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Accueil du site > Tribune Libre > Les sciences sociales sont-elles encore crédibles ?

Les sciences sociales sont-elles encore crédibles ?

On se souvient du scandale qui avait éclaté en 1978 à la découverte des thèses scandaleuses de Robert Faurisson, niant l'existence des chambres à gaz, thèses qui alimentent depuis extrêmes et complotistes de tous poils. Les affaires s'étaient succédé et il était apparu à cette occasion que le monde universitaire lyonnais, déjà lui, trahissant tout le passé de lutte et de résistance de la ville, trahissant également cette institution séculaire qu'est l'Université française, avait abrité, non pas un, mais tout un nid de négationnistes.
 
Malgré la loi votée depuis, des polémiques du même genre ont encore agité le milieu universitaire pendant plusieurs années et jusqu'à récemment, avec cette question à la clé : que se passe-t-il dans l'enseignement supérieur (car Lyon n'est pas hélas seule concernée, la réputation de Paris VIII ou Paris Est Créteil -les journées d'études « intersectionnelles »de mai dernier par exemple- n'est plus à faire, les travaux présentés à Sciences-Po Aix et ailleurs sont également très idéologiques), quelles complicités, quelles incompétences permettent que de telles thèses, sans fondement scientifique, obtiennent la caution universitaire ? Comment des chercheurs rémunérés par l'Etat peuvent-ils se compromettre et compromettre la réputation de leur établissement avec de tels travaux ?
 
Cette question est hélas toujours d'actualité...
 
Récemment divers lanceurs d'alertes ont annoncé la tenue d'un « colloque » le 14 octobre 2017 dans cette même université autour d'un thème pour le moins controversé, « l'islamophobie », (controversé au point que la Commission européenne concernée lui préfère à juste titre celui de « haine anti-musulmans »).
 
Tout a été dit sur ce colloque finalement annulé-reporté, du thème, dont le support scientifique est loin de faire l'unanimité, aux intervenants plus sulfureux, militants et politiques qu'universitaires, en passant par le non-respect du protocole exigé pour ce genre d'événement au sein d'une université si l'on veut que le terme « scientifique » garde un sens : sélection préalable des projets d'interventions par un comité scientifique, débat contradictoire, enseignants-chercheurs aux publications et travaux reconnus et issus d'une communauté scientifique plurielle, notamment.
 
On pourrait penser que l'histoire s'arrête là, une erreur incompréhensible reconnue.
Que nenni.
 
La Présidente d'université de Lyon 2, loin de battre sa coulpe, s'excuse, non pas du colloque mais... de l'annulation. Elle enfonce le clou, le prend de toute sa hauteur, revendique un relationnel de « bonne intelligence » avec les associations troubles concernées, prétend ne céder que par crainte de troubles, réaffirme son soutien à la chaire concernée et aux quelques universitaires compromis dans cette supercherie, parle de simple report de l'événement, ne voit aucun problème par conséquent à ce que l'université apporte sa caution sans contradiction à des thèses scientifiquement contestées, à des concepts non validés, caution dont certains feront bon usage n'en doutons pas, pensons à la façon dont la chaire oxfordo-qatarie de Tariq Ramadan lui a ouvert artificiellement les portes de la respectabilité....
 
On attend maintenant (et au vu des dernières « tribunes d'intellectuels » venant avec impudence au secours de tout et surtout de n'importe qui, jusqu'à soutenir l'indigéniste Houria Bouteljda pour ne citer qu'elle, cela ne saurait tarder), une « lettre ouverte » de quelques « universitaires » dans Libération ou Le Monde, lettre dont on imagine déjà les termes grandiloquents cachant mal sous de grands mots et une écriture inclusive, un manque d'intégrité intellectuelle et professionnelle et un soutien de facto à une idéologie mortifère.
 
Les mêmes qui n'étaient pas trop « Charlie », exigeant sans honte le droit de défendre l'indéfendable au nom de la « liberté d'expression », les Dieudonné d'amphi, hurlant sans dignité au complot, à la « fachosphère », à la « censure indigne », se gorgeant de « scientifique » et « démocratique » mots dont ils ont oublié apparemment jusqu'au sens.
 
On les voit d'ici, essayant de nous faire avaler, au nom de la « co-construction des savoirs », sémantique digne de feu le ministère Vallaud-Belkacem, que la parole du « militant-e associatif-ve » vaut celle du chercheur dans un cadre universitaire, ou qu'une conférence où la quasi-totalité des participants s'accordent sur une même idéologie relève bien du débat universitaire et non d'un raout politico-religieux au Bourget. Quelle crédibilité pour ces soi- disant chercheurs ?
 
Allez savoir s'ils n'auront pas le front même de brandir les « conditions d’indépendance et de sérénité indispensables à la réflexion » qui protègent l'enseignement universitaire (code de l'éducation) alors que ces mêmes conditions ne leur paraissent pas un souci pour faire entrer les signes religieux ostentatoires dans ces mêmes amphithéâtres.
 
Allez un petit effort, c’est comme si nous l’avions déjà sous les yeux, « Me La Ministre, nous, enseignants, chercheurs, etc., etc. » Bref, devant le spectacle désolant que nous offre maintenant un certain monde universitaire, monde que la soumission intellectuelle à un entrisme politico-religieux patent transforme peu à peu en véritable imposture, on peut légitimement se demander quelle crédibilité demeure de fait aux sciences sociales, que devient la légitimité des chaires en relevant.

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18 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 13 octobre 2017 12:21

    Les « sciences humaines » en général, et les « sciences sociales » parmi elles, n’ont de « sciences » qu le nom. Ce ne sont forcément rien d’autre que des « idéologies » si l’on veut bien accepter de débarrasser ce mot de la connotation ^péjorative dont on l’a affublé.

    Même si le recours aux chiffres a donné une illusion « d’objectivité » ou de « rationalité » aux naïfs qui confondent Science et mathématiques, l’objet de l’étude ne se réduit pas à des équations, et les théories sociales ou sociologiques sont du domaine du jugement. Il est impossible de dépouiller l’observation des phénomènes humains, et a fortiori sociaux de leur dimension « morale », ce qui ne signifie pas dimension « normative », mais dimension inscrite dans une mosaïque de comportements appelée « mœurs ». 

    • LADY75 LADY75 13 octobre 2017 13:17

      @Jeussey de Sourcesûre

      " Il est impossible de dépouiller l’observation des phénomènes humains, et a fortiori sociaux de leur dimension « morale »

      Un seul mot : bravo !


    • CoolDude 13 octobre 2017 13:41

      @Jeussey de Sourcesûre

      Nier les Sciences Sociales, c’est s’exposer à toutes les techniques de manipulation et de propagande.

      Contrairement à ce que vous pensez, c’est une science très pousser.

      Exemple :
      L’état « Agentique » montré par l’expérience de Milgram :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Milgram


    • Satournenkare Satournenkare 13 octobre 2017 13:54

      @CoolDude
      Nul ne nie les « sciences » sociale, juste que même si des expérimentations sont faites, telle celle de Milgram, ce ne sont pas des « sciences » au sens scientifique du mot. La médecine aussi fait plein d’expérimentation, cela n’en fait pas une science non plus même si c est un art plus que respectable. Les mathématiques, la physique, la chimie sont des sciences. Et reconnaître que les « sciences » sociales ne sont pas des sciences, ou le nier, n’expose pas plus, ni moins, aux techniques de manipulation ( comme par exemple celle que vous utilisez en créant une relation de cause à effets inexacte entre « sciences sociales » et s’exposer aux techniques de manipulation smiley )


    • CoolDude 13 octobre 2017 14:22

      @Jeussey de Sourcesûre

      Ahhh bon... Je me demande bien ce que c’est alors !

      Dire que ce n’est pas une science, c’est la dénigrer... Ce qui est une grossière erreur.

      Cause à effets inexacte entre « sciences sociales » et s’exposer aux techniques de manipulation.

      Car la Psychologie Sociale et Comportementale, c’est pas des Sciences Sociales !?

      Si on ne connaît pas ce que c’est un « pied dans la porte », on s’expose à une manipulation qui est systématiquement employée par tous les services de prospections téléphoniques aujourd’hui.

      Mais « libre à toi » de dire que ce n’est pas une science.

      Pour les autres, je dis, au contraire, qu’il est vital de s’y intéresser.

      Et c’est bien une Science, peut être probabiliste...
      Mais qui l’est tout autant la physique quantique moderne, voir la météo, etc...


    • Elena Mangusta 13 octobre 2017 15:38

      @CoolDude
      Comme indiqué dans l’article, l’adjectif « scientifique » implique rigueur et protocoles. Quand ce n’est plus respecté, il y a problème. Le dernier numéro de « Pour la Science » va d’ailleurs dans ce sens


    • CoolDude 13 octobre 2017 16:37

      @Elena Mangusta

      Effectivement car vu que :

      "Le fait de constituer des fichiers faisant apparaître, directement ou indirectement, l’appartenance religieuse ou l’origine "ethnique ou raciale" vraie ou supposée des personnes est en principe interdit par la loi.« 

      Ce qui n’est pas le cas dans d’autre pays...

      Cf. https://www.cnil.fr/en/node/15780

      Ceci interdit de facto de quantifier rigoureusement ce genre d’étude. Ce qui est une obligation vu comment ont été exploitées ces données par le passé.

      Mais, ce n’est pas pour autant que l’on ne doit pas essayer d’analyser l’émergence des phobies sociales d’appartenance religieuse ou d’origine »ethnique ou raciale" vraie ou supposée de groupes sociaux pour essayer par exemple de caractériser ce qu’est l’Islamophobie et comment lutter contre d’une certaine manière afin d’éviter certaines choses que l’on peut présupposer arriver dans l’avenir.

      Mais bon... De toutes les façons, je ne me fais aucune illusion sur ce sujet : Quelles soient crédibles ou pas, ceux qui ont accès à ces donnés et aux sciences sociales, exploiteront directement ou indirectement ces données, appartenance religieuse ou pas... même si c’est interdit par la loi. Et surtout même si pensez-vous que ce n’est pas une science.

      Croyez moi, ils ne vont pas se priver et... Ne s’en prive déjà pas.


    • CoolDude 13 octobre 2017 21:13

      @Elena Mangusta

      Sinon, aller dans un colloque sur les vaccins :
      La rigueur et les protocoles, etc...
      Les pairs contradicteurs, etc...

      Mais là, il y plus personnes !

      En gros, c’est un peu comme cela vous arrange.

      Bref, c’est juste un article pleins d’amalgames qui dénigre pour je ne sais quelle raisons les « Sciences Sociales » (vous êtes peut être de droite sans le savoir). Tout cela car il a failli avoir un colloque concernant un sujet que la Doxa considère comme non politiquement correct.

      La vrai question est de savoir quel est vraiment votre intérêt dans cette histoire !? Ou êtes vous juste une « idiote utile » comme on dit.

      Mais bon, grâce à vous et à vos collègues de la LICRA peut-être... Vous planquez sous le tapis des conflits latents potentiels qui risquent un jour par se manifester par des événements plus très « orthodoxe ou catholique » comme on dit.

      Au final plus personne de sérieux ne va s’intéresser au sujet part crainte de vos actions de « chienne de garde » et ça ne sera pas pour autant que le problème sera réglé.

      Enfin...

      Bref, à croire que l’objectif caché est finalement d’avoir le FN systématiquement au second tour... Ce qui va ne pas en déranger certains.


    • Satournenkare Satournenkare 15 octobre 2017 17:41

      @CoolDude
      Au jour d’aujourd’hui les travaux des dites « sciences » sociales que vous citées servent surtout aux manipulateurs en tout genre ( commerciaux, politiques, publicitaires, ...) Dans les personnes qui ont cru aux AMD de Sadam, il y en avait certainement qui connaissaient les expériences de Milgram et les « sciences » sociales smiley
      Donc bien sûr que la relation de cause à effet que vous faites est inexacte puisque : reconnaître que les « sciences » sociales ne sont pas des sciences, ou le nier, n’expose pas plus, ni moins, aux techniques de manipulation


    • gaijin gaijin 13 octobre 2017 12:29

      indigent ......
      le titre laissait espérer bien plus ........


      • Elena Mangusta 13 octobre 2017 15:44

        @gaijin Une suite est prévue, en préparation, avec des éléments factuels issus de différents établissements. Il s’agit ici avant tout d’une alerte destinée à faire contrepoint aux « tribunes » protestataires qui sont devenues une habitude quand on tente de remettre un peu d’ordre et de rigueur dans certaines sections universitaires à la dérive idéologique.


      • Laulau Laulau 13 octobre 2017 13:24

        On attend maintenant (et au vu des dernières « tribunes d’intellectuels » venant avec impudence au secours de tout et surtout de n’importe qui, jusqu’à soutenir l’indigéniste Houria Bouteljda pour ne citer qu’elle, cela ne saurait tarder), une « lettre ouverte » de quelques « universitaires » dans Libération ou Le Monde, lettre dont on imagine déjà les termes grandiloquents cachant mal sous de grands mots et une écriture inclusive, un manque d’intégrité intellectuelle et professionnelle et un soutien de facto à une idéologie mortifère.

        Où sont les faits là dedans ? Pour quelqu’un qui se rengorge à tous propos de crédibilité scientifique vous maniez le procès d’intention avec une vigueur d’inquisiteur.


        • Elena Mangusta 13 octobre 2017 15:52

          @Laulau La dernière partie de l’article constitue de fait une réponse anticipée à une tribune qu’on attendait inéluctablement (et qui de fait est parue depuis sur mediapart et dans les termes prévus), en s’appuyant sur les situations identiques précédentes, donc pas vraiment du procès d’intention. Ce texte n’est pas présenté de plus dans le cadre d’un colloque vous l’aurez noté et n’a donc pas de vocation scientifique, il s’agit d’un pamphlet, non exempt de pertinence cependant puisque la déclaration récente (et postérieure à et article) de la Présidente de Lyon2 qui revient sur les causes d’annulation, avance exactement les motifs qui sont décrits ici concernant la rigueur scientifique.


        • MagicBuster 13 octobre 2017 13:31


          « l’islamophobie » signifie la peur de l’islam.

          L’islam terrorise , et tout doit être mené pour que cela cesse.
          ==> Si cela pose un problème aux musulmans , qu’il se comportent différemment.


          • CoolDude 13 octobre 2017 13:35

            Ok...

            Donc, si je comprends bien vos propos :
            Quelqu’un qui parle de Race et de Racisme est un Raciste !
            Quelqu’un qui parle de l’Islam et d’Islamophobie et donc, un Islamophobe !
            De genre...
            Etc...

            Et Faurison qui remet en cause l’existence des chambres à gaz est un Antisémite qui nie la Shoah.

            Personnellement, je pense que quand un Sociologue étudie un phénomène de société, etc... Il est très loin d’émettre des jugements de valeur condamnable. Bien au contraire...

            Supprimer le mot Race, ne va pas supprimer le Racisme.
            Supprimer un colloque sur l’Islamophobie ne va pas régler ce problème et encore moins supprimer le terrorisme.

            Et la Loi Gayssot n’empêche pas les actes racistes, antisémites ou xénophobes.

            Contrairement à ce que vous pensez, c’est bien en apprenant les sciences sociales et ce qu’est une erreur fondamentale d’attribution ou les phénomènes de catégorisation sociale qu’on lutte contre le racisme, le sexisme, etc...

            Mais ceci fait appelle a une éducation sociale et politique. Mais on ne veut pas cultiver le peuple Car on veut le laisser dans l’ignorance :
            Connaître les Sciences Sociales permet de connaître tous les biais cognitifs et toutes les techniques de manipulations, ce qui aurait pu nous prémunir de l’élection de notre Président car on aurait été peut-être moins sensible ou plus sensible au l’effet de simple exposition, voir sur exposition, le concernent. Etc...


            • Pimpin 13 octobre 2017 14:01

              La liberté d’expression, la liberté de critiquer tout et n’importe quoi font partie des libertés fondamentales auxquelles on ne devrait pas toucher.

              Que certains soient offusqués par certaines thèses, c’est normal, à eux de se défendre par une argumentation solide, aux auteurs des thèses de se défendre avec une argumentation tout aussi solide, la vérité devant apparaître dans le débat et la confrontation des arguments.
              Il est inadmissible de supprimer ces libertés fondamentales par des lois, il est inadmissible d’user d’insultes voire de violences contre ceux qui s’expriment. 
              Inadmissible et tout à fait contre-productif puisque cela n’empêche par les thèses de survivre et de se propager, surtout avec internet, et que cela permet à leurs auteurs de se poser en victime et de désigner les censeurs comme des ennemis de la liberté qui ont forcément quelque chose à cacher.

              • Elena Mangusta 13 octobre 2017 17:14

                @Pimpin Je crois que vous ne saisissez pas le fond de l’interdiction. Personne n’empêche personne de s’exprimer, les gens en question le font même plus souvent qu’à leur tour sur tous les plateaux télé, réunions diverses etc. Il s’agit de ne pas présenter cela comme un colloque universitaire avec la caution de sérieux que cela donne, alors que ce n’est pas le cas. Il me semble que l’article est clair à ce sujet.


              • Satournenkare Satournenkare 13 octobre 2017 14:08

                 "On se souvient du scandale qui avait éclaté en 1978 à la découverte des thèses scandaleuses de Robert Faurisson, niant l’existence des chambres à gaz,"

                Oui, je m en souviens bien et j ai été plus que choqué que l’état décide d’intervenir dans une querelle d’historiens et de faire une loi comme quoi telle version était incontestable et interdire de mentionner des faits la remettant en cause.
                Du coup je suis allez voir ce que disait Faurisson et c’est interpellant, y a des trucs zarbi et d’autres pleins de bons sens ainsi que des faits vérifiables.
                Si quelqu un dit que la terre est plate ou que richelieu a assassiné César, on va pas faire une loi pour le faire taire.
                Et de toutes façons on ne peut pas débattre de ses recherches cela tomberait sous le coup de la loi ! Quand la vérité historique décrété par l’état ! ça me rappelle de sombre régimes

                Ps : je ne le soutiens pas plus lui qu’un autre, je dit juste que cela devrait rester un débat d’historiens et que chacun devrait avoir le droit d’entendre les arguments des uns et des autres. C’est pas à l’état de décider ce que je dois penser, je suis assez grand pour me faire ma propre opinion.

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