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Accueil du site > Tribune Libre > L’crédit ? FITCH-moi la paix !

L’crédit ? FITCH-moi la paix !

2 chiffres : décembre 2016[i], 2.147 Md€ - 2.950 Md€, décembre 2022.[ii] Une bagatelle de presque 1000 milliards en 6 ans  ! Voici le gouffre de la « dette ». Macron rentre dans le record comme étant LE + GRAND désargenteur de toute l’histoire… Je me demande même s’il ne faut pas remonter à Moïse et son partage des eaux qui a dû couter un bras en effets spéciaux ? Dire qu’une génération qui en est à ses dernières années a amené cet hurluberlu, incapable et narcissique au pouvoir… Et par 2 fois si you plait ! Après Moua le déluge et démerdez-vous qu’ils se disent les rancis-boomers ![iii]

Une GROSS conséquence

Le 28 avril, l’agence de notation financière Fitch a dégradé la note de la France en AA- moins. Pourquoi ? Fitch dit : Les investisseurs doivent craindre, non les coûts économiques engendrés par le mouvement social, mais l’instabilité politique qu’il provoque et qui compromet la réalisation des réformes futures (attention danger !). L’agence ne sanctionne pas la réforme des retraites, mais reproche au gouvernement d’être passé en force, abîmant ce qu’il y a de plus précieux pour les marchés financiers : la résignation et soumission des peuples, c'est-à-dire, la possibilité de leur imposer dans le calme et en douceur des nouvelles réformes dites, structurelles. Depuis 50 ans, toutes les petites désavancées organisées en catimini par le patronnât, la bourgeoisie (ce sont les mêmes), les banques, les multinationales, les lobbies, les médias s’arrangeant que ça passe l’air de rien sous couvert de « consultations », de « votes » à l’assemblée, de « conseil constitutionnel » et « d’élections », puis d’autres fadaises démocratico-olé. Sauf que là, l’Macron a cassé un pacte par un passage en force ; Ce qui a pour conséquence que la plèbe renâcle, et s’il y a un truc que les fous amoureux du fric et du pouvoir n’aiment pas, c'est le bazar ou la chienlit comme aurait dit Charles de ! Comme pour la Mafia, lorsqu’on ne parle pas d’elle, cela veut dire que les affaires sont florissantes. Fitch sur la dévaluation de sa note de crédit voit le mouvement social qui gagne dangereusement du terrain, les affrontements sont saignants et ce gouvernement ne tient que par une surenchère de la violence par les FDL, d’où risque de soulèvement général ou de blocage du pays… Pas bon pour le business, d’autant qu’une révolution risquerait d’amener des dirigeants moins souples de l’échine qui pourraient dire aux banques d’aller se faire voir avec « la dette ». Que ce soit tout en haut ou tout en bas, l’Manu colle tout le monde dans la mouscaille !

En ligne de mire

Les investisseurs se posent certainement cette question : comment la France la plus taxée au monde peut-elle être dans un tel état de délabrement ? » Il ne s’agit pas seulement du marasme des foules, mais aussi de la faillite d’une société en déshérence, d’infrastructures qui s’effondrent, routes, ponts, d’un pays vendu à la découpe pour tous les charognards de la finance et du crime organisé, d’une classe nommée abusivement « élite » qui refuse de payer ses impôts et qui utilise toutes les ruses pour détourner des milliards dans des paradis fiscaux et surtout la captation de subventions telle le Fonds Marianne et autres billevesées. D’ailleurs, la presse à la botte s’enorgueillie que le pays ait l’homme et la femme les plus riches du monde. Non content d’avoir tous ces handicaps comme « président », le pôvre ne sait pas compter. Pour quelques milliards d’hypothétiques économies sur les retraites, combien va couter la dégradation de la note ? Si la cote est à AAA+, cela correspond pour les investisseurs à des prêts sécurisés, mais avec ce moins, les % vont être plus élevés, et donc, est-ce que cela ne va pas noyer les « économies » sur les retraites ?

Qui sont les heureux débiteurs de la France ?

Il s'agit d'investisseurs institutionnels, comme des fonds de pension et des fonds d'assurance notamment, mais ce sont aussi des fonds d'investissements souverains, des banques ou des fonds spéculatifs, bref, que du beau monde spéculateurs qui vit grassement en rétributions actionnariales par dizaines de milliards sur la bête. En 2022, la charge d’intérêts de la « dette publique », c’est-à-dire la dette consolidée de l’ensemble des « administrations publiques », s’est élevée à 49 Md€ hors frais bancaires et 53 Md€ avec les frais. (4 milliards de frais bancaires !).[iv] C’est presque les 59M du budget de l’éducation nationale !

Que de bonnes nouvelles !

