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Accueil du site > Tribune Libre > Qui se rappelle du kéynésianisme ?

Qui se rappelle du kéynésianisme ?

En ce 5 juin naissait John Maynard Keynes dont les théories économiques vont former la base de l’État Providence ou Welfare State. Keynes était une personnalité hors du commun. En connaissez-vous beaucoup qui ont donné leur nom à un courant de pensée. Qui a dit Karl Marx ?

Tout comme Marx, Keynes n’est « ni l’unique auteur, ni l’unique acteur de la révolution qui porta son nom. » Il n’en demeure pas moins le personnage central d’un véritable roman politico-économique qui a marqué l’époque des babyboomers.

Le pire - ou devrait-on plutôt dire le mieux ? - est qu’il n’était pas diplômé en économie.

Keynes, héros du capitalisme

Retour aux années trente : le monde libre

se défend contre une double menace idéologique. Keynes est l’un de ses plus farouches défenseurs. L’interventionnisme d’État qu’il prône est une arme contre le bolchevisme et le fascisme.

Keynes devient un homme influent.

Keynes’s approaches led to the Bretton Woods agreement of 1944, which established the International Monetary Fund and the World Bank, as well as establishing the Welfare State in Great Britain.

F. David Peat. From Adam Smith to Enron.

Avant que vous vous emportiez, sachez lecteurs impertinents que Keynes, décédé en 1946, n’envisageait pas que les institutions financières internationales deviendraient les fossoyeurs de l’interventionnisme d’État.

Les Trente Glorieuses

Dans le monde capitaliste, on se mit à adopter des politiques qui riveraient une fois pour toute, croyait-on, son clou au chômage. De même, par ses politiques sociales l’État allait compenser pour les imperfections du marché.

C’était parti pour les Trente Glorieuses, « marquées par un certain rattrapage des pays les moins riches sur les pays les plus riches ». Croissance économique, plein emploi, société de consommation, politiques sociales, tout concourut à une amélioration notable des niveaux de vie.

Puis ce fut l’immense mal de tête d’un lendemain de party quand la stagflation vint tout gâcher dans les années 1970.

Vous dites interventionnisme ?

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. On qualifia donc le kénésianisme d’interventionnisme. Un mot qui rimait drôlement bien avec communisme au panthéon des idéologies.

Encore aujourd’hui, le mot a une connotation négative. Vous dites que vous voulez que l’État, par ses politiques économiques et sociales, contribue à l’avènement d’une société plus solidaire, plus égalitaire ? Bang ! Vous voilà qualifié de vilain interventionniste.

Pourtant, il n’y a aucune évidence qui puisse appuyer cette charge à fond de train contre les dépenses sociales des États.

The relationship of the economy and public spending is complex, and there is no consistent evidence to support the view either that spending on welfare damages the economy or that it enhances it.

Paul Spicker. An introduction to Social Policy. The welfare state and economic performance.

Rien, si ce n’est quelques prétendues vérités économiques, ne justifie l’acharnement actuel à discréditer l’État.

Une fois n’est pas coutume, vous me voyez en accord avec un point de vue catholique :

Les médias sont parfois utilisés pour édifier et soutenir des systèmes économiques qui poussent à l’avidité. Le néolibéralisme en est un exemple.

Conseil pontifical pour les communications sociales. Éthique dans les communications sociales.

Après avoir désertés l’Église, les babyboomers se sont mis à observer les dix commandements du nouveau capitalisme.

Il faut bien appeler un chat un chat. L’intérêt individuel ne sert pas forcément l’intérêt collectif, comme l’avait si bien compris Keynes malgré son attachement au capitalisme, n’en déplaise aux partisans du libre marché.

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4 réactions à cet article    


  • PARETO (---.---.87.101) 9 juin 2005 18:58

    Ne pas oublier que le keynésianisme est fauteur d’inflation . Ne pas oublier que les « 30 Glorieuses » sont la résultante des destructions causées par la guerre .


    • ElGandul (---.---.149.119) 9 juin 2005 20:19

      J’ai étudié en première et terminal ES l’oeuvre de Keynes ! C’est vrai qu’aujourd’hui il serait vraiment temps que nos hommes politiques cherchent leurs inspirations dans le keynésianisme. Devant leur argument selon lequel l’économie de marché à l’heure de la mondialisation est inévitable sous peine d’isolement économique (ce qui est vrai) ! Il ne faut pas oublier que le néo-libéralisme quant à lui ne l’est pas !!


      • www.jean-brice.fr (---.---.108.227) 18 février 2006 21:03

        N’oublions pas que le keynésianisme est une hérésie économique issue de la grande crise de 1929 : ses résultats n’ont été qu’idéologiques et n’ont pas résisté à l’école de Chicago dans les années 70. Ces deux écoles ANGLO-SAXONNES ont été créées pour asseoir la domination de l’EMPIRE...


        • Olivier (---.---.236.232) 4 mars 2006 13:56

          Et surtout, n’oublions pas que Keynes a été en temps de crise : ses politiques ont pour but de répondre à des situations de sous-emploi ou de sur production par manque de demande.

          Elle serait très difficilement applicable aujourd’hui, sans oublier l’impact de la contrainte extérieur sur une politique budgétaire...

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