• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La pensée plombée

La pensée plombée

La période nous plombe dans l'impossible pensée.

Plus rien ne nous concerne. On est là à regarder, s'indigner ou rire, se plaindre ou accuser ; mais tout est si petit, moralisateur plutôt que moral et la justice est frustrante qui n'assouvit pas le désir de vengeance.

La dictature des puissants a gagné ; soumettre n'est pas seulement faire adhérer mais réduire à l'impuissance.

La part vivante du peuple aguerrie depuis des siècles aux aléas sans signifiance, se replie et tente encore de se réjouir de ce qui reste. La laideur depuis toujours la précède, et l'injustice, la maladie la mort. Peu de chose fut acquis et jamais le pouvoir. Ainsi l'atavisme, ce fatalisme, se contentent de ce qu'il y a, l'espérance fut toujours « d'un peu mieux » et les rêves utopistes ne fleurissent que dans les cerveaux vacants.

Le grand schisme, c'est la classe moyenne, ce peuple qui en un petit siècle a perdu ses racines, donc ses repères, mais ses désespérances et qui n'a pas atteint, pour la majorité, la perversion ou la sagesse du pouvoir. Mais qu'une minorité l'ait fait, cela déstabilise ; nos rois ne sont plus rois de droit divin, ils sont issus de nous et pourtant ils sont rois. Qu'ils soient en politique, dans l'art ou dans le sport, ils sont issus de nous puis sont devenus autres, plus qu'étrangers, autres. Les bons élèves de l'école ou du système se sont hissés puis reproduits. Il n'a pas fallu longtemps pour encombrer la brèche, et, perdus au passage les fondements !

Que tous veuillent vivre comme un roi, manger comme lui, se vêtir, se montrer, cela fait des dégâts. L'atavisme de la soumission coexiste avec le désir de revanche.

La force de la culture populaire devait être bien précaire qui céda aux promesses, aux chimères. Sa langue, son accent, son lexique riche d'images mais qui ne désignait que des choses ordinaires, devinrent honteux, s'en défaire vite était grandir et leur reniement une libération.

Liberté, liberté chérie

Tous briguaient l'oisiveté des rentiers, certains y mirent tous leurs efforts, oublieux du sort de ceux à leur service car la richesse est avant tout le personnel domestique pour ne pas dire domestiqué que l'on répugne à payer correctement ; a dû s'insinuer de manière perfide que l'honneur de servir un roi- même un roitelet- était déjà en soi une distinction.

Mais les royaumes qu'ils trouvèrent furent nombreux, concurrents mais inégaux. On s'en contente ! Au fil du chemin parcouru et de la tension dans ce but, les enfants s'élevèrent et, jusqu'à il y a peu, dépassant père et mère, se hissèrent jusqu'au faîte du pouvoir.

Je me souviens, on me donnait en exemple le fils unique de mon prof de dessin, qui était devenu polytechnicien ; il y avait là une grande admiration plus qu'une envie ; ces exceptions furent montrées comme des possibles accessibles à tout volontaires. Dans le même temps, les enfants de ceux qui l'étaient déjà n'eurent aucun souci de carrière.

Jusqu'à un certain point- de rupture, disons fin XXe siècle- le progrès était patent ; sans la désolante désaffection des valeurs populaires, il aurait pu être bénéfique à tous.
Tout ceci a été déjà étudié par le menu mais guère d'études sont arrivées au constat de l'ineptie du résultat. Qu'il manque un seul élément au progrès, et il devient pervers. Celui-ci est, essentiellement, le reniement.

Certes les sociétés évoluent, changent et se transforment mais les humains désormais, ceux qui les fondent ou les accompagnent, n'ont plus de naturel que ce vieil adage : la nature a horreur du vide !

Quand on court, quand on dépasse le moment de torture infligée à son corps, celui-ci, pour se défendre, sécrète des substances qui offrent la récompense : la drogue. Celles-ci anesthésient puis donnent au cerveau qui diffuse, le message d'une réelle jouissance, inscrit un besoin de plus en plus pressant, de moins en moins satisfaisant et qui devient, hélas, le moteur de nos rythmes.

À n'être pas drogué de cette drogue là, on s'exclut.

Mais au bout de la course, il n'y a que trois podiums !

À l'arrivée du spermatozoïde « élu », des milliers meurent ; à la graine qui germe, des milliers se dessèchent ; la nature est pourtant là toute entière, effacée, déniée par l'homme et sa raison qui semblent n'y rien pouvoir.

Dans ce mouvement effréné, absurde, bien obsolètes sont les luttes calquées sur celles du temps passé.

