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Géopolitique de la Russie (1 - Principes généraux)

 

Géopolitique de la Russie

1 – Principes généraux

 

Selon la définition classique fournie par le géographe et géopolitologue français Yves Lacoste, la géopolitique consiste en « l’étude des rivalités de pouvoir sur les territoires ».

Dès lors, la géopolitique, en sa qualité de science, étudie les implications politiques de la géographie. Ainsi, la situation géographique de la Hongrie, petit État enclavé au cœur de l’Europe, ne sous-tend pas sa politique étrangère de la même façon que la situation géographique des États-Unis, vaste État du continent américain bordé par les deux plus grands océans de la planète, sous-tend la leur.

Il n’y a donc qu’un pas de la géopolitique à sa jumelle, la géostratégie, qui figure « l’application à la stratégie des données de la géographie physique, économique ou démographique ». Ce que Napoléon Bonaparte résuma en ces mots : « La politique d’un État est dans sa géographie ».

Ceci posé, la géopolitique de la Russie ne peut être conçue que naturellement et intrinsèquement liée à sa position géostratégique. Or, celle-ci est unique.

 

Tout d’abord, l’ethnogenèse du peuple russe est intervenue dans la partie orientale de la grande plaine européenne qui s’étend des Pyrénées et l’océan Atlantique jusqu’aux montagnes de l’Oural, à l’est. C’est pourquoi, avant même d’être en mesure de s’organiser en un État souverain, les Russes se verront offrir la possibilité de se déplacer vers l’orient pour y conquérir de nouvelles terres, l’Oural étant aisément franchissable, tout en devant sans cesse protéger leurs arrières, à l’ouest, où l’absence de relief prononcé favorise les invasions. Avec pour résultat qu’au XXIe siècle, si la colonisation de la Sibérie est achevée depuis longtemps, la sécurisation des frontières occidentales de la Russie n’est toujours pas complète.

C’est là tout le paradoxe de cette position géostratégique de la Russie qui lui assure la mainmise sur d’immenses richesses en ressources naturelles dans l’est sibérien, tout en menaçant l’existence même de l’État russe dans l’ouest européen. Un tel paradoxe favorisera un « esprit de forteresse » parmi les élites dirigeantes, quelle que soit l’époque, la nature du régime ou l’idéologie dominante, trop conscientes d’être assises sur un trésor gardé dans un gigantesque palais sans murs.

Ensuite, même les frontières naturelles de l’espace occupé par les Russes n’offrent qu’un maigre secours. Au nord, l’océan Arctique emprisonne, enclave le pays, plus qu’il ne l’ouvre au reste du monde, car trop peu souvent libre de glace. À l’ouest et au sud-ouest, la Baltique et la mer Noire sont des étendues d’eau fermées par des détroits contrôlés par d’autres puissances, le plus souvent hostiles. Au sud, dans le Caucase, il y a bien de hautes montagnes qui se dressent, mais elles recèlent de peuples farouches dont il n’est pas aisé de faire des alliés. Au centre, les steppes kazakhes fourmillent de cavaliers nomades de langue turque et habiles dans l’art de la guerre qui tolèrent à peine l’installation de colons slaves. Et dans le sud-est de l’Extrême-Orient russe, il y a les Chinois, nombreux, organisés et désireux de conserver leurs terres, voire s’étendre en direction du nord.

D’où que les Russes regardent, ils n’aperçoivent aucune frontière les protégeant réellement d’éventuels envahisseurs. Pire, pas moins de quatre points faibles, ou « ventres mous », sont identifiés : à l’ouest, donc, au sud, dans le Caucase, au centre, parmi les steppes kazakhes, et à l’est, à la limite du fleuve Amour, timide rempart face aux appétits chinois. Cette donne géographique indépassable obligera de tout temps la Russie à s’étendre encore, afin de contrôler ces frontières molles et d’en faire autant de glacis gardant le cœur de la nation russe hors de portée des armées de ceux qui rêvent de la soumettre et poser la main sur les immenses richesses dont elle dispose.

