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Accueil du site > Tribune Libre > Peut-on mettre un terme à la querelle des OGM ? (suite)

Peut-on mettre un terme à la querelle des OGM ? (suite)

Alors que je m’apprêtais à publier un texte en réponse aux nombreuses critiques qu’avait reçues mon premier post sur Agoravox, un événement tragique est survenu : le suicide d’un agriculteur de 46 ans. S’il est malvenu d’utiliser ce drame, on ne peut cependant pas rester indifférent. Surtout quand on sait que l’agriculteur en question était connu pour son attachement à l’écologie. Or, au travers de ce fait divers, on constate à quel point la querelle des OGM est loin d’être finie. A l’approche du Grenelle de l’environnement, le doute se fait toujours plus ressentir et comme l’a prouvé la double manifestation de Saverdun ce week-end, on ne sait pas qui des biocatastrophistes ou des technoprophètes, pour reprendre des expressions chères à Dominique Lecourt, a raison. Tout cela prouve qu’il est vivement nécessaire de trouver un statut aux OGM dans l’échelle du vivant et que c’est à cette condition que, peut-être, la querelle s’estompera.

Pourquoi il est impossible de parler OGM sans se faire insulter

Le 11/07, je me demandais sur Agoravox s’il était “possible de mettre un terme à la querelle des OGM”. Le simple fait de poser la question m’a valu tout un tas d’invectives et de récriminations. En relisant certains commentaires j’en serais presque devenu pavlovien. Il est clair que le mot OGM agit sur certains comme le sucre que Pavlov donnait à son chien. Le prononcer suffit à provoquer des automatismes : “vous avez osé vous demander si les OGM étaient vraiment si mauvais que nous l’affirmons, donc vous êtes forcément payés par Monsanto !”. De fait parce qu’ils sont dans la critique les opposants aux OGM imaginent être au-dessus de toute critique. Or le principal intérêt de mon travail de thèse a été de démontrer qu’il existait deux types de critique possible : une première relève de la controverse (par exemple, le débat sur la détermination des tests d’allergènicité) et se présente sous la forme d’un dialogue contradictoire mais constructif ; la seconde relève de la polémique (faire croire, par exemple, qu’un reportage sur les OGM a été censuré pour créer un scandale, alors qu’il est passé à une heure de grande écoute) et est un non-dialogue qui se termine en pugilat. Or si les OGM suscitent si facilement la polémique, c’est que leur nature n’est pas claire pour tout le monde et qu’elle continue de susciter la fascination dans l’esprit de chacun. Et qui dit fascination, dit un mélange de peur et d’admiration. Il est donc essentiel de revenir sur quelques a priori pour clarifier cette nature et dissiper ce sentiment étrange à leur égard.

Le paralogisme des anti-OGM

S’il n’a jamais été formulé tel quel, ce que nous avons baptisé “le paralogisme des anti-OGM” est une tentative de notre part de synthétiser un enchaînement de trois faux raisonnements que l’on retrouve fréquemment. On peut le formuler de la sorte :

“- Tout ce que la nature fait est bon
- Les OGM ne sont pas naturels
- Donc les OGM ne sont pas bons.”

On a bien ici trois contre-vérités qui s’enchaînent dans un raisonnement apparemment cohérent : tout d’abord, tout ce que fait la nature n’est pas forcément bon (je vous laisse y réfléchir). Ensuite, dire que les OGM ne sont pas naturels suppose que sans l’intervention de l’homme, on ne peut trouver des êtres à l’état sauvage qui pourraient être considérés, de par leur patrimoine génétique, comme des OGM, c’est-à-dire, dont le matériel génétique ne serait pas simplement issu du croisement entre deux espèces parentes. Or, le biologiste Conrad Lichtenstein, par exemple, a démontré que des plantes comme le tabac ou le blé, à l’état sauvage, possédaient des gènes qui avaient été obtenus par transfert horizontal de l’information (mode de transfert identique à celui des OGM). Donc on peut en conclure que la nature peut spontanément produire par elle-même ce que l’on considère aujourd’hui comme des OGM. Enfin, affirmer “les OGM ne sont pas bons”, c’est soutenir que tous les OGM ne sont pas bons. Or, il faut pour les OGM, comme d’ailleurs pour toute autre technologie, appliquer ce que nous avons appelé le “principe de cas par cas”. Un exemple : la culture du colza GM en Europe n’a pas été autorisée, parce que le pollen de colza pourrait essaimer et se croiser avec la moutarde des champs, rendant ainsi cette mauvaise herbe résistante aux herbicides. Un autre exemple est celui du soja dans lequel on avait introduit un gène de noix du Brésil, un allergène notoire. Aussi, on a décidé de ne pas commercialiser cet OGM. Mais que dire, par contre, d’un maïs conçu pour consommer moins d’eau ? Qui aura-t-il de mal dans cette plante quand les agriculteurs du Gers pourront l’utiliser en pleine sécheresse ? En fait si du point de vue scientifique l’analyse des risques doit s’en tenir au principe selon lequel “l’absence de preuves ne signifie pas la preuve d’absence”, sur quelle base se fonde-t-on pour dire qu’un être qui a été obtenu par le biais de la transgenèse végétale sera nécessairement mauvais ?

La somme de tous les dangers ?

Nous voici donc à un point fondamental du débat : les OGM concentreraient en eux tous les maux de l’agriculture intensive : risques sanitaires incontrôlables, recours intensifs aux intrants, concentration des solutions entre les mains de quelques multinationales, risques de monocultures... pourtant, aucun de ces problèmes n’est apparu avec les OGM. Pour ne pas dire que la technologie permet, pour certains d’entre eux, de rectifier le tir. Pour ce qui concerne les “risques incontrôlables”, de l’avis des experts, jamais la mise sur le marché de nouveaux aliments n’a été autant surveillée que celle des OGM. Ensuite, de nombreuses études démontrent que cette technologie permet d’utiliser moins d’intrants. Quant à la concentration des solutions entre les mains de quelques grands groupes elle est bien moins la conséquence de la technologie elle-même que de l’opposition à la technologie : ainsi les agriculteurs de la coopérative Limagrain ont pu se doter d’un laboratoire de recherche pour produire leurs propres OGM. Mais si Biogemma n’a pas pu mener à terme ses essais et développer la technologie, c’est bien parce que les faucheurs ne l’ont pas voulu, s’en prenant indifféremment à toute forme de recherche. Enfin, en ce qui concerne la monoculture, si certains critiquent le fait que les agriculteurs privilégient les cultures qui leur apportent plus de rendements à moindre effort, ils peuvent également imaginer que les chercheurs possèdent dans leurs tuyaux toute une panoplie d’innovations qui feront que le marché des OGM contribuera davantage à la biodiversité qu’à la monoculture. Les consommateurs décideront bientôt s’ils veulent du soja enrichi en oméga 3 et du riz enrichi en vitamine A... Reste encore à traiter le problème de ce que certains ont baptisé “la pollution génétique” ; il apparaît clairement que ce problème en est un parce que les OGM ont été présentés comme des plantes contre-nature. Parce que sinon, le flux génétique est un phénomène naturel qui concerne toutes les plantes. Or, admettons l’objectivité de ce problème dans le cas de “plantes médicaments”, dans le cas du colza évoqué plus haut, ou encore celui de la proximité avec un champ de semences bio. Là encore, il existe des solutions : on peut confiner les champs ou castrer les plantes. Finalement, à y regarder de plus près, on voit que c’est toujours le même point de discorde qui a mis une loupe grossissante sur tous ces problèmes : la nature des OGM ; autrement dit, le fait qu’ils ne soient pas le fruit du mélange entre deux patrimoines génétiques qui peuvent s’associer spontanément entre eux par le biais de la reproduction. Et comme nous l’avons démontré dans la querelle des OGM (PUF,2006), c’est un vieux problème qui remonte à Aristote. Ce dernier disait dans son Histoire des animaux, que ce qui définissait une espèce, c’était la capacité que les êtres avaient de se reproduire entre eux. Les animaux hybrides étant inclassables, ils étaient considérés comme des monstres. Un être qui transgresse la barrière des espèces est donc forcément un être contre-nature. Soit, mais n’est-ce pas là une vision restreinte de la nature ?