La nature n'a pas de remords ni compassion et l'on arrive à ce paradoxe d'un humain qui vante sa raison, sa supériorité et son intelligence tandis que les lois naturelles le submergent. Les perdants ont toujours tort, mais plus ils sont nombreux à perdre, moins on s'en inquiète. Parmi eux ceux qui restent en manque flagrant de « leur dose » n'ont plus recours à rien ; il n'y a pas d'antidote ni de substitut valables à la drogue, celle-ci n'induit qu'une spirale infernale et à l'erreur d'aiguillage, la catastrophe est forcément au rendez-vous ; qu'ils insistent ou qu'ils renoncent, le clash est programmé.

L'atavisme premier de toute espèce est la soumission : on se soumet à ce contre quoi on ne peut rien ; cela ne veut pas dire « dormir » mais s'adapter aux données qui sont les nôtres ; notre liberté tient dans la connaissance de ces limites et dans notre responsabilité si on les repousse. Le peuple humain est donc, comme toute espèce vivante, adaptée depuis toujours à cette acceptation. L'adaptation ne peut jamais passer par le refus, ou la révolte contre ces données , leur dépassement est un travail long qui ne tient sa persévérance qu'à la nécessité. Or le contemporain, soudain poussé par une folle arrogance, perd sa responsabilité en se ruant sur ce mirage. Plus de limites.

La pensée qui depuis toujours accompagne l'être, n'y a plus de place, elle qui doit d'abord apprendre et connaître les sagesses du passé avant de les interpréter pour un avenir meilleur.

La vitesse comme un étourdissement, le mirage comme un possible, sont les hallucinations dues seulement à cette drogue, seule capable de nous aveugler sur le résultat, pourtant connu : la chute !

Il ne resterait donc en piste, en vertu de ce constat, que deux catégories :

  • les irresponsables qui s'octroient le pouvoir absolu, qui ont négligé leurs responsabilités et qui repoussent aussi loin que possible les limites, impunément. Ils sont puissants qui induisent et infusent l'idée d'une évidence. Ils ont dépassé la décence, et ce au point d'en faire disparaître jusqu'à la signification même. Leur reniement, au fil des générations, de leurs origines, leur culture, les amène à aller au-delà de toute survivance possible de leurs exagérations.

  • Les soumis, qui acceptent et obéissent, ayant gardé en eux cet atavisme ; classe intermédiaire oublieuse de l'espèce, de ses lois qui pourtant les régissent, et qui briguent, dans une course forcée, le podium qu'ils n'ont aucune chance d'atteindre, n'en ayant ni la chance ni le tempérament.

Elles sont les deux pôles responsables de notre perte.

Mais à tous les étages on retrouve le même schéma. De la famille au Monde, en passant par l'association, la corporation, la région, bref chaque groupe, quelque soit son importance, et dans le groupe, le sous-groupe : course, rivalité et oubli du sort commun.

Chacun s'y retrouvera, y reconnaîtra son rôle. S'il en a la lucidité.

Les composantes du monde sont aujourd'hui si imbriquées qu'il n'est guère possible – et chacun parmi les déconfits, les naïfs, ceux qui restent sur le carreau, peut s'en rendre compte tous les jours- de trouver les responsables ; le réseau de complices est si sournois et si répandu qu'aucune solution ne peut être trouvée en référence à l'Histoire .

Il n'y a plus de pyramides, il n'y a plus de têtes à couper ! À chaque étage, un entrelacs de dépendances, horizontales et verticales, mais plutôt en regardant vers le haut, et un pouvoir réel, bien qu'usurpé et éphémère, en direction d'un point de l'entrelacs en dessous.

Tout ceci est fort commode pour se dédouaner de toute responsabilité mais fort encombrant pour gravir les marches qui mèneraient au podium !

Bien entendu, les tensions, les querelles intestines, les alliances fragiles, les rôles qui se doivent d'avoir au moins trois faces crédibles, demandent une énergie à plein temps, un cerveau shooté sur l'immédiat, ce qui lui interdit toute anticipation et la belle maîtrise s'usant sur ces aléas et leurs imprévus, rend le monde non seulement confus et intraduisible mais encore précaire, au bord du gouffre.

Le pensée qui demande le calme, encore, malgré les progrès de la science, qui nécessite mémoire et connaissances, s'étiole, soit qu'on ne l'écoute pas soit qu'elle se perde dans le brouhaha ambiant, soit qu'elle n'arrive plus à se former.

La pensée n'est pas l'apanage des penseurs ; chacun doit pouvoir penser sa vie, et le jardinier, celui qui est, oh !, le plus en dépendance de la nature et ses caprices, mais l'artisan qui dépend de la matière qu'il travaille, le professeur, le soignant dont l'objet est vivant, plus que d'autres sûrement, ont le besoin de ce temps.

