Nous serons tous des voyous...

quand la force devient la seule réponse à l’application d’une loi ou d’une simple règle, c’est qu’il y a échec
échec a obtenir le respect
échec de n’avoir pas prévu les dérives
échec d’un politique dont la premiere mesure fut de supprimer la police de proximité

Rony, vous ne suggérez pas de supprimer la Force publique. Vous êtes comme tout le monde, vous la voulez. Mais vous assumez mal les conséquences de ce choix (car c’est tout de même un choix).
Quand on veut une Force publique, on doit vouloir la maltraitance et les coups de matraque qu’elle produit.

Tant que vous protesterez que la Force publique soit violente pendant que vous exigerez qu’un squatteur évacue immédiatement votre demeure, vous serez en porte-à faux.

@easy : Déjà, l’armée et la police, ce sont des choses complètement différentes. Il y a d’ailleurs des lois qui protègent les citoyens contre l’intervention de l’armée.

Le rôle de la police n’est pas de faire marcher les citoyens à la schlag, mais de faire respecter la loi, ce qui implique en temps normal de maintenir l’ordre. La police est avant tout au service de la population, qu’elle doit protéger.

Le problème, c’est qu’on a largement dévié de ce rôle, et qu’aujourd’hui, le rôle de la police est plus de tenir la population en respect par la force, pour éviter une révolte pourtant tout à fait légitime.

Rony,
Ce point est très important. Il nous concerne tous.
N’ayez aucun doute que j’abore autant que vous l’usage de la force contre des gens qui semblent ne pas y recourir.

Mais d’abord, est-ce qu’une personne refusant de quitter des lieux où elle n’a ni droit ni titre artificiel use de la force ? Apparemment non. Et si c’est votre logement qu’elle refuse de quitter ?
Bon.

Maintenant sur la Force publique, sur l’Ordre (toutes choses qui, lorsqu’elles sont étatiques doivent prendre une majuscule)

Vous, moi, nous tous, sommes au pied du mur lorsque cette Force que nous voulons ne force pas exactement qui nous voulons mais qui d’autres veulent forcer.
C’est tous ensemble que nous avons voulu l’Ordre mais au cas par cas, c’est mille fois que chacun de nous, pour des raisons personnelles, trouve que cet Ordre en fait trop pendant que d’autres trouvent, sur le même point chaud, qu’elle n’en fait pas assez.

Nous sommes tout autant face à nos contradictions lorsque nous voulons des prisons indignes sans confort ni sécurité et que nous nous y retrouvons suite à quelque turpitude.

C’est exactement par ce que je sais trop bien cette problématique que je mets le doigt là où il fait mal. Nous voulons l’Ordre pour autant qu’il colle à la fois avec notre liberté, notre sécurité et notre bonne conscience.



Ce problème rejoint évidemment celui de la compassion. Nous moulinons qu’il faut que les pauvres soient nourris, soignés lavés et logés mais à titre personnel, nous n’ouvrons jamais nos portes aux SDF. Du coup, nous jouons les Don Quichotte et affirmons que ce sont les autres qui sont égoïstes et méchants.


Brassens avait dit avoir bien pris qu’on l’ait cambriolé. Mais il n’a pas offert ses biens à des clodos. Léo Ferré n’a pas cessé de prétendre au partage mais il s’est insurgé quand il risquait de perdre ses droits d’auteur et trouvait de bons prétextes pour refuser de donner des concerts gratuits « Faut bien que je gagne ma vie quand même ! »

Dans le Monde, dans l’Histoire (là aussi il faut des majuscules) je n’ai encore repéré aucun individu ayant bossé et sué pour acquérir des biens et qui les aurait entièrement offerts à des inconnus.

Rony, ne jouez pas la victime. Ne faites pas de moi le Diable pour la seule raison que je ne vous applaudis pas. Vous venez sur un site public, vous exposez une pensée qui remet en cause l’action de la Force publique alors vous devez vous attendre à être mis en cause sans gémir.

(Et encore une fois Rony, c’est réellement pour signifier de quoi on parle qu’il faut utiliser des majuscules. Par exemple on dit les nations du Monde et la Nation française. On ne met pas de majuscule à un mot parce qu’on l’adore. Je ne crois pas en Dieu mais comme il s’agit du dieu tel que les croyant qui me lisent l’entendent, je suis obligé de le faire. de même que j’écris le Président Sarkozy est le président des Français)


Ici, je casse le Don quichottisme dont nous faisons tous preuve, vous, moi, les autres, en tous cas tous ceux qui se réclament d’une certaine révolte contre les injustices. Mais je suis lucide, non sur votre cas dont je ne connais rien, mais sur le nôtre. Je dis n’avoir jamais vu quiconque donner ce qu’il réclame qu’On donne, que les autres donnent.