Une vision élargie de la nature

Quand j’ai commencé mon enquête sur les OGM en 1999, comme la majorité des consommateurs français, j’étais “plutôt contre”. Je pensais a priori que cette technologie cherchait à réduire le vivant à une matière première (la fameuse vision réductionniste) et que cela n’était pas légitime d’un point de vue éthique et environnemental. Ensuite pour avoir beaucoup lu les discours des opposants j’étais persuadé que cette technologie recelait une quantité de dangers incroyables. Mais à force d’enquêtes, j’ai fini par me rendre à l’évidence que beaucoup des soi-disant dangers énoncés n’étaient que des risques potentiels étudiés de très près et avec grand renfort de commissions et de budget de recherches. Puis, fait paradoxal, je me suis aperçu que les protagonistes des OGM avaient bien des préoccupations environnementalistes. Les mêmes que les miennes en fait (je précise que je roule à vélo et que je trie mes déchets depuis 1993). Parce que les chartes écrites par Monsanto dans les années 80 ne pouvaient pas être que des résidus de stratégies de communication et que les faits sont têtus, il fallait bien rendre compte d’une manière ou d’une autre de cette volonté. Et pour cela, la seule manière était de comprendre qu’il existe deux visions de ce que l’on dénomme “développement durable” : la première consiste à vouloir ressusciter un monde vierge de toute intervention humaine, la seconde à trouver un équilibre qui n’a peut-être jamais existé et qu’il faut s’efforcer de mettre en place en utilisant toutes les solutions technologiques qui se trouvent à notre disposition. Selon cette dernière vision, les OGM apparaissent comme une technique parmi d’autres pour atteindre l’objectif de satisfaire les besoins de l’humanité sans détériorer l’environnement qui assure la viabilité de celle-ci. Selon la première vision, les OGM sont une solution qui l’éloigne toujours plus d’un pseudo paradis perdu. Selon la seconde, on peut accepter la transgenèse végétale comme une modification possible du vivant qui permet de résoudre certains problèmes tels que l’utilisation d’une quantité moindre d’intrants, d’énergie fossile... La vision réduite du vivant n’est donc pas forcément du côté qu’on le croit. Elle est bien davantage du côté des “grands prêtres” qui voudraient nous imposer les normes de ce qui doit être considéré comme “naturel” et de ce qui ne le doit pas, que de ceux qui pensent que l’homme prolonge la créativité du vivant en développant les possibles qui se trouvent en lui.

Pour un droit à cultiver des OGM

Finalement, quand nous affirmons aujourd’hui que la querelle des OGM est essentiellement de nature idéologique, que voulons-nous dire ? Non pas que les questions à l’égard de la sécurité alimentaire et des risques environnementaux ne sont pas fondées. Toutes les interrogations qui peuvent faire progresser et l’une et l’autre sont nécessaires et légitimes. Ce qui l’est moins c’est le fameux paralogisme des anti-OGM. Or si on peut savoir gré aux critiques environnementalistes d’exiger toujours plus de mesures de sécurité de la part des industriels, on ne peut que dénoncer l’attitude qui consiste systématiquement à critiquer une technologie a priori, et ce, du fait d’une vision restreinte de la nature, vision que certains voudraient imposer au reste de l’humanité. Mais que l’on nous explique donc ce que c’est qu’un être “contre-nature”. S’agit-il d’un monstre qui échappe à toute forme de prise par l’entendement humain et qui se meut dans le surnaturel ? S’il est plus impératif de s’interroger sur les conséquences qu’aura l’introduction d’une nouvelle semence sur le marché, sur quel fondement repose la croyance qui consiste à dire que les plantes qui ne sont pas issues d’un croisement inter-spécifiques sont plus dangereuses que les autres parce que moins naturelles ? De tout cela, il apparaît qu’il devient absolument nécessaire de donner un statut clair aux OGM dans l’échelle des êtres. Or nous sommes certain que si ce statut avait existé et qu’il avait été pleinement reconnu, Claude Lagorse vivrait encore aujourd’hui. Car c’est peut-être présomptueux de notre part que de penser que cet agriculteur a eu peur que ses amis et sa famille le prennent pour un Faust des temps modernes, mais quelle autre explication donner ? En effet, si vous cultivez du bio et que l’on vient à apprendre demain que vous avez planté des OGM en cachette, ne va-t-on pas dire de vous que vous avez vendu votre âme au diable ? Et pourtant n’aviez-vous pas vos raisons d’aller vérifier par vous-même si ces plantes sont si mauvaises que le prétendent vos amis, ou si elles peuvent apporter quelques avantages en rapport avec une meilleure gestion de l’environnement comme l’affirment ceux qui en ont déjà cultivées ? Alors oui, si les OGM pouvaient être reconnus comme des êtres faisant partie de la chaîne du vivant, sans doute que la confusion idéologique n’aurait jamais eu lieu. En espérant que les politiques et les citoyens qui participeront au futur Grenelle de l’environnement seront capables de pousser jusqu’au bout leur intuition : les OGM sont une solution parmi d’autre sur la voix du développement durable, ils ne peuvent pas tout, mais s’en priver totalement est un risque au moins aussi grand que de les développer au cas par cas et en respectant le principe de précaution. Ayons au moins le courage de regarder la vérité en face.

Jean-Paul Oury, docteur en histoire des sciences et technologie, auteur de La Querelle des OGM (PUF 2006)


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37 réactions à cet article    


  • aurelien 17 août 2007 11:45

    Grosse propagande en force aujourd’hui sur Agora Vox, l’auteur de l’article « Les atouts des OGM » citant d’ailleurs sur son blog l’auteur de cet article.

    Personnellement , je conteste votre thèse qui n’est pas réfléchie de manière transdiscplinaire, et le fait que vous vous appuyez sur ce travail (et ce diplôme) pour justifier la culture des OGM est un signe du malaise universitaire français. L’histoire des sciences, de plus, n’est en rien une assise intellectuelle et décisionnelle suffisante pour ce genre de débat de fonds.

    Pour répondre à votre article et au sujet de la mort de cet agriculteur :

    Réactivcités à la mort de Claude Lagorce : annonce d’un mirage grenellien ?

    Claude Lagorce, agriculteur du Lot, a été retrouvé mort dans son champ, pendu à un arbre, avec à ses pieds, un « plan de maïs » et un tract pour un rendez-vous de pique-nique « OGM, j’en veux pas », qui devait se dérouler dans son champ ou à proximité. Cet agriculteur cultivait du maïs mon810 de chez Monsanto.

    Selon les différentes informations relayées dans la presse, ni la femme, ni les voisins, ni les proches de cet agriculteur n’étaient au courant qu’il cultivait du maïs transgénique, destiné à l’alimentation de son élevage de porcs. Selon le journal Libération(1) :

    Seul son frère, avec qui il dirigeait son élevage de porcs, était dans la confidence.

    Une enquête judiciaire a été ouverte pour élucider ce drame et le corps de Claude Lagorce a été envoyé, selon une dépêche AFP, à l’institut médico-légal de Toulouse pour y subir une autopsie destinée à authentifier la cause du décès, avant d’être mis en terre jeudi.

    Les réactions n’ont cependant pas tardé à se transformer en récupérations déplacées, volontairement polémiques, à la fois de la part d’agriculteurs transgéniques, de citoyens opposés aux anti-OGM, mais aussi de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA), qui ont vu en ce drame un moyen pour marginaliser encore plus les personnes réclamant une transparence et un espace démocratique sur les OGM, les diverses associations de lutte citoyennes et de surveillance des OGM, ainsi que le mouvement des Faucheurs Volontaires, pionnier dans l’alerte citoyenne sur les dangers et les risques liés à la dissémination volontaire des produits transgéniques (2).

    Aussi, Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, principal syndicat agricole, a déclaré à l’AFP, lundi :

    On est en démocratie, on n’est pas dans une tribu africaine où chacun fait sa loi

    et a demandé suite au suicide de Claude Lagorce

    d’arrêter toutes les destructions et les moyens de pression sur les agriculteurs source

    Outre le vocabulaire douteux : « tribu africaine », et l’amalgame entre l’action pacifique du pique-nique informatif qui devait s’organiser et une destruction de biens, le secrétaire général de la FNSEA a ainsi montré la position de lobbying que cette association syndicale tient dans le monde agricole, en faveur d’une agriculture non souhaitée par les citoyens, tout en omettant les pressions exercées à l’encontre des agriculteurs ne souhaitant pas cultiver ces produits, et devant cependant subir toutes sortes de contraintes professionnelles nouvelles et d’atteintes à l’image de leurs pratiques agricoles (taux de contamination ...).

    En réponse aux déclarations des ministres du développement durable et de l’agriculture, les associations céréalières, par le biais de l’ORAMA (3), ont montré aussi à cette occasion leur vrai visage en jugeant établie de fait la continuité et le développement d’une agriculture transgénique :

    « Comment peut-on déclarer, comme le font certains ministres aujourd’hui, que la question des OGM n’est pas tranchée et qu’elle ne le sera qu’à l’issue du débat de société à conduire dans le cadre du Grenelle de l’environnement ? »

    « Il y a aujourd’hui des années de débats derrière nous, des armoires remplies de rapports d’expertise et de colloques et débats scientifiques et politiques, ainsi que des années de production de maïs BT. » (La Tribune)

    Alors que les emplacements des cultures d’OGM semblent presque avoir été choisies pour des raisons stratégiques (4), la position de consensus des industriels agricoles autour des OGM se retrouve dans le discours d’un agriculteur transgénique anonyme vantant les OGM dans une interview très orientée, réalisée par LCI.fr(5) :

    Je suis entré en contact avec l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) qui m’a guidé et apporté un soutien technique lors des deux premières années.

    Si certains agriculteurs on choisi les OGM, en tout anonymat, les conditions de ce choix et la nature économique et stratégique de la dissémination de ces cultures n’a pas été étudiée, alors que certaines personnalités prévoient d’ici à dix ans une agriculture française 100% transgénique(6). Le lobbying industriel auprès des agriculteurs, dans une perspective de productivité maximale semble cependant un peu irréaliste dans une Europe historiquement en surproduction céréalière et alors qu’est prévu pour 2008, ni plus ni moins que la suppression des jachères(7), refuges des derniers espaces de biodiversité en écosystème agricole.

    Le flou juridique maintenu depuis de nombreuses années par l’état français, notamment en tardant à transposer les directives européennes sur les biotechnologies et leur dissémination, et celui démocratique, en niant l’avis des citoyens, majoritairement opposés à la dissémination de ces produits, sont responsables en partie de la situation actuelle sur le territoire français, dans laquelle les initiatives de débats citoyens sont étouffées, celles de précaution, destinées à protéger les terroirs et la santé des populations, des conseils départementaux et régionaux, déboutées par voie de justice (8), et la population, non écoutée ou manipulée par des amalgames communicatifs, comme ceux associant la recherche scientifique, notamment médicale, qui se fait sur les OGM de manière confinée depuis des dizaines d’années, et les cultures commerciales de produits transgéniques, principalement à l’heure actuelle, des OGM à pesticide, ou résistant à des pesticides.

    Le suicide de Pascal Lagorce s’affiche comme étant un acte bien réfléchi, planifié et mis en scène, comme l’indique les quelques éléments délivrés dans la presse. Ce dernier a averti la gendarmerie de sa volonté de se suicider, a disposé à ses pieds des indices explicatifs de son geste (un « plan de maïs » et un tract pour un pique-nique « OGM, j’en veux pas » prévu sur sa parcelle), puis s’est pendu à un arbre.

    Alors qu’aucune menace réelle ne planait sur sa personne ni sur sa culture, une dissonance cognitive liée à son activité explique-t-elle cet acte désespéré, et pourtant réfléchi ? Comment expliquer qu’un agriculteur en arrive à cacher à ses voisins, ses amis, et même à sa famille, ce qu’il cultive dans son champ ? Selon le maire de la commune, l’exploitation de monsieur Lagorce était « une ferme pilote » et « les enfants des écoles du canton venaient tous visiter cet élevage modèle. »(9) Une contradiction de principe entre la culture d’OGM et l’exemplarité de son exploitation est-elle à l’origine du drame ?

    Les motivations et les circonstances de ce suicide sont loin d’être éclaircies, et ednombreuses questions restent sans réponse : Claude Lagorce cultivait du maïs mon810 de chez Monsanto ; dans quelles conditions cet agriculteur a-t-il décidé d’opter pour les OGM et quel était le contrat passé avec son fournisseur ? Quelles sont les méthodes employées par les semenciers pour inciter les agriculteurs à utiliser ces nouveaux produits ? La présence de citoyens manifestant contre les OGM explique-t-elle à elle seule ce geste ?...

    La récupération de cet acte à des fins partisanes de la part des lobbies céréaliers et de la FNSEA, organismes en faveur du développement des cultures transgéniques, ne semble pas avoir contribué à la clarté du débat sur la dissémination des Organismes Génétiquement Modifiés(10) ni à la réserve sur cet événement tragique, dont les premières victimes sont tout d’abord la famille et les proches de Pascal Lagorce.

    (1) OGM : le conflit en terre fertile, Libération, 9 août 2007

    (2) Les actions des Faucheurs Volontaires se sont multipliés en nombre cet été, à l’approche du Grenelle de l’Environnement, et assagies dans leur forme depuis les derniers procès pour fauchage : occupation du port de St-Nazaire, pollinisation de champs OGM, arrache symbolique d’un plant par personne, manifestations d’informations, pique-niques...

    (3) l’ORAMA regroupe l’AGPB (Association générale des producteurs de blé), l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) et la FOP (Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux)

    (4)Le 9 août, la presse révèle que des maïs OGM sont cultivés en plein parc naturel régional du Gâtinais.

    OGM en plein parc régional : « en tout légalité » Nouvel-Observateur

    Sur 11 conseils généraux départementaux ayant pris voeu d’interdire les OGM, le registre national a révélé que 6 d’entre ces départements abritaient des cultures de ce type, et que sur les 17 conseils régionaux ayant pris ce même voeu, 11 régions abritent des cultures trasngéniques.

    Des OGM sont peut-être cultivés près de chez vous ?, Agora Vox, 24 juillet 2007

    (5) « Pourquoi je cultive OGM », LCI.fr

    (6) Propos de Claude Allègre devant 400 agriculteurs de la coopérative vendéenne Cavac, en assemblée générale aux Herbiers.

    Claude Allègre plaide pour les OGM, Ouest France, 15/12/06

    (7)La FNE s’inquiète de la suppression des jachères en 2008, Actu-environnement.com, 30/07/2007

    (8) L’alignement de la commission et du parlement européen aux Etats-Unis sur la question des OGM est d’ailleurs fort peu interrogée par les médias : Le 13 juin 2006, une déclaration écrite par Janusz Wojciechowski, Caroline Lucas, Ioannis Gklavakis et Thijs Berman, sur les denrées alimentaires, les semences et le fourrage génétiquement modifiés sur les OGM permettant aux Etats et aux régions d’interdire les OGM a été refusée, faute de voix, au Parlement Européen. (texte)

    (9) Le Figaro, 08/08/07

    (10) Originellement appelés : Organismes Génétiquement Manipulés, et qualifiant des organismes chimériques.

    Note : l’article de la Tribune semble ne pas être accessible en lien direct, on peut le trouver via google actualités ou via le site de la Tribune.


    • aurelien 17 août 2007 12:02

      Votre article et votre position sur la question sont une manipulation, car vous faites croire que vous êtes hors du débat pro- anti tout en accordant de fait la culture des OGM agricoles et en acceptant le principe...

      Ce n’est pas parcee que votre livre s’appelle « La querelle des OGM (copyright) » que vous avez la main-mise intellectuelle sur cette question, loin de là...

      Personnellement, je suis pour un moratoire sur ces produits, qui n’a rien d’idéologique ni d’irraionnel, et de manière réfléchie, pour rendre adéquate cette position à la réalité économique européenne actuelle, j’ai évoqué la possibilité de taxations économiques sur les produits actuellement commercialisés qui sont un cas typique d’externalité négative.


      • aurelien 17 août 2007 12:20

        Enfin du point de vue scientifique, je suis désolé mais votre raisonnement ne va pas très loin avec Aristote...

        Ce qui caractérise les OGM n’est pas seulement le fait que ces organismes ne soient pas nés de processus reproductifs naturels, mais du fait aussi (et principalement)que leur mode de production et de conception soient orientés par le dessein propre du biologiste manipulateur de gènes, dont les résultats sont en contradiction totale avec toutes les bases de la biologie.

        Nous sommes ici dans un créationnisme scientifique (ou intelligent design scientifique, en parallèle avec celui des religions) qui affiche ces produits comme de nouvelles variétés de culture, et qui remplace petit à petit toutes les variétés de culture, par ces organismes manipulés.

        Nous dépassons donc de loin cette idée de reproduction à laquelle vous faites référence avec Aristote, et en tentant par la même occasion de recouvrir les avis discordants par du passéisme philosophique ou des peurs irrationnelles.

        Il s’agit au contraire d’une problématique scientifique bien moderne, qui ne peut être abordée d’un point de vue historique, vu qu’il s’agit de l’émergence d’un problème tout nouveau dans l’histoire des sciences, non plus seulement dans la perception du vivant, mais dans sa modification même par l’homme.


        • aurelien 17 août 2007 12:25

          Pour finir, ne dites-pas que vous recevez des invectives...

          C’est à croire que vous n’avez jamais passé un disputatio digne de ce nom lorsque vous avez présenté votre thèse !


        • tvargentine.com lerma 17 août 2007 12:21

          Ce débat,comme l’écologie a été litéralement vampirisé par le parti des verts (extrème gauche) qui n’avaient déjà pas beaucoup d’idées dans leur programme et ça permettez de faire parler d’eux.

          Au même titre que l’extrème droite avait vampirisé à une époque le drapeau national,la sécurité,l’immigration

          Dans l’extrème gauche,comme dans l’extrème droite comme souvent il existe des divisions.

          Nous avons donc retrouvez ces divisions dans des organisations anti-ogm,controlées ici par tel ou tel parti politique en vue d’en tirer un bénéfice en terme de médiatisation et de reconnaissance politique.

          Les dernières élections présidentielles nous ont apporté la réponse des français : NON aux extrèmistes OUI à une écologie qui s’intégre dans un système d’économie de marché pour le bien de tous.

          Les OGM c’est la même chose,les extrèmistes comme Bové ou d’autres doivent etre mis au ban de la société par la loi et un débat publique et scientifique doit s’ouvrir ,car la mort d’un homme ne justifie pas les méthodes fascisantes que nous avons connu par le passé des ces organisations (fauchages de champs,squattes d’appartements ou de biens publics.......)

          Ils ne sont pas démocratiques ,ils sont anti-démocratiques dans leurs méthodes et leur pensée,car ils n’acceptent pas d’avoir tort et ne respectent pas les lois de la république.


          • aurelien 17 août 2007 12:44

            « ceux qui pensent que l’homme prolonge la créativité du vivant en développant les possibles qui se trouvent en lui. »

            J’avais sauté cette phrase...

            Oui, vous êtes bien un créationniste !


            • aurelien 17 août 2007 13:17

              "
              - Tout ce que la nature fait est bon
              - Les OGM ne sont pas naturels
              - Donc les OGM ne sont pas bons.”"

              C’est une caricature ou quoi ? On ne fait pas de la recherche sur des caricatures ou des stéréotypes de pensée...

              Le paralogisme de l’industrie OGM est-elle :

              "Tout ce que fait la science est bon Les OGM sont scientifiques Donc les OGM sont bons" ?

              ... Bien sûr que non, puisque, de plus, vous prônez le cas par cas....

              pourquoi ne pas appliquer la nuance dans votre vision et description des « anti-ogm », qui n’ont d’anti que le nom : les manifestations « OGM j’en veux pas », sont qualifiées d’« anti »... quelle est cette déformation conceptuelle ? Et où est la déformation et la propagande dans ce cas ?

              Nous sommes donc dans un conflit de valeurs, et de plus éminement politisé comme le dit Lerma, mais traduisant non seulement des conceptions idéologiques, mais aussi religieuses : nous avons quitté la science.

              L’utilitarisme matériel du vivant se double d’une croyance dogmatique au réductionnisme constructiviste de la génétique : nous sommes en pleine croyance au « Grand Horloger », auquel les industriels veulent se substituer !

              Toute cette techno-science du vivant se base en réaction à cette conception religieuse de création, et ce sont aussi ses fondements qui se prolonge dans l’utilisation de la trasngénèse à des fins de manipulation du vivant.

              Mais, me demanderez-vous (?), où est passé Darwin ? Quid de l’évolution ? Et vous aurez bien raison :

              tout cela a été évacué et nous « naviguons » en plein obscurantisme scientifique. La science sans fondement n’est-il pas l’apanage de la technocratie moderne dans le domaine du vivant ?

              Quelques paralogismes en guise d’ouverture :

              "
              - Tout ce qui est prédictible est maîtrisé
              - Les caractères des OGM sont prédictibles
              - Les OGM sont maîtrisés

              "
              - Tout ce qui pousse doit être cultivé
              - Les OGM poussent
              - Les OGM doivent être cultivés"

              ...

              etc


              • Jean-Paul Oury Jean-Paul Oury 17 août 2007 14:14

                Bonjour, merci pour votre réponse et surtout pour avoir pris la peine de lire mes propos et de les discuter. Au moins, nous pouvons engager la conversation.

                Vous affirmez : "C’est une caricature ou quoi ? On ne fait pas de la recherche sur des caricatures ou des stéréotypes de pensée... " Je vous invite à reprendre les propos des anti-OGM, surtout de l’association Greenpeace. Vous verrez alors que c’est le raisonnement implicite que l’on trouve. Il est vrai qu’un syndicat tel que la Conf’, lui, axe plus sa critique sur l’aspect politique (voir mon article précédant) Mais ce qui est intéressant dans votre remarque c’est que vous mettez le doigt là où il faut le mettre, c’est-à-dire sur l’aspect caricaturale de la critique idéologique des OGM. Relisez mon texte et attachez-vous à comprendre la distinction que je fais entre controverses et polémiques. Je dis quant à moi que les premières sont nécessaires (entre-autre, je suis d’accord avec des personnes comme Gilles Eric Séralini quand ils exigent davantage de tests (le consommateur que je suis en bénéficiera), mais je ne suis plus ce chercheur quand il instrumentalise la peur de l’opinion en disant qu’on ne fait pas suffisamment de tests, voire que l’on n’en fait pas du tout.) Donc j’applique bien des nuances dans ma vision des anti-OGM et je suis pour une écologie scientifique. Je pense qu’une ONG qui va militer pour mettre l’accent sur le fait que l’on abuse sur l’utilisation des intrants fait du bon travail. Maintenant, je pense qu’elle outrepasse son rôle quand, pour des raisons idéologiques, elle décide de diaboliser une technologie. (Soit dit au passage, d’un point de vue marketing, je comprends tout à fait, voir mon § sur la fascination) Et c’est pour cette raison que j’appelle à juger des produits de la transgenèse végétale au cas par cas, comme vous l’avez bien compris. Maintenant pour ce qui concerne la politisation du débat, je trouve intéressant d’observer que l’on trouve des pro et des anti-OGM dans tous les camps. J’ai lu dernièrement un article très intéressant dans l’humanité où l’auteur défendait les OGM. Ce n’est donc pas le privilège des Libéraux. J’avais quant à moi commencé à rédigé un ouvrage avec le député socialiste Le Déaut, alors que je me fais traiter de vilain libéral par le dénommé Aurélien, allias Edelink (il m’en veut je ne sais pas pourquoi, je ne le connais même pas). De même, il est intéressant de voir que la querelle dépasse les chapelles dans le milieu scientifique ainsi, on trouve des botanistes tels que Claude Ammann qui sont pro-OGM et des biotechniciens tels que Séralini qui sont anti.... D’où ma thèse : « les discours contradictoire sur les OGM ont pour origine une mauvais compréhension de leur nature. » ce qui nous renvoie à un problème de valeurs. Pour ce qui concerne l’opposition entre vitalisme et mécanisme, je publierai prochainement un texte de fond dans lequel je montrerai qu’une bonne compréhension des OGM permet de dépasser cette opposition symétrique. Mais pour cela, il n’est point besoin de la génétique, il suffit de se pencher sur les premières expérimentations de l’embryologie expérimentale au début de ce siècle, lorsque Driesh a réussi a reconstituer un oursin entier à partir de deux hémi-embryons d’oursins. Enfin pour vos paralogismes, pour votre affirmation « les OGM sont maîtrisés », je vous donnerai un exemple : on applique le principe de précaution pour vérifier si le maïs Bt ne peut pas donner naissance à des insectes résistans (technique d’IRM) Quant aux « OGM qui doivent être cultivés parce qu’ils poussent », là c’est vous qui tombez dans la caricature mon cher smiley


              • aurelien 17 août 2007 14:22

                JP Oury, connaissez-vous la CNIL, commission nationale « Informatique et libertés » ?

                Pourquoi dites-vous alias « edelink » l’air de dire qu’il s’agit d’une entité, d’une entreprise, d’un pseudo ?

                Je n’ai pas à répondre de la dénomination de mon e-mail en public.


              • aurelien 17 août 2007 14:30

                Premièremetn, je n’ai rien contre votre personne, mais contre les contre-vérités et la typologie de votre discours que vous semblez établir comme « vérité » (lumineuse), par le biais de votre titre de docteur.

                Votre réflexion est basée sur des présupposés dont la plupart sont réducteurs :

                - Vous êtes pour la culture des OGM (même si vous vous en défendez en disant que vous avez changé après réflexion)
                - Vous insinuez que cette culture doit être au cas par cas

                Voilà vos postulats de départ.

                Il n’y a rien de scientifique dans un propos partant sur de tels postulats, qui sont déjà une acceptation de ces produits, au sujet d’une « querelle des OGM » ou plutôt ce qui devrait être un véritable débat, qui lui n’a jamais lieu.

                1)la population est majoritairement hostile à la dissémination de ces produits

                2)les raisons de cette hostilité ne sont pas une simple peur irrationnele, une technophobie, ou une logique infondée.

                3)Réduire les mouvements de citoyens qui ne veulent pas d’ogm à certaines organisations particulières, comme GreenPeace ou la Conf’, est une attaque partisane et fausse.


              • aurelien 17 août 2007 14:35

                D’autre part, je suis peut-être plus libéral que vous, ddans le fond, mais nous n’avons certainement pas la même conception de ce qu’est une société dite « libérale » ou « ouverte », pour reprendre un terme de Popper.


              • aurelien 17 août 2007 14:53

                Et enfin, cela dépasae de loin le mécanisme et le vitalisme, vbou sn’avez appremmetn pas compris le débat de fonds que j’ai exposé dans un autre commentaire.

                Vous raisonnez de manière duelle, et à ce jeu là, vous ne pouvez rien avancer qui n’est déjà été débattu cent fois sur ce sujet.

                Le débat épistémologique n’est pas celui du mécanisme et du vitalisme.

                Ces deux notions sont fortement intriquées et on ne peut les mette en opposition de cette manière.

                La question de l’invention est au coeur du problème et du débat, et c’est cette question qui rejoint les présupposés fondamentaux du créationnisme ou de l’intelligent design en science.


              • aurelien 17 août 2007 14:55

                désolé pour les fautes d’orthographe, liées à la précipitation (mais j’ai un emploi du temps bien rempli)


              • aurelien 17 août 2007 15:17

                Un dernier pour la route :

                "
                - Tout ce qui est faisable doit être produit
                - Les OGM sont faisables
                - Les OGM doivent être produits"


              • TSS 17 août 2007 13:28

                Bové en a parlé« un agriculteur par jour se suicide ,en France » cela n’a rien à voir avec les OGM !

                par contre la FNSEA qui n’est en rien un syndicat de defense des agriculteurs mais est un relai de l’agroalimentaire et une pompe à subventions se depeche de faire l’amalgame !alors que cet agriculteur avait fait de l’OGM à l’insu de sa propre famille et passait même pour un ecolo dans son village !!


                • Iceman75 Iceman75 17 août 2007 13:37

                  Juste une petite histoire, monsieur le docteur en histoire des sciences, puisque vous semblez oublier votre matière préférée :

                  " Histoire de la myxomatose Le virus de Sanarelli, un poxvirus, est originaire d’Amérique du Sud ; la maladie a été identifiée en Uruguay au début des années 1900). Les populations de lapins américains sont des porteurs sains ou développent une forme bénigne de la maladie alors que celles des autres continents sont très sensibles et présentent une forme mortelle de la maladie.

                  Cette maladie avait été volontairement inoculée dans les années 1950 aux populations de lapins qui avaient proliféré en Australie après y avoir été introduit par les colons européens. La myxomatose y persiste, mais sans avoir éradiqué le lapin.

