Hollande peut très bien revenir avant mars 2017
Ne restons pas naïfs face à l'habilité florentine des hommes politiques !
La cosse intellectuelle nous conduit souvent à ranger le très improbable dans l’impossible. C’est notamment le cas en matière d’armes nucléaires : on classe confortablement le problème en disant que personne ne serait assez fou pour les utiliser en oubliant qu’il existe beaucoup de très grands fous (1) (2).
La même paresse nous tente de croire que François Hollande ne sera jamais plus candidat à la Présidence. En fait, les pièces sont tellement nombreuses sur l’échiquier qu’il est confortable d’en éliminer quelques-unes pour faciliter l’analyse. Cependant, le problème n'est pas si simple.
D’abord, personne ne peut dire que François Hollande ne sera pas candidat en 2022, l’année de ses 68 ans.
Mais là n’est pas notre propos puisque nous voulons nous limiter au cas de 2017 dont le premier tour se déroulera dans 141 jours, le 23 avril 2017.
Que pourrait-il se passer au cours des 41 jours séparant le second tour de la primaire socialiste (29 janvier) et la date limite du dépôt des 500 parrainages (17 mars) ?
Une possible réponse lapidaire à cette question est que François Hollande, la larme à l’œil et la bouche en colère, pourrait se porter candidat au dernier moment, jugeant le pataquès de la Gauche indigne d’une couleur politique qui prétend défendre les plus fragiles face à cet ogre de Fillon (3).
Ce serait tout simplement gaullien ! (4). Avec une touche de Saint François d’Assise en bonus car la démarche serait vue comme un sacrifice sur l’autel des ambitions ingrates, comme un dévouement historique. De la lucidité un peu honteuse du discours de renoncement, on basculerait dans la gloire d’un phoenix renaissant de ses cendres.
Ne soyons ni naïfs ni ignorants de l’âme humaine : un tel « coup » se prépare. Machiavel n’est pas mort. Les zizanies se stimulent et il existe des taupes pour ce faire.
D’ici là, il reste au Président à montrer un zèle social extraordinaire ainsi qu’une empathie exceptionnelle envers les défavorisés (5). On peut faire beaucoup en une centaine de jours.
Dans un livre récent (6), Jérémy Collado montre que notre Président a toujours été sous-estimé par ses adversaires. Le complexe né de ceci ne pourrait-il pas expliquer cela ?
(1)Bien entendu, on trouve quand même des grands intellectuels - Jean-Pierre Dupuy, par exemple – qui osent penser l’impensable, contrairement à l’immense troupeau des autruches.
(2)Sans compter que, selon La Bruyère, « Les vieux fous sont plus fous que les jeunes »
(3)Voir son discours du 3 décembre à Abu Dhabi.
(4)A une moindre échelle, on peut également penser à N. Sarkozy venant naguère sauver l’UMP du naufrage ou au retour du Jedi.
(5)J’ai failli écrire les sans-dents.
(6)Je fais attention à tout (Editions La tengo)
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