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Accueil du site > Tribune Libre > L’Afrique à feu et à sang pour des raisons inavouées

L’Afrique à feu et à sang pour des raisons inavouées

L'Afrique est en ébulition. Tous les pays sont presqu' en crise : crise sociale, crise armée, bref, la paix est menacée. Exceptée Brazzaville, la sous région de l'Afrique centrale est en proie à une tragédie sans précédent. En RCA, en RDC, au Cameroun, au Tchad et au Gabon, les tensions sont remontées d'un cran. Une parenthèse de sang dont les raisons semblent inavouées.

Au cœur de l’Afrique centrale, se trouve un pays, la République du Congo, qui a connu, pratiquement, de 1993 à 2000, une période trouble, ayant déchiré son tissu socioéconomique. Depuis plus d’une décennie, la République du Congo est traversée du nord au sud et de l’est à l’ouest par un courant de paix, et marqué par une stabilité institutionnelle qui force l’admiration, notamment des investisseurs.

En revanche sa voisine, la République Démocratique du Congo est dans une situation de trouble permanent depuis la chute de Mobutu en 1997.

La stabilité partiellement rétablie dans le pays ne garantit pas la paix sur l’ensemble du territoire. On y apprend tous les jours des massacres des populations civiles à l’est et au Nord. La Force onusienne basée sur place n’a toujours pas pu aider l’armée gouvernementale à venir à bout des rebelles qui naissent, chaque fois que d'autres sont anéanties.

Toute la population fonde l’espoir d’un retour définitif de la paix dans le pays sur l’offensive lancée récemment par le gouvernement contre les FDLR. Mais en attendant, le trouble est encore là, tandis qu' à Kinshasa, le climat est plus ou moins électrisé par les rendez-vous politiques à venir.

On n’arrête pas la guerre comme un match de football, disait un homme politique angolais. Cette affirmation est vérifiable en République centrafricaine, où les communautés naguère paisibles et en harmonie ont découvert brusquement en 2013, une vocation meurtrière, les uns contre les autres. Les morts et les déplacés se comptent par dizaine de milliers dans un pays qui a perdu les repères d’un Etat.

Il est certain que les efforts déployés par le médiateur dans cette crise avec l’appui de la communauté internationale augurent cependant d’un début de normalité dans le pays à court terme. Il est vrai que l’enracinement des rancœurs dus aux meurtres, vols, viols et autres atrocités, vécues depuis deux ans environ par les deux composantes essentielles du pays (Musulmans et Chrétiens) fait craindre par les temps qui courent à un retour de la paix définitive et de la réconciliation.

Comme si cela ne suffisait pas, la secte islamique qui écume le Nigeria depuis de longues années, a attendu ses tentacules jusqu’au Cameroun, un pays qui est resté à l’abri des soubresauts politiques jusque là. Ainsi, depuis environ un an, ce pays est victime de cette secte qui semble donner à la mort, à l’horreur, le sens que les autres êtres humains donnent à la vie. Boko Haram y sème, en effet, la barbarie et la désolation, perturbant de fait, la tranquillité des Camerounais.

L’autre pays de l’Afrique centrale dont les populations peuvent nourrir des inquiétudes c’est le Tchad. Son intervention légitime aux cotés du Cameroun pour estomper l’expansion de Boko Haram est en même temps, une porte ouverte aux assauts souvent meurtriers de ces fous de Dieu sur son territoire.

En outre, il pointe déjà à l’horizon, une polémique politique sur les effets et déroulement de cette intervention tchadienne contre Boko Haram et même la participation de ces forces au sein de la Minusma au Mali. Et quand les politiques se mêlent à une affaire, très souvent, en Afrique, la suite n’est pas toujours une garantie à la paix dans le pays.

Face à ce tableau qui n’est pas de nature à favoriser le développement de la sous région, Brazzaville apparait, en tout cas pour l’instant, un peu plus calme, plus serein, dont les différents partenaires devraient œuvrer pour la stabilité. A l’image de l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Congo, Stéphanie Sullivan, qui à l’issue de l’audience, avec le secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT), Pierre Ngolo, le 13 mars dernier, a indiqué que son pays milite pour la stabilité institutionnelle et constitutionnelle des pays africains. Ceci, pour ne pas décourager les investisseurs. 

C’est une position réaliste qui dénote de la lecture lucide de la politique : c’est de la real politk, pourrait-on dire ?!

 En effet, ce dont l’occident et les africains, donc les congolais devraient se souvenir, c’est que la nécessité d’une démocratie absolument occidentale en Afrique a déjà montré ses limites ici et ailleurs. Personne ne pouvait imaginer un coup d’état militaire au Mali, alors que le président en poste, Amani Toumani Touré avait déjà déclaré qu’il quitterait ses fonctions à la fin son second mandat ; la soif de la démocratie absolument occidentale a brulé la Libye, la Tunisie, l’Egypte, la Syrie, l’Irak, etc.


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10 réactions à cet article    


  • lsga lsga 28 mars 2015 19:06

    ce qui est bien avec ce genre d’article, c’est que personne ne comprend RIEN aux problématiques nationales en Afrique, à commencer par les africains eux-mêmes.
     

    C’est une bonne manière de rappeler que les guerres n’ont jamais des causes nationales ou religieuses, et toujours des causes impérialistes et économiques. 
     
    L’Afrique est à feu et à sang car les impérialismes français, russe, chinois, brésilien et américain s’y font la guerre. Le reste : c’est de la déco. Un jour on file des armes aux islamistes, le lendemains aux chrétiens, le sur-lendemain on envoie l’armée française ou l’ONU, l’un dans l’autre, pour l’oligarchie, les africains restent des « nègres », et la seule chose qui les intéresse, c’est le sous-sol africain. 

    • sls0 sls0 28 mars 2015 20:09

      Si les africains pouvaient avoir la paix, il pourraient profiter de leurs terres et sous-sols et avoir une vie plus agréable.
      Le problème est que s’il en profitent les non-africains ne pourraient plus en profiter.
      Ils ne sont pas prêt de connaitre la paix car les non-africains ont pris de mauvaises habitudes, on continu de profiter, le chaos a remplacé la colonisation.

       


      • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 28 mars 2015 21:25

        On s’en fou. smiley


        • lsga lsga 28 mars 2015 21:34

          oui tant que leurs matières premières financent ta sécu, le reste, tu t’en fou. 


        • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 28 mars 2015 22:20

          @lsga

          Ah bon ? Les matières premières cotisent à l’URSSAF ??? smiley


        • lsga lsga 28 mars 2015 22:23

          @Le Corbeau Magnifique
          ah bas oui mon grand. L’immense majorité de l’emploi en France consiste à transformer ou consommer des matières premières africaines.... 


        • Allexandre 29 mars 2015 19:24

          @Le Corbeau Magnifique
          C’est bien là la réponse d’un sous Français moyen qui croit que le monde ne tourne qu’autour de la France. Eh oui si tu peux bouffer et gaspiller comme tu le fais, c’est parce que d’autres vivent dans des conditions catastrophiques. Mais trop compliqué pour ton cerveau.


        • Le p’tit Charles 29 mars 2015 09:30
          L’Afrique à feu et à sang pour......ses richesses...Ce continent est passé par profits et pertes aux noms de l’argent.. !

          • Allexandre 29 mars 2015 19:28

            L’Afrique, le continent mère de tous les Hommes et des premières civilisations, méconnues de nous du fait de notre certitude d’être supérieurs. Continent au sous-sol le plus riche, qu’une minorité de puissants exploitent sans scrupules, laissant les Africains dans la misère. C’est cela que D. Pujadas devrait expliquer. Au moins les Français comprendraient la chance qu’ils ont (enfin si on veut) et les raisons profondes de l’immigration.

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