformer le système de retraite ? Pourquoi pas le PIB, plutôt ?

                http://traroth.blogspot.com/2010/04/retraites-my-two-cents.html


                • Traroth Traroth 23 avril 2010 14:35

                  Je ne connais personne, en dehors du gouvernement, qui conteste l’influence de la pénibilité du travail sur la durée de vie. Votre article enfonce un peu une porte ouverte.

                  Un autre point à soulever, toutefois : la durée des études. Si je prends mon cas personnel, avec 42 ans de cotisation, je devrais travailler jusqu’à 67 ans. Ca me parait excessif, puisque ça ne me laisse espérer que 11 ans pour profiter de ma retraite. Le jeu en vaut-il la chandelle ?


                  • SEPH SEPH 23 avril 2010 17:03

                    TRES GROS MENSONGE  : les retraites il n’y a pas de problème, voici pourquoi :

                     - Le patronat reçoit chaque années pour 65 milliards d’euros de subventions de l’état (35milliards) des collectivités locales et de l’Europe libérale qui échappent aux cotisations sociales ( Sécurité sociale et retraite).(cf le Canard enchaîné du 14 avril 2010)

                     -Selon les statistiques de la banque de France, les actifs français du CAC40 ( les 40 plus grosses entreprises cotées à la bourse de Paris) gérés par des banques tricolores dans ces paradis fiscaux atteignaient 538 milliards de dollars en 2008.
                    Ces entreprises du CAC40 , grâce à leurs filiales dans les paradis fiscaux, ont pu faire échapper 538 milliards de dollars soit 393 milliards d’euros à l’impôt et aux cotisations sociales. D’après les calculs de Daniel Lebègue, ex-directeur du Trésor, le manque à gagner fiscal correspond à plusieurs dizaines de milliards par an (estimation à environ 40 milliards). ( cf article d’Agata Kovacs, pour Mecanopolis, du 2 mars 2010, avec les informations du Canard enchaîné et des quotidiens suisses La Tribune de Genève et Le Matin) : http://www.mecanopolis.org/?p=14222

                     - 456 niches fiscales qui permettent aux nantis d’échapper à l’impôt et aux cotisations sociales, celles-ci représentent 110 milliards d’euros de manque à gagner pour les recettes de l’Etat. Soit plus des trois quarts du déficit budgétaire de la France ( déficit budgétaire de 150 milliards en 2009).(cf le Canard enchaîné du 14 avril 2010).

                     - plus le coût du bouclier fiscal de 1 milliards par an ( dont 585 millions d’euros. pour 2009 donnés aux16350 contribuables les plus riches, le reste étant la défiscalisation des Heures Supplémentaires).

                    Supprimons35 milliards de subventions de l’Etat aux entreprises, récupérons les 110 milliards de manque de recettes, auquel on ajoute environ 40 milliards de cotisations SS et de retraite qui s’appliqueraient sur 393 milliards d’euros d’actifs placés dans les paradis fiscaux, et le milliard du bouclier fiscal,sans parler de ce qu’on ignore !

                    La totalité des sommes récupérées par l’Etat serait environ 186 milliards d’euros par an.

                    Par conséquent, il n’y a pas de problème pour financer les retraites jusqu’à 2050 et au-delà et en plus  pour combler le trou de 10 milliards en 2010 de la Sécu. Il resterait encore beaucoup de milliards pour financer très largement les besoins sociaux de ce pays qui ne sont pas couverts.

                    Une grande politique sociale est donc possible.

                    CQFD. (Ce Qu’il Fallait Démontrer).


                    • gege061 gege061 23 avril 2010 17:54

                      El n’y pas d’urgence a reformer les retraites.
                      Mr Baladur a modifié la durée sur laquelle est calculée la pension.
                      Mr Fillon a augmenté le nombre de trimestre pour pouvoir prétendre à la retraite. Ca laisse déjà du temps.
                      Le commentaire précedent a omis les taxes prelevées sur le tabac et l’alcool mais aussi les cotisations non payées lorsque cet état est employeur.

                      Enfin pour la bonne compréhension quelques points :
                      - déficit oui mais par rapport à quoi ? si le chiffre etait donné on verrais la toute relativité du déficit.
                      - répartition : quel horreur vous imaginez que tout cet argent qui ne passe pas dans les mains de Meridic et autre compagnie d’assurance (ici c’est le frere de Sarkozy) et du capital qui attend que le fruit soit mur pour récuperer une partie du « magot ».
                      - Mr Seguin gauchiste bien connu précisait que la simple taxation des stock options rétablirait les comptes.
                      - Que l’on vive mieux et plus longtemps n’est pas un argument car enfin les retraités consomment et sur un plan strictement comptable ils produisent de la richesse il faut en tenir compte
                      - Le problème démographique est réel et il faut peut être modifier complètement l’assiette des cotisation pour être efficace.
                      - enfin je ne vois pas comment ces grands économistes qui n’ont rien vu venir , qui sont incapables de dire quelle sera l’augmentation du PIB en 2012 peuvent faire des prévisions fiables à 40 ans a moins que ce soit de l’humour.

                      Je crois que ce débat nous reserve de belles pages


                      • johnford johnford 23 avril 2010 20:23

                        Il n y a pas de problème des retraites, il est facile de récupérer de l’argent ailleurs et comme on en parlait dans un autre article le déficit est virtuel puisqu’il n’existerait pas si l’Etat pouvait emprunter à taux zero comme par le passé, avant que les banksters ne prennent le pouvoir.

                        Les jeunes étudient jusque 30 ans, et ont encore des difficultés à trouver un emploi après cela ; de plus avec l’appauvrissement général la qualité de l’alimentation accessible baisse, et l’espérance de vie va baisser d’ici une dizaine d’année. Au final, dans quelques années les français crèveront avant d’atteindre la retraite et c’est bien l’objectif de nos chers maîtres.


                        • 65beve 65beve 23 avril 2010 20:42

                          Bonsoir,

                          La retraite à 60 ans ou plus pour ceux qui n’ont pas les trimestres requis.
                          Après 60 ans, on dégage et on laisse la place aux jeunes.
                          Nul n’est indispensable sacrebleu !

                          cdlt
                          bv


                          • robespierre55 robespierre55 23 avril 2010 22:34

                            Je n’aurais jamais mes trimestres. Mon statut m’impose de bosser au delà de 65 ans. Mais bon. tout le monde s’en fout, sauf ma compagne. Béni soit son nom.

                            Je propose d’organiser un casse majuscule. Toutes les bnnes volontés sont le bienvenues.


                            • imhotep2 24 avril 2010 01:12

                              Si nous vivons plus logtemps c’est grâce à la retraite à 60 ans. A chaque fois que nous avons diminué la durée du travail sur la journée sur toute la vie nous avons augmenté l’espérance de vie. Si les besoins de financement des retraites augmentes avec les années les richesses aussi augmentent. Il faut donc que nous consacrions une part plus importante des richesses au financement de notre système de retraite par répartition. 

                              Pourquoi ce serait impossible, infessable ? 

                              Dans les années 50 au sortir de la guerre ne PIB de la France était de 900 milliards d’euros aujourd’hui il est de 1950 milliards d’euros et avec même une croissance de 1% il passera à 2900 milliards d’euros en 2050. Qu’est ce qui nous empêche de prendre les 100 milliards nécessaire par an à partir de 2050 ? Il en restera 2800. 

                              Oui défendre la retraite à 60 ans à taux plein c’est possible.

                              Je vous invite à lire, à analyser, à comparer, à opposer les arguments sur les site : www.exigences-citoyennes-retraites.net et si vous êtes convaincu merci de signer et de faire signer la pétition lancée par ATTAC et la Fondation Copernic. Nous sommes déjà plus de 32 000 à l’avoir signé. 

                              Amicalement,
                              Tuncay 

                               


                              • dixneuf 24 avril 2010 08:53

                                Il parait évident que dans la plupart des cas la retraite est et surtout sera insuffisante, et qu’un complément est à rechercher. Parmis les solutions, pour ceux qui possèdent un bien, il y a la vente en viager. Mais attention, contrairement à ce qu’affirment les notaires, fourbes ou ignorants, au choix, il n’y a pas de sécurité garantie en cas de défaillance du débirentier. Il serait trop long de développer ici, pour ceux qui veulent savoir, visitez >>> www.viager-infos-danger.over-blog.fr <<< création par des victimes du système.


                                • elec 42 elec 42 24 avril 2010 10:53

                                  le pire,est que cette nouvelle réforme est négocié par les syndicats et le patronat avec le gouvernement,des gens qui ne représente que 10% des salariés,on ne va pas demander l’avis des 90% restant ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

urbanoptic

urbanoptic
Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès