• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le chantage électoraliste d’Alain Mabanckou à François (...)

Le chantage électoraliste d’Alain Mabanckou à François Hollande

L'écrivain d'origine congolaise, ainsi qu'il se présente, Alain Mabanckou dévoile son vrai visage avec une vitesse vertigineuse. Connu et reconnu comme écrivain de renom, ce natif de Pointe-Noire (Congo Brazzaville), s'est découvert une vocation inopinée de politicien, en choisissant – c’est son droit – de s'opposer au régime de Brazzaville. Sauf qu’il semble trop sûr de lui au point de faire chanter le président français, François Hollande au cas où il se représenterait en 2017.

Ces derniers temps, Monsieur Mabanckou se complait à jouer un rôle très politique contre les autorités de Brazzaville. Malgré la proéminence de ses lunettes, ce dernier voit en Sassou, un dictateur. Ceci est d'autant plus curieux, que ce qualificatif qu'il met en relief et clame partout, est une nouveauté du genre, une révélation. Il y a quelques années, alors qu’il était à Brazzaville, avec son concept ‘’étonnants voyageurs’’, le néo-français, Mabanckou, n'avait guère trouvé aucun indice de dictature au pouvoir de Brazzaville. Curieux !

Isolé Sassou sinon, pas de vote en France !

Alain Mabanckou, ne cache plus son radicalisme vis-à-vis du pouvoir de Brazzaville. Il s'est lié, visiblement d'amitié, et éprouve une sympathie intéressée à l'égard d'opposants de Brazzaville. Ainsi, il a entrepris, depuis, a claironné un refrain prisé par Koukebené, Ouabari, et autres prétendus opposants : "Sassou est un dictateur". 

L'engagement politique de Mabanckou a pris une courbe vertigineusement ascendante après l'élection présidentielle du 20 mars qui a donné gagnant Denis Sassou N'Guesso, l'ennemi des amis de l'écrivain. Depuis cette échéance, Mabanckou s'est trouvé un rôle dans le jeu politique congolais. Fort de sa notoriété, l'écrivain néo-français a sorti l'artillerie lourde. Il est désormais l'homme à qui incombe la charge de discréditer le Congo et ses dirigeants.

Il n'a pas manqué de réquisitionner l'expertise démocratique béninoise pour faire école aux congolais. Pour lui, les congolais ne savent rien à la démocratie et même à la pêche. 

Récemment, et c'est là où la surenchère électoraliste de Mabanckou prend corps, dans une lettre à François Hollande, qui a fait le tour du net, et des réseaux sociaux, l'écrivain somme, avec insistance, le président français de prendre ses distances vis-à-vis de Sassou, autrement, il ne sera pas réélu. Du moins, les congolais de France, ne voteront pas pour Hollande, a-t-il averti. Un argument qui sonne comme un chantage. 

Mabanckou qui n'a aucune donnée sur le poids électoral des congolais de France, se perd visiblement en conjectures. La réélection de François Hollande, au demeurant pas encore candidat, tout le monde le sait, ne saurait être présidée par les questions de politique congolaise de la France. Tout comme Mabanckou, n'a aucune certitude que tous les Congolais qui ont droit de vote en France voteraient pour Hollande, parce qu’ils seraient tous contre la politique de Sassou. Là, l'écrivain s'égare dans la politique. Il n’en a pas encore cerné tous les contours, c’est une certitude !

Trop de zèle inhibe la raison

Le comportement d'Alain Mabanckou s'apparente, ni plus, ni moins, à un excès de zèle. Écrivain de renom, bardé de plusieurs distinctions, il s'arroge la science infuse. Il a désormais le droit de juger les Congolais, d'affubler les épithètes à leurs dirigeants. Lui qui ne sait pas grand chose du déroulement du processus électoral au Congo ; lui qui n'a pas mis pied dans un seul bureau de vote lors du scrutin présidentiel du 20 mars dernier, ose en dénigrer, avec la force du verbe, les résultats. 

Loin du Congo, le pays qu’il prétend aimer plus que tous les autres Congolais, feutré dans son collège français, l'écrivain s’emploie avec aise et volubilité à souiller l’image du Congo, allant jusqu’à mettre ce pays sur un même piédestal que la Corée du Nord, au nom de son inimitié pour les autorités congolaises. Il a la vue déformée, c’est sûr ! Ce qui est aussi sûr, c'est qu’à travers cette comparaison déraisonnée, Alain Mabanckou feint de ne rien connaître de la démocratie. 

Retour du néocolonialisme 

Quand il demande à Hollande de ne pas reconnaître la victoire du président congolais, l’écrivain se replonge volontiers, en même temps qu’il ramène les relations entre le Congo à la France à l’ère néocoloniale que tous les Africains dénoncent avec vigueur.

Ce vœu ardent pour lui et étonnant pour plus d’un, ressemble, en effet, trait pour trait à un appel lancé au président de la République française de proclamer les résultats de l’élection présidentielle qui s’est déroulée au Congo, le 20 mars 2016, sans doute avec un autre vainqueur, pour que lui, Mabanckou soit sûr de la transparence et la liberté qui ont caractérisé ce scrutin. 

Faudrait-il le lui rappeler, Denis Sassou N’Guesso a été démocratiquement réélu à l’issue du premier tour du scrutin présidentiel du 20 mars 2016, avec 61,19 % des suffrages exprimés, dont ne fait pas partie le français, Alain Mabanckou. Il peut, au nom de sa renommée, faire injure aux observateurs de l’Union Africaine qui ont été sur le terrain et n’ont pas vu la description fictive qu’il fait du processus électoral au Congo. 

Toute honte bue, ce n’est pas Alain Mabanckou, dit-on ‘’chantre de l’Afrique’’ – mais quelle Afrique ? – qui devait appeler la France à reprendre la souveraineté du Congo. Car, si tous les dignes fils du Congo qui ont hissé haut l'étendard national, avant lui s'étaient transformés en pourfendeurs invétérés contre le pays, la culture congolaise n'aurait jamais bénéficié du lustre qu'on lui reconnaît. 

Tristement, l’écrivain néo-français a manqué une occasion de se taire, parce qu’un enfant qui parle du mal de sa maison et de son père est pire qu'un ennemi, dit un proverbe africain.


Moyenne des avis sur cet article :  3.71/5   (7 votes)




Réagissez à l'article

7 réactions à cet article    


  • Phoébée 12 mai 2016 18:11

    Voilà encore un qui vient de se faire allumer ! Bravo l’auteur ....


    • alinea alinea 12 mai 2016 20:36

      Je suis trop ignorante de la situation au Congo pour apprécier cet article à sa juste valeur !


      • Phillistin (---.---.116.170) 13 mai 2016 01:43

        @alinea
         Et aussi à l’intervenant précédent tout comme à l’auteur !


        A beau mentir qui vient de loin !

        Vous connaissez le proverbe, eh bien cet article illustre parfaitement ce proverbe. Son auteur essaie de profiter en effet dans cet espace du flou relatif qui règne dans les têtes à propos de la lointaine (et peu préoccupante) situation de ce pays nommé Congo-Brazzaville, pour débiter sans vergogne des mensonges dignes (je le répète dignes) de la machine propagande nord-coréenne. Manque de chance les propagandistes pro Sassou Nguesso peuvent aller chanter les louanges de ce DICTATEUR dans les confins de l’Himalaya, il s’en trouvera toujours des gens pour rappeler les évidences, un chat est un chat, un dictateur est est un dictateur.

        Car OUI, le Congo-Brazzaville est une dictature. Comment qualifierez-vous tous un pays qui présente les caractéristiques suivantes :

        -Omniprésence du chef de l’état sur les panneaux publicitaires dans les grandes villes-Un boulevard portant son nom

        -Un boulevard portant le nom de sa fille-Une université portant son nom

        -La télévision publique, le France 2 local chante à longueur de journée ses louanges.

        -Ce « président » est au pouvoir depuis plus de trente ans (avec une interruption de cinq ans après laquelle il reprit le pouvoir par un coup d’état).

        -Son fils ainé est à la tête de la société nationale de gestion des revenus pétroliers (donnant la majeure partie des ressources du pays, rappelez-vous le tollé qu’avait provoqué la possible nomination de Jean Sarkozy à l’Epad...)

        -De très nombreux faits de corruption et de prévarication impliquent l’entourage du « président »

        -Ses autres fils, filles, neveux et nièces sont placés aux postes clés du pays.

        -Son entourage pille littéralement ce petit pays pour mener grand train dans les capitales occidentales (de nombreux pied-à-terres sont achetés à Paris notamment)

        -Ce monsieur s’est créée une milice privée dévouée corps et âmes à lui dans l’armée.

        -En mars 2012 une explosion d’un dépôt de munitions en pleine ville capitale a causé la mort de plus de 2000 personnes, des lampistes insignifiants furent arrêtés, le responsable de cette politique d’achats massifs d’armes et de munitions de guerre inexplicable pour un petit pays de moins de 5 millions d’habitants, le « président », ne démissionna pas, imaginez seulement la même chose en France.

        -ETC ETC...

        De fait ce monsieur Sassou n’a JAMAIS gagné d’élections dans sa vie, JAMAIS. Ces dernières élections en mars dernier, les opposants s’étant en grande partie unis ont pu donner une estimation des scores électoraux, moins de 10% obtenus par ce monsieur Sassou. Une estimation en réalité très crédible au vu du rejet qui s’entend dans la bouche des citoyens dans les rues, des citoyens qui malheureusement ne sont pas près pour une révolte populaire car traumatisés par des années d’intimidation et convaincus que ce monsieur est soutenu par les puissances occidentales.

        Le SEUL point sur lequel je serais d’accord avec l’auteur de ce torchon d’article est le fait qu’il est vain et inapproprié pour M Mabanckou de s’adresser à M Hollande. Beaucoup de français ne le sachant pas, la France est partiellement responsable de la dictature du Congo Brazzaville vu que de nombreux conseillers français ayant l’oreille des présidents successifs depuis Jacques Chirac ont pu faire accepter à la France de soutenir le dictateur Sassou Nguesso et de lui apporter soutiens diplomatique, financier et militaire. Raison invoquée, ce dictateur serait le meilleur garant des intérêts de la patrie des droits de l’homme en permettant à l’entreprise Total un quasi monopole sur le pétrole, en octroyant des contrats juteux aux entreprises françaises.

        Que M Mabanckou profite de son aura (il est désormais au collège de France) pour lutter à sa manière contre le dictateur est un acte politique qu’il faut saluer.Si en France on est d’accord pour condamner les régime saoudien, nord coréen ou autre, le régime congolais devra aussi être condamné.

        Auteur de l’article, vous pouvez continuer à vous complaire dans la louange sotte d’un monsieur qui vous fait du mal (peut-être bien que vous ne souffrez pas comme le petit peuple mais que vous profitez sans honte du vol des deniers publics), soyez assurés tout de même que partout où vous irez des gens justes vous diront ce que devrez entendre. Je vous salue !

        • alinea alinea 13 mai 2016 13:25

          @Phillistin
          Merci ; je trouve touchantes les velléités de cet écrivain, ce qu’il réussira peut-être à faire, c’est qu’on en parle !
          Nous n’avons pas grand chose à apprendre des relations de la France avec les pays qui furent colonies !!! On sait à quoi s’en tenir ; quand on aura viré tous les vendus de chez nous, on y verra peut-être plus clair !


        • Lalilou (---.---.135.27) 14 mai 2016 05:08

          @Phillistin

          Vous faites exactement la même chose. Vous profitez de cet espace pour débiter des conneries sur le Congo et son President que vous ne connaissez pas. Comparez le Congo à la Corée du Nord est juste une stupidité pour tous ceux qui connaissent ce pays. Citez les postes clés au congo occupés par les enfants de Sassou ??Le President ne donne pas son nom aux édifices publics, ceux qui le font ne lui demandent pas son avis. Renseignez vous avant de débiter des âneries. Si tout l’argent du trésor public était pillé comme vous le dites, comment seraient construites toutes les infrastructures de base créées au congo ???? La télévision nationale au congo ne fonctionne pas comme france 2, on paie des pages publicitaires et des pages magazines pour s’exprimer et les citoyens, partis politiques et associations qui le font pour exprimer leur attachement au chef de l’état ne sont pas mandatés par ce dernier. A Abidjan on dit « à connaît pas - à demander ». Le President Denis Sassou Nguesso a gagné cette élection valide par des centaines d’observateurs étrangers . 61%. Alain Mabanckou est un negre de service qui se trompe d’époque. Il est ridicule de sa part de faire chanter un chef d’état étranger sur le vote des congolais comme si lui Mabanckou en à évaluer le poids électoral. C’est un « Tintin ». On a honte pour lui. Il pense faire peur à François Hollande lui qui venait d’être naturalisé hier par opportunisme plus que par amour de la France. Quelle tristesse de tomber aussi bas.


        • Philistin (---.---.116.170) 14 mai 2016 17:10

          @Lalilou

          Votre fanatisme semble avoir emporté votre sens critique et votre intelligence.

          Alors point par point, et lisez-moi bien pour comprendre et ne pas me faire perdre mon temps en répétitions.

           D’un : je n’ai pas comparé le Congo à la Corée du nord, j’ai comparé la propagande de l’auteur de cet article à la machine propagandiste de Corée du nord tant ce journaliste semble être un admirateur aveugle et plein de mauvaise foi.

          De deux : Un chef de l’état digne de ce nom n’accepterait pas que l’on donne son nom aux rues, universités ou autres de son vivant. Après sa mort c’est un honneur, mais de son vivant c’est le signe d’un culte de la personnalité qui lui est rendu et qui est au propre aux dictatures. Ne serait-ce que par gène cela ne s’accepterait pas sauf dans les dictatures, mais bon je comprends qu’on ne puisse rien attendre de M Sassou.

          De trois : OUI, le trésor public est pillé, un audit du trésor public révélerait le détournement abject des deniers publics. Comment se fait-il que les enfants, neveux, nièces et courtisans de votre champion de président soient pleins aux as ? Comment se fait-il qu’ils achètent de nombreux palaces dans le monde entier ? Quels métiers extraordinaires font-ils ? Quels diplômes ont-ils ? N’avez-vous pas entendu parler des scandales de sociétés écrans créées par le fils de M Sassou ou ses proches qui engloutissent d’énormes sommes d’argent dont le congolais n’a pas connaissance ? Il y a trois mois encore le ministre de l’économie a vu une villa dans un quartier chic du Portugal saisie avec à l’intérieur en liquide plus de 2 millions d’euros, combien gagne ce ministre pour avoir de telles sommes ? Est-il un homme d’affaires ?

          Grâce aux cours du pétrole de ces dernières années, vous avez disposé de beaucoup de liquidités, vous avez donc pu construire des choses ici ou là mais surtout vous enrichir vous les courtisans de M Sassou, le congolais reste désespérément pauvre. Pas un hôpital public digne de ce nom, les écoles publiques sont une honte !

          De quatre : Vous ne tromperez personne avec vos mensonges, M Sassou n’a JAMAIS gagné aucune élection dans ce pays. Les SEULES élections transparentes organisées en 1992 lui donnèrent la 3è place sur 4 candidats. D’ailleurs pourquoi est-ce que toutes les démocraties dignes de ce nom ne lui ont pas adressé leurs félicitations ? Elles savent que ce monsieur est un truand politique, le journal New York times le qualifiait il y a quelques mois de ‘’Thug’’, de voyou, avec raison !

          Et enfin 32 ans de pouvoir, 32 !!! 32 !!! Est-ce bien sérieux ? 32 je répète encore !! Si pour vous ce n’est pas de la dictature c’est que vous êtes sérieusement atteint, je ne peux rien pour vous. Et en plus 32 ans sans résultat, le Congo est un pays pauvre très endetté, et malgré ça s’accroche ?

          Quant à Alain Mabanckou, lui est devenu ce qu’il est par la force de son travail, par son talent et son intelligence, pas en volant l’argent public comme ceux qui dirigent votre pays,

          Conclusion, un menteur ment, donc si vous voulez mentir continuez à mentir, c’est votre rôle de menteur. MAIS seulement vous ne tromperez personne. D’ailleurs si vous faites visiter le Congo par un étranger qui ne connait rien de ce pays, il n’aura besoin que d’une semaine voire moins pour comprendre que ce pays est une dictature, vous pouvez vous complaire dans la bêtise et la médiocrité si vous voulez, mais n’entrainez-pas tout le monde avec vous. J’ai pitié de mes amis congolais qui sont obligés comme M Mabanckou d’aller à l’étranger pour échapper à des personnes sans vision.

          Je vous salue !


        • Ruut Ruut 13 mai 2016 08:28

          La France est aussi une Dictature, alors se taire est de mise.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité