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Accueil du site > Tribune Libre > La désunion de l’UE en politique étrangère

La désunion de l’UE en politique étrangère

La politique étrangère de l’Union européenne est pour le moins chaotique. Existe-t-elle d’ailleurs ? Forts de leurs intérêts nationaux bien compris, les pays de l’Union mènent un jeu diplomatique différent, parfois même opposé. La guerre en Irak avait illustré l’hétérogénéité de l’Union sur les questions de politique étrangère. Aujourd’hui, le conflit en Syrie a remplacé l’Irak alors que pendant ce temps, à l’Est de l’Europe, se joue l’avenir d’une Union bien morcelée. 

L’Union européenne est une belle machine mais qui a tendance à se gripper dès lors que sont abordées les questions de politique étrangère. Car malgré une intégration économique toujours plus grande, la prédominance des Etats reste essentielle dans le domaine qu’est la diplomatie.

Diplomate, la France a oublié de l’être depuis plusieurs mois en ce qui concerne le dossier syrien. Exigeant à grands cris la tenue d’une grande conférence internationale sur la Syrie, le quai d’Orsay rétropédale finalement et fait en sorte de ne pas donner une chance au dialogue entre les Syriens. Une position regrettable alors que ses partenaires européens attendaient beaucoup d’une telle conférence.

La politique du pire est semble-t-il préférable pour les va-t-en guerre qui préfèrent financer et armer les islamistes étrangers (dont certains sont Européens) venus répandre la mort en Syrie. Une politique incompréhensible qui n’est pas devenue position officielle de l’Union européenne malgré la levée de l’embargo sur les armes syriennes pour les rebelles. Cette levée d’embargo qui ne sera pas suivie (officiellement) d’effets. Quand reculer pour mieux avancer devient avancer pour mieux reculer…

Si la Syrie divise fortement les Européens, un autre sujet devrait les réunir si seulement ils prennent le soin de réfléchir à la question. Cette question s’appelle l’Ukraine et un gros point d’interrogation reste en suspens malgré l’urgence qu’il y a à se prononcer sur le sujet.

L’Ukraine souhaite se rapprocher depuis des années de l’Union européenne et met toutes les chances de son côté en modifiant en profondeur des lois souvent héritées d’une vision soviétique de la société et de la justice. Le cas Ioulia Timochenko est devenu la pierre d’achoppement qui masque les progrès en cours menés par les autorités ukrainiennes et qui rend difficile les discussions entre l’Europe et le président Viktor Ianoukovitch.

Ces discussions visent à intégrer plus étroitement les économies européenne et ukrainienne (avant une éventuelle entrée dans l’UE ?). Une opportunité pour les deux parties qui doit être saisie lors du sommet de Vilnius à l’automne 2013. Mais là encore l’Union européenne ne parle pas d’une seule et unique voix. Lorsque la Pologne y voit une chance, l’Allemagne se montre elle beaucoup plus réticente… Quid de la position française ? Difficile à dire tant l’actualité du Quai d’Orsay est dominée par les affaires syriennes…

Un flou artistique dont compte bien profiter Moscou qui voit s’éloigner un peu plus chaque jour son ancienne république bordant la mer noire. A force de ne pas savoir quoi faire, l’Union européenne perd du terrain et se met en difficulté au niveau international.

La politique étrangère commune de l’Union européenne est un mythe. A l’image d’une Défense commune qui ne verra jamais le jour, les relations extérieures ne seront jamais la chasse gardée de l’appareil européen. Les Etats restent bien trop différents et attachés à des Histoires distinctes pour accepter de se ranger derrière un seul et unique représentant. Les défenseurs de l’Europe le regrettent quand les partisans de la Realpolitik ne font que le constater. On est toutefois en droit d’attendre que l’Union européenne parle d’une seule et même voix lorsqu’il s’agit d’intérêts vitaux qui la touchent directement. 


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1 réactions à cet article    


  • COLLIN 11 juin 2013 12:59

    « La politique étrangère commune de l’Union européenne est un mythe »...

    Vous auriez dû écrire :« l’Union européenne est un mythe » en tant qu’entité étatique,et elle ne sera jamais un état.

    D’ailleurs,à ce jour,n’importe quel référendum dans n’importe quel pays de « l’Union européenne » répondant à la question du maintien dans la dite union,verrait une très forte majorité de votes négatifs !

    Ce qui explique qu’aucun référendum ne soit organisé sur aucune question majeure,sur ,par exemple,la future traitrise transatlantique du traitre Barroso...

    L’ « l’Union européenne » est dèja morte,en réalité,ce qui explique qu’elle ne puisse avoir de politique étrangère commune.

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