Des milliers de SDF souffrent devant nous et plusieurs centaines meurent dans la rue !
Nagy, dessinateur et aide-soignant très impliqué vient de m'adresser ce dessin et ce texte, je l'en remercie.
Grande précarité et troubles psychiques
« D’après la Fondation Abbé Pierre, 330 000 personnes seraient sans domicile sur notre territoire. Concernant la prévalence des troubles psychiques dans cette population, une étude parisienne l’estime à environ 30% si l’on ne tient compte que des troubles psychiatriques sévères comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Selon les données internationales, cette proportion s’élèverait à plus de 75% si on inclut d’autres troubles comme la dépression, l’anxiété ou le trouble de stress post-traumatique. Les personnes concernées qui cumulent ses difficultés (vulnérabilités sociales et psychiques, problèmes somatiques, situations administratives complexes), rencontrent de multiples obstacles pour accéder aux soins et aux dispositifs sociaux et sont souvent stigmatisées. »
Ses constatations rejoignent celles faites par les bénévoles de la solidarité .
Sur le terrain, nous rencontrons des hommes et des femmes en grande difficulté.
Il y a peu, nous avons discuté avec un SDF complètement perdu et déboussolé. Il a des pieds très abîmés et s'inquiète à juste titre.
Deux militants lui ont apporté une paire de chaussures et des chaussettes pour qu'il ne reste pas pieds nus.
Pourquoi l'hôpital de la ville ne l'hospitalise pas pour lui soigner les pieds ?
C'est la fonction de l'hôpital public !
Certains pourraient émettre des jugements hâtifs et hors de propos.
Notre réponse est nette et sans hésitation : Comment seriez-vous au bout de quelques mois ou même quelques années à dormir dans la rue sans rien ?
Les jeunes qui sont à la rue sont très vulnérables, ils viennent de quitter leur foyer pour une aventure dramatique qui les vieillit prématurément.
Ils n'ont aucun moyens de défense .
Quand on discute avec eux, ce que nous faisons régulièrement, nous remarquons que beaucoup d'entre eux souffrent d'une pathologie.
Pourquoi ne sont-ils pas pris en charge pour être protégés ?
Beaucoup pourraient s'inserer avec un accompagnement adapté.
Regardez par exemple les bipolaires qui ont une vie quasi ordinaire quand ils sont suivis et quand ils se soignent.
Certains d'ailleurs sont des artistes et développent des dons.
Des mesures devraient être prises au plus près des territoires sur leurs lieux de vie avec l'ouverture de douches, la mise en place d'abris adaptés ; il y a suffisamment de locaux désertés pour y installer des petites unités à dimension humaine.
L'expérience que nous avons nous a montré que des jeunes sortis de la rue et accompagnés peuvent reprendre goût à la vie sociale.
Il existe des équipes d'intervenants spécialisés qui vont voir les personnes très vulnérables, elles font un excellent travail mais disposent de peu de moyens notamment financiers pour faire héberger en urgence des personnes très fragilisées.
Cette action et toutes celles qui pourraient être menées ont un coût mais beaucoup moins élevé que celui occasionné par des centaines de drames humains survenus chaque année.
Jean-François Chalot
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