La pensée est tacitement interdite qui est trop substantiellement subversive. Tout est mis en œuvre pour la plomber.

Quant aux professionnels, ils n'apparaissent que dans les pics remarquables que sont la dénonciation de faits illicites ou obscènes d'indécence : les penseurs plus que jamais sont tus ou bien dévoyés.

Au bout de ce constat, réduits à l'impuissance, le peuple et tous ceux décrits dans la chaîne du pouvoir comme possédant encore ses caractéristiques fondamentales, subissent les débordements de l'irresponsabilité des autres.

Comme il n'y a guère de chance que l'on puisse stopper ce processus, il apparaîtrait sain de lâcher prise, de s'organiser en réseaux de survie pour le jour prochain, fatal, de l'écroulement.

Plus il y aura de lâcher-prise, plus la chute sera rapide. Le pouvoir, comme on le sait, ne s'exerce pas dans le vide.

Inch' Allah …. peut-être en sommes-nous là.

À observer nos combats, nos vindictes, nos oppositions, on voit une énergie folle encagée : on ne se bat plus, on se débat.


Moyenne des avis sur cet article :  4.69/5   (13 votes)




Réagissez à l'article

13 réactions à cet article    


  • gruni gruni 19 avril 2013 09:07

    Bonjour Alinéa


    Un peu pessimiste ce matin, pourtant c’est le printemps, mais le portrait que tu fais de la société est assez réaliste. Et puis que faire pour changer l’ordre établi. Nous ne pouvons guère comme disait un Monsieur, que nous indigner et essayer de profiter au mieux de la vie en rêvant de changer le monde, tout en aidant un peu son prochain.

    Bonne journée


    • alinea Alinea 19 avril 2013 10:41

      Le pouvoir a besoin de la résistance qui le conforte et lui donne sa raison d’être ; le fait qu’aujourd’hui il n’en tienne plus compte, qu’il « passe par dessus », signe son arrêt de mort. Je ne dis pas que sa nuisance va cesser du jour au lendemain mais la situation sera inédite qui enclenchera, forcément, la désobéissance, et non plus la revendication !


      • volt volt 19 avril 2013 15:32

        vous devez avoir une sacrée musculature Alinea... 

        car vous en donnez là une image comme en négatif ; sauf que ce négatif, relevant du cauchemar (certes bien réel, nous y reviendrons), n’est qu’une vaste toile d’araignée longuement parcourue, en long et en large...
        c’est au point de pouvoir retitrer « la pensée plan B » !

        après bien des errements tristes dans cette toile, vous retrouvez brièvement votre jardinier, lui demandant de penser sa vie.
        quel serait son souci ? se permettrait-il de s’en tenir à son brin d’herbe ? c’est-à-dire de trahir, pleinement, et sans culpabilité aucune, je veux dire de tenir ce vaste cauchemar pour ce qu’il est, un imaginaire détaillé débridé de malheur collectif (aux effets pourtant bien réels), tenu collectivement pour nécessités personnelles du malheur ? se donnera-t-il le droit de considérer que les glissements entre générations laissent peu d’espoir ? retrouvera-t-il ce droit premier de se centrer, le plus égoïstement ? acceptera-t-il même jusqu’à l’idée que « le peuple humain » comme vous dites, pourrait disparaître en totalité en perdant ses caractéristiques ?

        le tableau est sombre ? le ciel est couvert ? 
        mais vous décrivez comme un dehors sans dedans. 
        et le tout semble commandé par un objet fascinant dont la seule chute de principe ferait tomber tout l’édifice peut-être : ce podium vieux comme le monde...
        quant aux penseurs que vous dites mis à l’ombre, on se souviendra du suicide d’Althusser, un marxiste qui poussa si loin ses petites équations qu’il finit - à partir de Marx même .. - par constater comme une nécessité de structure à l’oppression... 
        ce serait dans l’homme de cauchemarder ainsi la vie. 
        peu se permettent de n’en être pas dupes, au vu de la « trahison » que cela constituerait d’en sortir au regard de la masse de malheur relevée.

