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J’ai vu ’The Circle’

Film « The Circle » {JPEG} J'ai vu : « The circle »

On ne prend même plus la peine de traduire les titres pour les versions françaises des films US.

Enfin voilà, une après-midi à tuer dans un centre commercial pendant que Madame 'fait les soldes' et j'ai fini, après consultation d'une offre pléthorique mais peu tentante dans un fauteuil confortable d'un multisalle à regarder ce nouveau film.

Pas la peine de répéter ce qui est déjà sur le web, les liens sont faits pour ça.

On pourra donc trouver quelques infos en français sur cette page. Cependant la version anglaise est beaucoup plus fournie, mais elle est en anglais (nothing is perfect …).

Le film est tiré d'un roman de Dave Eggers (page française, page anglaise). La nouvelle porte le même nom (page française, page anglaise).

En cause les réseaux sociaux, l'emprise d'internet sur les individus, les familles, les amis. The 'circle' c'est un peu un condensé de Google, Facebook, Tweeter. L'auteur imagine les dérives possibles. Dans certains cas la réalité dépasse déjà la fiction.

Le film ne laisse pas indifférent et on peut lire de nombreuses critiques en français et en anglais (entre autres). Je vous laisse demander à votre ami Google de vous guider.

Quoiqu'on dise le film est assez bien fait on ne s'ennuie pas trop, la distribution est prestigieuse avec Emma Watson et Tom Hanks entre autres.

Ce film a ceci de particulier c'est qu'il s'agit plus d'une œuvre de projection que d'une œuvre d'anticipation. Dans la critique d'un film de SF on ne sort jamais des arguments de crédibilité dans la mesure où figure explicitement le mot 'Fiction'.

Ici on imagine ce qui pourrait arriver si les réseaux sociaux 'prenaient le pouvoir'. Cette thématique est déjà débattue dans notre pays où, par exemple, un FAI se propose de mener à bien seul, sans les pouvoirs publics et d'une certaine façon en concurrence avec eux, un plan de développement de l'internet à très haute vitesse sur tout le territoire. L'argument mis en avant est le manque de compétence des élus (bien réel) et le manque de moyens des collectivités publiques (bien réel également). L'exemple du vote citoyen via 'The circle' est assez bon, mais l'auteur ne va pas assez loin dans ce domaine faisant totalement l'impasse sur les questions de sécurité et d'authenticité des scrutins. Pour l'heure nous voyons bien une 'tweeterisation' de la vie politique. Au quotidien, les hommes politiques ne font plus de discours devant le parlement, plus d'allocutions ; ils 'tweetent' et leurs pensées dirais-je 'instantanées' alimentent la discussion sur le web et les médias grand public.

Les questions relatives à la 'vie privée' sont d'actualité. Entre Google qui piste tous vos déplacements, les banques qui tracent tous vos paiements, les péages, les caméras de surveillance urbaine, celles des grands magasins, etc. on peut vous suivre 'à la trace'. Le film fait ici l'amalgame entre la surveillance réelle des citoyens et certains exhibitionnistes toujours prêts à se montrer à poil ou en train de faire l'amour (le plus souvent pour du fric).

Le film obéit aux poncifs hollywoodiens du moment, c'est une constante de l'histoire du cinéma américain. Les méchants (Hanks, Oswalt) sont des hommes blancs (on dit caucasiens aux USA). L'héroïne est une femme on ne sait pas si on peut la classer dans les 'bons' tellement elle est conne. Le sage, le bon, le deus ex machina, qui est en même temps le maître d’œuvre est un homme de couleur (John Boyega), c'est grâce à lui qu'un dénouement heureux pourra avoir lieu, il va 'recadrer' Mae Holland (Emma Watson) pour la remettre dans le droit chemin.

Il y a quand même un 'bon blanc', Mercer, mais comme sa copine Mae (Emma Watson) il est tellement crétin, qu'il en meurt.

La fin est bâclée et surtout ambiguë. C'est du pur Hollywood, les méchants, verront leurs rêves de domination brisés, leur visées dénoncées. Mais en fait ces visées, quelles sont-elles ? On n'en saura jamais rien. Veulent-ils faire du fric, contrôler la politique, prendre le pouvoir ? Ils se contentent de stocker l'information dans des 'data warehouses' (un peu ce que fait notre ami Google en ce moment). Sauf que Google, en attendant mieux, fait du fric avec cette information. James Bond aurait fait sauter les data-warehouses et tout aurait fini dans un feu d'artifice avec Watson et Boyega au plumard. Mais là, non !

En fait, notre conne de service, Mae Holland, devenue sage après qu'on lui eut ouvert les yeux va transformer tout le bazar en un 'gentil réseau', enfin c'est ce que j'ai cru comprendre, mais vos 'followers' pourront-ils toujours vous voir en train de baiser ? Cela on ne le dit pas.

Bref, si vous n'avez rien de mieux à faire et si vous avez quelques euros à dépenser pourquoi pas aller voir 'The Circle', à vous de décider…

Sinon passez vous en boucle la chanson de Stromae, Carmen.

 


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5 réactions à cet article    


  • lisca lisca 20 juillet 2017 13:50

    Merci à l’auteur pour cette analyse claire et fine du film.
    Du coup, pas envie d’aller le voir : un tas de poncifs américains dans un scénario alléchant et bien ficelé, ça décourage malgré tout. Dans l’avion, ça passe.
    Et puis Stromae qui massacre un bel air du patrimoine, tout fier de sa trouvaille : qu’on s’aime-consomme, même si l’effort est fait pour dire quelque chose de sensé.
    Voilà l’original : https://www.youtube.com/watch?v=K2snTkaD64U


    • Abou Antoun Abou Antoun 20 juillet 2017 14:12

      @lisca
      Du coup, pas envie d’aller le voir : un tas de poncifs américains dans un scénario alléchant et bien ficelé, ça décourage malgré tout.
      Je ne souhaite pas décourager les gens, ni recommander le film non plus. Je dis qu’il est visible mais ce n’est pas un chef d’œuvre. Rares sont les films américains qui arrivent à se libérer de l’estampille ’made in hollywood’. Celui-là ne fait pas exception à la règle.


    • lisca lisca 20 juillet 2017 21:04

      @Abou Antoun
      On est bien d’accord !


    • ricoxy ricoxy 20 juillet 2017 17:51

       
      Dépenser quelques z’€uros pour regarder une social-fiction, pourquoi non ? Mais de quel « cercle » s’agit-il ici ? Un creuset social ? Et que vaut-il comparé à « Social netwok » de Fincher ?
       

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