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PRESIDENTIELLES

Observer l'agitation politique de loin et voir tomber les masques quand s'affichent les résultats des élections est un spectacle inénarrable. Entre la haine et le dépit des uns, les jubilations presque maîtrisées et juvéniles des autres, la vision de cette comédie humaine vaut son pesant d'or. La perdante se transforme en pin-up de gargotière, quant au vainqueur, il revêt le confort des habits présidentiels. Elle, championne de l'invective, la vulgarité chevillé au corps, s'applique à démolir, non pas un programme mais l'homme qu'elle est incapable de contrer par l'argument. Madame Le Pen est brouillonne et son attitude souligne le manque de connaissance des dossiers qu'elle est censée traiter, par un rictus amère et forcé qui trahit ses inquiétudes. 
 
Elle se sait vaincue et faute de savoir convaincre, elle use et abuse de contrevérités, de mensonges et de sous-entendus. Elle se situe à des années lumières de la fonction qu'elle convoite. Mauvaise foi, approximations et injures ne font pas un programme et si quelque part il devait y en avoir un, encore faut-il pouvoir le financer autrement que par l'incantation.
 
Durant le challenge pour l'attribution de la mission suprême, les amabilités et... coups bas se distribuèrent à la louche. Mais dès l'image du président nouvellement élu affichée, l'opposition, bienveillante et vertueuse, mit le turbo et laissa fuser procès d'intentions et critiques haineuses. Ils craignirent, avec raison sans doute, que le changement politique n'entraîne une importante perte des prérogatives. L'honnêteté de la caste dirigeante se faisait plus abstraite et le fair-play jouait les filles de l'air. Endosser la responsabilité d'une victoire n'est pas un problème. Accepter une défaite, dont on est personnellement responsable, en est un. Comme toujours les échecs creusent douleurs et aversions, rancunes et répulsions. 
 
Les adversaires de hier sont considérés à tort, comptables de leurs malheurs. Plus la joie du vainqueur est grande, plus la rage du perdant ravine les pentes. Ces inutiles, perdus dans le fleuve de l'insignifiance, ersatz de la politique, grouillent dans la mare aux incapables et témoignent d'un manque de maîtrise, soulignant si faire se pouvait leur inaptitude aux fonctions qu'ils occupent.
 
Après la proclamation des résultats, la mauvaise foi reste toutefois à l'ordre du jour. Mensonges, fausses statistiques ou erreurs calculés, font florès. La déconvenue du perdant, à défaut d'accepter son sort cherche à déconsidérer ses adversaires politiques. Venger la défaite ! Peu importent les moyens. C'est le triste spectacle d'adultes empruntant aux jeux d'enfants de quoi écrire un nouveau chapitre dans les pré-hauts de l'absurdie. Puis c'est la confrontation, l'instant critique où l'ex candidat se mesure de façon frontale aux virtuoses de la mesquinerie. Le cynisme des girouettes n'a d'égal que celui des médias, chasseurs de médisances, préférant le buzz aux commentaires de fond. Des journalistes en rupture d'imagination, abonnés aux questions débilitantes, cherchant plus à déstabiliser qu'à informer. Dans bien des cas ils passent à côté de leur sujet par manque d'intérêt pour la personne interviewé.
 
La plupart des médias, du rédacteur aux journaliste, sont obnubilés par le scoop, le sensationnel et le buzz. Ils tendent la main vers l’a.f.p comme un lépreux sa sibylle vers l'aumône. Les sources ne sont ni recoupées, ni vérifiées. L'information ne suscite alors que du trouble, alignant l'éthique sur le vulgaire. Les rédactions s'étonnent de perdre leur crédibilité et la presse fini par mourir d'inefficacité. S'exprimer sur du vent, dire l'insignifiant pour assurer ses fins de mois, anéanti la profession. Cela ne fait qu'éloigner lecteurs et auditeurs qui ne demandent qu'à connaître la vérité.Ils refusent, à raison, toute intoxication ou salmigondis approximatifs. A continuer ainsi, les médias finiront par scier la branche sur laquelle ils sont assis. 
 
Comme toujours, à peine installés les nouveaux ministres du gouvernement essuient la critique de ceux qui savent, qui supputent, qui prédisent et se réorganisent en opposition. Ils expriment à voix haute ce que des ministres pourraient penser... à la rigueur. Ils gratifient ces derniers d'intentions non formulées mais qui, selon le savoir de l’intelligentsia, tomberaient sous le sens. La paresse mentale du scribouillard, des pisse copies du samedi, toujours à la recherche d'un éphémère scoop, n'a d'équivalent qu'une invraisemblable tolérance pour la bêtise et l'ignorance. De l'à peu près qui se mue en certitude et fini par épouser les contours du dogme. L'amertume, cette face cachée de la réussite, octroi parfois quelque grandeur aux hommes de bonne volonté. Aujourd'hui encensé par la victoire, demain vilipendé par les supporters de hier. 
 
