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Accueil du site > Tribune Libre > Madame le Président ou Madame la Présidente ?

Madame le Président ou Madame la Présidente ?

L'accrochage qui a opposé lundi soir dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le député UMP Julien Aubert à la présidente de séance, la socialiste Sandrine Mazetier a de quoi laissé perplexe. Sur la base du règlement le bureau de l'Assemblée nationale qui impose de féminiser les fonctions exercées par des femmes dans l'hémicycle, la présidente de séance a verbalisé le parlementaire du Vaucluse qui sera privé, pendant un mois, de 1 378 euros, soit le quart de son indemnité.

Il est reproché à l'élu UMP de s'en être tenu aux règles de l'académie Française et non au règlement du Palais Bourbon envers duquel il aurait dû commencer ses propos par "madame la présidente" et non "madame le président".

L'escarmouche n'est pas que pagnolesque. Elle témoigne d'une dérive profonde de notre société. A juste titre, Julien Aubert se voit comme la victime d'une novlangue « idéologisée » par la gauche. « Il y a des gens qui considèrent que dire ‘madame le président' c'est faire insulte à la nature féminine, je ne le pense pas », se défend le parlementaire. « Ils veulent politiser le langage pour en faire une arme de réforme de la société. On veut me faire plier à l'idéologie », dénonce l'élu.

L'accusation n'est pas anodine au lendemain d'un week-end marqué par un soubresaut de la manif pour tous qui témoigne des convulsions qui traversent notre pays sur les questions de société.

La femme est-elle l'égal de l'homme ? Evidemment oui. Faut-il en déduire qu'il n'y a pas de différence entre les deux ? Evidemment non. Ce n'est pas être réactionnaire que de refuser les pressions de néo-féministes qui, sous couvert d'égalité, pèsent pour imposer l'idée d'un post-gendrisme et l'abolition du genre par la technologie.

Le chemin du féminisme cyborg est balisé d'étapes obligatoires : mariage pour tous, PMA, GPA. L'ouverture du mariage aux couples du même sexe a ouvert la boîte de Pandore de la filiation, c'est un fait. Les néo-féministes refusent les contraintes posées par la nature et comptent sur les technologies pour les contourner dans une démarche à la fois eugéniste, dogmatique et commerciale.

La PMA à grande échelle, marque le passage de l'aléatoire (naturel) au maîtrisé programmé. Le hasard n'a plus de place puisque dans un grand barnum commercial, les plus aisés auront désormais le choix du reproducteur et de l'embryon et donc du produit fini (sexe, couleurs des yeux...).

Faut-il voir là un progrès ou, une décadence de l'humanité ? Le secteur agricole, en avance de quelques décennies sur le sujet, nous permet d'avoir une vision de ce qui nous attend : sélection à outrance, privatisation des semences au profit de multinationales, production hors-sol, normalisation synonyme de fin de toute diversité, manipulations génétiques, clonages…

Pur délire que tout cela ? Tout est pourtant déjà écrit par le courant Transhumaniste dont Google est l'hébergeur et le financeur. C'est ce vrai débat qui doit être ouvert au-delà de la simple écume de savoir si on doit parler de madame le président ou de madame la présidente.


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16 réactions à cet article    


  • amiaplacidus amiaplacidus 9 octobre 2014 17:50

    En bon français, les choses sont claires : président est une fonction (une fonction est du genre neutre). Dans le cas présent, cette fonction est assumée par une personne de sexe féminin, on doit donc dire « Madame le président », parce qu’en français, le neutre est marqué par le masculin (contrairement à l’allemand qui connait le genre neutre).

    Maintenant, c’est bien plus facile de sembler se battre contre le machisme en écorchant la langue française plutôt que de se battre contre ce le véritable sexisme, par exemple l’inégalité des salaires à formation et compétences égales.

    On amuse les gens avec des problèmes relativement secondaires pour éviter de parler des vrais problèmes, un classique de la politique.


    • amiaplacidus amiaplacidus 9 octobre 2014 17:54

      Je complète, je ne partage absolument pas les délires réactionnaires du genre « manif pour tous », « un papa, une maman », etc, etc. Le retour au moyen-âge, très peu pour moi.

      Mais je suis, tout comme le regretté Cavanna, un défenseur de la langue française.


    • Fergus Fergus 10 octobre 2014 11:15

      Bonjour à tous.

      Voilà bien un genre de débat de peu d’intérêt relativement aux problèmes du moment : peu nous importe que l’on dise « le président » ou « la présidente », le respect de la fonction n’étant pas lié à ce détail. Non que je ne sois pas d’accord avec Amiaplacidus, mais c’est, à mon avis, une cause dépassée, la moitié des communes de Frances dirigées par des femmes donnant lieu à des « madame la maire » et l’autre à des « madame le maire ». Et cela vaut pour de très nombreuses fonctions et métiers.


    • pergolese 10 octobre 2014 11:42

      Je suis tout-à-fait d’accord avec vous sur l’analyse grammaticale.

      Je ne sais pas si cette femelle a un frère mais je ne doute pas que ce soit un « bon gars ».Elle, par contre, c’est une « bonne garce ».


    • pergolese 10 octobre 2014 13:58

      Je précise mon intervention afin d’éviter toute mauvaise interprétation quant à ce jeu de mots que d’aucuns pourraient trouver douteux.

      Si l’on veut absolument « féminiser » les mots, il faut alors aller au bout de la logique et tous les accepter

      Je n’ai rien contre les « écrivaines », « auteures, professeures » mais alors il faut alors s’abstenir de s’offusquer lorsque l’on utilise les mot s de « femelle » et « garce » qui sont respectivement les féminins de « mâle » et de « gars »...


    • Fergus Fergus 10 octobre 2014 14:05

      Personnellement, je suis pour les commissaires-priseuses et les sapeuses-pompières ! Mais aussi pour les sages-hommes et les dentelliers.


    • amiaplacidus amiaplacidus 10 octobre 2014 19:13

      Mon cher Fergus, si l’on suit la formation des mots féminins à partir de mots masculins en français, on devrait dire saprices-pompières.

      En ce qui concerne sages-femmes, il ne s’agit pas, comme on le croit, à tort, trrop souvent, d’une femme qui est sage, mais d’une personne qui a des connaissances sur les femmes. Dès lors, il s’agit d’un métier qui peut être pratiqué soit par un homme soit par une femme sans que la dénomination du métier change.
      Un monsieur sage-femme est un monsieur qui a des connaissance sur les femmes, plus spécialement en matière d’accouchement. On pourrait aussi parler de maïeute.


    • Fergus Fergus 10 octobre 2014 20:01

      @ Amiaplacidus.

      Pas trop d’accord avec vous, sauf évidemment sur la maïeutique et celui qui l’exerce, en l’occurrence le maïeuticien.

      Pour ce qui est de la sage-femme, si l’étymologie se rapporte effectivement à sage au sens de la connaissance (comme au 18e siècle), c’est bien de la femme en tant que praticienne qu’il s’agit, le métier n’ayant été exercé autrefois par des hommes.

      Enfin, si l’on peut effectivement féminiser sapeur en saprice (comme acteur en actrice), sapeuse est nettement plus conforme à la règle dominante que l’on retrouve dans vendeuse, menteuse, éclaireuse, conteuse, etc.

      Bonne soirée. 


    • Ruut Ruut 10 octobre 2014 08:10

      Le comportement de cette dame est en fait du pure sexisme anti homme.


      • Passante Passante 10 octobre 2014 08:43

        « Pur délire que tout cela ? »

        ah mais pas du tout : madame a remercié monsieur,
        pour un moment...
        ça valait ris.

        • Micka FRENCH Micka FRENCH 10 octobre 2014 11:44

          De l’Ecossaise ex prof...


          La langue de Molière a ceci de magnifique, elle est encadrée par des règles simples et logiques comme des mathématiques.

          La pharmacienne est l’épouse du pharmacien et la présidente celle du président.
          La première partie et le sexe, la seconde la fonction/

          Les politicard(e)s qu’on ne peut plus voir en peinture, voudraient donc s’infilter, en plus des émissions de divertissement de la télé, (présence obligatoire d’un politicard) au plus profond du « BLED » ???

          Micka FRENCh

          • Yohan Yohan 10 octobre 2014 13:20

            Bientôt on va nous faire chier sur les noms de famille. Tant qu’à faire à la sauce socialo, pourquoi ne pas, tant qu’on y est, exiger que Madame Berthe Le Michu refasse son passeport en Madame Berthe la Michu. hein ? Il faut croire que la seule chose que nos députés peuvent encore faire dans ce foutu pays, c’est de rebaptiser les noms de rue, d’école et bousculer les usages séculaires


            • karibo karibo 10 octobre 2014 13:36

              Désolé de dire que cette embrayage est mâle bai-sée et que l’ abus de pouvoir est une faiblesse qui n’ est pas une exclusivité masculine, + kon tu moeurs ...


              • Mowgli 10 octobre 2014 14:51

                Permettez, permettez... elle a raison cette bonne dame. Il faut dire « madame la sentinelle » surtout quand c’est le sapeur Camember qui est de garde. C’est l’évidence même. De même pour les vigies et les estafettes. Un peu de logique, que diable !


                • Yurf_coco Yurf_coco 10 octobre 2014 15:12

                  « Il est reproché à l’élu UMP de s’en être tenu aux règles de l’académie Française et non au règlement du Palais Bourbon »


                  -> Déjà dans l’énoncer du problème, on voit que ça ne va pas être objectif. Car l’énoncer est fallacieux : les règles de grammaire de l’académie française et les règles du Palais Bourbon n’ont rien à voir ! 

                  (Préparez votre réponse genre : 
                  « Oui mais ils respectent la langue de molière, notre culture... bla bla blaaargh warf »)

                  Et bien à partir de ce principe, quand un gamin (d’origine étrangère de préférence, ça fera écho à la population je pense) insultera le proviseur de « Gros Connard ».

                  Si celui-ci respecte parfaitement les règles de l’Académie, alors il ne méritera pas de punition bien que cela aille à l’encontre du règlement de l’école de ne pas insulter le professeur !

                  Puisque les règles de grammaire prennent le dessus sur les règlements intérieurs des établissements publiques français !!!

                  Voilà pour la démonstration qui plie l’article sur sa première phrase.


                  Sur la suite... C’est juste surréaliste... De fil en aiguille, on en arrive à la conclusion que si on dit « Madame La Présidente » (comme le règlement le stipule), on est pour l’organisation de la GPA industrielle avec des Spermatozoïde-bionic fomenté par les neo-féministes !!!

                  Tiens donc... 


                  Moi j’adorrrrrrrrrrrrre, parce que sans internet, on aurait jamais pu lire un truc comme ça !!!
                  J’veux dire... dans quel genre de raisonnement, ce genre d’idée peut naître ?? 
                  C’est juste génial !! c’est presque de l’art moderne intellectuel !



                  • Micka FRENCH Micka FRENCH 10 octobre 2014 15:28

                    De l’Ecossaise ex prof...


                    Tu vas voir que ces c*ns vont chager la règle de grammaire qui donne priorité au mascumin pluriel en cas d’accumulation d’adjectifs féminins et masculins !!!

                    Micka FRENCh

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Henry Moreigne

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