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La France, cette société déboussolée vaut-elle un procès d’intention ?

Qu’on le veuille ou non, la question des fins est indissociable de la « nature humaine », alors qu’elle ne se pose pas pour les animaux. Les espèces agissent par instinct, avec comme seule finalité celle de se reproduire, échapper aux prédateurs et se nourrir. L’homme a depuis longtemps réglé ces problèmes naturels. Il possède le libre arbitre et agit en fonction de choix et de projets, du moins sur le long terme. Dans le flux quotidien des choses ordinaires, l’homme n’a pas souvent le choix, il effectue différentes tâches, travail notamment, déplacement, gestion de la vie et de la famille s’il y a lieu, et pour finir, il doit régler des problèmes survenant dans le quotidien, par exemple faire le plein d’essence, appeler le plombier quand la chasse d’eau est en panne, ou aller chez son médecin.

Le choix des fins est une question fondamentale, la seule sans doute qui vaille actuellement d’un point de vue philosophique. Renvoyant à la condition de l’homme, être de nature mais aussi de culture, porteur d’une tradition, d’un héritage, de connaissances. Les fins peuvent être individuelles, par exemple réussir une vie bonne, ou bien collectives, comme parvenir à créer une bonne société, voire une société plus puissante que les autres. Il est bien connu que l’homme est un animal transgressif qui cherche à dépasser les limites. Sitôt inventée, l’automobile a été aménagée pour battre des records de vitesse. Dans les années 1990, en pleine période mélancolique, les intellectuels lançaient dans les médias le thème du sens. Dans sens, il y a signification, valorisation mais aussi direction. Et donc, cette question du sens n’était pas si éloignée que celle des fins que je propose comme thématique majeure méritant d’être soumise à réflexion, débats et médiatisation.

Actuellement, la plupart des individus savent quelles fins probables leur sont accessibles, une fois les choix de départ effectués et la carrière déroulée. Souvent, il se produit des déraillements. Un décès, un accident, le licenciement. Ces choses sont bien ordinaires. Il suffit d’interroger les gens, ils vous diront.

Les grands ensembles collectifs sont eux aussi déterminés par des fins. Une entreprise doit produire et faire du profit. Un pays dispose d’un Etat dont les dirigeants sont habilités à agir en vue de finalités. Même que les plus doués, ceux qu’on désigne comme visionnaire, peuvent conduire un pays vers une transformation à laquelle n’aurait pas pensé la plupart des citoyens.

En 2010, il semble que la France, tout comme les autres pays d’Europe, soit quelque peu déboussolée, désorientée. C’est la question des fins qui n’est pas débattue, pas posée, écartée comme pour ne pas fâcher ou ne pas se fatiguer les neurones ou même pratiquer un déni de réalité et priver les citoyens des vrais enjeux pouvant se dessiner, des vrais choix de société. C’est pour cette raison qu’il y a tant de partis politique. Dans un contexte culturel de désorientation, chacun peut y aller de ses projets, incantations, solutions. C’est un peu le supermarché des programmes et le mercato des figures politiciennes auxquels on assiste.

Tout semble bien trouble, et surtout compliqué. Avec les experts et les commissaires de Bruxelles, les innombrables autorités, commissions et autres hauts conseils des technologies, de la santé, de la Halde, sans compter le super mécanicien de la croissance, le sus nommé Attali, à nouveau convoqué pour plonger dans le cambouis bureaucratique et sortir quelques bricolages de circonstance pour dépoussiérer le carburateur économique et mettre un turbo à la croissance. Et si cette croissance n’était devenue que la seule fin à laquelle aspirent les dirigeants ?

Quelles sont les intentions de ceux qui sont aux commandes ? Le moment est venu, non pas d’instruire un jugement dernier mais de soumettre les élites à un procès d’intention. Où va-t-on ? Telle est la question.
 

