Il n’y a personne d’indispensable ! Pas si sûr
En 2006, une discussion intéressante a lieu au Conseil départemental de l'UDAF (Union Départementale des Associations Familiales de Seine et Marne) autour de la problématique : Comment aider les familles surendettées ?
Tout de suite, Jean Métreau, militant familial évoque l'idée de mettre en place des permanences pour accompagner les familles dans leur démarche de dépôt de dossiers surendettement.
Je m'inscris dans le débat et propose un collectif inter-associatif.
Ce collectif prend vie fin 2006 et regroupe des associations familiales dont les Familles laïques et le Secours populaire Français.
Il ne s'agit pas de faire à la place des gens mais de leur permettre d'être les acteurs de leur dossier.
Nous ne sommes pas dans l'assistanat mais dans une démarche d'éducation populaire.
Le collectif a très vite ouvert des permanences dans l'agglomération de Melun puis dans presque tout le département.
Aujourd'hui le collectif continue son œuvre et la vie le sien, six bénévoles sur les 26 sont décédés aujourd'hui dont Jean Métreau le co-initiateur.
Nous avions trouvé la perle rare, Daniel Bijardel, retraité de la Snecma, militant du Secours populaire et bientôt adhérent aux Familles laïques.
Daniel a assuré toute la formation et le soutien technique.
Il a siégé dans la commission banque de France où sa technicité, son ouverture et ses capacités d'analyse étaient appréciées de tous, y compris du représentant du préfet et du directeur de la Banque de France.
Daniel Bijardel vient d'être terrassé par une maladie implacable.
Comme je l'ai indiqué dans le titre et je le précise ici, tout le monde est remplaçable, sauf lui.
Nous trouvons de nouveaux bénévoles mais aucun n'aura ses capacités, en plus des qualités précisées plus haut, c'était un pédagogue efficace.
Je veux rendre hommage à tous ces retraités qui s'engagent très tôt et qui parfois meurent en étant engagés.
Comme ces bénévoles d'info-dettes, ils ne s'accrochent pas aux branches de la notoriété ou des honneurs qui n'existent pas pour eux et ils le savent, ils le font car ils ne pourraient pas vivre sans se préoccuper du sort des autres et notamment des sans rien.
Ils continuent à tenir des permanences et s'abstiennent de tout commentaire, par principe déontologique et parce que le surendettement peut arriver à tout le monde.
Lorsque nous avons créé sous l'égide de l'UDAF ce collectif, il y avait beaucoup de surendettés « actifs » qui avaient des crédits à la consommation, ce nombre a diminué au milieu des années 2010 et aujourd'hui la grande majorité sont des surendettés « passifs » :
c'est le coût de la vie, le chômage ou des accidents de la vie qui ont provoqué la situation difficile qui est la leur.
Je rends honneur à Daniel Bijardel, lui, comme tous les bâtisseurs d'idéal méritent d'être connus et reconnus.
Jean-François Chalot
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