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Accueil du site > Tribune Libre > Islamophobie : distinguer l’humain de sa croyance

Islamophobie : distinguer l’humain de sa croyance

Le premier ministre turc Tayyip Erdogan a déclaré que l’islamophobie doit être considérée comme un crime contre l’humanité, au même titre que l’antisémitisme. « Erdogan veut que l'on étudie une législation internationale pour interdire les attaques islamophobes, et contre toute religion, et il a promis de soumettre cette question à l’Assemblée annuelle des Nations Unies qui se tiendra le 25 septembre prochain. »

Par cette proposition il assimile deux notions très différentes : l’état de nature d’un être humain et ses choix personnels. Ces notions doivent au contraire être clairement distinguées si l’on veut encore garder du sens à la déconstruction du racisme.

Je rappelle ici ce qu’est le racisme : il se fonde sur l’idée de races différentes, de supériorité d’une race ou ethnie sur une autre, et de discrimination à l’encontre des ressortissants de l’ethnie supposée inférieure. Le critère ethnique est défini par des disposition naturelles acquises de naissance et donc non choisies. Par exemple, une personne de peau noire n’a pas choisi volontairement sa couleur. Elle ne peut rien y changer. Faire de la couleur de sa peau un critère de valeur (positive ou négative) est comme une sentence sans procès et une condamnation sans appel - et cela qu’il s’agisse d’un compliment ou d’un dénigrement. Dire d’un africain qu’il joue forcément mieux du djembé qu’un européen blanc parce qu’il est africain, c’est déjà une forme de racisme.

Paradoxalement, on a pu voir des auteurs d’origine africaine pratiquer une sorte de racisme à l’envers en valorisant spécifiquement la négritude par opposition à la blancheur de peau. Cela fut accepté par les noirs eux-mêmes au nom de la décolonisation et d’une identité spécifique retrouvée. Mais l’aboutissement de la déconstruction du racisme est que les noirs devront un jour abandonner toute référence à leur négritude, comme les blanc le font à leur blancheur de peau. Tant qu’une personne à peau noire se revendique noire, elle se définit dans le prolongement du racisme. C'est d'ailleurs théoriquement valable pour toutes les cultures, appartenances et identités, vouées à disparaître si l'on prend la non-discrimination dans un sens strict. A moins que l'on n'accepte les différences et que l'on baisse un peu la garde sur la peur de la discrimination (l'égalité par absence de marques distinctives est peut-être une impasse, mais l'acceptation de ces marques oblige à accepter aussi d'en débattre).

La lutte contre le racisme est destinée à faire respecter chaque humain au même titre que tous les autres. Rappelons-nous que les européens ont pratiqué la traite des noirs dans le Hector Horeau, le marche aux esclaves a Alexandrie.jpgpassé, de même que les musulmans (la traite orientale fit 17 millions d’esclaves) et - comble ! - que des africains eux-mêmes ! D’une manière ou d’une autre l’esclavage s’est construit sur l’idée que l’esclave est inférieur à l’esclavagiste.

Le racisme est donc autre chose qu’une détestation ou une peur d’une catégorie d’humains. C’est une théorie et une justification de la domination de certains humains sur d’autres humains en raison de caractéristiques de naissance.

Une croyance n’est pas une caractéristique de naissance comme l’est la couleur de la peau. C’est un acquis culturel et un choix. Ce choix est en général imposé depuis la petite enfance, mais s’il est perpétué à l’âge adulte il s’agit bien d’un libre consentement. On peut en changer. On peut être musulman ou juif et décider un jour de ne plus l’être. Alors que l’on ne peut pas décider de changer de couleur de peau.

L’appartenance religieuse est certes un marqueur fort puisqu’il va de pair avec l’appartenance à une communauté particulière, et souvent à une géographie, à une langue, une littérature, un corps de lois, à une culture. Mais elle n’est jamais irréversible.

Puisque l’appartenance religieuse est un choix il peut être critiqué, au même titre que l’on peut critiquer une choix d’obédience politique. La religion, en tant que cosmogonie non universelle (sans quoi il n’y aurait qu’une seule religion), est une option intellectuelle parmi d’autres. En tant que telle elle est tout aussi critiquable. Il ne viendrait à personne l’idée de dire qu’être libéral ou socialiste est un fait de naissance. C’est toujours un choix et un choix possiblement évolutif. Il en est de même pour une religion. Et cela même si les religions font appel à des mécanismes émotionnels et de soumission qui font penser à l’adepte que son choix est le seul possible - ce qui est bien sûr une escroquerie intellectuelle.

On peut comprendre que les musulmans peinent à accepter la mise en cause de leur religion ou de certains aspects et certaines franges politisées de celle-ci. Mais la raison doit prévaloir sur l’émotion : on ne peut assimiler une croyance, concept choisi, et une caractéristique de naissance. La détestation ou la crainte d’une religion ne saurait être assimilée à de l’antisémitisme ni à une quelconque forme de racisme (voir l'article sur Véronique Genest), pas plus que la détestation du libéralisme ou du socialisme. Cette mise en cause ou détestation d’une religion ne signifie pas non plus que l’on dénie toute valeur, conscience et humanité au croyant.

En terre de liberté, la critique d’une religion et de la manière dont ses adeptes la pratiquent n’est pas un racisme.



Image 1 : Tayyep Erdogan, premier ministre turc. Image 2 : H. Horeau, Marché aux esclaves d’Alexandrie.


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35 réactions à cet article    


  • Aldous Aldous 22 septembre 2012 11:36

    La tolérance religieuse telle que la conçoit M. Erdogan se heurte à un petit problème technique :


    Le Coran et la Torah son explicitement ségrégationnistes.

    Le Coran disant que les païens méritent le bûcher et que Chrétiens et Juifs doivent se soumettre ou etre tués.

    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=islam%20tuer%20chretiens&source=web&cd=6&ved=0CEsQtwIwBQ&url=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3D0OvKbxkS6fY&ei=04VdUJSiMIah0QWWgIGwDA&usg=AFQjCNHJMIxBQIKE39BOPhR2Hmd7ENJKGg


    La Torah et le Talmud limitent les commandements divins aux relations entre juifs. On peut nuire, mentir, escoquer voire tuer les goyims, et selon le rabbin Yitzhak Shapiro, cela inclue les bébés.

    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=goyim%20tuer%20b%C3%A9b%C3%A9&source=web&cd=2&ved=0CDYQtwIwAQ&url=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DjZ1E7uu42AM&ei=TYVdUM3ODcfL0QWLvYDAAQ&usg=AFQjCNEZRptMxIxzmxPrm19K_oTi259iQA

    Y’a que le nouveau testament qui n’appelle pas au meutre, mais à tendre l’autre joue.




  • kemilein 22 septembre 2012 14:28

    «  »cela inclue les bébés.«  »
    a quoi sert ce bout de texte ?
    soulever l’émotion ? envers un bout de chair vivant mais aussi subtile qu’une limace ?
    parce que l’homme fait du nourrisson le saint des saints pendu aux seins il ne faut par pour autant oublier que ce n’est qu’une vie.
    une souris (celle de nos laboratoires) n’a pas moins de valeur que n’importe quelle autre vie, y compris celle d’un homme valide ou encore de sa progéniture gazouillante voir grouillante.


  • Aldous Aldous 22 septembre 2012 22:54

    Vous avez des enfants ?


  • taquin taquin 22 septembre 2012 08:23

    Je ne sais pas pourquoi votre image du racisme touche et pénètre les frontières de sentiments pourtant très normaux comme la fierté de ses origines ou l’héritage d’un patrimoine culturel, idéologique, religieux ou autres... J’espère me tromper mais vous donner l’impression que l’absence d’identité est une preuve de non racisme ce qui est complètement absurde et impossible. Tout ca pour finalement conclure qu’émettre une critique envers une religion ne relève pas du racisme.

