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L’UE doit mettre fin à l’horrible pratique des tests de produits de beauté sur les animaux

L’UE doit mettre fin à l’horrible pratique des tests de produits de beauté sur les animaux

Par la Dr Julia Baines

Au lieu d’explorer des prairies luxuriantes et de creuser des terriers douillets, une lapine terrifiée se blottit dans une cage métallique froide sous des lumières éblouissantes. Son cœur commence à battre de plus en plus vite quand un homme en blouse blanche ouvre la porte de la cage et l'attrape par la peau du cou. Un long tube est enfoncé dans sa gorge, jusqu'à son estomac. Elle se débat, mais cela ne sert à rien : il n’y a pas d’échappatoire. Une main gantée appuie sur un piston, qui dépose dans le tube un produit chimique qui la brûle comme du feu. Elle est ensuite à nouveau confinée dans la cage métallique froide, où elle se recroqueville dans un coin, courbée par l'agonie alors que la substance commence à parcourir son corps, ne sachant pas si elle ou ses bébés à naître survivront. Toute cette horreur lui est infligée simplement pour qu'une entreprise de maquillage puisse commercialiser une nouvelle teinte d'eye-liner.

Il y a plus de dix ans, l’Union européenne a pris une décision louable – une première au niveau mondial – en interdisant les tests sur les animaux pour les cosmétiques et leurs ingrédients. Mais ensuite, dans un revirement inattendu, la Commission européenne a saboté l'interdiction en déclarant que des centaines de produits chimiques utilisés exclusivement dans les cosmétiques pouvaient être testés sur des animaux en vertu d'une législation appelée REACH (Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques) – même si beaucoup d'entre eux sont utilisés en toute sécurité depuis lontemps. En ce 24 avril, alors que nous célébrons la Journée mondiale des animaux dans les laboratoires, des milliers de lapins, rats, souris, poissons et autres animaux sont empoisonnés et tués pour la simple vanité humaine. L’UE doit mettre fin à cette barbarie.

Des entreprises éthiques se sont opposées à ces tests insensés. Le PETA Science Consortium International e.V. a soutenu un fabricant allemand d'ingrédients cosmétiques appelé Symrise AG dans un recours devant le Tribunal de l'Union européenne. Symrise a cherché à annuler une décision l'obligeant à tester des ingrédients cosmétiques sur des animaux, mais le tribunal s'est prononcé contre cette décision, condamnant de fait des milliers de rats, de lapins et de poissons à des souffrances atroces et à une mort certaine lors de tests cruels.

Les citoyens européens ont également clairement indiqué qu’ils s’opposaient fermement à l’utilisation d’animaux pour tester des produits cosmétiques. PETA et d’autres groupes ont lancé l’Initiative citoyenne européenne (ICE) « Sauvons les cosmétiques sans cruauté – S’engager pour une Europe sans expérimentation animale », qui a dépassé son objectif de recueillir un million de signatures, provenant d’individus originaires de 22 pays différents, un chiffre record. L'ICE appelait l'UE à renforcer son interdiction des tests sur les animaux pour les ingrédients cosmétiques, à passer à des méthodes non animales pour les tests de sécurité chimique et à s'engager à éliminer progressivement toutes les expériences sur les animaux.

Mettre fin aux expériences sur les animaux n’est pas seulement une mesure éthique, mais aussi une démarche qui ferait sens du point de vue scientifique. Les expériences sur d’autres animaux produisent des résultats trompeurs et inapplicables aux humains. Les entreprises de cosmétiques adoptent déjà des méthodes modernes d’expérimentation sans animaux – notamment des tests sophistiqués utilisant des cellules et des tissus humains, des techniques avancées de modélisation informatique et des études avec des volontaires humains – qui fournissent des données précises et pertinentes pour l’humain. Les entreprises peuvent également opter pour des ingrédients dont l’innocuité a déjà été prouvée ou choisir de ne pas développer de nouveaux produits si cela signifie que pour cela, les animaux doivent souffrir et mourir. Le sans cruauté est une option pour chaque entreprise.

Les consommateurs disposent également d’un formidable pouvoir pour engendrer du changement. Avant d’acheter un produit, consultez la base de données mondiale de PETA États-Unis qui répertorie les entreprises qui effectuent ou non des tests sur les animaux. Le programme Beauty Without Bunnies ne permet aucune lacune ni exception en matière de tests réglementaires sur les animaux. Les acheteurs peuvent donc être sûrs qu'ils soutiennent des marques véritablement sans cruauté envers les animaux, tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Voter avec notre portefeuille montre à l’industrie que la cruauté envers les animaux n’est tout simplement plus tolérée.

Le vent souffle dans notre sens, et alors que de nouveaux décideurs européens se préparent à prendre leurs fonctions après les prochaines élections de juin, les équipes scientifiques des entités PETA les pousseront à répondre aux demandes des citoyens européens. Cela signifie – au minimum – reconnaître la mise en péril de l’interdiction existante, protéger et renforcer ses dispositions, et donner la priorité à la transparence dans les pratiques de test pour les cosmétiques.

L’UE peut et doit reprendre son rôle de leader mondial sur cette question en légiférant pour mettre fin aux tests cruels et peu fiables sur les animaux pour les cosmétiques. Une UE qui refuse de tourmenter et de tuer des êtres vivants sensibles pour du rouge à lèvres, du mascara ou de la crème à raser serait véritablement belle.

La Dr Julia Baines est responsable principale de la politique scientifique chez PETA Royaume-Uni.

 


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25 réactions à cet article    


  • Brutus Brutus 24 avril 16:57

    les femmes ne sont pas des animaux, quand même !


    • Seth 24 avril 17:42

      @Brutus

      Les « produits de bôôôôté » ne sont qu’une infime partie des tests sur animaux.

      J’attends avec impatience le jour au PETA (amusante association américaine assez délirante) va demander qu’on les interdise aussi sur les produits médicaux entre autres.

      Ce sont eux qui dissertent doctement sur la brachycéphalie des chiens et donc font interdire certaines races de toutous (ça s’est fait en Norvège) au profit des clebs à long museau et exigent aussi qu’il n’y ait plus de figures d’animaux dans les manèges pour enfants. smiley


    • Brutus Brutus 24 avril 18:08

      @Seth

      les chiens étant tous des loups sélectionnés par l’homme pour les assister dans la chasse et le gariennage, puis pour d’autres domaines exploitations depuis le paléolithique et, pour certains comme le chihuahua le doberman (chacun dans leur genre) ont abouti à des monstruosités incapables de survivre sans l’homme dans la nature, il serait plus logique de supprimer tous les chiens (pas les cahts parce que j’en ai un)


    • JPCiron JPCiron 24 avril 18:41

      @Brutus

      les femmes ne sont pas des animaux, quand même ! >

      sources ?

       smiley
       :->


    • Brutus Brutus 25 avril 07:51

      @JPCiron

      "Disputatio nova contra mulieres, qua probatur eas homines non esse"

      lien



    • JPCiron JPCiron 25 avril 08:32

      @Brutus

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Disputatio_nova_contra_mulieres
      Une argumentation peu appréciée dans les diocèses... semble-t-il.

      Pour ma part, la question de qui vint en premier : « la poule ou l’oeuf », replacée dans le processus de l’Evolution me porterait à croire que le féminin apparut en premier, se reproduisant par parthénogénèse.
      La variante mâle n’apparaissant que dans certaines configuration de l’environnement (température,...) comme si fréquent chez les poissons, tortues,...

      L’ontogénèse reproduisant la philogénèse, cela expliquerait aussi le fait que les mâles ont quant même des tétons...


    • amiaplacidus amiaplacidus 25 avril 08:57

      @Brutus :
      « ...(pas les chats parce que j’en ai un)... »

      Je ne sais plus qui disait : « Les chats sont plus intelligents que les chiens, la preuve, c’est qu’il n’y a pas de chat policier ».


    • Brutus Brutus 25 avril 09:21

      @JPCiron

      tous les mâles sont des variantes des femelles de leur espèce, ce qui permet d’éviter les phénomènes de dégénéresence par croiements.
      Mais ils sont tellement parasitaires sentre les copulations que, dans beaucoup d’espèces (abeilles, mantes religieuses, hyènes, etc.) les femelles tuent ou mangent les mâles. L’homme est la seule espèce à tuer ses propres femelles.
      Pour ce qui est de la pilogénèse humaine, on sait que le coccyx est un reliquat de queue, mais aussi que le clitoris est un pénis atrophié, à moins que le pénis soit un clitoris hypertrophié et la peau des couilles une transformation des grandes lèvres de la vulve ?


    • Seth 25 avril 11:48

      @Brutus

      Les chiens ne sont pas des loups, l’espèce Canis est différente de Lupus.

      Et comme mon chien fait partie de ceux que l’on menace d’interdire et qui va très bien merci et ne ronfle pas (mais je précise que ce n’est pas un franchie), comprendrez bien que je ne les approuve pas.

      Pour les Felis je connais, j’en ai eu, en particulier une qui était adorable avec moi et redoutablement agressive avec tout le reste des vivants. Les femelles sont moins arrangeantes que les mâles.


    • alinea alinea 25 avril 11:54

      @Brutus
      La reine des abeilles ne tuent pas les mâles !! En se retirant après avoir fécondé la spermathèque de la reine, tous ses « boyaux » s’extirpent et il tombe, de haut, mort.


    • Seth 25 avril 13:33

      @alinea

      Bref, il est à usage unique... Pas du des genre mante religieuse où les femelles ont beaucoup d’appétit. smiley


    • alinea alinea 25 avril 14:19

      @Seth
      Absolument : tu baises/ tu meurs ; l’histoire ne dit pas si ceux qui restent vierges l’ont fait volontairement ; ceci dit quand l’hiver arrivent ces salopes d’ouvrières les virent parce qu’ils sont une bouche inutile !! Mais ils ont vécu quatre ou cinq mois à manger gratos et à rien foutre quand l’ouvrière ne vit que quinze jours en été, épuisée d’avoir butiné alors que sa jeune sœur passe l’hiver !

      Aussi ne se plaignent-ils pas, en tout cas je n’en ai jamais vu se plaindre !! smiley


    • Seth 25 avril 14:24

      @alinea

      tu baises/ tu meurs 

      J’espère qu’y zont ben joui. smiley


    • alinea alinea 25 avril 22:10

      @Seth
      Je suppose, je l’espère, sinon, c’est pas du jeu !


    • sylviadandrieux 24 avril 17:21

      Ont-elles besoin de se tartiner de cochonneries pour plaire ? Quand on est moche on assume n’est-ce pas messieurs ?


      • Seth 24 avril 17:43

        @sylviadandrieux

        Ben... Vous imaginez la reine Brigeou sans tartinage ? Moi j’aime autant pas... smiley


      • Brutus Brutus 24 avril 18:02

        @sylviadandrieux

        Dans "Éloge du maquillage", Baudelaire disait que la recherche de l’idéal nécessitait d’utiliser les moyens offerts par l’art pour transfigurer quelque chose en préférant un embellissement artificiel à la trivialité biologique. Pour lui, la femme qui se maquille ne cherche pas à imiter la nature. Elle veut, au contraire, s’en affranchir et par ce biais atteindre une forme d’absolu, transcender son corps, approcher du Beau grâce à un artifice, en corrigeant les imperfections de la nature pour accéder à un statut presque divin.

        Mais l’idéalisme confronté d’un côté aux chiennes de garde et de l’autre au LGBT n’a plus de place dans une société où tout est marchandisé et « déconstruit ».


      • pasglop 24 avril 19:30

        @sylviadandrieux
        Pour plaire ou pour se plaire ?


      • amiaplacidus amiaplacidus 25 avril 08:59

        @Seth
         La reine Brigeou, ce n’est plus, depuis longtemps du tartinage, avec elle on est dans le ravalement lourd de façade.


      • Seth 25 avril 11:09

        @amiaplacidus

        Reprise en sous-oeuvre par injection de coulis. smiley


      • Gorg Gorg 25 avril 11:53

        @amiaplacidus

        « La reine Brigeou, ce n’est plus, depuis longtemps du tartinage, avec elle on est dans le ravalement lourd de façade »

        J’ajouterais que ce n’est pas une couche de ripolin qui empêche une façade de s’effondrer... smiley


      • sylvain sylvain 24 avril 18:25

        C’est degueulasse, mais ca n’a rien de pire que l’elevage industriel en general


        • La Bête du Gévaudan 25 avril 13:19

          @sylvain

          et que l’abattage rituel... 


        • ZenZoe ZenZoe 25 avril 11:28

          J’approuve cet article à 100%

          Je voudrais aussi ajouter que de nombreuses fimes de cosmétiques clament sur leurs étiquettes ’’non testé sur animaux’’, alors que cette allégation est trompeuse. Si ces firmes ne testent pas elles-mêmes les ingrédients sur les animaux, elles achètent à d’autres entreprises (souvent basées en Chine ou plus généralement en Asie) qui elles testent sans retenue.

          La meilleure garantie est encore dans les produits certifiés par un label sûr (et pas forcément bio !). On peut trouver ces labels sur internet sans problème pour ceux que ça intéresse.


          • xana 25 avril 17:56

            Pourquoi n’interdit-on pas les « produits de beauté » ?

            Et aussi le véganisme ?

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Anissa Putois

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