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« Les Trente Piteuses » - tribune libre

Nous avons tous appris au lycée que la période suivant la seconde Guerre Mondiale et s’achevant en 1974/1975 avait été qualifiée sur le plan économique de « Trente Glorieuses ». Elle était caractérisée, pour simplifier, par le plein emploi, un accroissement continu de la richesse des ménages, et une relative stabilité dans l’univers du travail. En 1974 le premier choc pétrolier venait mettre fin à cette époque bénie et annonçait des jours beaucoup plus sombres. Aujourd’hui plus de trente ans ont passé et malheureusement le seul qualificatif que l’on pourrait accoler à la période écoulée depuis lors est celui de « Trente Piteuses ». Cette fois ci, c’est l’exact opposé que nous avons eu au menu entre 1974 et 2004 : apparition, croissance et maintien d’un chômage de masse, augmentation beaucoup plus aléatoire du pouvoir d’achat, rapport au travail sans cesse plus stressant et anxiogène. Oh bien sûr quelques brèves rémissions nous ont laissé penser que le pire était derrière nous et que l’on apercevait le « bout du tunnel » pour reprendre une formule célèbre, mais ce que l’on voyait n’était qu’une lumière qui permettait d’avancer plus tranquillement pendant un certain temps dans le tunnel, mais très rapidement celui-ci nous enveloppait à nouveau de son noir inquiétant. Alors que pouvons-nous faire ? Nous pouvons bien sûr continuer à avancer dans l’immense et noir couloir avec pour seul bagage un vague espoir, mais la vérité est que personne n’en connaît réellement la longueur et qu’on dira peut être finalement les « Quarante » ou les « Cinquante Piteuses ». L’autre option est de chercher une issue de secours, une porte dérobée, une faille dans les murs, en somme de penser différemment le tunnel. Mais là il s’agit d’un autre et vaste débat qui nous prendra sans doute quelques années...


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4 réactions à cet article    


  • www.jean-brice.fr (---.---.108.227) 18 février 2006 20:53

    Ces trente piteuses, comme vous les nommez si bien, ont une CAUSE que nos dirigeants ne veulent pas voir, inféodés au monde anglo-saxons ou plutôt achetés : en détachant le dollar de l’or le 15/8/71, ce dernier a provoqué une inflation gigantesque, responsable des chocs pétroliers qui, dans un premier temps ont CASSE la croissance, dans un deuxième temps ont créé un chomage de masse, et certainement nous conduisent à un remake de 1929. Inutile de se voiler la face, les temps vont être durs...


    • ERWAN (---.---.31.126) 18 février 2006 23:28

      Je cherche à comprendre ce qui a fait basculer l’économie des « Trente Glorieuses » au « Trente Piteuses » et je constate que nombreux sont ceux qui voient dans les chocs pétroliers de 1974 et 1979 la cause de ce basculement. Toutefois, l’on sait que ce n’est pas parce que la majorité se trompe que l’erreur devient vérité. Aussi est-il nécessaire d’établir en quoi l’augmentation des cours du pétrole serait cause d’un tel basculement. A mon avis, il s’agit là bien plus de faits concommitant que de faits ayant des liens de cause à effet. Je pourrais dire ceci pour le montrer : une loi économique encore inconnue des économistes s’impose à tous ; cette loi veut que les dépenses des uns fassent les recettes des autres. N’est-ce pas une loi ? Aussi comment l’économie pourrait-elle décliner à la suite de l’augmentation des recttes des autres ?

      Donc il faut aller chercher la cause du basculement ailleurs. Mais où ? Je propose de regarder du côté des réformes de la politique monétaire mises en oeuvre à cette époque. Il s’agissait pour les dirigeants de diminuer l’inflation et de moderniser donc de diminuer le rôle de l’Etat. Ne reconnaissez-vous pas là le vocabulaire de l’époque et de son fringant ministre des Finances ? Eh bien allez donc cherchez les décrets qu’il a signés en octobre 1973 puis en début d’année 1974. Ils sont passés inaperçus. Car quoi, qui se soucie de la politique monétaire ? Qui y connaît quelque chose ? Et d’ailleurs, ces décrets ont ils eu l’effet escompté sur l’inflation ? Que nenni. Mais par contre ils ont bien amené la modernisation de l’économie marquée par le désengagement progressif de l’Etat, désengagement qui a connu une forte accélération après le Traité de Maastricht qui, relevant du même esprit, est venu couper les derniers moyens de la politique monétaire des Etats (souveraineté monétaire)

      De quoi s’agit-il ? Aujourd’hui, presque tout le monde est d’accord que le Pays et l’Etat doivent être géré comme une entreprise : d’un côté les dépenses et de l’autre les recettes. C’est clair, c’est simple. Et pourtant c’est faux car les Etats ne sont pas des entreprises. En tous cas, nous trouvons là sans doute la meilleure explication au basculement dans les Piteuses.

      Certes, les Glorieuses ont pâti de l’inflation (douce à l’investisseur et dure au pauvre) mais en voulant y remédier « on » a jeté le bébé avec l’eau du bain monétariste façon Milton Friedman.(Je peux faire l’éloge des théories de M. Friedman quand il s’agit de lutter contre une inflation très forte mais n’a-t-on à faire à une position idéologique quand est utilisée une théorie quelque soit le contexte ? L’épistémologie nous dit qu’il n’y a pas de théorie vrai ou de théorie fausse, il n’y a que des théories ad-hoc ou non à leur objet.)

      Avant, du temps des Trente Glorieuses, l’Etat avait trois moyens de se procurer les moyens monétaires nécessaires : l’impôt et l’emprunt (comme aujourd’hui) mais aussi le chemin du Trésor. Et c’est cela que Giscard a rendu progressivement infaisable et que Maastricht et venu interdire.

      L’on dit que le temps c’est de l’argent. Et il m’arrive de me demander s’il n’y a pas un lien entre le manque de monnaie permanente et le manque de temps - voyez dans le domaine professionnel aujourd’hui.

      Il faut dire que la monnaie permanente a diminué dans M1 alors que la monnaie temporaire (issue du crédit) s’est accrue considérablement pendant ce temps. La monnaie moderne issue de la révolution bancaire est dite temporaire car issue du néant par l’écriture du crédit qui la crée, elle y retourne lors qu’elle est remboursée.

      Voilà des pistes de recherche pour comprendre càd établir des liens de causalité du basculement des Glorieuses en Piteuses. Et, partant, pouvoir commencer à réfléchir sur les moyens d’y remédier.


      • wwww.jean-brice.fr (---.---.157.251) 19 février 2006 16:18

        Si vous voulez avoir une réponse complète lisez RUEFF et reportez vous à la conférence de presse du Général DE GAULLE du 4 Février 1965 ...


        • wwww.jean-brice.fr (---.---.29.91) 20 février 2006 08:23

          Ce ne sont pas les chocs pétroliers qui sont la CAUSE, mais le fait de détacher le dollar de l’or qui a créé une inflation gigantesque, inflation qui s’est reportée sur les matières premières dont le petrole...

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