    Aujourd’hui des termes comme « Islamophobie » ou « Antisémitisme » servent principalement à tuer le débat et à dresser la caméra hors du champs de l’analyse. Ca sert à ne pas avoir à se justifier par la raison et à infliger un affreux chantage à son interlocuteur qui n’aura aucune chance de se défendre une fois cette « sentence » tombée. C’est le jeu des politicards pas celui du simple citoyen religieux ou non, tout ca pour nous dresser les uns contre les autres, c’est de la propagande et vous êtes tombé dedans, désolé de vous dire cela. Si vous voulez parler de l’islam faites le, mais n’en restez pas à cet long et fébrile préliminaire s’il vous plait. C’est un douce critique j’espere que vous ne la prendrez pas mal.


    • hommelibre hommelibre 22 septembre 2012 09:37

      Bonjour,

      « J’espère me tromper mais vous donner l’impression que l’absence d’identité est une preuve de non racisme » : non, je pousse la logique à l’extrême mais je suis d’accord que c’est impossible. D’où l’autre terme de l’alternative : accepter la différence et le débat qui va avec, débat qui contient forcément la critique.

      Pourquoi peut-on critiquer un choix ? Parce que par nature il contient la critique. Il est discriminant : il procède par élimination une partie au profit d’une autre partie supposée meilleure ou plus adéquate. Un choix contient donc forcément la notion d’évaluation : c’est exactement le sens du mot critique.

      Cnrtl : Définition de critique :

      "Soumettre une chose à un examen méthodique en vue de l’estimer à sa juste valeur ; la juger d’après des critères appropriés qui varient selon les domaines. Exercer son intelligence à démêler le vrai du faux, le bon du mauvais, le juste de l’injuste en vue d’estimer la valeur de l’être ou de la chose qu’on soumet à cet examen."

      http://www.cnrtl.fr/definition/critiquer

      C’est avec des arguments logiques que l’on pourra, je l’espère déserrer l’étau. En effet « des termes comme »Islamophobie« ou »Antisémitisme" servent principalement à tuer le débat et à dresser la caméra hors du champs de l’analyse."

      Je ne prends pas mal votre critique. Le champ d’analyse que je propose est fait pour tenter de lever en partie l’obstacle du débat miné en introduisant de la raison. Il faut chercher où la brèche est possible. Ce qui n’empêche pas le débat frontal mais on voit bien que dans le débat frontal les positions se raidissent et s’autojustifient de plus en plus et le blocage est là, avec comme perspective le clash. Perspective peu souhaitable et à l’efficacité discutable.


    • hommelibre hommelibre 22 septembre 2012 09:48

      J’ajoute, à propos de la déconstruction du racisme : même si l’effacement de toute identité est probablement impossible et à tout le moins peu souhaitable, le paradoxe de la négritude reste. Prendre la couleur de la peau comme marqueur est bien un prolongement inversé du racisme. L’acceptation de ce marqueur doit aboutir à redéfinir le contour du racisme. C’est précis : si des personnes à peau noire ou si des maghrébins revendiquent leur appartenance d’origine et leur culture, pourquoi a-t-on par exemple condamné Eric Zemmour sur des propos qui faisaient mention de cette appartenance ?

      Il faudra par exemple définir l’intention de nuire ou de discriminer. Zemmour, dans le propos qui a conduit à sa condamnation ou dans son propos sur les prisons, n’avait visiblement pas l’intention de nuire. On peut dire qu’il manquait à ses propos une mise en perspective mais c’est autre chose. On ne devrait plus pouvoir faire un tel procès d’intention. La rigidité du dogme devra faire place à la souplesse de la contextualisation.

      Je sens que je vais faire sauter de joie SOS Racisme...


    • magma magma 22 septembre 2012 08:48

      je reviens juste sur la surprenante déclaration de ce mr erdogan, étrange pour un pays Laic... qu’il connence par reconnaitre le génocide Arménien et il pourra donner des leçons au monde


      • Aldous Aldous 22 septembre 2012 09:09

        Le premier ministre turc ferait mieux de s’interesser à la christianophobie qui est la ligne directrice de la politique de nettoyage ethnique de la Turquie moderne depuis sa fondation dans le sang des Arméniens.


        1915 Génocide des Arméniens
        1920 Génocide des Assyrien (chrétiens araméens)
        1922 Génocide des Grecs Pontiques. Incendie de Smyrne.
        1940-1955 Pogroms anti-grecs à Istanbul.
        1965 Expulsion des derniers Grecs d’Istanbul.
        1974 Invasion de Chypre, nettoyage ethnique et colonisation du nord de l’ile.

        Le tout sur fond d’idéologie raciste (’’Arménien’’ est une insulte en turc) et d’assassinats comme celui de Hrant Dink (journaliste turco-arménien) en 2007, d’assassinat avec actes de barbarie de missionnaires catholiques.

        M. Erdogan, lui même, a donné dans le discourt antichrétien, comme en 2007 quand il a utilisé le terme de ’gavour Izmir’ (Smyrne l’infidèle) pour parler de la ville d’Izmir ou les chrypto-chrétiens ( les églises sont interdites en dehors d’Istanbul) vive un mode de vie occidental.

        Aujourd’hui, la Turquie continue de coloniser Chypre oú tous les signes du passé chrétirn ont été vandalisés (cimetières, eglises, monasteres) 

        Bref, Ils savent de quoi ils parlent les hommes politiques turcs quand ils nous font la leçon sur l’intolérence religieuse.




        • Aldous Aldous 22 septembre 2012 09:20

          La tolérance religieuse version turque :


          http://archive.org/details/EnqueteTheDestructionofCulturalMonumentsinCyprus byTurkey

          Au passage, le grand tolérant Erdogan boycotte la présidence chypriote de l’UE et voulait imposer à l’UE de ne pas confier la présidence tournante aux Chypriotes.



        • hommelibre hommelibre 22 septembre 2012 09:50

          @ Aldous :

          Sûr que si M. Erdogan commence par balayer devant sa porte, il aura besoin de faire des heures sup !


        • Aldous Aldous 22 septembre 2012 11:06

          Il a déjà du boulot , avec le procès des militaires putchistes, lesquels projetaient d’abattre un avion grec et de mettre des bombes dans deux mosquées pour renverser son gouvernement. (mais ça les foules musulmanes ne s’en indignent pas)


          Et puis il a for à faire à entrainer les ’rebelles’ syriens avec l’aide de la CIA et de la DGSE (selon le Canar Enchainé).

          Alors, la tolérance religieuse, c’est le cadet de ses soucis. Sauf pour redorer son blazon vis à vis des musulmans, ce qu’il s’efforce de faire pour cacher sa colusion avec les services secrets occidentaux.

          Surtout que les Turcs ont aussi massacré (et continuent) parmi les musulmans : Kurdes, Alévis.


        • magma magma 22 septembre 2012 18:30

          il faut savoir qu’en turquie la religion est inscrite sur le passeport, les chrétiens préfèrent mettre musulman pour éviter les problèmes... c’est bien un exemple qu’on nous sert souvent non ?


        • Yvance77 22 septembre 2012 09:19

          Salut,

          D’accord avec M. Erdogan mais...

          il faudra alors que tous les pays musulmans s’engagent à ce que l’islam ne soit plus un système de pensée régissant tout dans la vie des femmes et des hommes !

          L’islam ne pourra plus être un système politique (ex. les Républiques islamistes) et tout le reste dictant la conduite de toute une vie sur tous les plans à tous.

          Si il ne reste que dans la sphère privée alors OK pour condamner les attaques islamophobes ensuite.

          Mais si l’Islam continue à vouloir s’imposer partout alors il faudra bien combattre cette invasion !


          • hommelibre hommelibre 22 septembre 2012 09:55

            Salut Yvance,

            Oui, je pense qu’il faut aller de l’avant avec des arguments logiques qui démontent les contradiction si l’on veut ouvrir des brèches dans les systèmes fermés. Les systèmes fermés ont forcément des contradictions et ils ne peuvent aller bien loin quand les contradictions sont mises en lumière.

            Du moment où l’islam aurait besoin d’être protégé par une loi au même titre que d’autres, il entre dans un système de pensée relativiste par une sorte de concurrence sous-jacente à sa demande d’égalité de traitement, il n’est plus « tout », et donc ne peut en conséquence prétendre à être non-modifiable ou à être la dernière religion.


          • armand armand 22 septembre 2012 09:39

            Erdogan n’est autre que la visage turc du wahhabisme Made in Arabia - et sa conception de la démocratie se résume à l’allégorie du train - on le prend pour avancer et on en descend quand on est parvenu à ses fins. Pis encore, dans les pays à majorité sunnite comme la Turquie (et les pays du « printemps » arabe, les gens sont travaillés en permanence par une « orthopraxie » formatée par l’Arabie et les Pays du Golfe à coup de milliards de pétrodollars. Ainsi, grâce à la tyrannie du plus grand nombre, dès qu’on enlève les gardes-fous, les islamistes prennent le pouvoir. Actuellement Erdogan achève de décapiter l’Armée, dernier obstacle à la mainmlise wahhabie sur toute la société turque.


            • hommelibre hommelibre 22 septembre 2012 10:02

              Assez d’accord avec vous, à un bémol près : l’introduction des élections et donc du vote peut à terme devenir un élément plus puissant que l’hégémonie d’une idéologie politico-religieuse. Des échecs, des crises internes au pays, ou l’éclatement de contradictions, peut conduire à des bascules de majorité. Il faut simplement du temps pour que les musulmans gardent leur religion comme gestion de leur morale personnelle et redeviennent libres politiquement et culturellement. Quand on a le choix (bulletin de vote) l’oppression collective lâche progressivement du terrain devant les besoins individuels.

              Enfin, il semble que c’est le chemin que les démocraties européennes ont fait et font encore, et je pense que certains critères de ces démocraties, comme l’individualisme, est un cheminement universel.


            • armand armand 22 septembre 2012 10:18

              Pour être familier de la Turquie, je constate une islamisation galopante, utilisant tous les « trucs » de la pub et de la consommation, d’ailleurs, que le journal d’opposition appelle « orthopraxie ». Les mots d’ordre wahhabis sont simples - interdire l’alcool, bâcher les femmes, faire du fric, et professer quelques opinions convenues au sujet des autres religions (inférieures), et des conflits en cours (le grand unificateur c’est la haine d’Israël).
              Résultat : en peu de temps l’alcool est hors de prix (on permet aux riches de boire, mais les pauvres doivent être vertueux), de plus en plus de femmes arborent l’uniforme islamiste (à l’université, par exemple, ça se propage comme les chemises brunes au Reischtag en 1933), et toute différence d’opinion, notamment chez les opposants, est attaquée notamment sous l’angle religieux.
              Certes, les élections (un gros scandale, par exemple, peut marquer les esprits) peuvent changer la donne, mais quand on a quadrillé et endoctriné de la sorte, on est parti pour garder longtemps le pouvoir.


            • hommelibre hommelibre 22 septembre 2012 10:26

              Je comprends.

              Il faudrait aussi des personnalités qui, tout en étant dans le système ou légèrement en dehors mais pas au point d’être rejetées, exploitent toutes les failles de ce système. Je pense chez nous à une Georges Sand, à un Beaumarchais, et d’autres. C’est peut-être plus par la culture qu’une évolution se fera si elle doit se faire. A ce moment là le vote permettra de valider une évolution culturelle. Mais comme vous le dites cela peut durer longtemps. A moins que les modèles différents du leur ne deviennent soudain plus attractifs. Internet et l’image en général est un accélérateur.


            • Yves Dornet 22 septembre 2012 10:06

              Erdogan montre sa vraie nature, au service de l’islamisation. Sa comparaison (islamophobie-antisémitisme) ne tient pas la route. Il sera retoqué par les démocraties.

              petit rappel salutaire


              • Aldous Aldous 22 septembre 2012 11:14

                Votre lecture est superficielle.


                Erdogan a lancé laConférence Islamique il y a des années. Un veritable Club Islamique, lui, qui traite l’UE de club chrétien !

                Tout cela sent le double language a plein nez.

                Son but et de reprendre le ledearchip sur les pays musulmans, comma au bon vieux temps de la sublime porte, car les Saoudiens sont discrédité (pour la masse musulmane) jusqu’au trognon.

                Sauf que la Turquie est dans l’OTAN et soutiens activement au niveau militaire les USA dans leur déploiment régional.

                C’est flagrant dans l’affaire Syrienne.





              • magma magma 22 septembre 2012 18:33

                il faut savoir que la Turquie a décidée de devenir, sachant que l’europe ne voudra pas d’eux, la platte forme avec les pays arrabes, sachant très bien qu’ils sont pilotés par les américains qui ne peuvent être cette platte forme, pour une fois je rejoins le complot.


              • gordon71 gordon71 22 septembre 2012 11:42

                bonjour homme libre 


                ML’appartenance religieuse est certes un marqueur fort puisqu’il va de pair avec l’appartenance à une communauté particulière, et souvent à une géographie, à une langue, une littérature, un corps de lois, à une culture. 
                 pouvez vous nous dire à quelle géographie ou quelle communauté sont rattachés les chrétiens ? on en trouve sur tous les continents, ils ne revendiquent à ma connaissance aucun territoire particulier, ni la direction des affaires dans aucun pays 

                pouvez vous me citez une théocratie qui se revendique état chrétien ?

                • gordon71 gordon71 22 septembre 2012 11:56

                  à part le « Vatican » qui se résume à un quartier de Rome 


                  et qui n’a pas à ma connaissance de projet de reconquista des territoires des anciens états pontificaux 

                • hommelibre hommelibre 22 septembre 2012 12:50

                  Bonjour Gordon,

                  Le rattachement des chrétiens à une géographie est moins flagrant que l’islam par exemple. L’islam, bien que présent aussi en Asie, suite une ligne est-ouest globalement sub-méditerranéenne même s’il y a aussi quelques incursions sus-méditerranéenne (Balkans).

                  Le christianisme a davantage essaimé puisqu’on le rencontre presque partout (sauf en terres islamiques et moins en Asie). Mais sa géographie originelle est plutôt européenne et plus fortement sud- et est-européenne à l’origine que nord-européenne (même s’il s’y est imposé progressivement). Il semble que le christianisme se soit rapidement accommodé de différentes cultures et souches de populations (comme aussi le bouddhisme) montrant par là un mode de pensée plus ouvert que d’autres. Il est probable que l’acquisition du statut de chrétien par baptême et non par un parent ait favorisé cette ouverture. Le christianisme a davantage suivi une voie de développement non-ethnique alors par exemple que le judaïsme est fortement associé à une origine particulière.

                  Il n’y a pas de théocratie chrétienne. Ce que je voulais dire n’allait pas dans ce sens mais dans celui d’un attachement ou d’une zone de développement particuliers.


                • Radix Radix 22 septembre 2012 13:05

                  Bonjour homme libre

                  La différence des aires d’influence de l’Islam et de la Chrétienté dépend essentiellement du mode de propagation de ces foies respectives.

                  L’Islam n’a prospéré que par la conquête, la chrétienté a mixé la conquête et les missionnaires ce qui lui a permis d’aller au-delà des territoires qu’elle contrôlait.

                  Le Judaïsme a renoncé très tôt au prosélytisme car la notion de « peuple élu » entrait en contradiction avec la disparité ethnique de ses fidèles.
                  Difficile de faire coller cette notion avec des chinois, des falashas, des kazars ou des berbères !

                  Radix


                • hommelibre hommelibre 22 septembre 2012 14:45

                  Oui Radix, merci.


