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Accueil du site > Tribune Libre > Le quinquennat, ou l’excès de vitesse permanent

Le quinquennat, ou l’excès de vitesse permanent

En juillet 2000 le Président Chirac adresse ce message aux Français .
« Le dimanche 24 , les Français sont appelés à se prononcer sur une question : Approuvez-vous le projet de loi constitutionnelle fixant la durée du mandat du Président de la République à cinq ans ?
... Ils détermineront ce que sera la fonction présidentielle et le rythme de notre démocratie dans les années à venir »
Les électeurs ont dit oui et aujourd’hui un homme exerce un pouvoir personnel quasi monarchique, le pied au plancher, pour tenter de tenir ses promesses électorales. Réformes dans la précipitations et donc bâclées, lois inapplicables, il faut aller vite toujours plus vite les nouvelles élections approchent déjà. Dans ces conditions, pourquoi ne pas envisager un retour au septennat !

Jacques Chirac écrit également que ce n’est pas une affaire de spécialistes et que la décision appartient à tous. D’accord c’est le peuple qui doit choisir, mais n’aurait-il pas mieux valu avant de proposer cette options, réfléchir plus longtemps aux conséquences liées à ce choix qui a radicalement modifié le mode de gouvernance du pays. Dans le passé le chef de l’Etat s’exposait moins, le premier Ministre était le fusible, la situation dorénavant s’est inversée. Résultat, on tire à boulets rouges sur Nicolas Sarkozy, sa popularité est en chute libre, la division commence à ronger sa famille politique, il n’y a plus de véritable ligne politique directrice. Le quinquennat s’il n’est pas responsable du marasme dans lequel nous pataugeons, impose à notre hyperactif Président, qui il est vrai est incapable de canaliser son énergie, une cadence infernale et un empilement de réformes illisibles et incomprises. Sans cette crise et avec un taux de croissance acceptable, une baisse continue des demandeurs d’emplois comme nous la connaissions en 2007, nous n’en serions probablement pas là. Les réformes passeraient mieux et la cote de popularité de Sarkozy serait probablement dans une honnête moyenne .
 
Mais justement c’est lorsque survient une dépression grave et durable que le pouvoir a besoin de prendre son temps, d’une part pour engager une réflexion et ensuite instaurer des changements nécessaires, mais aussi pour revenir sur certaines mesures qui ont déjà été prises pour les adapter. Nous pouvons constater que ce n’est pas le cas, l’exécutif et le législatif sont constamment dans l’urgence et l’approximatif, quant au gouvernement il semble ne pas savoir sur quel pied danser. Entre parenthèse c’est dans cette configuration, avec cette défiance des citoyens envers les décideurs politiques, que l’on entame une réforme extrêmement complexe qu’on essayera, vainement probablement, de nous présenter comme équitable, celle des retraites .
 
Alors ne serait-il pas souhaitable de revenir au septennat. Mais un mandat de 7 ans non renouvelable, car dans ce cas de figure deux présidences successives ce n’est pas tenable pour un élu qui veut s’investir pleinement dans sa mission . Enfin débarrassé du souci obsessionnel concernant son hypothétique réélection, le Président de la République pourrait travailler plus sereinement et dans l’intérêt de tous. Il aurait également sans doute moins à subir les assauts des ambitieux de son propre camp, comme nous le voyons aujourd’hui .
Bien entendu revenir en arrière c’est prendre le risque d’une nouvelle cohabitation, mais après tout est-ce le plus mauvais système ?
 
 
 

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12 réactions à cet article    


  • Lulu de Pantin 19 avril 2010 13:00


    Avec certain président, on a déjà tout vu au bout de 3 ans, et il va falloir attendre encore 2 ans  smiley


    • jymb 19 avril 2010 13:02

      5 ou 7 ans, ce n’est pas à mon sens le souci principal

      Il serait nettement plus important d’imposer un parlement d’hommes libres, non inféodés aux partis, donc sans lien avec ces derniers, députés représentants ainsi réellements leurs électeurs avec obligation de les consulter directement avant vote de textes de lois faisant débat ; large utilisation de la démocratie directe, proposition de lois et décrets possibles via les référendums d’initiative populaire, cahier des charges stricts des différentes collectivités locales pour éviter tout gaspillage.

      Si le président devient défendeur constitutionnel de ces principes de base, il peut rester 10 ans, cela ne me gênera pas !


      • jako jako 19 avril 2010 13:49

        jymb d’accord avec votre post, à mon avis il faut modifier profondément les conditions d’accès à la présidence :
        - le président présente les principaux ministres qu’il a déja choisi (économie, intérieur, education, industrie, affaires étrangères).
        - il présente (comme tout embauche dans une entreprise ) ses objectifs , deux ou trois suffisent ) avec les progressions prévues.
        -il est évalué (par example par le conseil d’état) sur ces résultats.
        -si pas de résultats dans les deux premières années hop, au suivant
        tant qu’ils peuvent dire tout et son contraire impunément il n’y aura jamais de progrès.


      • finael finael 19 avril 2010 13:15

        Je crois qu’effectivement le quinquennat est trop court pour mener à bien, voire seulement entamer de façon sérieuse, des projets dont la mise en oeuvre peut prendre 10 à 20 ans.

        Pour ce qui est du « parlement d’hommes libres non inféodés aux partis », il faudrait voir comment une telle proposition serait réalisable. D’autre part il serait tout aussi souhaitable que les députés à l’assemblée nationale ne soient pas élus sur une base régionale afin qu’ils défendent réellement les intérêts nationaux.

        Rappelons que le septennat a été voulu par le général De Gaulle, qui se méfiait aussi des partis.

        Voudrait-on un « gaullisme » idéal ?


        • worf worf 19 avril 2010 13:42

          Je regarde cela avec un peu de distance (de Belgique), mais ne trouvez vous pas qu’il est un peu tôt pour déjà abandonner cette durée de mandat et de revenir à celui de 7 ans ?
          Prenez un peu de recul, regardez ce qu’il se passe dans d’autres pays où les mandats varient de 4 à 7 ans, étudiez votre passé institutionnel où la France à connu d’autres types de mandat ; comment se passe la vie politique ? les gens veulent ils un autre type de mandat ?

          Ce mandat ci est fortement entaché de la personnalité de votre hyper président et où 2 ans avant la prochaine élections les médias et le monde politique bruissent déjà autour de la prochaine élection.

          Que cherche un politique qui se présente à cette élection : le prestige d’être le président de son pays, gagner l’élection ou endosser cette responsabilité à la tête de son pays ?


          • Philou017 Philou017 19 avril 2010 14:50

            Mais justement c’est lorsque survient une dépression grave et durable que le pouvoir a besoin de prendre son temps, d’une part pour engager une réflexion et ensuite instaurer des changements nécessaires, mais aussi pour revenir sur certaines mesures qui ont déjà été prises pour les adapter.

            bla, bla, bla
            Les pouvoirs en place font une politique depuis 25 ans qui met le système au service des intérêts financiers. S’ils ont besoin de temps, c’est pour faire avaler les éléments profondément anti-populaires et inacceptables de cette politique.
            Moi, je suis pour un mandat renouvelable de 6 mois, voire moins.

            Quand on fait une bonne politique, avec de vrais arguments, on est capable de le faire comprendre et de la faire accepter au peuple, avec les arguments légitimes qui vont avec.

            De plus, la délégation intangible de pouvoirs que constituent les élections présidentielles/législatives, permet ensuite aux partis élus de n’en faire qu’à leur tête, y compris sur des décisions profondément désavouées par les Français, sous le prétexte facile et méprisant : on a été élus.

            A notre époque où les marges de manœuvre correspondent aux marges que les citoyens accepteront d’encaisser à leurs dépens, le « long terme » est une idiotie qui n’a plus rien à voir avec une politique d’équilibrage qui était possible du temps d’un système assez juste dans son fonctionnement, notamment dans le rapports de force patrons / employés.

