• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Hommes - Femmes : une longue histoire.

Hommes - Femmes : une longue histoire.

Pourquoi Vénus copierait-elle Mars ? Les femmes conquièrent leur place dans la société de façon évolutive (travail, sports, études...) Elles cherchent à égaler l’homme, mais ne pourraient-elles pas apporter un petit plus à la société, en restant elles-mêmes ?

Elles ont fait une entrée discrète dans des univers jusque-là réservés aux hommes, par exemple dans le sport où elles ont fait des progrès considérables dans l’établissement de nouveaux records, de même que dans le système scolaire, où elles ont dû s’imposer.

Mais tout cela ne vient-il pas de la manière dont sont perçus les garçons et les filles dès leur plus jeune âge, et plus particulièrement au sein du cocon familial ?

Faut-il avoir des craintes quant à l’identification de l’homme et de la femme, et aux conséquences sur l’enfant ?

L’histoire de la libération de la femme est ponctuée, depuis le début du XXe siècle, d’une longue série d’évènements. En effet, la femme a dû s’imposer et bousculer l’ordre établi par une société machiste pour avoir aussi sa place au soleil, et aujourd’hui encore elle est obligée de faire sans cesse ses preuves dans une société centrée sur l’homme, faite pour l’homme et par l’homme.

Si on observe tout d’abord la façon dont sont conditionnés les petits garçons et les petites filles, on voit que, traditionnellement, la fille devrait se contenter de la « cellule familiale » et que le garçon peut, et doit, avoir des ambitions autres. Selon certaines enquêtes, ce phénomène subirait l’influence parentale et celle du système scolaire. Les parents se contenteraient d’une réussite affective pour les filles ; quant aux professeurs, ils sont accusés de mettre en doute les possibilités des filles, surtout dans les matières scientifiques, alors qu’à niveau égal, ils stimuleraient davantage les garçons.

Conséquences de tout cela, les filles, accablées par le système, renoncent là où les garçons persistent, alors qu’elles ont autant de capacités, voire plus. D’autres études ont montré que les garçons seraient plus poussés et favorisés à l’entrée des écoles d’ingénieurs et des grandes écoles de commerce. Mais, n’en déplaise à certains, les filles étudieraient plus, et seraient mieux adaptées au système scolaire. Depuis une trentaine d’années, elle se sont imposées dans les études post-bac, mais encore faut-il qu’on cesse de leur mettre des bâtons dans les roues ! Ce qui n’est pas le cas dans le domaine du sport. On s’est rendu compte que la présence des femmes, longtemps mises à l’écart des compétitions, pouvaient être un moyen d’obtenir plus de médailles. L’écart entre l’homme et la femme lors de l’établissement des records s’amenuiserait, mais, certes, il est plus facile de viriliser une femme que de « surviriliser » un homme. Les femmes seraient-elles, là encore, deux fois plus victimes de la présence de produits illicites dans le sport ? Exemple, l’affirmation de R.Vogel, championne de natation, qui dit : « J’étais un cobaye de laboratoire ». Alors on ne s’étonnera pas si des études montrent que les records féminins atteindront les records masculins dans les années à venir. Et là encore, comme pour les études, où l’on a constaté que les filles étaient plus douées pour les langues, les lettres et les sciences sociales, elles sont plus aptes aux épreuves d’endurance, car leur métabolisme s’y prête davantage.

Alors, d’accord pour la libération de la femme et l’égalité des sexes. Mais à quel prix ? N’y aurait-il pas un moyen pour l’homme et la femme, grâce aux qualités, qui leur sont propres, qu’ils participent ensemble à l’équilibre de la société ?

C’est sur le devenir de l’homme et de la femme, et sur les conséquences de l’évolution de l’égalité des sexes que les opinions divergent aussi. En effet, les filles et les garçons sont conditionnés par la société. Mais que ce soit pour les études ou pour le sport, on reconnaît aux filles des qualités qu’elles sont seules à posséder, qui sont innées, et qui font qu’elles réussissent là où les garçons échouent. Alors pourquoi la femme se renierait-elle elle-même pour agir comme l’homme qu’elle veut égaler et qui pourtant a échoué ? Cette perte voulue d’identité pourrait-elle évoluer vers l’unisexisme ? Les couples du XXe siècle sont constitués de deux personnes quasiment identiques. Alors quels vont être les repères pour l’enfant ? Comment pourra-t-il se personnaliser en tant que garçon ou fille ? L’unisexisme serait donc, selon des psychanalystes, à l’origine du bouleversement de son évolution mentale. Où résidera alors l’équilibre de la société ? La femme, encore et toujours elle, doit agir différemment de l’homme, afin d’équilibrer la balance sur laquelle repose la société, en y apportant ses compétences et son savoir, et en commençant par les enfants qui sont les adultes de demain. La femme est donc l’avenir de l’homme, l’équilibre de l’humanité repose sur l’apport des deux personnalités, donc si l’un des deux, en l’occurrence la femme, vient à perdre de façon évolutive ce qui fait d’elle un être à part entière, c’est l’humanité qui en souffrira.

La libération de la femme lui a permis de s’affirmer, de s’imposer dans des domaines où elle était refusée (ex : le sport) et où on l’attendait le moins (ex : les études supérieures). Mais à quel prix ? Elle s’est reniée elle-même alors que la solution serait justement qu’elle reste elle-même. On lui reconnaît des qualités qui ne peuvent être qu’un apport pour la société : respect de la personne, éducation des enfants, paix, environnement, bref, la construction d’un avenir plus prometteur.

Les femmes se sont imposées dans une société machiste, elles ont dû faire leurs preuves, et cela a été plus que concluant. Leurs qualités sont à présent reconnues, quoique... La femme doit, ne serait-ce que par fierté, mettre en avant ses qualités qui font d’elle ce qu’elle est. Non seulement pour elle-même, mais aussi pour l’humanité. Après tout, pourquoi irait-elle copier un comportement qui l’a jusque-là déçue ? L’homme ne serait-il pas l’exemple à ne pas suivre, justement ?


Moyenne des avis sur cet article :  3.67/5   (6 votes)




Réagissez à l'article

10 réactions à cet article    


  • Alexandre Santos Alexandre Santos 15 novembre 2005 14:23

    Je suis tout à fait d’accord que les femmes doivent revoir leur copie, notamment en politique.

    Les femmes sont la majorité de l’électorat , mais continuent à élire des hommes aux plus haut postes. Apparament on dirait que les femmes sont plus conservatrices que les hommes.

    Je serais aussi curieux de savoir quelle est la répartition de l’opinion entre hommes et femmes sur des questions de société comme le mariage homossexuel. Est ce qu’elles y sont plus opposées que les hommes ?

    Ce qui est amusant est que ce concervatisme semble être assez généralisé dans les diverses cultures humaines. Il semblerait souvent que lorsque des cultures traditionnelles sont confrontées au monde extérieur, les hommes sont les premiers à adapter leurs habitudes, tandis que les femmes conservent beaucoup plus longtemps leurs traditions ancestrales, peut être parce qu’elles ont une mobilité plus réduite, ou sont plus sensibles à la préservation d’une certaine stabilité pour leurs enfants.


    • Virginie (---.---.101.176) 15 novembre 2005 17:58

      « Egaler l’homme », « égalité des sexes »... pour moi, si l’égalité peut être obtenue dans tous les domaines c’est parfait, mais le plus important me semble-t-il, ce n’est pas que nous soyons « pareils » (en essayant « d’égaler » les hommes en nous mettant en compétition avec eux dans tous les domaines et en particulier sur leur terrain) mais complémentaires. L’égalité des sexes, oui. La différence, oui. Parce que, qu’on le veuille ou non, nous sommes différents. Chacun avec nos atouts et nos faiblesses, et notre façon d’appréhender les choses (notre cerveau fonctionnerait différemment d’après des études sérieuses). Et c’est bien pour ça que je préfère les hommes aux femmes... Parce qu’ils sont différents des femmes et que j’en suis une. Pour répondre à la question du commentaire précédent : Je sais que c’est « in » d’être bi, mais je suis une femme hétéro et ce n’est pas pour autant que je suis conservatrice. Le mariage homosexuel me semble une évolution logique (et de toute façon, d’ici quques années, je suis sûre que ce sera passé dans les moeurs)et en faveur de l’adoption d’enfants par les homosexuels (le mariage est souvent la 1ère étape annonçant la construction d’une famille, même si on peut se marier sans rêver d’avoir une descendance). Ce serait donc logique que les homos puissent adopter s’ils le souhaitent.


      • Jean-Phi Jean-Phi 15 novembre 2005 18:52

        Bonjour Hélène, Tu poses les bonnes questions. Pour ma part je souffre d’appartenir à cette catégorie de la société. Je souffre de mâlitude. Il y a une donnée que tu oublies cependant : on vous est tellement inférieur à tous les niveaux, qu’on est mort de trouille à l’idée que vous preniez le pouvoir. Déjà qu’on ne sert plus à grand chose depuis que vous avez ajouté un métier aux multiples activités que vous avez déjà naturellement, je parle d’aller aussi à la chasse. Chose qui nous était réservée.

        Soyons clair : tant que nous n’exprimerons et n’assumerons pas notre part féminine, nous ne serions jamais accomplis.

        Nous sommes responsables tous les jours de toutes les pires attrocités de la terre. Forcément, l’adage qui dit que la violence est l’expression de l’incapacité de communiquer autrement.

        Sinon, ça va et toi ?

        Jean-Philippe

        Je te renvoie à l’article que j’ai écrit sur les banlieues et le machisme.


        • Alexandre Santos Alexandre Santos 15 novembre 2005 19:16

          À Jean-Phi,

          Malheureusement ce n’est pas aussi simple, et il est inutile d’idéaliser les femmes, qui pratiquent des formes de violence différentes de celle des hommes.

          D’ailleurs parmi les tortionnaires d’Abu-Grahib il y avait une femme, et la prison était dirigée par une autre femme.

          Comme disait Simone, on ne naît pas femme, on le devient. On dirait que c’est la même chose pour la cruauté humaine...