Enfin, parce qu’il fut bien moins difficile aux Russes de progresser vers l’est qu’en direction de l’ouest, le pays couvre beaucoup plus de territoires en Asie qu’en Europe, questionnant parfois l’identité russe dans ses profondeurs intimes. Pourtant, il ne fait nul doute que la Russie, peuplée très majoritairement de Blancs, appartient à la civilisation albo-européenne bien plus qu’à la sphère asiatique, ce que confirment son histoire, sa culture millénaire et sa géographie économique. Malgré cela, au rythme des aléas politiques, les plus récents étant la guerre d’Ukraine, les sanctions économiques antirusses et le virage asiatique opéré par l’élite dirigeante russe en 2022, le Russie est encore hésitante. Est-elle européenne quand le Vieux Continent abandonne les valeurs qu’elle continue de défendre ? Est-elle asiatique en dépit de son ethnogenèse slave que certains nient, par idéologie et contre les faits, tel un Alexandre Douguine ? Ou est-elle l’un et l’autre, trait d’union entre l’Orient et l’Occident ?

 

Le caractère unique de la position géostratégique de la Russie contraint donc ses élites dirigeantes à raisonner en termes de « glacis », de « sphère d’influence » et autres « étrangers proche et lointain », d’autant que sa faiblesse économique relative et son lent déclin démographique hypothèquent son avenir et la rendent vulnérable aux ambitions territoriales, mais aussi économiques, de son ennemi déclaré, les États-Unis, et son faux-ami encombrant, la Chine.

Ainsi, il convient de distinguer un « étranger proche » russe constitué des anciennes républiques socialistes soviétiques, au nombre de quatorze et auxquelles s’ajoutent la Finlande et la Mongolie, d’un « étranger lointain » incluant les anciens membres du bloc de l’Est, terres de l’ex-Yougoslavie et Albanie compris, la Grèce, la Turquie, l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Inde, la Chine, la Corée du Nord, la Corée du Sud, le Japon, ou encore, géographie oblige, l’Alaska étasunienne, russe jusqu’à sa cession, pour une bouchée de pain, en 1867.

Ici, le territoire rencontre la carte, et le réel la théorie, géopolitique, bien sûr. En effet, un observateur attentif notera que les limites de la Russie et d’une fraction de son étranger proche (Azerbaïdjan, Mongolie) ou lointain (Iran) se confondent avec le Heartland, dit « pivot géographique de l’histoire », cher au géographe britannique Halford Mackinder, lequel professait, en 1919 : « Qui gouverne l’Europe de l’Est commande le Heartland ; Qui gouverne le Heartland commande l’Île-monde ; Qui gouverne l’Île-Monde commande le monde ».

Pour séduisante qu’elle soit, cette théorie géopolitique est inepte, puisque contredite par l’histoire. Par exemple, l’URSS gouvernait l’Europe de l’Est et le Heartland, à l’exception notable de l’Iran, mais était loin de commander l’Île-monde (Europe, Afrique et Asie), et encore moins le reste du monde. Plus près de nous, les États-Unis d’Amérique gouvernent désormais l’Europe de l’Est mais ne commandent nullement le Heartland, alors que leur influence sur les continents européen, africain et asiatique, voire sur l’ensemble de la planète, demeure considérable, bien que déclinante. Totalement absurde, cette théorie a néanmoins la vie dure et, malheureusement pour la Russie, elle continue de nourrir les ambitions démesurées des élites dirigeantes étasuniennes et explique en partie pour quelle raison l’OTAN a continué de s’étendre, en Europe de l’Est, jusqu’à ce que la Russie mette brutalement fin à ce processus.

Mais comme une tragédie arrive rarement seule, les délires de Mackinder sont complétés par ceux, non moins dangereux, de l’universitaire américain Nicholas J. Spykman, qui fait sienne la théorie du Heartland pour mieux la modifier et y ajouter celle du Rimland, sorte de large bande encerclant le Heartland et donc, la Russie ainsi que son étranger proche.

Or, le Rimland inclut curieusement presque tous les pays composant l’étranger lointain de la Russie, et ainsi, les acteurs de la politique étrangère étasunienne disposent de deux théories géopolitiques fumeuses justifiant leur ingérence parmi les partenaires politiques, économiques et militaires potentiels de la Russie, qu’ils peuvent dès lors tenter d’étouffer. Stratégie dite d’endiguement déjà pratiquée durant la Guerre froide contre l’URSS et qui fonctionna en partie tout en ralentissant le développement économique des nations du Rimland concernées.

Avec de telles idées en action, l’affrontement entre les États-Unis et la Russie, qui ne date pas d’hier, était inévitable.

 

C’est d’autant plus vrai que si la position géostratégique de la Russie est unique, celle des États-Unis n’en est pas moins exceptionnelle. Vaste contrée nichée entre les océans Atlantique et Pacifique, les États-Unis figurent une thalassocratie à nulle autre pareille, sans doute la plus grande puissance politique, économique et militaire de l’histoire, naturellement saisie par la démesure, l’hybris, sentiment violent accompagné d’une volonté d’hégémonie universelle inspirés par la passion adolescente de cette nation et l’orgueil de ses prétentions messianiques.

En face de cette forteresse continentale ouverte sur le monde par les mers et a priori inexpugnable, la Russie, à demi enclavée, assise sur des richesses incommensurables, attachée à son sol et prête à le défendre jusqu’à la dernière goutte de son sang, chérissant un système de valeurs conservatrices, ancrées dans la réalité et peu influencées par le pseudo progressisme.

Requinquée par les présidences de Vladimir Poutine et de Dmitri Medvedev, à qui la Russie doit d’avoir gagné le conflit qu’il ne fallait surtout pas perdre, la deuxième guerre d’Ossétie du Sud, en 2008, cette nation est sur le point, pour la première fois de son histoire millénaire, de mettre à profit à la fois les atouts et les inconvénients de sa position géostratégique au potentiel immense, en ces temps pour le moins étranges où l’optimum climatique du XXIe siècle pourrait faire de la Russie l’un des rares territoires vivables et tempérés de la planète.

Mais avant ça, il conviendra de bâtir une architecture de sécurité européenne et mondiale digne de ce nom. Et que cela nous plaise ou non, l’édification de celle-ci, gage de paix et de prospérité durables pour le monde, passera par la sécurisation de l’étranger proche et de l’étranger lointain de la Russie, non pas contre la Russie ni dans le but de mieux l’étouffer pour satisfaire l’agenda hégémonique de certains, mais avec la Russie et dans la préservation des intérêts vitaux de la Russie.

Tel est le prix à payer à la paix.


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44 réactions à cet article    


  • Gégène Gégène 14 septembre 2023 16:17

    « Tel est le prix à payer à la paix »

    C’est bien gentil, tout ça, mais on va vivre de quoi,

    nous autres marchands de canons ?


    • Marc Legrand Marc Legrand 14 septembre 2023 16:54

      @Gégène

      Il n’est jamais trop tard pour une reconversion. :)


    • leypanou 14 septembre 2023 22:07

      Je partage votre conclusion ainsi que d’autres politiciens français je pense, même si actuellement, la France est en tête en ce qui concerne la propagande russophobe, qui donne vraiment envie de vomir sur les chaînes d’information en continu sans exception.


      • Marc Legrand Marc Legrand 14 septembre 2023 23:09

        @leypanou

        Tout à fait... Ayant étudié la presse française sous l’Occupation allemande, je confirme qu’il y avait plus de vérités sur la situation réelle de la Wehrmacht, après Stalingrad ou le Débarquement, dans la presse d’alors, qu’il n’y en a dans les mass-médias français actuels.

        C’est inexcusable.


      • Samy Levrai samy Levrai 14 septembre 2023 23:12

        @leypanou
        sans oublier : le gouvernement et leur chef et toute la pseudo opposition dans la russophobie gerbante omniprésente.


      • Marc Legrand Marc Legrand 14 septembre 2023 23:41

        @samy Levrai

        On a atteint des « sommets » dans le racisme larvé anti-Russes.

        Je n’ose imaginer ce qui se passera si l’OTAN est défait en Ukraine... Un nouveau rideau de fer s’abattra sur l’Europe et la propagande antirusse va redoubler.


      • SilentArrow 15 septembre 2023 10:03

        @Marc Legrand
         

        Un nouveau rideau de fer s’abattra sur l’Europe et la propagande antirusse va redoubler.

        Les pays européens de l’OTAN devront s’excuser et renégocier humblement et en position de faiblesse leur approvisionnement en hydrocarbures russes.

        Si la Russie obtient les garanties de sécurité qu’elle réclame depuis des années, elle saura se monter magnanime.


      • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 10:25

        @SilentArrow

        C’est possible, mais pas obligatoire.

        La mainmise américaine est telle que les « élites » européennes sont bien capables de s’inféoder encore plus à l’oncle Sam, juste pour lui permettre de gagner du fric en achetant ses produits, armements, matières premières, etc.

        D’ailleurs, c’est ce qu’elles font déjà.


      • Zolko Zolko 15 septembre 2023 16:24

        @Marc Legrand :

        D’ailleurs, c’est ce qu’elles font déjà.

         

        oui mais ils payent en monnaie de singe


      • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 17:04

        @Zolko

        Pas faux. :)


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 15 septembre 2023 15:10

        Amusant. Sait-on que les armoiries de Renaix sont aussi : UN AIGLE A DEUX TËTES. 


        • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 15:36

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          L’aigle bicéphale est très répandu ; c’est en fait un symbole de l’Etat, ce que des érudits ont pressenti depuis longtemps.

          « En Russie, l’aigle à deux têtes fait son apparition à l’occasion de l’union entre le grand-prince et Sophie Paléologue, en 1472, dont le pays d’origine, feu l’Empire byzantin, l’utilisait déjà. Pour ce qui est de la Russie, l’aigle bicéphale est censé figurer une nation si vaste qu’elle s’étend d’est en ouest, chacune des deux têtes représentant en quelque sorte la partie orientale et la fraction occidentale de celle-ci. Rien n’est plus faux, étant donné que si une telle interprétation peut convenir à une époque assez proche de la nôtre, il n’en va pas de même voici plus de cinq siècles où la Russie était loin d’être aussi grande.

          En fait, l’explication réside ailleurs.

          J’ai dit que les Byzantins l’avaient utilisé. À ce sujet, les historiens prétendent parfois que l’Empire éponyme le tenait de son prédécesseur romain, ce qui est faux, là encore. Il n’apparaît qu’au moment où Nicéphore Paléologue fonde la dynastie qui porte son nom et à laquelle Sophie appartient. Nous sommes alors au milieu du XIe siècle, longtemps après la fondation de la ville de Byzance, appelée Constantinople, en ce temps-là, ou la deuxième Rome, en 330. Encore une cover story, à vrai dire. Ce mensonge permettant de sous-entendre que l’Empire romain l’utilisait pour signifier sa domination d’ouest en est, l’aigle à deux têtes personnifiant ces deux directions. Comme avec la Russie, mais c’est tout aussi inexact, ici.

          En vérité, l’aigle bicéphale est un symbole que les érudits ne s’expliquent pas, les uns pensant qu’il était d’ordre religieux, les autres qu’il était au contraire d’ordre politique, étatique. Ce qui est certain, c’est qu’il date de la nuit des temps et était déjà employé par les Hittites en 2 000 av. J.-C., sachant que c’est là une date minimale, et que ce peuple en avait fait un insigne royal. Je pense que vous comprenez où je veux en venir.

          L’aigle bicéphale est un symbole de l’État. »

          Extrait de mon livre, « Histoire des services secrets », où j’explique ce qu’est l’Etat invisible et où je démontre que l’Etat a deux êtes, l’une visible, le plus souvent élue, l’autre invisible, qui décide en dernier ressort, exerçant donc le vrai pouvoir.


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 15 septembre 2023 15:40

          @Marc Legrand
          Merci beaucoup. Certains en font un symbole TEMPLIER.


        • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 17:08

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          A peu près tout et n’importe quoi a été dit sur l’aigle à deux têtes, ou bicéphale.

          Car le caractère double de l’Etat (Etat visible / Etat invisible) est une information sensible, en cela qu’elle permet, par déduction, de comprendre sa genèse, son fonctionnement intime, et la nature réelle de ses services secrets.

          C’est tout l’objet de mon roman, « L’Etat invisible », et de mon livre, « Histoire des services secrets ».


        • Jelena Jelena 15 septembre 2023 17:52

          @Marc Legrand >> A peu près tout et n’importe quoi a été dit sur l’aigle (...)

          Environ 3 siècles avant la Russie, la Serbie avait déjà pour armoiries un aigle à deux têtes et comme pour les serbes, la signification est religieuse, je pense qu’il en était de même pour les russes à l’époque (depuis peut être qu’ils ont une autre interprétation...).


        • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 18:43

          @Jelena

          Pas du tout... Comme je l’ai écrit, ce symbole (aigle à deux têtes, ou bicéphale), a plus de 4 000 ans et était déjà utilisé par les Hittites.

          En vérité, il est sumérien, et donc encore plus vieux.

          C’est un symbole royal, de l’Etat, et n’a rien de religieux.


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 septembre 2023 04:52

          @Marc Legrand Renaix est un bled...


        • Marc Legrand Marc Legrand 16 septembre 2023 08:10

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          Je le sais, ayant vécu en Belgique.

          Mais la ville actuelle est relativement récente et l’armoirie aussi.

          Que pensez-vous que cela signifie ? En quoi est-ce singulier, selon vous ?


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 septembre 2023 09:02

          @Marc Legrand
          Oui, c’est étrange. La ville possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 2 septembre 1818 et confirmées le 13 avril 1838. J’ai lu Rudy Cambier (un renaisien) qui explique que les écrits de Nostradamus était en fait l’oeuvre de Yves de Lessines. Son autre hypothèse étant que les Templiers ont fuit vers la Belgique (et surtout Renaix) pour cacher leur trésor. Depuis lors, il creuse, il creuse, dans son jardin smiley

          « Le trésor des Templiers est caché chez moi à Wodecq »

          Rudy Cambier affirme que sa maison de Wodecq abrite le trésor mais il n’a pas le droit d’effectuer des fouilles. Le ministre Crucke vient à sa rescousse.


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 septembre 2023 09:04

          Publié le 24/08/2017 à 08:37 Temps de lecture : 5 min

          Le trésor des Templiers est-il enfoui à neuf mètres sous terre dans le jardin d’une vaste propriété du petit village de Wodecq, dans l’entité d’Ellezelles ? Philologue retraité et propriétaire des lieux, Rudy Cambier, malgré ses détracteurs, y croit dur comme fer depuis qu’il a décrypté, au début des années 90, les Centuries, un manuscrit attribué à Nostradamus. « C’est une imposture, dénonce l’homme. Ce texte de 4.000 vers n’a en aucun cas pu être rédigé par Nostradamus, au milieu du XVIe siècle. L’apothicaire s’est attribué la paternité d’un manuscrit bien plus ancien rédigé par Yves de Lessines, un moine de l’abbaye de Cambron, où se trouve aujourd’hui Pairi Daiza. Le plagiaire n’a pas réussi à en supprimer toutes les scories qui trahissent sa véritable origine. »

          Dès les deux premiers quatrains du texte l’auteur donne, selon Rudy Cambier, quantité d’indices qui permettent, à qui sait les voir, de l’identifier. On trouverait, notamment, d’évidentes références à saint Bernard, à l’Ordre des Roseaux, à l’anneau d’un prieur, à un certain Yvin des Prés qui permettent, de démasquer le véritable auteur des Centuries  : Yves de Lessines, dont les armes – un arbre dont les racines baignent dans l’onde – seraient décrites dans ces quatrains.


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 septembre 2023 09:07

          Mon cousin fut Bourgmestre de ELLEZELLES. C’est dire comme je m’intéresse à l’affaire. Ayant vécu mon enfance au pied de la BASILIQUE SAINT HERMES (HERMETISME). 


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 septembre 2023 09:09
          Toutes ces préoccupations d’ordre symbolique, voire « hermétique », n’échappaient pas aux Templiers, tels qu’en témoignent encore leurs édifices religieux ;

        • Marc Legrand Marc Legrand 16 septembre 2023 10:22

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          D’abord, pourriez-vous ne publier qu’un message en une seule partie plutôt qu’en quatre ? Ce sera plus facile à lire et répondre.

          Ensuite, la ville de Renaix n’est pas si petite. Il y a quoi, 30 000 habitants ? En comparaison de la population belge, c’est l’équivalent d’une ville moyenne (180 000 habitants) en France, quelque part entre Nîmes et Dijon.

          Enfin, toutes ces histoires de trésor des Templiers sont bidon ; j’explique pourquoi dans mon livre, « Histoire des services secrets ».


        • Marc Legrand Marc Legrand 16 septembre 2023 10:23

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          L’ordre militaire et religieux des Templiers était, entre autres, une façade de l’Etat invisible français de l’époque.

          Sa dissolution, elle-même, était une mascarade.

          Là encore, je vous renvoie à mon livre, « Histoire des services secrets ».


        • Marc Legrand Marc Legrand 16 septembre 2023 10:27

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          L’ordre militaire et religieux des Templiers était une façade de l’Etat invisible français de son époque.

          Sa dissolution, elle-même, était une mascarade.

          Là encore, je vous renvoie à mon livre, « Histoire des services secrets ».

          Tout ce qui est relatif aux Templiers est volontairement biaisé, mêlé d’erreurs, complètement manipulé, etc., afin de dissimuler aux profanes la véritable nature de cet ordre.

          Si les gens comprennent que ce n’était qu’une façade des services secrets français, au sens large, de l’époque, ils vont commencer à chercher des façades de l’Etat invisible français à la leur, d’époque.

          D’où le danger et la nécessité, pour l’Etat, de créer des diversions.

          Le « trésor » des Templiers en est une.


        • Marc Legrand Marc Legrand 16 septembre 2023 10:29

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          Cela reste une diversion facile, bon marché, et très efficace.


        • Marc Legrand Marc Legrand 16 septembre 2023 10:31

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          L’aspect « hermétique » est dû au fait qu’il s’agit d’une façade des services secrets français, au sens large (Etat invisible français), de l’époque.

          Tout était codé, pour des raisons évidents, y compris ce qui était exposé en pleine lumière (monuments, entre autres).


        • Marc Legrand Marc Legrand 16 septembre 2023 10:46

          @Mélusine ou la Robe de Saphir.

          Plus généralement, il faut apprendre à discerner entre le vrai et les multiples canulars de l’Etat invisible (services secrets au sens large).

          Voilà, maintenant, on peut revenir au sujet de l’article. :)


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 15 septembre 2023 15:42

          C’est probablement le basileus Théodore II Lascaris (1254-1258) qui le premier fit de l’aigle bicéphale un emblème de l’empire. Il faut dire que les deux têtes de l’aigle symbolisaient particulièrement bien la double souveraineté temporelle et spirituelle à laquelle prétendaient les basileus. Macron s’est inspiré de KANTOROWICZ : LES DEUX CORPS DU ROI.


          • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 17:12

            @Mélusine ou la Robe de Saphir.

            Encore une dviersion, ou « cover story », à l’attention des profanes.


          • eau-mission eau-mission 15 septembre 2023 17:28

            @Marc Legrand

            Bien vu. C’est notre Lady Versions.


          • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 18:46

            @eau-mission

            Gad Elmaleh est parmi nous. :)



            • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 17:13

              @Mélusine ou la Robe de Saphir.

              Là encore, diversion classique. :)


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 15 septembre 2023 15:45

              « L’origine et la signification de l’aigle à deux têtes sont des sujets qui ont fait couler beaucoup d’encre. Il semble bien que ce soit avant tout un thème essentiellement graphique et que le blason l’ait emprunté, tardivement, à l’iconographie orientale ». Le plus ancien exemple français est celui du sceau apposé en 1227 par un Chevalier… de l’Ordre du Temple, Guillaume de l’Aigle, Commandeur du Temple en Normandie.


              • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 17:11

                @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                Rien n’est plus faux.

                Comme je l’ai écrit, l’aigle à deux tête, ou bicéphale, est un symbole qui "date de la nuit des temps et était déjà employé par les Hittites en 2 000 av. J.-C., sachant que c’est là une date minimale, et que ce peuple en avait fait un insigne royal. Je pense que vous comprenez où je veux en venir.

                L’aigle bicéphale est un symbole de l’État."

                Tout le reste n’est que diversion.

                D’ailleurs, ces diversions sont souvent le fait d’agents d’influence de l’Etat invisible (services secrets au sens large), ce qui est facile à démontrer.


              • Zolko Zolko 15 septembre 2023 16:15

                Bel article, bravo et merci. J’apporterai 2 précisions/commentaires :

                 

                il existe bien une frontière naturelle à l’ouest : le fleuve Dniepr. Ca donne une idée de la fin de cette guerre.

                 

                les sociétés Européennes ont effectivement dominé le Monde ces 5 derniers siècles, mais, entre l’immigration et le manque de ressources naturelles, la richesse, et donc l’intérêt pour la Russie, de ces sociétés va diminuer dramatiquement dans les années à venir, alors qu’à l’inverse la Chine et l’Inde vont prendre de l’importance. Ce qu’on peut déjà observer avec la conquête spatiale de la Lune

                 

                Je pronostique donc que la Russie va s’étendre jusqu’au Dniepr à n’importe quel prix (y compris à coup de bombes atomiques en vitrifiant la moitié de l’Ukraine s’il le faut), et pivoter vers l’Asie qui sera la force dominante pour le siècle à venir.


                • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 17:21

                  @Zolko

                  Historiquement, la frontière sud-ouest de la Russie est plutôt le Dniestr, qui coule entre la Moldavie et l’Ukraine.

                  Quant au Dniepr, cela supposerait qu’il subsiste une Ukraine après la guerre, ce qui n’est pas souhaitable, pour Moscou, ce que j’explique dans mon article : « Que veut vraiment Vladimir Poutine ? »

                  La guerre d’Ukraine, si la Russie est victorieuse, se terminera à la frontière polonaise, et c’est bien cela que Washington redoute.

                  Sur le second point, je suis bien d’accord, mais l’Occident n’est pas mort pour autant. Il faut surtout craindre le caractère irrationnel, suicidaire et nihiliste des « élites » occidentales qui préféreront entraîner le monde entier dans la guerre plutôt que reconnaître leur défaite en Ukraine, et donc leur déclin.

                  Enfin, non, la Russie n’utilisera jamais l’arme nucléaire en Ukraine, à moins que l’OTAN y intervienne en masse (et encore !) ; c’est un épouvantail que la propagande occidentale agite pour faire peur aux masses et s’assurer ainsi leur obéissance aveugle.

                  Ce qui fonctionne de moins en moins bien. :)


                • Krokodilo Krokodilo 15 septembre 2023 19:35

                  @Marc Legrand
                  Je ne crois pas : la Russie sait parfaitement qu’elle rencontrera davantage d’opposition populaire à mesure qu’elle gagnera l’ouest, alors qu’à Odessa ou Kharkov, il est très possible qu’il y ait une majorité silencieuse sympathisante, si on en juge par les rébellions post-Maïdan. Au max Kiev pourrait être une cible si on continue à armer l’Ukraine et si Zélensky continue sa politique suicidaire pour son peuple.


                • Marc Legrand Marc Legrand 15 septembre 2023 20:47

                  @Krokodilo

                  Ceux qui disent cela ne connaissent pas la réalité de la guerre.

                  L’armée russe n’avancera vraiment que quand l’armée ukrainienne sera trop faible pour empêcher l’effondrement du front.

                  Alors, les civils russophobes, comme les bandéristes et néonazis, en déroute fuiront devant l’avancée de l’armée russe en direction de la Pologne, la Roumanie, la Moldavie, etc. ; ne resteront dans le pays que les russophiles.

                  L’occupation totale de l’Ukraine, je l’explique dans mon article : « Que veut vraiment Vladimir Poutine ? » est implicitement annoncée par ce dernier, le 24 février 2022, quand il explique ses buts de guerre.

                  En effet, démilitariser et dénazifier l’Ukraine ne peut pas se faire de manière complète et définitive sans détruire l’armée ukrainienne et débarrasser le pays des bandéristes. Or, l’un et l’autre commandent l’occupation du pays.

                  Le 13 juin 2023, Poutine a d’ailleurs annoncé qu’il ne s’interdisait pas, à terme, de porter les effectifs de l’armée russe, en Ukraine, de 500 000 à 2 500 000 hommes.

                  Il n’en faut que 1 500 000 pour occuper un pays de la taille de l’Ukraine.


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 septembre 2023 20:39

                  Encore une belle « guerre » des sexes. Entre un Occident et surtout OTAN, arrogant, tout-puissant, et une âme russe (La Montagne magique de THOMAS MAnn), nous verrons si la quadrature du cercle est possible. Celle d’une alliance, plutôt qu’une désunion (au sens de : « famille dysfonctionnelle »). Pour gagner, il faut savoir perdre. Qui le premier mettra genoux en terre ??? L’AIGLE à deux têtes est tout à fait symbolique de cette confrontation.  La tête de gauche représente le progrès (L’Amérique prométhéenne et progressiste, uranienne), tandis que la tête de droite signifie l’ordre (le maintien des traditions-saturnienne).


                  • Marc Legrand Marc Legrand 16 septembre 2023 21:33

                    @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                    Je ne vois pas trop le rapport... mais je vais relire. :)


                  • martinez 17 septembre 2023 10:54

                    Très bon article, très instructif. De la géographie enfin !

                    Vous allez dans le sens de John Mearsheimer : article du Monde diplomatique (août 2023), « Pourquoi les grandes puissances se font la guerre »  

                    Au plaisir de vous relire !


                    • Marc Legrand Marc Legrand 17 septembre 2023 11:27

                      @martinez

                      Merci à vous ; et pour la référence de cet article que je ne connaissais pas encore.

                      N’hésitez pas à lire mes autres articles sur Agoravox et à me suivre sur Twitter.

                      Au plaisir d’échanger à nouveau avec vous.

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