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Accueil du site > Tribune Libre > Hospitalisation : un témoignage

Hospitalisation : un témoignage

 

      Synthèse du témoignage d’un patient hospitalisé en janvier 2022 ( Laurent C. âgé de 58 ans - première hospitalisation) en Ile de France (IDF-ouest de la petite couronne) pour une angine de poitrine ; hospitalisation en cardiologie, service de soins intensifs : coronarographie et angioplastie (pose de deux stents).



***

 

Sans mot dire, une infirmière viendra « coller » un appareil dans l’oreille du patient sans prendre le soin de dire de quoi il s’agit ; passage après passage, jamais sa température ne lui sera pas communiquée ; celle prise quelques heures auparavant, non plus.

Sa tâche accomplie, l’infirmière se précipitera sur son ordinateur et tapotera sur le clavier.

Idem pour la prise de la tension du patient : quel niveau de tension ? Quel niveau comparé à la prise précédente ?

L’infirmière se précipitera sur son ordinateur et tapotera sur le clavier.

Test PCR (au nombre de 2) : aucun résultat ne sera communiqué au patient ; le fait qu’aucune mesure nouvelle ne soit prise, renseignera seul, par déduction, le patient quant au caractère négatif des tests.

Idem pour les prises de sang successives : aucun retour.

Ce qui l'est convenu d'appeler un "cathéter veineux" est posé sur le patient ; à aucun moment le patient ne sera informé quant à la nature du produit injecté ni le pourquoi. 

Un médecin (il ne sera pas le seul à passer) pénètrera dans la chambre du patient accompagné de deux ou trois étudiants ( médecins, infirmiers ?) sans lui demander son avis ; le patient devra alors leur demander de sortir (il était question d'un soin autour de l'artère fémorale qui impliquait l'exposition des parties intimes du patient). Le médecin (femme) s’empressera de rassurer le patient avec ces mots : « Je vous respecte Monsieur » ; le patient de s’empresser de répondre ( du moins la personne qui a témoigné à propos de son hospitalisation) : « Ca tombe bien car moi aussi je ME respecte ! ».

Un doppler est programmé ; une fois sur les lieux, si le patient ne parle pas à la personne qui effectue ce doppler et consigne le résultat, aucun mot ne sera échangé.

Idem pour les échographies.

Un médecin (encore un nouveau visage après tant et tant d’autres) rend visite au patient pour recueillir des nouvelles sur son état de santé – du moins, le patient sera tenté de le penser ; or, à peine arrivé, ce médecin n’aura qu’un désir - c’est le sentiment qu’il donnera au patient : s’éclipser (… et aller voir ailleurs si on y trouve ce même patient ou bien un autre ?).

Le patient sortira 10 jours plus tard, ordonnance en main, traitement à vie (une complication post-opératoire l'aura retenu quelques jours de plus - un "faux anévrisme" : artère fémorale) ; aucune explication communiquée quant à la nature de ce traitement (qui est qui qui est quoi : anti-agrégants ; bêta-bloquants, statines...)

Seule la consultation par le patient du Vidal (information médicale à destination des professionnels de santé) et de la revue Prescrire (veille indépendante et objective sur les médicaments) sur internet, le renseignera sur les effets secondaires du traitement ainsi que sur le suivi recommandé - analyse sanguine tous les six mois (reins, foie...). 

 



***

Les informations remises par ce patient confirme ce que l'on pouvait légitimement soupçonner : le patient n’est plus au centre du dispositif de soin ; les tâches à accomplir seules le sont - la finalité c'est la température à prendre ; c'est le doppler à effectuer...

C'est aussi ça, la réforme de l'hôpital.

Sans l’ombre d’un doute, les politiques hospitalières de ces 20 dernières années n’ont pas seulement contribué à « casser » l’hôpital… à le faire dysfonctionner ; ces politiques ont aussi agi sur la manière et la façon de remplir les tâches qui incombent au personnel hospitalier ; subrepticement, ces politiques sont venues à bout des motivations premières de ceux qui ont, un jour, fait le choix de métiers dont la vocation avait sans aucun doute aussi ( et surtout ?) pour objet le souci de l’autre, son bien-être : soin, contact, relation, soutien psychologique, confort.

Précisons néanmoins ceci : les aides-soignants(e)s et les brancardiers semblent avoir été épargnés par cette remise en cause.

 

___________________

 

      CE QU'EST DEVENU L'HOPITAL PUBLIC...

 

Ci-dessous, la copie d'un mail émanant d'un CHU ; mail qui illustre dramatiquement ce qu'est devenu l'hôpital dans sa communication, sa relation avec le public et ses missions :

Mail adressé à J. Lefèvre en Avril 2023 suite à sa demande de RDV auprès d'un service de cardiologie - demande accompagnée d'une lettre de recommandation de son médecin généraliste.

Outre le caractère à la fois autoritaire et dissuasif de ce mail, on ne manquera pas de constater l'emploi récurrent d'une négativité sans appel (négativité totalitaire ?) dans son contenu : 

 

 

 

« Bonjour,

Nous avons bien pris en compte votre sollicitation de RDV en cardiologie au CHU de Caen.

Votre demande sera traitée sous 15 jours. L'absence de retour de notre équipe signifiera que votre demande n'a pas été acceptéeIl n'est pas nécessaire de vous déplacer si vous ne recevez pas de convocation.

Pour rappel, le service de cardiologie du CHU de Caen ne fait pas de suivi de cardiologie générale, n'assure pas de bilan de première intention demandé par le médecin traitant (bilan cardiovasculaire, bilan d'HTA (hypertension artérielle) ou bilan de douleur thoracique, essoufflement, malaise).

Par ailleurs, un avis donné précédemment en cardiologie au CHU ne signifie pas que vous devez vous considérer comme étant suivi en permanence au CHU.

Enfin, nous n'assurons pas le relais du suivi des patients dont le cardiologue est parti à la retraite ou en cas de souhait de changer de cardiologue.

Merci de votre compréhension

Bien cordialement

L’équipe de cardiologie »

 

***

       Mais alors, quelles sont les missions de ce service ? Est-on en droit de s'interroger. 

 


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27 réactions à cet article    


  • ETTORE ETTORE 16 avril 21:40

    Si cela peut vous rassurer, (Quant à la dissémination de ce comportement déshumanisé), c’est l’exacte réplique, dans beaucoup de services hospitaliers !

    Vous entrez comme un simple objet, à trifouiller.

    Décharge à l’appui !

    Vous en ressortez, sans aucune garantie de suivi !

    Et même, même, il arrive que les responsables de l’intervention, vous envoient paître, en disant, qu’ils ont fait leur travail, et que c’est à vous d’aller assumer ailleurs, ce qui ne vas pas mieux qu’avant !


    • Gégène Gégène 16 avril 22:37

      En même temps, pour des gens qui hésitent, aux prochaines élections, entre

      Bardella, Hayer et Glucksmann, ce me semble très acceptable . . .

      Même que c’est presque trop bien smiley


      • amiaplacidus amiaplacidus 17 avril 09:10

        @Gégène
        En ce qui me concerne, je n’ai aucune hésitation : ce ne seront aucune des listes proposée, mais balade en forêt ou lecture, selon la météo.


      • Brutus Brutus 16 avril 22:41

        Je confirme, personnellement

        c’est une dégradation considérable, une régression très regrettable

        maintenant, il faut avaoir les moyens de se payer le privé, c’est tout


        • amiaplacidus amiaplacidus 17 avril 09:11

          @Brutus

          C’est ce que l’on appelle la médecine à deux vitesses.


        • Gégène Gégène 16 avril 22:45

          J’ai récemment subi, en CHU, une opération en anesthésie locale, très technique.

          Un médecin non opérant m’a gentiment demandé s’il pouvait assister à l’opération,

          comme quoi on ne peut pas tout généraliser smiley


          • rogal 17 avril 04:24

            @Gégène
            Conclusion partagée. Des échos variés d’expériences diverses en CHU.


          • Brutus Brutus 17 avril 08:42

            @Gégène

            la question n’est pas celle de la compétence des soignants (infirmiers, médecins, chirurgiens...), mais celle de la politique de gestion
            la « rationnalisation » affichée a pour but de diminuer les coûts en améliorant la productivité et en supprimant les secteurs budgétivores, ce qui serait louable si les humains étaient du matériel (on pourrait même mettre à la casse tout ce qui ne fonctionne plus correctement, à l’époque du jetable
            les conséquences sont
            le recours forcené à l’informatique pour l’administration pour supprimer des postes de secrétariat, en chargeant les infirmières des saisies. l’ordinateur se charge de l’archivage, du classement et de la recherche de dossiers, le progrès, c’est bien pour les scanners et la chirurgie laser, mais c’est moins bien quandc’est sur le dos des salariés
             la généralisation des soins et opérations amabulatoires et de la « tlésanté » (soins à distance.pour réduire drastiquement les frais d’« hôtellerie ». comme ça, c’est la famille qui assure le suivi et la veille, ce qui a l’avantage de transférer aussi la responsabilité en cas d’accident ou de mauvaise manoeuvre

            l’antigaspi est louable, mais les méthodes et les choix sont plus que discutables
            pour faire faire des économies à la sécurité sociale" (financées par les cotisations des assurés et des entreprises et non pas par l’état), il faudrait commencer par revoir les ratios et les tarifs conventionnés des médecins, la pertinence des prescriptions médicamenteuses et le prix des médicaments


          • Gégène Gégène 17 avril 09:07

            @Brutus

            Pourtant, l’article se consacrait au comportement des acteurs au contact du malade (médecin, infirmière) !
            Quant à la politique des hopitaux, voir mon premier commentaire de ce fil :
            si l’électeur y consent, alors, s’il doit « consommer » du soin, BFPSG smiley


          • Serge ULESKI Serge ULESKI 22 avril 07:44

            @Brutus

            Merci pour votre développement. 


          • placide21 17 avril 11:42

            Ne généralisons pas , j’ai été hospitalisé en décembre 2 nuits pour une coronarographie à haut-lévêque CHU Bordeaux et j’ai été entièrement satisfait de la prise en charge et des relations avec le personnel du service de cardiologie.


            • tashrin 17 avril 11:49

              Plutot que de decrire ce que tout le monde voit, mieux vaudrait tenter de comprendre comment, pourquoi et au profit de qui on en est arrivés là. Des fois qu’on ait envie de corriger le tir ou d’eviter de continuer dans la meme lancée

              ah non pardon, on est en France


              • zygzornifle zygzornifle 17 avril 15:07

                @tashrin
                 Tant qu’un ministre de la santé n’ira pas incognito dans un hôpital (et cela n’arrivera jamais) pour constater les problèmes cela ne bougera jamais ....


              • tashrin 17 avril 16:26

                @zygzornifle
                Ben surtout si c’est lui qui les organise, les problemes...
                Sans compter qu’il s’en tape, lui il y va pas il a ses entrées à l’hopital americain de Neuilly


              • titi titi 17 avril 14:55

                @L’auteur

                Quand vous prenez l’avion, vous consulter les commandes de vol de l’appareil ?

                Quand vous achetez un appareil électronique, vous analysez les courbes de décharge des condensateurs ?

                Alors puisque vous ne vous improvisez pas pilote, ni électronicien, pourquoi voulez vous vous improvisez médecin ?

                A moins que l’objet de cet article, ne soit de s’improviser publicitaire pour le site « prescrire »


                • chantecler chantecler 17 avril 15:09

                  @titi
                  Cher titi , vous me faites mal aux yeux .
                  Quand deux verbes se suivent le second est à l’infinitif .
                  Si c’est un verbe du premier groupe en er c’est encore plus simple vous le remplacez par un verbe du second groupe (en ir , issons ).
                  Par exemple ici remplacer improviser par finir .
                  Et ca donne : « pourquoi voulez vous finir médecin ? et non finissez médecin ...
                  Bon je sais : chez les enseignants il n’y a que des abrutis .
                  Et mon exemple est bien mal choisi : »finir médecin" pourquoi pas ?
                  Mais tout de même !
                  Allons titi reprenez vous ! Il n’y a pas de honte à écrire français.
                  Sinon apprenez le russe !


                • titi titi 17 avril 16:28

                  @Chantecler,

                  Merci pour cette intervention sur la forme.