          • Jean-Phi Jean-Phi 16 novembre 2005 09:09

            A Alexandre.

            Vous en connaissez vous des hommes « harcelés » ou « battus » ou « violés » par des femmes. Moi pas.

            Mais on ne va pas se disputer sur la si belle contribution d’Hélène.

            Bonne journée à vous tous.


            • claude (---.---.21.25) 16 novembre 2005 10:10

              bravo pour cet article ! c’est vrai que les hommes sont en perte de vitesse, qu’ils refusent leur part de féminité que la société est machiste... mais c’est vrai aussi que la société a evolué depuis 1914, par le travail,les situations qui sont proposées et surtout la conscience des femmes qui les conduit bien naturellement à la libération ; elles ont mené de front amour, famille ,travail,pendant que les hommes se sont perdus dans les jeux de leur enfance version adulte...


              • Marie (---.---.10.80) 16 novembre 2005 10:57

                Les femmes ne recherchent pas une égalité à tout prix mais une altérité.

                Femmes entrepreneurs, patrons elles arrivent souvent à marquer en gérant autrement. Certaines reprennent certes tous les codes et règles du jeu des hommes. A chacune ses objectifs.

                Ce qui est dommage c’est que les hommes trouvent toujours aussi pratique :

                de faire subir le temps partiel

                de maintenir l’écart de salaires hommes/femmes.

                Faut-il être schizo pour, sous la casquette « Patron » pratiquer cette discrimination et sous la casquette « mari » s’agacer du salaire « de complément de son épouse ». Hm,hm.

                Messieurs, pourquoi servilement vous suivre les uns les autres ? Vous pourriez aussi dire stop. Au sein des entreprises, au sein des partis.

                Combien de partis préfère payer une taxe plutot que d’instaurer une parité ? Pourtant des femmes intelligentes, de qualité elles sont nombreuses.

                Mais voila, sourdemment les hommes préfèrent se mettre d’accord pour éliminer l’ennemi « L’autre ».....et tout ca pourquoi ? La vanité et l’illusion du pouvoir ...(pb de testotérones ? d’identité unique réduite à celle sociale ?). Aux prochaines élections intéressez-vous au vote des femmes.Certainement quelques surprises à découvrir.

                Messieurs vous êtes souvent de tristes sires en réfusant le changement !


                • Alexandre Santos (---.---.183.195) 16 novembre 2005 11:19

                  À Marie,

                  “Combien de partis préfère payer une taxe plutot que d’instaurer une parité ? Pourtant des femmes intelligentes, de qualité elles sont nombreuses.”

                  “Mais voila, sourdemment les hommes préfèrent se mettre d’accord pour éliminer l’ennemi « L’autre ».....”

                  Justement, pourquoi les femmes, qui sont majoritaires dans l’électorat, ne punissent pas les partis qui ont ce genre de pratiques ? Et si tous les partis le font, pourquoi ne pas prévilégier les partis qui ont proportionnellement le plus de femmes ?

                  La « schizo » affecte tout aussi bien les femmes que les hommes.

                  Mais bien sûr les électeurs mâles devraient aussi « punir » les partis qui sous-réprésetent les femmes. C’est ce que je fais, et au dela des questions d’idéologie politique, j’étais heureux de voir Merkel devenir la première chancelière, et Weah devenir la première femme noire élue présidente en Afrique.

                  Que font les françaises pour remettre les partis sur le bon chemin ?

                  À Jean-Phi,

                  “Vous en connaissez vous des hommes « harcelés » ou « battus » ou « violés » par des femmes. Moi pas”

                  Et pourtant ça existe.

                  Loin de moi l’idée de faire une quelconque guerre. Simplement je trouve que penser que les femmes sont « gentilles » parce qu’elles sont des femmes est une sorte de discrimination (positive, mais quand même). Je sais bien que les hommes sont plus violents que les femmes. Cela est bien prouvé et il faut le gérer. Il est bien connu que le facteur génétique qui prédispose le plsu à la violence est de porter le chromosome Y !

                  Mais la méchanceté, cruauté, discrimination sont des « qualités » bien présentes chez tous les humains, et ça aussi il faut l’accepter et le gérer.

                  Je suis convaincu que les femmes méritent d’avoir un role égal à celui des hommes, sans discrimination, même supposément « positive ».

                  Et je trouve que les femmes, TOUTES les femmes (pas seulement les féministes), ainsi que les hommes, devraient se bouger un peu plus pour rendre la société plus juste.


                  • nirvador 17 novembre 2005 13:31

                    Sauf erreur de ma part, Weah est un homme ! Il a même joué au foot au PSG ... c’est sa concurrente qui a gagné...

                    Un bel exemple de sexisme-matchiste...on se souvient du nom du vaincu car c’est une ex star du foot !


                    • Alexandre Santos Alexandre Santos 17 novembre 2005 14:36

                      Vous avez raison, j’aurais dû écrire Ellen Johnson-Sirleaf !

                      Quant aux raisons de la méprise, c’est plus parce que on avait discuté de Weah récemment sur agoravox. Personnellement je ne le connaissais pas avant la campagne présidentielle au Libéria, je ne suis pas un grand passionné de foot.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès