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Accueil du site > Tribune Libre > Le plan de Netanyahou pour Gaza

Le plan de Netanyahou pour Gaza

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Dans la discussion sur le scénario après la guerre dans la bande de Gaza, deux propositions émergent actuellement. L’une d’entre elles est en place depuis un certain temps et a été acceptée par les Etats-Unis et plusieurs pays arabes. Elle consiste à laisser la bande de Gaza sous le contrôle de l’Autorité palestinienne restructurée et réformée, à l’exclusion totale du groupe terroriste Hamas.

Il prévoit la reconstruction de la bande de Gaza avec la participation des pays arabes, le financement dépendant de la création d’un Etat palestinien. La seconde proposition a été récemment et étonnamment avancée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Elle vise principalement à prendre le contrôle de la bande de Gaza pour une durée indéterminée.

En d’autres termes, il s’agit de réoccuper la bande de Gaza, même si ce n’est que pour un certain temps. Le document de deux pages de Netanyahou est la première vision israélienne officielle de l’avenir de la bande de Gaza dans la période d’après-guerre avec le mouvement terroriste du Hamas.

Ce plan vise à mettre en œuvre un programme d’élimination de l’extrémisme et du terrorisme dans toutes les écoles, mosquées et institutions sociales de la bande de Gaza, avec l’aide de pays arabes sélectionnés ayant une expérience dans ce domaine.

Le document décrit également une zone tampon du côté palestinien des frontières, qui doit rester en place «  aussi longtemps que nécessaire pour des raisons de sécurité ».

Le plan prévoit un désarmement complet, à l’exception de ce qui est nécessaire pour maintenir l’ordre public dans la bande de Gaza, ainsi que la fermeture des frontières méridionales de Gaza avec l’Égypte pour empêcher la contrebande, y compris le point de passage de Rafah.

Le plan se concentre également sur la question de savoir qui doit administrer les affaires civiles dans la bande de Gaza, les fonctionnaires locaux qui n’appartiennent pas à des groupes terroristes étant chargés de ces tâches. Israël souhaite également remplacer l’UNRWA, dont il accuse le personnel d’être impliqué dans l’attaque sanglante du 7 octobre.

Le plan de Netanyahou semble extrêmement complexe et implique surtout des objectifs à long terme dont la mise en œuvre prendra beaucoup de temps, notamment en ce qui concerne la démilitarisation et la suppression de l’extrémisme dans la bande de Gaza.

Après tout, il peut être beaucoup plus facile de débarrasser la terre et les communautés des armes que de débarrasser les esprits des idées extrémistes et de l’idéologie violente.

Le principal problème de ce plan réside toutefois dans la réoccupation de la bande de Gaza, comme le montre le plan de Netanyahou, et donc dans l’abandon de l’idée d’une solution à deux États, qui a reçu un large soutien international depuis le début de la guerre à Gaza. Le plan prévoit que la reconstruction de la bande de Gaza soit également financée par des pays «  acceptables  » pour Israël.

Ce qui se passe actuellement concernant l’avenir de Gaza n’est pas seulement lié au sort de la cause palestinienne, mais aussi à la scène géopolitique de l’ensemble du Moyen-Orient.

Cependant, je ne crois pas que ce que l’on peut appeler des plans concurrents constitueront une arène de lutte entre les Etats-Unis et Israël, car Washington ne peut pas sacrifier un «  lien sacré  » en faveur de l’établissement d’un Etat palestinien.

Le désaccord apparent à l’heure actuelle se situe entre l’administration du président Biden, d’une part, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu et certains de ses ministres, d’autre part, plutôt qu’un désaccord avec Israël sur l’ensemble de son échiquier politique.

Le principal point de désaccord entre toutes les parties dans la discussion sur le plan du jour d’après est la manière de trouver un équilibre entre les besoins immédiats d’Israël en matière de sécurité et l’objectif d’une paix durable.

Il ne fait aucun doute que tous les plans proposés contiennent des titres larges ou généraux, mais le diable est toujours dans les détails, et certains détails sont même plus importants que les titres.

Il s’agit notamment du sort des habitants de Gaza pendant la phase de transition, c’est-à-dire la phase de reconstruction dans le cas du plan américano-arabe et la phase de démilitarisation de la bande et d’élimination du groupe terroriste Hamas dans le cas du plan de Netanyahou.

Il faut beaucoup de temps pour changer complètement le visage de la bande de Gaza, et il est difficile de maintenir environ un million et demi de civils dans cet état pendant une période plus ou moins longue. L’idée de débarrasser les esprits de l’extrémisme et du radicalisme est également sujette à caution, compte tenu des conditions de vie actuelles et de la lenteur de l’émergence de l’espoir.

La ville de Rafah ressemble actuellement à une bombe à retardement sur le point d’exploser ou de se briser de manière destructrice. Personne n’a beaucoup de temps pour résoudre les désaccords existants entre les parties concernées.

Il est donc nécessaire d’accélérer le rythme des pourparlers, car chaque instant qui s’écoule au milieu d’une situation floue sert les intérêts du Hamas terroriste et sa propagande. Il est dans l’intérêt d’Israël de combler le fossé des désaccords avec son allié américain et les pays arabes modérés et de s’appuyer sur un terrain d’entente plutôt que de creuser le fossé.

Il est vrai que les négociations, les discussions et le dialogue peuvent permettre de réunir les deux plans en une seule proposition, mais cela prend beaucoup de temps compte tenu des désaccords apparemment profonds entre les deux positions.

Cela ne favorise pas les chances de succès de l’un ou l’autre scénario, car le fait de retarder et de reporter la résolution de l’avenir de Gaza est un cadeau à l’axe de l’extrémisme au Moyen-Orient qui rend farfelu le fait de parler de paix, sans parler de l’élimination de la violence, de l’extrémisme et du terrorisme, que ce soit à Gaza ou ailleurs.


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14 réactions à cet article    


  • Brutus S. Lampion 16 mars 09:00

    Netanyahu est fini

    il a été limogé par Biden et attend sa lettre de licenciement

    il est en train de négocier des indemnités proportionnelles à la valeur de son silence

    ça ne veut pas dire que la suite sera un roman à l’au de rose, mais ils vont peut-être lâcher la grappe aux palestiniens


    • Clocel Clocel 16 mars 09:13

      Un accord signé avec Israël doit être fait sur papier molletonné, que le co-signataire puisse au moins récupérer le support, ça ne vaut pas plus que les rouleaux qu’on trouvent au rayon hygiène du supermarché. 

      J’ajoute, que rétribuer les crimes de guerre par des accords signés avec les bouchers va nous ouvrir à des perspectives incalculables dont il est très difficile de prévoir les conséquences, c’est le retour du Far West, des cocus et des langues fourchues.

      Pas de doute, la modernité vient de faire un saut qualitatif, l’avantage, c’est que les masques sont tombés, chacun va pouvoir se déterminer en connaissance de cause, le HAMAS et les victimes palestiniennes nous auront au moins offert ça.


      • Brutus S. Lampion 16 mars 09:42

        Contrairement à ce qui se passe dans un bal masqués où les cocus sont complices et se font plaisir en découvrant après la séance de jambes en l’air qui était le partenaire, les masques ne tombent jamais dans dans la Comedia del Arte. Les acteurs en changent, c’est tout,au grand désarroi des spectateurs, tristes de découvrir qu’ils se sont fait duper, mais assez naïfs pour croire que c’est la dernière fois et qu’il sauront la vérité dans l’épilogue qui suit ce qu’ils prennent pour un dénouement.

        L’innocent n’est pas Pierrot qui, lui aussi est un comédien, mais le spectateur qui, en plus, a payé sa places et contribué à engraisser les salimbanques.


      • Clocel Clocel 16 mars 09:45

        @S. Lampion

        Pas faux...



        • Com une outre 16 mars 09:50

          La solution la pire, deux états avec Israël qui retourne dans les frontières de sa jeune création, rendant tous leurs territoires aux palestiniens.

          La solution la meilleure, Israël disparait pour se fondre dans un état palestinien incluant les deux « états ». C’est la seule viable à long terme, et celle qui s’imposera un jour ou l’autre, même si cela prend encore des décennies à cause principalement de la lâcheté des alliés d’Israël.


          • Brutus S. Lampion 16 mars 09:59

            @Com une outre

            les principaux « alliés » d’Israël ne sont pas ses « alliés », mais ses « commanditaires ».

            Définition du Robert pour commanditaire :

            1. Droit : bailleur de fonds dans une société en commandite.

            2. Courant : personne qui finance une entreprise. ➙ bailleur, sponsor.

            3. Personne qui finance un acte criminel. Le commanditaire présumé des attentats.

            choisissez le sens qui vous convient, les trois sont pertinents


          • Com une outre 16 mars 18:10

            @S. Lampion
            il n’y a pas contradiction, un commanditaire et un commandité, c’est une alliance.


          • mursili mursili 17 mars 17:04

            @Com une outre

            La solution la meilleure, Israël disparait pour se fondre dans un état palestinien incluant les deux « états ».

            Incluant toutes les personnes vivant à l’intérieur de ce périmètre, avec les mêmes droits et la même citoyenneté.

            Voilà pourquoi la formule « from the river to the sea Palestine will be free » est diabolisée. Elle implique la disparition de l’état raciste et inégalitaire qu’est Israël. Cet état dont on ne cesse de nous marteler que son droit à l’existence ne peut être remis en cause.
            Raison pour laquelle en France le parti LFI et Rima Hassan, qui militent pour cette solution sont diabolisés.

            Inutile de dire que nous sommes actuellement très loin de l’avènement de cette Palestine libre et démocratique. Une lueur d’espoir cependant : tout à son hubris guerrière, l’état fasciste et raciste d’Israël travaille activement à sa propre destruction. Il faut dire aussi que sans l’aide américaine, l’état sioniste perdrait beaucoup de sa superbe.
            La mainmise de l’organisation sioniste AIPAC sur la politique américaine n’est pas acceptée par tous les Américains.
            Espérons que les citoyens américains prendront de plus en plus conscience de l’influence néfaste de l’AIPAC sur la politique de leur pays et parviendront à s’en libérer.

            Bonus : un coup de gueule de la journaliste Ana Kasparian :
            https://youtu.be/PMGUZq2UsIc?t=105


          • benamri 16 mars 21:38

            il faut toujours preciser qu il s agit d une colonisation l extremisme n est jamais la ou on nous dit
            si les israeliens pensent qu ils vont rendre les palestiniens dociles alors qu ils ont 75 ans d experience de lutte ils ne sont oas prets d avoir la paix
            le hamas ressucitera d une facon ou d une autre a moins que les nazisionistes decident de rendre les clefs


            • Hassinus Hassinus 17 mars 11:17

              Pour Natanyahu et la force sioniste qu’il représente il n’ y a qu’un seul plan pour gaza comme d’ailleurs pour toute la Palestine, c’est a) tuer le maximum, b) envoyer le reste se faire voir ailleurs.Et tout le reste est fadaise, je veux dire un moyen de noyer le poisson.

              Na pas oublier que le sionisme est un fascisme, ce n’est pas moi qui le dit, c’est le mot du grand savant Juif que j’admire, en l’occurrence Einstein dans « Lettre au New-YorkTimes. Comme tout fascisme il est ontologiquement anticommuniste réunissant derrière lui tous les milliardaires qu’ils soient Juifs, Arabes, Japonais, Chinois, Russes... Sa force financière lui permet de recourir aux meilleurs experts de tous les moyens de lutte, de posséder les médias. Il ne recule devant aucun moyen pour réaliser tache, après tache là où il veut en venir, Israël n’est qu’une étape atteinte formidablement par l’infiltration, la manipulation, le mensonge, la corruption... L’auteur de cet article ne soupçonne pas apparemment que son pays est dans le viseur qui, avant le »Grand Israël" puis la conquête totale de la planète, a besoin de régner en maître absolu de tout le Moyen-Orient.


              • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 18 mars 13:13

                Si on avait écouté Trump et son plan de paix !

                On en serait pas là.

                Quelques rappels

                1-Les dirigeants palestiniens doivent reconnaitre Israël comme un État juif.

                2- l’État de Palestine aura la même superficie que la Cisjordanie et Gae avant 1967.

                Les implantations isolées en territoire palestinien reliées par un système efficace de transports.

                3- La vallée du Jourdain passe sous souveraineté israélienne.

                Les 10 villages arabes israéliens du « Triangle  » à l’ouest peuvent intégrer la Palestine par vote pourraient intégrer l’État de Palestine.

                Les territoires dans le désert du Négev à la frontière égyptienne sont donnés à l’État de Palestine.

                4-L’État de Palestine démilitérarisé mettra en place des forces de sécurité pour sa sécurité intérieure et pour empêcher les atentats  terroristes en Palestine, en Israël, en Jordanie et en Égypte.

                L’État de Palestine renoncera également au contrôle de ses frontières, de son espace aérien. En retour, les Palestiniens auront accès aux ports israéliens.

                5-50 milliards USD sur dix ans, dans la construction d’hôpitaux, d’écoles, de logement, les infrastructures.
                Création d’un « fonds international »
                  pour le financement des travaux d’infrastructure, de sécurité et de développement des territoires transférés aux Palestiniens.
                Fond alimenté que lorsque le territoire sera entièrement démilitarisé et qu’une gouvernance « fiable » y sera établie.

                Mais bon, les palestiniens ont toujours refusé tout...



                  • Eric F Eric F 18 mars 18:56

                    Prenons les au mot, on pourrait leur donner deux ans pour tout reconstruire à leurs frais et sous leur contrôle (on peut leur reconnaitre une grande efficacité pour construire, presque autant que pour détruire) ...et ensuite procéder à un referendum d’autodétermination.

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