        au terme du parcours de cette toile d’araignée l’équation serait peut-être la suivante : 
        le bonheur collectif est un grand mythe ? il ne saurait être réel que comme bonheurs individuels additionnés, eux-mêmes d’abord gouvernés par la rage d’en finir avec les lignes de force qui dessinent le cauchemar : podium, écoles, libertés en situation, fric, facebookeries et contes épargnes... - aller jusqu’à déchirer les nuages (« et j’écartais du ciel l’azur qui est du noir... ») ?
        car le plomb lui-même, du fait qu’il tire vers le bas donne toujours l’impression de venir vous saisir les chevilles en remontant des abîmes ; mais il ne faut pas s’y tromper : 
        vous parliez il y a peu de « grande légèreté », et en effet, il n’est rien de plus naturel, quotidien... seulement il suffit de quelques vieilles fidélités horizontales pour alors bien couvrir le ciel, qui devient « bas comme un couvercle », s’ensuivent l’immobilisation de la pensée et l’étouffement de la respiration, comme une fidélité - mais à quoi ?
        être fidèle à qui, voilà qui devrait constituer le mouvement inverse.. ?

        si on s’amuse à vous lire avec un regard un peu décalé, on dirait que vous êtes sur le seuil, qu’il vous suffirait d’un mouvement latéral, et non pas de face, pour tenir la sortie.
        vous trouveriez de mauvais goût que ce cauchemar déclenche un fou rire ?
        ce serait méchant au regard de tant de malheur ? ce serait égoïste ? inintelligent ?
        peut-être.
        mais un instinct fondamental ne dit-il pas qu’il faut d’abord commencer par rire de la bêtise ambiante, beaucoup et bien, et ensuite seulement, une fois bien ragaillardi, se pencher pour essayer d’y penser ?

        • alinea Alinea 19 avril 2013 16:51

          Je ris peu Volt mais ne suis pas dépourvue d’humour ( j’ai perdu mon commentaire juste à la fin, je vais faire court !) ; je ne crois pas tant que ça à la bêtise ambiante même si je l’observe tant je suis convaincue que c’est la situation qui fait l’homme . Je n’ai pas d’utopie sociale, je ne crois pas au bonheur, du moins comme on peut nous le faire croire, mais j’espère l’énergie de la vie, pour tout le monde, pas le mouvement du robot. Mais j’ai l’utopie de l’espèce, je crois en sa force quasi invincible, d’adaptation, et plus prosaïquement de débrouille ; La récup’, la débrouille, c’est ce que j’aime dans des pays où la vie - et pourtant pauvre et pourtant courte- est possible. Nous avons étouffé en nous ce potentiel ; quant au jardinier, je ne lui demande pas de penser le monde ; mais penser sa vie demande une certaine liberté ; il y en a justement de ces jardiniers qui s’accrochent à leur vrai métier, mais c’est un combat ; cela ne devrait pas ; se battre contre Monsanto, garder ses graines, les partager, ce qui fut naturel et inhérent au métier, devient une lutte héroïque ; on le sait, il y a peu de héros ! C’est un monde sans âme où il semble difficile d’en garder une....


        • alinea Alinea 19 avril 2013 17:08

          J’ai oublié : je suis tout à fait d’accord avec Althusser, sauf que j’y vois une réalité de la vie ( pour ne pas dire de la nature) qui n’est pas obligée d’être à ce point pervertie ! On peut rêver d’une évolution qui extermine le sadisme par exemple, enfin toutes les perversions humaines ; mais les dominants, les dominés, bon, j’en ai assez parlé ailleurs et je n’ai rien contre, je m’en fous ! moi je fais partie des dominées, mais tant que je peux vivre comme je l’entends, me défiler, ça me va ! La domination n’est pas forcément oppression. Virons l’oppression, l’exploitation éhontée et tout ira bien ; enfin, ça serait un bon début mais plutôt que s’attaquer au problème, on préfère monter des chimères !


        • volt volt 19 avril 2013 17:20

          je vais vous déployer une géographie que je connais bien et qui pourra vous sembler étrange mais qui pour moi est claire : 

          il y a le dehors déployé du dedans par consensus, c’est le faux dehors ; 
          il y a l’autre dehors qui passe par dedans à condition de ne rien laisser, rien ; 
          une fois ce dehors par dedans atteint, le dehors ancien devient un dedans 
          et on peut le tenir comme un petit pois pas encore mûr... 
          l’exercice est amusant. 
          à vaincre sur cette route donc : d’abord la fiction du dehors, ensuite la fiction du dedans comme ce que ce premier dehors y a déposé, 
          pour retrouver enfin le dehors dedans sans fiction, 
          et le dedans neuf de ce nouveau dehors défictionnalisé au possible. 
          bref... bonne route quoi.

          en attendant, vous devriez vous souvenir que vous êtes plutôt prophétesse, vous, dont je sers de mémoire dure en mes heures perdues : 
          il n’y a pas si longtemps, vers novembre, dans un moment agité, vous aviez prédit dans une quasi-transe :
          « que la société française allait bouger, que la gauche allait se réveiller, que c’était pour le mois de mai... » ; 
          à l’époque j’avais intuitivement nuancé le fait en disant que ça commencerait peut-être un peu avant... 
          sans me donner complètement tort, l’actualité vous donne déjà raison Alinea.

          Le tout, c’est que d’ici le mois de mai, des événements malvenus n’obstruent pas la route... 
          or hélas cela semble assez possible ; mais tout est contournable, et tout ce qui est repérable est réparable.

        • volt volt 19 avril 2013 17:22

          (simple conseil : quand vous partez du principe « moi je fais partie des dominées », vous pouvez être assurée de n’aboutir nulle part)


        • alinea Alinea 19 avril 2013 17:42

          Volt : c’est juste un constat social ! Je suis en procès actuellement à cause d’une petite conne qui n’aime pas « les sorcières » ! Elle est greffière : mon état de dominée ne fait aucun doute, et ma force ( ce dehors intégré sans fiction !) n’est guère audible à la barre ! ( dominée, oui, mais peut-être libre et marginale, ce qui, je vous l’accorde peut être un peu différent)
          je vais y réfléchir plus avant mais je crois bien voir ce que vous dîtes : le dehors et le dedans...


        • alinea Alinea 19 avril 2013 18:00

          Le dehors sans dedans, dîtes-vous ; et bien cela me paraît exactement ma pensée : il n’y a plus de dedans,tout s’est vidé, pas seulement l’âme dont je parle plus bas, mais une profondeur et je pense, comme Jung, que cela tient à la désertion de notre inconscient.. ; on occulte ce qui nous gêne, ce qui nous fait peur ; avant on le sublimait, on l’affrontait ou on le figurait ; on se retrouve... vide et ce vide est la récompense de notre arrogance qui croyait pouvoir se dispenser de cette réalité, ancestrale, intérieure, universelle ! La religion n’est pas nécessaire quand on entretient cette relation..
          Enfin, je ne me sens pas comme ça, j’ai toujours entretenu des relations avec mon inconscient, pas toujours bonnes(!) mais toujours en bravant mes peurs


        • citoyenrené citoyenrené 19 avril 2013 16:08

          très bon texte, tant la forme que le fond,

          qui pourrait sembler un être un constat de défaite culturelle face à la société moderne de consommation, d’individualisme, de détricotement du sens du collectif, de l’immédiateté, de l’avidité matérielle

          tant ce cycle long semble intangible ou irrépressible, ou peut-être simplement l’ais-je ressenti comme ça avec mes propres projections... entre les lignes, ou même pas, l’importance d’une « révolution » culturelle...pas révolution, que des forces inverses puissent contrebalancer

          « le meilleur moyen de combattre le mal est un projet énergique dans le bien » comme vous me l’aviez appris, l’autre voie, dramatique, soulignée ici je crois, est que ce système aille à sa chute, car il y conduit intrinsèquement,..mais en ces temps où l’Histoire s’accélère, qui sait ? un changement de paradigme est peut-être proche, je dirais « il est déjà entamé », mais c’est une impression personnelle

          bravo pour cet article


          • alinea Alinea 19 avril 2013 17:01

            Je crois que le changement est amorcé du simple fait de la prise de conscience, de plus en plus partagée ; en revanche je ne crois pas que l’on puisse éviter le clash, ou alors il n’y aura pas de vrai changement. Ceci dit l’Histoire nous apprend que les fins de civilisations ne se font pas en un jour ni même en une génération !
            Le problème de cette « révolution » culturelle dont vous parlez, c’est qu’elle ne me semble pas suffisante ; finalement mon cri n’est que la perte de notre animalité, humaine donc culturelle mais de cette culture qui vient d’en bas, qui se forge au fil des temps et qui se transmet ; pas forcément « tradition » comme socle indéboulonnable, mais culture comme échanges qui se peaufinent et qui prennent le temps ! C’est le problème de l’occident, bien plus !
            Ce ne sont que les affres, sans doute, d’une fin de civilisation mais, franchement, cela ne se produit pas souvent ! surtout la chute ; il y a eu des tas de changements, la renaissance par exemple, mais qui ouvraient des portes ; là, on les ferme. En gros, je manque d’air !! et je suis sûre que je ne suis pas la seule !!


          • Hervé Hum Hervé Hum 19 avril 2013 23:56

            Bonsoir Alinea,

            La dictature des puissants a gagné ; soumettre n’est pas seulement faire adhérer mais réduire à l’impuissance

            Si la dictature des puissants a gagné, c’est qu’il est temps pour elle de remettre sa coupe en jeu...

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès