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Accueil du site > Tribune Libre > Derrière le silence des drones, entendons les bruits de bottes

Derrière le silence des drones, entendons les bruits de bottes

Voici pas plus de trois ou quatre ans, évoquer l'hypothèse de la guerre, de la guerre en Europe s'entend, de la guerre concernant les pays « développés » et menaçant l'occident, semblait relever d'une paranoïa avancée. Et ceux qui s'y risquaient paraissaient de doux illuminés se battant contre des moulins à vent.

Le changement est donc stupéfiant et terrifiant qui en l'espace d'un quinquennat a ramené au premier plan cette frayeur d'un autre temps que la construction européenne, avait parait-il définitivement rayée du paysage. Regard sur les ingrédients de ce changement d'époque.

Subrepticement, la guerre étrangère s'est approchée, passant du lointain Irak à la Libye toute proche, aux marches de l'Europe orientale. En Afrique, les chefs de guerre ne portent plus l'uniforme US, mais bien celui de l'armée française, tandis que des intellectuels se croient obligés de s'y montrer aux côtés de dirigeants politiques. Les prétentions post-coloniales et affairistes de la France exigent probablement ces engagements.

Ressuscitant des oppositions oubliées depuis la « guerre froide », la diplomatie française désormais affiliée à l'impérialisme US réactive l'OTAN et avive ainsi une ligne d'affrontements potentiels à l'est de l'Europei. Le futur apaisé que nous avaient promis les pourfendeurs de l'Union Soviétique s'éloigne, et révèle ainsi que le communisme, au fond, n'était peut-être pas la seule raison de la guerre froide qui parfois frôla la guerre brûlante.

 

Analyste d'expérience, Mikhaïl Gorbatchev se montre particulièrement inquiet face au regain des tensions géopolitiques et à la reprise, aux quatre coins du globe, de la course à l’armement. Selon le dernier dirigeant de la défunte Union soviétique, le monde se prépare de nouveau à la guerre. Vu sa carrière politique, son pessimisme n’est pas à prendre à la légère….

« Il semble que le monde se prépare à la guerre », déclare l’ex-leader soviétiqueii. Selon Gorbatchev, la course à l’armement représente la menace la plus sérieuse pour l’humanité. Mais l’ex-Premier secrétaire s’inquiète également de la dégradation des relations diplomatiques entre les grandes puissances et appelle à renouer les liens. Comme il le rappelle, « aucun des problèmes auxquels nous avons à faire face ne saurait être résolu par la guerre » : la pauvreté, l’environnement, les migrations, l’accroissement de la population et l’épuisement des ressources. Et ce message, Gorbatchev l’adresse non seulement à Vladimir Poutine et à Donald Trump, mais aussi au Conseil de sécurité de l’ONU. « Le moment est venu d’agir ! »

Puis avec l'irruption du terrorisme en Europe, et singulièrement en France, les faits de guerre deviennent palpables dans nos vies ; on découvre que le Moyen Orient et l'Afrique ne sont pas les seuls lieux où la guerre peut tuer.

Des États-Unis, dangereux parce qu'affaiblis et inquiets, aux pays dangereux parce que faibles, menacés et désignés comme ennemis, tous sont surarmés à l'initiative des lobbies du domaine et parfois par nos soins ; les dangers ne sont plus théoriques. En Corée également, la tension est préoccupante depuis l'accession de D. Trump à la présidence USiii en réponse aux provocations de Pyongyang.

L'éloignement et la nature technologique des conflits, le silence apparent des drones et des Tomahawk peuvent tromper notre attention. Pourtant, en de nombreux points du globe, on devine qu'un enchaînement mal maîtrisé peut conduire au désastre non virtuel.

Or le grand danger vient de ce que les pouvoirs, lorsqu'ils se sont convaincus de l'intérêt que la guerre présente pour eux (pour cause de surproduction, de crise économique, de difficultés de politique intérieure...) savent trouver les mots, savent faire entonner des chants, trouvent les mises en scène, les arguments, les prétextes. Savent, quand besoin est, les créer, cela s'est vu. Ils savent cacher les risques, les conséquences, les malheurs. Et faire oublier que dans une guerre, même si on la mène au loin, même si on la prétend « chirurgicale », il y a des victimes des deux côtés. Ils sont experts dans l'art de faire croire que c'est l'autre qui a commencé et qu'il sera seul puni.

« On les aura ». En 14-18, c'est connu, « on » devait être à Berlin avant Noël, avec si peu de morts. En 39-45, en Allemagne, « on » devait conquérir l'Europe, et jamais la fortune de guerre ne se retournerait, jamais un avion ennemi ne survolerait le Reich. Aux États-Unis même, il fallut des trésors de communication pour convaincre le peuple d'aller participer aux massacres européens puis asiatiques. Puis il y eut les Malouines, l’Afghanistan, l'Irak, et à chaque fois le scénario se reproduisit : celui de la manipulation, des demi-vérités voire du mensonge, celui que la commission Chilcot vient de rendre public et officiel au Royaume Uni.

Il importe maintenant de ne pas perdre de vue que cette « marche à la guerre », dont aujourd'hui éditorialistes et « géopoliticiens » nous entretiennent gravement, n'est pas uniquement, voire pas du tout une fatalité extérieure contre laquelle nous ne pouvons rien faire d'autre que de relancer les « opérations extérieures » et leurs « appuis au sol », la course aux armements et aux « technologies du futur »iv.

On retrouve en effet dans ce changement brutal de contexte tous les ingrédients classiques et immémoriaux de toutes les guerres, et aujourd'hui surtout de celles que l'appétit de conquêtes du capitalisme occidental a rendues nécessaires, généralisées, dévastatrices, cyniques et mécanisées.

On y retrouve en effet le poids des conditions économiques, avec l'une de ces fameuses « crises » dont on sait que le capitalisme sort bien souvent par la guerre, trouvant soudain par milliards les deniers qu'en temps de paix il prétendait épuisés ; et la « Dette » soudain est oubliée. On y retrouve la lutte impérialiste pour les matières premières, pour les marchés, pour les zones d'influence, exacerbée par la « concurrence », mère de tous les progrès et de toutes les productivités...

Le lien entre cette concurrence sauvage et la « vraie guerre » est parfaitement décrit par M. J. Attali, lorsqu'en 2013 il nous fait part de son rêvev : « que nos gouvernants confrontés à la crise économique forment un véritable état-major agissant sans sourciller autour d’un président déterminé. » Puisqu’après tout, selon lui :« ceux qui savent gagner les guerres de mouvement les plus difficiles s’enlisent dans des conflits économiques et sociaux sans fin… Il faudrait donc apprendre à combattre la crise avec le même acharnement, la même absence de souci de popularité, le même décorum, la même mise en scène, le même vocabulaire que contre un ennemi de l’extérieur. »

Voilà. Tout est dit, les masques tombent, les politiques n'ont plus qu'à leur emprunter les uniformes et les armes et le tour est joué.

 

On y retrouve bien sûr le poids des lobbies « militaro-industriels » contre lesquels déjà D. Eisenhower lui-même mettait en garde en quittant la maison blanchevi.

Selon un nouveau rapport rendu par le cabinet d’audit Deloitte, « la résurgence des menaces à la sécurité mondiale » promet un « rebond lucratif des dépenses en matière de défense  ».

Le rapport informe les investisseurs que l’on prévoit « un tournant positif » en ce qui concerne la « croissance des revenus » à cause du terrorisme et de la guerre au Moyen-Orient, et des tensions en Europe de l’Est et dans le sud de la mer de Chinevii. Selon ce rapport, des programmes de défense vont probablement débuter bientôt, représentant des milliards de dollars, et principalement le programme du département de la Défense américain.

On y retrouve l'espoir d'un « union nationale » faisant taire les oppositions, et cette redoutable et mortifère mécanique qui paralyse les voix discordantes, vite taxées de trahison et de faiblesseviii.

Mais surtout, on y retrouve ce mécanisme pervers : toute guerre nécessite l'accord (à minima) des populations. Et c'est à cela que s'attellent aujourd'hui nos gouvernantsix. S'emparant des actes de terrorisme, y associant volontiers sans preuve tout acte de déséquilibré, ils allient un vocabulaire martial à des opérations du type sentinelle dont la plupart des spécialistes reconnaissent qu'elles relèvent de la posture. Mais qui nous accoutument lentement à l'atmosphère pré-belliqueuse.

Après l'abominable série de crimes terroristes que l'on sait, la classe politique tétanisée sombre dans le déshonneur en tentant d'instrumentaliser ces événement. Et voici que dans la surenchère qui en découle, une partie de cette caste nous appelle maintenant à préparer la guerre civile en armant des milices dans nos rues. On en a vu l'efficacité à Beyrouth autrefois, en Syrie aujourd'hui... Voici même qu'on entend des voix appeler à « la guerre totale »x, évoquant un pathétique épisode de l'histoire du XX° siècle, prélude à une défaite totale.

Ils sont aidés en cela d'une presse qui fait preuve du même alignement et du même aveuglement que Fox News naguère ; ils trouvent alors tous les mots et élaborent toutes les rhétoriques pour mieux nous enrôlerxi.

 

Hélas, seule une petite fraction des hommes politiques, des populations, des intellectuels même, sait résister à ces sirènes. Seuls quelques dirigeants ont la lucidité ou le courage de ne pas hurler avec les fauteurs de guerre, au risque de passer pour des anti patriotes ou des défaitistes.

Le 11 novembre 2013, Jean-Luc Mélenchon prononçait un discours sur la guerre et la paix à Barbaste (Lot-et-Garonne). Il a évoqué les mutins de la Première Guerre Mondiale et a appelé à leur réhabilitation pleine et entière. Concernant les causes de la guerre, il a fait siens les mots de Jean Jaurès et critiqué le capitalisme qui « porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage ». Des mots qui résonnent avec les tensions que contient notre époque.

 

C'est donc en dernier ressort les peuples eux mêmes qui sont l'ultime rempart contre ce qui est toujours présenté comme LA solution et qui est TOUJOURS le début d'une catastrophe. S'ils se laissent entraîner, plus rien n'arrête la marche à la guerre.

Et Jaurès ajoutait : « C'est à l'intelligence du peuple, c'est à sa pensée que nous devons faire aujourd'hui appel si nous voulons qu'il puisse rester maître de soi, refouler les paniques, dominer les énervements et surveiller la marche des hommes et des choses, pour écarter la race humaine de l'horreur de la guerre. »

 

Il est aujourd'hui indispensable de redire après Jaurès que la guerre n'est que le prolongement mortel de l'exploitation des hommes par les accapareurs, un prolongement où ce n'est plus leur sueur qu'on vole aux peuples mais leur sang, tandis que s'enrichissent les possédants.

 

Or nous en sommes là. Pour des raisons dont tout le monde sait qu'elles ne sont pas pures, mais qui portent les jolis noms de droits de l'homme, de liberté, de sécurité, de lutte contre la barbarie, nos gouvernants nous entraînent aujourd'hui dans cet engrenage, se saisissent des terribles événements qui à la fois renforcent cette logique et qui en découlent pour partie. Afrique, Moyen-Orient, Ukraine, Corée, Chine même, les « ennemis » sont partout, qu'il faudrait aller étouffer dans l’œuf.

Et l'on voit ressurgir drapeaux, hymnes guerriers, prestige de l'armée, apologie des armes, des avions de guerre, des technologies mortifères qui assureront l'anéantissement de l'ennemi sans risque aucun pour nous. Pourtant qui peut encore croire, plus qu'en Afghanistan, qu'en Irak, en Libye ou autrefois sur le sol européen, que la guerre apportera une solution ?

Mais aujourd'hui, et semble-t-il de manière croissante, les porte-paroles, les dirigeants politiques, les télévisions, la presse, sans mémoire, inconscients ou sans vergogne jouent ce jeu périlleux et nous mènent vers le gouffre. Plus tard, trop tard, l'archiduc d’Autriche et Sarajevo l'ont montré, plus personne ne contrôle rien, et la logique de la guerre s'auto-alimente.

Alors si les peuples se laissent entraîner, cette logique ne rencontre plus d'obstacle.

Il y a de quoi, aujourd'hui, être très inquiets, il y a de quoi se souvenir des marches vers la guerre, l'aveuglement n'est pas d'un autre temps. Il y a de quoi s'y opposer de toutes nos forces.

 

G. Collet

_______________________________________________________________________________________________

i Un rapport publié récemment par l’European Leadership Network (ELN), un groupe de réflexion composé d’anciens hauts responsables de gouvernements européens et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, a conclu que les exercices militaires menés cette année par l’OTAN et la Russie rendent plus probable l’éclatement d’une guerre entre les deux camps. ... » Voir : https://www.legrandsoir.info/vers-une-guerre-totale-selon-les-theories-de-carl-philipp-gottlieb-von-clausewitz.html

v Editorial de L'Express, 18 décembre 2013.

vi « Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu'elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d'une désastreuse ascension d'un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques. Nous ne devrions jamais rien prendre pour argent comptant. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_fin_de_mandat_de_Dwight_D._Eisenhower)

viii Dans tous les types de gouvernement, rien ne provoque un ralliement derrière le leader de manière plus rapide, irréfléchie ou efficace qu’une guerre. Donald Trump peut constater à quel point c’est vrai, alors que les mêmes dirigeants de l’establishment et des médias US - qui ont passé des mois à le dénoncer comme mentalement instable, un autoritaire inepte et une menace sans précédent pour la démocratie – sont maintenant en train de l’applaudir après qu'il a largué des bombes sur des cibles du gouvernement syrien. (Glenn Greenwald, Le Grand Soir)

ix Il l’a dit neuf fois en moins de dix minutes. Manuel Valls n’avait samedi soir qu’un mot à la bouche – « guerre » – pour qualifier les attentats de Paris. Libération, 14/11/2005.

x Voir l'interview de Manuel Valls : http://www.dailymotion.com/video/x3o2cow

xi En 2003, j’ai filmé une interview à Washington avec Charles Lewis, célèbre journaliste d’investigation US. Nous avons discuté de l’invasion de l’Irak, survenue quelques mois auparavant. Je lui ai demandé : « Et si les médias les plus libres du monde avaient sérieusement contesté les affirmations de George Bush et de Donald Rumsfeld, en investiguant, au lieu de se faire les porte-paroles d’une propagande grossière ? »

Il me répondit que si nous autres journalistes avions fait notre devoir, « il y a de grandes chances que nous n’ayons jamais envahi l’Irak. »

John Pilger, https://4emesinge.com/triomphe-de-la-propagande-les-medias-armes-de-guerre-par-john-pilger/


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19 réactions à cet article    


  • Lonzine 9 mai 2017 09:42

    Vraiment excellent, merci


    • Alren Alren 9 mai 2017 13:11

      @Lonzine

      On vous trompe Lonzine !

      Le danger d’une guerre en Europe entre les pays les plus puissants de l’UE-OTAN est nul.

      Pas besoin d’expliquer pourquoi.

      La seule guerre imaginable serait une guerre OTAN contre Russie.

      Or toute personne ayant des notions élémentaires de stratégie militaire sait qu’une telle guerre « chaude » est techniquement impossible.

      Politiquement, il est clair que la Russie n’a aucun intérêt à prendre l’initiative d’une attaque dont les préparatifs seraient obligatoirement détectés par les satellites espions.

      Son intérêt est de détacher pacifiquement les pays européens de la tutelle US et de de commercer avec eux pour leur plus grand bénéfice commun.

      Les deux grandes puissance mondiales en seraient gagnante-gagnante. En Europe, cela se traduirait par un gain de points de PIB surtout si elle parvenait à faire baisser le prix du gaz russe.

      Il faut vraiment que les dirigeants des pays de l’UE se soient faits les vassaux des USA pour sauver le capitalisme agonisant par endettement des États auprès des banques privées et soient ainsi traîtres à leur patrie, pour suivre une politique de sanctions envers la Russie qui est elle, perdante-perdante.

      Pour lancer une offensive terrestre s’arrêtant à Brest (et envahissant le RU ?), les Russes devraient mobiliser plusieurs millions d’hommes qui sont actuellement civils, les armer, les entraîner, les nourrir. Il lui faudrait fabriquer des centaines de chars dernier cri (donc très coûteux) ainsi que des hélicoptères de combat, des canons, des millions d’obus, des avions d’armes de tous types.

      Il faudrait grouper ces armées derrière la frontière après les avoir amenées par chemin de fer ce qui nécessiterait la construction de voies ferrées nouvelles pour absorber cette énorme trafic. Il faudrait construire des aérodromes à pistes longues en béton pour les avions à réaction.

      Ces préparatifs coûteraient une fortune et ne sont pas dans les moyens de l’économie russe.

      Et puis, surtout, surtout, il faudrait que le peuple russe où subsiste l’horreur de la Seconde guerre mondiale accepte un tel sacrifice humain et financier. C’est évidemment inenvisageable.

      La même analyse vaut évidemment pour les pays de l’UE-OTAN. Sans compter que les travaux préparatoires à l’offensive (pour aller où ? jusqu’à Moscou, St-Petersboug et Volgograd comme Hitler en 1941 ? ), les regroupements de matériel et de troupes et de différents pays (parlant anglais ? commandés par qui ?), dont des Français (combien de divisions avec des militaires de métier, à moins qu’on rétablisse en catastrophe le service militaire pour tous, avec un vote des députés et un budget approprié), ces regroupements auraient lieu dans des pays limitrophes de la Russie dont l’Ukraine (!).

      Bon, j’arrête-là la démonstration de l’impossibilité d’une guerre conventionnelle entre les pays de l’UE-OTAN.

      Inutile de parler d’une guerre nucléaire car les Russes détruiraient infailliblement le territoire US et les retombées atomiques d’une ampleur inimaginable causeraient des milliards de morts horribles.

      La question devient  : Qui veut affoler les ignorants de la chose militaire avec une menace de guerre ?

      Évidemment pas les « bienveillants ». Ce ne peut être que les cabinets noirs de l’UE qui essaient de ressouder les peuples autour de l’idée de l’UE.

      Soyons conscients que cette propagande sordide nous prend pour des idiots.


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 9 mai 2017 15:19

      Bonjour Alren,
      .
      ’’ La seule guerre imaginable serait une guerre OTAN contre Russie ’’
      .
      Est-que vous vous rappelez de la pression faite par les États-Unis pour que l’UE lance son embargo envers la Russie ?
      .
      Pour moi les américains sont tout à fait capable d’entrainer l’UE dans une guerre contre la Russie. Il faut regarder le passe et toutes leurs coups tordues dans le monde entier.
      .
      Selon John McCain, c’est aux USA de décider la levée des sanctions (européennes) contre la Russie
      http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/selon-john-mccain-c-est-aux-usa-de-177266
      .
      Une Europe influencée politiquement depuis sa création pour servir les intérêts américains
      De manière générale, les États-Unis utilisent différents moyens pour contrôler l’Europe, afin que cette dernière se dirige dans le « bon sens » et empêcher d’autres empires (Russie notamment) de se l’approprier.
      .
      Les États-Unis vont, dans un premier temps, influencer les institutions politiques européennes afin que ces dernières prennent des décisions conformes avec les intérêts américains (pas les nôtres)
      .
      L’empire américain n’accepte pas que l’Union européenne ne s’aligne pas sur ses positions et il s’est toujours employé à ce que l’Europe agisse en sa faveur. Comme lorsque Jacques Chirac a dit non à la guerre en Irak sur de faux prétextes par exemple, cela a beaucoup irrité les États-Unis.
      https://portail-ie.fr/analysis/1375/la-guerre-de-linfluence-en-europe-entre-les-etats-unis-et-la-russie-partie-1
      .
      Les principales agences de lobbying qui opèrent à Bruxelles en 2014 sont également américaines :
      .
      1. Fleishman-Hillard : 11,5 millions d’euros
      2. CDC Climat : 10 millionsd’euros
      3. Taxand : 10 millions d’euros
      4. Burson-Marsteller : 8,9 millions d’euros
      5. Med Ingeneria : 8,5 millionsd’euros
      6. Hill &Knowlton 8,4 millionsd’euros
      7. APCO Worldwide : 8 millionsd’euros
      8. FTI Consulting : 6 millionsd’euros
      9. Risk Dynamics : 6 millionsd’euros

      .
      En ayant connaissance de ceci, il est évident les États-Unis disposent d’une influence et d’un certain contrôle sur l’Europe via des leviers diplomatiques (condition de la création de l’Union européenne, rôle des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et pendant la guerre froide, création du sentiment « d’être redevable »aux Américains et donc d’une certaine culture poussant les politiques à se plier aux Américains sur de nombreux terrains et économiques.
      .
      Pour les États-Unis, l’Union européenne doit rester sous contrôle américain puisque, comme nous l’avons vu précédemment, ce sont eux qui ont promu sa création via des agents d’influence.
      https://portail-ie.fr/analysis/1375/la-guerre-de-linfluence-en-europe-entre-les-etats-unis-et-la-russie-partie-1
      .
      Ces sanctions ont donc été néfastes pour la Russie mais aussi pour l’Europe qui sont très liées d’un point de vue commercial. L’Europe a par ailleurs vu ses exportations diminuer suite à la décision de Vladimir Poutine d’interdire l’importation en Russie de matières premières, de denrées alimentaires et de produits d’agriculture en provenance des pays ayant appliqués ces sanctions. Le ministre des affaires étrangères espagnol a affirmé que le coût pour l’Europe des sanctions appliquées à la Russie était, en février 2015, déjà de de 21 milliards d’euros .
      .
      Il existe maintes raisons pour sortir e l’UE de l’Euro et surtout de l’OTAN !


    • Alren Alren 9 mai 2017 19:14

      @eau-du-robinet

      Je ne nie pas que les intérêts des USA soient une guerre en Europe pour retrouver la suprématie artificielle qu’ils ont connue en 1945 et dont ils ont la nostalgie.

      Mais vous n’avez pas lu mes arguments
      1) sur l’impossibilité d’entraîner les peuples des pays démocratiques dans la guerre, peuples qui refuseraient la mobilisation générale,
      2) le coût exorbitant de la préparation matérielle, concrète d’une offensive aéro-terrestre hyper-puissante, sans commune mesure avec ce qui était nécessaire pour l’opération nazie Barbarossa.
      3) l’absence de tout effet de surprise permettant à l’adversaire pendant les mois nécessaires à la fabrication du matériel de prendre des contre-mesure comme miner le terrain, les ponts etc.

      Sans compter que l’approvisionnement des troupes ayant franchi la frontière, approvisionnement beaucoup plus exigeant qu’autrefois, effectué sous le harcèlement et les sabotages des maquisards beaucoup mieux armés qu’en 1941, serait très difficile et conduirait à un échec certain. D’autant plus que planerait sur les troupes et les villes de l’arrière la menace d’armes nucléaires tactiques et l’escalade nucléaire qui s’ensuivrait automatiquement.

      Les conseillers militaires européens le savent : la guerre est désormais impossible entre pays développés et nucléarisés. Mais laisser croire le contraire peut servir à manipuler les opinions publiques.


    • Gustave 10 mai 2017 09:44

      @Lonzine
      Merci de l’appréciation...
      Soyons éveillés.


    • Clocel Clocel 9 mai 2017 09:53

      L’Europe finira comme elle a commencé : On se foutra une bonne peignée.

      Aucun des instruments politiques dans le paradigme actuel ne nous permettra de sortir de l’impasse que nous avons participé à créer.

      Croire que les peuples puissent être une quelconque rempart à cette finalité, relève d’une candeur qui me fait défaut.

      On a tous, (les moins éteints, du moins) pu constater à quel niveau se situe la manipulation des masses et sa parfaite efficience.

      La politique des petits pas qui nous si bien endormi est terminée, place aux bulldozers.


      • Clocel Clocel 9 mai 2017 09:57

        @Clocel

        Qui nous a si bien endormi... Sorry...


      • Doume65 9 mai 2017 10:26

        « C’est donc en dernier ressort les peuples eux mêmes qui sont l’ultime rempart contre ce qui est toujours présenté comme LA solution »

        Tout le monde aura pu constater à quel point le citoyen est consulté puis informé sur les guerres qu’entreprend notre gouvernement.


        • gogoRat gogoRat 9 mai 2017 23:42

          @Doume65
           Bien vu !
           
           C’est aussi, effectivement, maintenant, au lendemain de cette ’présidentielle’ post-ubuesque ... qu’il est peut-être encore possible d’avoir un sursaut d’attention et de défi vis à vis des manœuvres sournoises de propagande !
           
           L’Histoire ne nous aurait-elle jamais enseigné que tout un peuple peut ’se’ tromper ? (et même de façon abjecte)


        • troletbuse troletbuse 9 mai 2017 10:35

          Les journaputes, perroquets du pouvoir, nous ont bien bassiné ce wek-end que les risques d’attentats n’ont jamais été aussi hauts. Attentats, je le rappelle, qui n’a jamais et ne touchera jamais un politicard.


          • Fortunat Fortunat 10 mai 2017 12:33

            @troletbuse
            Attentats... de l’Etat ! Donc...


          • Montdragon Montdragon 9 mai 2017 12:13

            Sur le sol européen.. une guerre civile ?
            Un conflit conventionnel ? Pourquoi ?
            En 39 notre principal partenaire commercial n’était pas le RU mais....ach so.
            Le nationalisme est né par et pour les firmes...si en 2017 elles ne le veulent pas, point de conflit.
            Et puis ça coute tellement cher.

            Donc ici on parle d’attentats, de guerre contre un ennemi masqué voire voilé ?


            • baldis30 9 mai 2017 12:59

              de toute façon il y a mieux .. :

              n’importe quel pays peut avoir la bombe atomique modèle « Manhattan1945 », il y a des vendeurs pour les matériaux ou la technologie .... voire du prêt à servir !


              • Hans 9 mai 2017 13:15

                Bonjour,


                J’ai dans mes documents de famille un tract antimilitariste de la première guerre mondiale ou il est écrit :

                 « Vous croyez vous battre pour la patrie ? Vous vous battez pour les industriels et les banquiers » !
                On y vois deux hommes en costume, clichés de leurs patries respectives, se serrer la main.

                Ils n’ont pas besoin de faire la guerre a la Russie, pour nous foutre en rang, il leur suffit de prétendre a une énéiéme repousse du califat je ne sais ou. On bombarde du sable, qui vas vérifier ?

                Les gents sont trop curieux ? Bon on prend le prochain forcené mort et on ajoute alawakbar dans quelques témoignage et hop, 3 semaine de bellicisme aveugle de plus.

                Vous avez toujours pas compris ? Comparez juste le budget de vigi pirate FR et comparez le aux autres organisations de sécurité. C’est beaucoup trop cher pour ne jamais neutraliser personne.

                Si on le paye, c’est pour des raisons médiatiques, pour qu’on arrive nous peuple crétin a croire a cette guerre entre dalesh et la france qui fait moins de victime que les étouffements alimentaires.

                Sortez de la les gents, je croyez que Orwell vous avais déja prévenus.

                ++


                • Et hop ! Et hop ! 9 mai 2017 14:31

                  @Hans : On ne sait toujours pas pourquoi la France (le gouvernement socialiste André Viviani) a engagé la guerre à l’Allemagne en 1914 en décrétant la mobilisation générale, et 2 ans avant en faisant passer le service militaire de 2 à 3 ans.


                  Le prétexte de l’assassinat de l’archiduc d’Autriche par un autonomiste Serbe est complètement fantaisiste, qu’est-ce que la Français avaient à foutre de cet attentat ?

                  Même chose en 1939, les Anglais ont déclaré la guerre à l’Allemagne avec prétendument pour but de défendre les Polonais contre sa prétention de récupérer le couloir de Dantzig, mais l’URSS avait envahi et occupé la moitié de la Pologne en même temps sans aucun motif, et personne ne lui a déclaré la guerre. Et en 1945, la Pologne dont la liberté avait été la cause de la guerre mondiale, a été abandonnée sous la domination de la Russie.

                • pipiou 9 mai 2017 13:26

                  Oui, la vie est dangereuse, depuis la nuit des temps.

                  Et même la 1ere génération qui n’a jamais connu la guerre a besoin de s’en inventer une, histoire de continuer à être inquiéte, plus même que les générations précédentes, c’est ça qui est beau.


                  • Pchetchkov 9 mai 2017 13:44
                    Le risque de guerre est malheureusement bien réel, si l’on en juge par le climat de russophobie qui règne en Occident, et tout particulièrement, aux Etats Unis.

                    La haine de la Russie, de Poutine et des Russes est omniprésente. Elle ne répond à aucun raisonnement rationnel, elle ne nécessite aucune preuve, aucune démonstration, la Russie est rendue systématiquement responsable de tout ce qui peut se produire de mal ou de négatif dans le monde.

                    Contre toute évidence, et en l’absence de toute preuve, les démocrates américains persistent à vouloir rendre à tout prix Poutine responsable de l’échec électoral de Clinton, comme si Clinton n’était pas seule responsable de sa mauvaise campagne, et du vote des électeurs américains.

                    Macron ou son équipe - qui ne dissimulent pas leurs sentiments antirusses - ont repris des accusations analogues à l’encontre des Russes.

                    Le climat n’est pas plus favorable dans les autres pays occidentaux, en Allemagne ou en Angleterre, par exemple.

                    Cette haine de la Russie est hystérique, elle semble irrationnelle, elle repose sur des instincts et des sentiments inavouables. Elle relève de ressorts aussi complexes que ceux de l’antisémitisme. Elle peut conduire à une guerre généralisée. Cette guerre, de façon larvée, a déjà lieu, aujourd’hui, en Ukraine.

                    Si les USA ont, à un moment donné, le sentiment de disposer d’une avance technologique leur permettant d’infliger à la Russie une première frappe atomique, sans risquer de riposte efficace, ils le feront sans état d’âme. Car c’est précisément le but de la propagande antirusse et du climat actuel de russophobie que de préparer l’opinion à une guerre éventuelle, et de la justifier.

                    C’est pourquoi non seulement M. Gorbatchev, mais la majeure partie de la population russe craint le déclenchement d’une nouvelle guerre contre la Russie.

                    Crainte malheureusement justifiée.

                    Aujourd’hui, 9 mai, la Russie célèbre la victoire sur le nazisme, au terme d’une guerre qui avait fait, selon certains chiffres, 27 millions de victimes soviétiques, et qui avait détruit la moitié du pays. Non, décidément, les Russes n’ont pas de raison de vouloir la guerre.



                    • Fanny 11 mai 2017 02:49

                      @Pchetchkov

                      Vous avez raison de souligner le caractère irrationnel de la russophobie des classes dirigeantes occidentales et de leurs médias. Je crois que la dimension religieuse est la première raison de cette haine orchestrée méthodiquement par les médias mainstream. Quelque chose d’assez profond sépare l’Occident de la Russie, qui fait que la Russie rechigne à s’engager sans réserve sur la voie de la globalisation emmenée par l’Occident, refusant pour partie les concessions que cela suppose, tout en faisant semblant de jouer le jeu.

                      Mais il y a aussi des raisons parfaitement rationnelles. Une Europe gaullienne, incluant la Russie, échapperait aux USA. Les maîtres du camp occidental, qui se trouvent outre atlantique, ne sauraient le tolérer. D’où cette propagande incessante, concoctée aux USA, cœur des réseaux d’information mondiaux, et reprise par l’AFP puis par tous nos grands médias.

                      Une autre raison, mi-irrationnelle et mi-rationnelle celle-ci est que la Russie, contrairement aux deux grandes puissances européennes, a gagné la seconde guerre mondiale. La Russie se sentirait humiliée de subir le sort de la France et de l’Allemagne obligées d’abandonner une large part de leur indépendance (l’Allemagne ayant carrément étouffé sa politique étrangère depuis sa défaite) au profit de l’autre vainqueur de la guerre, les USA. « On » en veut aux Russes pour ça, aussi.


                    • Francis, agnotologue JL 9 mai 2017 13:52

                       ’’C’est donc en dernier ressort les peuples eux mêmes qui sont l’ultime rempart contre ce qui est toujours présenté comme LA solution et qui est TOUJOURS le début d’une catastrophe. S’ils se laissent entraîner, plus rien n’arrête la marche à la guerre.’’ 
                       
                      Le choix qui nous était proposé au premier tour ne comportait pas que deux termes, à savoir la montée du néo-fascisme, la poursuite par d’autres moyens de l’œuvre de destruction néo-libérale, mais trois ― le troisième étant la division des organisations politiques et syndicales de gauche, des mouvements et des individus face au « vote barrage« .
                       
                      Le projet dont Macron est le nom vise à éradiquer le vieux clivage gauche droite qui ne fait plus recette, au profit d’un clivage qui sera sans obligation de faire de la surenchère sociale ruineuse lors des campagnes électorales. Aux US, il y a des millions de gens qui ne votent même plus. 
                       
                      C’est cela le projet : évacuer les revendications sociales du champ politique : cf. la gouvernance. Le nouveau clivage visé est : droite nationale contre droite mondialiste, c’est-à-dire, in fine, deux camps génétiquement fauteurs de guerre.
                       

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Gustave


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