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Accueil du site > Tribune Libre > Décès du fils de Heidegger, Hermann Heidegger

Décès du fils de Heidegger, Hermann Heidegger

Nous apprenons le décès de Hermann Heidegger, qui a tout de même vécu 100 ans. Rappelons qu'il a entre autres laissé une interview à la revue d'extrême droite de De Benoist, Eléments, dans laquelle il présendait que son père n'avait jamais été antisémite, notamment parce qu'il fréquentait Hannah Arendt (même argument que l'historien Johann Chapoutot).

Hermann Heidegger appuyait aussi fortement la dimension chrétienne de l'engagement de son père, - difficile de ne pas trouver recevoir cela de façon sarcastique cette information maintenant que nous connaissons le contenu hautement violent des cahiers noirs contre le christianisme. Il publia aussi apparemment un livre dans la maison d'éditions d'extrême droite allemande Verlag Antaios ("Heimkehr 47. Tagebuch-Auszüge aus der sowjetischen Gefangenschaft", 2007). C''est aussi, rapporte Emmanuel Faye, dans la maison de Hermann Heidegger qu'a été décidée, par un ami de son fils venu se nourrir de la littérature d'extrême-droite en abondance dans la maison, la création de l'hebdomadaire de l'extrême-droite allemande, "Junge Freiheit", qui a pavé le chemin vers la fondation de l'AfD.

Un individu charmant, de toute évidence, dont nous serions fort tentés de lire les lettres du front ukrainien, au temps où étaient commises les pires exactions, et où il avait été envoyé en qualité d'officier dans l'infanterie de la Wehrmacht. Il a été promu au rang de lieutenant et même de commandant à la fin de la guerre.

François Fédier lui rendra probablement un hommage ému dans les jours suivants, vantant peut-être même sa belle Gelassenheit, sa sérénité. De notre côté, nous serions plutôt tentés de songer au mot d'Adorno : « Quand on loue chez un homme d’âge avancé le fait qu’il est tout à fait serein, il y a à parier que sa vie n’a été qu’une suite d’ignominies » (Minima Moralia, p. 21)

Il est en tout cas à espérer une facilitation de l'accès aux archives de son père – après tout, le petit-fils Arnulf Heidegger a bien fait publier les Cahiers noirs en avance, sentant sûrement le pactole que cela pourrait occasionner- et l'affaire Heidegger se nourrissant de polémiques, entretenant les ventes, il faudra bien souffler de nouveau sur les braises.

Stéphane Domeracki


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27 réactions à cet article    


  • popov 24 janvier 2020 13:49

    Œil-de-Guerre, le große Kuerrier Iroguois ?


    • Et hop ! Et hop ! 24 janvier 2020 13:57

      «  notamment parce qu’il fréquentait Hannah Arendt »


      C’tait même son élève, et Hannah Arendt c’est loin d’être n’importe qui, c’est à ma connaissance la seule femme au monde qui ait produit une oeuvre philosphique, « Condition de l’homme moderne », un des chefs d’oeuvres du XXe siècle.


      Est-ce que Hannah Arendt qui s’est ensuite fait une spécialité de l’histoire du totalitarisme a dit que Martin Heiddeger était un nazi ?


      • Decouz 24 janvier 2020 14:28

        @Et hop !
        Vous oubliez Simone Weil et au moins une dizaine d’autres.


      • Clark Kent Séraphin Lampion 24 janvier 2020 14:34

        @Et hop !

        Avez-vous entendu parler de Simone Weil ?

        1932-1942 Sur la science

        1933 Réflexions sur la guerre

        1933-1934 Leçons de philosophie

        1934 Un soulèvement prolétarien à Florence au 14ème siècle

        1933-1934 Carnet de bord

        1933-1943 Oppression et liberté

        1934 Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale

        1936-1942 La Source grecque

        1937 La Condition ouvrière

        1939 L’Iliade ou le poème de la force

        1940 Note sur la suppression générale des partis politiques

        1940 Poèmes, suivis de Venise sauvée, Lettre de Paul Valéry

        1940-1942 Cahiers

        1940-1942 La Pesanteur et la Grâce

        1940-1943 Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu

        1941-1942 Intuitions pré-chrétiennes

        1942 Lettre à un religieux

        1942 Attente de Dieu

        1942-1943 La connaissance surnaturelle

        1943 « L’agonie d’une civilisation vue à travers un poème épique » et « En quoi consiste l’inspiration occitanienne »

        1943 L’Enracinement

        1943 Écrits de Londres et dernières lettres


      • Stéphane Domeracki 24 janvier 2020 16:25

        @Et hop !

        Qu’importe qu’elle le dise, puisqu’il l’était ; mais elle s’est surtout démenée pour lustrer sa statue de « plus-grand-penseur-du-vingtième-siècle », ce qui a été facilité par la méconnaissance du corpus, comme 99% des interprètes. Se jetant sur les premiers textes publiés, ils ont pu être gentiment dupes de la stratégie éditoriale de celui mettant en place les linéaments d’une sorte de « sur-nazisme », plus nazi que le nazisme encore.


      • Et hop ! Et hop ! 24 janvier 2020 19:50

        @Decouz

        La qualité de l’oeuvre n’est pas comparable, Condition est comparable par le style, la hauteur et la profondeur, aux plus grandes oeuvres de philosophes. 

        Il faut dire que Simone Weil est morte jeune en ne laissant que des ébauches, c’était une prof de philo, qui se cherchait, qui militait, pas vraiment une philosphe.


      • mmbbb 25 janvier 2020 13:32

        @Et hop ! Cette femme m a toujours etonné ainsi que les intellos qui ne cessent pas de la citer notamment Fiek raut .... Elle ne pouvait ne pas ignorer que ce philosophe fut une tête de pont de l expansion de l idéologie nazi .Il avait sa carte 
        Karajan ne pouvait ne pas ignorer l idéologie des spectateurs lorsqu il interprétait la 7 eme de Beethoven , Son seul but etait sa promotion et de faire de l ombre a Furtwangler Ces artistes ces intellos qui ont été les promoteurs de cette idéologie et n ont eu guère de soucis apres la guerre en continuant leur carrière peut nous interpeller de l efficacité de la justice des hommes . 
        Par pure symétrie nous pourrions appliquer le même raisonnement aux défenseurs du stalinisme . 
        Quant a ce devoir de mémoire imposé, il serait constructif que ces zélateurs de l histoire , nous donnent toutes les clefs et notamment la responsabité des artistes et intellectuels avant de nous faire accroire que le nazisme ne fut qu un endoctrinement bestial des foules .
        Etre un intello un artiste ne garantit pas du dévoiement C est la seule chose a retenir 


      • François Delpla 26 janvier 2020 09:02

        on ne peut assimiler un professeur quadragénaire bien installé comme Heidegger, que l’irruption de Hitler et la lecture de Mein Kampf marquent à vie, et un jeune chef d’orchestre qui s’adapte pour faire carrière.


      • Decouz 24 janvier 2020 14:27

        Vvous oubliez Simone Weil et au moins une dizaine d’autres.


        • Et hop ! Et hop ! 24 janvier 2020 19:53

          @Decouz

          La qualité de l’oeuvre n’est pas comparable, Condition de l’homme moderne est comparable par le style, la hauteur et la profondeur, aux plus grandes oeuvres de philosophes. 

          Il faut dire que Simone Weil est morte jeune en ne laissant que des ébauches, c’était une prof de philo, qui se cherchait, qui militait, pas vraiment une philosphe.


          Très sympathique au demeurant, son article sur les troubadours comme contribution à la Révolution nationale dans une revue régionaliste.


        • Albert123 24 janvier 2020 15:01

          « Veux-tu avoir la vie facile ? Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui. »

          Nietzsche


          • pallas 24 janvier 2020 15:49

            @Albert123

            Bonjour,

            Nietzsche, un faible et lache, tel dans le troupeau, ce faisant abattre.

            Je prefere :

            Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses.

            Le film, Le bon la brute et le truand

            Salut


          • Stéphane Domeracki 24 janvier 2020 16:21

            @Albert123 Voilà une parole on ne peut plus moutonnière : celle qui s’imagine qu’il suffit de scander des propos anti-grégarité pour s’extraire de prétendu bourbier ; mais il est si facile et tentant de se procurer de petites gratifications élitistes, faites vous plaisir.


          • Clark Kent Séraphin Lampion 24 janvier 2020 16:27

            @Albert123

            Moi, je préfère :

            « Laisse ton flingue, prends un cannoli.  » (Leave the gun, take the cannoli.)

            Richard S. Castellano, dans Le Parrain (1972), de Francis Ford Coppola, écrit par Mario Puzo,

            NB : ne pas confondre cannoli et canneloni


          • Albert123 24 janvier 2020 17:45

            @Stéphane Domeracki

             « il est si facile et tentant de se procurer de petites gratifications élitistes »

            comme celle qu’on peut retrouver sur votre propre page twitter :

            « J’enseigne la philosophie, et je dois dire que je suis admiratif du degré de sottise qui peut s’étaler sur Twitter, certains n’ont pas honte, encore bravo. »

             
             


          • Stéphane Domeracki 24 janvier 2020 20:56

            @Albert123 Cette phrase prétend précisément détecter les éléments d’autopromotions minables qui se donnent en spectacle : il est dommage, et certainement projectif, que vous estimiez voir dans cette phrase un moyen par lequel je me hausserai au dessus de la mêlée. Mais de fait, sur Twitter (et peut-être ici aussi ?), le pop-corn est de sortie. Un indice : le refus obstiné d’évoquer ce dont il est question.


          • Albert123 25 janvier 2020 08:24

            @Stéphane Domeracki

            Cela a certainement du vous échappez mais vous vous donnez en spectacle et vous vous livrez à cette autopromotion minable vous même 


          • Stéphane Domeracki 26 janvier 2020 20:31

            @Albert123 Il se trouve que la phrase était destinée à mon propre frangin qui utilise Twitter pour répandre des tombereaux de posts racistes ; mais donnez-lui le sens qui vous arrange, chacun voit bien que vous êtes soucieux de vous en prendre à moi.


          • Stéphane Domeracki 24 janvier 2020 16:22

            Le propos porte sur celui qui faisait obstacle à l’ouverture des archives Heidegger, et les commentaires divaguent du côté de Simone Weil. N’importe quoi.


            • Clark Kent Séraphin Lampion 24 janvier 2020 16:41

              @Stéphane Domeracki

              les commentateurs sont des lecteurs, pas des élèves, pas plus que vous n’avez la charge d’évaluer leurs propos.
              les digressions de sont pas des fautes


            • Stéphane Domeracki 24 janvier 2020 17:26

              @Séraphin Lampion De fait, il faudrait trop de temps pour évaluer le degré de sottise qui prend l’éparpillement dissolu pour des « digressions »...


            • Stéphane Domeracki 24 janvier 2020 17:34

              @Stéphane Domeracki Vous ne piétinez rien du tout, si ce n’est, cela semble évident, votre propre dignité : faites-vous plaisir !


            • Clark Kent Séraphin Lampion 24 janvier 2020 19:03

              @Stéphane Domeracki

              certain(e)s chroniqueurs(euses) ne se gênent pas sur ce site pour virer les importuns (à leurs yeux), ce qui leur permet à peu de frais de partager avec eux-mêmes une unanimité remplie d’autosatisfaction. 
              Vous aussi avez cette possibilité. Le plus simple, pour avoir l’impression d’être au sommet, c’est encore de supprimer tout ce qui est au-dessus.


            • Stéphane Domeracki 24 janvier 2020 20:53

              @Séraphin Lampion Vous prétendez que je désire surplomber, alors que vous venez pour nous assommer avec des règles de grammaires ?...


            • pallas 24 janvier 2020 17:34

              @Stéphane Domeracki

              les commentateurs sont des lecteurs pas des élèves, pas plus que vous n’avez la charge d’évaluer leurs propos.
              les di« S »gressions « N »e" sont pas des fautes

              Voila corrigé votre orthographe Monsieur le Professeur

              Hé hé hé hé hé

              Salut


              • Clark Kent Séraphin Lampion 24 janvier 2020 19:14

                @pallas

                Dictionnaire de l’Académie Française :

                Le 7 mai 2015

                Emplois fautifs

                Disgression au lieu de digression

                Le préfixe dis- appartient à la langue latine et à la langue française et, dans ces deux langues, il est particulièrement productif. Le plus souvent, il conserve sa forme originale, mais il arrive, en latin, que le s de dis- s’efface quand la consonne initiale du mot auquel il se lie est une consonne sonore. C’est pour cette raison que le nom latin *disgressio, composé à l’aide de la particule dis-, qui marque la négation ou l’écart, et de gradi, « marcher, s’avancer », est devenu digressio. Dire et écrire disgression est donc une faute parfaitement explicable, d’autant plus que le s est conservé dans le nom de la même famille transgression, mais n’en reste pas moins une faute et, pour évoquer ce type de pas de côté, on veillera à n’utiliser que le substantif digression.

                 

                on dit : se perdre dans des digressions, si vous me permettez cette digression

                on ne dit pas : se perdre dans des disgressions, si vous me permettez cette disgression


              • Stéphane Domeracki 24 janvier 2020 20:52

                @Séraphin Lampion Et de pérorer sur une faute de frappe à partir d’un téléphone ; quel fat.

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