Pour bien casser le moral : Si le taux d’inflation augmente de 1 point en France et dans la zone euro une année, la charge d’intérêts de l’État augmente de 2,5 Md€. Et à chaque fois qu’un point s’ajoute, cela coute 2,5 Md€. Faites le calcul si on parle d’une inflation à 6% ? D’ailleurs, le projet de loi des finances pour 2023 explique ainsi la hausse de 13,1 Md€ de la charge d’intérêts de l’État. Une note dégradée augmente les taux d’emprunt sur les marchés financiers, obligeant ainsi la France à payer davantage pour rembourser les intérêts de sa dette. Par ricochet, le coût se répercute ensuite sur l’économie réelle, notamment à travers une hausse des taux d’intérêt pour les crédits aux entreprises et aux particuliers. Donc payer + cher pour financer son logement, sa bagnole… Droit vers le gouffre, et c’est ce dadais de, le Maire qui est au volant. Ça fout la trouille non de voir venir le mur en pleine face et d’avoir comme chauffeur un chauffard !

Pour revenir au début de mon propos.

La situation politique française et la réforme (la déforme ?) des retraites avec un texte passé sans vote, a entraîné 13 journées de manifestations émaillées de violences et un haut niveau d’impopularité de l’exécutif. L’agence Fitch ajoute que la situation politique pourrait favoriser « les forces radicales et anti-establishment », augmentant à nouveau le risque de perte de contrôle de la dépense publique. Cette situation politique explosive s’accompagne de déficits budgétaires importants et de progrès modestes. Cette année un déficit commercial prévu qui cumulera à des 167 milliards tout de même. Il est certain que les Fitch’ boys s’en tape le coquillard, ce qu’ils voient, c'est comment faire venir la galette qui en plus va grossir avec la décote et l’inflation… Et toujours en face, dadais le Maire : « Les faits infirment l’appréciation de Fitch. Nous sommes en mesure de faire passer des réformes structurantes pour le pays. »-« Reformes structurantes »… Et ta sœur Bruno, c’est le roi Charles preums ? Plus loin, car il en est certain : Garder le même cap, en évoquant notamment son « projet de loi industries vertes qui va être présenté dans quelques jours et qui va permettre de réindustrialiser la France, d’ouvrir de nouveaux sites industriels et de créer de nouveaux emplois. » Et qui va mettre à genoux l’économie russe… Dire que c’est à cela, hélas, qu’ont les reconnaît.

Fitch est la première des trois grandes agences de notation à corriger son appréciation de la situation française. Sa concurrente Moody’s a annoncé vendredi dernier qu’elle ne ferait pas évoluer sa note. Standard & Poor's, de son côté, devrait livrer ses conclusions le 2 juin prochain.[v]

Quant à NOUS ?

L’obsession des dirigeants politiques pour la crédibilité de la signature de l’État auprès des marchés pourrait être habilement utilisée comme moyen de pression pour pousser Macron à retirer ou neutraliser sa réforme. Dans cette perspective, la lutte contre la réforme des retraites devrait se concentrer sur la réputation du chef de l’État, son “crédit”, la valeur de sa signature. Macron est coincé entre deux pôles (non ! Pas Brigitte et Benalla) : Une demande pressente d’excellence créditocratique (soit être bien vu par les financiers) et aussi, « en même temps » attirer des investisseurs créateurs d’emploi de l’étranger. Et à votre avis où a-t-il échoué le « génie de la finance » ? Moi je dirais sur les deux tableaux !

En écoutant Fitch : Puisque les marchés financiers perdent confiance en la capacité de crédit par l'État français grâce aux mobilisations, et lorsque ces vampires se sentent taper au portefeuille, ils sont prêts à trahir leur propre mère. Alors, si je fusse toi mon Manu, je regarderai bien derrière moi lorsque j’suis en marche. 

Georges ZETER/mai 2023


[iii] Étant moi-même un boomer, j’ai honte de ma génération pour son égoïsme effréné. Heureusement, nous sommes encore quelques un à renauder !


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10 réactions à cet article    


  • Attila Attila 8 mai 2023 18:40

    Les intérêts ne se remboursent pas, on les paye. C’est le capital que l’on rembourse.

    L’augmentation des intérêts n’est pas immédiate. La dette de l’État est constituée d’une multitude d’emprunts. L’État fait l’emprunt d’une somme pour une durée déterminée, souvent 10 ans. Au bout des dix ans, l’État rembourse le capital. Entre-temps, il a payé chaque année des intérêts.

    Comment l’État rembourse-t’il le capital ? En faisant un nouvel emprunt pour rembourser le précédent. Les emprunts précédents ont été effectués avec des taux d’intérêt très bas. Les nouveaux emprunts sont négociés aux taux d’intérêts du jour et qui ont fortement augmenté. Donc, au fur et à mesure que les anciens emprunts sont remboursés, le montant des intérêts payés par l’État augmente et pèsera de plus en plus sur le budget de l’État.

    En 2019, l’État payait 50 Milliard d’euros d’intérêts. Par comparaison, le budget de l’Éducation Nationale est autour de 57 Milliard d’€.

    .


    • Attila Attila 9 mai 2023 15:21

      Plus de précision sur l’influence de la note de Fitch sur notre économie dans Figarovox.
      « en 2022, notre dette nous aura coûté déjà 15 milliards de plus du fait d’une erreur de stratégie : afin de profiter d’une inflation supposément disparue à jamais, nous avions émis des obligations indexées à l’inflation qui se révèlent onéreuses aujourd’hui… Elles expliquent aussi qu’en 2023, environ 15% du stock de dette souveraine est à refinancer (alors que la maturité de notre dette est assez bonne, à 8 années). Avec ces risques, le AA- n’est même pas garanti au-delà de 12-24 mois. »

      .


    • Yaurrick Yaurrick 10 mai 2023 15:43

      @Attila
      Il faut (et on aurait du le faire depuis des décennies) interdire à l’état de signer un budget déficitaire, surtout si le déficit est structurel. Exactement comme le fait un bon père de famille.
      Les lubies de l’état obèse, ça commence à bien faire.


    • Attila Attila 10 mai 2023 18:27

      @Yaurrick
      Globalement, oui.
      L’État peut tout de même emprunter pour faire des investissement générateurs de croissance ou d’économies.
      Surtout, ne pas faire comme Jospin qui avait dilapidé la fameuse « cagnotte fiscale » dans des cadeaux électoraux au lieu de rembourser de la dette.

      .


    • titi titi 8 mai 2023 21:25

      @L’auteur

      Il est très facile de ne pas faire le jeu des spéculateurs : il suffit d’avoir un budget équilibré et ne pas avoir à emprunter.

      Mais cela fait 40 ans que cela ne s’est pas produit.

      Pourquoi ? Parceque depuis 40 ans, les beaux parleurs du « progrès social », font des reformes pour lesquelles ils n’ont pas l’once d’un début de commencement de financement.

      Au bout d’un moment, ça se voit.


      • lecoindubonsens lecoindubonsens 9 mai 2023 10:58

        La solution ?

        Bien sur un retour à un équilibre budgétaire (sur la durée, consommer l’équivalent de ce que l’on produit, même si légères fluctuations possibles d’une année sur l’autre).

        Equilibre aussi de la balance commerciale : irréaliste de se faire entretenir par l’étranger de manière permanente.

        Mais aussi des emprunts à taux zéro auprès d’une BDF ou BCE = dissuasif pour les « rapaces » si l’argent ne rapporte plus d’argent, ce qui ne serait que du bon sens. Recevoir de l’argent ne devrait n’être la contrepartie que d’une production de biens ou services.


        • titi titi 9 mai 2023 18:45

          @lecoindubonsens

          "Mais aussi des emprunts à taux zéro auprès d’une BDF ou BCE

          "

          C’est déjà ce qui se passe depuis le Covid,résultat attendu et annoncé : l’inflation.

          Il n’y a pas de solution miracle : quand on dépense plus que l’on gagne, y compris quand il s’agit d’un état, le financement du déficit, que ce soit par la dette ou la planche à billets, a un coût.


        • lecoindubonsens lecoindubonsens 10 mai 2023 08:53

          @titi
          Nous sommes donc d’accord sur
          "Bien sur un retour à un équilibre budgétaire (sur la durée, consommer l’équivalent de ce que l’on produit, même si légères fluctuations possibles d’une année sur l’autre).

          Equilibre aussi de la balance commerciale : irréaliste de se faire entretenir par l’étranger de manière permanente.« 

          Par contre, pour moi, c’est le contraire pour les taux : les intérêts a taux »non zéro" sont une source d’inflation puisque de l’argent génère de l’argent sans aucune production en contrepartie. Plus d’argent pour même conso = inflation.


        • Emohtaryp Emohtaryp 9 mai 2023 13:40

          Nono le simplet est bien dilaté, c’est le moment de le Fitch....


          • sylvain sylvain 9 mai 2023 21:39

            L’obsession des dirigeants politiques pour la crédibilité de la signature de l’État auprès des marchés pourrait être habilement utilisée comme moyen de pression pour pousser Macron à retirer ou neutraliser sa réforme


            je plussoie tout l’article mais la dessus j’ai plutot l’analyse inverse. Ce que diit la finance c’est que c’est c’est elle qui demande ces réformes, et que le soldat macron ayant mal fait son travail on va punir le peuple français qui aurait du fermer sa gueule et accepter. Certes c’est pas bon pour lui, mais macron s’en fout des taux d’intérêts payés par la france, ce n’est pas lui qui les paye !

            On est en fait un peu dans le même cas que la grèce, en moins mauvais, mais c’est essentiellement la même chose. Et plus les grecs ont essayés de se rebeller, plus ils se sont fais défoncer, tout simplement parcequ’ils n’ont pas eu de soutiens des autres peuples, au moins des autres peuples européens

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