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10 réactions à cet article    


  • Fenzy 3 mars 2010 11:30

    Sans avoir de prétention pour définir des fins, je propose comme objectif à moyen terme de sauver la civilisation de la barbarie et du nouveau Moyen-Age qui s’annonce. Je pense à la guerre civile qui se prépare en Europe, faute de courage de nos dirigeants, mais aussi à cause de leur corruption, pour ne pas désigner les maux qui nous taraudent.


    • finael finael 3 mars 2010 13:26

      « Qu’on le veuille ou non, la question des fins est indissociable de la « nature humaine », alors qu’elle ne se pose pas pour les animaux. Les espèces agissent par instinct, avec comme seule finalité celle de se reproduire, échapper aux prédateurs et se nourrir. L’homme a depuis longtemps réglé ces problèmes naturels. Il possède le libre arbitre et agit en fonction de choix et de projets, du moins sur le long terme. »

      Ceux qui croient que l’être humain n’est pas un animal, quil est libéré de ses « instincts » comme vous dites, que ses actionssont dictées par un « libre arbitre » rationnel se trompent lourdement comme maintes études scientifiques le montrent.

      L’homme est un animal, un mammifère bipède omnivore, et si vous cessiez d’en être, si vous ne respiriez pas par « instinct », vous ne vivriez pas longtemps. Comme tout animal il obéit d’abord à des « instincts » de survie, de survie de l’espèce, etc ...

      D’autres expériences, maintes fois répétées, montrent que les animaux sont capables d’apprendre, voire de transmettre des connaissances, et toutes sortes d’autres comportements autrefois qualifiés d« humains ».

      L’idée de l’homme être « unique » sur Terre, créé par Dieu pour soumettre les animaux, est révolue depuis un certain temps, sauf pour les croyants aveugles.

      Rien que cette introduction est, pour le moins, contestable.

      Quant à pré-supposer que seule la fin compte et l’emporte ainsi sur les moyens, c’est la porte ouverte à toutes les dérives.


      • steve steve 3 mars 2010 19:42

        exact ... le distingo binaire entre « instinct » et ’libre arbitre« ne correspond pas du tout à la réalité du cerveau humain où les 2 ne cessent d’interagir étroitement à des niveaux même prétendument »rationnels"


        ce qui fait de l’homme le seul animal capable de croire qu’il n’en est pas un


      • gimo 3 mars 2010 22:38

         l’homme a 3 cortexs 1 primitif instins
         2 évolué préhistoire
         3 civilisé modene ( si peu)
        bien souvent c’est le 1 cortex qui fonction

        gimo


      • Antoine Diederick 3 mars 2010 22:44

        a Steve

        Tautologie ?


      • Francis, agnotologue JL 3 mars 2010 22:40

        « Le choix des fins est une question fondamentale, la seule sans doute qui vaille actuellement d’un point de vue philosophique. » (Dugué)

        Non ! La fin ne justifie pas les moyens. Il n’y a que les cyniques et les imbéciles qui ne pensent pas ainsi. Les premiers parce que ça les arrange comme ça, les seconds parce que la question les dépasse.

        Au fond, quand on admet que cette terre est une vallée de larmes on découvre que les discours sur Dieu se résument à justifier aveuglément que la fin justifie les moyens : les religions sont les liturgies de ce principe totalitaire.


        • gimo 3 mars 2010 22:41

          pardon..... qui fonctionne


          • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 4 mars 2010 01:28

            Quo vadis ?

            C’est le moment de relire l’excellent roman de Henryk Sienkiewicz. Il suffit de remplacer les persécutions contre les chrétiens du Ier siècle par celles que subissent les peuples aujourd’hui.

            Néron, Pompéi, Sarkozy, les jeux du cirque...

            Sinon, pour ceux qui n’aiment pas la lecture, il y a le film de Mervyn LeRoy, sorti en 1951, avec Peter Ustinov.


            • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 4 mars 2010 01:36


              .. et « Néron-Sarkozy-Ustinov » qui s’auto-célèbre dans une pantomime grotesque sous les applaudissements alors que, dehors, Rome brûle.


              • morice morice 6 mars 2010 10:02

                Où va-t-on ? dans le mur, visiblement avec l’aveugle qui nous gouverne.

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