            Élections, pièges à cons, aujourd’hui plus que jamais.


            • Bouzi Bouzouf Bouzi Bouzouf 19 avril 2010 16:21

              Il n’y avait que les jambes de Sarkozy pour illustrer cet article ? Beurk !


              • jymb 19 avril 2010 17:07

                Des députés non godillots ne peuvent être que des hommes libres
                sinon leur seul travail est de s’étendre en verbeux verbiages pour expliquer aux cocus qui ont votés pour eux pourquoi arrivés à Paris ils servent de bureau de validation du patron


                • asterix asterix 19 avril 2010 18:53

                  Beh oui ! Un Président ne sert à rien puisqu’on a un Premier Ministre. A moins que ce ne soit le Premier Ministre qui ne sert à rien puisqu’on a un Président.


                  • kako 19 avril 2010 20:12

                    Soyons clair ; le passage du septennat au quinquennat fut une erreur tant pour la gouvernance que pour les gouvernés.
                    D’abord, par le fait que le mandat présidentiel colle à celui des députés ; une fois élu donc, le président est sûr de rester aux manettes jusqu’au bout. S’il déçoit, comme c’est aujourd’hui le cas, ceux qui l’ont porté au pouvoir n’ont aucune possibilité de s’en débarrasser. Ils subiront jusqu’à la prochaine élection. Avec la majorité à l’assemblée, aucune chance non plus de changer de gouvernement. Toute motion de censure sera rejetée. Le peuple est donc piégé avec le quiquennat ; le système est verrouillé.
                    Mais, celà a aussi un effet pervers pour ceux qui en profitent, en particulier le président ; car il va payer cher l’usure du pouvoir. Il n’a plus de possibilité de rebondir, grace à la cohabitation ! Les deux présidents qui en ont fait l’expérience, ont tous les deux été réélu après avoir eu un gouvernement d’opposition : Mitterand en 1988 et Chirac en 2002 ; alors que, notemment pour Chirac, ils étaient à la rue...
                    En réalité, dans cette affaire, tout le monde a perdu. Les citoyens qui subissent bon gré mal gré l’arrogance du pouvoir en place et les gouvernants qui sont à peu près sûr de se faire éjecter à la prochaine élection.
                    Les français depuis quelques temps sont pris d’une frénésie de tripatouillage de la constitution ; pour quoi faire ?


                    • Fergus Fergus 20 avril 2010 09:17

                      Bonjour, Gruni.

                      Je suis personnellement totalement contre le septennat. Le temps de mener les réformes existe, il suffit de les engager dès la première année et non d’amuser la galerie avec des réformettes inachevées ou bâclées comme l’a fait Sarkozy pour multiplier les fronts et donner l’illusion de l’action.

                      La plupart des grandes démocraties fonctionnent avec un mandat de 4 ou 5 ans. Sont-elles plus stupides que nous pour autant ? J’ajoute que le retour à un septennat induirait le retour à un décalage des élections législatives, la perspective de voir des godillots en place durant 7 ans étant inenvisageable. Ce qui impliquerait, en cas de gestion médiocre par le président, le retour à des périodes de cohabitation. Sauf à prévoir constitutionnellement que le président battu aux législatives durant son mandat soit débarqué, mais cela signifierait que l’on opte de facton pour un système parlementaire.

                      Non, non et non au septennat !!!


                      • gruni gruni 20 avril 2010 19:45

                        Bnsoir Fergus .

                        Nous ne seront pas d’accord sur ce point en tous cas .
                        Bien sûr avec un autre Président la situation ne serait sans doute pas la même, d’autre part nous n’avons pas assez de recul pour se faire un avis définitif sur le quinquennat . Quand même, j’en ai un peu assez d’un chef d’Etat qui deux ans avant pense déjà à sa réélection et qui fait des cadeaux à son électorat . C’est surtout pour cela que je suis pour un septennat non renouvelable . Vous vous imaginez si Sarkosy était réélu on en prend encore pour cinq ans .

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