                  Bon j’attendais une réponse sur le fond.

                  Mais ce n’est pas grave...


                • tashrin 17 avril 16:31

                  @titi
                  parce qu’il faut etre medecin pour consentir à un acte medical qui vous concerne ? Ou trouver étonnant de pas avoir de rendez vous parce que le toubib est à la retraite ?
                  Qd vous deposez votre bagnole chez le garagiste pour une révision, vous trouvez normal qu’il vous appelle pour demander une autorisation avant de changer la courroie de distrib non ? Pourtant vous n’etes pas mecano...


                • chantecler chantecler 17 avril 17:25

                  @titi
                  Ainsi font font font ....
                  Tu peux attendre, fifi .
                  Je lis plus les analphabètes .
                  Surtout les obtus ... !
                  D’ailleurs j’ai lu sur E&et R (restons français) qu’ils n’acceptent plus les commentaires avec des erreurs d’orthographe .
                  D’autant que n’importe quelle grammaire niveau CE1 ou Ce2 répondrait à 99 % des erreurs .
                  Ca doit coûter 50 centimes !
                  Alors « l’école c’est de la merde , les enseignants sont des cons ? »
                  D’accord , et bien démerde toi !
                  Et pour terminer j’ai constaté qu’il est rare qu’un commentaire raté sur la forme soit intéressant sur le fond .
                  Bonne bourre !


                • zygzornifle zygzornifle 17 avril 15:04

                  Il a eu de la chance il ne l’on pas mis dans le couloir pour libérer son lit ...


                  • ETTORE ETTORE 17 avril 17:06

                    @zygzornifle
                    .......
                    Il est question, actuellement, de ne plus construire, QUE , des couloirs d’hôpitaux !
                    Ce qui vas résoudre la problématique si honteuse, des places disponibles, puisque tout le monde seras en mode brancard de «  transit » !
                    ( sauf peut être les estomaqués du système, qui prendront la courante )
                    On peut en rire, soit !
                    Mais la question, est :
                    QU’AVONS NOUS APPRIS DE LA SERIE NOVELAS « COVIDIOTE » ?
                    Dont tous les acteurs, ont été recrutés dans la rue, dans les hôpitaux, sur les balcons, dans les Ehpads, pendant que les grassouilleux du gouv, faisaient bombance, et se plaçaient à des postes juteux, et sans responsabilité, incapables de réguler, ne serais ce que, optimiser la gestion de fourniture des masques en papier jetable ?
                    Si nous devions faire face, à une nouvelle « épidémie Système-Hic », à quoi serions nous soumis ?
                    Hors la présence renouvelée, de toutes ces têtes à claques , et bouches à courant d’air, que cet écran raplaplat, arrive à caser, dans son épaisseur à minima ?


                  • chantecler chantecler 17 avril 17:15

                    @ETTORE
                    Rassure toi !
                    L’OMS y travaille !
                    Le contrôle mondial arrive ... PS j’ai lu un article là dessus dans RI je crois ou ailleurs sur le net ....
                    Finie la rigolade !



                  • Xenozoid Xenozoid 17 avril 17:20

                    et apres on s’étonne de voir des IA partout, mais quand on y pense on y est depuis un moment déjá, moi je les appelle des zombis et il sont tres majoritaires


                    • zygzornifle zygzornifle 21 avril 14:48

                      @Xenozoid

                       Un jour on votera pour une IA, au moins elle ne commandera pas 500 000€ HT de champagne pour arroser le gosier de ses semblables ....


                    • Jean Keim Jean Keim 22 avril 07:34

                      Un médecin est parfois un technicien qui applique des procédures, il y a souvent plus d’humanité parmi les infirmier-e-s et les aides soignant-e-s, en tout cas c’est ce que j’ai constaté.


                      • Serge ULESKI Serge ULESKI 25 avril 08:02

                        Rajout :

                        « Mail adressé à J. Lefèvre en Avril 2023 suite à sa demande de RDV auprès d’un service de cardiologie »...


                        J’ai oublié de préciser que le demandeur n’obtiendra aucun RDV. Le mail reçu au moment de sa demande sera le seul contact.

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