Ainsi en va-t-il de la politique. Elle fait bouger une fraction d'histoire en faisant le buzz. Pour la première fois depuis des décennies la France dispose d'un gouvernement où les capacités et le savoir faire prennent le pas sur les ambitions personnelles. Pour la première fois l'homme politique tente de dépasser les dogmes pour se mettre au service du pays. Pour la première fois depuis des lustres il est permis d’entrevoir une réelle embellie et de rêver d'une nouvelle grandeur, malgré la critique des inévitables aigris, et mauvais perdants, des jaloux, des esprits vinaigre au service de l'incompétence et envieux qui ne pensent qu'à ruiner ce qu'ils sont incapables de concevoir.
 
Il reste à souhaiter que la population de l'hexagone puisse assurer une majorité gouvernementale au nouveau président. Il est impératif de pouvoir réaliser le programme pour lequel il aura été élu – comme il reste à espérer que les politiques du nouveau gouvernement fassent preuve de maturité pour ne plus confondre « France et intérêts personnels » comme ce fut si souvent le cas.

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5 réactions à cet article    


  • pipiou 27 mai 2017 11:31

    "Pour la première fois depuis des décennies la France dispose d’un gouvernement où les capacités et le savoir faire prennent le pas sur les ambitions personnelles"
     smiley

    Sérieusement vous y croyez ?
    Aucun calcul politicien, aucune tactique d’affichage dans la nomination de LeMaire, Bayrou, Hulot ?
    D’ailleurs si Hulot ne met pas de cravate c’est uniquement lié à ses compétences.

    Bon, surtout ne changez rien.


    • Le421... Refuznik !! Le421 27 mai 2017 19:43

      @pipiou
      Il paraît qu’il suffit de se convaincre pour qu’on prenne du plaisir à se faire ramoner la taupinière.
      Il paraît.
      Perso, je suis un incapable de ce genre de persuasion.
      Un simple suppositoire me fait pleurer.
      Ces derniers temps, je bois de plus en plus pour ne pas finir déshydraté.
      Et rien à voir avec le réchauffement climatique, je vous rassure.


    • Satournenkare Satournenkare 27 mai 2017 13:39

      Oui, au jour d’aujourd’hui, nos médias sont horribles ! 39eme pays pour la liberté de presse !! derrière le Ghana, l Uruguay, l’Afrique du sud, la Slovénie, la république Tchèque, ... !

      Et ces médias, fait primordiale que vous zappez complètement, sont à la solde de Macron et ne sortent que les infos qu ils sont autorisés à les sortir ; et les présentant tous sous le même angle unique ! Prenez le monde et libé, par ex, vous y trouverez les mêmes articles, avec la même analyse ! Pendant toute la campagne ( et depuis une bonne année avant ), les images de lui et de sa famille ont envahies l’espace médiatique, aujourd’hui, il menace les magazines qui le feront ! Avez vous vu beaucoup d’articles ( hors agoravox smiley ) qui parlent du « coté sombre » de cet homme et de sa politique ? Spécialement depuis qu’il est élu, d’ailleurs smiley Où sont passés les 84% d’électeurs qui n’ont pas cautionnés son programme ? Et que fait on de leurs choix ?
      http://www.jeanmarcmorandini.com/article-368583-le-couple-macron-met-en-demeure-closer-et-voici-de-ne-publier-aucune-photo-ni-information-sur-leur-vie-privee.html

      "Pour la première fois depuis des décennies la France dispose d’un gouvernement où les capacités et le savoir faire prennent le pas sur les ambitions personnelles. Pour la première fois l’homme politique tente de dépasser les dogmes pour se mettre au service du pays.«  !! Vous êtes aveugle à ce point ?

       »le programme pour lequel il aura été élu«  ????? Vous propagez la propagande et le mensonge des médias là. Petit rappel, puisque comme les médias vous avez la mémoire courte et déformante : seul 16% des électeurs ont votés pour ce programme ! 84% ne l ont pas cautionné !! Et votre »homme intègre, aux service du pays« lol, a très vite oublier qu au second tour il a appelé à voter contre »le fascisme et les futurs camps de concentrations" Et ce, même si pas d’accord avec son programme, et qu il en tiendrait compte une fois élu ! On voit le résultat, il s’assied sur l’avis des électeurs et pratique la novlangue en disant avoir la majorité des électeurs avec lui !


      • petit gibus 27 mai 2017 16:24
        Dans un an et quelques brouettes,
        l’auteur de ce « quart d’heure de lèche » smiley
        osera t il nous dupliquer sa foi ? !

        • famigori famigori 27 mai 2017 20:52

          Wahou..Une si belle plume au service de tant d’hypocrisie... Quel gâchis !


          Entre le début de votre article et sa conclusion...il y’a un monde, que dis-je, une galaxie !
          Comment pouvez-vous être aussi incohérent.. On aurait dit que vous étiez honnête tout du long, et qu’à la fin, c’est la main invisible de votre image qui a conclu à votre place :)


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