                  Elle est apparue en Europe autrefois indemne en 1952. En effet, un biologiste français du nom de Armand Delille l’aurait introduite à l’origine dans son jardin afin de supprimer les lapins se nourrissant de son potager. La propagation serait partie de là." Source wikipedia

                  Un exemple marquant de l’homme voulant utiliser la nature pour son profit sans en voir les enjeux. Car si la nature modifie des gènes, ce n’est qu’au cours d’un long processus que cela se stabilise et c’est toujours dans un but précis et équilibré


                  • Ronny Ronny 17 août 2007 14:05

                    @ auteur

                    D’accord avec certains de vos arguments mais pas avec tous.

                    Pour faire court, et pour cotoyer des anti OGM « aggressifs » de près, le syllogisme « Tout ce que la nature fait est bon, les OGM ne sont pas naturels, donc les OGM ne sont pas bons” est effectivement très ancré dans le discours et dans la »réflexion". Souvent cette réflexion est limitée, tellement le dogme est pregnant !. Cette croyance est d’ailleurs pratiquement de l’ordre du religieux !

                    Si on regarde le « problème » OGM de pres, on est forcé de reconnaitre que les questions soulevées, légitimes, ne sont en aucun cas différentes de celles soulevées par l’agriculture moderne. Tois exemples (j’en ai au moins autant en réserve !) :

                    1. « Avec les ogm, on obtient des variétés qui n’existerait pas par ailleurs ».

                    C’est vrai, mais des tonnes de lignées végétales cultivées aujourd’hui ne le sont que parce que des croisements « impossibles » ont été réalisés. Le pomelo n’est pas naturel, le blé, le colza et le mais non plus finalement. Ils diffèrent totalement de leurs ancétres lointains, tout cela par croisements successifs. Idem pour la tomate qui résulte de croisement entre une variété comestible et une non comestible. Vous vous rendez compte, ce n’est même pas ogm et cela résulte d’une espèce non commestible ! smiley

                    Je laisse de coté les variétés de différents végétaux cultivés, obtenus à partir de lignées qui ne colonisent pas les même région du globe et que l’on a donc croisés contre nature !

                    2. Avec les ogm, on réduit la diversité".

                    Faux. On peut créer autant de variétés ogm que de lignées cultivées actuellement. De plus, la diversité n’a pas attendu les ogm pour se voire réduite. C’est d’ailleurs le principe même de l’agriculture. Les anciens ont repéré les plantes qui poussaient le mieux, produisaient le plus, résistaient aux intempéries, et avaient une valeur nutritive, et il ont progressivement éliminé les autres espèces des espaces cultivables. Rien de neuf en amélioration des plantes moderne donc, et rien de neuf lié au ogm !

                    3. Les ogm accroissent la soumission des agricuteurs au semenciers.

                    Faux. La vision qui consite à dire que les agriculteurs a) gardent des semences pour remplanter et b) possèdent le droit de semer ce qu’ils veulent, est un mythe. Les agriculteurs sont déjà en quelque sorte les sous traitant des semenciers ou des coopératives, qui leur founissent les semences à utiliser, achètent dans de nombreux cas la récolte dès la vente des semences, qui gèrent les surfaces cultivées de parcelles à parcelles, etc. Nombres d’espèces sont d’ailleurs des hybrides que vous ne pouvez remplanter l’année suivante sous peine de voir réapparaître une diversité parentale ingérable en terme d’itinéraire technique, et perdre du rendement. Enfin, c’est oublier très vite la certification des semences. Comme je l’indiquais plus haut, on sème du certifié, et compte tenu des coûts de certification, on se retrouve déjà tenu par les semenciers. Pas besoin des OGM pour cela !!!

                    Avec tout cela, je vais me faire flinguer dans les commentaires mais je m’en moque. Je suis scientifique de formation, connais les problèmes des ogm, et à ce titre, dois me tenir aux faits. Les faits, rien que les faits.

                    Il faudrait cependant aller au delà de ces commentaires pour comprendre l’opposition aux OGM. Les origines et explications sont multiples et parfois complexes. Curieusement, je ne suis pas non plus un partisan farouche des ogm plein champ, car il reste un certain nombre d’inconnues et un certain nombre de problèmes potentiels pour certaines variétés (colza en particlier). De plus, on ne pourra pas m’accuser de duplicité ou de complicité avec les semenciers, ce n’est pas mon camp. Je suis moi même proche d’attac, qui a sur ce dossier et sur le nucléaire, deux positions « ideologiques » peu scientifiques - donc intenables - sauf à faire du populisme écologique ! Dommage car cela discrédite « quelque part » les positions et analyses pertinentes de l’association sur les problèmes sociaux et financiers de la planète smiley.


                    • aurelien 17 août 2007 14:13

                      Monsieur ne dites pas n’importe quoi :

                      les OGM ne sont pas des variétés végétales, ce sont des chimères génétiques, et c’est dailleurs le sujet de mémoire de DEA de l’auteur de cet article.


                    • aurelien 17 août 2007 14:16

                      VRAI, FAUX

                      ...

                      si tout était aussi simple, il n’y aurait pas lieu de débattre, ni même de réfléchir.

                      C’est assez icnroyable le peu de nuance, ou le nombre de fausses nuances (réponses orientées) développées autour de la question des OGM.


                    • Iceman75 Iceman75 17 août 2007 14:33

                      Il y a du vrai forcément. Ce qu enous mangeons actuellement est effectivement le fruit (sic) d’une sélection. Mais il n’a pas été question d’injecter des anticorps, des bactéricides, des traitements... au coeur des plantes. Il s’agissait juste de faire un croisement forcé de plantes entre elles.

                      Car si il peut y avoir variété d’OGM, elles n’auront qu’un but : produire plus et moins cher. Vous me direz tant mieux pour les pauvres.... ? Donc il n’y aura à terme que les variétés correspondants à chaque pays avec ce qu’il faut pour tuer les maladies connues. Et nous, les insectes, le sol, ...nous ingérerons indirectement des synthèse de ce que nous avons rajouté sans savoir avec certitude ce qu’il en adviendra.

                      Il paraitrait qu’à force de manger du veau dopé aux antibiotiques, nos antibiotiques soient devenus inutiles, les maladies ayant muté....


                    • Jean-Paul Oury Jean-Paul Oury 20 août 2007 12:41

                      Bonjour et merci pour votre commentaire. Le fait que vous revendiquiez votre proximité d’Attac et que vous souteniez de tels arguments est pour le moins intéressant. Ce qui prouve une fois de plus la thèse que je soutiens et qui est que la querelle des OGM dépasse le niveau des querelles de chapelles politiques (gauche-droite) et scientifiques (biotechnologie-écologie). En fait la démarcation se situe bien davantage entre une vision maîtrisée de la nature (qui n’implique pas forcément une exploitation ou une instrumentalisation au sens négatif du terme de celle-ci) et une vision religieuse (celle de la deep ecology). Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet.


                    • zelectron zelectron 17 août 2007 15:01

                      « les ogm sont comme de la drogue pour la planète »

                      et les plantes naturelles ? (bouturées, sélectionnées, croisées...) elles suffisent amplement et pour un certain temps à étancher la soif des chercheurs (et pourquoi pas obtenir des sujets féconds avec quelques propriétés anti-maladies ou parasites ?


                      • Rayves 17 août 2007 16:15

                        J’ai un peu de réticence à entrer dans le fond de ce débat au demeurant intéressant. Je rappellerai quelques idées fondamentales en sciences :

                        « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Laissons aux multinationales, comme Monsanto, le monopole de la recherche sur les OGM et la maxime de Rabelais trouvera tout son sens !

                        Seul un débat démocratique, clair et transparent entre tous les groupes concernés pourra nous éclairer sur l’opportunité d’une telle révolution scientifique. On en est loin car chacun campe sur ses positions de façon souvent dogmatique et passionnée.

                        Il faut donc se donner le temps et les moyens d’apporter des réponses scientifiques définitives sur les dangers et les bénéfices de ces manipulations. Mais comment le faire sans cultures expérimentales ?


                        • Polemikvictor Polemikvictor 17 août 2007 19:09

                          Merci pour votre article.

                          Les commentaires des anti OGM sont toujours les memes : on ne peut etre objectif que si on est de notre avis.

                          La sanctifications des produits naturels est ridicule : l’amiante ou le petrole sont on ne peut plus naturels

                          Quand on ecoute les écolos on a l’impression de vivre dans un monde ou tous le monde est malade, intoxiqués par la chimie ou je ne sais quoi d’autre ...

                          Jamais dans l’histoire de nos pays occidentaux nous avons vécus une période de paix aussi longue (je suis le premier de ma famille depuis la nuit des temps à ne pas avoir été menaçé par une action militaire). Jamais nous n’avons vécu aussi longtemps et en aussi bonne santé. Jamais nous n’avons travaillé aussi peu au cours de notre vie.

                          Le progres c’est d’abord cela , c’est à preserver en priorité.


                          • aurelien 17 août 2007 20:50

                            Et le pourquoi d’un moratoire...

                            « Ce qui est sûr actuellement est qu’il n’y a pas encore d’études publiées dans la littérature scientifique démontrant clairement que les risques sont catégoriquement négligeables. »

                            Conclusion de l’étude : « Il ne faut toutefois pas oublier que ces organismes génétiquement modifiés ont été exploités depuis seulement 25 ans, le recul n’est donc pas suffisant pour analyser leurs effets dans l’alimentation d’où le principe de précaution mis en place par certains pays. »

                            Parce que l’on n’arrête jamais d’apprendre :

                            Les OGM dans l’alimentation, Université de Brest

                            David BOULLE Massamba BABOU Gaulthier PESNEAU Pierre MARCHAND Christopher RAULT Thomas LAGRUE Sébastien DOGNIN

                            http://www.univ-brest.fr/esmisab/sitesc/Prod-A (...)


                            • Stephanesh 18 août 2007 03:22

                              Le référencement ne donnait rien, j’ai un peu cherché

                              Est-ce bien ceci ????

                              http://www.univ-brest.fr/esmisab/sitesc/Prod-Anim/ogm.pdf

                              www.univ-brest.fr/esmisab/sitesc/Prod-Anim/ogm.pdf


                            • Stephanesh 18 août 2007 03:25

                              Soit dit en passant

                              Les conclusions du rapport vont plutôt dans le sens de l’interdiction des ogm (même si ils ne le disent pas franchement dans leurs conclusions)


                            • Stephanesh 18 août 2007 04:17

                              Je ne vais pas cacher mes opinions

                              Je suis pour l’interdiction totale des ogm destinés à l’alimentation et/ou cultivés à grande échelle.

                              Je suis pour leur étude.

                              J’admets que dans ma réponse il y a effectivement disons une partie émotionnelle.

                              Pour rappel

                              - Les producteurs de tabac ont nié pendant des années les propriétés carciogéniques du tabac, il a fallu des procédures extrêmement longues pour que cette propriété soit reconnue.

                              - Les principaux producteurs de gaz à effet de serre nient que l’augmentation desdits gaz aurait un effet sur le climat. Les climatologues ne sont pas de leur avis...

                              - D’après de nombreuses études scientifiques menées par les sociétés productrices d’amiante, l’amiante n’était bien sur pas cancérigène.

                              - Mais bien sur il faut faire confiance aux industries bio génétiques sur l’inocuité complète de la totalité des ogm.

                              Et bien, non, on a pas confiance...

                              Revenons un peu sur les conceptions de la nature.

                              Prenons de la rose, la principale molécule de celle-ci est très intéressante, les parfumeurs s’en servent abondamment dans leurs parfums (odeur, effet aphrodisiaque, etc.) Ils s’es servent à regret en quantités excessivement restreintes, son prix d’abord, en deuxième lieu la rose est nauséeuse et provoque des migraines...

                              Et pourtant si on utilise l’huile essentielle de rose (dilution huile, alchool) celle-ci est moins nauséeuse et provoque moins de migraines tout en contenant une quantité supérieure de la molécule principale, du moins par rapport aux parfums utilisant de la rose.

                              Pourquoi, parce que l’huille essentielle contient plus de 300 molécules, dont certaines atténuent les effets migraineux et nauséeux.

                              À nouveau tout tient à un choix de société, soit nous utilisons une molécule chimiquement pure qui peut avoir des propriétés intéressantes mais aussi des effets nocifs, soit nous utilisons de l’huile essentielle dont l’odeur se modifiera légèrement à chaque flacon, la composition moléculaire ne sera jamais identique d’une année à l’autre, elle se modifie de plus dans une même journée suivant que les pétales sont récoltées avant le lever du soleil ou après le lever du soleil)

                              C’est en quelque sorte la biodiversité du vivant.

                              Pourtant une énigme demeure. La composition de l’huile essentielle de rose nous est connue. Un chercheur à pris chaque molécule à l’identique de l’huile essentielle, et il l’a ainsi reconstituée chimiquement. Eh bien à sa grande surprise elle était plus nauséeuse que l’huile essentielle naturelle.

                              Le vivant est plus que l’addition de ses composés.


                            • Forest Ent Forest Ent 17 août 2007 23:33

                              Je trouve le rejet a priori des OGM sain et naturel, mais c’est aussi un symptôme d’une perte de confiance généralisée des citoyens vis à vis des pouvoirs publics et des acteurs économiques.

                              Nous savons que tous mentent comme des arracheurs de dents. Ils l’ont amplement démontré avec l’amiante, les transfusions sanguines, le plomb, les nitrates, les pesticides, etc ...

                              Tant qu’il n’y a pas un acteur public crédible majeur sur le domaine de la santé, et en particulier la toxicité et l’épidémiologie, plus personne n’aura confiance.

                              Interdisons les OGM en France de manière stricte et absolue. Où est le problème ?

                              Nous pourrons constater au bout d’un moment les résultats de l’expérience chez les volontaires. Il sera toujours temps de changer d’avis dans 30 ans.

                              On produira moins que si on avait pu produire plus ? Et alors ? De toutes façons, les agriculteurs vivent à 77% de sbventions, la PAC s’achève, et l’agriculture intensive a fait faillite.

                              Bon, et si d’ici là on faisait des études de toxicité et d’épidémiologie sérieuses sur les pesticides de Monsanto, cette compagnie humanitaire ? Allez, on commence par le roundup ?


                              • alberto alberto 18 août 2007 13:56

                                Merci Forest Ent pour ce commentaire plein de bon sens (comme dab !)


                              • alberto alberto 18 août 2007 13:56

                                Cher « docteur »,

                                1- Vous vous êtes placé d’emblée du côté de la puissance économique, celle qui jusqu’alors a toujours (économiquement) gagnée ! Du côté de ceux qui après avoir empoché les bénéfices de leur production, laissent la société civile gérer la réparation des dégâts collatéraux. Les exemples ne manquent pas, et vous savez peut-être mieux que quiconque combien coûtent à la communauté nationale les soins prodigués aux nombreuses victimes de l’amiante, dont, que je sache, aucune des sociétés productrices n’a participé aux dépenses ! Il en va de même pour les OGM que pour l’amiante : en cas de catastrophe écologique, les industriels auront disparu, bénéfices empochés, et la même communauté se débrouillera pour réparer les conneries.

                                2- En sus des raisons décrites ci-dessus, le pékin moyen à toutes les raisons d’être méfiant devant la « méthode » adoptée : sans bruit, sans concertation, en douce, dans l’opacité la plus totale des prises de décision, « on » décide d’en « essayer » un peu ici, un peu là, encore un peu ailleurs, mais chut : motus et bouche cousue. Ne croyez vous pas que devant l’ampleur d’une telle modification des pratiques agricoles cela ne mériterait pas un petit débat, une petite confrontation entre intéressés de tous bords et toutes tendances avant d’essayer de les enfiler (les OGM) des fois que le phénomène ne s’avère irréversible...

                                3- Ainsi que l’a fait remarquer un commentateur, je crois que beaucoup seraient intéressés de connaître les conditions contractuelles liant fabricants et agriculteurs d’OGM. Mais là encore : secret !

                                4- A ce jour il reste a faire la liste des problèmes rencontrés par les utilisateurs d’OGM, ou leurs voisins, qui curieusement n’est guère relayée par les grands médias...

                                5- Ainsi que le faisait remarquer Aurélien (que je remercie pour la pertinence de ses commentaires), je n’ai rien contre votre personne et je déclare tranquillement que les OGM peuvent être d’un apport bénéfique pour l’humanité que ce soit dans le domaine de la médecine ou de l’agriculture ou autres : mais pas comme ça, pas sans consensus, car chacun convient que les enjeux sont trop important pour ne pas laisser quelques industriels plus soucieux de la progression de leur indice boursier que de santé publique, jouer ainsi les apprentis sorciers.

                                Bien à vous.


                              • alberto alberto 18 août 2007 13:59

                                Merci au commité éditorial d’AVox, d’avoir choisi de laisser paraître cet article à la une et non en deuxième page de NaturaVox

                                Bien à vous.


                              • alberto alberto 18 août 2007 14:01

                                Comité, sorry...


                              • Voltaire Voltaire 20 août 2007 12:16

                                Très bon article qui résume bien la problématique actuelle.

                                Comme vous l’indiquez, les critiques sur les OGM ne se placent que rarement au niveau scientifique, voire même économique, souvent faute d’arguments concrets, mais bien plus au niveau idéologique ou sociétal.

                                Il est surprenant mais intéressant de constater comment un thème objectivement bénin a pu focaliser tant d’attention et de rejet, tandis que tant d’autres sujets ou menaces demeurent totalement transparents auprès du public.

                                Je pense que cela tient justement au caractère même des OGM, qui ont tous les ingrédients nécessaires pour faire de bons bouc-émissaires :

                                - Ils ne nous sont pas indispensables. C’est un caractère essentiel : téléphones portables, voitures ou autre object technologique, malgré leurs effets potentiels, sont bien trop entrés dans nos vies pour tenir ce rôle d’épouvantail.

                                - Ils touchent au vivant. Le spectre de Frankestein est toujours bien vivace, et la plupart des gens étant peu au courant de ce que l’agriculture actuelle non-OGM comporte en tant que manipulations génétiques, ces OGM touchent une corde sensible de l’inconscient collectif.

                                - Ils sont produits majoritairement par des sociétés anglo-saxones. On retrouve ici une réaction classique dans certains pays européens (même si bientôt ils seront majoritairement produits par des sociéts chinoises et indiennes, mais qui ne feront jamais l’objet de telles critiques).

                                - Pour ces raisons, les OGM sont aussi un sujet idéal pour les journalistes en mal de sensationnel.

                                Dans le court terme, je ne pense pas que la situation évolue, quelques soient les données scientifiques objectives. Dans le moyen terme, le public trouvera un autre bouc-émissaire (Greenpeace fait le forcing sur les nanotechnologies, même si le sujet est plus délicat car il implique lui de nombreux objets de consommation courante dont personne n’a envie de se passer).


                                • mikendm 22 août 2007 11:31

                                  Ce qui est frappant c’est surtout ce dont vous ne parlez pas à savoir la possibilité par les firmes de breveter le vivant et les conséquences de cet événement. J’avais déjà cité dans un précédent commentaire le cas de cet agriculteur canadien condamné à verser des royalties et à détruire ses stocks de graines car des gènes « round up » avaient été retrouvé dans un de ses champs. monsanto l’a accusé de biopiraterie (c’est l’hopital qui se fout de la charité demandez aux indiens ce qu’ils en pensent).

                                  Du fait de la dissémination par le vent, il est donc impossible de cantonner des cultures ogm et leur copyright dans un seul champs. Il y a donc un problème, autoriser la culture d’ogm ne va-t-il pas permettre aux multinationales de nous imposer le choix de leur catalogue de graine ??

                                  La première des chose à faire est donc d’interdire le brevetage de semence, la nature n’appartient à personne, même si on cherche à la modifier, surtout si on importe des semences étrangères pour prétendre les avoir inventé.

                                  La seconde est une étude rigoureuse de la stabilité et de la nocivité des manipulations effectuées, le rapport faisant état de cancer chez des rats nourris au maïs ogm et la volonté de monsanto de cacher ce rapport montre que l’ouverture du marché aux plantes ogm est encore à reporter.

                                  Les seules personnes dont le travail est depuis des siècles de chercher des améliorations par croisements sont les agriculteurs, les dérives du gène « round up » qui oblige l’augmentation du volume de pesticide et donc les rentrées d’argent nous indiquent clairement que le but des multinationales n’est pas de corriger le tir en cas de défaut mais d’en tirer le maximum de profits...


                                  • Gnetum Gnetum 22 août 2007 19:38

                                    Je suis en partie d’accord avec le commentaire qui précède (de mikendm), en particulier sur les dérives liés aux brevets.

                                    Néanmoins, sur la question de « breveter le vivant », les OGM n’ont pas l’exclusivité (et de loin) ... étant donné le nombre important de semences non OGM qui le sont depuis un certains temps.

                                    En France (et en Europe d’une façon générale), la question qui se pose est à mon avis bien plus cynique. Etant donné l’opposition qui a été orchestrée par des lobbys verts et le retard considérable que l’on a en recherche et développement, tous les gouvernements en place (y compris les plus libéraux) ont plutôt intérêt à bloquer les OGM (qui sont par défaut conçus par des firmes US). Simple logique de protectionnisme économique qui cache son nom.

                                    Sur la question des risques réels, je me repète encore, mais actuellement rien n’a été démontré sur des bases solides (et pourtant il y a eu un paquet d’études de faites) ... sur l’histoire des rats l’étude commandité par le Criigen (donc anti-OGM à la base ; et publiée dans une obscure revue) a pris du plomb dans l’aile (voir le rapport détaillé qui suit) ; ce qui n’est guère surprenant pour qui a lu l’article de Seralini et al.

                                    http://www.efsa.europa.eu/en/science/scientific_reports/statistical_analyse s_MON863.html

                                    Maintenant sur la question d’un moratoire de 5, 10, 15, 20, 25 ans (ou plus) ; que l’on ne vienne pas se plaindre plus tard d’avoir loupé le train des biotechnologies ... (comme le souligne Voltaire, c’est encore mal barré pour les nanotechnologies ...).

                                     smiley


                                  • aurelien 5 septembre 2007 22:14

                                    Bonjour Jean-Paul,

                                    Je vous invite à répondre de manière argumentée à cet article plus bas

                                    Bien cordialement

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