Sans rien savoir de vous, je crois que vous êtes normal et que si vous avez bossé dur pour acquérir quelques réserves, vous ne les avez pas données à des inconnus vivant dans cette misère dont vous nous dites qu’elle vous révolte.
 


Oh que si, Brassens, Ferrat, Ferré ont à voir avec ce sujet !. Vous pouvez toujours affirmer qu’ils ne sont pas vos maîtres à penser, la vôtre, la leur, toutes les déclamations gauchisantes ou humanitaires sont des moulinades. (Il y a Gérard Philippe qu’il faudrait plutôt citer tant il a été partageur)

Disons qu’au mieux, certains ont donné ce qu’ils n’avaient pas ou disons du temps, de l’écoute, du respect verbal, des mots gentils, un bout de pain, une pièce, chose que nous faisons très ordinairement ici.
Jamais leur lit douillet.

Ces Roms occupaient un bien matériel appartenant à quelqu’un qui en souffre forcément mais dont vous ne nous dites pas un mot.
Vous moulinez une ombre, pas la réalité.

Je crois qu’un syndicaliste qui mouline dans la rue au sujet de gens qui occupent des lieux de force (car ils se sont imposés par la force du nombre et par chantage victimaire) s’égare. Son véritable chantier se trouve dans l’entreprise. 

Vous voulez changer les choses en profondeur ?
Alors présentez-nous un projet de société plus emballant que le système actuel. Vu le nombre de Don Quichotte qui arpentent les forums, votre programme sera applaudi et vous n’aurez plus à assister à des délogements de force. Il n’y a aucune raison pour que votre projet, s’il semble plus respectueux du genre humain et des bestioles, ne fasse pas l’unanimité. Vraiment aucune.


Vous dites aussi que je fais comme les politiques qui disent « Les Français veulent ceci ... » alors qu’il est évident que 30 % au moins veulent cela. 

Moi, je ne fais pas de politique, je ferais plutôt de la psychologie. Et quand je dis que nous tous, dans tous les pays mais surtout surtout en France, nous moulinons d’humanisme sans jamais rien donner de plus à des misérables que nos miettes, je défie quiconque de me citer quelques exceptions. 
Rien que la moitié de ce qu’on possède on ne le donne pas. Des Saint Martin il n’y en a pas 3 sur les 60 millions de Don Quichotte qui moulinent.


Tiens bin parlons tout de même un peu de politique G/D.
Pour que la G dure passe (la communiste) de manière démocratique, il faut une condition essentielle. Il faut qu’il y ait plus de 50 % de personnes ne possédant rien d’enviable. Comme ce n’est pas le cas, la G dure ne passera jamais. Alors votre moulinade consistant à vous opposer aux délogements de squatteurs est aussi inefficace qu’hypocrite.
Mais elle n’est pas complètement inutile. Elle sert votre conscience et la mienne aussi. Merci Rony.

Rony,
A la différence de la politique et du syndicalisme, en psychologie on ne fait pas de reproches à un autre clan. En psychologie on ne divise pas les gens en bons et mauvais. On cherche à dire ce que nous sommes, tous, en l’occurrence des égoïstes qui luttent pour essayer de ne pas se voir ainsi (y compris dans le sexage).

D’où un abus de langage très commun qui consiste à dire « Je lui ai donné tout mon amour » alors qu’au fond, on ne donne pas de l’amour car c’est un sentiment et un sentiment se communique éventuellement mais ne se donne pas. Le sentiment d’amour étant fondamentalement égoïste puisqu’il est corellé à notre ego et part de lui, prétendre qu’on donne de l’amour ne sert qu’à dissimuler notre égoïsme naturel.

D’un bout à l’autre de mes interventions, je ne vous pas mis en boîte et je ne me suis pas placé au-dessus de quiconque et surtout pas de vous Quand je dis que nous jouons les Don Quichotte, je parle de nous. Nous tous Rony.

Cela dit, vous pouvez toujours continuer de croire que vous êtes au-dessus du lot, que vous ne moulinez pas mais ne soyez pas étonné qu’à jouer cette comédie sur un forum, vous n’ayez pas que des laudateurs.


Vous avez écrit « Nous serons tous des voyous » 
Alors que l’Etat a considéré qu’entre un proprio souffrant de squat et des squatteurs, les voyous étaient ces derniers.

L’Etat a-t-il tort, Rony ?

Pourquoi la CGT n’offre-t-elle pas son immeuble situé à deux pas de là, à ces Roms ?