                • kemilein 22 septembre 2012 14:24

                  l’antisémitisme est déjà un abus de pouvoir, après l’anti-islamisme ca sera quoi ?
                  l’anti-présidentialisme ?
                  l’anti-sarkozysme
                  l’anti-contre-mon-projet-de-réforme est un crime contre l’humanité

                  et puis quoi encore ?

                  les musulmans se définissent AVANT TOUT EUX MÊME par leur croyance et non pas par leur appartenance territoriale (nationalité)
                  demandez leur de choisir entre leur pays OU leur foi et vous verrez.

                  or il est normal de critiquer des « idées », des paroles, des actes.
                  ( voir même, et d’ailleurs, pourquoi pas non plus les noirs les blancs les jaunes les handicapés... tant qu’on les massacre pas ou ne les esclavagise pas)


                  • hommelibre hommelibre 22 septembre 2012 14:45

                    Tout-à-fait. On crée des tabous et encore des tabous. Ce n’est pas le langage qui est dangereux. C’est l’intention et l’acte. Le langage n’est dangereux que quand il a été bridé trop longtemps.


                  • alinea Alinea 22 septembre 2012 17:50

                    Est-ce que, parce que notre appartenance est un choix, elle peut être bafouée( dans la mesure où elle respecte la liberté des autres) ?
                    Et même critiquée ? Dans une conversation, un débat privé, on peut critiquer les choix de l’autre, mais dans une société ?
                    Ma haine « religieuse » ne s’applique qu’aux ultra libéraux, mais au quotidien je subis aussi ses courtisans et ses serviteurs. Du reste je ne les hais que parce qu’ils détruisent tout ce que j’aime : la haine de la plupart contre l’Islam, ses agitateurs mais sa population soumise est du même tonneau : ils sont dérangés dans leurs valeurs et dans leur vie !
                    Il n’y a pas de débat à avoir là dessus ; les gens n’aiment pas être dérangés et aussi impuissants. On ne peut que les contraindre à subir, ne serait-ce qu’un désagrément !
                    Je suis très pessimiste sur la suite des évènements car même si l ’ONU ou qui que ce soit reconnaissait que la haine des arabes est un crime contre l’Humanité ! Cela ne ferait guère avancer les choses...
                    Pourrait-on rétorquer que la haine du chrétien n’est pas non plus un crime contre l’humanité, ou l’est-il ?
                    Il y a beaucoup de culpabilité dans tout ça !


                    • epicure 22 septembre 2012 20:50

                      Ceux qui ont besoin d’être protégés dans le monde c’est ceux qui n’appartiennent pas à la religion officielle des pays musulmans. C’est là qu’il y a le plus d’atteintes aux droits et liberté au nom d’une religion.

                      Il faudrait qu’ils arrêtent de vouloir instaurer des lois fascistes à l’ONU, qu’ils respectent les textes de l’ONU qu’ils ont signé avant de demander d’autres choses.


                      • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 22 septembre 2012 23:03

                        Et un os de plus à ronger... Ben putain, on a pas fini... smiley


                        • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 22 septembre 2012 23:08

                          J’ai lu deux choses intéressantes aujourd’hui sur ces histoires de religions à la con : l’article de Salah Horchani et celui de Bruno. Le reste est aux antipodes.


                        • epicure 23 septembre 2012 19:46

                          merci de montrer ton étroitesse d’esprit.
                          Je te rappelle quand même qu’il y a des juifs culturels qui critiquent la religion juive, et que des gens supposés musulmans critiquent aussi la religion musulmane.
                          Donc tes propos ne reposent sur rien, sauf sur une intolérance conceptuelle.

                          En fait c’est toi qui semble ne pas savoir distinguer l’humain de la croyance.
                          Cela fait aprti de l’ADN idéologique de toute l’extrême droite.

                          En fait ce que tu fais c’est une technique de manipulation qui consiste à attribuer aux autres ses propres raisonnements, cela s’appelle la technique de projection.


                        • Pierre Régnier Pierre Régnier 23 septembre 2012 19:46

                          @ l’auteur

                           

                          Merci pour cette bonne réflexion.

                           

                          Ce n’est pas la première fois qu’Erdogan montre, sous ses apparences de politicien modéré, sa particulière dangerosité. C’est lui qui nous avait, en quelque sorte prévenus sans s’en rendre compte (il s’adressait à son peuple pas à nous) quand il disait en 1997  : "Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles sont nos casques, les mosquées sont nos casernes et les croyants, notre armée".

                           

                          Un commentateur rappelle ici son rôle dans l’OCI (Organisation de la Conférence Islamique devenue en 2011 Organisation de la Coopération Islamique, "La seule organisation au niveau supra-étatique et international qui soit à caractère religieux" selon Wikipédia). C’est cette organisation regroupant 57 pays sous domination islamique officielle qui, depuis des années, tente de faire criminaliser par l’ONU la critique des religions.

                           

                          Il faut souligner qu’Erdogan et l’OCI bénéficient d’un fort soutien des gouvernants français, tout particulièrement en ce moment des écervelés du gouvernement "de gauche" (étant de gauche moi-même je suis bien obligé de mettre des guillemets) : Fabius vient de recevoir l’OCI avec les honneurs dus aux gouvernements étrangers et de nommer auprès d’elle une sorte d’ambassadeur qui n’en porte pas le nom.

                           

                          Et c’est aussi en France que de nombreux politiciens, de droite comme « de gauche », de nombreux journalistes paresseux, des intellectuels peu scrupuleux… entretiennent l’odieux mensonge selon lequel "l’islamophobie serait un racisme ou/et de la xénophobie« 


                          Même notre Prix Nobel de littérature Jean-Marie Le Clézio vient d’apporter son soutien public à cette mortifère tricherie !...

                           

                          Je crois qu’il faut, pour sortir de la lamentable et très dangereuse confusion où se complaisent les tricheurs de toutes sortes, partir de cette phrase d’Albert Camus (précédent Prix Nobel) : « Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde ». Il faut rétablir très clairement le vrai sens de mots ici concernés. Par exemple

                           

                          -  »l’islamophobie« , la »judaïsmophobie« , la  »christianismophobie« , la catholicismophobie »… désignent des positions parfaitement respectables et qui doivent pouvoir être librement exprimées puisqu’elles désignent la crainte ou/et la détestation de religions. 

                           

                          - »la musulmanophobie", la « judéophobie », « l’antisémitisme », la « christianophobie »… doivent être réprimées par la loi puisque ce sont des manifestations de haine envers les personnes adeptes de ces religions.

                           

                          Nous avons une belle langue, qui permet de s’exprimer sans ambiguité, il faut s’en servir correctement.

                           

                          Concernant »la négritude" je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous. Elle a été créée par Césaire, Senghor, Damas et quelques autres écrivains noirs en réaction contre le racisme "mettant les peuples de couleur au-dessous des blancs", pour affirmer l’égale dignité de ces peuples de couleur. Certains intellectuels noirs ont d’ailleurs, dans leurs créations littéraires très vite dépassé bien des intellectuels blancs - c’est Aimé Césaire qui m’a fait découvrir à la bibliothèque de Pointe à Pitre le plus beau de la poésie par son livre Cahier d’un retour au pays natal - Il est vrai que des intellectuels qui se réclament de ces grands prédécesseurs déforment aujourd’hui le sens du mot négritude (la pseudo-Gauche est aussi sotte quand elle est noire que quand elle est blanche). A tous je conseille la lecture du livre où Françoise Vergès s’entretient avec Aimé Césaire, Nègre je suis, nègre je resterai dans lequel le grand homme montre en quoi sa négritude est à sa manière un bel universalisme.

                           

                          Pardonnez-moi d’avoir été si long. Mais tout ça est si important !


                          • Le Collectif Borg 25 novembre 2012 22:01

                            Ce que pensait le « Penseur » de l’Ecologie, le Révérend Jacques Ellul, des Musulmans, des Homosexuels et du Sida (décapant) : 



                            http://books.google.fr/books?id=Nj1Cqyxrf6QC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=jacques+ellul+non+a+l’intronisation+de+l’islam+en+france&source=bl&ots=JD76cacwVk&sig=VOjOdfKPM3V6HLiYuVrkqdnma6o&hl=fr&sa=X&ei=83-yUOLnMYWa0QXj8YCwAg&sqi=2&ved=0CFQQ6AEwBw#v=onepage&q=jacques%20ellul%20non%20a%20l’intronisation%20de%20l’islam%20en%20france&f=false

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