A Rony,

«  »«  »Je ne vois pas en quoi je me croirais au dessus du lot, de quel lot d’ailleurs ?«  »«  »«  

Dites-vous après avoir écrit ça :

 »«  »«  »«  »Non seulement cette loi n’est en général pas appliquée, mais encore certain grand penseur génial mais irresponsable voudrait faire condamner les maires qui n‘expulsent pas, ne démantèlent pas ou ne sont pas sécuritaires. L’exact contraire de cette loi ! J’ai honte, pour lui. Il le faut bien, lui ne se complaît que dans le cynisme et la provocation !
Flics ou voyous ? Je ne parle pas des exécutants, mais de donneurs d’ordres bien à l’abri dans leur milieu véreux et glauques d’où filtrent petit à petit quelques conflits d’intérêts à l’occasion de sordides procès, leur milieu qui ne laissera aucun moyen à la population de travailler pour vivre mais l’obligera plutôt à vivre pour travailler jusqu’aux confins de la vie pour que continuent à s’édifier des fortunes impensables. Les donneurs de leçon, parmi eux celui que je viens d’évoquer ci-dessus, feraient mieux de tourner sept fois leur langue dans leur bouche, avant de déclarer, péremptoires, qu’il faut choisir entre être Français ou Voyou.«  »«  »« 


Bien sûr, Rony, que vous vous placez au-dessus de certains.

Certes c’est du sommet du pouvoir qu’ont fusé les premières insultes ; Mais en retour, on ne leur a oposé que des insultes »Voyou ! «  »Voyou toi-même !« 
Nous sommes en pleine panique morale et nous ne faisons plus que nous insulter les uns les autres en nous juchant sur notre petit tas de fumier et en faisant preuve de mauvaise foi.

Vous dites que j’accorde au proprio des sentiments de souffrance qu’il n’a pas forcément puisque l’immeuble était vide. Soutiendriez-vous que s’il était ici, il me donnerait tort ?

Vous savez comme moi qu’en raison d’indivisions, de saisie, de mise en vente, de mise sous tutelle et aussi de préparation de programmes immobiliers d’envergure, des immeubles se retrouvent vides au grand dam des proprios qui doivent quand même payer des impôts fonciers et très souvent des frais financiers. Faire mine de ne pas le savoir c’est de la mauvaise foi.



 »«  »«  »«  J’ai honte pour lui »«  »«  » avez-vous écrit.

Cette expression que vous n’avez pas inventée, illustre parfaitement le cas dont je parlais qui consiste à accorder à l’autre des sentiments qu’il contesterait. Cet autre dirait ne pas voir de motif à avoir honte mais de force on lui enfonce quand même dans la gorge la honte qu’on voudrait qu’il éprouve.

Et on fait cela d’une manière des plus hypocrites, forcément.

Car on prétend alors avoir à sa place un sentiment de honte qu’en réalité on n’a pas. Le véritable sentiment qu’on ressent quand on balance à quelqu’un « J’ai honte pour toi » c’est le mépris et le sentiment de supériorité. C’est, au fond, un sentiment de déculpabilisation au sens où l’on a enfin pointé plus coupable que soi.


Car, dites-moi, Rony, c’est comment quand on a vraiment honte à la place de quelqu’un ? On rase les murs ? On n’ose pas la ramener ? On ferme sa gueule ? On n’a pas idée d’insulter quiconque ? On demande pardon à tout bout de champ ? On se terre dans un trou de souris ? On cherche à se faire oublier ? On ne claironne pas sur les forums ?

Vous avez vraiment honte là ?

Oui bien sûr, mais pas de ça. D’autre chose dont vous ne parlez pas et qui ne nous regarde pas. A chacun ses casseroles.

Concernant les compétences Rony, il y en a une que nous devrions tous avoir, en plus de celle de savoir boire et manger, c’est celle de la psychologie. Dans cette matière, il suffit de s’observer et d’observer les autres.


Concernant donc la psychologie, il n’est pas question de dire qu’on est psychologue au sens d’une quelconque compétence. Mais il est normal de dire qu’on n’aime pas regarder les choses avec un regard politique et qu’on préfère le regard psychologique.


Concernant le dénigrement des compétences qui n’avait donc pas lieu d’être, vous venez de frôler le très rebattu « Psychologie de comptoir ».

Figurez-vous qu’il est possible de dénigrer avec la même facilité toutes les prétendues compétences du moment qu’on refuse de s’y confronter jusqu’au bout de la démonstration. Figurez-vous qu’il est tout à fait possible de dire de tous ceux qui se posent en syndicalistes ou en bénévoles, qu’ils font du syndicalisme de comptoir ou du bénévolat à deux balles à condition de jeter ça et de décamper aussitôt.

Ainsi, je vous propose de poursuivre en profondeur et sur un angle particulièrement psychologique.